Généralisons les résultats de nos analyses et appliquons aux attitudes de cette personnalité le vrai nom que leur donne la discipline intellectuelle et morale. […] Par cette inspiration, achèveront de s’expliquer bien des traits relevés dans nos précédentes analyses, comme aussi ou en pourrait déduire, si on le voulait, les intimes caractères du romantisme105. […] D’autre part, c’est surtout dans l’analyse de la confusion qu’il faudrait être clair. […] Nous devions, comme nous l’avons tenté en ce qui concerne l’ordre d’idées littérairement le plus important de tous, les idées psychologiques et morales, montrer à nu, par l’analyse de quelques exemples, le pitoyable contenu réel, le résidu brut de cette littérature. Maintenant que nous avons établi d’une part son fond d’idées, d’autre part la source et la nature de ses moyens d’expression, appliquons cette double connaissance à l’analyse de l’œuvre d’art romantique, drame, poésie lyrique, roman.
Aimé Martin, écrivain élégant et philosophe de l’école de Bernardin de Saint-Pierre et de Jean-Jacques, aborde aujourd’hui le même sujet ; et, tout en restant fidèle aux traditions de ses maîtres, il les ravive par une analyse nouvelle et par la connaissance des travaux essayés depuis eux.
En écoutant vos leçons sur la plus belle des langues et des littératures du monde primitif, j’ai rencontré la réalisation de ce qu’auparavant je n’avais fait que rêver : la science devenant la philosophie et les plus hauts résultats sortant de la plus scrupuleuse analyse des détails.
Ses Ouvrages, presque tous au dessous du médiocre, ont eu le sort qu’ils méritoient ; leur foiblesse n’a pu soutenir l’analyse du temps, qui dévore tout ce qui n’est pas marqué au coin du Génie.
Ceux qui applaudirent, c’étaient les jansénistes ; ils retrouvaient, par cette impitoyable analyse de l’égoïsme humain, la démonstration de notre corruption dans l’état de la nature déchue. […] La précision de l’analyse, l’énergie fière des âmes, la conception de l’amour vertueux et l’écrasement de l’amour sous l’honneur, tout rapproche la Princesse de Clèves de l’œuvre de Corneille. […] Rien au contraire, ni dans le thème, ni dans la subtile précision des analyses, ne rappelle Racine.
Il se dirige avec aisance à travers le chaos des faits, débrouille, déblaye, noie le détail, fait saillir l’essentiel, lie les effets aux causes, note les conséquences, définit les rôles, analyse les caractères : chaque chapitre est un chef-d’œuvre de lucidité, de rapidité et d’intelligence. […] Il abstrait, il analyse, il condense ; dans cette manipulation, le réel, le sensible, la couleur s’évanouissent ; ce n’est pas seulement le dramatique qui fait défaut à cette histoire, malgré la prétention de Voltaire ; c’est cette sorte de résurrection du passé qui seule peut le faire connaître. […] Dans cet excès de division apparaît une des impuissances capitales du xviiie siècle et de Voltaire : une analyse impitoyable sépare tous les éléments de la réalité ; et même un esprit comme celui de Voltaire échoue à rassembler ces fragments, à reconstruire le tissu, l’organisation des choses naturelles, à en remonter le jeu.