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903. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Instruire en charmant, enseigner la politique et la morale par des tableaux où l’épopée, le drame, l’éloquence, ont la plus large part, ce fut la tâche accomplie avec tant d’éclat par les écrivains dont les livres nous ont été conservés. […] Or c’est là précisément le côté mis en relief par tous les écrivains de l’antiquité, qu’il s’agisse des individus ou des nations. […] Les peuples dont les écrivains anciens racontent l’histoire se réduisent, pour la plupart, à des cités fort petites par l’étendue du territoire et le nombre des citoyens. […] Qu’on lise les histoires grecque et romaine d’Otfried Muller, de Thirwall, de Grote, de Niebuhr, de Michelet, de Mommsen, de Fustel de Coulanges, après les classiques compositions des écrivains antiques, on sera tout surpris du nouvel aspect que prennent les choses dans l’exposition des historiens modernes. […] Il s’est donc trouvé des écrivains qui ont tout ramené à la loi de la nécessité, les forces morales aussi bien que les forces naturelles de la réalité historique, les actes politiques, les créations esthétiques, de même que les impressions des climats et les passions des tempéraments.

904. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Si ces messieurs n’avaient été que des écrivains brillants d’esprit, que de simples successeurs des Voltaire, des La Bruyère, des Boileau, ils auraient cherché à rassembler dans leur écrit des raisons invincibles, et à les rendre intelligibles à tous par un style simple et lumineux. […] Je ne citerais même pas comme appartenant probablement au genre romantique les ouvrages que je viens de vous rappeler, si la plupart de ceux qui les ont faits ne se décoraient dans le monde du beau nom d’écrivains romantiques, avec une assurance qui doit vous désespérer. […] J’apprécie donc autant que je le dois, et plus que personne, toute la distance qui me sépare des écrivains en possession de l’admiration publique et de l’Académie française. […] À le bien prendre, tous les grands écrivains ont été romantiques de leur temps. […] Je ne sais jusqu’à quel point tous ces reproches sont fondés ; mais voici un petit exemple du profond savoir de messieurs les écrivains Classiques.

905. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Une amazone est presque toujours expliquée quand on connaît l’écrivain qu’elle croit admirer et qu’elle méprise assez pour l’imiter. […] Mme Dieulafoy n’est pas seulement une imagination suiveuse et un écrivain banal. […] L’érudition de Mme Carette, toujours née Bouvet, vaut son talent d’écrivain. […] La misogynie n’est rare ni chez les hommes, ni même chez les écrivains. […] Mme Clémence Royer, écrivain pénible, a un vrai talent philosophique, mais un talent de disciple.

906. (1887) George Sand

Les ténèbres ne vont pas à ce tempérament sain et naturel de l’écrivain. […] C’est l’hommage d’un écrivain qui, parmi les jeunes, est un de ceux qui l’ont le plus et le mieux aimée. […] Quand cette étude n’est pas faite, on n’a jamais la notion complète d’un écrivain, surtout si cet écrivain est une femme. […] Tout écrivain doit faire ainsi, s’il veut intéresser. […] Mais, croyez-moi, ne soumettez à aucune consultation, pas même à la mienne, le talent et l’avenir de votre jeune écrivain.

907. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

Harel, écrivain d’environ cinquante-cinq ans, et qui semble débuter un peu tard. […] L'illustre écrivain sera-t-il enfin une bonne fois guéri ? 

908. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Jay lui-même, quels obstacles, je vous le demande, de tels écrivains opposent-ils à la décadence d’une littérature et d’une langue ? […] Ils peuvent avoir eu à certains moments, et pour la vulgarisation de certaines idées justes, leur genre d’utilité, qu’il nous appartient moins qu’à personne de leur dénier ; mais, comme écrivains, comme personnages littéraires distincts, ils ne sont pas.

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