Le mortel n’est pas encore né et ne naîtra pas qui oserait venir dans les États des Phéaciens pour y apporter la guerre, car ils sont chéris des dieux, et nous habitons à l’écart, les derniers, au sein des ondes écumeuses et immenses. […] La joie et la haine le suivent, comme la guerre, la peste, les chagrins et les larmes. […] Il combattait héroïquement les factieux de l’inconnu, qui ne savaient ce qu’ils voulaient, et qui, ne se contentant pas de la liberté, précipitaient la République dans le délire et dans la guerre.
Je sais bien que le christianisme fait la guerre aux sens, et que l’imagination étant de toutes nos facultés la plus sujette à leur influence, il est d’orthodoxie de ne lui pas être complaisant ; mais il y a un juste milieu entre lui trop complaire et ne lui faire aucune part. […] La guerre aux passions, voilà leur objet. […] Tous les quatre leur font la même guerre, ici ouvertement et avec colère, là par des insinuations, ailleurs par des railleries ; le plus indifférent les déshonore en s’amusant.
La passion de la chasse et celle de la guerre chez les hommes d’aujourd’hui semblent, selon Spencer, un reste des instincts du sauvage. […] Or, c’est là une loi de guerre et de conquête, où le droit supérieur est le droit du plus fort, du plus apte à préserver et à imposer son existence. […] Il y a donc entre les organismes une concurrence active pour un surplus, une sorte d’ambition pour la conquête du mieux et non une guerre purement défensive.
Avec l’intérêt poignant et le mouvement et la vie du récit, et avec l’émotion, comme encore présente des balles, des boulets, du canon, il nous raconte Magenta, Solférino, en un parler franc, et qui avoue l’humanité du soldat, sa susceptibilité nerveuse, dans l’atmosphère si variable et si changeante de la guerre, et qui reconnaît que les corps et les moraux les plus solides, peuvent céder au vent subit d’une panique. […] Il y aurait un bien curieux, un bien intéressant et un bien nouveau volume, à faire de fragments de récits militaires, intitulé : La Guerre, — où l’on ne serait que le sténographe intelligent de choses contées. […] Qu’on imagine dans la nuit de la petite pièce, sur une feuille de papier — dont le rond d’une timbale de guerre du xviiie siècle peut donner l’idée — les montagnes, les torrents, les omnibus, les chevaux, les passants, peints et touchés, comme par les plus admirables petits maîtres qu’on pourrait rêver.
Ne savons-nous pas que, pour les chefs politiques comme pour les chefs de guerre, la gloire est la même, et que cette gloire est de résister longtemps ? […] Tout ce qu’il y a de heurté et de contraste entre la grande orgie allemande consommée sur des autels renversés et qui finit par cet immense et furieux combat de Lapithes et de Centaures qu’on appelle la Guerre de trente ans, et l’opposition étroite, formaliste et cruelle de Calvin, de ce théologien de l’esclavage qui avait concentré dans la boutique d’horlogers et de pelletiers où il régna, l’espionnage, le silence et la terreur de Venise, Audin l’exposa avec la même vigueur en ces deux ouvrages, cariatides futures de sa renommée qui s’adossent en se regardant. […] Le Léon X, avec toute la Renaissance groupée autour de lui, comme un Olympe envahisseur, le Henri VIII, avec l’effroyable drame de ses femmes, que le génie de Shakespeare n’a qu’effleuré, mais comme un tel génie effleure, en laissant dans le marbre qu’il touche l’empreinte du coup de son aile, — ont leurs splendeurs et leurs passions qui rappellent les splendeurs et les passions de Luther avec sa diète de Worms, sa guerre des Paysans, sa solitude de la Wartbourg, toutes ces choses dignes de la grande peinture.
Que l’iliade manque d’unité, soit qu’on la prenne pour la guerre de Troye, soit qu’on la prenne pour la colére d’Achille. […] Ce que Me D fait sans mauvaise intention, d’autres le font souvent en fraude ; ce sont, pour ainsi dire, de petites ruses de guerre. […] quelle honte pour nous parmi les races futures, qu’une armée de grecs, une armée si nombreuse et si belliqueuse, ait fait si long-temps inutilement la guerre, contre des ennemis si inégaux en nombre, et qu’après tant d’années, la fin paroisse aussi éloignée que le prémier jour. […] comme lorsque le maître du tonnerre se prépare à inonder la terre d’un déluge de pluye, ou à la couvrir de gresle, ou de morceaux de neige qui la dérobent aux yeux des mortels, ou qu’il est prêt à souffler les guerres funestes ; on voit les éclairs se suivre sans relâche et traverser les airs. […] Pour moi je m’en suis tenu à la circonstance importante, à l’ardeur que Minerve venoit de rendre aux grecs pour la guerre.
» Les épouvantables routiers de la guerre de Trente Ans font figure de héros. […] Toutes ces universités ont des cris de guerre, qui leur appartiennent en propre. […] À fait la guerre de 1870. […] Ami intime du précédent, avec lequel il a fait la guerre de 1870. […] On ne fait plus la guerre.
La grande guerre de 1914 a encore reculé la distance qui nous sépare de ces réalités lointaines. […] Du Jardin de Bérénice à ses derniers volumes de guerre, nous avons eu bien des avatars de Barrès. […] Ses complications de sensibilité n’avaient rien d’absolument inconciliable avec le nouveau rôle de propagande patriotique qu’il a si éloquemment rempli depuis la guerre. […] Jules Lemaître fait partie de ceux que j’appellerais les grands disparus emportés au début de la guerre. […] Nous n’avons pas fait autre chose pendant les quinze années qui ont précédé la guerre.
Bulwer une vive et rude guerre ; car le plus souvent, chez nos voisins, au fond de la plupart des controverses littéraires, il y a un levain théologique ou politique. […] Il n’y a dans cette guerre désastreuse rien d’inattendu ni de singulier ; mais en présence d’un pareil spectacle, le silence serait plus qu’une faiblesse, ce serait une lâcheté véritable. […] ils peuvent se rappeler dans une amitié durable un amour évanoui : ils assistent muets aux funérailles de leur enthousiasme, et en parlent, sans amertume, comme d’un fils emporté par la guerre. […] Ceci pourra sembler singulier aux esprits inattentifs ; mais, avec un peu de complaisance, et surtout de bonne foi, on se convaincra bien vite de la réalité de la guerre que Sainte-Beuve a choisie comme sujet d’étude poétique. […] C’est une erreur à mon avis ; car au commencement de la guerre les forces sont neuves, après plusieurs engagements l’énergie s’émousse, et plus d’une femme s’est rendue d’épuisement et de fatigue.
… Écrire des chants de guerre et rester en chambre, voilà ce que j’aurais pu faire. […] Mais ce n’était là ni ma vie, ni mon affaire : c’était celle de Théodore Körner… À lui, ses chants de guerre lui vont très bien. […] Tel fut le mot d’ordre et le cri de guerre avec lequel les membres de notre petite bande universitaire avaient coutume de se reconnaître et de s’encourager. […] En 1504, à l’âge de 24 ans, il prit part, aux côtés du margrave d’Anspach, à la guerre de succession de Bavière ; un boulet de canon lui enleva la main droite. […] Mais la page la plus noire de la biographie de Gœtz, c’est celle où son histoire se confond dans la guerre des paysans de 1525.
Ce qui avait un tout autre caractère et bien autrement poignant, ce sont les stances suivantes, écrites sous l’impression même de l’atroce spectacle qu’elle avait sous les yeux, et qu’offre dans tous les temps, — à l’époque de la Ligue, comme à la nôtre, — le cynisme des guerres civiles. […] Sainte-Beuve, dans tout ce qui précède, n’a eu d’autre idée que de dépeindre, avec des scènes qu’il trouvait toutes crayonnées, des cris inspirés et des traits d’après nature, le hideux spectacle de ce que, tout à l’heure, il nommait lui-même le cynisme des guerres civiles ; et par son appel final au triomphe de L’humanité parmi les hommes , et à un idéal avancé de civilisation, que nous ne paraissons pas près d’atteindre, hélas !
Ils déchaînaient la guerre sur l’Italie pour leurs fins personnelles, et sans autre souci de ce qu’il en adviendrait à la barque de saint Pierre. […] En disparaissant à cette heure critique du siècle, il ne vit pas, du moins, les guerres civiles si fatales à la Muse, la discorde au sein de sa propre école poétique ; il n’eut point à prendre parti entre protestants et catholiques, et à chanter peut-être, comme plus d’un de la Pléiade, à célébrer en rimes malheureuses des journées et des nuits de néfaste mémoire.
Lucas-Montigny est peut-être encore une notice fort détaillée, écrite par Mirabeau lui-même sur ses ancêtres et en particulier sur son grand-père, Jean-Antoine, qui servit longtemps en qualité de colonel dans les guerres de Louis XIV. […] Pour les détails de sa vie et de ses aventures guerrières, il fallut à son fils beaucoup de soin et d’attention à se les procurer : car ce n’était pas un homme qu’on questionnât, fier, imposant à tous, de près de six pieds, la tête haute et soutenue par un col d’argent qui remplaçait des muscles hachés, « un de ces hommes qui ont le ressort et, pour ainsi dire, l’appétit de l’impossible, et à qui la nature a déféré le commandement. » Dans sa vieillesse, même quand il racontait ses guerres, il ne parlait jamais de lui que pour désigner à l’occasion le jour et le combat où, disait-il, il avait été tué.
Le mot d’ordre, le cri de guerre, Écrasons l’infâme ! […] On l’a comparée à l’impie Babel ; j’y verrais plutôt une de ces tours de guerre, de ces machines de siége, mais énormes, gigantesques, merveilleuses, comme en décrit Polybe, comme en imagine le Tasse.
Que gagne la gloire du grand Frédéric à tant de mauvais vers (même quand ils seraient un peu moins mauvais), griffonnés la veille ou le soir d’une bataille, à chaque étape de ses rudes guerres ? […] Écrivant au roi pendant une grossesse, Marguerite débutera en ces mots : Le groz ventre trop pesant et massif Ne veult souffrir au vray le cueur naïf Vous obeyr, complaire et satisfaire… Dans les désastres et les rudes épreuves qu’eut à supporter son frère, elle le comparera tantôt à Énéas et tantôt à Jésus-Christ, de même qu’elle s’écriera, cri parlant de Madame d’Angoulême, leur mère, qui est restée courageusement au timon de l’État : À-t-elle eu peur de mal, de mort, de guerre, Comme Anchises qui délaissa sa terre ?
On peut dater de Law ce grand essor des entreprises, du négoce, de la spéculation et des fortunes ; arrêté par la guerre, il reprend plus vif et plus fort à chaque intervalle de paix, après le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, après le traité de Paris en 1763, et surtout à partir du règne de Louis XVI. […] Déjà sous Fleury la dette s’est accrue de 18 millions de rente, et, pendant la guerre de Sept Ans, de 34 autres millions de rente.
À l’exception des arts barbares de la guerre qu’un excès de philosophie fait tomber en mépris et en désuétude chez ses disciples, voyez la population : cette contre-épreuve de la bonne administration : quatre cents millions d’hommes traversant en ordre et en unité vingt-cinq siècles ; jamais l’esprit législatif a-t-il créé et régi une telle masse humaine en une seule nation ? […] Un de leurs descendants, héritier de leur naturalisation universelle, le colonel Huber, à la fois homme de guerre, homme de lettres volontaire, diplomate dans l’occasion, poète quand il se souvient de ses Alpes, romancier quand il se rappelle madame de Montolieu ou madame de Staël, habite encore aujourd’hui tantôt Paris, tantôt une délicieuse retraite philosophique au bord de ce lac Léman, site préféré de cette famille.
C’était une diatribe pleine de mépris et de calomnies, sciemment calomnies, contre Napoléon ; arme peu loyale, car aucune calomnie n’est de bonne guerre contre l’ennemi ; pas plus celle qui impute à Napoléon d’avoir été à Fontainebleau traîner par ses cheveux blancs le pape sur le parquet, que celle du même écrivain qui accuse le bon et honnête M. […] Il affectait alors la politique modérée, prudente et temporisante de M. de Villèle ; à peine au congrès, il la combattit sous main, se défit de M. de Montmorency, son ami, emporta la résolution du congrès pour l’intervention en Espagne, revint à Paris supplanter M. de Montmorency au ministère des affaires étrangères, et conduisit énergiquement la guerre d’Espagne, si profitable à la monarchie.
Je fus prodigieusement étonné en lisant quelques-uns de ses numéros de le trouver au contraire aussi ferme que raisonnable dans ses principes, tout à fait dans mes idées, et persuadant de toute son éloquence au peuple agité que pousser la révolution à la guerre à l’extérieur et à la terreur au dedans, c’était la perdre par une réaction prompte et inévitable, et que les hommes d’ordre étaient les vrais révolutionnaires. […] Son sang éteignit la guerre.
La première chose s’est vue à la suite des guerres d’Italie. […] La seconde s’est vue pendant et après les guerres de religion.
La Pucelle, la Guerre de Geneve, quelques-uns de ses Contes, & tant d'autres fruits de l'audace & de la malignité, ne sauroient être loués, malgré la beauté des détails, par le libertinage lui-même, puisque cette même Muse qui les a produits les a désavoués, dans le temps qu'elle conservoit encore quelques restes de pudeur. […] Quels seront les sentimens de la Postérité, quand, après avoir admiré la Henriade, Mérope, Alzire, &c. elle verra paroître, à leur suite, la Guerre de Geneve, la Défense de mon Oncle, les Honnêtetés Littéraires, & une infinité d’autres Libelles, qui supposeroient dans elle le plus grand degré de perversité, si elle ne les rejetoit avec horreur !
Ainsi il développe chez nous un idéal pacifique et risque de nous rendre impropres à la guerre, tandis qu’il ne parvient pas à augmenter notre avidité commerciale. On a montré déjà qu’au contraire cette avidité commerciale demeure si forte chez l’anglo-saxon qu’elle étouffe chez lui les conséquences logiques et déprimantes de l’idéal humanitaire et soulève sa combativité dès qu’il s’agit d’assurer, fût-ce par la guerre, le succès des desseins économiques.
Mais quand les idées contre lesquelles elle a été élevée, comme une tour de guerre, par la prévoyance des Tudors, elle les a senties dans son sein ; quand un de ses plus illustres professeurs (le Dr Pusey) a couvert de son nom ce romanisme qui sera peut-être du papisme demain, oh ! […] Ce qui se passait dans le sein de l’Université anglicane devait avoir son contrecoup dans la nation tout entière, et plusieurs années dépensées dans une guerre de plume fort active l’avait merveilleusement disposée à le ressentir.
Les Romains les portoient avec eux à la guerre, & le Général des Parthes qui défit Crassus, trouva ces fables dans la malle du Général Romain. […] Ce Robert le Diable n’est autre chose que Robert Courtecuisse, fils de Guillaume le Conquérant, le même qui fit la guerre à son pere dans l’espérance de lui succéder avant qu’il mourût.
Toute cette période rétrograde et militante de l’école de poésie dite romantique se prolonge jusqu’en 1824, et se termine après la guerre d’Espagne et lors de la brusque retraite de M. de Chateaubriand, A cette époque la fougue politique et les illusions honorables des jeunes poètes se dissipèrent ; ils comprirent que la monarchie restaurée, avec ses misérables ruses d’agiotage et ses intrigues obscures de congrégation, n’était pas tout à fait semblable à l’idéal qu’ils avaient rêvé et pour lequel ils auraient combattu ; ils se retirèrent dès ce moment du tourbillon où ils s’étaient égarés ; et, spectateurs impartiaux, ne s’irritant plus de l’esprit libéral qui soufflait alentour, ils s’enfermèrent de préférence dans l’art désintéressé : pour eux une nouvelle période commença, qui vient de finir en 1830.
Il a vu que toutes les révolutions, les guerres, les querelles intérieures, avaient toujours eu pour point de départ, ou pour conséquence, l’émancipation civile et politique d’un plus grand nombre d’hommes ; il a remarqué, au milieu de toutes les déviations, de tous les quiproquos journaliers et des non-sens qui agitent l’avant-scène du monde, le développement graduel de l’égalité des conditions se produisant avec une lenteur irrésistible, se faisant place en chaque mouvement, profitant de chaque crise, ne reculant jamais.
Vous voudrez donc bien rechercher ce que vos collections manuscrites pourraient contenir en fait de longues compositions épiques et chevaleresques, chansons dites de geste, romans en vers ou en prose se rapportant aux cycles de Charlemagne, d’Arthus, d’Alexandre ou de la guerre de Troie, ou à toute autre variété de sujets.
À Sparte, on les accoutumait aux exercices de la guerre ; à Rome, on exigeait d’elles des vertus austères et patriotiques.
A la guerre, à la famine, aux lourds impôts, aux vexations financières.
Cela est de bonne guerre.
La terre lui paraît encore divisée en royaumes qui se font la guerre ; il semble ignorer la « paix romaine », et l’état nouveau de société qu’inaugurait son siècle.
Cette fois, la guerre était à mort.
Peu soucieux de l’avenir, il ne songe pas qu’en déclarant la guerre à toute initiative, il court risque de froisser l’idée destinée à triompher un jour.
Demandez-lui ce que c'est que la Guerre.
La Société française pendant la Révolution13 Aux très jeunes gens l’audace est une grâce, — et quoiqu’elle soit moins fascinatrice en littérature qu’à la guerre, quand on la rencontre pourtant, même en littérature, il faut prendre garde, car elle a sa magie, car elle constitue, dès le premier abord, je ne sais quel brillant préjugé favorable, et fait croire — deux secondes !
Plus tard, quand fut fini le magnifique épisode de l’Empire qui, tout le temps qu’il dura, sut fort bien se passer, lui, de vos petites combinaisons et ne connut d’équilibre que celui qu’il fit perdre à toute l’Europe, le Royalisme de la Restauration recommença ce que le Royalisme d’après Thermidor avait fait ; comme aujourd’hui, dans l’effroyable situation où la révolution, la guerre, tous les malheurs et toutes les anarchies ont mis la France, il est prêt à le recommencer encore !
Dans l’histoire de ces négociations, puisqu’on tenait à l’écrire, ce qu’il importait de faire voir, c’était le détail mouvementé de ces négociations ; c’étaient les intrigues qui s’y mêlèrent ; c’était l’attaque et la résistance, la guerre diplomatique enfin, et surtout les négociateurs, — l’individualité des négociateurs.
C’est bien là une figure celtique, avec son front étroit et dur, renflé aux tempes, le profil coupant et recourbé, cette maxillaire en saillie, — l’assise solide d’un visage qui n’exprime que la force, — tout cela porté sur de hautes épaules comme en ont les hommes faits pour la guerre, et vous reconnaissez la race opiniâtre qui ne sait pas reculer, la race héroïque qui va de Beaumanoir, du combat des Trente, jusqu’à ce Georges Cadoudal qui mourut pour avoir voulu le renouveler !
Ce reproche, qui s’applique sans nul doute à la guerre de la succession d’Espagne, montre combien la faculté politique est muette chez Weiss ; car c’est un fait maintenant acquis, et grâce à des travaux récents très complets, que sur cette question de la succession d’Espagne Louis XIV soutint la seule politique qui convînt à la nature des choses, au droit européen et à l’intérêt de la France.
Et on l’a rendue alléchante par l’inattendu très combiné des titres de chapitres qui sont pour les lecteurs que le grand Nelson n’attirerait pas, avec ses miracles de guerre et de marine, de la confiture sur le pain et tout cela a été préparé, travaillé, charpenté de main de libraire encore plus que de main d’auteur !
Car, puissance temporelle, elle s’arma enfin, comme toutes les puissances temporelles, et combattit ses ennemis jusque par ses cardinaux, qui furent souvent d’admirables hommes de guerre.
Et on l’a rendue alléchante par l’inattendu très combiné des titres de chapitres qui sont, pour les lecteurs que le grand Nelson n’attirerait pas avec ses miracles de guerre et de marine, de la confiture sur le pain !
III Et, ici, nous touchons au plus beau côté d’un livre qui nous en promet un autre, dégagé de toute polémique, et par cela plus grand… Esprit historique comme on doit l’être, avant d’être métaphysicien, M. le docteur Tessier ne fait point la guerre, sans savoir comme il fera la paix.
Dans l’art plastique et purement pittoresque, n’oubliez pas non plus les adorables mendiants de Callot, tous ces magnifiques stropiats de la guerre de Trente ans, avec lesquels, dans sa vie errante comme la leur, il avait vécu, et demandez-vous pourquoi la pauvreté est une si grande poésie ?
… Mais ce qu’on n’a pas vu et ce qu’on ne voit guères, dans la résignation qui nous prend tous, de guerre lasse, devant cette impossibilité de ne pas mourir, c’est l’acharnement du combat de l’âme infinie contre le fini de la vie ; c’est la révolte de l’âme qui se veut immortelle devant le néant, ou qui craint de l’être devant l’enfer, et tout cela poussé à un tel degré de furie, de rage, d’imprécation et d’intensité, que l’être qui en souffre, s’il n’était pas mort de phtisie, aurait été capable de voir éclater ses organes, comme un instrument qui se casse, sous la force de cette intensité !
On fait ce qu’on peut, et si l’on n’est pas un foudre de guerre, un pamphlétaire-héros, comme dirait Carlyle, on est au moins net devant sa conscience et devant Dieu.
Il ne fut jamais le lancier d’Hugo, Il resta loin de la mêlée, indifférent à la mêlée et à la guerre qu’on faisait dans ce temps pour le compte de la littérature, pleurant, à ce moment, Elvire, comme Achille pleurait Briséis.
Son éloge d’Agésilas est divisé en deux parties ; la première n’est qu’une espèce de récit historique ; l’orateur parcourt toutes les grandes actions de ce prince, ses guerres, ses victoires et les principaux événements de sa vie.
Ces deux guerres où un roi eut le malheur de combattre contre ses peuples, furent véritablement l’époque la plus brillante de sa vie.
Pour voir maintenant s’il travailla pour l’État ou pour lui-même, il suffit de remarquer qu’il était roi sous le nom de ministre ; que, secrétaire d’état en 1624, et chef de tous les conseils en 1639, il se fit donner pour le siège de La Rochelle les patentes de général ; que, dans la guerre d’Italie, il était généralissime, et faisait marcher deux maréchaux de France sous ses ordres ; qu’il était amiral, sous le titre de surintendant-général de la navigation et du commerce ; qu’il avait pris pour lui le gouvernement de Bretagne et tous les plus riches bénéfices du royaume ; que, tandis qu’il faisait abattre dans les provinces toutes les petites forteresses des petits seigneurs, et qu’il ôtait aux calvinistes leurs places de sûreté, il s’assurait pour lui de ces mêmes places ; qu’il possédait Saumur, Angers, Honfleur, le Havre, Oléron et l’île de Rhé, usurpant pour lui tout ce qu’il était aux autres ; qu’il disposait en maître de toutes les finances de l’État ; qu’il avait toujours en réserve chez lui trois millions de notre monnaie actuelle ; qu’il avait des gardes comme son maître, et que son faste effaçait le faste du trône.
Après cette amnistie personnelle au milieu d’une telle vengeance, Alexandre, qui dans sa fougue cruelle ne négligeait aucun prestige religieux, voulut emporter en Asie quelques-unes de ces réponses de Delphes jadis venues si à propos dans la guerre médique, et dont Pindare avait été l’inspirateur et l’écho.
— 2° A-t-il été très étendu, de façon que beaucoup de gens l’aient vu (une bataille, une guerre, l’usage de tout un peuple) ? […] Nous n’avons vu aucune troupe semblable aux guerriers francs ni ressenti personnellement les sentiments de Clovis partant en guerre contre les Wisigoths. […] Tite Live et Tacite, pêle-mêle avec les guerres et les révolutions, racontaient les inondations, les épidémies et la naissance des monstres. […] Administration, services (guerre, justice, finances, etc.). […] Guerre (usages de guerre et arts militaires).
Il s’en allait en guerre à tout propos, ayant sans cesse une injure à venger. […] Flaubert me parut regretter sincèrement de n’avoir pas vécu au temps d’Agamemnon et de la guerre de Troie. […] Un génie héroïque et barbare dominait la petite cité et pesait sur les formes trapues du vieux Parthénon que les guerres médiques devaient détruire. […] Ces gens-là ne voyaient jamais Bonaparte entreprendre une guerre sans espérer la défaite. […] Au conseil de guerre de Pougy, le 23 mars, il fut question de battre en retraite.
Zénon Fière, poète et son collègue aux bureaux de la guerre dont Fénéon faisait alors un petit musée impressionniste et un bureau d’esprit à parois vertes, avant qu’il en fît un arsenal, comme assermenté, des anarchistes. […] Cette force magnétique, Mahaud l’avait acquise en étudiant sous son père, le vieil Edam, savant alchimiste, qui, encoléré de savoir sa fille abandonner la recherche pour choir en la matière, l’a maudite, et veut guerroyer contre Jacques de Horps et Mahaud, de toutes les ressources de la magie et de toutes les forces de la guerre. […] Le décor extérieur se déroule toujours, des hérauts, des pages, des chevaliers aux tournois, et toujours la guerre, et la finale et décisive bataille qui met fin aux sièges et fait Mahaud sans conteste libre d’elle et de son comté. […] Des utopistes d’avant la guerre en ont laissé des opuscules, Tony Moilin par exemple. […] La Révolution a coupé bien des têtes, les guerres ont mangé bien des hommes.
C’est le prétexte, mais les Turcs en auraient eu un autre pour déclarer la guerre. […] C’est un député de l’opposition, sa famille eut quelque notoriété pendant la guerre de l’Indépendance. […] Car les nouvelles qui nous parvenaient de la guerre étaient encore douces à entendre et tout l’idéal de la Grèce palpitait d’espérance. […] On causait sous la véranda, et c’était naturellement de la guerre. […] — Hélas, seigneur, le berger est l’épouse du beau Kostandas qui est parti pour la guerre.
Rosny ajoute que les deux frères ne pouvaient se faire la guerre, c’est-à-dire travailler, chacun de leur côté, et que cela l’a décidé à lui donner l’hospitalité dans son talent. […] Et à propos de la révolution opérée dans les esprits, Daudet cite ce fait curieux, c’est qu’autrefois la classe chic des humanités françaises était la classe de rhétorique, la classe des professeurs en vue et des élèves destinés à un grand avenir, tandis que depuis la guerre avec l’Allemagne, c’est la classe de philosophie qui possède les intelligences du moment, et les professeurs faisant du bruit, comme Burdeau. […] » En sortant de table, la discussion va de la musique à la guerre de 1870, à la guerre de son prochain volume.
Si vous inspirez à tous l’amour de la guerre, peut-être ferez-vous renaître le mépris de la pensée ; mais tous les maux de la féodalité pèseront sur vous.
Lettre du comte de Saint-Germain (pendant la guerre de Sept Ans). « La misère du soldat est si grande, qu’elle fait saigner le cœur ; il passe ses jours dans un état abject et méprisé, il vit comme un chien enchaîné qu’on destine au combat. » 783.
L’abondance des termes de chasse, de blason et de guerre marque le caractère aristocratique de cette société, mais les termes techniques y font si absolument défaut, qu’un académicien, Thomas Corneille, se hâte de faire imprimer la même année un Dictionnaire des Arts et des Sciences, en même format.
Il est, par son libre choix, lieutenant de dragons à dix-huit ans ; il est commissaire des guerres en Allemagne et en Autriche ; il fait, sur sa demande ; la campagne de Russie.
Par exemple, la guerre d’Amérique est enlevée.
Parce qu’il a voulu tout d’abord écrire l’histoire de cette Mathilde qui a été comme sa sirène historique, et qu’il l’a écrite en réalité, il n’a pas renfermé le Grégoire qu’il nous donne dans le cadre de guerre et de résistance contre l’Empire où Mathilde et le grand pape se sont unis de patriotisme et d’effort.
Plaisirs ridicules emportés par une guerre ridicule !
L’intention qui rayonne dans les différents titres de ces livres, mais surtout dans le titre de ce dernier, semble la haine du commun, qui n’est jamais assez vigoureuse, le mépris du convenu, — je ne dis pas de la convenance, — la guerre faite à toute tradition menteuse ou frelatée, enfin la promesse d’une hécatombe des moutons de Dindenaut, ces sottes bêtes qui se suivent toujours de la même manière, en bêlant toujours de la même façon.
La faute, la grande faute de Henri fut moins l’Édit de Nantes que sa teneur, qui replaçait en vis-à-vis de guerre, dans la société et dans la loi, les anciens vainqueurs et les anciens vaincus du champ de bataille.
D’ailleurs, pour pénétrer impunément dans les institutions tapageuses, les mœurs brutales, les travaux fiévreux et les entreprises gigantesques de ce peuple d’Effrénés, qui a commencé par la révolte contre la mère patrie et qui est toujours à la veille de la guerre fratricide entre ses enfants, il faudrait une force et une froideur de tête inaccessibles au vertige, et ce n’était pas le cas de ce pauvre Tocqueville, qui, entré là-dedans, en ressortit sceptique pour toute sa vie, en en pensant tout et n’en pensant rien, Montesquieu Brid’oison !
La postérité, indifférente aux guerres des partis, que le temps extermine bien mieux qu’ils ne s’exterminent les uns les autres, la postérité aurait fait bénéficier Carrel de son indifférence.
Tel est cet officier qui n’a pas trouvé l’occasion de faire la guerre, et qui dépense dans la fureur des steeple-chases une force de corps samsonienne et une force de courage égale à la force prodigieuse de son corps.
Il fait comme Napoléon à la guerre.
Protestant, Swedenborg n’a pas, dans toute sa vie, un seul instant cessé de l’être, tout en faisant la guerre aux Églises protestantes.
c’est ce coloriste d’aujourd’hui et dont j’ai essayé de faire connaître la palette qui, au lieu de traduire quelque grand écrivain de génie, a mieux aimé emboîter le pas, en le traduisant, derrière un vieux soldat oublié, et bravement chausser les vieilles bottes et la casaque de guerre de cet héroïque roquentin !
C’était un homme d’esprit à la française, très capable, comme il l’a bien prouvé, de glisser sa petite comédie à la Marivaux entre deux poèmes d’albâtre pur… Excepté la force des épaules, auxquelles on pourrait reconnaître la race de guerre, faite pour la cuirasse, dont il était issu, rien n’indique, dans ce portrait des Œuvres posthumes, le mousquetaire rouge qu’avait été pourtant Alfred de Vigny.
Le Docteur Mathéus, vrai comme une grimace, mais n’ayant pas plus de profondeur qu’une grimace, est un Don Quichotte philosophique suivi de son Sancho qui s’en va prêchant la métempsychose, comme Don Quichotte s’en allait en guerre, et qui revient à la maison couvert de horions partout attrapés.
Et Dieu sait si je ne fais pas pourtant le plus que je peux la guerre sans trêve et sans relâche au matérialisme, si partout où je l’aperçois je ne frappe pas dru sur son affreuse panse de Falstaff !
Tel est cet officier qui n’a pas trouvé l’occasion de faire la guerre et qui dépense dans la fureur des steeple-chases une force de corps samsonienne et une force de courage égale à la force prodigieuse de son corps.
Cependant c’est avec ce conte-là ou ce tâtonnement que Gogol fut accusé de vouloir allumer une guerre servile.
Alfred de Vigny revécut dans les récits paternels l’existence d’autrefois, la guerre et la chasse. […] Entre temps, il avait manqué mourir de faim, fait la guerre. […] Aussi les scènes qu’il nous évoque le plus volontiers sont-elles de chasse ou de guerre, celles où le sang coule, où les muscles jouent, où l’œil guette, où la main frappe et où se montre cette sorte d’animalité humaine qui semble bien être pour M. […] L’Anglais n’a pas pour la guerre ce goût héroïque qui en fait une sorte de jeu terrible et presque désintéressé. […] Il ira du Salon de la Guerre au Salon de la Paix par l’admirable galerie des Glaces, dont les mille miroirs reflètent, en les doublant, les nobles jardins où joueront les eaux séculaires.
Parce que Bonaparte était un grand homme de guerre, il voyait en lui le plus sûr instrument de pacification. […] Le protestantisme devenu religion d’État sera la plus formidable machine de guerre qu’on ait jamais dirigée contre le catholicisme et ses alliés. […] L’énergie a existé en France à certaines époques de notre histoire, au temps des guerres de religion, de la Ligue et de la Fronde. […] Presque toujours une assemblée est moins intelligente que ses membres, un conseil de guerre moins que les généraux, un jury moins que les jurés. […] Ni descendant des croisés, ni homme de guerre, ni chevaux léger, ni dandy, que pouvait bien être Jules Barbey, sinon le type lui-même du petit bourgeois de province ?
Elle se reporte en imagination au temps des guerres de la Ligue, où l’égoïsme et la petitesse étaient inconnus. […] Les familles sont en guerre. […] La chirurgie a ses prétextes comme la guerre ; elle n’a pas davantage ses excuses. […] Qu’est-ce encore qui fait le droit de la guerre ? […] Art Roë s’était enquis avec soin des modèles dans l’art d’écrire sur les choses de la guerre.
