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593. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Et, en France, après M.  […] de quelques prosélytes, va jusqu’au degré de folie devant lequel la plume et la pensée s’arrêtent… Quand la théorie d’une chasteté de ce genre, toute négative (je retiens le mot), se produit dans les esprits et dans les cœurs qui ne sont pas chastes, en vue de desseins chimériques comme la destruction du monde, elle aboutit dans la pratique à un système de compensations qui ne sont autre chose que des dérèglements sans nom… » Enfin, en France, le voilà qui perce, le Pessimisme, dans les idées ! […] Caro, qui, en France, est attaqué de cette démence, et qu’il a ajouté — ridiculus mus — dans ses Dialogues philosophiques la carie des idées de Schopenhauer à sa propre carie naturelle ! […] Caro de m’avoir indiqué ce symptôme du Pessimisme en France, car pareille chose a dû lui coûter.

594. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Ce n’est pas lui qui, d’une France anarchique, brutale, corrompue, avide, n’ayant, au sortir de la Fronde, comme il le dit, qu’une pistole d’Espagne à la place du cœur, a fait une France monarchique et forte, qui se reprend à sa tradition, à l’obéissance, à l’honneur, et à l’amour — revenus enfin à travers le Roi ! […] du jansénisme, cette chose hérétique en France et antipathique à l’esprit français, — de ce jansénisme exécré de Louis XIV plus que l’impiété elle-même ! […] On ne sait véritablement pas trop par quel éblouissement de jansénisme attardé l’auteur de l’Énigme d’Alceste, que j’imagine assez indifférent à la question théologique du jansénisme, arrive à cette glorification du jansénisme comme réformateur de la France et à la conclusion qu’Alceste est un janséniste, au lieu d’être seulement et simplement un homme et un misanthrope… Ce qui fait croire à du Boulan que ce n’est pas un misanthrope comme le Misanthrope et l’Auvergnat, qui fait tant rire, c’est qu’il est trop grave, trop vertueux et trop indigné pour être comique, et il est vrai qu’un janséniste ne le serait pas.

595. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 109-110

LEGENDRE, [Louis] Chanoine de Notre-Dame de Paris, né à Rouen en 1655, mort à Paris en 1733, Auteur d’une mauvaise Histoire de France en sept volumes in-12, d’une Vie du Cardinal d’Amboise qui ne vaut guere mieux, & de plusieurs autres Ouvrages, parmi lesquels il y en a un très-estimé & très-digne de l’être. […] Villaret en ont senti tout le mérite, & c’est là où ils ont puisé la plupart des notes curieuses, dont ils ont enrichi leur Histoire de France, à la fin de chaque Regne.

596. (1739) Vie de Molière

Les bonnes pièces sont en France, et les belles salles en Italie. […] La bonne comédie ne pouvait être connue en France, puisque la société et la galanterie, seules sources du bon comique, ne faisaient que d’y naître. […] Voiture avait été le premier en France qui avait écrit avec cette galanterie ingénieuse dans laquelle il est si difficile d’éviter la fadeur et l’affectation. […] On commença à ne plus estimer que le naturel ; et c’est peut-être l’époque du bon goût en France. […] Le spectacle de l’opéra, connu en France sous le ministère du cardinal de Mazarin, était tombé par sa mort.

597. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « L — II » pp. 196-197

Ils savent aussi qu’il n’y a plus en France telle chose qu’un roi, c’est-à-dire un gardien de la dignité et de la convenance souveraines. […] En Suisse de telles choses peuvent sembler toutes simples ; dans un État foncièrement monarchique et administratif comme la France, elles ont une extrême gravité.

598. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Le cardinal de la Tremoille, ministre de France à Rome, devint suspect. […] Ces momens favorables furent employés à réunir l’église de France. […] On trouve la manière de la faire dans les journaux d’Angleterre & de France de l’année 1667. […] On craignoit avec raison qu’elle ne prît racine en France. […] Les pseaumes, approuvés en France, le furent également en Espagne.

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