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231. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Car ce pessimisme dédaigneux détourne de l’action, et M. Weiss aime l’action. […] Il aime l’action, il aime la vie, il aime la force. […] Weiss, n’est point de subir ou de copier la réalité, mais de la dominer, de la pétrir, soit en des œuvres d’art, soit par l’action matérielle ; c’est de lui imposer, dans la mesure où on le peut, la forme de son rêve. […] A l’action dans la vie correspond, dans l’art, le souci de l’idéal, M. 

232. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Il essayera une première traduction et trouvera à peu près ceci : « Nos actions voulues sont les seules que nous nous imputions et que nous rapportions à notre personne. » Malheureusement, cette traduction met à nu une erreur. Les actions que nous voulons ne sont pas les seules que nous rapportions à notre personne. […] Imputer est un mot de jurisprudence qui n’est pas net ; il vaut mieux dire : « Nos actions voulues sont les seules dont nous nous jugions responsables. » Responsable est une métaphore, c’est-à-dire un terme inexact et vague. Répondre d’une action, c’est en porter la peine ou en recevoir la récompense. Mettons la définition à la place du défini et nous aurons : « Nos actions voulues sont les seules que nous jugions dignes de punition ou de récompense. » Nous voici revenus à une phrase ordinaire ; il a fallu supprimer une erreur et faire trois traductions ; il en faudrait quatre ou cinq autres pour exprimer la chose exactement et en psychologue.

233. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

. — Parlons maintenant du principe de Newton, sur l’égalité de l’action et de la réaction. […] Les électrons agissent donc les uns sur les autres, mais cette action n’est pas directe, elle se fait par l’intermédiaire de l’éther. Dans ces conditions peut-il y avoir compensation entre l’action et la réaction, du moins pour un observateur qui ne tiendrait compte que des mouvements de la matière, c’est-à-dire des électrons, et qui ignorerait ceux de l’éther qu’il ne peut pas voir ? […] Ce second électron subira donc, avec un retard, l’action du premier, mais certainement à ce moment il ne réagira pas sur lui puisqu’autour de ce premier électron rien ne bouge plus. […] Si toute l’énergie issue de notre excitateur va tomber sur un récepteur, celui-ci se comportera comme s’il avait reçu un choc mécanique, qui représentera en un sens la compensation du recul de l’excitateur ; la réaction sera égale à l’action, mais elle ne sera pas simultanée, le récepteur avancera, mais pas au moment où l’excitateur reculera.

234. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Au moment où commence l’action, il a de vingt-quatre à vingt-six ans. […] Grâce à cette contradiction, l’action lui est interdite, et il devra rester forcément oisif. […] Ses désirs ont des ailes, mais sa puissance d’action porte des chaînes. […] Un illustre homme d’action disait que l’on ne va jamais si loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va ; l’artiste et le poète ne pourraient-ils pas, mieux encore que l’homme d’action, faire un pareil aveu ? […] Partout le triomphe de la réalité, de l’action, de la vie présente.

235. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Conclusion Pourquoi les idées égalitaires, telles que nous les avons définies, apparaissent-elles de préférence, à deux reprises, dans la civilisation occidentale, — se révélant une première fois, encore voilées et comme environnées de nuages, à la société gréco-romaine vieillissante, — une seconde fois, plus proches de la terre et plus prêtes à l’action, à nos jeunes sociétés modernes ? […] Nous avons essayé, en découvrant les cent voies par où s’exerce cette action ininterrompue, de déterminer leur point de convergence : il nous a semblé que les progrès de la quantité sociale, de la mobilité et de la densité, de l’homogénéité et de l’hétérogénéité, de la complication et de l’unification conspiraient pour mettre en lumière sur les ruines des classes et des castes, à la fois le prix de l’humanité et celui de l’individu : ils devaient donc, suivant toutes les vraisemblances psychologiques, conduire les peuples à l’idée de l’égalité des hommes. […] C’est faire alors de l’idée de l’égalité une sorte de Providence énigmatique : ses voies restent inconnues, il faut renoncer à analyser son action. […] Elles n’ont pris possession de l’esprit public que parce que l’esprit public était modelé déjà et comme pétri pour elles par l’action incessante des formes sociales.

236. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

L’action dramatique ne paraît pas avoir été très naturelle à l’esprit français qui a toujours été fort enclin aux discours. Dès le principe, dès les premiers essais, le dialogue prit sur notre scène un développement préjudiciable à l’action ; celle-ci est vive sans doute dans la Farce primitive, mais combien le dialogue domine dans les Mystères et les Moralités ! […] En Italie, au contraire, le mouvement, l’action règne souverainement sur le théâtre.

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