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357. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Mais ce qui prédominait surtout en elle, c’était cette sensibilité qui, vers la fin du dix-huitième siècle, et principalement par l’influence de Jean-Jacques, devint régnante sur les jeunes cœurs, et qui offrait un si singulier contraste avec l’analyse excessive et les prétentions incrédules du reste de l’époque. […] Son imagination, sa sensibilité, sa pénétration d’analyse et de jugement, se mêlèrent, s’unirent et concoururent aussitôt sous sa plume en de mémorables écrits. […] Mais, en même temps, c’est pour le véritable roman naturel, pour l’analyse et la mise en jeu des passions humaines, que Mme de Staël se prononce entre toutes les fictions ; elle les veut sans mythologie, sans allégorie, sans surnaturel fantastique ou féerique, sans but philosophique trop à découvert. […] Dans Delphine, l’auteur a voulu faire un roman tout naturel, d’analyse, d’observation morale et de passion. […] La liberté critique, même littéraire, allait cesser d’exister ; Mme de Staël ne pouvait, vers ces années, faire insérer au Mercure une spirituelle mais simple analyse du remarquable Essai de M. de Barante sur le dix-huitième siècle.

358. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Sans encore approfondir ce point, remarquons que l’esprit humain peut être dans le vrai ou dans le faux, mais que dans un cas comme dans l’autre, quelle que soit la direction où il s’est engagé, il va droit devant lui : de conséquence en conséquence, d’analyse en analyse, il s’enfonce davantage dans l’erreur, comme il s’épanouit plus complètement dans la vérité. […] Elle ne confirmera pas seulement nos précédentes analyses ; elle nous fera serrer de plus près ces entités dont nous disions qu’elles participent de la personnalité sans être encore des personnes. […] Ou je me trompe fort, ou ils confirmeront l’analyse de James. […] Sans revenir sur ce que nous avons déjà longuement exposé, rappelons que, dans le domaine vital, ce qui apparaît à l’analyse comme une complication infinie est donné à l’intuition comme un acte simple. […] Ces obstacles, dont chacun en faisait surgir un autre, constituent une multiplicité indéfinie, et c’est précisément l’élimination successive de tous ces obstacles qui se présente à notre analyse.

359. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Les pages qui suivent ne sont pas de critique, mais d’analyse psychologique ou littéraire. […] Il analyse ainsi les marines de Monet : « Ces mers, vues d’un regard qui y tombe perpendiculairement, couvrent tout le rectangle du cadre ; mais le ciel, pour invisible, se devine : tout son changeant émoi se trahit en fugaces jeux de lumières sur l’eau. […] Les Déracinés sont moins un roman qu’une thèse de philosophie sociale ou encore autre chose, les premiers mémoires d’un conspirateur qui analyse son système et inspecte son arsenal. […] Cela lui permet de tenter des analyses dont le titre seul est un prodige, et d’écrire, par exemple, une « Psychologie du Mystère » très raisonnable, puisque tout y est ramené à l’unité du moi. […] Schwob, conte, histoire, analyse psychologique, je ne fais d’abord aucune distinction, afin de me conformer à sa méthode, à laquelle je crois.

360. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La doctrine symboliste » pp. 115-119

La couleur, le son, le parfum se réduisent en dernière analyse à des vibrations de la matière.

361. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Table »

Édouard Dujardin ; les analyses de la Revue de Bayreuth depuis le second numéro, par M. 

362. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

Rien de moins semblable que l’examen d’un poème en vue de le trouver bon ou mauvais, besogne presque judiciaire et communication confidentielle qui consiste, en beaucoup de périphrases, à porter des arrêts et à avouer des préférences, ou l’analyse de ce poème en quête de renseignements esthétiques, psychologiques, sociologiques, travail de science pure, où l’on s’applique à démêler des causes sous des faits, des lois sous des phénomènes étudiés sans partialité et sans choix.

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