« Depuis les guerres de la Réforme, dit-il, et du système d’équilibre jusqu’à la guerre actuelle, l’Europe va s’étendant et se concentrant sans cesse. […] Les habitants d’un village allemand, chassés par les Français pendant les guerres de la Révolution, traversent le Rhin et passent près de la petite ville où le père d’Hermann exerce la profession d’aubergiste à l’enseigne du « Lion d’Or ». […] Écrit dans un temps de guerre et de bouleversement, il ne perd rien de son prix à être lu dans une époque plus calme. […] C’est le grand intérêt de l’histoire moderne de nous montrer cette solidarité chaque jour plus forte et plus complète ; depuis les guerres de la Réforme et du système d’équilibre jusqu’à la guerre actuelle, l’Europe va s’étendant et se concentrant sans cesse. […] Il ne faut pas que même la guerre l’empêche d’être fidèle à ses engagements ; il ne faut pas qu’une insulte, même lointaine, ternisse son nom.
Les Alliés étaient dans les règles de la guerre en voulant absolument le prendre, mort ou vif ; encore est-il qu’une fois pris, ils auraient dû le traiter avec des égards. […] Où et quand put-il, nettoyé du sang de l’ennemi, traîner vers sa couche, comme une proie de guerre, ta dernière fille, ô divin Soleil ? […] Ce n’est pas le champion d’un camp déterminé, d’un groupe politique ou religieux, faisant à ses adversaires une guerre abominable : c’est un monomane. […] Élémir Bourges, lequel, après tout, n’est pas désespéré, il part en guerre contre le public français contemporain et rabaissement du goût dans notre malheureux pays. […] Ils vont même, je crois, jusqu’à soutenir que cet état de guerre, de trouble et d’insécurité favorisait la Renaissance, en surexcitant les passions et l’énergie vitale.
Le prisonnier était de haute stature, et, obéissant aux chances de la guerre, il suivait patiemment son vainqueur. […] Ceci dit, le comte, emportant son anneau, s’en va faire la guerre sous les drapeaux du duc de Florence. […] C’est de bonne guerre ! […] La Paix offre, il est vrai, l’admirable plaisanterie des vendeurs de casques, de cymbales et de trompettes, ruinés par la cessation de la guerre. […] il y aurait peut-être une guerre possible, avec ce nom-là de plus.
C’est pendant la Terreur, dans sa maison de Feuil-lancour, entre Saint-Germain et Marly, que Parny écrivait ou préparait la Guerre des dieux. […] (Guerre des dieux, chant vii.) […] Cette histoire des guerres de religion, je m’y empêtrais déjà lorsque j’étais au collège. […] Il espère une guerre, où il montrera qu’il sait du moins mourir. — « Comme nous », dit le romancier Moncade, ami de la maison. — « Il y a manière », réplique le prince. […] Il a fait son devoir pendant la guerre.
Ses lois m’ont fait la guerre, à moi misérable enfant trouvé, sans nom et sans pain ; et moi l’enfant trouvé, j’ai fait la guerre à ses lois ! […] Sue a été plus franc ou plus hardi ; il a écrit en toutes lettres sur son écu : Mort à l’héritage et guerre à la propriété ! […] Et c’est entre ces deux moitiés de la société que l’écrivain ose proclamer une guerre impie ! […] La peinture du mal dans la société n’a pas été pour eux, en effet, un simple thème littéraire ; ça été un moyen de polémique, un instrument de guerre. […] Comme le picador qui agite le lambeau rouge pour exciter le taureau dans l’arène, on le vit animer le peuple à la guerre sociale.
Ce n’était pas le résultat le moins inattendu, ni le moins naturel, des grandes guerres de l’Empire. […] Guerre au classicisme, liberté, vérité dans l’art, couleur locale, imitation des littératures étrangères, tous ces autres noms, en effet, dont on a fait tant de bruit, n’ont servi que de couverture ou de déguisement à l’étalage du moi. […] Mais il n’y en avait pas moins un accord, et comme une conjuration de tous ceux qui pensaient, pour dénoncer déjà les excès de l’individualisme, et pour donner à la guerre que l’on commençait à lui faire une portée plus que littéraire. […] Violence insultante de J. de Maistre dans la polémique ; — et sa tendance au paradoxe. — L’apologie du bourreau [Soirées, 1er Entretien] ; — de la guerre [ Ibid. […] Thierry, son article sur le roman d’Ivanhoé]. — Pareillement les romans de Balzac. — Aucun historien n’a donné des guerres civiles du temps de la Révolution française une plus saisissante image que l’auteur des Chouans ; — il n’y a rien de plus « impérial », — on veut dire qui soit une plus vive peinture de la France du premier Empire, — qu’Une ténébreuse affaire [Cf.
Les croyances et les volontés, dissoutes par la tolérance universelle et par les mille chocs contraires des idées multipliées, ont engendré le style exact et fin, instrument de conversation et de plaisir, et chassé le style poétique et rude, arme de guerre et d’enthousiasme. […] Les arsenaux de la guerre n’y ont point plus d’enclumes et de martaux travaillant à fabriquer la cuirasse et l’épée de la justice qui s’arme pour la défense de la vérité assiégée, qu’il n’y a de plumes et de têtes veillant auprès de leurs lampes studieuses, méditant, cherchant, roulant de nouvelles inventions et de nouvelles idées, pour les présenter en tribut d’hommage et de foi à la réforme qui approche. […] Ce sont là les fières et sombres passions politiques des puritains constants et abattus ; Milton les avait ressenties dans les vicissitudes de la guerre, et les émigrants réfugiés parmi les panthères et les sauvages de l’Amérique les trouvaient vivantes et dressées au plus profond de leur cœur. […] Le souffle héroïque du vieux combattant des guerres civiles anime la bataille infernale, et si l’on demandait pourquoi Milton crée de plus grandes choses que les autres, je répondrais que c’est parce qu’il a un plus grand cœur. […] Pour atteindre cette gloire, la seule voie est de montrer que, comme vous avez vaincu vos ennemis par la guerre, de même vous pouvez dans la paix, plus courageusement que tous les autres hommes, abattre l’ambition, l’avarice, le luxe, tous les vices qui corrompent la fortune prospère et tiennent subjugués le reste des mortels, — et que vous avez pour conserver la liberté autant de modération, de tempérance et de justice que vous avez eu de valeur pour repousser la servitude. » 447.
Il serait trop fastidieux de le suivre dans les contes à dormir debout qu’il se croit obligé de discuter, et dans la rude guerre qu’il y fait à de stupides démonographes. […] C’était de bonne guerre alors comme aujourd’hui236. […] Un des grands généraux de la guerre de Trente Ans, qui guerroyait alors dans les Pays-Bas ou en Westphalie.
L’invasion des Sarrasins en Espagne, en Calabre, en France, avait exercé la chevalerie à des guerres entre les musulmans et les chrétiens, champions de deux cultes opposés, qui avaient créé une espèce d’Olympe chrétien aussi peuplé de fables et de prodiges populaires que l’Olympe d’Homère. […] Dans ces guerres intentées pour la cause de Dieu, tout paraissait grandiose, surhumain, surnaturel. […] « Ô vieillard, ajoute-t-elle, comment, au milieu du vaste incendie qui dévore ces contrées, êtes-vous en paix dans cet asile, sans craindre la guerre et ses fureurs ?
Il y a dix ou douze ans, dans ce temps heureux qui a suivi la guerre de la Délivrance, lorsque les poésies du Divan me tenaient sous leur puissance, j’étais assez fécond pour écrire souvent deux ou trois pièces en un jour, et cela, dans les champs, ou en voiture, ou à l’hôtel ; cela m’était indifférent. — Mais maintenant, pour faire la seconde partie de mon Faust, je ne peux plus travailler qu’aux premières heures du jour, lorsque je me sens rafraîchi et fortifié par le sommeil, et que les niaiseries de la vie quotidienne ne m’ont pas encore dérouté. […] La Prusse, tour à tour menacée et caressée par l’empereur Napoléon, hésite immobile entre la paix et la guerre ; Weimar suit ces diverses agitations de Berlin. L’Allemagne est humiliée ou conquise à Austerlitz et à Wagram, Weimar frémit ; la bataille d’Iéna efface Berlin de la carte du royaume ; la guerre de Pologne poursuit cette cour infortunée jusqu’à Kœnigsberg.
De guerre lasse, le confectionneur passa de la prière à la colère, et de l’irritation à la vengeance. […] [Maurice Barrès] Mon cher confrère Si vous donniez les Misérables ou la Guerre et la Paix au grand public, il serait intéressé, ému et amélioré. […] Son principal roman-feuilleton fut les guerres de l’Empire : il eut fort à faire de l’écrire avec son sang ; il n’eut point en tête d’autre romanesque.
L’esprit allemand allait avec Luther s’imposer au monde, lorsque la guerre de Trente ans détruisit la nation allemande ; la légèreté latine envahit le monde ; mais dans le peuple l’esprit national persista, et il créa la musique allemande de Sébastien Bach, le Gœtz de Goethe, l’art allemand qui, à son tour, refera la nation allemande. […] De là, par notre alimentation animale continue et nos guerres, la décadence où nous sommes parvenus et l’impuissance de l’art à remplir pour nous sa tâche religieuse. […] C’est en vain que la guerre de Trente-Ans accomplira son œuvre de destruction, détruisant la nation elle-même ; c’est en vain que l’élément étranger le plus frivole, s’insinuera dans les cours des princes, allant jusqu’à trouver des complices dans de nobles et vastes génies comme Haydn et Mozart : l’esprit national subsistera ; il fera surgir l’immortel Beethoven, le pauvre et grand solitaire, le légitime et glorieux héritier de Sébastien Bach !
Leurs châteaux, en général démantelés depuis les guerres de religion, depuis le nivellement royal du cardinal de Richelieu et depuis le nivellement populaire de la Convention nationale, ne conservaient pour signe de supériorité et de noblesse que quelques tourelles décapitées. […] Il avait chanté une guerre entre les Grecs et les Troyens d’Ilion, appelée l’Iliade ; après cette histoire, il voulut chanter une histoire moins héroïque et plus familière, dans laquelle, non pas les héros seulement, mais tout le monde, depuis le héros jusqu’au berger, depuis la princesse jusqu’à la servante, retrouvât l’image de sa propre vie. […] Il avait accompagné Agamemnon, autre petit roi d’un canton de la Grèce appelé Argos, à la guerre contre les Troyens.
Magnin, dans le même journal, fit une guerre qui put paraître un instant vive et piquante, qui (à parler franc) me sembla toujours mesquine, au roi Louis-Philippe au sujet des légers changements pratiqués dans le jardin des Tuileries. […] Évidemment il n’aimait plus la guerre, il craignait les coups ; il évitait de se commettre.
Ce fut à ce siége, selon la vraisemblance, ou dans les rencontres qui suivirent, qu’elle s’éprit d’une passion vive pour l’homme de guerre à qui s’adressent évidemment ses poésies, et dont elle regrette plus d’une fois l’absence ou l’infidélité par delà les monts. […] avoir le cœur séparé de soi-mesme, estre maintenant en paix, ores en guerre, ores en trefve ; couvrir et cacher sa douleur ; changer visage mille fois le jour ; sentir le sang qui lui rougit la face, y montant, puis soudain s’enfuit, la laissant pâle, ainsi que honte, espérance ou peur nous gouvernent ; chercher ce qui nous tourmente, feignant le fuir, et néanmoins avoir crainte de le trouver ; n’avoir qu’un petit ris entre mille soupirs ; se tromper soi-mesme ; prusler de loin, geler de près ; un parler interrompu, un silence venant tout à coup, ne sont-ce tous signes d’un homme aliéné de son bon entendement ?
André a pris de la Grèce le côté poétique, idéal, rêveur, le culte chaste de la muse au sein des doctes vallées : mais n’y aurait-il rien, dans celui que nous connaissons, de la vivacité, des hardiesses et des ressources quelque peu versatiles d’un de ces hommes d’État qui parurent vers la fin de la guerre du Péloponèse, et, pour tout dire en bon langage, n’est-ce donc pas quelqu’un des plus spirituels princes de la parole athénienne ? […] André Chénier voulait ressusciter la Grèce ; pourtant il ne faudrait pas autour de lui, comme autour d’un manuscrit grec retrouvé au xvie siècle, venir allumer, entre amis, des guerres de commentateurs : ce serait pousser trop loin la Renaissance69.
Il y a trois sous-commandants à Tournon, Alais et Montpellier, « chacun payé 16 000 livres, quoiqu’ils soient sans fonctions, puisqu’ils n’ont été établis que dans un temps de troubles et de guerres de religion, pour contenir les protestants ». […] À tout le moins, il a comme eux son amour-propre, ses goûts, ses parents, sa maîtresse, sa femme, ses familiers, tous solliciteurs intimes et prépondérants qu’il faut d’abord satisfaire ; la nation ne vient qu’ensuite En effet, pendant cent ans, de 1672 à 1774, toutes les fois qu’il fait une guerre, c’est par pique de vanité, par intérêt de famille, par calcul d’intérêt privé, par condescendance pour une femme.
Ces couplets, alternés par le bruit réguliers de leurs pas sur les routes et par le son des tambours, ressemblaient aux chœurs de la patrie et de la guerre, répondant, à intervalles égaux, au cliquetis des armes et aux instruments de mort dans une marche aux combats. […] Ce jeune homme aimait la guerre comme soldat, la Révolution comme penseur ; il charmait par les vers et par la musique les lentes impatiences de la garnison.
Il défend le foyer chrétien, comme on défend sa patrie contre l’envahissement de l’étranger, par tous les moyens de destruction que permettent les lois de la guerre. […] Paix, guerres, expéditions, négociations, finances, administration intérieure, toutes ces choses par lesquelles la vie de chacun de nous est plus ou moins touchée, nous voulons en être instruits à fond.
Il paraît difficile d’admettre qu’il ait pris le Cri de guerre du Muphti, les malédictions du Derviche pour autre chose que des thèmes indifférents, aptes à de belles variations. […] Est-il maintenant son habitude de désigner les chapitres de ses livres, ses poèmes et ses recueils par les titres métaphoriques, qui ne donnent pas le contenu de l’œuvre ; son érudition qui comprend toutes les sciences verbales, la métaphysique, la théologie, la jurisprudence, la philologie, les nomenclatures, et aucune des sciences réalistes et naturelles ; sa réforme de la versification, qui a eu pour effet, par l’introduction de l’emjambement, de permettre d’exprimer une idée en plus de mots que n’en contient un vers ; le résultat même du romantisme qui, parti en guerre au nom de Shakespeare contre l’irréalisme classique, n’a abouti qu’à enrichir la langue française de nouveaux mots ; toute la vie du poète, la mission sacerdotale qu’il s’est assignée, son entrée en lice pour la « révolution » contre le « pape », sa haine des « tyrans » et sa philantropie générale ; tous ces traits résultent du verbalisme fondamental de son intelligence.
Horace raille le début d’un poëme de son tems, qui commençoit par ces mots : je chanterai la fortune de Priam, et toute la fameuse guerre de Troye . […] Il prétend que toutes ces fables qu’Horace rassemble ne sont qu’une allusion aux guerres civiles, à la défaite d’Antoine et aux victoires d’Auguste, sans quoi le poëte n’auroit pas eu raison de confondre ces fables avec des événemens de la république, et de les proposer ensemble à Mécénas comme le sujet de son histoire.
Tant que le chemin dura, je ne parlai d’autre chose que des commodités de la guerre : en effet, si elle produit des voleurs, elle les occupe à cette époque-là [c’était ainsi], ce qui est un grand bien pour tout le monde, et particulièrement pour moi, qui crains naturellement de les rencontrer. […] le genre humain Se fait à soi-même la guerre !
Car l’Énormité, voilà l’écueil de Victor Hugo… L’écueil, pour les poètes comme pour les rois, vient de trop de puissance… Dans cette double pièce de vers intitulée Le Cheval qui commence et finit ce volume, d’une composition si peu surveillée qu’on y trouve une pièce qu’on dirait oubliée de La Légende des Siècles, — un Souvenirs des vieilles guerres ; dans cette pièce de vers où le poète, pour faire du neuf à bon marché, a démarqué le linge de Boileau (procédé peu fier pour le chef de l’école romantique) et appelé Pégase un cheval au lieu de l’appeler bravement cheval, Hugo, enchaîné à ce mot d’énorme comme le coupable à l’idée de son crime, adresse à Pégase ce vers singulier : Ta fonction, c’est d’être énorme ! […] Fait pour chanter la guerre, l’héroïsme, la foi, toutes les forces, que ne nous donna-t-il cette joie de le voir rentrer dans la vérité de son génie !
pour Massillon, comme pour le Fénelon du précédent volume, j’ai bien envie de le renvoyer à M. de Sacy, qui lui fera là-dessus bonne guerre, de même que sur Lamotte je voudrais bien entendre M.
Tantôt, avec Thieriot, son correspondant littéraire à Paris, il est en veine et comme en verve de corrections sans fin pour ses vers passés et présents, pour Œdipe, pour La Henriade, pour ses discours en vers ; il fait la guerre aux mots répétés, il est docile comme on ne l’est pas ; il ne se donne, dans l’épître morale, que pour le successeur modeste de Boileau : « L’objet de ces six discours en vers, dit-il, est peut-être plus grand que celui des satires et des épîtres de Boileau.
Feydeau ne ressemble pas à ce général de la guerre de Sept Ans qui, lorsqu’il avait ses corps d’armée réunis, ne savait qu’en faire et se hâtait de les disperser, apparemment pour être plus sûr d’être battu ; il ne craint pas d’assembler ses personnages, et, quand il les tient sous sa main, il les fait s’entrechoquer et ne les lâche plus qu’ils ne se soient dit l’un à l’autre ce qu’ils avaient sur le cœur.
» Il aimait la guerre, il la faisait et on le lui rendait. — Si par là l’on entend diviser le procès, mettre les parties dos à dos et partager jusqu’à un certain point les torts, je ne demande pas mieux et je n’ai rien à opposer.
Quand Rome s’écroulait sous le fer des tyrans, Que, sortis de son sein, de rebelles enfants Par une guerre impie ensanglantaient leur mère, Et vainqueurs ou vaincus accroissaient sa misère, Un poète parut qui, d’une austère voix, Chantant de l’univers le principe et les loix, Et leur chaîne à jamais bienfaisante, éternelle, Faisait du triumvir rougir la loi cruelle ; De leurs prêtres du moins détrompait les humains ; C’était assez d’un maître aux malheureux Romains ; Et pour les rassurer (?)
» C’est ce que répondrait aussi à un semblable conseil l’ardent et vertueux prêtre qui lance en ce moment un nouveau manifeste de ralliement et de foi, qui pousse, après un silence pénible, un nouveau cri de guerre et d’espérance.
L’activité matérielle délaissée s’égara, s’abrutit même, ou du moins cessa pour un temps de se perfectionner ; la violence et la guerre se déchaînèrent avec une inconcevable furie ; l’industrie rétrograda.
Le voyage à travers les steppes, l’arrivée au quartier général, les groupes divers qui s’y dessinent, les provocations belliqueuses de Tarass Boulba qu’ennuie l’inaction et qui veut donner carrière à ses fils, la déposition du kochevoï ou chef supérieur qui ne se prête pas à la guerre, et l’élection d’un nouveau kochevoï plus docile, toutes ces scènes sont retracées avec un talent ferme et franc ; le discours du kochevoï nouvellement élu, lorsqu’il prend brusquement en main l’autorité et qu’il donne ses ordres absolus pour l’entrée en campagne, me paraît, pour le piquant et la réalité, tel que M.
Vergier conte qu’il raisonne à l’infini, « qu’il parle de paix, de guerre, qu’il change en cent façons l’ordre de l’univers, que sans douter il propose mille doutes. » Voilà que ce bonhomme se trouve un spéculatif, et aussi un observateur. « Il ne faut pas juger les gens sur l’apparence. » Il a l’air distrait, et voit tout, peint tout, jusqu’aux sentiments les plus secrets et les plus particuliers.
De la détermination des tendances, et de la précision des doctrines, avaient surgi des oppositions, des polémiques, des guerres, où le xvie siècle dépensait largement sa fougue passionnée et sa robuste vitalité.
Il va sans dire que je ne lui fais pas un reproche de son origine, et je sais du reste qu’il est brave homme et galant homme et que sa conduite pendant la guerre a été exactement ce qu’elle devait être.
Triton n’a plus de famille ; il n’est pas rentré au village depuis les grandes guerres de la république ; il ne sait pas ce qu’est devenue sa mère.
Au 2e, de la guerre faite à Jupiter, et comme il fut son prisonnier.
Le cœur humain est en état de guerre avec lui-même.
Après les guerres Médiques, la flûte chère à Bacchus s’insinua dans les fêtes et les sacrifices.
Dans les grandes crises de guerre et de calamité nationale, l’oblation humaine, forcée ou volontaire, sortait d’elle-même de l’exaltation de l’armée ou de l’effroi du peuple pressé d’apaiser un dieu famélique.
À ce jeu-là, nous nous étions piqués l’un et l’autre, et nous nous trouvions en guerre de taquineries, lorsqu’un soir, en revenant de chez Turcas, — il était onze heures, et l’hôtel où elle demeurait était fermé, — elle parut à un balcon d’une fenêtre en peignoir blanc.
L’hiatus n’est jamais évité ; très souvent des liaisons inattendues le suppriment : Mon bon ami de cœur S’en va-t-aller en guerre… Le rejet est inconnu : la répétition le remplace, soit formée d’un mot, soit d’un vers entier : Beau pommier, beau pommier Aussi chargé de fleurs.
Akakia termine sa critique, en disant à l’ennemi juré de Kœnig, « qu’il ne compromette personne dans une querelle de néant que la vanité veut rendre importante ; qu’il ne fasse point intervenir les dieux dans la guerre des rats & des grenouilles ; qu’il n’écrive point lettres sur lettres à une grande princesse, pour forcer au silence son adversaire, & pour lui lier les mains afin de l’assassiner ».
. — Il est bon, par le temps de guerre qu’il fait, d’être un peu le fils de Marco Saint-Hilaire, cela ne peut pas nuire.
L’homme qui avait proposé pour devise à nos soldats entrant en pays ennemi : Guerre aux châteaux, paix aux chaumières ; celui qui disait en 1792 : Je ne croirai pas à la révolution, tant que je verrai ces carrosses et ces cabriolets écraser les passants, ne pouvait pas aisément être regardé comme un ennemi du peuple.
Ce cri sinistre de guerre aux châteaux, suivi d’un incendie général et spontané, fut-il chez nous une clameur vaine et sans conséquence ?
Même en sévissant contre le duel, ces âmes, amoureuses plus ou moins de la guerre, se sentaient pour cette coutume guerrière des entrailles.
Il ne se sert pas de l’histoire pour faire la guerre, au profit d’une théorie, avec elle.
Mais au xviie siècle, après deux cents ans de protestantisme, de ce protestantisme l’inventeur de cette guerre de textes qui continue, et qui aboutit en France à des Renan et à des Soury, il fallut se remettre en garde contre une légende oubliée que Rhoïdis, ce Soury grec, veut faire passer pour une histoire… et cette légende fut coulée à fond !
Voici l’article, cité dans la préface, qui fit fermer la porte du journal le Pays à l’auteur, et qui prouve, du reste, que ses opinions ne datent pas de la guerre de 1870.
Leroux fait la guerre, dans sa spécialité, et n’est pas tenu à justice, il n’est juste jamais que petitement, et toute grande politique lui échappe.
Qu’importe le mérite plus ou moins visible d’une forme littéraire dans un livre qui est une munition de guerre ou une arme plus qu’un livre, et qui ressemble à la giberne d’un chasseur de Vincennes pour tuer toutes les révoltes de l’esprit voltairien… à huit cents pas !
Pour soumettre et adoucir ces hommes altiers, violents, prompts à l’injustice, obstinés à la maintenir quand une fois ils l’avaient commise, Blanche ne se fiait point à elle seule, et elle emportait dans ses déplacements de guerre ou de politique, dans toutes les entreprises de sa régence, son fils en bas âge, comme un talisman.
Après les guerres de l’Empire, le xixe siècle, qui s’ennuyait, a eu naturellement le goût d’un siècle qui s’amusait.
Ce n’était pas le chevau-léger du romantisme dans une guerre qu’on ne faisait plus.
— Cependant, c’est avec ce conte-là ou ce tâtonnement que Gogol fut accusé de vouloir allumer une guerre servile.
Son mérite le plus net, à nos yeux, le plus grand honneur de sa pensée, c’est d’avoir ajouté à une preuve infinie ; c’est, après tant de penseurs et d’apologistes, qui, depuis dix-huit cents ans, ont dévoilé tous les côtés de la vérité chrétienne, d’avoir montré, à son tour, dans cette vérité, des côtés que le monde ne voyait pas ; c’est, enfin, d’avoir, sur la Chute, sur le Mal, sur la Guerre, sur la Société domestique et politique, été nouveau après le comte de Maistre et le vicomte de Bonald, ces imposants derniers venus !
Ni le Hussitisme et ses guerres d’un fanatisme si sauvage, ni le Condottierisme qui déchire et se partage l’Italie, ni les exploits de Huniade et de Scanderbeg contre les Turcs, inspirés par l’héroïque mais mourant esprit des Croisades, n’ont la gravité désastreuse de ce concile de Bâle où la Révolution, comme les temps modernes l’ont vue depuis, sophistique, bavarde, ergoteuse, n’ayant à la bouche que cet insolent et menaçant mot de réforme qui a fini par titrer le protestantisme, est entrée dans l’Église pour descendre de cette cime du monde et s’étendre dans le monde entier, et de religieuse se faire politique sans pour cela cesser d’être religieuse, — les communards et les athées de ce temps ne le prouvent-ils pas ?
Par les allusions, par l’allégorie, par la guerre au temps présent, par ce bon Merlin qui joue à l’écho avec ce bon Pantagruel, M.
Seulement, parce qu’il était moraliste, comme doit l’être tout romancier, et qu’il ne s’agissait pas uniquement pour lui de peindre avec grandeur des mœurs poétiques et simples auxquelles une intelligence, que nous n’avons pas craint d’appeler épique, a donné la plus héroïque des tournures, l’auteur du Marquis des Saffras ne s’est pas concentré dans la sphère où l’auteur de Miréio est resté, et ses paysans primitifs n’ont plus été ces vanniers, ces pâtres, ces matelots revenus des guerres, ces conducteurs de cavales, ces toucheurs de bœufs, campés sur des reins d’Hercule, comme les héros d’Homère, dans un ciel d’un bleu olympien.
Prosper Mérimée a eu le bonheur de naître à la littérature en cet instant, qui sera probablement unique dans l’histoire du dix-neuvième siècle, où la France, lasse de guerre et de politique, sembla vouloir changer de gloire, et se retourna vers les choses de l’esprit avec cette furie française qui n’a d’égale que les mollesses qui la suivent.
On peut encore citer le tableau des guerres civiles de la minorité, et surtout un morceau sublime sur les conquêtes de Charles-Gustave, roi de Suède.
Il s’était nommé dans ses vers le serviteur de Mars, roi de la guerre, et le disciple instruit au don gracieux des Muses42.
« La guerre de 1870, dit-il, est une guerre juive. » C’est aux juifs qu’on doit les affaires de Tunisie et du Tonkin. […] Disraeli a fait la guerre de l’Afghanistan. […] Au théâtre comme à la guerre, le talent ne suffit pas ; il faut encore avoir pour soi la fortune. […] Robespierre avait toujours vu avec un extrême déplaisir cette guerre à la religion. […] Spuller) qu’il n’est pas sorti du giron catholique pour faire la guerre à l’Église.
Les hommes, vêtus de chemises d’acier et coiffés de casques pointus qui leur donnaient l’air de grands brochets, s’en allaient tous en guerre et ce n’était dans la chrétienté que coups de lance et d’épée. […] Louis XIV, qui aimait trop la guerre, — il l’a confessé lui-même, — eut besoin de deux, de trois, de quatre cent mille hommes à la fois. […] Aujourd’hui encore, son chapeau, son habit, sa culotte et ses guêtres échappés aux mites et aux rats font l’émerveillement de tous ceux qui visitent l’exposition du ministère de la guerre sur l’esplanade des Invalides. […] En somme, les peuples n’aiment pas la guerre, et ils ont bien raison. […] Les longues guerres de Louis XIV n’ont pas laissé la moindre colère dans l’âme de ce peuple léger, doux et charmant.
Il a dansé, pendant la guerre de Sept Ans, sur les genoux de nos colonels. […] Elle ne l’est point cependant ; il faut encore qu’elle persécute tout ce qui ne l’admire point assez et qu’elle écrase ce qui consent de guerre lasse à l’admirer. […] Celui-ci est « court d’esprit » ; celui-là entre à la guerre par l’unique motif qu’il a M. de Lauzun pour oncle. […] car enfin, ose me soutenir que tes pirates saxons, avec ces affreux chants de guerre dont tu as infesté ton Histoire de la littérature anglaise sont plus poètes ! […] La guerre aux gens de Beaune ; il est le porte-étendard des francs Dijonnais contre les ânes de Beaune, ainsi les appelait-on, et c’est un rude porte-étendard.
Le journaliste constate que ces écrivains ont déclaré la guerre à l’idéal et il prédit qu’ils seront vaincus par le lyrisme, par la rhétorique romantique. […] Mais j’arrive au fond même de la querelle, à la guerre engagée par la science contre l’idéal, contre l’inconnu. […] ce n’est pas nous qui avons déclaré la guerre à l’idéal, c’est le siècle tout entier, c’est la science de ces cent dernières années. […] Sans doute l’imbécillité de l’empire nous lançait sans préparation suffisante dans une guerre qui répugnait au pays. […] La victoire tend de plus en plus, dans nos temps modernes, à être le génie technique du général en chef, la main qui applique à la guerre la formule scientifique de l’époque.
Les Anglais, hommes positifs et pratiques, excellents pour la politique, l’administration, la guerre et l’action, ne sont pas plus propres que les anciens Romains aux abstractions de la dialectique subtile et des systèmes grandioses ; et Cicéron jadis s’excusait aussi, lorsqu’il tentait d’exposer à son auditoire de sénateurs et d’hommes publics les profondes et audacieuses déductions des stoïciens. […] Les ministres donnèrent, dit-il, le commandement à lord Galway, vétéran expérimenté, qui était dans la guerre ce que les docteurs de Molière étaient en médecine, qui trouvait beaucoup plus honorable d’échouer en suivant les règles que de réussir par des innovations, et qui aurait été très-honteux de lui-même s’il avait pris Montjouy par les moyens singuliers que Peterborough employa. […] Mais pour ceux qui, en dépit de son aspect repoussant, avaient pitié d’elle et la protégeaient, elle se révélait plus tard à leurs yeux sous la belle et céleste forme qui lui était naturelle, accompagnait leurs pas, exauçait tous leurs désirs, remplissait leur maison de richesses, les rendait heureux dans l’amour et victorieux dans la guerre. […] Les petites anecdotes curieuses, les détails d’intérieur, la description d’un mobilier viennent couper l’exposé d’une guerre sans le rompre.
leurs triomphes contre les ennemis de leur liberté les ont remplis d’un certain amour de domination, et d’une manie belliqueuse qui les pousse à faire la guerre à tous leurs voisins. […] Ses Aréopagistes l’oppriment, ses magistrats et ses administrateurs le volent ; mais il a le plaisir de les voir passer fastueusement, et d’entendre discourir ses Proviseurs et ses Prytanes sur les avantages d’une guerre interminable. […] En quittant leur demeure, ils y ont logé la guerre, divinité fatale à qui la Grèce est abandonnée, parce que les habitants l’ont préférée à la paix. […] Amphithéus propose des conditions pacifiques aux Acharniens, afin de terminer la désastreuse guerre du Péloponnèse. […] Non content des efforts nombreux qu’il avait faits pour dégoûter ses concitoyens d’une guerre ruineuse et obstinée, il revient plus plaisamment à la charge dans sa comédie intitulée Lysistrate, du nom de l’héroïne de sa fable.
Tous dans l’état de nature ont la volonté de nuire… L’homme est un loup pour l’homme… L’état de nature est la guerre, non pas simple, mais de tous contre tous, et par essence cette guerre est éternelle. […] C’est dans ces extrémités que l’immense fatigue et l’horreur des guerres civiles avaient précipité un esprit étroit et conséquent. […] Ce théâtre est comme une guerre déclarée à toute beauté, à toute délicatesse. […] Tom Fashion frappe à la porte du château, qui à l’air d’un poulailler, et où on le reçoit comme dans une ville de guerre. […] Il présente le ménage comme une prison, le mariage comme une guerre, la femme comme une révoltée, l’adultère comme une issue, le désordre comme un droit, et l’extravagance comme un plaisir676.
La guerre survint, Mme de Callias mourut à la fleur de l’âge. […] Il s’acquitta patiemment de son service, et aussitôt la guerre terminée, se remit aux lettres. […] La Guerre et la Commune survinrent. […] C’est à ce titre qu’il devait servir comme aide-major pendant la guerre. […] Mon pauvre ami l’avait compris, qui n’aborda le genre qu’après la Guerre et la Commune, dont les événements si terribles pour lui l’avaient rendu avant l’âge expérimenté, observateur, perspicace, passablement désabusé aussi, comme il sied, comparable aussi bien à tant d’autres de notre génération infortunée ; et comme s’il pressentait qu’il dût mourir tout jeune encore, il s’y mit, ainsi qu’il faisait d’ailleurs en toute entreprise, ardemment.
