Il est un hypocrite anglais de la plus magnifique espèce, poussé sur les plates-bandes de l’Hypocrisie dans un pays où la Loi sociale est si forte, que l’Indépendance comme le Vice est tenue de rendre cet hommage d’un mensonge à la Loi. […] Comme Johnson, une nature profondément anglaise aussi, Swift était affecté d’humeurs froides, et on les retrouvait dans leur esprit, à tous les deux. […] Doué d’une indéniable puissance, de la force d’application anglaise, il avait une originalité profonde et laborieuse, mais il avait le génie aussi sec que le cœur. On sait que, vieux, cet anglais, chez qui tout fut si anglais, fut aimé de deux femmes, dont l’étrange passion ne pouvait aussi exister que dans deux cœurs de femmes anglaises. […] D’ailleurs, son bon sens, la master piece de ses facultés anglaises et utilitaires, il le perdit avant la vie.
Il a cru qu’il n’y avait qu’à enfoncer son chapeau et piquer de l’éperon pour faire le tour de la littérature anglaise. […] La littérature anglaise n’est là qu’un prétexte. […] Pour cet historien de la littérature anglaise, il faut bien le dire, le vrai point de vue littéraire, qui est le point de vue esthétique, n’existe pas. […] Je n’ai pas voulu entrer dans les détails de cette Histoire de la Littérature anglaise, et d’ailleurs je ne l’aurais pas pu. […] Barot, très trempé dans la langue et la littérature anglaises, Barot, avec le don de perception critique qu’il a quelquefois, en était incapable.
Histoire de la littérature anglaise par M. […] Il pourra étonner les Anglais eux-mêmes par cette vivacité d’impression qui se confie résolument en sa propre lecture. […] Il a porté le défi au monde, non seulement comme régicide, mais comme Anglais. […] Nul ne s’est incrusté plus profondément dans la grandeur anglaise. […] À ce point de vue, il est sûr que la poésie de Pope doit paraître comme un rameau avorté : c’est la moins anglo-saxonne des poésies anglaises.
Cette part est grande dans Chaucer, plus grande encore dans Shakspeare, c’est-à-dire dans la poésie anglaise elle-même. […] Ne plaît-elle pas au génie anglais dans son studieux travail, comme dans son libre essor ? […] Et cependant ce n’était pas encore la poésie anglaise donnant l’image la plus rapprochée du génie lyrique des peuples libres. […] Le poëte anglais, cependant, était musicien aussi. […] Gray. » L’helléniste capable d’une telle préférence était un Anglais.
La bataille de Ligny gagnée, les Prussiens repoussés mais non détruits, toute la question pour Napoléon était de savoir s’il pourrait atteindre les Anglais séparément, à temps, et si eux voudraient s’y prêter. […] Napoléon s’étant porté à Bry et de là sur la chaussée de Namur, étonné de voir que les Anglais tenaient encore aux Quatre-Bras, ordonna les mouvements qui accélérèrent leur retraite, déjà ordonnée d’ailleurs par Wellington. […] Il fallut renoncer à l’idée d’atteindre et de combattre l’armée anglaise dans l’après-midi du 17, et courir le risque de la voir se dérober devant nous derrière la forêt de Soignes. […] Ce plan de Napoléon consistait à se porter avec toute sa droite au complet sur la gauche des Anglais, la moins forte, à la culbuter sur leur centre qui occupait la grande chaussée de Bruxelles, et à leur fermer la route ouverte par la forêt de Soignes. […] Bien loin de redouter Bülow, on avait l’air d’aller à la poursuite des Anglais.
Je crois vraiment qu’en face de l’anglais et de l’allemand le latin est un chien de garde qu’il faut soigner, nourrir et caresser. […] La France a été longtemps le peuple de l’Europe qui imposait sa langue ; un Français d’alors, comme un Anglais d’aujourd’hui, ignorait volontairement les autres langues d’Europe ; tout mot étranger était pour lui du jargon et quand ce mot s’imposait au vocabulaire, il n’y entrait qu’habillé à la française. […] Vilipender les langues étrangères n’est pas mon but, non plus que de déprécier le grec ; mais il faut que les domaines linguistiques soient nettement délimités : les mots grecs sont beaux dans les poètes grecs et les mots anglais dans Shakespeare ou dans Carlyle. […] Les « petits Français » seraient remplacés en France par des petits Anglais, par des petits Allemands ; ainsi chaque peuple, oubliant sa langue maternelle, irait patoiser chez son voisin : système excellent, grâce auquel les Européens, sachant toutes langues, n’en sauraient parfaitement aucune. […] Mais ces considérations, sans être absolument en dehors de mon sujet s’éloignent de l’esthétique verbale : il me faut maintenant étudier, comme je l’ai fait pour le grec, l’intrusion en français des mots étrangers, des mots anglais en particulier.