Les chênes-lièges, les oliviers, les orangers, les citronniers, les cyprès, font dans les creux et sur les flancs des gorges un éternel paysage d’été ; ils descendent jusqu’au bord de la mer ; en février, à certains endroits, des oranges qui se détachent de leur lige, tombent dans le flot. […] Un festin éternel en pleine lumière, voilà le ciel pour le Grec ; partant, la plus belle vie est celle qui ressemble le plus à cette vie des dieux. […] Besoin de clarté, sentiment de la mesure, haine du vague et de l’abstrait, dédain du monstrueux et de l’énorme, goût pour les contours arrêtés et précis, voilà ce qui le conduit à enfermer ses conceptions dans une forme aisément perceptible à l’imagination et aux sens, partant à faire des œuvres que toute race et tout siècle puissent comprendre, et qui, étant humaines, soient éternelles. […] Une colonne qui monte jusqu’au ciel, l’Etna neigeux, nourrice éternelle des frimas âpres, contient son effort………….. ; et de ses gouffres il vomit des sources éblouissantes de feu inabordable. […] Pour une âme simple et saine, un fleuve, surtout s’il est inconnu, est par lui-même une puissance divine ; l’homme, devant lui, se sent en présence d’un être un, éternel, toujours agissant, tour à tour nourricier et dévastateur, aux formes et aux aspects innombrables ; cet écoulement intarissable et régulier lui donne l’idée d’une vie calme et virile, mais majestueuse et surhumaine.
Sur ce terrain de la paresse, élastique et doux comme un tapis de billard, l’éternel ennemi sait les finesses du jeu. […] Des journées belles et pleines, comme les chars de vendange vaudoise, lui préparaient le vin des souvenirs éternels. […] Bergeret répond : « Non, madame, je me contente d’être éternel ! […] Bergeret cette déclaration : « Je me contente d’être éternel ! » a reçu le mot de passe de la confrérie des absents. « Celui qui sème pour l’esprit, ont inscrit ses amis sur la tombe d’Amiel, moissonnera de l’esprit la vie éternelle. » Les éternels sont les hors-durée.
L’éternelle pensée de ce qu’il y a encore au fond du génie romain, exalte et dévore Sextus.
J’estime donc très peu fondée l’éternelle jérémiade de certains esprits sur les prétendus paradis dont nous prive la science.
L’Éternel le nomme Elu, et le ciel Eloa.
De là deux lois éternelles en poésie : d’après la première, le sublime poétique doit toujours avoir quelque chose de populaire ; en vertu de la seconde, les peuples qui se firent d’abord eux-mêmes les caractères héroïques, ne peuvent observer leurs contemporains civilisés [et par conséquent si différents], sans leur transporter les idées qu’ils empruntent à ces caractères si renommés.