Son mérite l’avait fait admettre au nombre des correspondants de l’Institut, et vers la fin de sa vie, dans les intervalles de repos que lui laissait la maladie qui l’a enlevé, il a publié en 1840, à Paris, un volume intitulé : Nouvelles Études du cœur et de l’esprit humain, ou analyse, explication et développement de leurs principaux phénomènes, ouvrage écrit avec une élégante simplicité, et témoignant des belles et hautes qualités du cœur et de l’esprit de cet homme distingué. […] En tout état de cause, on ne peut débrouiller ce mystère que par le secours d’une analyse approfondie des productions principales de cette école, et avant tout par l’examen de la première partie de la vie de celui qui en est le chef, ce qui fera le sujet de ce chapitre.
Tout ainsi donc que la vérité serait de tous les temps et de tous les lieux, la même à Paris qu’à Rome, et telle enfin, selon le mot de Malebranche, que l’on ne puisse pas concevoir qu’un Chinois refusât d’en tomber d’accord « après l’avoir bien considérée » ; tout de même, la beauté serait universelle et se réduirait pour nos classiques du xviie siècle au peu qui subsiste de l’homme ou des choses, quand on en a successivement éliminé, par analyse et par abstraction, toutes les particularités qui déforment l’idéal lui-même en le caractérisant. […] Il faut faire encore honneur à Marivaux d’avoir introduit le premier dans le roman moderne l’analyse de l’amour. […] Observons enfin que cette forme du roman par lettres est entre toutes celle qui se prête le plus complaisamment à l’analyse morale, puisque, si l’on écrit des lettres, c’est pour donner soi-même de ses actions l’interprétation vraie qu’elles doivent recevoir, — laquelle, comme on sait, toujours dépend bien moins de la nature propre de l’action que des motifs qui nous y ont poussé.
Par-dessus toute réforme, ils travaillaient à briser le grand style aristocratique et oratoire, tel qu’il était né de l’analyse méthodique et des convenances de cour.
Aussi me fut-il aisé de rendre hommage à cet écrivain délicieux, d’une finesse toute française et qui savait porter une clarté classique dans les analyses les plus subtiles, de même qu’un Pierre Benoît sait amener à leurs dénouements logiques les aventures dramatiques ou ironiques des personnages que son ingénieuse et féconde invention romanesque met en scène avec une verve sans défaillance et un art sans erreur.
Eekhoud, aussi dramatique, est d’une analyse bien plus profonde et, enfin, s’ouvre largement comme un beau paysage transformé sans effort par le jeu des nuées et les vagues lumineuses.
On peut voir, par cette analyse, comment doivent se conduire les combats du cœur.