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1464. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Il y a deux événements de la vie de La Fontaine qui sont de 1647 : c’est son mariage et le canonicat de son ami Maucroix.

1465. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Cela consiste à démontrer les effets et les causes et toute la liaison des événements humains, à expliquer comme quoi tout ce qui est arrivé ne pouvait arriver autrement. […] Or, lisez Mélanide, je vous prie, et vous verrez que c’est la même chose, si l’on veut (au moins dans une scène), et que, pourtant, c’est tout autre chose ; qu’il n’est question, dans Mélanide, ni des devoirs des séducteurs, ni des droits des bâtards, que l’intérêt est uniquement dans le mystère de la naissance de Darviane, dans les combinaisons d’événements qui font de lui, à son insu, le rival de son père, et dans la façon dont ce fils abandonné retrouve son père et sa mère ; bref, que l’intérêt est ici purement romanesque. […] Or, ce railleur est tellement ingénu qu’il est un des trois ou quatre de nos contemporains qui ont fait des tragédies — oui, des tragédies en cinq actes, — où tout est pris grandement au sérieux, où se déroulent des événements imposants, où des personnages royaux se débattent dans des situations douloureuses et terribles, où s’entrechoquent les passions les plus violentes et où s’énoncent en alexandrins les sentiments les plus nobles et les plus hauts dont l’humanité soit capable. […] La preuve en est aisée par le même Aristote, qui ne veut pas qu’on en compose une d’un ennemi qui tue son ennemi, parce que, bien que cela soit fort vraisemblable, il n’excite dans l’âme des spectateurs ni pitié ni crainte, qui sont les deux passions de la tragédie ; mais il nous renvoie la choisir dans les événements extraordinaires qui se passent entre personnes proches, comme d’un père qui tue son fils, une femme son mari, un frère sa sœur ; ce qui, n’étant jamais vraisemblable, doit avoir l’autorité de l’histoire ou de l’opinion commune pour être cru ; si bien, qu’il n’est pas permis d’inventer un sujet de cette nature. […] Mais, ce qui est intéressant, c’est que, si Severo raisonne parfois faiblement, il souffre pour de bon ; et c’est surtout que, tandis qu’il s’arrête pour chercher son devoir, le drame ne cesse point de marcher et que les événements tranchent pour lui l’insoluble question.

1466. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Ces choses peuvent avoir coexisté et s’être créées l’une l’autre réciproquement, la morale créant la religion pour ses besoins et la religion en même temps créant la morale par son seul développement ; la religion n’ayant pas besoin de la morale mais la suggérant, comme on a vu plus haut, et la morale sentant le besoin de la religion pour s’assurer, mais, du reste, la supposant presque nécessairement, comme je l’ai montré ; et toutes les deux s’enfantant l’une l’autre dès le commencement et se complétant l’une l’autre à travers les siècles ; et ces deux suites d’événements que je décrivais séparément pour la clarté de l’analyse, on peut les considérer comme jointes et s’entrelaçant, et, de tout temps, non seulement parallèles, mais comme engrenées. […] Contentons-nous de dire, sans vouloir trop prouver, que, possédant Rome ou ne le possédant pas, l’intérêt de l’Italie était certainement d’attendre et de voir venir les événements. […] En tout cas, la question romaine n’a pesé d’aucun poids dans les événements de cette époque. […] Un double et contradictoire effet allait naître de cet événement historique ; il allait en résulter, à la fin, une concentration, un assainissement de la pensée humaine et l’exaltation même de cette pensée ; et ce contraste montre combien court et misérable doit rester, dans le prolongement des événements, un effort, si puissant soit-il, de la logique abstraite. […] La conséquence principale des événements de 1870 a été que la France ne s’est plus occupée du tout de politique étrangère.

1467. (1902) Propos littéraires. Première série

Le Mannequin d’osier ne contient pas plus d’événements que L’Orme du Mail, Dieu merci ; et l’on serait sans doute amèrement furieux qu’un homme d’esprit comme M.  […] Mais une fois nés les soupçons, et confirmés par quelques réponses aussi topiques que celle que je viens de rapporter, les événements se précipitent. […] Il leur sembla à tous deux que cet événement fût pour eux d’une grande importance. […] Et sans doute, il a avec moi ce que les Français appellent les réalités de l’amour ; les preuves sont faites de cet événement historique ; mais, outre que les réalités peuvent être multipliées, s’il a pour Alyette la passion pure qu’il feint pour elle, où est la réalité vraie dans tout cela, et qui est la préférée, de celle qui aime et qui le prouve, ou de celle qui est aimée et qui ne permet pas qu’on lui en donne la preuve ?  […] De fait, il sortit premier agrégé des lettres en 1871 (les événements ayant empêché le concours d’agrégation en 1870) et profita du droit que lui donnait ce titre de premier agrégé des lettres pour entrer à l’École d’Athènes.

1468. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Elles peuvent sentir ensuite, si elles raisonnent ou comprennent, pourquoi elles ont fait ceci plutôt que cela ; mais, sur le moment, elles l’ignorent, car elles sont les jouets de leur sensibilité à surprises, les esclaves étourdies des événements, des milieux, des émotions, des rencontres et de tous les effleurements dont tressaillent leur âme et leur chair ! […] Il lui disait à tout événement : — Contez-nous cela, Denon. […] C’est le plus grand événement de toute l’histoire de la pensée humaine ; il s’est accompli     presque sous nos yeux et nous ne pouvons pas encore en découvrir toutes les conséquences.

1469. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

. — C’est que ce temps infiniment trouble, temps de lutte pour la vie absolument générale, lutte contre la guerre, lutte contre le pillage, lutte pour la liberté de vivre matériellement, accomplit ses événements physiques avec des heurts singuliers. […] Dès les Misérables, son roman devient un roman à base de pitié, aux ambitions sociologiques et surtout politiques ; les événements, l’exil, les ambitions déçues feront longtemps prédominer Juvénal. […] Laforgue choisit des personnages, et c’est Salomé, Andromède, Ophélie, le prince Hamlet, Pan, le socialiste Jean-Baptiste qui se jouent dans les événements, parmi les décors de rêves ou de réalité transposée. […] Ce sont les derniers événements sociologiques, la puissance nouvelle du socialisme, le développement des idées anarchistes, la présence de belles utopies familières à des William Morris (et prenons le mot utopie dans le meilleur sens), qui ont resservi de point de départ à des idéalistes d’art social. […] C’est en faisant ressortir, avec une intensité toute nouvelle et particulière, le sens et l’allure d’événements quotidiens que Tolstoï fut grand par ce livre, et non par la solution qu’il offre et la morale qu’il prêche, car elle est simple et n’était pas inédite.

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