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295. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre II. La langue française au xvie siècle »

En 1541, Calvin écrit : « Voilà pourquoi tous les États d’un commun accord conspirent en la condamnation de nous et de notre doctrine. De cette affection ravis et transportés ceux qui sont constitués pour en juger, prononcent pour sentence la conception qu’ils ont apportée de leur maison. » En 1500 : « Voilà pourquoi tous les Etats d’un commun accord conspirent à condamner tant nous que notre doctrine.

296. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Les sbires arrêtent le capitaine, qui est fouillé ; la fureur comique de Bellorofonte se devine aisément : « C’est l’Électeur palatin qui se venge, s’écrie-t-il, parce que je lui ai enlevé ses États ; il me le payera cher ! » On était alors, comme on le sait, au milieu de la guerre de Trente Ans, et l’Électeur palatin venait, en effet, de perdre ses États.

297. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Ses idées se bornent assez modestement à redemander ces vieux errements parlementaires dont le coup d’État et la raison de Napoléon III nous ont si bien débarrassés. […] Se tenir à son rang, docilement et pratiquement, dans le second corps de l’État dont on a l’honneur de faire partie, n’appelle pas assez le regard.

298. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Il était monarchiste par goût, par principe : « Un pouvoir unique et permanent convient seul aux grands États », disait-il ; sa plus grande peur était l’anarchie. […] « C’est pourquoi j’ai fait moi-même voyager mes conseillers d’État avant de les fixer auprès de moi. […] Le pire des États, c’est l’État populaire. […] Il croyait cela vrai des grands États modernes, même des États anciens et de ces républiques grecques qui n’avaient acquis, selon lui, une grande gloire que dans les moments où elles avaient été gouvernées comme monarchiquement sous un seul chef, Miltiade, Cimon, Thémistocle, Périclès. […] Diverses sortes d’égards et de hauts témoignages, le titre de ministre d’État et d’autres ne lui manquèrent pas.

299. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Il descend des grands Italiens, hommes d’action de l’an 1400, aventuriers militaires, usurpateurs et fondateurs d’Etats viagers ; il a hérité, par filiation directe, de leur sang et de leur structure innée, intellectuelle et morale. […] Par une lacune énorme d’éducation, de conscience et de cœur, au lieu de subordonner sa personne à l’Etat, il subordonne l’Etat à sa personne. […] D’abord, Mme de Rémusat a mis plus d’un jour à connaître l’empereur ; puis, elle pouvait croire qu’elle ne manquait point à son devoir, du moment qu’elle ne divulguait pas ses sentiments secrets ; puis son service à la cour pouvait lui paraître un service public autant que privé, et qui la liait au chef de l’Etat plus qu’à la personne même de Napoléon ; enfin… je n’ai point dit que Mm° de Rémusat fût une héroïne. […] Dans les dernières pages de son livre, le prince excuse le meurtre du duc d’Enghien par la raison d’Etat, justifie la guerre d’Espagne, affirme que l’empereur n’a été que le propagateur désintéressé des idées de la Révolution, qu’il n’a jamais été ambitieux ni égoïste, et insinue que ce qu’il avait peut-être de plus remarquable, c’était la bonté de son cœur.

300. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Les hommes n’ont pas attendu l’avènement de la science sociale pour se faire des idées sur le droit, la morale, la famille, l’État, la société même ; car ils ne pouvaient s’en passer pour vivre. […] L’organisation de la famille, du contrat, de la répression, de l’État, de la société apparaissent ainsi comme un simple développement des idées que nous avons sur la société, l’État, la justice, etc. […] Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne savons pas avec certitude ce que c’est que l’État, la souveraineté, la liberté politique, la démocratie, le socialisme, le communisme, etc., la méthode voudrait donc que l’on s’interdît tout usage de ces concepts, tant qu’ils ne sont pas scientifiquement constitués. […] De même, ce qui tient le plus de place dans les recherches des économistes, c’est la question de savoir, par exemple, si la société doit être organisée d’après les conceptions des individualistes ou d’après celles des socialistes ; s’il est meilleur que l’État intervienne dans les rapports industriels et commerciaux ou les abandonne entièrement à l’initiative privée ; si le système monétaire doit être le monométallisme ou le bimétallisme, etc., etc.

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