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336. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Il médite déjà de le sauver du plongeon, et les deux adversaires de tout à l’heure vont devenir deux amis. […] mon jeune ami, vous jouez là une partie d’échecs trop forte pour vous ! […] Au sortir de la pièce, si on rencontrait M. de Jalin dans la vie, pas une femme ne le prendrait pour amant, et pas un spectateur n’en voudrait faire son ami. […] Si M. de Nanjac était un vieil ami à vous, un camarade d’enfance, un frère, passe encore. […] Cet ami des hommes, nous le retrouvons dans l’Ami des femmes.

337. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Mais vos amis ! […] — Mon ami, c’est que je ne suis pas riche. […] me répond mon vieil ami, je n’aime pas à recevoir des coups, des coups de pied, des coups de poing et des nasardes, je n’aime point…, etc. — Comment, mon ami, tu en es là ? […] Astrée et son amie Philis ont été consulter un oracle qui est dans une grotte, au bord d’une fontaine, gardée par des dragons.

338. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

A n’y pas regarder de près, nous paraissions une manière d’amis. […] Ô mes vrais amis, quelle heureuse perte que celle d’un ami de rencontre ! […] Thiers, ami politique de M.  […] Malheureusement « un ami véritable » est chose aussi rare que « douce », et si j’en crois ceux qui ont pratiqué le Quintius français, il n’avait pas su se faire des amis. […] Un ami m’y avait encouragé et m’avait facilité les avenues.

339. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

De son vivant, il a été parfaitement jugé et connu, tant pour ses bonnes qualités que pour ses défauts, pour ses belles et charmantes parties que pour ses folies et ses détestables travers, par des personnes de sa société, et, jusqu’à un certain point, de ses amis. […] Il va à Villars chez la maréchale, qui était aussi l’une de ses grandes amies, et plus encore, une passion. […] Par un canal sûr qu’il a auprès du régent (et il était à portée d’en avoir plus d’un parmi ses amis), il a parole d’obtenir un privilège pour la formation de je ne sais quelle compagnie ; les capitalistes sont tout trouvés. […] Molière, louant le peintre Mignard, son ami, et célébrant ses grands travaux du Val-de-Grâce, lui disait, ou plutôt disait à son sujet à Colbert : L’étude et la visite ont leurs talents à part ; Qui se donne à la Cour se dérobe à son art. […] À l’entendre, lui l’homme de la publicité harcelante et qui fatigua la renommée, il ne publiait jamais, presque jamais, ses livres que malgré lui, à son corps défendant : il avait un secrétaire qui le volait, un ami indiscret qui colportait ses manuscrits ; le libraire pirate s’emparait de son bien en le gâtant, en le falsifiant, et force lui était alors d’imprimer lui-même ses productions et de les livrer au public dans leur sincérité.

340. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Ainsi parlait un ami et un camarade dans son style de réclame et de prospectus, comme nous dirions aujourd’hui. […] C’est son refrain perpétuel dans ses préfaces qui, à mesure qu’il avance en âge, ne sont plus qu’une longue lamentation : « Il ne suffit pas toujours, disait-il, de faire un bel ouvrage pour en acquérir de la réputation à son auteur, il lui faut encore des amis affectionnés et puissants en crédit pour l’établir dans l’opinion du monde : le peuple n’est pas capable de lui-même d’en connaître le mérite. » Marolles s’estime ainsi victime du mauvais vouloir ou de l’indifférence, à son égard, des principaux oracles de l’opinion ; il croit volontiers à la conspiration du silence. […] Il nous raconte quelque temps après (dans sa préface des Histoires des anciens comtes d’Anjou, 1681), qu’un ami à qui il avait fait cadeau d’un de ces rares exemplaires de son Athénée ne put se résoudre à lui en faire compliment à cause des vers qu’il y avait entremêlés, et que ce même ami à qui il donna à lire quelques jours après sa version en vers du prophète Daniel s’excusa de lui en dire un seul mot, prétextant que sa vue était très affaiblie. […] L’abbé de La Chambre, son intime ami et son exécuteur testamentaire, lui procura ces derniers honneurs. […] [NdA] Et dans une lettre du même Chapelain à Bernier, du 25 avril 1662 : « On dit que le comédien Molière, ami de Chapelle, a traduit la meilleure partie de Lucrèce, prose et vers, et que cela est fort bien.

341. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Sans parler des dames qu’on y met sur le tapis, des d’Au-mont, des Brissac et autres bonnes fortunes de rencontre, on citait, comme amie attitrée du prélat, Mme de Bretonvilliers, de la haute bourgeoisie. […] Il y était seul, l’après-midi qu’il mourut, avec son amie la duchesse de Lesdiguières, nièce du cardinal de Retz, et qui était sa dernière liaison ; quoique cette dame ne fût plus jeune, on n’avait pas laissé, par habitude, d’en médire. […] Mme de Coulanges, cette aimable et légère amie de Mme de Sévigné, écrivait gaiement à celle-ci, alors en Provence : « (Le 12 août 1695.) […] Il suppose, d’après quelques mots confidentiels rapportés par deux amis de M. de Harlay, qu’il n’était pas si peu préparé à la mort qu’on l’avait cru généralement. […] Laissant la question de l’éternité à part, c’est quelque chose, dirons-nous, que d’avoir su s’acquérir en cette vie des amis si affectionnés et si fidèles.

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