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332. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la bienfaisance. »

Il m’en a coûté de prononcer, qu’aimer avec passion, n’était pas le vrai bonheur ; je cherche donc dans les plaisirs indépendants, dans les ressources qu’on trouve en soi, la situation la plus analogue aux jouissances du sentiment ; et la vertu, telle que je la conçois, appartient beaucoup au cœur ; je l’ai nommé bienfaisance, non dans l’acception très bornée qu’on donne à ce mot, mais en désignant ainsi toutes les actions de la bonté. […] L’amour pleure souvent ses propres sacrifices, l’ambition voit en eux la cause de ses malheurs ; la bonté, n’ayant voulu que le plaisir même de son action, ne peut jamais s’être trompée dans ses calculs. […] Sans vouloir méconnaître le lien sacré de la religion, on peut affirmer que la base de la morale, considérée comme principe, c’est le bien ou le mal que l’on peut faire aux autres hommes par telle ou telle action.

333. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Deuxième cours des études d’une Université » pp. 489-494

Celui qui est ballotté dans ses actions de l’une à l’autre est méchant. […] Elle pense que la crainte des peines à venir a beaucoup d’influence sur les actions des hommes, et que la méchanceté que la vue du gibet n’arrête pas, peut être retenue par la crainte d’un châtiment éloigné. […] Je ne puis être de leur avis : il me semble qu’il est utile et convenable de posséder la notion du juste et de l’injuste, avant la connaissance des actions, des personnages et de l’historien même, auxquels on doit l’appliquer.

334. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Sans doute ceux du Latium conçurent bien grossièrement l’être, puisqu’ils le confondirent avec l’action de manger. […] En général, lorsque les Grecs et les Latins rapportaient quelqu’une de leurs paroles, de leurs actions à un principe supérieur, ils disaient un dieu l’a voulu ainsi. […] Les mots par lesquels ils exprimèrent l’action des sens le prouvent assez : ils disaient pour entendre, audire, comme on dirait haurire, puiser, parce que les oreilles semblent boire l’air, renvoyé par les corps qu’il frappe.

335. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

c’est la somme des actions des objets sur la conscience. […] En fait, comme la fonction n’est que la forme d’activité d’un organe, il est clair que si l’organe se développe, la fonction se développe et avec elle les lois de son action. […] Mais elle est l’action d’un organe spécial ; elle est sujette à des lois spéciales ; et cela suffit pour la distinguer de l’activité des sens. […] Il omet, par exemple, le plaisir et la peine qui sont les éléments inséparables de toute sensation, et déterminent toute action. […] Comment distinguer entre des facultés et des modes, entre des actions élémentaires et des actions associées, entre des énergies et des synergies ?

336. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Nul ne connaît les limites de la puissance d’action inhérente à la nature et de la puissance de représentation inhérente à l’artiste. […] La vie personnelle est constituée par une unité et une systématisation de la parole, de la pensée et de l’action. […] Les génies d’action, comme les César et les Napoléon, réalisent leurs desseins par le moyen de la société nouvelle qu’ils suscitent autour d’eux et qu’ils entraînent. Les génies de contemplation et d’art font de même, car la contemplation prétendue n’est qu’une action réduite à son premier stade, maintenue dans le domaine de la pensée et de l’imagination. […] Muillier (Allgemeine Ethnologie), tout en admettant l’influence de l’habitat et de la nourriture sur les caractères physiques et moraux, ne peut donner de cette action que des exemples extrêmement vagues et généraux.

337. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Avant-propos » pp. 1-5

Enfin plus les actions que la poësie et la peinture nous dépeignent, auroient fait souffrir en nous l’humanité si nous les avions vûës veritablement, plus les imitations que ces arts nous en présentent ont de pouvoir sur nous pour nous attacher. Ces actions, dit tout le monde, sont des sujets heureux.

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