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469. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

et quel air triste, énigmatique, équivoque, languissant, dédaigneux et pourri elle avait ! […] Et nous continuons donc à nager dans un air transparent comme le cristal et dans une clarté plus que tourangelle. […] Ajoutez qu’elle est jolie et qu’elle a, malgré sa pauvreté (ce n’est pourtant pas sa faute), des airs de demoiselle. […] La démonstration était serrée, avait un air de force. […] C’est cet air-là qui enrage Germaine.

470. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Près de lui, M. de Jouy, noble tête de vieillard, recevait, d’un air spirituel et bienveillant, les compliments de l’assemblée. […] On voudrait plus d’air et de jour dans cette masse de faits et de doctrines. […] Leurs templa serena sont des retraites mortelles, où l’air, trop subtil, exalte l’intelligence et paralyse la volonté. […] Au fond, voyez-vous, malgré les airs que je prends quelquefois de me moquer du monde, je suis la dernière grisette. […] Et leur camarade le maréchal des logis de hussards, a-t-il assez bon air avec son dolman bleu, son pantalon en drap d’officier et son galon d’argent ?

471. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dodillon, Émile (1848-1914) »

Il en connaît toutes les ressources et les possède si bien, qu’il se donne, quand il le veut, l’air de les négliger.

472. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Point : nous avons vu notre littérature se peupler tout à coup de vieillards de quarante ans, échevelés le matin, chauves le soir, et qui, une fois leur première chanson écrite et leur premier air noté, n’ont jamais su que répéter le même air et la même chanson. […] Enfin, grâce à l’uniformité de certains procédés, à la répétition des mêmes noms et des mêmes personnages, presque tous ses romans ont un air de ressemblance. […] Hugo un air de condescendance souveraine, de majesté jouant à la bonhomie, qui gâte l’effet de ses paysages. […] Cela donne à la poésie une petit air de charade et de logogriphe que n’avaient pas prévu nos enthousiasmes romantiques de 1829 ! […] On part, on va, on monte, l’air est vif, le soleil est radieux, le vent favorable ; on dépasse les nuages, on touche aux étoiles, on est dans le ciel, on s’y explique avec Dieu ; que dis-je ?

473. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Mme Edmond = Gérard, Rosemonde (1866-1954) »

— Elle a beaucoup de talent, Rosemonde Gérard, me disait Leconte de Lisle, à l’Académie, et ses airs de pipeaux ont de lointains échos de la flûte de Mozart.

474. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Il y a dans ses écrits une grande diffusion de talent, si je puis dire ; le talent, comme un air vif et subtil, y est disséminé partout, et ne s’y réfléchit guère avec splendeur et couleur à aucun endroit en particulier ; il craint de paraître viser à l’effet, il se méfie de l’emphase ; c’est tout au plus si par places il se permet des portraits proprement dits, tels que ceux du roi de Prusse Frédéric-Guillaume et de l’empereur Alexandre (pages 424-457), et encore il les fait alors, beaucoup plus fins et-spirituels que saillants et colorés. Je veux pourtant donner cette page où respire l’esprit nouveau à sa naissance, où s’élève comme le premier souffle de cet air public qui va circuler et se développer durant plus de trente ans avec toutes les variations de sérénité et de tempête.

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