Cette notice, démesurément longue, puisqu’elle est inutile, ne dispensera pas les lecteurs qui voudront connaître Henri de Rohan d’étudier attentivement les guerres de religion du règne de Louis XIII. […] Heureusement la guerre n’est pas close et, dès demain, elle peut se ranimer. […] Elle peut, et selon nous c’est un grand bonheur, faire à la rhétorique, c’est-à-dire à l’art de bien dire, pris en lui-même et indépendant de la pensée, une guerre implacable, et débarrasser l’imagination d’un luxe inutile. […] Sans voir dans le succès de ses ouvrages un motif légitime d’admiration, nous consentirions à prendre ses déclarations de principes pour une ruse de bonne guerre. […] La comédie n’ignore pas que la vie, réduite à l’égoïsme, ne serait pas possible ; que l’amour de soi, clairvoyant et obstiné, perpétuerait la guerre, et ferait de la société un supplice permanent.
Elle avait à payer de son travail son passage à travers la vie libre, après qu’elle avait d’abord et de guerre lasse abandonné tous ses droits à son mari, pour racheter son indépendance. […] Que deviendrait la société si chacun, armant sa passion de la force, la jetait en guerre à travers les intérêts légitimes ou les droits contraires ? […] Si tu le lis, tu verras que partout la vie a été déchirée à fond, même dans les pays où la guerre n’a pas pénétré ! […] Elle demeure spiritualiste ardente, comme elle l’a toujours été, mais elle ne croit plus nécessaire de faire la guerre au christianisme ; elle reste en dehors, elle ne fulmine plus. […] Lorsque Alexandre Dumas se fait pour un jour publiciste, après la guerre et la Commune, empruntant à Junius son masque et sa plume, elle applaudit avec ravissement, elle proclame que c’est un pur chef-d’œuvre.
Étrange société chrétienne qui, se voyant menacée de toutes parts et en guerre avec le genre humain n’imagine rien de mieux que la proscription absolue du beau et du vivant sous quelque forme qu’ils lui apparaissent. […] Cet arracheur de toutes les dents du crocodile social a jugé convenable de déclarer la guerre aux étudiants de Paris qu’il appelle « fils de bourgeois ». […] Les moines turbulents ou plus sages qu’elle, ne la réformaient pas sans danger, et il fallait au moins être vivant et avoir inventé quelque chose pour lui déclarer la guerre. […] D’ailleurs, j’ai surtout en vue l’armée française qu’on outrage impunément et que j’aime avec passion, comme l’une des plus grandes écoles du sacrifice qui se soient vues sur cette planète où la guerre est d’institution divine. […] En d’autres temps, l’Église étant toute vive et très forte, un assez grand nombre de coupe-jarrets lui faisaient la guerre.
Le massacre d’un corps d’armée dans une embuscade n’est après tout qu’un fait de guerre comme il s’en produit souvent, comme l’histoire de tous les pays militaires, et celle de la France en particulier, en comptent par centaines. […] Sur les quatre faces sont peintes toutes les guerres qui se sont faites en ce lieu, et aussi la trahison ; le tout est peint en clair-obscur14. […] Nous sommes au col d’Ibañeta, où quelques pans de murs subsistent seuls de la célèbre chapelle du Saint-Sauveur, brûlée dans les guerres carlistes. […] Elle apparaît vers 1130 dans un poème allemand qui contient une curieuse version de la guerre de Charles en Espagne, puis, quelque dix ans plus tard, dans le faux Turpin et dans le Guide des Pèlerins. […] Il y a mêlé celle de la « guerre poétique de la Wartburg », qui n’a rien à faire avec elle.
Par les épouvantables pertes de sang que le corps national français avait subies dans les vingt années de guerres napoléoniennes, par les violents ébranlements moraux auxquels il avait été soumis lors de la grande Révolution et pendant la durée de l’épopée impériale, il se trouva particulièrement mal préparé à l’assaut des grandes découvertes du siècle, et en fut plus fortement secoué que les autres peuples plus robustes et plus capables de résistance. […] L’astronome devient astrologue, le chimiste alchimiste et chercheur de la pierre philosophale, le mathématicien travaille à la quadrature du cercle ou à la découverte d’un système dans lequel l’idée de progrès s’exprime par un calcul intégral, et la guerre de 1870 par une équation. […] Dans les tourmentes de la Révolution et des guerres napoléoniennes, les esprits dirigeants du peuple français ne trouvèrent pas le temps de se replier sur eux-mêmes. […] Ils dépensaient toute leur force dans les rudes et grandioses exploits musculaires de la guerre, et sentaient peu le besoin des émotions que donnent l’art et la poésie ; ce besoin était complètement satisfait par les émotions infiniment plus fortes de l’amour-propre et du désespoir excités par des victoires glorieuses et des désastres de fin du monde. […] C’est une guerre d’écoliers contre un livre détesté qui est solennellement mis en pièces, foulé aux pieds et brûlé.
Le dauphin, dit-il, n’a dû naître qu’après les guerres terminées et à une heure de paix pour tout le mondeaf : Sic Fata parabant, Nec decuit mites nasci inter crimina divos. […] La déclaration du roi portant établissement des Grands Jours à Clermont, datée du 31 août 1665, fut vérifiée et enregistrée au parlement le 5 septembre, et le même jour le roi adressa aux échevins et habitants de Clermont une lettre où il était dit : Chers et bien amez, la licence qu’une longue guerre a introduite dans nos provinces, et l’oppression que les pauvres en souffrent, nous ayant fait résoudre d’établir en notre ville de Clermont en Auvergne une cour, vulgairement appelée des Grands Jours, composée des gens de haute probité et d’une expérience consommée, pour, en l’étendue du ressort que nous lui avons prescrit, connaître et juger de tous les crimes, punir ceux qui en seront coupables, et faire puissamment régner la justice ; à présent qu’ils s’en vont pour vaquer à la fonction de leurs charges, et satisfaire à nos ordres, nous voulons et vous mandons que vous ayez à leur préparer les logements qui leur seront nécessaires, etc.
Il s’agit de l’effort qu’un jeune vassal et frère d’armes a à faire pour se détacher du seigneur envers qui il s’est lié, même quand ce seigneur est brutal, emporté, cruel, et qu’il veut mener son jeune vassal au pillage et à la guerre contre les proches parents de celui-ci. […] Les guerres civiles survenant avaient coupé encore une fois le train des choses et mis la tradition en défaut.
. — Tantôt les circonstances politiques ont travaillé, comme dans les deux civilisations italiennes : la première tournée tout entière vers l’action, la conquête, le gouvernement et la législation, par la situation primitive d’une cité de refuge, d’un emporium de frontière, et d’une aristocratie armée qui, important et enrégimentant sous elle les étrangers et les vaincus, mettait debout deux corps hostiles l’un en face de l’autre, et ne trouvait de débouché à ses embarras intérieurs et à ses instincts rapaces que dans la guerre systématique ; la seconde exclue de l’unité et de la grande ambition politique par la permanence de sa forme municipale, par la situation cosmopolite de son pape et par l’intervention militaire des nations voisines, reportée tout entière, sur la pente de son magnifique et harmonieux génie, vers le culte de la volupté et de la beauté. — Tantôt enfin les conditions sociales ont imprimé leur marque, comme il y a dix-huit siècles par le christianisme, et vingt-cinq siècles par le bouddhisme, lorsque autour de la Méditerranée comme dans l’Hindoustan, les suites extrêmes de la conquête et de l’organisation aryenne amenèrent l’oppression intolérable, l’écrasement de l’individu, le désespoir complet, la malédiction jetée sur le monde, avec le développement de la métaphysique et du rêve, et que l’homme dans ce cachot de misères, sentant son cœur se fondre, conçut l’abnégation, la charité, l’amour tendre, la douceur, l’humilité, la fraternité humaine, là-bas dans l’idée du néant universel, ici sous la paternité de Dieu. — Que l’on regarde autour de soi les instincts régulateurs et les facultés implantées dans une race, bref le tour d’esprit d’après lequel aujourd’hui elle pense et elle agit ; on y découvrira le plus souvent l’œuvre de quelqu’une de ces situations prolongées, de ces circonstances enveloppantes, de ces persistantes et gigantesques pressions exercées sur un amas d’hommes qui, un à un, et tous ensemble, de génération en génération, n’ont pas cessé d’être ployés et façonnés par leur effort : en Espagne, une croisade de huit siècles contre les Musulmans, prolongée encore au-delà et jusqu’à l’épuisement de la nation par l’expulsion des Maures, par la spoliation des juifs, par l’établissement de l’inquisition, par les guerres catholiques ; en Angleterre, un établissement politique de huit siècles qui maintient l’homme debout et respectueux, dans l’indépendance et l’obéissance, et l’accoutume à lutter en corps sous l’autorité de la loi ; en France, une organisation latine qui, imposée d’abord à des barbares dociles, puis brisée dans la démolition universelle, se reforme d’elle-même sous la conspiration latente de l’instinct national, se développe sous des rois héréditaires, et finit par une sorte de république égalitaire, centralisée, administrative, sous des dynasties exposées à des révolutions.
Après la fin des guerres civiles ils étaient descendus à Bergame, où leur famille subsiste encore aujourd’hui. […] Bernardo fut contraint de quitter sa femme à peine accouchée, pour suivre le prince de Salerne à la guerre en Piémont et en Espagne.
L’action extérieure, la guerre, le gouvernement, la magistrature, le sacerdoce, la tribune, la chaire, la délibération, la parole, tout ce qui exige la publicité, la force, la lutte, la virilité, est masculin. […] Les partis, les factions, les journaux ameutés par ses opinions, ne respecteront plus en elle ni la pudeur, ni le génie, ni la beauté, ni le sexe ; les injures, les calomnies, les sarcasmes, les invectives, armes ordinaires des opinions dans ces guerres civiles de l’esprit, souilleront son caractère comme son talent ; elle sera traînée dans l’arène des partis jusqu’à l’ignominie, peut-être jusqu’à l’échafaud, comme madame Roland, et, pour comble d’infortune, elle y entraînera jusqu’à son mari, jusqu’à ses enfants.
la fade sentimentalité qui encore aujourd’hui partage les applaudissements avec la grosse ordure dans nos cafés-concerts, d’innocentes mièvreries émanées de la haute littérature allégorique, et qui une fois sur vingt échappent à la puérilité, une fois sur cent atteignent l’exquise délicatesse : avec cette poésie de rêve, la réalité sans voiles, dans toute sa brutalité, dérision du mariage et de la famille, âpre désir des jouissances grossières, filles qui partent avec les gens d’armes, soudards avides de pillage, accourant comme des bêtes de proie aux provinces où il y a guerre : en somme, le plus complet nihilisme moral adouci par les tons chauds d’une verve robuste. […] Sans un mouvement de charité, par esprit d’ordre et respect de la richesse publique, il condamne les cruautés de la guerre, pillages, incendies, massacres134 : il réclame qu’on ménage le peuple, qu’on ne le foule pas.
Ce que le nom de Gengis-kan éveille d’images de guerre et de destruction, rendues plus grandes par l’immensité et l’inconnu de l’Orient, ne nous prépare guère au sauvage doucereux de l’Orphelin de la Chine, rappelant à Idamé qu’il l’a aimée sous le nom de Témugin, et l’invitant à divorcer avec Zamore pour devenir sultane ; car, remarque-t-il : Le trône a quelques charmes, Et le bandeau des rois peut essuyer des larmes. […] César avait assez d’esprit pour les enfler, s’il eût voulu, par le discours ; mais il avait une idée trop exquise de la gloire pour être tenté de se vanter, et il a raconté simplement des choses prodigieuses, sachant bien qu’il donnerait à l’homme de guerre tout ce qu’il ôterait à l’écrivain.
» — C’est le génie de la guerre triomphant de sa force inintelligente et brutale, la tactique qui défait la masse, la fronde de David abattant Goliath. […] Pallas la fit à son image, active et pensive, créatrice et industrieuse en toutes choses, aussi prompte aux œuvres de l’intelligence qu’aux travaux et qu’aux exploits de la guerre.
A vrai dire, il n’assassine pas l’amant de sa femme, il le fusille légalement, militairement, parce que l’adultère est la guerre, et qu’a cette guerre-là il est presque toujours ridicule de faire des prisonniers.
Il faut vraiment qu’en notre pays de France nous aimions bien les guerres civiles : nous avons toujours à la bouche Racine et Corneille pour les opposer à nos contemporains et les écraser sous ces noms.
Il faut savoir qu’autrefois du temps de ses guerres, au sac d’une ville, il avait trouvé un enfant abandonné sur un fumier, une petite fille ; il l’avait emportée dans son manteau et en avait pris soin depuis, la faisant élever dans un couvent.
En ce qui est particulièrement de l’Iliade, sur laquelle a porté le fort du débat, il est bien à supposer qu’après la guerre de Troie il dut se répandre par la Grèce et par l’Ionie un grand nombre de chanteurs qui allaient, comme Phémius, comme Démodocus, célébrant devant les fils les exploits des pères.
Quand un Américain, en annonçant la mort de Washington, disait : Il a plu à la divine Providence de retirer du milieu de nous cet homme, le premier dans la guerre, le premier dans la paix, le premier dans les affections de son pays , que de pensées, que de sentiments étaient rappelés par ces expressions !
Est-ce que nous avons allumé une de ces guerres révolutionnaires qui flattent un moment les passions militaires d’un peuple, mais qui font crier le sang des nations contre leurs auteurs longtemps après que ce sang est tari ?
À ce triple titre, et par l’autorité que ses lumières et sa facilité lui avaient value, il représentait pour Boileau le goût de l’école à laquelle il faisait la guerre.
La guerre interrompit sa préparation : le « potache » se fit dragon, franc-tireur, fut blessé et mérita la médaille militaire.
L’individualisme stirnérien est l’individualisme de la différenciation pure et simple ; de la différenciation quelle qu’elle soit et à tout prix, C’est l’individualisme de l’aventurier, du condottiere, de l’apache aussi bien que l’individualisme du grand homme d’État ou de guerre, du conducteur d’hommes, du créateur de valeurs.
Tout enfant, il avait fait contre l’Université le serment d’Annibal, et il lui avait juré haine et guerre éternelle.
Le socialisme, dont le dernier mot a été : guerre au capital, a commencé par proposer le règne du capital.
Antoine produisit la Guerre au Village de M.
" Diodore De Sicile écrit que Philippe, après avoir pris trop de vin la journée dont nous venons de parler, fit plusieurs choses indecentes sur le champ de bataille, mais que les representations de Démadés, athenien, et l’un des prisonniers de guerre, le firent rentrer en lui-même, et que le repentir qu’il eut de s’être oublié, le rendit plus facile, lorsqu’il fut question de traiter avec l’ennemi vaincu.
Et quelle guerre ne feront-ils pas, — ces arrivés, — au naïf inconnu qui voudra monter sur la scène, à côté d’eux ?
Traduit devant un conseil de guerre, il ne chargea point ses compagnons, mais fut accusé et chargé par eux pour sauver leur vie, — plus tué par cela que par les balles, trahi par des amis, chose plus cruelle que d’être fusillé !
Elle a besoin, pour gagner ses batailles, de concentrer ses forces sur un point donné, comme le génie de la guerre pour gagner les siennes, et l’invention de Gobineau les éparpille !
Loin de fonder un droit commun à ses descendants et à ceux de Cham et de Japhet, on pourrait dire plutôt qu’il fonda un droit exclusif, qui fit plus tard distinguer les Juifs des Gentils… « Pufendorf, en jetant l’homme dans le monde sans secours de la Providence, hasarde une hypothèse digne d’Épicure, ou plutôt de Hobbes… « Écartant ainsi la Providence, ils ne pouvaient découvrir les sources de tout ce qui a rapport à l’économie du droit naturel des gens, ni celles des religions, des langues et des lois, ni celles de la paix et de la guerre, des traités, etc.
Mais encore, dans leur pensée, cette importation de Shakespeare ne venait là que comme machine de guerre et pour battre en brèche la muraille classique. […] Plus d’un avait tourné les yeux vers ce pays de la méditation solitaire, à la suite des guerres des bords du Rhin. […] Au milieu des ruines que faisaient autour d’eux les esprits ardents qui avaient déclaré la guerre au vieux monde, au milieu d’esprits négatifs, tels que Condillac, d’Alembert et Voltaire, Diderot et Rousseau parurent, comme des esprits positifs, comme des prophètes avant-coureurs du monde nouveau. […] Tout ce qui se rapporte à la guerre de trente ans, dont le théâtre a été en Allemagne, est national pour les Allemands, et comme tel, est connu de tout le monde. […] À la tête de ses bataillons fantastiques, il avait déclaré la guerre aux anciens dieux.
La Guerre et la Paix. — 1884. […] J’ajouterai, pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce beau roman historique, que son action évolue pendant les guerres de la fin du premier empire et qu’il pourrait presque être considéré comme une suite de documents politiques contenus dans une action des plus intéressantes. […] Il faisait aux merles, aux chardonnerets, aux pinsons et aux bouvreuils une chasse impitoyable, une guerre acharnée de trappeur. […] La scène se passe pendant la guerre ; notre soldat français se promène armé sur le sol envahi par l’ennemi. […] La guerre de 1870 rapproche les deux officiers.
Montaigne descendait d’une des familles anglaises établies en Guyenne à la suite des guerres entre l’Angleterre et la France. […] Dans les unes, on voit le jeune homme, — ardent, batailleur, intrépide, — qui entre résolument en guerre contre tous les mauvais poètes et qui se fait mille ennemis. […] Tantôt assis sur un bureau, tantôt couché dans un fauteuil, ou se roulant sur un pupitre, il se faisait expliquer cette petite guerre si variée des actes à échanger entre débiteur et créancier. […] Cela est vigoureux, mais triste, à peu près comme leur modèle, l’Institution chrétienne de Calvin, lourde machine de guerre. […] cela est grandiose, d’une beauté violente jusqu’au sein du repos : — juste le contraire des statues d’Egypte, immobiles jusque dans la violence. — On sent que l’artiste a vécu au milieu des guerres civiles.
Hautefeuille sont deux amis intimes et tendres, camarades de collège, camarades de guerre, dévoués l’un à l’autre jusqu’à la mort. […] Il inventait des explosifs pour en doter la France, ou pour faire la guerre tellement désastreuse qu’elle en serait rendue impossible ; il ne savait pas tout à fait au juste : mais en somme il était à la fois patriote et humanitaire. […] Il y a eu une « contagion » autour de La Guerre et la Paix, autour d’Anna Karénine, et même, quoique plus faible et moins prolongée, autour de La Sonate à Kreutzer, et je sais que M. […] Tolstoï comme penseur baissera un peu, ce que je ne tiens pas pour un mal. — Restera La Guerre et la Paix, que rien, et non pas même les imprudences et les décadences de M. […] Voilà pourquoi nous entendons mieux chez nous la voix de la nature, et pourquoi nous avons avec elle un commerce plus intime. » On connaît déjà assez Ruel pour deviner, s’il partit en guerre, quelle bataille il livra dans ces Salons.
Elle était pieusement élevée là par sa mère, veuve d’un commissaire des guerres. […] Ces dames seraient d’ailleurs fort à leur aise quand les bureaux de la guerre auraient fini leur travail. […] J’étais arrivé depuis quelques mois à Tours, où mes parents m’avaient ramené chez eux quand la guerre avait menacé Paris.
Alexandre imite cet enthousiasme sublime de l’amour heureux dans ces paroles à Cléofile, moins connue que Chimène : Par des faits tout nouveaux je m’en vais vous apprendre Tout ce que peut l’amour dans le cœur d’Alexandre : Maintenant que mon bras, engagé sous vos lois, Doit soutenir mon nom et le vôtre à la fois, J’irai rendre fameux, par l’éclat de la guerre, Des peuples inconnus au reste de la terre, Et vous faire dresser des autels en des lieux Où leurs sauvages mains en refusent aux dieux13. […] Ce n’est pas l’artifice du poète qui enferme tous ces personnages dans la même action, dans le même lieu, dans la même heure ; c’est la nature des choses : c’est la terrible fatalité des livres saints qui livre le méchant au Dieu de la guerre et des vengeances. […] Le chœur entonne l’hymne du combat ; il interpelle Dieu ; l’esprit de guerre a passé dans ces aimables filles.
Le maréchal s’est mis à causer gaîment et alertement, des hommes, des canons, des fusils, et a terminé par cette phrase : « Oh cette année, il n’est pas probable que Bismarck nous fasse la guerre, et l’année prochaine nous serons prêts ! […] Mercredi 27 octobre Voici la phrase textuelle, dite par Radowitz, le famulus de Bismarck, au duc de Gontaut-Biron, lorsque, l’été dernier, il l’interrogeait sur les intentions de son maître : « Humainement, chrétiennement, politiquement, nous sommes obligés de faire la guerre à la France ». […] Et quand la femme semble amollie par l’éveil amoureux de la nature, soudain, évoquant le souvenir de la dernière guerre, cette femme se montre toute prête à se livrer furieusement à lui, non pour faire l’amour, mais pour qu’il naisse et jaillisse de leurs embrassements, un vengeur.
C’est l’homme qui est chargé d’égorger l’homme. » Là où s’arrête le massacre des espèces plus faibles par les espèces plus fortes commence la guerre. […] Pourquoi, sinon parce qu’il faut que la loi de guerre s’exerce, non feulement entre les sociétés, mais au sein de chaque société ? — Que, même dans les frontières étroites de ce qu’on appelle une patrie, l’homme fût en paix avec l’homme, ce serait une dérogation étrange à la loi de guerre. […] Par la guerre qui attaque, par la guerre qui défend, par le meurtre qui attaque, par le meurtre qui venge, par l’iniquité appelant la violence, par la violence se transformant en iniquité, peuple contre peuple, chaque peuple chez lui, l’humanité s’est merveilleusement organisée pour l’injustice. […] Mme de Staël prit une prétention d’école pour une réalité, comme Chateaubriand une tactique de guerre pour une doctrine juste.
Les guerres pour la monarchie universelle datent de ce temps-là et pour cette cause (il y a à cela d’autres raisons ; mais c’est la raison que Saint-Simon en voit). […] Ils n’ont pas combattu beaucoup le despotisme, le pouvoir temporel devenu énorme, l’abus incroyable du gouvernement personnel, le droit de guerre et de paix appartenant à un homme, c’est-à-dire souvent à une femme ; ils n’ont guère demandé ni une constitution, ni le retour, ce qui eût été quelque chose, à l’ancienne constitution tombée en désuétude. […] Quelques-uns seulement des hommes de la Révolution l’ont eue, et, sans qu’il faille dire uniquement, surtout comme moyen de polémique, arme de guerre et instrument de domination personnelle. […] Peut-être alors faudrait-il créer de nouveau l’individualisme sous toutes ses formes et avec tous ses agréments, créer à nouveau la guerre, le parasitisme, la concurrence et la dispersion et incohérence des efforts ; ou plutôt tout cela se recréerait de soi-même, naîtrait spontanément de la situation […] Si l’intérêt des hommes est d’accord avec une au moins, et importante, de leurs passions ; si l’intérêt personnel et l’altruisme concourent, pour peu qu’ils voient clair, à désirer que l’humanité vive d’ensemble, sans guerre, sans rivalité et sans concurrences, comment se fait-il qu’il soit si difficile d’établir cet état d’accord général ?
J’ai été batelier sur le Nil, leno à Rome du temps des guerres puniques, puis rhéteur grec dans Suburre où j’étais dévoré des punaises. […] Aujourd’hui, pourtant, de telles formes de guerre nous étonnent moins, et nous pouvons leur ouvrir un crédit dans l’histoire future, Flaubert écrira plus tard assez prophétiquement : « Les guerres de races vont peut-être recommencer. […] Et la génération de la guerre a écrit avec la même hâte fiévreuse ses Éducations. […] Elle aura duré vingt ans, de son retour d’Orient à la guerre. […] C’est immédiatement après la guerre qu’il s’était mis à Bouvard.
On s’entretient ensuite de Freycinet, l’homme funeste, le ministre dont Bismarck a dit un jour : « Il m’apparaît comme le ministre d’un grand désastre. » Samedi 27 juillet Un joli mot d’un petit garçon à une grande fillette, affectionnée par lui : « Je t’amoure. » Dimanche 28 juillet Il fait partie vraiment des belles actions, ce sacrifice fait par une femme à la très petite fortune, Mme Dardoize, ce sacrifice de 6 000 francs qu’elle avait de côté, pour la fondation d’une ambulance au commencement de la guerre de 1870, ambulance, où, au bout de trois jours, elle était abandonnée par les illustres infirmières qui s’étaient fait inscrire, et où elle frottait le parquet, en faisant les lits de trente-deux blessés, dont aucun n’est mort. […] Quelque chose de laiteux est resté dans l’atmosphère, et dans l’excellente lorgnette de Rattier, la guerre ne m’apparaît pas sévère, au contraire elle m’apparaît gaie, jolie, clairette, comme dans une gouache de Blarenberg… Un spectacle vraiment drôle, au moment où l’action est le plus vivement engagée, c’est la course éperdue d’un lièvre affolé, auquel ici, un coup de canon, là, une charge de cavalerie, là, la main d’un paysan qui s’est mis à sa poursuite et le touche presque, fait faire les crochets les plus cabriolants. […] l’intéressante chasse à l’homme que doit être la guerre, pour un monsieur qui n’est pas un couillon, et qui n’a ni la colique, ni la migraine, ni le rhume, pour un monsieur bien portant… Et je pensais au milieu du nuage grisant, et de la canonnade vous faisant bravement battre le cœur, que la fumée qu’on est en train de détruire avec la nouvelle poudre, sera bientôt suivie par une découverte quelconque qui détruira le bruit excitant du canon, et qu’alors ce sera bien froid, et qu’il faudra être bien enragé pour se tuer, non seulement sans se voir, ce qui arrive aujourd’hui, mais encore sans s’entendre. […] Samedi 5 octobre Aujourd’hui, je m’amuse à relever à l’exposition du ministère de la guerre, le coût des coups de canon.
Aux jours de la nébuleuse originelle, nous étions en guerre. […] Tu as voulu pénétrer dans la région où les essences se font la guerre. […] Peut-être des peuples voisins l’assiègent et l’accablent, et il n’y a personne pour écarter de lui la guerre et la mort. […] J’ai dit la lutte : c’est, en effet, par la guerre, et rien que par la guerre, que les forces attractive et répulsive peuvent atteindre leur maximum d’intensité chez les hommes qui nous fournissent les recrues dont nous avons besoin. […] C’est la guerre. — Tu es en proie aux Bourgeois.
John Morley, Diderot and the Encyclopædists, Londres, 1878], l’Encyclopédie française est devenue la plus grosse affaire de librairie qui se fût encore vue, ni comment, d’une entreprise d’abord purement commerciale, les circonstances, beaucoup plus que les hommes, en ont fait la plus formidable machine de guerre qu’on eût encore dressée contre la tradition. […] Du côté de l’Asie était Mars impétueux et brutal, c’est-à-dire la guerre faite avec fureur ; du côté de la Grèce était Pallas, c’est-à-dire l’art militaire et la valeur conduite par esprit… La Grèce, depuis ce temps, … ne pouvait souffrir que l’Asie pensât à la subjuguer, et en subissant ce joug, elle aurait cru assujettir la vertu à la volupté, l’esprit au corps, et le véritable courage à une force insensée qui consistait seulement dans la multitude. » On n’a jamais mieux défini ce que l’esprit classique avait vu dans les chefs-d’œuvre de l’antiquité : des leçons de morale sociale enveloppées sous les plus poétiques fictions. […] Et, parce qu’ils le verront bien, ou plutôt, et avant de le voir, c’est parce qu’ils s’en doutent, c’est pour cela que tous ensemble, les Marmontel et les Morellet, les Grimm et les Diderot, d’Alembert, la société du baron d’Holbach et celle de Mme d’Épinay, Voltaire lui-même, à dater de la Lettre sur les spectacles, 1758, — qui est la déclaration de guerre du « citoyen de Genève », — ils vont former contre lui la plus compacte et la plus acharnée des coalitions. […] Bengesco, Bibliographie, I, 373 et suiv.]. — De l’emploi des témoignages oraux dans le Charles XII ; — et qu’ils font une partie de la valeur du livre. — Les commencements de l’histoire philosophique dans le Charles XII [Cf. l’Essai sur les guerres civiles et les notes de La Henriade] ; — et, à ce propos, du mélange curieux d’admiration et d’indignation que Voltaire éprouve pour son héros. — Zaïre, 1732. — La publication des Lettres philosophiques, 1734. — Portée du livre et combien elle dépasse celle des Lettres persanes ; — si surtout on a soin de n’en pas séparer les Remarques sur les Pensées de Pascal ; — qui en sont contemporaines. — Le contenu des Lettres. — Religion et tolérance [Lettres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7]. — Gouvernement, politique et commerce [8, 9, 10]. — Science et philosophie [11, 12, 13, 14, 15, 16, 17]. — Littérature anglaise et condition des gens de lettres [18, 19, 20, 21, 22, 23, 24]. — De quelques idées communes à Voltaire et à Montesquieu : — sur la grandeur de l’institution sociale ; — sur les dangers de la religion, — Tantum, religio potuit suadere malorum ! […] Les Époques de la pensée de Buffon. — Du goût de Buffon pour les hypothèses ; — et comment ce goût, en se combinant avec les exigences de l’observation de la nature, — et les acquisitions successives de l’étude, — semble avoir mis quelque confusion dans les idées de Buffon. — De 1748 à 1759 il fait la guerre aux « classifications » ; — qu’il sent bien qui sont artificielles ; — sans fondement dans la nature ; — comme n’étant alors que purement mnémotechniques ; — et qu’il juge de plus dangereuses, — comme risquant de ravir à l’homme la royauté de la terre [Cf. t.
Il est le rude héros du récit, le Saint Michel de cette guerre contre le mal, qu’est la vie, tandis que Raoul, gâté par son grand-père et par sa mère, une Française, trahit son pays et ternit son nom. […] C’est une guerre entre caractères, un heurt entre individualités. […] Mahaffy pour abaisser l’histoire au niveau du pamphlet politique courant que met en ligne la guerre des partis contemporains. […] « Il est certain, dis-je, que j’avais déjà fait quelques pas, que seule l’explosion de la guerre de Sécessions, ce qu’elle me montra, comme à la lueur des éclairs, que les profondeurs émotionnelles qu’elle sonda et agita (naturellement pas dans mon cœur seul, je l’entends bien, mais dans des millions d’autres, comme je le vis clairement), l’éclat aveuglant, la provocation des tableaux de cette guerre, de ses scènes, furent les raisons finales d’existence d’une poésie autochthone et passionnée. […] La lassitude et la guerre sont les résultats d’une société artificielle fondée sur le capital, et plus cette société devient riche, plus elle s’enfonce en réalité dans la banqueroute, car elle n’a ni assez de récompenses pour les bons, ni assez de châtiments pour les méchants.
Songez, Milords, à vos propres serviteurs, à ceux qui vous plaisent le mieux, aux nourrices qui vous ont allaités, aux écuyers qui ont porté vos armes à la guerre ; ces serviteurs de vos prospérités vous sont moins chers qu’à moi les serviteurs de mes infortunes. […] Si elle est jugée par sa vie, c’est une Sémiramis de l’Écosse, immolant Darnley non pour l’empire, mais pour l’amour, se jetant après le crime, aux yeux de toute l’Europe, dans les bras de l’assassin de son époux et donnant pour toute moralité à son peuple, précipité par elle dans les guerres civiles, le scandale du couronnement de l’assassinat !
L’autre cause est le débordement des tempéraments, que favorisent en France les guerres civiles et religieuses. […] Le Parlement, en France, lui prêta son appui : le procès de Théophile est un épisode de la guerre entreprise par les jésuites et les magistrats contre l’irreligion ; on voulait, par le supplice d’un poète, d’un homme de peu, épouvanter les grands dont il était le commensal et le conseiller.
Il en eut de si étranges dans la nuit du 10 novembre 1619, qu’au dire du même Baillet, si Descartes n’avait déclaré qu’il ne buvait pas de vin, on eût pu croire qu’avant de se coucher il en avait fait excès, « d’autant plus, ajoute naïvement le biographe, que le soir était la veille de Saint-Martin20. » Après quelques années passées soit dans des voyages, où il étudiait les mœurs, et par la vue de leur diversité et de leurs contradictions, se fortifiait dans son dessein de chercher la vérité en lui-même, soit à la guerre, où il s’appliquait tout à la fois à étudier les passions que développe la vie des camps, et les lois mécaniques qui font mouvoir les machines de guerre ; après quelque séjour à Paris, où il cacha si bien sa retraite que ses amis même ne l’y découvrirent qu’au bout de deux ans, il se fixa en Hollande, comme le pays qui entreprenait le moins sur sa liberté, et dont le climat, selon ses expressions, lui envoyait le moins de vapeurs.
Mais il y a eu la campagne d’Égypte, la campagne de Russie, les guerres d’Allemagne, et il y a eu la campagne de France. […] Il n’y a pas plus de philosophie contre la raison qu‘il n’y a de bataille contre la guerre, d’art contre la beauté, de foi contre Dieu.
