Quand je suis chez moi, sire, — il fait toute mon occupation, toute ma gaieté, tout mon souci ; — tantôt mon ami de cœur, et tantôt mon ennemi juré ; — mon parasite, mon soldat, mon homme d’État, mon tout ; — il rend un jour de juillet aussi court qu’un jour de décembre, — et, avec ses enfantillages sans fin, me guérit — de pensées qui gèleraient mon sang225. […] Elles y trouvent le vieux duc, père de Rosalinde, qui, chassé de son État, vit avec ses amis en philosophe et en chasseur.
« Un artiste qui, dans la pratique de son atelier, suivrait les principes d’esthétique ici formulés (je rappelle l’axiome précédent : toute figure belle ou laide peut remplir le but de l’art), serait traité de séditieux, chassé du concours, privé des commandes de l’État et condamné à mourir de faim. […] Vous admettez sa compétence pour tout ce qui concerne la constitution de l’État ; vous arguez de ce qu’il professe telle ou telle religion, que par cela même elle doit être la meilleure, et vous rejetteriez cette compétence quand il s’agit tout bonnement pour lui de se reconnaître oui ou non dans un miroir ?
Et ceux-là pour qui justement j’apprête Ces amours chantés avec tant d’éclat Disent en hochant gravement la tête : « Ça n’est pas utile au bien de l’État ! […] Puisque ces hommes d’État enfourchèrent jadis Pégase, si l’on doit en croire la Renommée. […] Il a des rentes sur l’État.
Vous écoutiez avec délices le « fameux Saxon », qui était Jean-Adolphe Basse, mais pour vous la musique « transcendante » était celle des hôpitaux où l’on exerce des filles bâtardes ou orphelines, élevées aux frais de l’Etat. […] A propos de Nicolas-Jean Barault, je retrouve la lettre suivante : « Messieurs le Maire, échevins et habitants d’Autun, On m’a fait un rapport si avantageux de la capacité du sieur Barault, avocat, procureur du Roi de votre ville, que j’estime que vous ne sauriez faire un meilleur choix que de sa personne pour assister avec le maire à la tenue des Etats prochains de la Province, d’autant plus qu’étant très informé des affaires de la ville il me paraît fort capable de seconder le maire dans les choses où il s’agira des intérêts de la communauté. […] DE BOURBON. » Le signataire de cette lettre est Louis-Henri de Bourbon, duc de Bourbon et prince de Condé, ministre d’Etat, alors gouverneur de Bourgogne comme l’avait été son père Louis III, duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé.
Basée sur le suffrage universel qui remet à chaque citoyen une part de la direction de l’État, elle consacre le peuple souverain et confie à des masses irresponsables le soin de faire et de défaire la loi. […] Les majorités démagogiques, sous prétexte de répartitions égalitaires, ne tarderont point — c’est le rêve que déjà elles caressent ouvertement — à violer la propriété individuelle, qui fera retour à l’État, reconnu désormais seul possesseur légitime de la fortune publique et seul distributeur du travail. […] L’arrière-fond de l’homme se dévoile alors et les crises qu’il subit l’émeuvent jusque dans la racine de sa force… » « Elle appartenait sans doute, par l’hérédité, se trouvant la fille d’un homme d’État, à la grande race des êtres d’action dont le trait dominant est la faculté distributive, si l’on peut dire.
Dès l’origine, la constitution de la famille, celle de la société, celle de l’État, celle même de la religion, préparent des citoyens, laboureurs ou soldats, qui condamnent sévèrement les nobles loisirs, les arts qui ne rapportent rien. […] De concert, elles affaiblissent l’autorité religieuse, qui donnait une même impulsion à des peuples divers et parfois ennemis, un même but à tous les efforts, une même direction à tous les esprits, pour favoriser le sens propre et l’initiative des États et des individus. […] On connaît la préface de la Comédie humaine : « La loi de l’écrivain, ce qui le fait tel, ce qui je ne crains pas de le dire, le rend égal et peut-être supérieur à l’homme d’État, c’est une décision quelconque sur les choses humaines, un dévouement absolu à des principes. […] Les enfants, jusqu’à ce que l’État les leur arrache, sont des capitaux ou des instruments de bien-être.