Qu’on aime parfois à détourner ses regards du monde extérieur et réel pour les reporter au dedans de soi-même ou les promener à travers les domaines de l’imagination, rien de plus naturel encore. […] », mot qui rappelle celui de Pindare sur le même sujet et qui atteste ainsi l’unité de l’esprit humain, à travers les différences de temps et de races. […] » Reconnaissons-le, au milieu des désordres d’une imagination sans frein, à travers des bizarreries, qu’explique d’ailleurs le génie national, l’auteur trouvait des mots profonds. […] Les torts de son époque, ses torts personnels étaient donc les deux principales causes d’une mélancolie dont on suit à travers ses œuvres les diverses vicissitudes. […] Ce Don Juan là poursuit à travers mille amours un idéal insaisissable et meurt, sans avoir assouvi son immense besoin d’aimer.
Dans ces derniers temps, le catholicisme apporté à Londres, par les prêtres exilés de France, se montre aux Anglais précisément comme dans leurs romans, à travers le charme des ruines et la puissance des souvenirs. […] C’est la lune qu’on voit ou qu’on croit voir se lever à travers les nuages ; l’ombre de Didon est déjà réduite à bien peu de chose. […] Du fond du gouffre, au-dessous de lui, la voix de la bergère et le bêlement des troupeaux remontent jusqu’à son oreille, à travers la brume épaissie. […] Tandis que cet habile marin remplissait sa mission avec autant d’intelligence que de courage, un autre voyageur anglais, parti du Haut-Canada, s’avançait à travers les déserts et les forêts jusqu’à la Mer Boréale et l’Océan Pacifique. […] Mackenzie à travers les Montagnes Rocheuses, est d’un grand intérêt.
Comme Morphy, il ne s’embarrassait jamais dans ces combinaisons multiples ; comme lui, à travers les méandres les plus inextricables, il allait toujours à la victoire. […] Tantôt on voit surgir des colonnes de l’eu, comme celles qui éclairaient les Israélites dans leurs marches nocturnes à travers le désert. […] Parfois ces merveilleux édifices de l’aurore boréale sont si transparents qu’à travers leurs pilastres et leurs murs on distingue encore, ainsi qu’à travers un pur cristal, le scintillement des étoiles. […] Il eût été aisé d’un peu l’ennoblir par le cœur, et de faire resplendir la beauté morale à travers son enveloppe grotesque. […] À un vaste plan d’ensemble, au développement d’une idée générale visible à travers diverses intrigues particulières, M.
Si l’on nomme Bacon, il vous dit qu’il n’a jamais lu dans sa vie que cela ; qu’il y a dix ans, vingt ans, qu’il ne fait qu’y penser, et il va à travers incontinent. […] XXIII Dans son dernier écrit publié à travers les verrous, M. de Lamennais déclare que décidément il n’a jamais rencontré de femme qui pût suivre un raisonnement sérieux durant plus d’un demi-quart d’heure. […] Il me faisait l’effet de Robinson Crusoé lorsqu’il veut faire des vases de terre à l’épreuve du feu, et qu’il s’aperçoit tout-à-coup que le vernis leur est venu à force de chaleur, par la fonte du gravier qui était mêlé à l’argile et qui a sué à travers les pores : c’est ainsi qu’un jour le vernis s’est trouvé venu à son style et à sa parole par l’excès de chaleur qu’il y mettait. » — En effet, en 1829, on disait du style de Guizot qu’il était pâteux. […] Aujourd’hui, tout fou qu’il puisse être, il songe à son gain à travers sa vanité. […] Livrez beaucoup de batailles, livrez-en à tort et à travers, dussiez-vous les perdre.
L’artiste moderne Mon cher M***, quand vous m’avez fait l’honneur de me demander l’analyse du Salon, vous m’avez dit : « Soyez bref ; ne faites pas un catalogue, mais un aperçu général, quelque chose comme le récit d’une rapide promenade philosophique à travers les peintures. » Eh bien, vous serez servi à souhait ; non pas parce que votre programme s’accorde (et il s’accorde en effet) avec ma manière de concevoir ce genre d’article si ennuyeux qu’on appelle le Salon ; non pas que cette méthode soit plus facile que l’autre, la brièveté réclamant toujours plus d’efforts que la prolixité ; mais simplement parce que, surtout dans le cas présent, il n’y en a pas d’autre possible. […] En passant, nous pouvons jeter un regard d’admiration et presque de regret sur les charmantes productions de quelques hommes qui, dans l’époque de noble renaissance dont j’ai parlé au début de ce travail, représentaient le joli, le précieux, le délicieux, Eugène Lami qui, à travers ses paradoxaux petits personnages, nous fait voir un monde et un goût disparus, et Wattier, ce savant qui a tant aimé Watteau. […] Mais une faculté qui n’est certes pas féminine, et qu’il possède à un degré éminent, est de saisir les parcelles du beau égarées sur la terre, de suivre le beau à la piste partout où il a pu se glisser à travers les trivialités de la nature déchue. […] Grâce à lui, mon imagination fouettée s’est promenée à travers trente-huit paysages romantiques, depuis les remparts sonores de la Scandinavie jusqu’aux pays lumineux des ibis et des cigognes, depuis le Fiord de Séraphitus jusqu’au pic de Ténériffe. […] Je m’étais imposé de chercher l’imagination à travers le Salon, et, l’ayant rarement trouvée, je n’ai dû parler que d’un petit nombre d’hommes.
En tous cas, il avait mis dans son œuvre quelques souvenirs précis, dont on retrouve encore la trace à travers les transformations qu’elle a subies en passant, pendant trois siècles, par les mains de remanieurs qui l’ont rendue méconnaissable. […] Le Nera verdit au fond du ravin avec des franges d’écume ; il est doux maintenant entre ses saules argentés, mais souvent, au printemps ou à l’automne, il devient furieux, s’enfle démesurément, et précipite à travers l’Ombrie ses flots qui viennent à Orte faire déborder le Tibre. « Le Nera donne à boire au Tibre, mais souvent il l’enivre », c’est le dicton populaire. […] En outre, le poète est beaucoup plus libre avec les légendes qu’avec l’histoire : il lui suffit de s’inspirer de l’idée qu’il croit y reconnaître ; il la développe ensuite à sa guise, comme ont fait à travers les siècles ceux qui nous les ont transmises en les variant à l’infini. […] En dehors de l’élément religieux, ce qui, dans ce conte, devait frapper vivement l’imagination, c’est l’idée d’un homme restant immortel à travers les générations qui meurent incessamment, mêlé d’ailleurs aux autres hommes et parcourant sans cesse leur séjour. […] Pierre Alphonse était très versé dans la littérature arabe, qui elle-même, généralement à travers le pehlvi d’abord (langue perse du temps des Sassanides), puis le syriaque, avait emprunté à l’Inde cette masse de contes qui ont si longtemps passé pour le produit de l’imagination arabe et que la science moderne rend aujourd’hui à leur vraie patrie.