À beaucoup d’égard, nous préférons la piété amusante et spirituelle de Pierre Camus, l’ami de François de Sales, à la tenue raide et guindée qui est devenue plus tard la règle du clergé français et a fait de lui une sorte d’armée noire à part du monde et en guerre avec lui. […] ce beau parc mystique d’Issy, je crois que la guerre et la Commune l’ont ravagé.
. — Ses guerres et ses campagnes. — Sa conquête de l’Inde. […] De bonne heure, le dieu part pour ses grandes guerres ; il subjugue, en courant, la Médie, la Phrygie, l’Égypte, l’Arabie.
La civilisation vous pousse à cette guerre par toutes les fanfares de l’émulation et de l’exemple ; elle ne décerne ses honneurs et ses récompenses qu’à ceux qui en reviennent victorieux. […] Olympe est son nom de guerre et d’alcove.
Histoire vécue plutôt que roman, c’est comme le journal de la guerre de 1870, tenu minutieusement à jour, racontant par le détail tous les événements, expliquant le retentissement et le contrecoup qu’ils eurent, sur l’heure même, dans l’intelligence, dans l’âme et dans le cœur de ceux qui en ont été les acteurs et les victimes, et unissant à une dramatique précision une chaleur et une émotion communicatives. […] Quel sujet plus poignant, en effet, plus apte à faire vibrer des âmes patriotes, et surtout des âmes de soldats, que cette guerre désastreuse, héroïque et farouche ?
Mardi 2 mai L’ingénieur Freycinet, l’homme de guerre de la Défense nationale, vient dîner, pour la première fois, à notre dîner de Brébant. Par une de ces ironies que font quelquefois les hasards de la conversation, le monteur de la campagne de 1870 tombe au milieu de paroles, qui, tout le temps du dîner, font l’éloge d’Annibal, célèbrent la puissance d’organisation qui permit aux Carthaginois de se maintenir vingt ans en Italie, chantent les talents militaires de cet homme unique, que Napoléon plaçait le premier parmi les hommes de guerre du passé.
Le premier qui donna l’exemple de cette sorte de guerre, est un ancien poëte Grec appellé Hipponax, qui vivoit 540 ans avant l’ère chrétienne. […] On imprima, l’an 1649, durant la guerre de Paris, une pièce ridicule intitulée : La Passion de notre-seigneur en vers burlesques.
La guerre, l’horrible guerre est le privilège de l’espèce humaine : la sentence du meurtre est la seule que l’on respecte, et ce qu’on appelle dans les palais et dans les cathédrales la justice de Dieu n’est que la loi de la force. — Dans l’intérieur de l’état, c’est la même chose ; la loi du besoin y règne seule ; c’est l’intérêt de la réciprocité qui fonde l’apparence de ce qu’on nomme la justice.
La paix qui suivit les grandes guerres de l’Empire fit connaître l’Europe à la France. […] Nous sentîmes avec Milton le bouillonnement tumultueux des guerres civiles et la sainte austérité de la parole biblique.
[NdA] Je serai plus clair, en réimprimant ici cet article, que je n’avais cru devoir l’être d’abord dans le Moniteur : il s’agissait d’un poème sur la guerre d’Orient, par M.
Dupanloup, homme d’éloquence et de zèle, mais d’un zèle qui n’est pas toujours sûr, il lui sembla tomber dans un monde tout nouveau : au sortir d’une nourriture chrétienne classique, sévère et sobre, il était mis à un régime bien différent ; il avait affaire pour la première fois à ce catholicisme parisien et mondain, d’une espèce assez singulière, que nous avons vu, dans ses diverses variétés, naître, croître chaque jour et embellir ; catholicisme agité et agitant, superficiel et matériel, fiévreux, ardent à profiter de tous les bruits, de toutes les vogues et de toutes les modes du siècle, de tous les trains de plaisir ou de guerre qui passent, qui vous met à tout propos le feu sous le ventre et vous allume des charbons dans la tête : il en est sorti la belle jeunesse qu’on sait et qu’on voit à l’œuvre.
J’aime ces extraits qui font voyager les pensées d’un auteur là où elles n’iraient jamais autrement, et qui sèment jusque dans les camps opposés le respect, parfois même un peu d’affection pour ceux que l’on combat ; cela civilise les guerres : « Il y a peu d’années, disait le Père Lacordaire, s’adressant à son jeune ami qu’il désigne sous le nom symbolique d’Emmanuel, les Martyrs de M. de Chateaubriand me tombèrent sous la main ; je ne les avais pas lus depuis ma première jeunesse.
Il est curieux de voir comme à chaque trêve, à chaque intervalle de paix, après la paix d’Amiens, puis en 1807, puis en 1810, cette imagination grandiose et civilisatrice se reprend avec ardeur et précision à ses plans conçus ou ébauchés, comme elle s’y applique en toute hâte et se remet à pousser tous les grands travaux, les projets d’embellissement, toutes les branches de services pacifiques, que la guerre vient toujours trop tôt ralentir et interrompre.
La Harpe, qui avait grand cœur dans un petit corps, et qui soutenait si rude guerre contre Dorat et les petits poëtes de son temps (cela nous fait maintenant l’effet de l’histoire des pygmées, tant nous sommes devenus des géants), La Harpe, dis-je, n’avait point cette modération de laquelle la vivacité même du critique ne devrait jamais se séparer.
C’eût été d’abord de vivre à part, loin des coteries et des salons patentés, dans le silence du cabinet ou des champs ; de travailler là, peu soucieux des succès du jour, pour soi, pour quelques amis de cœur et pour une postérité indéfinie ; c’eût été d’ignorer les tracasseries et les petites guerres jalouses qui fourmillaient aux pieds de trois ou quatre grands hommes, d’admirer sincèrement, et à leur prix, Montesquieu, Buffon, Jean-Jacques et Voltaire, sans épouser leurs arrière-pensées ni les antipathies de leurs sectateurs ; et puis, d’accepter le bien, de quelque part qu’il vînt, de garder ses amis, dans quelques rangs qu’ils fussent, et s’appelassent-ils Clément, Marmontel ou Palissot.
C’était donc pour que l’humanité eût un jour le loisir de s’observer et de s’analyser de la sorte qu’elle s’est tant remuée autrefois ; c’est à cette fin que la nature aura été domptée et civilisée, que l’esclavage et la guerre auront été réprimés sous toutes les formes, et que l’émancipation du plus grand nombre se sera poursuivie par degrés jusqu’à ce jour, quoique trop imparfaitement encore ; enfin ce sera là le prix, le terme glorieux, le caput mortuum de la perfectibilité humaine !
Et là encore, en présence de tous ces gens d’esprit qui sortaient à chaque instant de terre, dont quelques-uns sortaient même de l’Université, non sans y avoir essuyé auparavant vos hauteurs et vos refus, et qui, armés désormais en guerre, ne vous laissaient paix ni trêve, ne vous épargnaient pas chaque matin les vérités piquantes et parfois les conseils sensés, vous aviez votre grand mot pour toute réponse : « Nous sommes forts ; nous avons pour nous les gros bataillons du suffrage universel ; ces plumes, plus ou moins fines et légères, s’y brisent, et ne les effleurent même pas ; quelques piqûres, quelques escarmouches tout au plus, qu’est-ce que cela nous fait ?
On confondait ensemble les héros et les dieux, parce qu’on en attendait les mêmes secours ; et les hauts faits de la guerre s’offraient avec des traits gigantesques à l’esprit épouvanté.
Une révolution suspend toute autre puissance que celle de la force ; l’ordre social établit l’ascendant de l’estime, de la vertu : les révolutions mettent tous les hommes aux prises avec leurs moyens physiques ; la sorte d’influence morale qu’elles admettent, c’est le fanatisme de certaines idées qui n’étant susceptible d’aucune modification, ni d’aucune borne, sont des armes de guerre, et non des calculs de l’esprit.
Entraîné par son préjugé aristocratique, ce gentilhomme poète trouve plus de beauté, de grandeur dans les termes de guerre, et dans tous ceux qui désignent les occupations de la vie noble.
Elle est source de crimes, fanatisme, guerres, supplices, etc. : c’est acheter trop cher un fondement de la morale, qui ne fonde rien du tout.
La cité qu’il rêve serait la république des grâces et des jeux ; le courage même y serait un fruit de l’amour ; les femmes y inspireraient l’héroïsme dans la guerre, et elles y conseilleraient les arts de la paix.
Que la sévérité n’est, en aucune façon, le dénigrement ; et que, s’il convient de faire bonne guerre aux défauts, il n’est que juste de reconnaître et de signaler les qualités.
car ils ont au moins, pour se consoler pendant le reste de la route, le souvenir du bonheur passé ; ils peuvent se rappeler dans une amitié durable un amour évanoui ; ils assistent muets aux funérailles de leur enthousiasme, et en parlent sans amertume comme d’un fils emporté par la guerre.
La grande importance que prit le judaïsme dans la haute Galilée après la guerre des Romains permet de croire que plusieurs de ces édifices ne remontent qu’au IIIe siècle, époque où Tibériade devint une sorte de capitale du judaïsme.
Les premiers chrétiens sont des visionnaires, vivant dans un cercle d’idées que nous qualifierions de rêveries ; mais en même temps ce sont les héros de la guerre sociale qui a abouti à l’affranchissement de la conscience et à l’établissement d’une religion d’où le culte pur, annoncé par le fondateur, finira à la longue par sortir.
Nous touchons à la fin de cette guerre élevée entre la politesse sociale où la société polie, et le dévergondage de la société corrompue, et les affectations de la société précieuse.
. — « Elle frappait comme une femme Cissienne à la guerre ; ses deux mains jointes sur la hache allaient, retombaient, de près, de loin.
On peut faire, même à un roi, une guerre généreuse.
De temps en temps passent sur cette surface, comme les rafales sur l’eau, des catastrophes, une guerre, une peste, une favorite, une famine.
L’université de Salamanque & la Sorbonne étoient en guerre pour elle.
Pour nous, le panthéisme ne consiste essentiellement ni dans la doctrine de l’unité de substance ni dans la négation de la création ex nihilo ; ce n’est pas sur ces deux points que nous lui ferons la guerre.
Il est dans un état de guerre perpétuelle.
« L’insouciance des Français (dans le service de guerre) témoigne de leur légèreté si connue.
Il me semble que la méthode de réfutation qu’emploie mon jeune ami n’est qu’une machine de guerre.
Viennent les guerres de religion ; vient Henri IV avec son édit de paix et de tolérance. […] Ce soldat des guerres de religion est sans fanatisme, à tel point qu’on ne sait guère si ce capitaine calviniste était réellement calviniste. […] Serait-ce donc un tiède, ou un libertin, qui ferait la guerre religieuse par ambition ou par politique ? […] Alberoni a fait la guerre en Italie parce que l’Italie a toujours été sa pensée favorite, sa préoccupation de toutes les heures. […] soupire-t-il à chaque coup que les guerres et les traités portent à sa terre natale.
De guerre lasse, enfin, il s’est mis à l’étude : il sait les langues, il sort même d’Europe, il explore l’Inde et voyage de temps en temps en Chine… par les livres, s’entend ; on le croit revenu de sa chimère ; on le prend en estime, on est près de le féliciter… Gardez-vous en bien ! […] XXXVII Lamartine, dans son article de La Presse du 24 août (1840) sur la guerre et contre Thiers, ne cesse de rappeler en termes magnifiques et abondants ses précédents pronostics, tous vérifiés à ce qu’il prétend. […] CXIX Napoléon, dans sa dernière maladie à Sainte-Hélène, rêvait, comme dans un délire martial, de rencontrer là haut, dans un Olympe pareil au ciel d’Ossian ou aux Champs Élysées de Virgile, tous ses anciens compagnons d’armes et ses lieutenants, Kléber, Desaix, Lannes, etc., de causer guerre avec Condé, Turenne, Annibal, ses égaux dans le passé : — « À moins, disait-il en souriant, qu’on ne s’effraie aussi là haut de voir tant de militaires rassemblés. » — Murger, malade et à la veille de sa mort dans la maison de santé, rêvait de faire là-haut, avec de gentils et malins esprits, un Figaro comme il n’y en avait jamais eu : — « AÀ moins, ajoutait-il en souriant mélancoliquement, que le bon Dieu ne le fasse saisir. » C’est le même sentiment : pour un philosophe, tous les hommes sont des hommes. […] CXXXI On peut unir certaines qualités estimables ou même éminentes d’esprit ou d’action, la dialectique, l’art de la guerre, le technique dans les divers arts, etc., avec une absence complète de tact et de sentiment des relations humaines.
Il disait de tout écrit, de quelque main qu’il vînt : « Cela n’est pas méprisable. » C’est ainsi qu’il parvint à tenir suspendu, pendant de longues années, le ridicule qui, au premier cri de guerre de Boileau, fondit sur lui, dissipant cette gloire poétique formée de complaisance, de crédit, d’attentes prolongées, d’un certain art de se faire désirer et de forcer les gens, par des louanges données à leurs vers inédits, à soutenir ses vers imprimés. […] Celui qui leur déclara la guerre était le fils d’un greffier, sans autre appui que ses vingt-quatre ans, et cette haine que lui avait inspirée, dès quinze ans, tout sot livre. […] C’est à cette rime-là qu’il a déclaré la guerre : Quand son esprit, poussé d’un courroux légitime, Vint devant la raison plaider contre la rime125 . […] Continuer la guerre contre des vaincus eût été peu généreux.
Cette guerre-là, madame de Girardin ne la fit jamais. […] Elles adorent les perles noires, qui sont fort laides ; les diamants bruts, et, depuis la guerre de Chine, les bâtons de jade, qui n’ont jamais orné personne. […] C’est là, si je ne me trompe, un souvenir de nos discordes civiles et de nos guerres religieuses qui vaut bien celui que voulait raviver 1 archevêque de Toulouse. […] Voyez un peu comme la guerre de Chine nous a déjà gâtés ! […] toi qui te vantes de faire la guerre pour une idée, ne saurais-tu donc rester en paix au même prix ?
L’on n’a de droits que sur celui qui s’est engagé à vous de son plein gré et le captif de guerre a toujours droit à l’évasion. […] C’est dans les drames que l’on part en guerre contre les grands criminels et qu’on les écrase sous les mépris de la foule. […] Trois enfants d’un seul père en un jour fauchés par la guerre. […] Guerre aux précieux, guerre aux subtils, guerre aux pédants, guerre à toutes les affectations dans l’ordre des choses de l’esprit. […] Chez Molière, c’est la petite guerre.
Quelque temps avant la fin de la guerre, il fut atteint pour la seconde fois. […] L’auteur de Guerre et Paix, au surplus, ne peut manquer d’avoir pris au sérieux son métier de soldat. […] Il y avait là de quoi provoquer la guerre entre les deux traducteurs : M. […] À chaque page de la Paix du Monde nous retrouvons des souvenirs d’œuvres antérieures, de la Guerre et la Paix, des Rois de M. […] Un officier, Van Harden, rentrant chez lui après des manœuvres, apprend à sa jeune femme qu’on fait courir des bruits de guerre.
Le docteur Michaut me disait, que peu de temps après notre Exposition, dans une causerie à Francfort avec un Allemand, celui-ci vantant cette exposition, s’étonnait, comme nous nous étions vitement relevés, depuis la dernière guerre, ajoutant toutefois qu’avant la guerre, il avait cru à notre irrémédiable décadence, par le développement des cafés-concerts et les inepties qu’on y débitait, et que malheureusement pour nous, il avait remarqué une progression énorme de ces cafés-concerts. […] Vraiment, est-ce que nous serions dénationalisés, conquis moralement par une conquête pire, que la guerre, en ce temps où il n’y a plus de place en France, que pour la littérature moscovite, scandinave, italienne, et peut-être bientôt portugaise, en ce temps où il semble aussi n’y avoir plus de place en France que pour le mobilier anglo-saxon ou hollandais.
Chaque race existe à l’aise ; point de propriété, point de loi, point de froissements, point de guerres. […] Elles se gênent et se froissent ; de là les chocs d’empires, la guerre. […] À côté de l’homme de guerre et de l’homme d’état, il restait à crayonner le théologien, le pédant, le mauvais poëte, le visionnaire, le bouffon, le père, le mari, l’homme-Protée, en un mot le Cromwell double, homo et uir.
Le parti de la guerre l’acclame comme son chef. […] Tandis que son pays se prépare à la guerre et que lord Irondale, nommé général en chef de l’armée des Indes, va prendre son commandement, le Centaure est tout à son extase et tout à son amour. […] Les âmes des jeunes gens, bouleversées par les événements grandioses de la Révolution, du premier Empire et des guerres de 1814-1815, étaient dans l’attente d’un mouvement littéraire nouveau.
Ainsi spectateurs et lecteurs, admis tous à l’Exposition, s’élèveront jusqu’à la pacifique et civilisatrice pensée qui en a conçu le plan, qui y préside et invite tous les peuples à remplacer les jeux meurtriers de la guerre par la bienfaisante rivalité de l’industrie et des arts. […] L’art, la famille, la guerre, l’industrie, la richesse et la misère, le bonheur et le malheur : tout appartient au roman. […] Selon lui, le glaive brisera le glaive et l’amour sera plus fort que la guerre. […] Voici ses propres paroles : « Selon nous, il est ici-bas trois grands et trois magnifiques métiers, auxquels sont dus les honneurs de la muse : l’agriculture, la guerre, la navigation. […] Ce n’était pas en vain que la guerre et l’exil avaient mêlé les nations.
Mais comment, hors de la guerre, sont-ils devenus des symboles de l’idée de patrie ? […] Sans doute, on n’a pas encore vu de guerres littéraires comme il y a eu — mettons autrefois — des guerres religieuses ; mais c’est parce que la littérature n’est encore jamais descendue brusquement jusque dans le peuple ; quand elle parvient là, elle a perdu sa force explosive : il y a loin de la première d’Hernani au jour où l’on vend Victor Hugo en livraisons illustrées. […] La guerre est entre les dieux, mais non entre les religions ; il n’y a qu’une religion, elle se rajeunit. […] Au lieu de la guerre, je propose la paix ; je laisse la vie à celui qui me la laisse, — et à celui qui m’a retiré de l’abîme et qui en m’en retirant y est tombé lui-même, je jette à mon tour la corde du salut. […] La Destinée des Langues93 On a publié naguère dans une revue de vulgarisation94 un article orné de ce titre brillant : « La Guerre des langues ».
Leurs écrits, en pénétrant en France, trouvaient des esprits disposés au mécontentement, aigris par les malheurs de la guerre, et accroissaient le mépris de l’autorité des lois. […] Il était libre à chacun de trouver grande et poétique la guerre de Troie, mais admirer les Croisades eût été une chose inouïe. […] Un écrivain, renfermé dans son cabinet, ignorant les hommes et les affaires, loin de toute réalité, s’enflamme par ses propres discours ; les révolutions, les guerres, l’effusion des flots de sang, la destruction des peuples, ne lui paraissent plus qu’un grand spectacle, l’ornement du triomphe de ses opinions. […] L’armée et ses chefs ont-ils le même esprit et la même discipline, après un long repos, qu’après de sanglantes guerres ? […] Alors commença une lutte où intervint la violence, où la justice disparut devant la force, où se mêlèrent les passions, où bouillonnèrent les vices ; le lien social se brisa, et le droit de la guerre sembla régner entre les citoyens d’une même patrie.
Cinq campagnes suffirent à César pour réduire la Gaule en provinces romaines et sans même que Rome eût à s’en occuper, le général agissant de lui-même. « De toutes les guerres que Rome entreprit, — c’est l’impartial Tacite qui le note — aucune ne fut plus courte que celle qu’elle fit contre les Gaulois. » Sauvé de la conquête germaine par César, le Celte, maître de la Gaule, tombe aussitôt sous la domination romaine. […] Il y a une phrase qui reparaît dans les Commentaires de César avec l’insistance d’un leitmotiv, celle-ci : « Les Gaulois changent aisément de volonté ; ils sont légers et mobiles ; ils aiment les révolutions. » Bien avant César, le vieux Caton avait enregistré ces deux traits essentiels : « Les Gaulois pour la plupart poursuivent deux choses avec ardeur : la guerre et le beau langage. » Ces deux notations contemporaines, à défaut de plus amples renseignements, suffiraient à fixer la psychologie de nos aïeux. […] Grâce lui, la politique romaine fut dominée par cette maxime, et les guerres entreprises de ce côté ne furent que des guerres de protection. […] Nous ne serions pas tels, si nous avions une solide base, un capital d’énergie initiale venant des profondeurs de la race, un fonds de réserve, quelque chose comme un « trésor de guerre » moral auquel nous pourrions puiser aux heures d’indigence et de lassitude. […] Telle fut, soit dit en passant, la raison profonde de la guerre sud-africaine, dont les incidents que l’on sait ne furent que l’occasion.
L’été suivant il partit pour Venise avec sa femme et en revint quinze jours après, à la nouvelle de la déclaration de guerre. Il passe tristement le temps de la guerre à Saint-Maurice, auprès d’une femme neurasthénique et d’une vieille mère malade. […] Il était peintre comme il eût été homme d’épée ; il faisait des tableaux comme il eût fait la guerre, avec autant de sang-froid que d’ardeur, en combinant bien, en se décidant vite, s’en rapportant pour le reste à la sûreté de son coup d’œil sur le terrain. […] Bouvier ont agi prudemment en ne retenant dans leurs extraits aucune des pages où il exprime ses sentiments sur la guerre de 1870. […] « J’espère sincèrement, écrit-il après la guerre franco-allemande, que de cette guerre sortira un nouvel équilibre, meilleur que le précédent, une nouvelle Europe où l’élément germanique aura la suprématie. » Mais n’oublions toujours pas que les parents d’Amiel avaient vécu sous la botte napoléonienne, et liquidons cette cordonnerie.
C’est en vain qu’il s’entraîne à rêver le courage militaire en ruminant la guerre des Boërs. […] Dans les derniers mois qui précédèrent la guerre, j’avais noué quelques relations par lettre avec Proust, qui se montra pour moi du premier coup de la plus exquise gentillesse. La guerre survint avant que j’aie pu le voir ; car dès ce moment, il menait une vie très retirée et ne recevait plus guère que ses anciens amis. […] Au fond de l’Allemagne, où les hasards de la guerre m’avaient relégué, je relisais Racine et Molière et une parenté m’apparaissait entre leur propos, tout au moins, mais même quelquefois entre leurs procédés, et ceux de Proust. […] Enfin la guerre passa.
» X Celle-ci n’est qu’une apostrophe involontaire et patriotique d’un homme de bien et de plaisir, qui voit son pays se lancer dans de nouvelles guerres civiles. […] Ne vois-tu pas Pallas s’armer déjà de son casque, de son bouclier, de ses chars de guerre, de sa fureur dans les combats ?
Les scènes variées de guerre et de chasse qu’ils représentent dénoncent une vie nationale active et brillante, où le roi joue le rôle d’une divinité terrestre, assise sur son char, commandant le respect et l’obéissance. […] LXIV Oublions le passé, et regardons maintenant autour de nous, alors que les siècles, la guerre, les religions barbares, les peuples stupides, le foulent aux pieds depuis plus de deux mille ans.
Pascal le père en écrivit de vifs reproches à ce jésuite, et c’est dans cette lettre qu’il lui dit, en père du futur auteur des Provinciales : « Vous vous êtes exposé à ce qu’un jeune homme provoqué sans sujet se portât à repousser vos invectives en termes capables de vous causer un éternel repentir 48. » Pour les Pascal, comme pour les Arnauld, la guerre avec les jésuites était une affaire de famille. […] Toute cette guerre de citations, toute cette théologie, si claire à l’époque de la condamnation d’Arnauld, parce qu’on s’y intéressait, si obscure aujourd’hui, parce qu’on y est indifférent ; ces triomphes remportés sur l’odieux de quelques propositions particulières dont on rend responsable tout un corps ; quoi de plus étranger à nos idées, et qui puisse nous moins toucher ?
On l’y verrait se développer lentement et soutenir une guerre presque permanente contre l’empire, lequel, arrivé à ce moment au plus haut degré de la perfection administrative et gouverné par des philosophes, combat dans la secte naissante une société secrète et théocratique, qui le nie obstinément et le mine sans cesse. […] Le dernier travail de rédaction, au moins du texte qui porte, le nom de Matthieu, paraît avoir été fait dans l’un des pays situés au nord-est de la Palestine, tels que la Gaulonitide, le Hauran, la Batanée, où beaucoup de chrétiens se réfugièrent à l’époque de la guerre des Romains, où l’on trouvait encore au IIe siècle des parents de Jésus 27, et où la première direction galiléenne se conserva plus longtemps qu’ailleurs.
Alors Gambetta a développé éloquemment, très éloquemment l’idée que Skobeleff a de jeter sur l’Allemagne toutes les peuplades guerrières de l’Asie, de l’écraser, cette Allemagne, sous le nombre et le galop de ces hordes errantes, toujours prêtes à faire la guerre pour le pillage. […] Aujourd’hui la conversation est sur la guerre, sur la baisse de la gloire militaire dans les esprits, sur la perte de 25 p. 100, qu’ont fait subir à cette vanité des temps passés, la blague des Militairiana, les romans des Erckmann-Chatrian, l’affaiblissement de l’idée de la Patrie.
Il avait les goûts élégants et nobles dans une misérable fortune ; il adorait mon père comme un modèle du gentilhomme loyal et cultivé, qui l’entretenait de cour, de guerre et de chasse ; il aimait M. de Vaudran, qui lui avait ouvert sa bibliothèque ; il commençait à m’aimer, tout enfant que j’étais moi-même, de cette amitié qui devint mutuelle quand les années finirent par niveler les âges alors si divers ; amitié restée après sa perte au fond de mon cœur comme une lie de regrets qu’on ne remue jamais en vain. […] Les révolutions de 1814 et de 1815, auxquelles j’assistai, la guerre, la diplomatie, la politique, auxquelles je me consacrai, m’apparurent comme les passions de l’adolescence m’étaient apparues, par leur côté littéraire.
La guerre éternelle entre tout ce qui respire, pour se disputer un atome d’espace, un instant de vie ! […] et bientôt (car tel est le progrès de barbarie dont les pourvoyeurs de sang nous menacent depuis quelques mois) le cheval, son compagnon de guerre, qui piaffe à sa voix, qui pleure sur son corps, qui combat pour lui, qui meurt pour son salut ou pour sa gloire !
L’objet de l’auteur est d’inspirer la vertu, en déclarant la guerre aux vices de la société. […] Un grand Roi, célébre par plusieurs victoires, a chanté l’art de la guerre, art qu’il n’a pas étudié en vain.
On peut le rappeller ici ce mot d’un Avocat, homme d’esprit, à son adversaire, qui, dans une affaire où il ne s’agissoit que d’un mur mitoyen, parloit de la guerre de Troye & du fleuve Scamandre. […] Las de ne gagner à la guerre que des lauriers stériles, il prend congé brusquement du Dieu Mars, fait connoissance avec le Dieu de l’hymen & délibere ensuite sur le parti qu’il doit prendre dans le monde.
Parmi les animaux chez lesquels les sexes sont distincts, il y a le plus souvent guerre entre les mâles pour la possession des femelles. […] C’est ainsi que de la guerre naturelle, de la famine et de la mort résulte directement l’effet le plus admirable que nous puissions concevoir : la formation lente des êtres supérieurs.
Une telle tricherie dont on se vante comme d’un coup de bonne guerre montrerait, si on l’ignorait, ce que l’esprit de parti peut faire de la probité.
La Convention nationale avait invité tous les citoyens à recueillir eux-mêmes dans leurs caves le nitre ou salpêtre nécessaire pour la fabrication de la poudre de guerre.
Cela bien entendu, elle veut le vrai dans l’éducation dès le bas âge : « Point de contes aux enfants, point en faire accroire ; leur donner les choses pour ce qu’elles sont. » — « Ne leur faire jamais d’histoires dont il faille les désabuser quand elles ont de la raison, mais leur donner le vrai comme vrai, le faux comme faux. » — « Il faut parler à une fille de sept ans aussi raisonnablement qu’à une de vingt ans. » — « Il faut entrer dans les divertissements des enfants, mais il ne faut jamais s’accommoder à eux par un langage enfantin, ni par des manières puériles ; on doit, au contraire, les élever à soi en leur parlant toujours raisonnablement ; en un mot, on ne peut être ni trop ni trop tôt raisonnable. » — « Il n’y a que les moyens raisonnables qui réussissent. » — Elle le redit en cent façons : « Il ne leur faut donner que ce qui leur sera toujours bon, religion, raison, vérité. » Dans un siècle où sa jeunesse pauvre et souriante avait vu se jouer tant de folies, tant de passions et d’aventures, suivies d’éclatants désastres et de repentirs ; où les romans des Scudéry avaient occupé tous les loisirs et raffiné les sentiments, où les héros chevaleresques de Corneille avaient monté bien des têtes ; où les plus ravissantes beautés avaient fait leur idéal des guerres civiles, et où les plus sages rêvaient un parfait amour ; dans cet âge des Longueville, des La Vallière et des La Fayette (celle-ci, la plus raisonnable de toutes, créant sa Princesse de Clèves), Mme de Maintenon avait constamment résisté à ces embellissements de la vérité et à ces enchantements de la vie ; elle avait gardé son cœur net, sa raison saine, ou elle l’avait aussitôt purgée des influences passagères : il ne s’était point logé dans cette tête excellente un coin de roman. « Il faut leur apprendre à aimer raisonnablement, disait-elle de ses filles adoptives, comme on leur apprend autre chose. » Et de plus, cette ancienne amie de Ninon savait le mal et la corruption facile de la nature ; elle avait vu de bien près, dans un temps, ce qu’elle n’avait point partagé ; ou si elle avait été effleurée un moment, peu nous importe, elle n’en était restée que mieux avertie et plus sévère.
Quelle est cette école de l’art pour l’art à laquelle il fait tout d’un coup une si rude guerre ?
Il raccommode et réconcilie, après des pourparlers sans nombre, les membres du présidial et ceux de l’élection qui étaient en guerre ouverte et qui, par suite de couplets injurieux, étaient près d’en venir aux derniers éclats ; ayant rendu une sentence arbitrale qui est acceptée et signée des deux partis, il réunit le jour même à un dîner à l’évêché, et fait boire à la santé les uns des autres, ces guelfes et ces gibelins de la ville de Meaux.
Mme Récamier, le voyant, depuis sa rentrée aux affaires et son triomphe de la guerre d’Espagne, plus ardent, plus exalté et enivré que jamais, moins maniable probablement dans l’intimité, prit le parti d’aller à Rome, sur la fin de 1823 : dans son système d’amitié constante, mais d’amitié pure et non orageuse, elle jugea prudent, à cette heure critique, de s’éloigner pendant un certain temps, et de lui laisser jeter, avec ses fumées de victoire, ses derniers feux, — Mme Cornuel aurait dit, sa dernière gourme de jeunesse62.
Si lui, le plus sensé et le plus pratique des esprits, le roi administrateur par excellence, il est sobre, dans ses Histoires, de longs raisonnements et de grandes considérations, même de guerre, c’est qu’il savait à combien peu tiennent souvent les plus grandes choses.
Perrault, pour justifier son sentiment, écrivit alors son Parallèle des Anciens et des Modernes, en quatre volumes, et la guerre fut ouvertement déclarée.
Quand je dis qu’il s’y opposait à demi-voix, je n’ai dans l’idée que ses paroles à l’intérieur de l’Académie ; car, par sa plume et dans le Journal des Savants, il ne cessa de faire ouvertement la guerre à cette publicité croissante qui a quelques inconvénients sans doute, mais qui est dans la loi du siècle, et qu’on peut vouloir régler, sans plus espérer de l’empêcher.
Il paraît y être entré avec tout le feu et l’enthousiasme de la jeunesse et il s’est plu à remarquer dans son tout dernier ouvrage, non sans un retour évident sur lui-même, « qu’il n’est pas de meilleurs soldats que ceux qui sont transportés de la culture des lettres sur les champs de bataille, et qu’aucun homme d’étude n’est devenu homme de guerre sans être un brave et un vaillant2. » Pendant quatre années (1571-1575), Cervantes fit un rude apprentissage de la vie militaire ; il eut sa part glorieuse dans la bataille navale de Lépante (7 octobre 1571) ; la galère sur laquelle il servait, Marquesa, fut engagée au plus épais de la mêlée ; chargée d’attaquer la Capitane d’Alexandrie, elle y tua des centaines de Turcs et prit l’étendard royal d’Égypte.
Ce qui les forme, ce qui les achève, ce sont des sentiments forts et de nobles impressions qui se répandent dans tous les esprits et passent insensiblement de l’un à l’autre… Durant les bons temps de Rome, l’enfance même était exercée par les travaux ; on n’y entendait parler d’autre chose que de la grandeur du nom romain… Quand on a commencé à prendre ce train, les grands hommes se font les uns les autres ; et si Rome en a porté plus qu’aucune autre ville qui eût été avant elle, ce n’a point été par hasard ; mais c’est que l’État romain constitué de la manière que nous avons vue était, pour ainsi parler, du tempérament qui devait être le plus fécond en héros. » La guerre d’Annibal est très-bien touchée par Bossuet ; et quand il a bien saisi et rendu le génie de la nation, la conduite principale qu’elle tint les jours de crise, et le caractère de sa politique, il ne suit pas l’historique jusqu’au bout, comme l’a fait et l’a dû faire Montesquieu.
