Ils lui ont enfin procuré « dans la nation » cette universalité, cette autorité d’influence qu’il avait inutilement poursuivie, qu’on lui avait disputée, refusée jusqu’alors ; et, de cette unique situation que les événements lui ont faite, dominatrice, quasi souveraine, quelques conséquences essentielles en sont presque aussitôt résultées. […] Les Géorgiques de l’abbé Delille, en 1769, ont fait événement et Voltaire les a déclarées, — avec les Saisons de Saint-Lambert, il est vrai, et après l’Art poétique, — « le meilleur poème qui ait honoré la France ». […] 2º Les Origines du drame bourgeois. — Le premier succès de La Chaussée : La Fausse Antipathie, 1733 ; — et que son idée n’a pas tant consisté à « mélanger » les genres, — qui l’étaient déjà dans la comédie de Marivaux, — qu’à prendre au sérieux, — et à tourner au tragique bourgeois ; — les mêmes événements de la vie commune dont Dancourt, Destouches et Marivaux avaient déjà fait la matière de leur théâtre. — Comment cette idée se précise dans Le Préjugé à la mode, 1735 ; — dans L’École des amis, 1737 ; — et dans Mélanide, 1741. — Il s’agit de procurer le même genre d’émotion que la tragédie : — sans décor historique ; — sans personnes princières ; — et sans passions trop violentes. — Que cette conception ramène la comédie au roman ; — et qu’en effet les comédies de La Chaussée ne sont que des romans ; — en attendant le drame de Diderot et celui de Beaumarchais. — De l’idée singulière que La Chaussée a eue de tenter en vers ce genre de drame ; — et quand on considère les sujets qu’il a traités [Cf. […] 2º Le Poète ; — et que son unique mérite est de représenter un moment très particulier de l’art d’écrire en vers ; — la publication de Ver-Vert en 1734 ayant été presque un événement littéraire ; — et Le Méchant, qui date de 1747, étant certainement la meilleure comédie en vers que nous ait léguée le xviiie siècle ; — sans en excepter la Métromanie, elle-même, d’Alexis Piron. — Elle ne manque même pas d’une certaine force de satire ; — et de quelque valeur « documentaire » ; — si le type du « méchant » forme la transition entre les petits-maîtres de Marivaux [Cf. […] En ce qu’elle a de philosophique, d’abord, — elle substitue dans le jugement des hommes et des choses l’autorité d’un critérium abstrait au sentiment de la diversité des époques ; — elle ramène donc toutes les histoires sur le même plan ; — et par conséquent elle les déforme ou elle les fausse. — Elle ne les fausse pas moins en tant que littéraire ; — si l’importance des événements historiques n’a rien de commun avec l’agrément de la forme dont on peut les revêtir ; — si cette importance, en tout cas, n’a pas pour mesure leur intérêt actuel ; — et si rien d’autre part n’est plus propre à brouiller la signification des temps que le souci de les représenter d’une manière qui plaise à nos contemporains. — Elle a enfin des inconvénients en tant que narrative ; — si le choix des faits à mettre en lumière ne saurait dépendre du caprice de l’historien ; — s’il y a des « matières qui demandent de l’attention » et qu’on ne « puisse pas faire que l’attention ne soit une chose pénible » ; — et s’il n’y a pas enfin en histoire de faits inutiles ou encombrants, — mais seulement des faits dont on n’a pas aperçu la signification.
Quant à la suite des événements, nous ne nous la représentons pas, nous la reconstituons plutôt par induction. […] La rêverie procède d’ordinaire du sentiment ; c’est parce que quelque événement ou quelque vision nous a émus, que notre imagination est ébranlée et se met en mouvement. […] Il est pourtant des rêveries éminemment poétiques dans lesquelles nous n’évoquons que le souvenir d’objets vulgaires, d’événements familiers, auxquels il serait bien difficile d’attribuer un caractère esthétique. […] Je ne rectifie rien, je ne conseille rien ; je suis les événements ; je me demande ce qui va arriver. […] Nous voyons de ses yeux, et avec la netteté que l’émotion donne à nos représentations, les événements qui vont se dérouler.
Que d’abord soient mis en présence tous les éléments de l’action, et rien qu’eux : un événement et des êtres. Que cet événement, fortuit ou volontaire — postulat premier de la tragédie — donne comme l’élan à ces êtres fictifs — dont chacun n’est encore qu’un postulat en outre. […] Ce n’est pas tout ; il faut qu’on sache que Pelléas et Mélisande tel qu’il vient d’être représenté, n’est pas seulement un événement musical, mais encore, mais surtout un événement dramatique, ce qui me permet d’en parler aujourd’hui littérairement. […] L’humanité que précisa la symphonie avec justesse et profondeur, était déjà incluse dans le drame : événements, caractères, attitudes et gestes ; j’ai dit qu’elle manquait aux mots, M. […] Comment exprimer mieux la soudaine terreur de la petite Mélisande « au-dessous des événements », quand Golaud la poursuit : « Je n’ai pas de courage… je n’ai pas de courage… ah !
Les événements de 1815 accélèrent le mouvement. […] On l’attaque sur sa politique, dont les événements de 1848 ont été la banqueroute ; on l’attaque sur sa morale ; on l’attaque sur son esthétique. […] Elle a triomphé de ce dilettantisme qu’au lendemain des événements de 1870-1871, — et comme si ces événements n’eussent eu d’autre effet en littérature que de rendre la séparation de l’art et de la vie plus profonde, — quelques disciples attardés de Stendhal et de Baudelaire, adorateurs impénitents d’eux-mêmes, et romantiques sans le savoir, ont essayé de remettre en honneur. […] Un beau mariage, Maître Guérin], événements politiques [Cf. […] C’est conformément à ces principes nouveaux, — fortifiés chez lui par les spectacles des événements de 1870-1871 [Cf.
Tantôt, une crise de sensibilité a bouleversé un cœur qui se soulage en se confessant, à travers des événements et des personnages imaginés à sa ressemblance. […] Mais, que le drame éclate en des événements qui relèvent de la chronique judiciaire ou se maintienne dans le champ de la vie quotidienne, toujours il est l’aboutissement d’états mentaux, dérivant eux-mêmes des causes génératrices, qui créent les Espèces sociales. […] Par derrière les événements qui font la matière de ces récits, il aperçoit une vaste histoire qui les domine et qui amplifie leur portée. […] Écoutez un narrateur rapporter un événement auquel vous avez assisté. […] Énergie d’imagination qui lui faisait naturellement inventer des caractères vigoureusement frappés et des événements à leur ressemblance.
C’était la grande vogue alors des romans anglais, avec force événements et émotions. […] Guizot, et que les événements de 1814 interrompirent.