La gloire éternelle du premier des Bonaparte, c’est d’avoir étouffé toute la métaphysique révolutionnaire dans sa main pratique et sensée.
Que l’intérêt et la crainte prodiguent l’éloge, c’est le contrat éternel du faible avec le puissant ; mais la postérité, sans espérance comme sans crainte, doit être plus libre ; elle peut aimer ou haïr, approuver ou flétrir d’après la justice et son cœur.
Certes, après avoir lu ce livre, il en est beaucoup qui le déclareront insensé ; insensé, soit, mais à la façon des contes de fées qui nous montrent en un rêve, que nous voudrions vivre en réalité, des jeunes filles aussi belles qu’immaculées, des hommes droits et vaillants, des printemps à éternelles floraisons. […] Entre elle et cet homme qui venait de passer, il y avait un arrêt de justice, il y avait le temps, l’opinion, les ressentiments aigris par l’éternelle méditation des torts de l’autre. […] La mort approchant semblait lui donner du calme : pour la première fois, il parla, en regardant le cercueil avec un air de satisfaction, de la tranquillité du sommeil éternel. […] Oui, les choses éternelles semblaient seules vivantes au fond de ses grands yeux ; les autres y passaient comme de vaines apparences dans un miroir profond. Derrière les formes visibles, changeantes, imparfaites du monde et des êtres, lui apparaissaient les formes invisibles, parfaites, à jamais rayonnantes de ces mêmes êtres, que voit l’esprit et qui sont leurs modèles éternels.
Éternelle ? […] C’est le peuple bâtisseur, ingénieur, architecte, faiseur de routes, faiseur d’aqueducs, l’éternel constructeur, l’éternel remueur de moellons, l’éternel Poliurge. […] L’humanité, comme a dit Comte, se compose de plus de morts que de vivants. » — Solidarité éternelle. […] Maeterlinck est agenouillé devant l’inconscient humain comme un mystique devant l’inconnaissable éternel. […] toutes les lois éternelles qui règnent autour de sa maison ; interprétant sans le comprendre [hé ?
Cet extérieur était un des plus séduisants qu’on pût rencontrer dans les salons de l’Europe : une taille svelte, le buste en avant, comme le cœur, attribut des races militaires, un mouvement d’encolure de cheval arabe dans le port de la tête, des cheveux blonds à belles volutes de soie sur les tempes, des yeux grands, bleus et clairs, qui n’auraient pas pu cacher une mauvaise pensée, l’ovale et le teint d’une éternelle jeunesse, un sourire où le cœur nageait sur les lèvres, un geste accueillant, une parole franche, l’âme à fleur de peau ; seulement une certaine légèreté de physionomie, une certaine distraction d’attitude et de discours interrompus qui n’indiquaient pas une profondeur et une puissance de réflexion égale à la grâce de l’homme. […] Seulement, quoiqu’on soit touché de la constance d’affection de Mathieu de Montmorency pour cette Béatrice, on est un peu lassé de cette éternelle litanie d’un prêcheur de trente ans qui termine chacune de ses lettres par un signe de croix sur un souvenir de femme. […] C’était sans valeur autre que la valeur poétique : la trace qu’un homme de génie laisse au lieu qu’il habita sur ce sable est éternelle.
Nous allons aujourd’hui vous entretenir de la sculpture, littérature éternelle, qui, au lieu d’écrire des sons pour la voix humaine, ou au lieu d’écrire des couleurs sur une toile pour l’œil, ou au lieu d’écrire des lettres sur un papier fragile pour la pensée, écrit en lettres de bronze ou de marbre des formes pour le toucher. […] LVI Le sort de l’orateur, comme Démosthène ou Mirabeau, les deux plus dignes de ce nom, est plus séduisant que le sort du philosophe ou du poète ; l’orateur participe à la fois de la gloire de l’écrivain et de la puissance des masses sur lesquelles et par lesquelles il agit : c’est le philosophe roi, s’il est philosophe ; mais son arme terrible, le peuple, se brise entre ses mains, le blesse et le tue lui-même ; et puis ce qu’il fait, ce qu’il dit, ce qu’il remue dans l’humanité, passions, principes, intérêts passagers, tout cela n’est pas durable, n’est pas éternel de sa nature. […] Le gothique est beau ; mais l’ordre et la lumière y manquent ; ordre et lumière, ces deux principes de toute création éternelle.