Beugnot, celui pour lequel il était le plus fait par la nature de son esprit et par ses goûts, c’est la fin des belles années de Louis XVI, au lendemain de la guerre d’Amérique, l’heure de la popularité suprême et du dernier éclat des parlements.
Il s’agissait, à la veille d’une guerre continentale, de se ménager la neutralité de l’Angleterre.
Après Moscow et la retraite de Russie, disait le spirituel M. de Stendhal, Iphigénie en Aulide devait sembler une bien moins bonne tragédie et un peu tiède ; il voulait dire qu’après les grandes scènes et les émotions terribles de nos révolutions et de nos guerres, il y avait urgence d’introduire sur le théâtre un peu plus de mouvement et d’intérêt présent.
Autour de ces rochers où les vents sont en guerre, Le terrible Typhon a posé son tonnerre….
Nos guerres avec les Anglais ont dû les rendre ennemis de tout ce qui rappelle la France ; mais une impartialité plus équitable dirigerait les opinions des Allemands.
Toutes les circonstances, au reste, eu préparaient la riche et facile floraison : tandis que le baron du Nord, entre les murs épais de sa maussade forteresse, menacé et menaçant, ne rêvait que la guerre, les nobles du Midi, en paix et pacifiques sous deux ou trois grands comtes, riches, hantant les villes, épris de fêtes, la joie dans l’âme et dans les yeux, l’esprit déjà sensible au jeu des idées, et l’oreille éprise de la grâce des rythmes se faisaient une littérature en harmonie avec les conditions physiques et sociales de leur vie.
se transforme en une colossale machine de guerre, quand il est composé par Bayle ou quand il s’appelle l’Encyclopédie.
Il opère ou tente une quadruple révolution : une révolution économique, liée aux découvertes maritimes qui transportent du bassin de la Méditerranée aux bords de l’Atlantique le siège du grand commerce, qui ouvrent d’immenses débouchés à l’Europe soit aux Indes soit en Amérique, qui accélèrent la substitution de la richesse mobilière à la richesse terrienne, base du régime féodal ; une révolution intellectuelle qu’on a baptisée la Renaissance et qui n’est pas seulement la résurrection de l’antiquité classique, qui est aussi le réveil de l’esprit d’examen, l’essor de la pensée moderne, le point de départ d’une activité féconde dans les sciences, les lettres, la philosophie ; une révolution religieuse qu’on appelle la Réformation et qui, séparant l’Europe occidentale en deux confessions rivales, cause les guerres les plus atroces dont la différence de croyance ait jamais ensanglanté le monde ; enfin une révolution politique, conséquence des trois autres, qui ébranle les bases de la royauté, suscite des théories libérales et républicaines, des soulèvements populaires et même des appels au régicide.
Au xviiie siècle, Voltaire et Condorcet s’emparèrent de quelques-unes de ces Pensées de Pascal comme, à la guerre, on tâche de profiter de quelques mouvements trop avancés d’un général ennemi audacieux et téméraire.
Un autre roman ou nouvelle de lui, intitulée Eugénie (1803), est aussi l’histoire d’une jeune Anglaise restée en France pendant la Révolution, et y aimant presque à contrecœur un jeune Français qu’elle finit par épouser à travers les discordes et les guerres qui séparent les deux nations.
L’âge des passions et des séductions le prenait insensiblement ; sa mère mourut, et avec, elle il perdit ce qui alors le retenait le plus : « Elle morte, dit le biographe primitif, tout aussitôt le vaisseau de son cœur, comme s’il avait perdu son ancre, se laissa aller presque entièrement au courant du siècle. » Mais Dieu qui avait sur lui des desseins, de peur qu’il ne s’abandonnât à une paix mortelle et trompeuse, lui suscita une guerre intestine pleine de troubles.
Dans une famille de vielle richesse bourgeoise, et de hautes charges militaires, sous la galante et faible tutelle d’un grand-père épris, l’éveil d’âme d’une petite fille, sa vie de dignitaire minuscule dans l’hôtel du ministère de la guerre ; la naissance de son imagination par la musique, les lectures sentimentales, et cette précoce surexcitation que causent dans une cervelle à peine formée les exercices religieux préparatoires à la première communion l’esquisse de ses passionnettes et de ses amourettes puis le développement de la jeune fille fixé en ces moments capitaux : la puberté, le premier bal, la révélation des mystères sexuels enfin l’étude, en cette élégante, de tout le raffinement de la toilette, des parfums du corps et des façons mondaines son affolement de ne pas se marier, le léger hystérisme de sa chasteté, l’anémie, une lugubre lettre de faire part en ces phases se résume le récent roman de M. de Goncourt, le dernier si l’auteur maintient, pour notre regret, un engagement de sa préface.
La guerre alors fut très-vive entre ce poëte religieux & les dignes rivaux des Théophile, des Des-Barrau, des Bardouville.
Vous ferez encore mieux de choisir le sujet de votre piece parmi les évenemens de la guerre de Troye si souvent mis au théatre, que d’imaginer à plaisir l’action de votre tragedie, ou de tirer de la poussiere de quelque livre ignoré des heros dont le monde n’entendit jamais parler, et d’en faire vos personnages.
L’usurpation, devenue ainsi nécessaire pour lui, rendit nécessaire aussi la guerre avec tous les souverains.
La muse épique et la muse tragique tournèrent jadis autour de la guerre de Thèbes et du siège de Troie.
Ce n’est pas tout ; observez l’influence de son caractère sur ses talents, ou de ses talents sur son caractère ; en quoi il a été original, et n’a reçu la loi de personne ; en quoi il a été subjugué ou par l’habitude la plus invincible des tyrannies, ou par la crainte de choquer son siècle, crainte qui a corrompu tant de talents ; ou par l’ignorance de ses forces, genre de modestie qui est quelquefois le vice d’un grand homme ; mais surtout démêlez, s’il est possible, quelle est l’idée unique et primitive qui a servi de base à toutes ses idées ; car presque tous les hommes extraordinaires dans la législation, dans la guerre, dans les arts, imitent la marche de la nature, et se font un principe unique et général dont toutes leurs idées ne sont que le développement.
Il est aussi compositeur : on lui doit des Chants de la guerre, joués chez Colonne, un quintette, un quatuor et même un opéra comique inachevé, La Noce béarnaise. […] Guerre étourdie, purement destructive. […] Ainsi en guerre à fois avec le passé et avec l’avenir, Jean-Jacques se refuse à toute solidarité et se dresse unique sur sa stérilité orgueilleuse. […] Polemos pater pantôn, tout s’engendre d’une guerre, disait le vieil Empédocle, de cette guerre féconde de l’énergie artiste contre la déraison et la résistance spontanée des choses. […] Non pas, mais guerre intestine.
Fayel, dans Gabrielle de Vergy, n’assassine pas l’amant de sa femme, qui est en son pouvoir ; il lui offre le combat : il n’y a que l’illustre Vendôme, ce généreux prince français, ce magnanime chevalier, qui, tenant son frère prisonnier de guerre, le fait enfermer dans une tour pour l’y égorger à son aise, et lui ravir sa femme. […] L’ancien despotisme du sénat, que les fanatiques appelaient liberté, était désormais démontré impossible, et la mort même de César ne fut pas capable de le rétablir : Brutus et Cassius sont coupables envers la patrie de tout le sang des proscriptions et des guerres civiles ; ils sont coupables de toutes les cruautés des premiers empereurs romains ; c’est le souvenir de César, assassiné dans le sénat, qui a fait des Tibère, des Caligula, des Néron : Brutus et Cassius ne sont aux yeux du vrai philosophe que des furieux et des frénétiques, qui ont couvert d’un nom sacré leur ambition et leur orgueil. […] La plus sanglante de toutes les guerres civiles, le triumvirat, les proscriptions.
Pour répondre, il suffit de considérer ce qui se passe en temps de guerre. […] De même, la paix a toujours été jusqu’à présent une préparation à la défense ou même à l’attaque, en tout cas à la guerre. […] Non pas, certes, que la nature ait voulu la guerre pour la guerre.
Motifs de la guerre contre les médecins ; leur ignorance au dix-septième siècle. […] Le Tellier était le secrétaire d’État de la guerre, le futur chancelier et garde des sceaux. […] Chapelle lui rappelait dans une de ses lettres l’embarras de Jupiter, pendant la guerre de Troie, pour accorder Minerve, Junon et Vénus, et la terminait en disant : Voilà l’histoire ; que t’en semble ? […] Cette guerre entre lui et Boursault ne fut pas de très longue durée. […] Aujourd’hui, nous le savons, on trouve encore des gens qui, sans compter de parents dans la Faculté, sans nourrir de rancune contre l’auteur qui flétrit l’hypocrisie, regardent comme plus comique que fondée la guerre qu’il déclara aux docteurs de son temps.
Ainsi, si dans une assemblée on discute s’il faut faire la guerre, un orateur pourra commettre une ignoratio elenchi s’il prouve que la guerre est injuste, en général, car il prouve trop ; on ne parle pas de guerre en général ; s’il prouve qu’elle est avantageuse, car il ne prouve pas assez ; cela ne suffit pas ; s’il parle de la grandeur et de la gloire du pays, car il prouverait à côté ; il n’est pas sûr que la guerre ait ce résultat.
Malgré la fureur des guerres civiles, ou plutôt à cause de ces fureurs, qui faisaient la vie si précaire, on avait hâte de jouir. […] La beauté, à qui les chroniqueurs florentins rapportaient la première occasion des guerres civiles, y était, comme dans Athènes, l’objet d’un culte. […] C’est dans de telles circonstances que Dante paraît pour la première fois sur la scène politique avec le grand prestige qui s’attachait au nom de poëte, avec l’autorité d’un caractère éprouvé déjà dans les guerres civiles. […] Au quatorzième chant, Dante arrive dans le ciel de Mars, où sont les âmes de ceux qui ont glorieusement péri dans les guerres justes. […] En passant brusquement de la guerre à la paix, des aventures de la vie des camps à la monotonie de la vie bourgeoise, la jeunesse allemande s’était sentie prise d’ennui.
De même, quand Rouget de Lisle improvisait la Marseillaise, n’est-ce pas l’âme de la patrie qui, donnant une vie supérieure à son chant de guerre et de liberté, en a fait une œuvre immortelle ? […] Le poète qui ne pourrait que s’asseoir sur une chaise et composer des stances, ne ferait jamais une stance de grande valeur. » Il ne pourrait chanter la guerre héroïque, s’il n’était lui-même un guerrier héroïque aussi. […] Mais, d’abord, l’activité conquérante du génie n’est pas nécessairement de celles qui s’exercent ou se seraient exercées, dans d’autres circonstances, manu militari ; elle n’est pas toujours armée en guerre avec le casque, le panache et l’« équipement » que lui prête, non sans quelque naïveté, l’enthousiasme héroïque et belliqueux de Carlyle. […] Aucun État ne fut jamais assez tranquille et assez pacifique pour laisser longtemps sans emploi les braves qui ne demandent qu’à donner des coups au voisin et à risquer leur peau ; à défaut d’une guerre en Europe ou dans les colonies, les grands voyages de découvertes présentent aujourd’hui à leur ardeur entreprenante et belliqueuse une satisfaction analogue. […] Il n’est point improbable que ce voltairien du xviie , « venu trop tôt, dit-on, pour sa gloire », s’il avait été contemporain de Voltaire, loin de se ranger parmi ses fidèles, serait parti en guerre contre lui, comme il a bataillé contre Bossuet.
L’esprit gaulois, c’est-à-dire la bonne humeur, la façon folâtre de croire en Dieu sans propension au martyre, d’admirer les héros quand ils sont plaisants et d’aimer quand les femmes sont grasses ; l’esprit frank, c’est-à-dire le rude enthousiasme vers la guerre et vers l’amour, guerre aussi, se colletaient dans un conflit de peuples joints plutôt que mêlés, qui n’avaient encore trouvé ni leur unité politique, ni leur unité intellectuelle. […] Mais la Guerre des Dieux joua un mauvais tour à sa gloire, comme le Sopha à celle de Crébillon le fils. […] Puis, pendant et après les vociférations de la rue, pendant et après les éloquences qui, d’un coup de poing sur la tribune, font tressaillir l’Europe, vint le temps des jeunes guerres conquérantes ; à travers les pays accueillant avec des chants et des fleurs la Révolution qui compense un cadavre par mille hommes libres, la généreuse libération guerrière flotte aux murs des villes dans les plis du drapeau aux trois couleurs, symbole de toute la patrie conjointe ! […] Les trois conspirateurs à qui je fais allusion n’allèrent pas jusqu’à rêver qu’ils détrôneraient Victor Hugo ; mais, sans essayer de l’abolir, il leur arriva de le « débiner », si j’ose employer ce mot qui, seul, peut rendre la sorte de petite guerre sournoise, — haussements d’épaules devant trop de hauteur, complaisances aux parodies, mots irrévérencieux, tout de suite rétractés d’ailleurs par des éloges comme officiels, — qui navra si profondément l’âme ingénue et auguste du Père. […] Anatole France a confondu la guerre civile avec la guerre extérieure ; les dix syllabes entre la première syllabe et la rime n’ont pas toujours été d’accord, se sont querellées, se sont battues, colletées, se sont prises à la césure, mais la forme totale, la dimension parfaite de notre vers, comme une heureuse patrie, a gardé ses frontières.
Il est presque toujours en guerre avec ses propres fils, qui veulent lui prendre sa place, ses métaux précieux, ses buffles, ses chameaux, ses femmes. Il soudoie des mercenaires étrangers, des Philistins, des archers de Crète, surtout des Cariens venus des montagnes de Mylasa et de Labranda, adorateurs d’un fétiche guerrier, armés de la lance et de la double hache ; véritables épouvantails de guerre avec leur attirail compliqué de couteaux, de piques, de faux, et leur casque ombragé d’un éventail de plumes. […] Ces guerres entre les peuplades syriennes du xie siècle avant Jésus-Christ se terminent d’ordinaire par des carnages de Peaux-Rouges, par des massacres sans merci. […] La sibylle d’Alexandrie avait vaticiné sous la dictée des Juifs : « Dieu, disait-elle, enverra de l’Orient un roi qui fera cesser sur toute la terre la guerre funeste… Du ciel coulera le doux breuvage d’un miel exquis… Partout se multiplieront les gras troupeaux de bœufs, de moutons et de chèvres… Les loups, mêlés aux agneaux, paîtront l’herbe sur les montagnes… » Un voyant dont on ne sait plus le nom, s’écriait en grec : « Ceux qui honorent le Dieu véritable, éternel, auront la vie en héritage ; durant l’éternité, ils habiteront les vergers fleuris du paradis et se nourriront du doux pain du ciel étoilé… » Philon le Juif combinait la métaphysique de Platon avec une théologie nouvelle, qui ressemble à la doctrine de saint Paul. […] Il connut, dans les bureaux de cette revue, Thalès Bernard, petit-fils d’un membre de la commune de 1793, employé au ministère de la guerre et secrétaire de l’helléniste Philippe Le Bas, lequel était maître de conférences à l’École normale.
C’est pourquoi les romans de Thackeray sont une guerre contre l’aristocratie. […] C’est le marquis de Farintosh, vingt-cinquième du nom, illustre imbécile, bien portant et content de soi, que toutes les femmes lorgnent et que tous les hommes saluent ; c’est lady Kew, vieille femme du monde, tyrannique et corrompue, qui fait la guerre à sa fille et la chasse aux mariages ; c’est sir Barnes Newcome, un des êtres les plus poltrons, les plus méchants, les plus menteurs, les mieux bafoués et les plus battus qui aient souri dans un salon et harangué dans un parlement. […] Esmond fait la guerre, sert un parti, vit au milieu des dangers et des affaires, jugeant de haut les révolutions et la politique, homme expérimenté, instruit, lettré, prévoyant, capable de grandes entreprises, muni de prudence et de courage, poursuivi de préoccupations et de chagrins, toujours triste et toujours fort.
Les Tournois (*), cette espèce de jeux militaires, presqu’aussi meurtriers que la guerre, qui tiroient leur origine de l’ancienne Chevalerie, contribuèrent également à faire fleurir le règne de la Poësie. […] Faut-il que des révolutions soudaines, des guerres cruelles, des orages imprévus, des événemens extraordinaires & sinistres, des coups de foudre redoublés, jettent le trouble dans notre ame & nous agitent comme le Démon de la Pithonisse ? […] La nouvelle tentative qu’il venoit de faire n’étoit pas plus raisonnable que la guerre qu’il avoit déclarée aux Anciens ; mais il étoit de son intérêt d’attaquer toujours ; ses défaites ne le décourageoient point.
C’est la guerre, assure-t-il, qui l’a transformé, qui a éveillé au fin fond de lui, l’idée qu’il pouvait mourir, sans avoir rien fait, sans rien laisser de durable… Alors il s’est mis au travail, et avec le travail, est née chez lui l’ambition littéraire. […] Puis Jeanniot nous raconte un long temps, passé à l’hôpital de Metz, où il avait écrit sur un calepin de petites notes, pas en faveur de la guerre. […] Vendredi 11 décembre Le général Schmitz soutenait qu’il était impossible de raisonner de la guerre, et que même ceux qui y avaient été, ne pouvaient pas raconter avec certitude ce qui s’y était passé.
Jusqu’où descend dans l’échelle de la nature cette loi de guerre ? […] La guerre est plus terrible encore entre les mâles des animaux polygames. […] Mais si des variations utiles aux êtres vivants eux-mêmes se produisent parfois, assurément les individus chez lesquels elles se manifestent ont les plus grandes chances d’être épargnés dans la guerre qui résulte de la concurrence vitale ; et, en vertu du puissant principe d’hérédité, il y aura chez eux une tendance prononcée à léguer ces mêmes caractères accidentels à leur postérité.
La guerre n’inspira jamais mieux aucun barde ; le sang coule de la plume d’Arioste avec autant de verve que l’amour et la plaisanterie. […] Une stance attendrie décrit la mort d’un duc d’Albret, surpris dans son sommeil, avec son épouse qui l’accompagnait à la guerre.
Oui, les plus grands, les plus augustes, les plus puissants de notre race, — en plein siècle de lumières, pour me servir de ta suggestive expression, mon éternel ami, — seront fiers de réaliser, d’après mon désir, le rêve que je forme et que voici : L’heure viendra, d’abord, où les rois, les empereurs victorieux de l’Occident, les princes et les ducs militaires, oublieront, au fort de leurs victoires, les vieux chants de guerre de leurs pays, pour ne célébrer ces mêmes victoires immenses et terribles — (et ceci dans le cri fulgural de toutes les fanfares de leurs armées ! […] — Elle brava le Forceur-des-tempêtes : — quand, le plus dûrement, soi même, il se forçait, — ce que lui, le Maître du combat, — désirait faire, — mais s’interdisait, — se violentant, — elle, pourtant, confiante, — elle osa, la présomptueuse, — l’accomplir pour soi, — Brünnhilde, en le brûlant combat. — Le Père-de-la guerre — a puni la Vierge ; — en son œil il imprima le Sommeil ; — sur un rocher elle dort, fortement ; — elle s’éveillera, — la Consacrée, seulement, — pour aimer un homme, en femme. — La questionner me servirait-il ?
J’ai fait de bonnes études chez les jésuites ; j’ai servi quelque temps comme mon père dans la maison militaire du roi ; cette vie monotone, sans guerre et sans gloire, m’a dégoûté. […] Elle l’entretenait un jour de la misère du peuple ; il répondit qu’elle était une suite ordinaire des longues guerres, mais qu’elle pourrait être soulagée par ceux qui étaient dans les premières places si on avait soin de la leur faire connaître.
Le nouveau Molière fut ignoré pendant tout le temps que durèrent les guerres civiles en France : il employa ces années à cultiver son talent, et à préparer quelques pièces. […] Il est honteux que les hommes de génie et de talent s’exposent par cette petite guerre à être la risée des sots.
Ainsi donc, supposons Renart déjà connu par ses méfaits : il est en guerre habituelle avec son compère Ysengrin, le Loup ; sous prétexte d’alliance et de cousinage, il lui joue mille tours odieux, dans lesquels Ysengrin succombe presque toujours.
On a très bien remarqua que, dans ses comédies en général, il n’y a pas d’obstacle extérieur, pas d’intrigue positive ni d’aventure qui traverse la passion des amants ; ce sont des chicanes de cœur qu’ils se font, c’est une guerre d’escarmouche morale.
Les hommes, en se multipliant ainsi, se sont rapprochés ; la guerre est née de leur rencontre, et la destruction a suppléé bientôt l’usage incommode des colonies.
Dangeau avait de la littérature ; il rimait en homme du monde, faisait des impromptus au moment où on le croyait tout occupé ailleurs, et gagnait des gageures par des tours de force d’esprit : ce sont là des mérites bien minces de loin, mais qui sont comptés de près ; et lorsque l’on voit dans la notice des éditeurs tous ses talents divers, un peu à la guerre, un peu dans la diplomatie, sa manière de s’acquitter de bien des emplois avec convenance, ses assiduités surtout, ses complaisances bien placées, sa sûreté de commerce et son secret, on n’est pas étonné de sa longue faveur, et on est obligé de convenir qu’il la méritait ou la justifiait.
Il semble toujours que cette étrange et magnifique épopée, qui résume toutes les conceptions du Moyen Âge, où tout est mêlé, la fable et la théologie, les guerres civiles et la philosophie, le vieil Olympe et le ciel chrétien, n’a pas encore trouvé d’interprète d’un esprit assez patient ou assez flexible pour se prêter aux formes si variées d’un drame qui touche tout, d’une poésie qui chante sur tous les tons.
N’oseriez défier en guerre La rivière des Gobelins !
Le spirituel jésuite Tournemine disait que l’abbé de Marolles méritait qu’on, lui pardonnât, en faveur de cet unique volume de mémoires, l’ennui mortel qu’il avait causé au public, et l’impatience qu’il avait donnée aux savants, par ses rhapsodies indigestes durant l’espace de soixante ans ; il lui appliquait, en riant, ce que Lucain, l’ampoulé flatteur, au commencement de sa Pharsale, a dit de Néron, que Rome ne l’avait pas payé trop cher, en définitive, au prix même de toutes les guerres civiles antérieures, s’il n’y avait pas d’autre moyen de l’obtenir : « Scetera ipsa… hac mercede placent ».
Pourquoi n’avoir point placé en tête de ces deux volumes un court abrégé de la constitution, de l’histoire politique de Genève au xviiie siècle, un petit tableau résumé des luttes, des querelles et guerres civiles entre les différentes classes, entre les citoyens et bourgeois, membres de l’État, parties du souverain, et les natifs exclus, tenus en dehors et revendiquant des droits ; querelles du haut et du bas, de patriciens et de plébéiens, renouvelées des Grecs et des Romains, inhérentes à la nature des choses, qui se sont reproduites plus tard, sous une forme un peu différente, dans la moderne Genève, et qui ont été finalement tranchées à l’avantage du grand nombre.
Ainsi, après avoir enregistré quelque interdiction légale, dont l’application s’était faite le jour même, il passait brusquement, sans transition, à des nouvelles de l’autre monde et des pays transatlantiques : « Le Pérou vient de déclarer la guerre à l’Équateur… » ou bien : « On n’apprendra pas sans intérêt que la route qui vient d’être ouverte entre San-Francisco et la Nouvelle-Orléans abrégera d’une semaine le temps exigé naguère, etc. » Puis venait l’histoire des oiseaux du Palais de Cristal à Londres, les perroquets et les perruches qu’on avait représentés dans le catalogue comme d’excellents parleurs, et qui, « intimidés apparemment par la présence du public, ont gardé le silence » ; de jolies malices enfin, un peu renouvelées de Swift, mais accommodées à la française.
Lorsqu’il s’agit, la Terreur passée, de réorganiser l’instruction publique, et dans l’instruction publique les hautes sciences, l’enseignement supérieur, de tout rapprendre, de tout recréer à la fois, et d’improviser en quelque sorte une civilisation, comme on avait tout à l’heure improvisé la guerre, M.
Laissez faire cette attaque à d’autres, ils sont dans leur rôle ; mais vous, vous n’êtes point un homme de guerre.
Pureté, désintéressement ; douceur, esprit de justice, esprit de paix, et de miséricorde ; guerre, aux hypocrites et aux menteurs, aux Pharisiens de tout bord et de toute robe ; besoin de s’immoler pour tous ceux qui souffrent, de racheter et de sauver tous ceux qui croient, en la promesse ; dites : ne le voilà-t-il pas encore une fois défini ?
Tous les accidents, tels que surprises, vols, guerres, qui viennent troubler le cours heureux du récit principal sont racontés lu plus vite possible, et, aussitôt passés, ne laissent derrière eux aucun souvenir.
Ce sont les deux beautés en contraste, en attendant qu’elles soient en guerre : la beauté idéale, spirituelle, psychique, et la beauté réelle, terrestre, un peu matérielle.
L’ouvrage n’étant qu’une attaque à fond, une guerre déclarée aux romans de chevalerie dont n’entendirent jamais parler ni Aristote, ni Cicéron, ni saint Basile, il n’est pas plus à propos de venir citer ces grands noms que de s’inquiéter des règles de la rhétorique auxquelles un tel sujet, né si tard et si étranger aux anciens maîtres, échappe naturellement.
Ainsi finit cette petite guerre, peu digne des funérailles littéraires de Racine.
Quinet a donné carrière à ses sympathies de moyen âge, en les relevant et les rachetant par ses vues philosophiques sur l’avenir du monde, sur la guerre dont il voit en Napoléon le dernier grand représentant, et sur la démocratie dont il le considère également comme le héros : « La poésie, dit-il, n’a pas seulement pour but de représenter Napoléon tel qu’il s’est montré aux contemporains.
Puisque j’ai eu occasion de nommer Parny et que probablement j’y reviendrai peu, qu’on me permette d’ajouter une note écrite sur lui en toute sincérité dans un livret de Pensées : « Le grand tort, le malheur de Parny est d’avoir fait son poëme de la Guerre des Dieux : il subit par là le sort de Piron à cause de son ode, de Laclos pour son roman, de Louvet jusque dans sa renommée politique pour son Faublas, le sort auquel Voltaire n’échappe, pour sa Pucelle, qu’à la faveur de ses cent autres volumes où elle se noie, le sort qu’un immortel chansonnier encourrait pour sa part, s’il avait multiplié le nombre de certains couplets sans aveu.
Elle fut jadis très peuplée, « mais les guerres civiles du seizième siècle et surtout l’émigration des protestants l’ont rendue déserte, au point que, de 3 000 habitants qu’elle renfermait, il s’en trouve actuellement à peine 300802 ; c’est le sort de toutes les villes du pays ».
Il plut à l’empereur de Russie et prémédita avec lui la guerre d’Espagne.
On y fait à Bonaparte une guerre d’épigrammes ; on cabale avec Bernadotte et Moreau ; on souhaite hautement la chute du régime nouveau.
Car enfin ose me soutenir que tes pirates saxons, avec ces affreux chants de guerre dont tu as infesté tonHistoire de la littérature anglaise, sont plus poètes que Regnard !
C’est l’histoire du petit Turco Kadour fourvoyé dans la Commune au sortir de l’hôpital, croyant continuer la guerre contre les Allemands et tué par les Versaillais sans y rien comprendre83 .
Il ne se cachait pas de cette admiration, même à l’époque de la guerre des Boers, et à ceux qui s’étonnaient, dans le Paris anglophobe et chauvin, de le voir afficher ses préférences pour nos voisins d’outre-Manche, il répondait imperturbablement : « Ils ont Shakespeare !
Les violences scandaleuses des papes, les disgrâces et la fin de la maison de Souabe, les crimes de Mainfroi, les cruautés de Charles d’Anjou, les funestes croisades de saint Louis et sa fin déplorable ; la terreur des armes musulmanes ; plus encore les calamités de l’Italie désolée par les guerres civiles et les barbaries des tyrans ; enfin les alarmes religieuses, l’ignorance et le faible de tous les esprits qui aimaient à se consterner pour des prédictions d’astrologie : voilà les traits qui donnent à ces temps une physionomie qui les distingue.
Arnauld bénit cette union de deux honnêtes cœurs, de deux esprits sincères ; mais l’illustre capitaine des batailles dogmatiques, qui, de près ou de loin, avait conduit toutes ces guerres, ne s’en tint pas à cette bénédiction suprême.
Aimant peu l’histoire, et ne considérant Tacite que « comme une bégueule qui dit des nouvelles de son quartier », elle fait la guerre à l’historien dans Voltaire ; elle lui garde sous clef, par exemple, son histoire du Siècle de Louis XIV, et l’empêche de la terminer.
Michelet poursuivant, après trois siècles, cette guerre contre le Moyen Âge qu’il croit retrouver encore menaçant, commença un jour une de ses leçons au Collège de France, en ces mots : « Dieu est comme une mère qui aime que son enfant soit fort et fier, et qu’il lui résiste ; aussi ses favoris sont ces natures robustes, indomptables, qui luttent avec lui comme Jacob, le plus fort et le plus rusé des pasteurs.
Captive, ne l’accusez pas de conspirer contre Élisabeth ; car, dans ses idées de droit divin et de royauté absolue, de souveraine à souveraine, l’une des deux fût-elle prisonnière de l’autre, ce n’est pas conspirer que de chercher le triomphe de sa cause, c’est simplement poursuivre la guerre.
Au retour, il eut une place dans les bureaux de la Guerre, ou du moins on lui laissa les appointements sans les fonctions ; il était incapable de ce genre d’assujettissement.
Sa faiblesse d’invention et de poésie ne paraît nulle part plus à nu que dans les trois élégies en prose qu’il a voulu consacrer aux guerres de Messénie (et d’où, plus tard, Casimir Delavigne empruntera l’idée et le titre même des Messéniennes).
Mayne Reid et Fenimore Cooper, lui inspirent l’amour de la vie sauvage et avec des plumes dans la tête, un arc et des flèches, l’enfant s’élance sur le sentier de la guerre : aux Champs-Élysées, aux Tuileries, ou dans le jardin provincial de ses parents, il rencontre des serpents et des lions, toute la faune des forêts vierges.
Il avait, dans sa jeunesse, tourné assez gentiment le madrigal à la Boufflers et collaboré à la Guerre des dieux du chevalier de Parny. — On assure qu’il fit plus d’un acrostiche mythologique sur les beaux yeux de madame Tallien, et que le Mercure de France fut, à une époque, tout fleuri de ses bouquets à Chloris.
Les Romains, en portant partout la guerre, et en rassemblant toutes les nations sous le même joug, comme les œufs d’une seule couvée, préparaient l’univers à la prédication universelle de l’Évangile.
Il ranima le courage de Louis XIV pendant les revers de la guerre d’Espagne.
Que la poésie orne de nouveau la guerre terrible et l’amour fidèle, et la vérité sévère parée des fictions de la féerie !
Je ne concevais point qu’on pût avoir la moindre connaissance des hommes et répéter des niaiseries aussi puériles que la fameuse phrase sur l’accord des sept officiers du conseil et des cinq ministres de la guerre. […] Son nom devint le symbole de la révolution anti-religieuse, de la guerre déclarée à toutes les antiques croyances spiritualistes. […] Brunetière, on peut la regarder comme faisant partie d’un système de guerre au rationalisme et de restauration de la discipline catholique, renouvelé des Bonald et des Joseph de Maistre. […] et, d’ailleurs, n’est-il pas dans la mission même de l’éloquence religieuse de faire la guerre à l’esprit du siècle, et, par conséquent, de le contredire ? […] Le meilleur moyen d’entretenir cette fascination est donc d’inonder les villes et les campagnes de prospectus portant ces simples mots : « Dreyfus est un traître », mais en lettres immenses et avec les portraits des cinq ministres de la guerre.
Puis ceux-ci du combat de l’honneur et de l’amour : Pour obtenir un bien si grand, si précieux, J’ai fait la guerre aux rois, je l’eusse faite aux dieux. […] Sertorius a des scènes d’une grande beauté, et on prétend que Turenne, après avoir entendu cette tragédie, s’écria : — « Où donc Corneille a-t-il appris l’art de la guerre ? […] Le grand homme de guerre veut passer pour grand politique, le politique veut paraître poëte, l’historien a des prétentions à être habile stratégiste. […] Nos maux sont différents, de même que nos biens, Ce sexe a ses plaisirs, et le nôtre a les siens ; Encore qu’ils semblent nés pour se faire la guerre, Nous ne le sommes pas pour dépeupler la terre. […] Il ne savait point l’art d’aller faire la guerre, Plutôt pour ravager, que pour sauver la terre.
