Elle a surtout l’art de placer l’érudition commune à propos, & de mettre en action, dans des Fables ou des Historiettes, des principes clairs & de sages leçons.
La figure est un peu raide et droite, fichée comme elle l’aurait été par le maître à danser, position la plus maussade, la plus insipide pour l’art, à qui il faut un modèle simple, naturel, vrai, nullement maniéré, une tête qui s’incline un peu, des membres qui s’en aillent négligemment prendre la place ordonnée par la pensée ou l’action de la personne.
Reste que le lyrisme romantique français se distingue de la poésie pure, en ce qu’il ne pense pas en fonction de la seule poésie, mais en fonction de la morale, de la politique, de l’action. […] » L’esprit humain ne saurait les saisir, ces natures mystérieuses dont il pressent l’existence et l’action. […] L’amour tailla, dit-on, le crayon du premier dessinateur. » Car c’est aux passions fortes que l’on doit les merveilles des arts, comme les chefs-d’œuvre de la poésie ; et d’où viennent les grandes actions, les exploits héroïques, les sacrifices illustres ? […] Elle est la puissance, puisqu’on passera de la connaissance qu’elle assure à l’action qu’elle garantit : et donc, elle apportera le progrès, le bonheur. […] Guéroult, Dynamique et Métaphysique leibniziennes, suivi d’une note sur le principe de la moindre action chez Maupertuis, Paris, Les Belles Lettres, 1934 (Publications de la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, fasc. 68).
Ce qu’on met comme étant de soi pathétique, et non comme une pièce nécessaire de l’action ou du raisonnement, est faux presque toujours et se refroidit vite : c’est du mélodrame, et bon pour un jour, au boulevard.
Si ses Pieces ne sont pas toujours la peinture fidelle de nos mœurs ; si elles manquent quelquefois de cette force comique, de cette chaleur dans l’action, de cette vivacité dans le dialogue, qui caractérisent Moliere : ses plans sont du moins toujours agréables, toujours variés ; son style est aisé, correct, & souvent gracieux, comme on peut en juger par le François à Londres, le Babillard, l’Homme du Jour, & deux ou trois autres de ses Pieces qui seront toujours revues avec plaisir.
Cependant le Public revoit avec plaisir celle-ci, parce que le sujet en est beau ; parce ce qu'il y a de l'action, une conduite assez réguliere ; parce que les sentimens en sont bien approfondis, & qu'il y regne en général un ton d'intérêt & de chaleur qui annonce de vrais talens La Scene d'Oreste & de Pylade est de la plus grande noblesse & du pathétique le plus attendrissant.