/ 1398
17. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

C’est d’être une histoire de Grégoire VII bien avant d’être une histoire de la comtesse Mathilde, qui, morte, disparaît ici dans la dévorante personnalité de Grégoire, comme elle y disparut vivante, heureuse d’ailleurs d’y disparaître, et comme c’était juste, car Grégoire, c’était l’Église, et Mathilde, ce n’était que l’Italie : l’Église éternelle et l’Italie d’un moment ! […] Il pèse plus sur l’action du réformateur dans Grégoire que sur celui du défenseur du droit de l’Église vis-à-vis des odieux usurpateurs allemands, et pour lui qui n’est pas un historien ecclésiastique, qui n’a de foi religieuse que son respect politique pour l’Église, ceci dénote une rare perfection de bon sens. […] L’histoire de l’Église, à cette époque, qu’il a su écrire, a des pages qui feraient pleurer ceux qui l’aiment. […] Il n’y faillit pas cependant ; les canons furent exécutés avec la dernière rigueur ; la force non pas d’un homme, mais la force de Dieu dans un homme, sauva l’Église, et avec l’Église la civilisation du monde. […] L’Eglise romaine a mis Grégoire au rang des saints ; partout l’idée de sa sainteté prévalut dans le peuple après sa mort.

18. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Pourquoi s’inquiéter du futur, lorsqu’on a de son côté, l’Église, le Saint-Siège, Dieu, la Toute-Vérité, la Toute-Puissance ? […] La Saint-Barthélemy se chiffre, à elle seule, par dix mille assassinats, auxquels président le Christ et son Église. […] Mais Bossuet ajoutait qu’on avait le droit de persécuter. « L’Église ne le fait pas, dit-il, car elle est faible. […] Église. […] Ce langage est d’ailleurs celui de l’Église dans tous les temps.

19. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Elles me chargent de tous leurs vœux pour la santé du Pape, qu’il faut conserver le plus longtemps possible à la chrétienté, car, avec lui et avec vous, la paix de l’Église et la paix du monde sont assurées. […] Jamais, dit le Pape, nous n’avons eu avec personne de communications plus instructives, plus substantielles, plus utiles à l’Église et à l’État ; Consalvi a été sublime. […] L’Église perdit son premier ministre, l’État son premier politique, la papauté son premier ami ; le même coup tua Pie VII et son ami. […] Albert Parisani, à célébrer dans l’église de Saint-Marcel au Corso, le 26 novembre, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme du célèbre maëstro Dominique Cimarosa, à dire dans l’église de la Rotonde, le 11 janvier, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Trente messes chaque année, pour le repos de l’âme de Philippe Monti, mon domestique, à célébrer dans l’église de Sainte-Cécile in Transtevere, le 1er mars, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli. […] Ceux qui en font partie s’appellent prélats ou monseigneurs, et, depuis les dignités inférieures jusqu’au rang de cardinaux, sont en quelque sorte les ministres libres de l’Église.

20. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Ces hommes, si éminents qu’ils soient par l’esprit et le caractère, que sont-ils dans l’Église ? […] Non, les membres de l’Église ne sont pas des citoyens : ce sont des sujets. […] Il montre en effet une telle impartialité entre les deux églises, il emprunte si souvent ses exemples à l’église catholique, on sait en outre qu’il s’intéresse si vivement à la question la plus pressante de l’église catholique au temps où nous sommes, que l’on ne peut pas considérer son livre comme plus protestant que catholique. […] Si l’une des églises est dans le vrai, l’autre se trompe, et réciproquement. […] On sait cependant à quel point ces deux églises ont été ennemies.

21. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

A l’autel, le souverain fléchit le genou, et sa tête s’incline sous la main du prêtre, comme celle du moindre des esclaves ; tous sont égaux dans l’enceinte où il préside, l’église. […] En France, où c’est l’usage contraire, où le mérite obtient les dignités subalternes, et la naissance et la protection disposent des grandes places de l’Église, c’est le bas clergé qui est instruit et respecté. […] L’administration des aumônes corrompit les chefs de la primitive Église. […] Ne rien souffrir qui tende à rapprocher l’Église grecque de la communion romaine ; la science y gagnerait peut-être, mais il y aurait du danger pour la paix de l’État. […] Il traiterait ensuite des préceptes de l’Église et des peines ecclésiastiques, évitant toutes les ridicules et dangereuses sub1.

22. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Or, le pontificat de Léon X n’a guère été plus funeste à l’Église que le pontificat de Clément XIV. […] Opposé au principe qui dit : « Hors de l’Église, pas de salut !  […] Et cela suffisait, et bien au-delà, aux desseins des ennemis de l’Église. […] Dans ces luttes avec la conscience du Pontife qui gouvernait l’Église, il accablait jusqu’à ses nerfs. […] Dieu, qui s’est réservé l’avenir, n’abandonnait pas son Église.

/ 1398