De celle-là, le Moraliste n’a pas à dire qu’elle est une guerre. […] L’amour dans la prostitution est une guerre. […] C’était en 1873, deux années après la cruelle guerre II disait, s’adressant au Français de la bourgeoisie riche et de la noblesse, et parlant de la vie morale dans ce qui la constitue par essence : « Dieu, la patrie, le travail, le mariage, l’amour, la femme, l’enfant, — tout cela est sérieux, très sérieux, et se dresse devant toi. […] S’ils avaient à peindre la guerre, ils choisiraient de même un capitaine et un soldat, plutôt qu’un général de grand talent à la Napoléon. […] C’est de quoi expliquer la vogue extrême que cette forme d’art a obtenue dans la génération d’après la guerre de 1870, vogue trop passionnée pour qu’elle ne fût pas suivie d’une réaction.
La seconde définit une chose par ses effets : ainsi l’on peut dire que la guerre est un monstre cruel qui traine sur ses pas l’injustice, la violence, & la fureur ; qui se repait du sang des malheureux, se plaît dans les larmes & dans le carnage ; & compte parmi ses plaisirs, la desolation des campagnes, l’incendie des villes, le ravage des provinces, &c. […] Il n’y a d’injures sensibles qu’en amour . . . . c’est par-là qu’ont commencé les guerres, c’est par-là qu’à péri Troye. . . . […] S’il raconte la guerre des vautours, son génie s’éleve. […] Sur ce principe nous nous sommes élevés contre les auteurs de toute guerre injuste. […] En supposant donc le fléau de la guerre inévitable pour l’humanité, la profession des armes doit être la plus honorable, comme elle est la plus périlleuse.
Parmi le tumulte des guerres civiles — où l’on peut voir les dernières convulsions de l’individualisme expirant, — un besoin d’ordre, de discipline, d’unité sous la loi se fait sentir. […] On n’en gardera plus ni les murs ni les portes ; Les veilles cesseront, au sommet de nos tours ; Le fer mieux employé cultivera la terre : Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre. […] Les libertins déclarent la guerre à la Providence divine, et ils ne trouvent rien de plus fort contre elle que la distribution des biens et des maux qui paraît injuste, irrégulière, sans aucune distinction entre les bons et les méchants. […] On causait maintenant de guerre et de politique, d’administration et de finances. […] « Petite, point belle, mais les yeux vifs et fins, et une conversation si charmante qu’on ne pouvait la quitter », elle avait eu pourtant son heure, et, quand Marais la connut, aux environs de 1706, « elle gardait dans le cœur une passion pour un homme qui avait été tué à la guerre ».
Mon aïeul, mon grand-oncle se sont illustrés dans la guerre pour l’indépendance ; je ne vanterai point leurs exploits ; il vous suffira de savoir que notre famille a engendré des héros. […] C’est un jeune héros qui revient de la guerre et cherche à gagner le cœur de sa bien-aimée. […] La guerre de 1870 et la Commune troublèrent définitivement le calme dans la petite famille du poète, et le forcèrent à se réfugier à l’étranger. […] À vrai dire, il n’existe pas de raison pour nous faire supposer que dans cet espace de temps il y ait eu un changement significatif dans l’art de faire la guerre ; mais on ne saurait atteindre à la sûreté complète. […] Aussitôt qu’on a bien voulu nous prendre comme soldats, nous avons fait la guerre… Mon aïeul a combattu à la bataille de Valmy, et à peine Napoléon III fut-il tombé, que je m’engageai comme volontaire.
le récit véridique et lumineux de la guerre des mercenaires contre Carthage ? […] Il se commit, de part et d’autre, des cruautés terribles, si terribles que l’antiquité épouvantée a marqué cette guerre du nom de Guerre inexpiable. […] Les détails abonderont sous sa plume, autorisée à toutes les recherches de l’exagération par ces mots trois fois heureux : guerre inexpiable. […] Guerre inexpiable ! […] D’autres soins l’occupent : la guerre de la chouannerie, qui fume encore, il songe à la raviver.
Pourquoi, dit-il dans une de ses Philippiques, pourquoi Philippe a-t-il mieux réussi que nous dans la guerre précédente ? […] On remplirait des volumes avec des citations de ce genre, prises dans Tolstoï (La Guerre et la Paix, et surtout Le Siège de Sébastopol), dans Émile Zola (La Débâcle), dans Paul et Victor Margueritte (Le Désastre), dans Paul Adam (La Force), dans Camille Lemonnier (Les Charniers), etc., etc. […] L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre : ici, l’on offre le sacrifice adorable de J. […] Ce sont les moines de la Thébaïde, vêtus de peaux de chèvre, armés de gourdins, et hurlant un cantique de guerre et de religion avec ce refrain : « Où sont-ils ? […] Les Romains étaient ambitieux par orgueil et les Carthaginois par avarice ; les uns voulaient commander et les autres voulaient acquérir ; et ces derniers, calculant sans cesse la recette et la dépense, firent toujours la guerre l’aimer.
On parlait un jour du courage à la guerre, et l’on demandait si les braves fuyaient jamais. […] La part faite aux difficultés réelles, restait toujours celle du talent : Fauriel la montrait bien belle encore et bien grande ; il osait sans doute renvoyer à son ami un reproche qu’il en avait souvent reçu, et l’engageait à moins mesurer son travail sur un idéal de perfection qu’il n’est pas donné d’atteindre, même à ceux qui en ont le sentiment ; il lui rendait à son tour cette gracieuse guerre que Manzoni aimait à lui faire, sur son incontentabilité. […] Cela vous coûtera quelques quarts d’heure, dont Vichnou vous récompensera par des années divines. » — Et quelques jours après : « Voici encore du plomb, mon cher pandita, que j’ai soustrait à l’usage meurtrier que les mlîcchas en font dans leurs guerres et consacré au culte pacifique de Brahma. » A peine retourné à Bonn, Schlegel se hâta d’écrire à Fauriel pour constituer la correspondance qui, pendant les mois suivants, fut en effet très-active entre eux. […] Nous aurions, si nous voulions bien, à énumérer encore : il publia en 1837, dans la collection des Documents historiques, le poëme provençal sur la guerre des Albigeois ; l’Académie des inscriptions et belles-lettres l’avait nommé en novembre 1836 pour succéder à Petit-Radel, et il eut bientôt une place dans la commission de l’Histoire littéraire : le xxe volume de cette collection reçut de lui l’article sur Brunetto Latini, et le xxie doit en contenir plusieurs autres. […] Anaxagore, qui tenait l’école de Thalès au moment où cette guerre eut lieu, se réfugia à Athènes et y porta la philosophie.
Jaloux de leur chasse, comme tous les gentilshommes qui ne font pas la guerre, les possesseurs de parcs avaient sans cesse à les défendre contre des invasions aussi fréquentes que faciles dans des lieux rarement fermés. […] Les périls nationaux, les discordes intestines, les guerres civiles y agitèrent la vie de l’homme sans porter le trouble dans son imagination, sans combattre ni déranger le cours naturel et facile de sa pensée. […] Au milieu des révolutions politiques, dans ces temps où la société en guerre avec elle-même ne peut plus diriger les individus par ces lois qu’elle leur imposait pour le maintien de son unité, alors seulement le jugement de Shakespeare hésite et laisse hésiter le nôtre ; lui-même ne démêle plus bien où est le droit, ce que veut le devoir, et ne sait plus nous le faire pressentir. […] Cinq cent cinquante pièces de théâtre environ, sans compter celles de Shakespeare, Ben-Johnson, Beaumont et Fletcher, furent imprimées avant la restauration de Charles II ; dans ce nombre, trente-huit seulement peuvent dater des temps antérieurs à Shakespeare ; on a vu que, durant sa vie, l’usage n’était pas de faire imprimer les pièces destinées à la représentation : de 1640 à 1660, les puritains fermèrent, ou à peu près, tous les théâtres ; la plupart de ces productions appartiennent donc aux vingt-cinq années qui s’écoulèrent entre la mort de Shakespeare et le commencement des guerres civiles. […] Les guerres civiles et le triomphe du puritanisme vinrent d’abord, non seulement interrompre toute représentation dramatique, mais détruire, autant qu’il se pouvait, la trace de tout amusement de ce genre.
En ce temps-là l’Église, qui regrettait le bon temps des guerres religieuses, avait remplacé la guerre civile par mille querelles. […] M. l’empereur Napoléon, lorsqu’il dictait, Moscou en flammes, et du sein de la plus épouvantable guerre qu’il ait jamais faite, une constitution pour le Théâtre-Français. […] Pour ma part, si je voulais donner à un étranger l’idée de la grandeur, de la toute-puissance, de la sereine et calme majesté du roi Louis XIV, je n’irais pas m’amuser à citer les pompes de Versailles, ni cette suite de guerres et de victoires, ni cette liste d’heureux capitaines, ni ces noms charmants de La Vallière, de Fontanges et de Montespan, ni les vers et les louanges des poètes, ni l’éclat adorable des beaux-arts ; je dirais, tout simplement, à l’étranger qui me demanderait une preuve sans réplique, de la magnificence sans égale de ce beau règne : — Figurez-vous, Mylord, que le roi et sa cour ont ri comme des fous, au Malade imaginaire ; que le roi n’a pas pu s’en lasser, et qu’il l’a fait représenter plus d’une fois, toujours avec de nouveaux rires, sans que jamais, à lui et aux siens, à cette représentation fidèle des tortures de l’espèce humaine, l’idée leur soit venue qu’après tout, les uns et les autres, ils étaient tous mortels. […] Rousseau n’a fait la guerre qu’aux vices de l’homme, il a laissé de côté ses ridicules, comme indignes de sa colère. […] Ne dites donc pas, citoyen de Genève, que Molière a voulu rire de la vertu : Molière ne s’est attaqué qu’aux excès de cette vertu ; il a déclaré une guerre généreuse à cette mauvaise humeur insociable, à cette inflexible analyse, à cet oubli continuel de ces innocentes formules que le monde appelle la politesse, et qui rendent la vie à ce point complaisante et facile, qu’il faut être vraiment un misanthrope, c’est-à-dire un homme presque mal élevé, pour faire tant de bruit contre cette monnaie courante de saluts, de sourires et de baisemain, sans laquelle il n’y a pas de société possible.
Elle dirait presque d’un ton demi-sérieux, demi-badin, avec Voltaire, « que les dieux n’ont établi les rois que pour donner tous les jours des fêtes, pourvu qu’elles soient diversifiées ; que la vie est trop courte pour en user autrement ; que les procès, les intrigues, la guerre, les disputes des prêtres, qui consument la vie humaine, sont des choses absurdes et horribles, que l’homme n’est né que pour la joie », et que, parmi les choses nécessaires, il faut mettre au premier rang « le superflu ». […] Un valet de chambre lui apporte son équipage de guerre et de bonne fortune.
J’étais informé de sa résidence, je savais son nom de guerre ; j’étais convenu par lettre avec lui d’une entrevue au village-frontière de la Chaux-de-Fonds pour des raisons qui sont restées secrètes. […] Le reflux d’étrangers longtemps privés par la guerre du séjour de cette capitale des ruines concourait à cette splendeur restaurée de Rome ; c’était la capitale des peintres, des sculpteurs, des musiciens, des poètes, des savants de toute l’Europe.
Les premières scènes populaires et tragiques de la révolution de Paris et de Versailles, les hiérarchies sociales qui s’écroulaient, les anarchies qui s’entredéchiraient, et enfin la guerre de 1792, dans laquelle sa chère Allemagne commençait sa carrière de gloire par de mornes déroutes en Champagne et dans les Ardennes ; enfin, l’affection passionnée que Goethe portait à son prince et à son ami, le duc de Weimar, tout cela avait promptement refroidi le goût, plus littéraire que politique, du grand poète pour la Révolution. […] Il confia à ce brave homme, las de la guerre, la surveillance de ces délicieux jardins.
Obligé de penser à la subsistance, il obtint un emploi à Hanovre dans un bureau de la Guerre. […] L’Empereur est assis à une grande table ronde et déjeune ; à sa droite, un peu éloigné de la table, se tient debout Talleyrand ; à sa gauche, assez près de lui, est Daru, avec lequel il cause de la question des contributions de guerre.
Le caractère à la fois singulier et conséquent du personnage principal, la variété des événements que suscite sa passion pour la guerre, sa fortune, qui n’est que le bon et le mauvais dé dans la main d’un joueur, ses victoires, si semblables à ces ouragans qui écrasent la contrée où ils crèvent, et s’épuisent avant d’atteindre le bout de l’horizon ; toutes ces choses tiennent plus du merveilleux que de l’histoire. […] Charles vainqueur semblait n’avoir cherché dans la guerre qu’un plaisir barbare ; vaincu, sa grandeur d’âme est d’un exemple utile à tous.
Rome n’échappa aux guerres sociales qu’en ouvrant ses rangs aux alliés, après les avoir vaincus. […] Les guerres des Albigeois, les persécutions contre les Vaudois, les cathares, les bogomiles, les pauvres de Lyon, ne me choquent pas plus que les croisades : c’étaient là réellement des errants, sortant de la grande forme de l’humanité, et quant aux hommes vraiment avancés du Moyen Âge, comme Scot Érigène, Arnauld de Bresce, Abélard, Frédéric II, ils subissaient la juste peine d’être en avant de leur siècle.
Et pendant ce, la vie augmente, double, triple, décuple, les matières premières de l’alimentation manquent ou se détériorent, la mort même à la guerre ne progresse pas, — on l’a bien vu à Sébastopol, — et le bon marché est toujours le plus mauvais marché du monde. […] C’est à propos de tout et de rien, un antagonisme de désirs, une rébellion de menus vouloirs, une guerre de petites résolutions incessantes et comme faites à plaisir.
» Mardi 1er février Au dîner de Brébant de ce soir, commentaires autour de l’article du Post, sur le général Boulanger, qui est cause de la baisse de la Bourse… On dit que Courcel a quitté l’ambassade de Berlin, parce que sa position n’était plus tenable, que le roi Guillaume et Bismarck, qui avaient continué, après la guerre de 1870, à regarder la France, toute vaincue qu’elle était, comme une grande puissance, la tiennent maintenant en parfait dédain, depuis cette succession de ministères sans autorité. […] Samedi 19 mars Voilà Séverine et les autres, prenant comme cri de guerre de la révolution future : À la Banque de France !
On peut suivre pas à pas les progrès de ces dispositions sentimentales depuis la première grande œuvre, La Guerre et la paix qui est presque impassible et constitue un tableau grandiose du monde, le plus large qu’aucune littérature ait produit, jusqu’à ces écrits des derniers temps qui sont presque des contes de nourrice par l’exiguïté de ce qu’ils décrivent, et des homélies par le sentiment dont ils débordent. […] La sociologie moderne se trompe en reconnaissant qu’il est légitime de perpétuer cet état de guerre quand la subsistance pouvant être assurée à tous sans qu’il soit nécessaire que l’on s’affame, l’homme uni à d’autres pourrait aspirer à ce que l’on s’associât pour le bonheur et non pour lutter encore à répartir inégalement la profusion des richesses.
Il attribuoit ses mauvais succès à la grande admiration qu’on avoit alors pour les anciens, & leur déclara la guerre. […] La guerre contre les Latins, qui ont raison de défendre leur pays, le projet du mariage d’Énée avec Lavinie qu’il n’a jamais vue, ne peuvent réchauffer le sujet.
« Et pas un de ceux qui vivent maintenant dans ton sein n’est en paix au milieu de tes guerres civiles ! […] « Si jamais il arrive », s’écrie-t-il, « que ce poème sacré, auquel ont mis la main le ciel et la terre, et qui pendant tant d’années m’a exténué de maigreur, triomphe de la cruauté de ma patrie, qui me relègue hors du beau bercail où je dormis petit agneau, ennemi des loups qui lui font la guerre ; avec une autre voix alors, avec un autre vêtement reviendra le poète, et sur les fonts de mon baptême je prendrai la couronne !
C’est beaucoup Wells qui a causé cette renaissance passagère et nos romanciers ne semblent avoir retenu de l’auteur de la Guerre des Mondes que ses procédés d’invention, que son amour de fantastique. […] Jean Rodes, auteur d’Heures d’Égypte (Ollendorff) et d’Adolescents (Mercure de France), le premier Français civil entré à Figuig et qui fut correspondant du Matin pour la guerre russo-japonaise ; M.
Un père qui, après avoir exposé cent fois sa vie pendant la durée d’une guerre longue et cruelle, a été poursuivi sur les mers et sur les terres, par la colère des dieux qui s’étoient plu à mettre sa constance à toutes les épreuves possible ; une mère, une épouse qui croyoit avoir perdu son fils et son époux, et qui avoit souffert, pendant leur absence, toutes les insolences d’une multitude de princes voisins. […] Fais cependant, ô Vénus, que les fureurs de la guerre cessent sur les terres, sur les mers, sur l’univers entier ; car c’est toi seule qui peux donner la paix aux mortels ; car c’est sur ton sein que le terrible dieu des batailles vient respirer de ses travaux ; c’est dans tes bras qu’il se rejette et qu’il est retenu par la blessure d’un trait éternel.
Enfin et surtout, parce que la guerre renferme en soi un élément mystique qui transporte les masses, qui répond aux instincts les plus profonds de notre nature, depuis le besoin du carnage jusqu’à la soif du sacrifice, — et qu’il est impossible de déraciner les uns sans arracher les autres en même temps. […] Ils ont pu lire dans les yeux de leurs mères toutes les épouvantes de la guerre prussienne.
Il mêlait à cette tolérance une sorte d’aménité d’homme du monde ; il se plaisait à réunir à sa maison de campagne des jésuites et des oratoriens, deux sociétés assez peu disposées à s’entendre, et il les faisait jouer aux échecs : c’était la seule guerre qu’il leur conseillât.
Maucroix en a consigné le récit dans des mémoires qui sont pour nous de peu d’intérêt : ce sont des querelles de chapitre à prélat, une vraie guerre de Lutrin, moins la gaieté.
Les femmes manquent toujours leur vocation quand elles veulent sortir des soins du ménage, de l’aiguille et du fuseau. » Dans ces dispositions si naturelles et si sincères, on conçoit l’embarras de Léopold Robert pour mettre un éclair au front de sa Corinne idéale ; de guerre lasse, il s’en était tenu à copier, en l’arrangeant pour ce rôle, une des belles brigandes de Sonnino, lorsqu’il se décida enfin, pour plus de sécurité, à effacer de sa toile la fausse muse, et il y substitua selon son cœur un Improvisateur populaire, qu’il avait vu et bien vu de ses yeux (1822).
Ainsi, lors du brusque renvoi de M. de Narbonne, ministre de la Guerre, Ramond, organe du parti constitutionnel, se chargea, dans la séance du 10 mars 1792, d’exprimer le mécontentement de ses amis, et il alla jusqu’à proposer de déclarer que le ministère, tel qu’il restait composé, n’avait plus la confiance de la nation.
Au sortir des disputes et des guerres religieuses, Charron avait mille choses justes à dire, et dont la convenance était sentie par tous les hommes de bonne foi qu’un zèle extrême ne passionnait pas pour le parti contraire.
Toutefois, sa pensée et sa recommandation, pour être appréciées comme il faut, ne doivent point se séparer des temps où il écrivait : qu’on se reporte, en effet, à ce lendemain des guerres civiles et des fanatismes sanglants, à ces horreurs récentes exercées des deux parts au nom de la religion et d’une fausse piété, et l’on concevra tout le sens et l’application de cet endroit ; il redoute la confusion si facile à faire quand un zèle excessif s’en mêle ; il craint à bon escient et par expérience que l’on ne traite comme malhonnêtes gens et criminels tous ceux qui ne pensent point en matière de foi comme nous-mêmes, et il cherche, en émancipant moralement la probité, à bien établir qu’il y a des vertus respectables qui peuvent subsister à côté et indépendamment de la croyance.
Un peu de gageure s’y glisse encore ; il y a un système qu’il soutient agréablement et sur lequel on lui fait la guerre autour de lui.
Dès ce moment, la guerre était déclarée, et le pauvre Santeul remis en cause.
Mlle de Rambouillet avait-elle témoigné son admiration pour le roi de Suède Gustave-Adolphe, on se mettait à lui faire la guerre de ce qu’elle était éprise de lui, et Voiture, saisissant ce beau prétexte du roi de Suède, faisait travestir cinq ou six hommes en Suédois, lesquels arrivaient un jour en carrosse à la porte de l’hôtel de Rambouillet et présentaient à Mlle de Rambouillet, comme de la part du conquérant, son portrait avec une lettre : « Mademoiselle, voici le lion du Nord et ce conquérant dont le nom a fait tant de bruit dans le monde qui vient mettre à vos pieds les trophées de l’Allemagne, et qui, après avoir défait Tilly, etc., etc. » Une autre fois Voiture, alors en voyage, écrivait de Nancy à Mme de Rambouillet, sous le nom de Callot, en lui envoyant un recueil de ce graveur.
Ce n’est que de guerre lasse et de désespoir qu’il se jeta dans les bras du parti contraire : il ne prit pour nouvelle et dernière formule : Tout pour le peuple et par le peuple !
À propos de femmes, on parle encore d’une liaison qu’il eut avec Mlle de Saillans du Terrail, mariée plus tard à M. de Saurois, trésorier de l’extraordinaire des guerres, et avec laquelle on le croyait secrètement marié lui-même ; mais, à sa mort, il ne se trouva point de contrat de mariage.
Elle a debonne heure retourné le monde ; elle a pris le contre pied de la nature ; elle a fait ce que défend un ancien sage, elle a déclaré la guerre à la vie : « Du petit au grand, écrivait-elle à une amie dans sa jeunesse, j’ai beaucoup étudié, beaucoup appliqué le dogme du sacrifice, auquel la pauvre Jeanne Gray avait tant de foi.
Je me suis vu, à ses débuts, l’objet de ses malices entremêlées de douceurs ; il me ballottait, il avait bien envie d’en faire plus ; le sujet lui semblait appétissant ; assez longtemps il hésita : puis, tout bien considéré, un jour il prit le parti de ne pas déclarer la guerre et d’offrir gracieusement l’olivier.
Il s’ensuivit, depuis 1700, une guerre déclarée, une querelle par thèses et pamphlets virulents entre les défenseurs des deux sortes de vins : la querelle des Anciens et des Modernes n’était pas plus vive.
Avant 89, il y a un but, il se mêle presque toujours à l’observation un élément dogmatique, polémique, une intention et une arme de combat ; c’est qu’on a en effet des ennemis à vaincre, à mettre en déroute : on est à la guerre, on marche à une conquête.
Osant blâmer M. de Richelieu d’avoir accédé, de guerre lasse et le cœur navré, à ce traité nécessaire et imposé qui diminua la France et qui en rogna la carte, bien moins pourtant qu’on ne l’avait craint, il disait d’un air capable : « Au reste, il y avait une autre carte plus respectable que celle dont on a parlé : elle était tracée dans le cœur de tous les Français attachés à leur roi. » Il répétait sans cesse, en se flattant d’avoir une recette royaliste de son invention : « On peut étouffer la faction, sans arracher un cheveu de la tête d’un seul factieux. » C’était le même qui, autrefois préfet à Metz sous l’Empire, un jour de cérémonie et de fête impériale, avait dit à sa fille en présence d’un buste de Napoléon : « Fille d’un guerrier, couronnez le buste d’un héros !
. — « Le fond de l’amour, dit-il encore, ce n’est qu’injures, soupçons, colère, trêve et guerre, et puis l’on signe de nouveau la paix.
L’abbé d’Olivet eut la principale part dans ce travail ; il fut en réalité le secrétaire et la plume de l’Académie ; elle avait fini, de guerre lasse, par lui donner pleins pouvoirs ; il s’en explique lui-même dans une lettre au président Bouhier, du 1er janvier 1736, et l’on est initié par lui aux coulisses du Dictionnaire.
Au mois de septembre 1776, Malouet s’embarqua au Havre pour Cayenne et la Guyane ; il n’en revint que deux ans après, en septembre 1778 ; on était en pleine guerre d’Amérique : il fut pris dans la traversée par un corsaire et conduit en Angleterre, où il trouva tous les égards et tous les secours, mais il dut y laisser bonne partie de ses collections.
L’excellent Regnier, né et grandi pendant les guerres civiles, s’était endormi en bon bourgeois et en joyeux compagnon au sein de l’ordre rétabli par Henri IV.
À ce court lendemain du mariage de l’Empereur et dans les deux années de silence qui précédèrent la dernière grande guerre, il y eut là, en France, autour de M.
Les hommes, à la guerre, s’excitent aux mouvements de fureur qui doivent les animer, en se servant sans cesse du langage le plus grossier.
L’esclavage, la féodalité, les querelles religieuses elles-mêmes n’exciteront plus aucune guerre ; la lumière est assez généralement répandue sur ces objets, pour qu’il ne reste plus aux hommes véhéments l’espoir de les présenter sous des aspects différents, de former deux partis fondés sur deux manières diverses de juger et de faire voir les mêmes idées.
Car les romantiques lui faisaient la guerre, et cette agitation une fois apaisée, on ne revient pas à lui : il était décidément dépassé, relégué dans l’histoire, comme une pièce curieuse d’archéologie, qui n’a plus d’utilité actuelle.
Au temps de Ronsard, un style noble était un style retentissant de termes empruntés à la guerre et à la chasse.
Il suffit, pour reconnaître la fragilité de l’« humanité » dans l’homme, de se rappeler les excès où le pouvoir absolu conduisit jadis ceux qui l’ont exercé, ou les faits qui se passent de nos jours encore en temps de guerre, surtout quand les adversaires ne sont pas de même race et de même couleur, les massacres désintéressés, les pillages, les viols, ou bien les exactions, les violences exercées dans de lointaines colonies où la pression sociale n’arrive que bien atténuée.
René Ghil en profite pour partir en guerre contre l’école symboliste de laquelle il voulait se distinguer et entend démontrer que son symbolisme à lui, d’ordre philosophique, n’a rien à voir avec ce prétendu symbole qui n’est qu’un déroulement d’images successives.
Pariset avait aussi entrepris une traduction de la Retraite des Dix Mille de Xénophon ; et cela, nous dit-il, pour plaire au père de sa femme, lequel aimait le grec ou la guerre apparemment.
Ils avaient commencé, enfants, par être des héros à la guerre, et ils furent de tout temps des débauchés plus que voluptueux.
Il y faisait valoir les belles qualités de Fouquet, les importants services qu’il avait rendus sous Mazarin, sa fidélité au sein du Parlement sur la fin de la Fronde, ses ressources de financier dans les temps de guerre, cette vigueur, cette adresse, ce courage, ce génie naturel qu’il compare à un cheval trop emporté, mais généreux : Domptez-le, Sire, mais ne le tuez pas.
Ainsi, tout s’est passé dans les termes de la concorde et de la paix, ou, si l’on aime mieux, avec tous les honneurs de la guerre.
On verra bientôt Beaumarchais, entre deux comédies et entre deux procès, entreprendre de grandes choses, approvisionner d’armes et de munitions l’Amérique du Nord insurgée, avoir ses vaisseaux, sa marine, même un vaisseau de guerre qui se distingue dans les rencontres, et qui mérite, après le combat de la Grenade, un éloge de d’Estaing.
C’était le beau temps alors pour cette guerre des idées.
À la fin de cette fable d’Un animal dans la Lune, La Fontaine célèbre le bonheur de l’Angleterre qui échappait alors aux chances de la guerre, et, dans cette première et pleine gloire de Louis XIV, il fait entendre des paroles de paix ; il le fait avec délicatesse et en saluant les exploits du monarque, en reconnaissant que cette paix si désirée n’est point nécessaire : La paix fait nos souhaits, et non point nos soupirs.
Cela déplairait à la marquise9, si cela ne plaisait au roi. » Desfontaines, cet autre insulteur de Voltaire, lequel l’avait tiré de Bicêtre, disait à l’abbé Prévost qui l’engageait à faire sa paix avec le philosophe : — Si Alger ne faisait pas la guerre, Alger mourrait de faim.
L’esprit guerrier ne peut être chez nous cruel et oppresseur : aussi, dans ces temps d’opprobre où avait pu être porté cet exécrable décret de la guerre à mort, avons-nous vu nos armées reculer devant leurs propres triomphes, rester immobiles après des victoires achetées déjà par tant de sang, et refuser de ternir l’honneur de la patrie, dont elles seules alors étaient dépositaires.
On fera en yacht le tour du monde. » Supprimer la tempête, comme on doit supprimer la guerre, la misère, les passions, l’injustice, l’imprévu, le fatal, le providentiel !
Ce poème, cette ode des temps primitifs c’est la Genèse… Peu à peu cependant la famille devient tribu, la tribu devient nation… L’instinct social succède à l’instinct nomade… Les nations se gênent et se froissent ; de là les chocs d’empires, la guerre… La poésie reflète ces grands événements ; des idées elle passe aux choses.
. — Sorti du sein des tempêtes, nourri dans le berceau d’une révolution, élevé sous la mâle discipline du génie de la guerre, le dix-neuvième siècle ne peut en vérité contempler son image et retrouver ses instincts dans une philosophie née à l’ombre des délices de Versailles, admirablement faite pour la décrépitude d’une monarchie arbitraire, mais non pour la vie laborieuse d’une jeune liberté environnée de périls97.
Qu’Eschyle ait survécu et que Pratinas soit mort, ce sont des aventures comme il en arrive à la guerre ; il y en a de plus scandaleuses, mais ni les unes ni les autres ne se doivent juger d’après la notion puérile d’une justice distributive. […] Telle découverte mécanique a été plus nuisible à l’humanité qu’une guerre séculaire. […] Un acte change de valeur selon qu’il est commis par un homme, une femme, un enfant, dans une chambre close, dans la rue, sur le radeau de la Méduse, à la guerre, dans une fête, et ainsi de même pendant plusieurs centaines de mots. […] La personnalité n’est aucunement nécessaire à la perfection de la vie sociale ; au contraire, elle serait plutôt anti-sociale, car deux personnalités ne peuvent vivre en contact permanent sans se déclarer la guerre. […] Ces deux animaux bâtissent des maisons et des ponts, vivent en société, font la guerre, font l’amour, sont à la fois constructeurs et destructeurs ; à toutes ces œuvres ils procèdent naïvement, avec un courage infini.
Aux souvenirs de la guerre il doit ses récits de l’invasion. […] Les hommes se sont organisés en société afin de travailler en commun à l’œuvre de la civilisation qui est le progrès et l’adoucissement des mœurs ; et de l’institution sociale est sortie la guerre qui n’est pas seulement un retour à la sauvagerie originelle, mais qui en est une aggravation, car les « vrais sauvages ne sont pas ceux qui se battent pour manger les vaincus, mais ceux qui se battent pour tuer, rien que pour tuer. ». […] La guerre ne fit qu’interrompre ces leçons. […] L’Allemagne impériale vient de la guerre et elle va vers la guerre. « A l’entrée de l’ère nouvelle inaugurée par les victoires de la Prusse, il faut laisser toute espérance d’un progrès pacifique de l’humanité. […] portée par tous les souffles du siècle, l’erreur s’insinue jusque dans les âmes croyantes ; et les honnêtes gens quand ils déclarent la guerre à l’esprit du mal n’ont pas besoin d’aller chercher très loin leur ennemi, car ils le sentent qui habile en eux.
On rencontre, au chapitre de la Prudence, qui est tout d’abord, selon lui, la prudence politique, une dissertation sur l’art de la guerre, qui pourrait passer pour un cours de stratégie114 : sujet assez curieux sous la plume d’un chanoine, et qui rappelle le mot d’Annibal sur Phormion115. […] J’avais voulu m’attacher à la guerre, et la reine m’y avait refusé les mêmes emplois que, trois ou quatre ans auparavant, elle m’avait empêché de recevoir du cardinal de Richelieu. […] Cette guerre insensée et frivole se termina pour lui, après une suite de désappointements de tout genre, par la blessure qu’il reçut à la fameuse journée de la porte Saint-Antoine, où Mademoiselle sauva le grand Condé et les restes de son armée, en faisant tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales. […] La plupart des hommes s’exposent assez dans la guerre pour sauver leur honneur ; mais peu se veulent toujours exposer autant qu’il est nécessaire pour faire réussir le dessein pour lequel ils s’exposent203 ». […] Je vous dirais que « la réconciliation avec nos ennemis n’est qu’un désir de rendre notre condition meilleure, une lassitude de la guerre, et une crainte de quelque mauvais événement259 ».
Dans le château Saint-Ange, au bruit de ces rumeurs, Mon âme était ouverte à la douce espérance De voir des indévots le sang couler en France, Et j’entendais de loin crier de tout côté : « Guerre aux républicains ! […] — Dans mes lettres à Matthieu, je vous appelais Pylade et Oreste, Gérando et vous, et, par une équivoque, il a cru que je proposais à Gérando de venir en Italie avec moi, je n’y avais jamais songé, mais je renouvelais l’idée chérie de vous y mener, — Se peut-il en effet que vous refusiez l’occasion, peut-être la dernière (si la guerre continentale a lieu), de voir un tel pays ? […] nous aurons fait la guerre pendant quinze ans pour qu’une femme aussi célèbre que madame vôtre mère écrive un livre sur l’Allemagne et ne parle pas de nous !
De polémique, il n’en a jamais fait que dans ses dernières années quand il s’avisa de déclarer la guerre à un gouvernement, — une guerre d’allusions à travers l’histoire romaine ! […] Le goût de l’Antiquité pure et le génie du passé n’étaient pas tout dans son inspiration : en approchant de l’époque impériale et en la traversant dans ses principaux règnes, il avait un stimulant puissant et un motif de zèle dans sa haine contre le régime impérial ancien ou moderne, à toutes les dates : il commença déjà à lui faire la guerre et à lui décocher des traits bien avant César et de derrière le tombeau des Scipions.
Je dirai cependant que César régnait quand des sénateurs l’immolèrent ; qu’il ne suffit pas toujours qu’une vengeance ait été méritée par la victime ; que nous sommes accoutumés encore à vouloir qu’elle soit généreuse ; que ce genre d’expédition se revêt essentiellement d’un caractère révolutionnaire, trop étranger aux circonstances dont nous sommes environnés106 ; que nous devons, non pas à nous-mêmes, mais à l’intérêt national, quelque attention, du moins, à ce que l’on dira de nous ; que l’opinion des peuples, et surtout de nos propres concitoyens, sur le mode du jugement de Louis, pourra n’être pas indifférente au succès de nos autres travaux politiques ; qu’enfin, selon des maximes qui peuvent bien mériter quelque examen, mais dont la fausseté n’est pas démontrée encore, il sera plus digne de la Convention nationale d’accuser un conspirateur que de faire la guerre à un ci-devant tyran, isolé, désarmé et prisonnier. » Et ensuite, lorsque la Convention se fut constituée juge : « Vous avez trouvé le moyen d’attacher au sort d’un seul homme les destinées de la nation et les espérances du genre humain. […] Bonaparte impatient coupa court à cette guerre méthodique, et, convoquant la commission chez lui, au Petit-Luxembourg où il était alors, dicta ses volontés : « Citoyen Daunou, prenez la plume et mettez-vous là. » C’était dit de ce ton qui se fait obéir. […] Le nom de Daunou était un signal de guerre).
Solmes, et pour la défense de l’autorité du père. » À présent la chose est une affaire de politique et de guerre. « Puisque vous avez déployé vos talents et tâché d’ébranler tout le monde, sans être ébranlée vous-même, c’est à nous maintenant de nous tenir plus fermes et plus serrés ensemble. » Ils forment « une phalange rangée en bataille », où chaque conviction alourdit les autres de tout son poids. […] Elle aussi est armée en guerre. « Après un strict examen de moi-même, dit-elle quelque part, je trouve que j’ai en moi presque autant du sang de mon père que de ma mère. » Quoique douce, quoique promptement rabattue, dans l’humilité chrétienne, il y a de l’orgueil dans son fait ; elle a « espéré être un exemple pour les jeunes personnes de son sexe1058 » ; elle est homme pour la fermeté, mais surtout elle a une réflexion d’homme1059. […] Un Français a peine à supporter l’histoire de Roderick Random ou plutôt celle de Smollett quand il est sur le vaisseau de guerre.
De poétiques fleurs compose un nouveau miel ; Laisse les vils frelons qui te livrent la guerre A la hâte et sans art pétrir un miel vulgaire ; Pour toi, saisis l’instant : marque d’un œil jaloux Le terrain qui produit les parfums les plus doux ; Reposant jusqu’au soir sur la tige choisie, Exprime avec lenteur une douce ambroisie, Épure-la sans cesse, et forme pour les cieux Ce breuvage immortel attendu par les Dieux. […] La guerre qu’il faisait depuis quelques années aux novateurs, aux rimeurs hasardeux, était devenue si vive, qu’elle les ameuta contre lui, et il y eut ligue pour le forcer à quitter le jeu. […] Ce Chœrilus de Samos disait, au début de son poème sur les guerres persiques, se plaignant dès lors de venir trop tard : O fortunatus quicumque erat illo tempore peritus caotare Musarum famulus, cum intousum erat adhuc pratum ! Ce contemporain de la guerre du Péloponnèse pensait déjà comme La Bruyère à la première ligne de ses Caractères ; il sentait tout le poids d’un grand siècle, de plusieurs grands siècles, comme Fontanes.
Shakspeare met sur son théâtre toutes les actions atroces des guerres civiles. […] Iago est un soldat d’aventure qui a roulé dans le monde depuis la Syrie jusqu’à l’Angleterre, qui, confiné dans les bas grades, ayant vu de près les horreurs des guerres du seizième siècle, en a retiré des maximes de Turc et une philosophie de boucher ; de préjugés il n’en a plus. — « Ô ma réputation, ma réputation ! […] D’Othello qui, obsédé par l’image précise de l’adultère physique, crie à chaque parole d’Iago comme un homme sur la roue ; qui, les nerfs endurcis par vingt ans de guerres et de naufrages, délire et s’évanouit de douleur, et dont l’âme, empoisonnée par la jalousie, se détraque et se désorganise dans les convulsions, puis dans la stupeur ? […] On se réduit à le combler d’honneurs ; on lui donne un cheval de guerre ; on lui décerne le surnom de Coriolan, et tous crient : Caïus Marcius Coriolan !
Or, parce que, si tout semble perdu, ces Messieurs feront du bon garçonnisme leur dernière cartouche, voici que, déjà, ils donnent à ce conseil un ton vaudevillesque, celui-là même qui valut à la célèbre phrase : « Mais n’te promène donc pas toute nue e » de faire, à la fois le titre et le succès d’une pièce où s’incarnait, on ne peut mieux, l’esprit français, aux beaux jours du théâtre du Palais-Royal, avant la guerre. […] Il s’agissait non d’amour, mais de guerre, autant que j’en pus juger par le distique initial : En alt vois s’est escrié Vous estes en dol tut fines… que, deux heures durant, un vieux fou se contenta de répéter avec, pour tout commentaire, de multiples aboiements qui reprenaient les mots, un à un, et nous servaient, à propos de la moindre voyelle, tout un jeu de rauques vocalises. […] Le surréalisme, par le truchement de telle ou telle œuvre individuelle et encore et surtout, par son activité collective, ses enquêtes sur le suicide, la sexualité, l’amour, par ses très justes injures à la France lors de la guerre du Maroc, par ses tracts à l’occasion de l’Exposition coloniale, de l’incendie des couvents par les révolutionnaires espagnols, le surréalisme a mis les pieds dans le plat de l’opportunisme contemporain, lequel plat n’était, d’ailleurs, comme chacun sait, qu’une vulgaire assiette au beurre. […] Il avait fallu la mauvaise foi et l’ignorance des critiques pour vouloir freiner, par un passé grinçant de littérature, ce mouvement, dont, le seul précurseur à lui reconnaître fut Dada, quand, au lendemain de la guerre, Tristan Tzara, auteur de M.
C’était l’ancien droit de la guerre, et ce droit existe encore chez quelques nations. […] un héros qui ne s’occupe pas d’amour et de mariage, au moment où il faut partir pour la guerre ! […] — Iphigénie : Périssent les lances, et la maudite guerre de Ménélas ! […] Joad, sans être inspiré de Dieu, a pu imaginer cette ruse, qui n’est contraire ni aux lois de la guerre ni à celles de l’honneur : il fut toujours permis de tromper un trompeur. […] On a fait beaucoup de fables sur cet Ésope qui aimait tant à conter des fables ; sa vie est un roman : ce que j’y trouve de plus curieux, c’est cette manière spirituelle de faire la guerre, en usage chez les anciens rois.
Ressuscitée des ténèbres, des dangers et des angoisses de la guerre, une Venise modernisée écarte les voiles de silence où s’enveloppait sa mélancolique beauté. […] Son dossier conservé aux archives du Ministère de la Guerre le note comme bon officier. […] Il faut espérer qu’il sera plus sage à l’avenir. » Suivent diverses mentions : « Le 15 novembre 1784 envoyé à mon fils aîné une inscription sur le Trésorier des guerres de 140 livres. » « Le 11 mai 1785 envoyé pour compléter sa « pantion » une lettre de change signée Monge de 579 livres. » Aussitôt après se lisent quelques lignes d’une écriture différente : « J’ai reçu de ma mère, la somme de 720 livres. […] Enfin le 4 mai 1791 elle relate : « Je lui ai compté 800 livres pour acheter son équipage en cas de guerre. […] Au mois de mai Louis-François-Henri du Bard de Chasans reçoit encore 1 600 livres « pour son équipage en cas de guerre ».
Toutefois il se rassura en voyant la guerre se rallumer. […] Resté seul avec Isaac, Toussaint assemble un conseil de guerre. […] Le poète prêche le pardon, la concorde, et l’auditoire, placé sur la scène, embrasse, quelques instants après, la guerre avec ardeur. […] Toussaint songe à ses enfants livrés en otages, et recule maintenant devant la guerre qu’il appelait tout à l’heure. […] Un homme de guerre qui voudrait, à l’exemple de Marlborough, apprendre les grands événements du passé en assistant aux drames de M.
On ne peut s’étonner, ni se plaindre de ce que les Encyclopédistes leur aient fait si rude guerre. […] Ces deux vertus qui ne se contrarient pas ailleurs, ne laissent pas au moins de se gêner dans les livres consacrés aux choses de guerre. […] Davout eut le ministère de la guerre. […] Il est des cas où le succès d’œuvres très étrangères à leur génie dépend des hommes de bataille et de guerre. […] La guerre d’Italie est le commencement de l’unité allemande, que nous voulons tous.
Il lui donne pour cadre les bois rafraîchissants, les vallées apaisantes, les coteaux tranquilles, « les formes magnifiques que la nature prend dans les champs pacifiques », toutes les grâces sereines du demi-sommeil éternel de la campagne un peu déserte et nullement industrielle, telle qu’elle était alors ; et c’est un contraste agréable que ces seigneurs et dames très raffinés dans ce monde champêtre très inculte ; et c’est une harmonie aussi que ces âmes fatiguées des luttes et des guerres civiles, cherchant, non sans artifice et non sans gaucherie, aimable encore, à retrouver la paix de l’esprit et du cœur dans la paix des choses. […] Surtout il fait une guerre acharnée à trois défauts qui sont surtout des négligences de la Pléiade : la cacophonie, l’obscurité, la prolixité. […] Il fait la guerre au mot impropre, ou un peu affecté. […] Il fait la guerre au galimatias, de quoi il est resté encore un peu ; mais il lui fait la guerre énergiquement, jusqu’à supprimer des passages entiers qui ne sont pas sans mérite. […] Ici, autour de nous, les bruits clairs des trompettes, plus loin, le bruit clair encore, mais plus rauque du cri de l’éléphant ; tout là-bas, ce piétinement sourd ; et la progression est à souhait, et c’est un maître musicien qui a orchestré ainsi le grand opéra de la guerre.
Il fait la guerre pour son droit, mais à regret. […] Etéocle et Polynice sont en guerre. […] Nous partons à la fois pour le combat des Trente et pour la guerre de Trente Ans. […] Nous n’avons plus des âmes du temps de la guerre de Troie ou des temps bibliques. […] « Voici une deuxième péripétie de cette guerre.
Qui passera en conseil de guerre ? […] Donc Helbig, au troisième acte, passe en conseil de guerre. […] Aussi de la conclusion de l’affaire criminelle, du jugement du conseil de guerre, pas un mot. […] Et certainement cette scène manquait à la Guerre en dentelles de M. […] La guerre, la guerre de la seule façon que je puis la faire.
Grâce à lui, on peut suivre le roi saint Louis dans son intérieur, dans ses habitudes de conversation et de propos, aussi bien que dans ses exploits et dans ses guerres.
En vérité, grand homme, vous avez besoin de toute votre tête en conduisant les leurs, et je vous compare à Jupiter pendant la guerre de Troie… Le groupe des quatre grands poètes du xviie siècle ne serait donc pas complet sans Chapelle, bien qu’il n’y ait eu que le moins beau rôle ; il est immortel grâce à eux ; tout aviné qu’il est et chancelant, il se voit, bon gré mal gré, reconduit à la postérité d’où il s’écarte, donnant un bras à Molière, l’autre à Despréaux.
C’était au fort de la guerre de Sept Ans ; il écrivait à la duchesse de Saxe-Gotha, des Délices (27 novembre 1758) : Je demandais à tous les Allemands qui venaient dans nos montagnes si les armées n’avaient point passé sur votre territoire… J’ai dit cent fois malheureux Leipsick !
Mirabeau, par exemple, voit plus clair sur Versailles que Vauvenargues, et quand il lui écrit de là qu’il faut agir, mais que ce ne peut être du côté de la fortune, ce qui veut dire, dans sa bouche, du côté de la grande ambition ; que les avenues en sont fermées, et qu’il faut alors, de guerre lasse, se retourner et se rejeter, quand on a de la vertu (c’est-à-dire de la force et de la générosité), dans une voie qui soit noble encore et à la portée de celui qui la tente, il a raison : Un homme de qualité ne doit pas s’enterrer ; il se doit à l’État.
Ce n’est pas tout : un militaire pérore de l’expulsion des jésuites ; deux médecins parlent, je crois, de guerre, ou se la font peut-être ; un archevêque me montre une décoration d’architecture ; l’un veut attirer mes regards, l’autre occuper mon esprit, tous obtenir mon attention : vous seule intéressez mon cœur.
Son hôte de l’auberge du Raisin, en rentrant du Conseil de la ville et d’un palais magnifique et tout doré, vient servir les voyageurs à table, et l’homme qui sert à boire a autrefois mené quatre enseignes de gens de pied contre le roi, sous le comte Casimir, dans les guerres de religion.
Elle résiste d’abord, puis elle cède de guerre lasse à ses instances.
Bazin a fait rude guerre, mais par des actes positifs dont minute doit se trouver dans des études ou des archives de province ; car le chef de troupe n’a pas été sans devoir contracter, chemin faisant, mainte obligation.
Il s’y détache comme des profils nettement tranchés, celui de l’homme de guerre, par exemple, tel qu’il apparaissait à nu et se dessinait au lendemain du premier Empire : « L’homme qui a toujours vécu dans les camps réduit toutes les questions de morale au mot d’honneur, tous les devoirs à l’observation de la discipline, et la vertu à la bravoure.
Noirmont cependant a tout vu et tout deviné ; avant de laisser son ami, il le gronde et lui fait honte de toutes ces duplicités ; et quand Herman s’étonne de cette sévérité de langage à laquelle un tel mentor ne l’avait pas accoutumé jusque-là, Noirmont lui explique ses principes, car il en a, et qui se réduisent presque à un seul sentiment bien arrêté, la haine de l’hypocrisie : « Il est vrai, lui dit-il, je suis en guerre ouverte avec les salons ; je scandalise un monde corrompu à qui je refuse la satisfaction des apparences.
Dix années, et plus de dix années, se passèrent en effet sans qu’elle se mêlât directement et essentiellement de politique ; elle contribua à faire M. de Castries ministre de la marine (1780), et, peu après, elle fit remplacer M. de Montbarey à la Guerre par M. de Ségur : son monde intérieur la détermina à intervenir activement dans ces deux cas.
… ce mais-là va vous faire sourire, mais que je suis peu cette personne vaillante, joyeuse à outrance, armée en guerre, cette forte femme bâtie en vigueur que vous croyez !
Car toutes ces discordes domestiques et ces guerres civiles littéraires n’empêchent pas, Messieurs, et tout devant moi le prouve, que les vrais lettrés, j’entends par là ceux qui aiment les lettres pour elles-mêmes, ne soient, toute rébellion cessante, d’une même cité, d’une même famille, et que le bien acquis et par les pères et par les neveux ne compose finalement le trésor de tous.
Après que le roi païen a convoqué ses émirs et fait annoncer la guerre jusqu’aux bornes fantastiques de son mystérieux empire, le poète nous montre les chrétiens offrant leur vie à Dieu, qui par un de ses anges la reçoit et leur promet sa récompense : après la bataille, où tous périssent, l’ange bénit leur sacrifice et confirme leur gloire.
En voici que nous prenons parmi les plus brèves : La guerre est la mue de l’Humanité : elle y perd ses vieilles plumes, soit qu’elles tombent, soit qu’on les arrache.
Tout est bon à cet entasseur, qui se croit un constructeur ; et la guerre de 1870 devient, entre ses mains, une « utilité ».
Ce qu’il faudra faire alors pour maintenir les justes droits de sa renommée, ce sera, en bonne critique comme en bonne guerre, d’abandonner sans difficulté toutes les parties de ce vaste domaine qui ne sont pas vraiment belles ni susceptibles d’être sérieusement défendues, et de se retrancher dans les portions tout à fait supérieures et durables.
Son père, médecin, était venu se fixer là, après avoir fait une campagne dans la guerre d’Amérique sous Rochambeau ; homme de bien et d’honneur, il a laissé dans le pays des souvenirs que quarante années écoulées depuis ont à peine effacés.
Il va s’exposer à la guerre et devient un brave.
Mme Du Deffand lui portait envie de ce qu’il ne s’ennuyait jamais dans la solitude ; mais, avec son goût sévère, elle ne comprenait pas qu’on aimât pêle-mêle tant de choses, qu’on pût lire à la fois Shakespeare et La Guerre de Genève de Voltaire, admirer Mme de Sévigné et se plaire aux romans d’un Crébillon fils.
Il se contente de dire : « Je traversai d’un bout à l’autre cette Espagne où, seize années plus tard ; le ciel me réservait un grand rôle, en contribuant à étouffer l’anarchie… » Et il entonne un petit hymne en son honneur à propos de cette guerre d’Espagne dont il ne cesse de se glorifier, tout en voulant paraître le plus libéral des ministres de la Restauration.
Pour être utile, il faut être agréable, et j’ose espérer que le tribut que je devais à Dieu et aux hommes plaira à mon siècle. » Et en effet, les Études de la nature, qui furent publiées en décembre 1784, étaient faites exprès pour le siècle même et pour l’heure où elles parurent, pour cette époque brillante et paisible de Louis XVI, après la guerre d’Amérique, avant l’Assemblée des notables, quand une société molle et corrompue rêvait tous les perfectionnements et tous les rajeunissements faciles, sans vouloir renoncer à aucune de ses douceurs.
Après la guerre, Augier fit une longue et cruelle maladie.
Archimede venu dans le temps de Monsieur Newton auroit fait ce que Monsieur Newton a fait, comme Monsieur Newton eut fait ce qu’a fait Archimede, s’il fut venu dans le temps de la seconde guerre punique.
Cet homme, plus vraiment doux que Fénelon, plus cygne que ce cygne, car Fénelon n’avait que la coquetterie de la douceur, n’était point organisé pour la guerre des idées telle que les besoins de notre temps nous l’imposent, à nous autres ferrailleurs !
Que ce sacrifice nécessaire s’appelle la maladie, la guerre, le bourreau, c’est toujours la Mort, dont il dit simplement, et pas plus, qu’elle doit arriver et qu’elle arrive.
ce sont des gueux spéciaux : — tous les Meurt-de-faim, tous les Stropiats, tous les Béquillards, tous les tronçons de l’effroyable guerre de Trente Ans ; une page plus d’Histoire que de nature humaine.
Je regrette les ailes blanches que le vent soulevait, les châteaux ajourés des Normandes, casques de la douce guerre, les capuchons rouges des Béarnaises, les mouchoirs multicolores noués sur la nuque des Provençales, les coquilles enroulées, les bandeaux transparents qui laissaient deviner la blancheur de leur front, et ces fleurs merveilleuses, marguerites, cyclamens, digitales, pensées, qu’avaient imitées nos grand-mères inconnues quand elles inventaient la coiffe de leur bourg natal, poème féminin, l’un des plus exquis et des plus profonds qui soient sortis du génie anonyme de la foule.
Le souvenir des pires spectacles de la guerre étrangère et civile, la désespérance et le dégoût dont il a été envahi devant la bestialité humaine brusquement apparue, sont pour beaucoup dans le pessimisme radical des premières « veilles » de la Justice. La dernière guerre a produit chez nous nombre de rimes. […] La première partie, Silence au cœur, écrite presque toute sous l’impression de la guerre et de la Commune, est superbe de tristesse et d’ironie, parfois de cruauté. […] Blessé, il est soigné par son amie… Et, la guerre franco-allemande étant survenue pendant que M. […] C’est peut-être de bonne guerre, mais ce n’est pas d’une critique équitable, car les romans de M.
Il avait entremêlé dans son existence la guerre, la littérature et les fonctions publiques. […] Elle et Lui, de George Sand, et la réponse de Paul de Musset, Lui et Elle, sont des livres de rancune, nés de l’état de guerre créé et entretenu par des amis, pleins de bonnes intentions sans doute, mais, à coup sûr, bien mal inspirés. […] J’y rangeai lentement et avec réflexion un petit nombre de volumes ; quant à mes cadres, ils demeurèrent vides longtemps ; ce ne fut qu’au bout de six mois que je parvins à les remplir à mon goût ; j’y plaçai de vieilles gravures d’après Raphaël et Michel-Ange. » Les gravures représentaient des Madones, des sujets de sainteté, une scène de guerre. […] Elsbeth s’y résigne, afin d’épargner la guerre à deux royaumes. […] Ce qu’il devint en peu de temps pour les nouvelles générations, ce qu’il est resté pour elles jusqu’à la guerre, nul ne l’a mieux dit que Taine.
Et l’on faisait un retour sur la fin du siècle dernier avec la Révolution, sur la fin du xviie siècle avec les guerres de Louis XIV, sur la fin du xvie siècle avec la Ligue. […] » qui jetant, à Niel, avant la guerre d’Allemagne : « Prenez garde de faire de la France une caserne ! […] Demoget, l’architecte de Jean-d’Heurs, qui a habité, pendant des années, Angers, disait que dans l’Anjou, il n’y avait pas de fermage, mais du métayage, qui forçait le propriétaire à entrer en relations avec son tenancier, plusieurs fois, dans l’année, et que chaque propriétaire se réservait dans la ferme, un logement, et qu’il était stipulé que, dans le cas où il n’amènerait pas de domestique, le laboureur ou sa femme lui en servirait, et que ces rapports fréquents du seigneur et de son paysan, rapports qui existent encore de nos jours, expliquaient cette parfaite entente de la noblesse et du peuple, dans les guerres de la Vendée.
Ne vois-tu pas ici le feu, l’air, l’eau, la terre, Leur éternelle amour, leur éternelle guerre ? […] Il part en guerre contre « la fausse Eglise des jansénistes. » Il déclare avoir la clef de l’Apocalypse et annonce une armée de 144,000 hommes qui, sous la conduite de Louis XIV, rétablira la vraie religion. […] Mais le petit novice, qui n’a pas du tout la vocation et qui, au surplus, adore sa cousine, a voulu partir pour la guerre avec son oncle. […] Pour mordre à belles dents tout fut de mon domaine ; Je tombai sans pitié sur la sottise humaine, J’écorchai, déchirai le troupeau des trembleurs : Guerre ou tribut ! […] me rendraient voltairien et me feraient trouver du charme à la Pucelle ou à la Guerre des dieux, c’est une vivacité que je regrette.
Ajoutez qu’il a eu affaire à des généraux tels que Merci et Guillaume, et qu’il a eu sous lui Turenne et Luxembourg, sans parler de tant d’autres hommes de guerre élevés à cette admirable école, et qui à l’heure des revers ont suffi à sauver la France. […] Racine assurément ne peut être comparé à Corneille pour le génie dramatique ; il est plus homme de lettres ; il n’a pas l’âme tragique ; il n’aime ni ne connaît la politique et la guerre. […] Dès que le droit, c’est la force, l’état naturel des hommes entre eux, c’est la guerre. Désirant tous les mêmes choses, ils sont tous nécessairement ennemis ; et dans cette guerre, malheur aux faibles, aux faibles de corps et aux faibles d’esprit ! […] Oui, s’il n’y a que des besoins, des désirs, des passions, des intérêts, avec des forces diverses aux prises les unes avec les autres, la guerre, une guerre tantôt déclarée et sanglante, tantôt sourde et pleine de bassesses, est dans la nature des choses.
Il fut ambassadeur à Berlin et à Londres, ministre des affaires étrangères en 1823, et fit décider la guerre d’Espagne (1824). […] C’était écrit avant la guerre d’Espagne11. […] Quand il rencontre face à face et armé en guerre l’esprit même du xviiie siècle, il court sur lui, comme à l’ennemi. […] De temps en temps ces Martyrs, si beaux par ailleurs, ont comme l’air de la Guerre des dieux prise au tragique. […] Il était comme elle, « chouette immense de l’amour » ; entré dans la nuit humaine, il faisait la guerre aux ennemis ténébreux de l’homme, aux vices, aux mensonges, à tout le noir essaim de l’ombre.
Harmonieusement groupées, les fileuses, jeunes et vieilles, craignaient et déploraient la guerre. […] Toutes les conséquences de la guerre de Troie, il les entasse en Andromaque, toute la plus complexe époque de Rome Impériale il la presse en Britannicus. […] Il se plaît à nous conter ici le voyage en Espagne de l’enfant Hugo qui accompagne le trésor de la guerre : l’enfant Hugo gardé par une armée traversant le village d’Hernani ! […] Cette entreprise va se poursuivre se renforcer au lendemain de la première guerre, sous la direction de Jacques Rivière, comme l’a bien montré Suzanne Guerlac dans « la politique de l’esprit et les usages du classicisme à l’époque moderne », RHLF, 2007, n° 2, p. 401-412. […] Rosny aîné (pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex, 1856-1940) a écrit et publié avec son cadet Nell Horn de l’armée du salut, proche du naturalisme ; en 1911, il publie La Guerre du feu et La Mort de la terre.
La bonne monture que M. de Bompré avait sans doute ramenée de ses guerres, et qui lui avait plus d’une fois sauvé la vie, est vendue pour deux chevaux de carrosse ; et le pauvre chien Hector, qui vieillit, qui, un jour d’été, a couru trop inquiet après son maître absent, s’est trouvé tué, de peur de rage. […] disait l’abbé de La Tour. — Pour moi, dit la baronne. — On ne pense, on ne rêve que politique, continua l’abbé. — J’ai la politique en horreur, répliqua la baronne, et les maux que la guerre fait à mon pays me donnent un extrême besoin de distraction.
Si les années de guerre, en ne permettant pas à la poésie d’attirer sur elle un grand intérêt, ont été par là pour un instant défavorables aux muses, il s’est cependant, pendant cette époque, formé une foule d’esprits libres, qui maintenant, pendant la paix, se recueillent et font apparaître leurs remarquables talents. […] « Il s’était engagé comme chasseur dans la guerre de 1814. » 23.
L’homme-lige du roi Gunther regarda par-dessus son épaule pour chercher un compagnon de guerre, qu’il trouva aussitôt. […] Jamais je ne vis avec femme de roi marcher tant d’hommes portant l’épée à la main et armés en guerre.
Un siècle détruit autant d’œuvres qu’il en apporte ; la guerre, les révolutions, l’incendie ont pris en pitié notre mémoire surchargée, et de temps en temps la soulagent avec une affreuse mais, en dernière analyse, peut-être bienfaisante cruauté. […] Bien plus souvent — l’histoire nous en est le douloureux témoin, — l’homme n’est resté que trop fidèle au principe divin : à la mortelle logique de la révélation il a obéi avec une épouvantable obéissance, sans raison, c’est-à-dire déraisonnablement, par la félonie et l’assassinat des guerres de religions.
Le fils de l’auteur d’Athalie écrivit le poème de la Religion ; le fils de l’auteur de Notre-Dame-de-Paris et de la Préface de Cromwell faisait des romans et tirait les derniers coups de feu inutiles de cette guerre de 1830 terminée, et à laquelle son père avait pris une si éclatante et fière part. […] … Sans stratagème, dans un simple choc et dans un loyal enjeu de guerre, a-t-on jamais vu perte si grande d’un côté, de l’autre, si petite ?
Parmi les ruines de guerre, en dépit du fanatisme sanguinaire et de la tyrannie monstrueuse, en dépit de la noblesse oisive, des évêques et des intendants, en dépit de tous enfin, de leurs mains et de cerveau ils recréaient une France aux fortes assises, consciente d’elle-même, libérée du joug romain, autonome et puissante, une nation d’avant-garde, laborieuse et lumineuse. […] L’assemblée quinquennale du clergé trop bien secondée par les tribunaux de tout ordre, faisait aux hérétiques une guerre acharnée, infatigable. » (NdA) 75.
[NdA] Un sermonnaire et moraliste anglais, Henry Peacham, a dit, parlant de ce petit amas de boue : Cependant c’est ce point sur lequel nous avons promené le fer et le feu pour y établir les divisions qui le partagent entre tant de nations… Là nous avons nos dignités, nos armées, notre autorité ; là nous amassons des richesses, nous entretenons entre nous de perpétuelles guerres pour décider quel sera celui qui, comme le crapaud, s’endormira avec le plus de verve entre ses pattes.
Il apprit, au printemps de 1793, que la femme de son ami lord Sheffield venait de mourir ; il n’hésita pas à voler vers lui, à se mettre en route pour l’Angleterre par l’Allemagne, et à faire ce voyage depuis quelque temps différé, que les circonstances présentes et la guerre engagée rendaient alors plus difficile.
Cette traduction qui ralluma la guerre des anciens et des modernes, et qui fut suivie de l’Odyssée en 1716, donne à Mme Dacier un rôle imprévu et assez considérable dans l’histoire de la littérature française.
Il ne se donnait que de courts sujets qui avaient trait aux choses du moment, quelquefois à la politique (car c’était le temps de la guerre d’Amérique, et Cowper était à bien des égards un Anglais de vieille roche) ; mais le plus ordinairement, il ne s’agissait dans ses vers que des accidents de son jardin.
Un Mirabeau n’y va pas de main morte ; les demi-aveux, les faux-fuyants de Vauvenargues, ses airs de paresse, ne satisfont pas le marquis ; il continue son obsession obligeante ; il y emploie le reproche, il y emploie la louange ; il se sert de toutes les clefs pour ouvrir ce cœur qu’un respect humain enchaîne, et il le tire tant qu’il peut du côté de ses propres penchants : Quand vous auriez plus de santé et de goût pour la gloire, vous ne sauriez faire naître la guerre, et ne seriez pas capable des bassesses qu’il faut pour s’avancer à la Cour.
Et La Harpe écrivait de La Beaumelle, vers 1774 : « Je l’ai entendu, il y a deux ans, avouer lui-même que son procédé était inexcusable, et qu’il avait eu les premiers torts avec M. de Voltaire. » — Voltaire outré répondit (1753) par son Supplément au Siècle de Louis XIV, ou réfutation des notes critiques qu’avait données La Beaumelle ; il lui prêta même et lui imputa, par une de ces confusions volontaires dont il ne se faisait pas faute, des notes qui n’étaient pas de lui, mais d’un continuateur, et la guerre à mort fut engagée.
Je ne m’en suis vengé que par le mépris, suivant votre conseil salutaire… Ces dernières paroles nous expliquent la vivacité qu’y mettait Chapelain : il y avait guerre entre eux.
« Si le roi d’Angleterre avait déclaré la guerre au roi de France, on n’en eût pas fait plus soudainement, dit-il, le sujet de toutes les conversations. » Mme de Boufflers, à qui tous ceux qui savaient sa liaison intime avec les deux personnages, s’adressaient pour en apprendre plus long et pour avoir le mot de l’énigme, était muette ; elle n’avait reçu aucunes nouvelles d’Angleterre, aucune communication, ni elle, ni le prince de Conti non plus.
Malgré son goût pour la pacification, il se trouvait en pleine guerre.
Le seul bien dont jouit l’Angleterre, et qui est inappréciable, c’est la liberté politique… Son gouvernement étant un mélange d’aristocratie, de démocratie et do monarchie, ce dernier élément, quoique très-limité, est assez puissant pour faire aller la machine sans le secours des deux autres, et pas assez pour nuire au pays ; car, quoique le ministre ait la majorité dans la Chambre, s’il veut faire quelque entreprise nuisible à la nation, ses amis l’abandonnent, comme il arriva dans la guerre de Russie.
« Les autres emplois civils et militaires avaient été également distribués, par élection, entre ces républicains imberbes qui s’engageaient à secourir les pauvres (on avait un trésor) et à défendre les faibles. » D’autres joueront au drame ; d’autres, à la guerre et au conquérant : ici c’est l’économiste et le philanthrope en herbe qui se dessine.
C’est le plus noble des bulletins, le plus chevaleresque des récits de guerre.
. — Et Piron comparé à Collé ; « Piron montait un vaisseau de haut bord armé en guerre avec lequel il affrontait la tempête, et Collé une barque légère… » — Et Panard donc, le gai Panard dont la muse est « un peu prude, un peu pincée !
Il se fit conduire chez moi : c’était un jour d’assemblée ; nous avions alors une escadre hollandaise en rade, commandée par l’amiral Kinsbergen, homme d’un rare mérite ; nous avions de plus un vaisseau de guerre suédois : tour, ces étrangers et plusieurs officiers de la marine française se trouvaient à l’intendance, lorsqu’on annonça l’abbé Raynal, que personne n’attendait.
En proie au jeu, à la débauche, à l’épuisement aux bras de l’impure Belcolore, il s’en arrache pour les aventures de la guerre.
Et voilà que, dès 1837, le calme presque universel s’établissait ; et, pour réduire la question aux limites de notre sujet, voilà que littérairement, ce calme social d’apparence propice n’enfantait rien et ne faisait que mettre à nu le peu de courant ; que de guerre lasse, et à force de tourner sur soi-même, on se reportait d’un zèle oiseux vers le passé, non pas seulement le haut et grand passé, mais celui de toute espèce et de toute qualité, et l’on déjeunait des restes épicés de Crébillon fils comme pour mieux goûter le Racine ; voilà que les générations survenantes, d’ordinaire enthousiastes de quelque nouvelle et grande chimère et en quête d’un héroïque fantôme, entraient bonnement dans la file à l’endroit le plus proche sans s’informer ; que sans tradition ni suite, avec la facilité de l’indifférence, elles se prenaient à je ne sais quelles vieilles cocardes reblanchies, et, en morale comme dans l’art, aux premiers lambeaux de rubans ou de doctrines, aux us et coutumes de carnaval ou de carême.
Racine lui écrivait du camp près de Namur : « La vérité est que notre tranchée est quelque chose de prodigieux, embrassant à la fois plusieurs montagnes et plusieurs vallées avec une infinité de tours et de retours, autant presque qu’il y a de rues à Paris. » Boileau répondait d’Auteuil, en parlant de la Satire des Femmes qui l’occupait alors : « C’est un ouvrage qui me tue par la multitude des transitions, qui sont, à mon sens, le plus difficile chef-d’œuvre de la poésie. » Boileau faisait le vers à la Vauban ; les transitions valent les circonvallations ; la grande guerre n’était pas encore inventée.
C’est pour cela que l’homme qui peut traduire sa pensée par des sons et des mesures prend possession de nous ; nous lui appartenons et il nous maîtrise ; nous ne lui donnons pas simplement la partie raisonnante de notre être ; nous sommes à lui, esprit, coeur et corps ; ses sentiments descendent dans nos nerfs ; quand l’âme est neuve, par exemple chez les peuples jeunes et les barbares, il est puissant comme un prophète ; Eschyle202 renvoyait ses spectateurs « tout agités par la furie de la guerre. » Et nous aujourd’hui si âgés, si lassés, si dégoûtés de toute pensée et de tout style, nous recevons de lui une sensation unique qui nous reporte dans l’étonnement et la fraîcheur des premiers jours.
Si une flotte dont on attend le retour montre au coucher du soleil les étages successifs de ses voiles surgissant une à une, comme un troupeau de moutons qui monte une colline au-dessus de la courbe de l’horizon, on songe aux canons qui ont grondé dans ses bordées, aux vaisseaux qui ont sombré sous les boulets des ennemis, aux morts et aux blessés qui ont jonché ses ponts sous la mitraille, toutes les images de la guerre, de la mort pour la patrie, de la gloire et du deuil assiégent la pensée. — Émotion !
Olivier de Serres, né en 1539, à Villeneuve-de-Berg, en Vivarais, protestant, prit part à la surprise de sa ville natale, qui fut suivie d’affreux massacres, en 1573 : c’est la seule fois qu’on le voit mêlé aux guerres civiles.
Et après Sadowa, il avait conseillé de préparer la guerre, à toute occurrence. — Pendant que son fils Albert, âme héroïque de l’aveu de tous ceux qui l’ont connu, partait avec les turcos pour être des premiers à la frontière, M.
Après le cataclysme de la Révolution et les guerres de l’Empire, il n’y eut plus de société : donc plus de théâtre d’art.
Après le cataclysme de la Révolution et les guerres de l’Empire, il n’y eut plus de théâtre d’art.
Certes, s’ils se bornaient à faire la guerre aux généralités hasardées, aux aperçus superficiels, on ne pourrait qu’applaudir à leur sévérité.
Il voit que la controverse du matérialisme et du spiritualisme est une simple guerre de mots ; les adversaires étant également absurdes, chacun croyant comprendre ce qu’aucun homme ne peut comprendre.
La guerre que ce siècle lui livre est si urgente et si acharnée, qu’il y envoie ses conscrits.
C’est au troisième acte que les idées de madame Aubray entrent en guerre, enflammées d’éloquence et armées d’esprit.
Nous trouvons ces deux écoles en opposition déjà et en guerre au début de notre théâtre, la troupe de Molière aux prises avec celle de l’hôtel de Bourgogne.
Il discutait le système de guerre du grand Frédéric.
La guerre qui survint entre la France et l’Angleterre ajourna ce projet d’éducation parisienne, et le jeune homme ne fit son début à Paris qu’en 1751, à l’âge de dix-neuf ans, après avoir achevé ses tournées de Suisse, d’Allemagne et d’Italie.
Or, je vous en prie, où toute cette petite guerre inaperçue a-t-elle conduit M.
Il y a le Fontenelle bel esprit, coquet, pincé, damoiseau, fade auteur d’églogues et d’opéras, rédacteur du Mercure galant, en guerre ou en chicane avec les Racine, les Despréaux, les La Fontaine ; le Fontenelle loué par de Visé et flagellé par La Bruyère ; et à travers ce Fontenelle primitif, à l’esprit mince, au goût détestable, il y en a un autre qui s’annonce de bonne heure et se dégage lentement, patiemment, mais avec suite, fermeté et certitude ; le Fontenelle disciple de Descartes en liberté d’esprit et en étendue d’horizon, l’homme le plus dénué de toute idée préconçue, de toute prévention dans l’ordre de la pensée et dans les matières de l’entendement ; comprenant le monde moderne et l’instrument, en partie nouveau, de raisonnement exact et perfectionné qu’on y exige, s’en servant avec finesse, avec justesse et précision, y insinuant l’agrément qui fait pardonner la rigueur, et qui y réconcilie les moins sévères ; en un mot, il y a le Fontenelle, non plus des ruelles ni de l’Opéra, mais de l’Académie des sciences, le premier et le plus digne organe, de ces corps savants que lui-même a conçus dans toute leur grandeur et leur universalité quand il les a nommés les états généraux de la littérature et de l’intelligence.
Homme public, il avait sur le rôle de la France et sur sa magistrature en Europe des idées qui ont été souvent redites par d’autres et exagérées depuis ; mais il n’exagérait rien, quand il disait énergiquement : Un ouvrage dangereux écrit en français est une déclaration de guerre à toute l’Europe.
Il fit la guerre en volontaire des plus actifs dans Le Conservateur, sous le drapeau de M. de Chateaubriand.
Il n’est pas étonnant d’après cela que les critiques anglais, et notamment le judicieux Jeffrey dans la Revue d’Édimbourg, se soient fort appuyés du témoignage de Grimm, comme d’un utile auxiliaire pour la guerre qu’ils se disposaient à renouveler alors (1813) contre les auteurs dramatiques du continent.
Necker intervient dans la guerre ouverte entre les incrédules et les intolérants de tout genre dont il était environné, comme un médiateur honnête, sensé, sincère, éloquent même à la longue, si l’on consent à l’écouter ; il dira de toutes les manières à ceux qu’il s’efforce de ramener : Un homme sage ne se permet jamais de semer la tristesse et le découragement, pour la ridicule vanité de se montrer un peu élevé au-dessus des opinions communes, ou pour le plaisir de faire des distinctions plus ou moins ingénieuses sur quelques parties de la religion établie.
Dans une première conversation qu’il eut avec Arnault, Regnault de Saint-Jean-d’Angély présent, il le fit causer de Paris et de l’esprit qui y régnait, puis ne dédaigna point de causer lui-même et de parler de ses opérations de guerre, de sa tactique et de l’esprit qu’il y apportait.
Zola touche à l’esthétique du roman, et reprenant en bouche les grands termes de positivisme et d’évolutionnisme, il part en guerre contre la psychologie et dénonce tous ceux qui n’étudient de l’homme que l’âme, sans se souvenir de l’influence du corps sur le cerveau.
“L’on voit bien (dit Gueret dans sa Guerre des Auteurs anciens & modernes) que l’auteur n’a fait son livre que pour décharger son chagrin sur nos plus grandes Orateurs, & particuliérement sur ceux de la chaire.”
Diègui) Namara Soundieta, NDar, Amadou Sefa Niânyi, la fondation d’une dynastie royale : (Légende de NDiadiane, NDiaye), la conquête du pouvoir (L’éléphant de Molo) ou encore quand elle rappelle les aventures des Sorko pêcheurs ou des Gow chasseurs du Niger16 l’émigration des Agni, sous la conduite d’Aoura Pokou, leurs guerres au Baoulé contre les Gori17, la faiblesse paternelle du damel Amady NGôné18, la folie « caligulienne » de l’almamy torodo Amady Si (Amady Si, roi du Boundou) le dévouement du Khassonké Yamadou Hâvé ou de la fille du massa, etc., etc.
Celui du mot étranger, entre mille autres, a évolué jusqu’à signifier uniquement, pour nous : ce qui n’appartient pas à notre nation, tout ce qui est de l’extérieur, du dehors (ce que les Latins nommaient extraneus), toute question d’amitié ou d’inimitié étant écartée. « Les peuples de l’antiquité vivent isolés, se défient les uns des autres et n’ont entre eux d’autres rapports que ceux de la guerre », tandis que « aujourd’hui les peuples civilisés forment une véritable société »44.
Et si linguistes ou philologues, modestement, se cantonnaient dans leur domaine, assez vaste d’ailleurs pour qu’ils ne soient pas encore près de l’avoir mis en culture tout entier, ce serait presque donner dans le ridicule que de s’armer en guerre. […] Or, monseigneur notre gouverneur, c’est bien le gouverneur de Guyenne, Bernard de Nogaret, le second duc d’Épernon, contre qui les Bordelais sont en armes, et qui consacre dans Agen, à dame Nanon de Lartigues, les loisirs que lui laisse la guerre. […] Cependant ni la guerre ni l’universelle détresse n’interrompaient les plaisirs et les fêtes. […] Sur ces entrefaites précisément, le dernier des Habsbourg meurt d’indigestion ; la France porte au trône impérial un électeur de Bavière ; la guerre de la succession d’Autriche est engagée. […] Fabre d’Églantine a oublié le chemin du Théâtre-Français, le Philinte de Molière est membre du Comité de la guerre et des armes : il siège aux côtés de Carnot.
Enfin, nous ferons partout et toujours la guerre aux méchants écrivains, parce que quiconque écrit mal pense faux ou ne pense point ; le style étant, en réalité, non l’agencement savant des mots, mais l’étroite connexité, l’harmonie complète de l’expression et de l’idée. […] Nous vivons si bien dans un milieu de lutte et de guerre spirituelle, qu’il faut, à tout prix, se dresser à cette escrime de la parole écrite, — fût-ce aux dépens de ceux qu’on aime. […] Nous ressemblons, tous tant que nous sommes, soldats de l’idée moderne, à ces bataillons fraternels qui s’entrechoquent dans des simulacres de guerre avant de marcher à l’ennemi. […] On conçoit tout ce qu’a d’innocent et de puéril cette petite guerre faite, dans un style plus mesuré que chevaleresque, à coups de vulgaires histoires et de contes inoffensifs. — À ne considérer que cette face de son talent, M.
Ceci n’est pas une déclaration de guerre mais ce n’est pas non plus un engagement de respecter, quoi qu’il arrive, le territoire de mes voisins du feuilleton. […] Auguste Lireux que je viens de citer, a écrit deux excellents feuilletons, cette quinzaine, et je l’en loue avec la même sincérité que j’ai mise autrefois à lui faire la guerre. […] Et j’expose tour à tour les deux faces de ce Dieu de la paix et de la guerre du feuilleton : « L’événement de la semaine (un véritable événement !) […] Figaro a donné le signal de la guerre au chantage ; il a levé l’étendard, cela est beaucoup sans doute, mais cela ne suffit pas.
Voici la pièce inspirée par la fresque de Giotto ; il ne faut pas oublier, en la lisant, qu’elle a été écrite huit ans avant la guerre du Piémont contre l’Autriche. […] Il entre au Parlement, et, en qualité d’homme supérieur, il ne prend parti ni pour ni contre le ministère ; il dédaigne les discussions spéciales qui ne conviennent qu’aux légistes, aux financiers, aux administrateurs, aux hommes de guerre. […] Lui qui a résumé si habilement la vie politique et morale de l’Europe pendant les trois derniers siècles, on dirait que sa vue s’obscurcit, que sa langue s’embarrasse quand il s’agit de raconter la guerre du bien publie, la bataille de Montlhéry, la lutte acharnée de Louis XI et de Charles le Téméraire, la captivité de Péronne et la bataille de Nancy.
Cardans chaque guerre une foule de braves exécutent, sans se faire prier, celle facile prouesse, tandis qu’il ne s’est trouvé jusqu’à présent qu’un seul Français capable de mettre sur sa poitrine un morceau d’étoffe d’une nuance si insolite, si agressive, si éclatante. […] Nous n’étions là guère plus à l’aise que don Carlos n’allait l’être tout à l’heure au fond de son armoire ; mais les plus mauvaises places avaient été réservées aux plus dévoués, comme en guerre les postes les plus périlleux aux enfants perdus qui aiment à se jeter dans la gueule même du danger. […] Sa main mutilée à la guerre lui donnait l’air d’un héros en retraite, et il disait superbement ce vers : Ressaye à soixante ans ton harnois de bataille. […] Le statuaire des lions a exécuté récemment quatre groupes en ronde bosse pour les pavillons du Louvre : la Paix, la Guerre, la Force protégeant le Travail, l’Ordre comprimant les pervers. […] Ainsi un soldat tombé dort dans son manteau de guerre.
Dans un État qui ressemble à une armée, il faut que les châtiments, comme dans une armée, soient terribles, et, pour les aggraver, la hideuse guerre des deux Roses qui, à chaque incertitude de la succession, peut reparaître, est encore présente dans tous les souvenirs. […] C’est cette roideur et cette impétuosité des passions primitives qui ont fait la guerre des Deux Roses et pendant trente ans poussé les nobles sur les épées et vers les billots. […] C’est un règne entier, une guerre complète, ou tout un roman qu’ils entassent dans un drame ; ils découpent en scènes une chronique anglaise ou une nouvelle italienne : à cela se réduit leur art ; peu importent les événements : quels qu’ils soient, ils les acceptent.
On regarde à la table des volumes qui doivent être les plus clairs, l’Histoire de la Révolution française, par exemple, et l’on y lit ces titres de chapitres : « Idéaux réalisés — Viatique — Astræa redux — Pétitions en hiéroglyphes — Outres — Mercure de Brézé — Broglie le dieu de la guerre. » On se demande quelles liaisons il peut y avoir entre ces charades et les événements si nets que nous connaissons tous. […] Si vous ne jetez pas le livre de colère et de fatigue, vous perdez le jugement ; vos idées s’en vont, le cauchemar vous prend ; un carnaval de figures contractées et féroces tourbillonne dans votre tête ; vous entendez des hurlements d’insurrection, des acclamations de guerre ; vous êtes malade : vous ressemblez à ces auditeurs des covenantaires que la prophétie remplissait de dégoût ou d’enthousiasme, et qui cassaient la tête au prophète, s’ils ne le prenaient pour général. […] C’est ce sentiment du devoir qui les réunit, les inspira et les soutint, qui fit leur discipline, leur courage et leur audace, qui souleva jusqu’à l’héroïsme antique Hutchinson, Milton et Cromwell, qui provoqua toutes les actions décisives, toutes les résolutions grandioses, tous les succès extraordinaires, la déclaration de la guerre, le jugement du roi, la purgation du Parlement, l’humiliation de l’Europe, la protection du protestantisme, la domination des mers.
On devra lire les réflexions de Proudhon sur la guerre, sur la révolution, sur la stratégie, sur l’esprit voltairien, sur la tyrannie, toutes ces idées accidentelles qui forment pourtant le meilleur de ce livre et qui lui confèrent un grand prix. Ce que nous montre Proudhon, c’est donc, à mon avis, bien moins la psychologie de Napoléon que, dans sa terrifiante réalité et dans son horreur barbare, le portrait de l’homme de guerre moderne, de celui que M. […] Retté qui, lui, s’est conformé aux traditions de la guerre apache, pourrait bien se refuser à partager avec vous cette glorieuse chevelure qu’il a déjà clouée toute sanglante à la porte de son wiwgam.
On peut citer de même la scène où Mithridate propose à ses enfants le dessein d’aller porter la guerre en Italie, celle où Mahomet propose à Zopire de le servir dans ses desseins, s’il veut revoir ses enfants. […] Consultez ces héros que le droit de la guerre Mena victorieux jusqu’au bout de la terre : Libres dans leur victoire, et maîtres de leur foi, L’intérêt de l’état fut leur unique loi ; Et d’un trône si saint la moitié n’est fondée Que sur la foi promise et rarement gardée. […] Il envoie au-devant d’elle pour l’engager, elle et sa mère, à retourner sur leurs pas ; et cependant il prend la résolution de congédier l’armée et de renoncer à la guerre de Troie : Ulysse s’efforce de le ramener à son premier parti.
Par dédain pour les qualités tempérées qui suffisent aux conditions d’une société vieillie, il disait : « Mêlez un peu d’orgueil qui empêche d’oublier ce qu’on se doit, de sensibilité qui empêche d’oublier ce qu’on doit aux autres, et vous ferez de la vertu dans les temps modernes. » Mais pour les anciens, tout en sachant en quoi nous les surpassons, il les montre bien supérieurs en énergie, en déploiement de facultés de tout genre : forcés par la forme de leur gouvernement de s’occuper de la chose publique d’en remplir presque indifféremment tous les emplois de paix et de guerre, de s’y rendre propres et de s’y tenir prêts à tout instant, de parler devant des multitudes vives, spirituelles, mobiles et passionnées : Quelle devait être, dit-il, l’explosion des talents animés, stimulés par d’aussi puissants motifs !
. — J’abhorre la guerre, j’adore la mort. » En restant quelque temps au service, il faisait le plus grand sacrifice aux volontés de son père.
Et si l’on s’étonnait de voir un magistrat accorder cette importance aux choses militaires, n’a-t-on pas l’exemple de Machiavel, secrétaire de Florence, qui, le premier chez les modernes, a développé les principes de l’art de la guerre ?
Dans les lectures d’histoire qu’on lui fait faire, il lui semble qu’il n’y a pas de roi préférable à Louis XII ; l’écho des victoires l’atteint peu ; et cependant elle a aussi la marque de son temps, et lorsqu’il vient là pendant quelques jours un beau monsieur de Paris, très riche, très gai, très galant pour elle, et qui cause politique avec Mme de Coigny, qui apporte les dernières nouvelles et les commente avec cet esprit de dénigrement propre aux salons, elle n’est pas séduite, elle aperçoit d’abord ce qui manque à l’élégant monsieur, en fait de chevaleresque, et celle dont le cœur est destiné à des cœurs braves, finit par ce trait en le dépeignant : « Et puis il n’a été à aucune bataille, et c’est vraiment ridicule30. » Mme de Coigny aime les longues lectures régulières et qui se continuent, qui occupent et reposent : on lit donc Rulhière, Histoire de l’anarchie de Pologne, toutes les Révolutions de Vertot, La Guerre de Trente Ans de Schiller, Le Siècle de Louis XIV ; toutes ces lectures ne sont pas également intéressantes.
— Lorsque, dix-huit ans après, Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, fit appeler Benjamin Constant aux Tuileries (14 avril 1815) et le désigna pour dresser et rédiger l’Acte additionnel, il semble vraiment n’avoir fait que renouer cette relation ancienne, en être tout d’un coup revenu en idée à ce Benjamin Constant antérieur, et avoir mis à néant et en complet oubli quatorze années d’hostilité déclarée et de guerre.
Obligé de penser à la subsistance, il obtint un emploi à Hanovre, dans un bureau de la Guerre.
Il paraît que la guerre de Pyrrhus et des Romains l’arracha à sa patrie, qu’il passa le reste de sa vie errant, et mourut dans l’exil.
Demeuré pendant l’émigration ce qu’il était auparavant, un constitutionnel modéré, Malouet, sans être précisément brouillé avec la plupart de ses compagnons d’exil, était en désaccord et en guerre habituelle avec eux.
Elle dit « le meilleur des hommes vivants » par égard pour Mme Derains qui, veuve, gardait un culte pour son mari, mort cruellement, victime innocente des guerres civiles. — M.
Marty-Laveaux nous rappelle que ce n’est pas Tite-Live, mais Salluste, dans la Guerre de Jugurtha, qui a parlé-ainsi de Carthage : « De Carthagine silere melius puio, quam parum dicere.
Les journaux politiquement s’attaquent, s’injurient, se font avanie et guerre : les feuilletons fraternisent.
Nos guerres en Italie l’en chassèrent.
Janin, a semblé depuis quel-temps déclarer une guerre si vive à ce genre de comédie, que c’est pour elle encore un succès.
Son plus piquant et son plus solide écrit politique est intitulé : Guerre à qui la cherche, ou Petites Lettres sur quelques-uns de nos écrivains ; il tire à droite et à gauche, sur M. de Bonald d’une part, sur Benjamin Constant de l’autre.
Ce drame de Shakspeare n’était pas seulement un noble spectacle ; c’était une machine de guerre.
Allié ou parent éloigné de Mme de Maintenon, il était né protestant : on l’avait converti de bonne heure à la religion catholique : Fort jeune, il avait servi avec distinction dans la dernière guerre de Louis XIV, et il avait été honoré à Denain d’une magnifique apostrophe de Villars.
Les savants et les réguliers faisaient à ce sujet la guerre aux déréglés et aux ignorants.
La littérature des hauts barons, d’abord : voici tous les thèmes et tous les lieux communs de l’épopée ; nous les reconnaissons au passage : voici la cour du roi, la guerre féodale naissant d’une partie d’échecs, où quelque preux se querelle avec le fils de l’empereur, le baron pauvre et mourant de faim dans son château, et tenant conseil avec ses fils ; voici les messagers qui vont et viennent entre les adversaires, au grand péril de leurs membres et de leur vie ; voici les formalités des procès en cour du roi, et du duel judiciaire.
Mais Corneille s’est arrêté avec prédilection à l’histoire romaine, où il n’y a guère d’époque qu’il n’ait représentée ; les rois dans Horace ; la conquête du monde dans Sophonisbe et dans Nicomède ; les guerres civiles dans Serîorius et dans Pompée ; l’empire dans Cinna, Othon, Tite et Bérénice, Pulchérie ; le christianisme et l’empire dans Polyeucte et Théodore : les barbares et l’empire dans Attila, l’empire byzantin dans Héraclius.
Ses liaisons avec les jansénistes et son Épitre sur l’amour de Dieu le mettent en guerre avec les jésuites (à partir de 1703).
Ce moment dura près de quarante années, les plus belles peut-être de l’histoire de notre nation, non seulement par la gloire des lettres et des arts, mais par l’emploi le plus complet de toutes ses facultés : au dedans, par les conquêtes pacifiques de l’unité sur les restes des institutions et des habitudes féodales ; au dehors, par des guerres glorieuses qui réunissaient au corps de la France des provinces qui en étaient comme les membres naturels.
C’est moins de la critique que de la guerre, et je n’affirmerais pas que ces prophètes de malheur et ces éplucheurs de mots aient été purs du péché d’envie ; cependant, ne sont-ils pas plus près de la vérité dernière sur la Henriade que la Harpe, qui ne trouve à porter au compte des fautes qu’un seul exemple de « vérités communes exprimées en vers communs ?
» Anatole Baju, poussant l’invraisemblance à ses extrêmes limites, parlait de l’enlèvement, « pour ne pas dire l’assaut », des numéros du Décadent, tiré à « dix mille exemplaires », tellement le monde littéraire ne pouvait assister, indifférent à la réapparition d’un périodique dont le mot d’ordre était : « Guerre au mercantilisme !
Un autre jour, comme Perrault lisait à l’Académie française son poème du Siècle de Louis le Grand, où l’Antiquité est sacrifiée au présent, et qui commença cette longue guerre des anciens et des modernes, Boileau, outré, ne se pouvait contenir pendant la lecture, et Huet le calmait de son mieux en lui disant, non sans un grain d’ironie : « Monsieur Despréaux, il me semble que cela nous regarde encore plus que vous. » Huet, en parlant ainsi, avait raison et tort.
S’ils ne faisaient qu’assigner les caractères généraux de la société moderne, la prédominance de la science et de l’industrie sur la guerre, une certaine égalité de culture et de bien-être pour le plus grand nombre, égalité qui doit être désormais le but principal des institutions ; s’ils ne faisaient que recommander enfin à l’humanité, qui est désormais une personne mûre, de prendre en tout l’esprit de son âge, on n’aurait guère à les contredire, et on les louerait sans réserve d’avoir été des précurseurs dans la recherche et l’indication des voies et moyens.
La nature, en créant des femmes, se trompe quelquefois et fait des viragos qui ne rêvent qu’exercices virils, tournois et jeux de guerre.
» Il répondait avec vigueur au nom de cette âme généreuse qui va, au contraire, s’en prendre au corps comme à son plus dangereux séducteur, qui déclare une guerre immortelle et irréconciliable à tous les plaisirs, puisqu’ils l’ont trompée une fois, et qui, venant enfin à s’assiéger elle-même, s’impose de toutes parts des bornes, des clôtures et des contraintes, de peur de laisser à sa liberté le moindre jour par où elle puisse s’égarer : « Ainsi resserrée de toutes parts, disait-il, elle ne peut plus respirer que du côté du ciel. » Une fois entrée dans cette voie de prière et de pénitence, Mme de La Vallière ne se retourna pas en arrière un seul instant.
Je prends plaisir à marquer ces premiers traits, parce que ceux qui ont le plus loué Moreau à l’heure de sa mort en ont surtout fait un poète de guerre, de haine et de colère.
Cette guerre hardiment déclarée par Boileau à un genre faux qui avait fait son temps, et qui ne subsistait plus que par un reste de superstition, y porta un coup mortel, et, depuis ce jour, Mlle de Scudéry ne fut plus pour le jeune siècle qu’un auteur suranné.
Un des ancêtres, calviniste, avait même été martyr dans les guerres des Camisards, et Maury, menacé plus tard de la lanterne, eut plus d’une fois l’occasion de songer à ce pendu qu’il n’était pourtant pas jaloux d’imiter.
la guerre à tout prix, puisque la paix est impossible !
Cette façon de voir ressort à chaque ligne naturellement, naïvement, et avec une crudité que rien ne tempère : Il (le prince de Conti) continua à me traiter assez obligeamment, dit Cosnac ; mais, dans un temps de guerre, je me voyais un domestique fort inutile.
Rien de plus délicat que les questions de frontières ; elles amènent la guerre entre les peuples.
Il est pierre de, ruine, flamme de guerre, bête de proie, fléau.
Conclusion Impressionniste et analytique, la critique nouvelle n’a pas de credo définitif ; cependant il semble qu’on pourrait obtenir d’elle une majorité sur le programme suivant : Retour à la raison, à la méthode, à la clarté, à la simplicité, Respect des traditions morphologiques de la langue, Guerre à l’esprit romantique.
Clitus partant pour la guerre, et prenant son casque des mains de son écuyer.
Le théologien aurait rapporté tout à Dieu ; le médecin, tout à la santé ; le jurisconsulte, tout à la législation ; le militaire tout à la guerre ; le géomètre, tout aux mathématiques ; le bel esprit, tout aux lettres ; et chacun eût été le pendant de Marcel11, qui croyait qu’un empire ne pouvait être que mal gouverné lorsqu’on n’y dansait pas supérieurement le menuet.
Et j’entonne le premier : Guerre aux tyrans !
Cet esprit, de principes si sévères qu’on l’a accusé d’être un puritain en littérature, n’a point, quand il touche aux œuvres contemporaines et aux hommes vivants, l’implacabilité qui est le caractère de toute justice qui doit frapper et courageusement frappe… Excepté ce coup de feu et de jeunesse, justifié par les guerres du temps, contre une masse, d’ailleurs, contre toute une littérature dans laquelle le nom d’un seul écrivain fut prononcé, et au milieu de quelle revanche d’éloges !
Et il n’a rien accepté de ce compte rendu terrible : ni la politique, ni les finances, ni la guerre, ni la législation, ni l’organisation des armées.
Si dans l’ombre et la paix leur cœur timide habite, Si le sillon pour eux est celui qu’on évite, Que guerres et périls s’en viennent les saisir, Ils ont chef Catinat, le héros sans désir !
On ne peut tout dire, même à voix basse, et ce qu’on ne peut imprimer, c’est le plus curieux de la vie d’un homme58. » On a bien vu, pendant la guerre, les résultats saisissants qu’a donnés la peinture des choses vécues. Il reste sur la guerre de 1914 une dizaine d’excellents livres, dont une bonne moitié écrite par des personnes qui n’avaient encore rien publié. […] On a pu croire un moment, après la Grande Guerre, que la hausse du prix des livres nuirait à la vente, sinon des romans, du moins des ouvrages d’histoire. […] Thiers n’est pas parvenu à discréditer l’intérêt que présente, par exemple, le grand tableau d’ensemble des campagnes militaires de Napoléon Ier, établies sur les rapports du ministère de la guerre. […] Quoi de plus vivant que la Jeanne d’Arc et les guerres d’Italie de Michelet ?
Ce n’est pas au milieu des guerres civiles qu’on s’occupe à bâtir des Temples, ni des Palais. […] Le sage Puiségur ne parut point avoir dérogé à ce titre dans son Art de la Guerre. […] C’était l’Histoire générale des Guerres (b) : tableau effrayant des fureurs & de la cupidité des hommes. […] On l’enferma à Charanton où il ne cessait de répéter ce beau chœur de Castor : Qu’au feu du tonnerre Le feu des enfers Déclare la guerre. […] Il en est de ces querelles qui divisent la Littérature & les Arts, comme de certaines guerres civiles qui tournent au profit de la liberté.
… Ses instituteurs dirigeront-ils les batailles, les siéges, et les autres opérations de la guerre ? […] Les clients et les esclaves d’Octavie ont osé pendant la paix ce qu’on redouterait à peine de la guerre ; ils se sont armés : cette fois, il ne leur a manqué qu’un chef ; ils le trouveront dans une seconde émeute. […] A la guerre, en voyage, si j’étais excédé de fatigue, je solliciterais du secours : c’est ainsi que j’en use dans le chemin de la vie. […] Ils en avaient bien mérité par leurs services à la guerre, et dans les périls où il avait passé sa jeunesse ; et je crois qu’en pareille circonstance, ni votre bras ni vos armes ne m’auraient manqué. […] Telle était la fidélité à son serment, avant et même après les guerres puniques.
De là peut-être le vent de réaction qui dans les années antérieures à la guerre soufflait de tous côtés contre l’œuvre des deux frères. […] Voilà les dessous — d’importance et de valeur si générales — qui font du Camarade infidèle un des livres les plus directement issus de la guerre, et d’autant plus directement peut-être que le rôle de la guerre s’y réduit à celui d’une ombre portée. […] Peu de semaines après l’armistice paraissait L’Allemand : Souvenirs et réflexions d’un prisonnier de guerre gs. […] La guerre avait donné lieu, non certes parmi les combattants, mais chez ceux que le comte Czernin appelait les héros du fauteuil, à un tel abus de la psychologie nationale et ethnique, terrain en tous temps propice à la généralisation hâtive et superficielle. Cependant parmi tant d’ouvrages nés de l’état de guerre, et que seul cet état pouvait justifier, je ne serais pas surpris que celui-ci fût un des rares qui survécussent.
On nous l’avait jetée comme une insulte, cette épithète ; je l’ai ramassée comme cri de guerre ; mais elle ne signifiait rien de spécial, que je sache. […] » Par pitié, ne dormez pas sur cette rose et pensez à la guerre possible des Orphées dont chaque jour on crucifie l’espoir ! […] Le romantisme s’expliquait, socialement, par les secousses de la Révolution et les guerres de l’Empire ; après ces massacres les âmes tendres se consolaient dans le rêve. […] Une guerre européenne, une lutte sociale peuvent chavirer les prédilections les mieux raisonnées. […] Oui, oui, Anatole France a confondu la guerre civile avec la guerre extérieure !
Les choses politiques ont leurs révolutions et leur cours ; les guerres se succèdent, les règnes glorieux font place aux désastres ; mais, de temps à autre, là où l’on s’y attend le moins, il arrive que sur ce fond orageux, du sein du tourbillon, une blanche figure se détache et plane : c’est Françoise de Rimini qui console de l’enfer. […] Une première fois, en 1692, il fut envoyé auprès de l’ambassadeur de France, qui le présenta au grand-vizir, et celui-ci l’autorisa à le suivre à l’armée ; M. de Ferriol fit ainsi les campagnes de 1692, 1693 et 1694, dans la guerre des Turcs et des Hongrois mécontents contre l’Empereur.
Quelle plus fine et plus piquante raillerie que celle qu’il fait de ces honnêtes bourgeois de la république des lettres, gens à idées rangées, bornés d’ambition et de désirs, satisfaits du fonds acquis, et trouvant d’avance téméraire qu’on prétende y rien ajouter : « Ce sont, dit-il en demandant pardon de l’expression, des esprits retirés, qui ne produisent et n’acquièrent plus ; mais ils ont cela de remarquable qu’ils ne peuvent souffrir que d’autres fassent fortune. » Relevant le besoin de nouveauté qui partout se faisait sourdement sentir, et qui s’annonçait par le dégoût du factice et du commun, ces deux grands défauts de notre scène : « Qu’il paraisse, s’écriait-il, une imagination indépendante et féconde, dont la puissance corresponde à ce besoin et qui trouve en elle-même les moyens de le satisfaire, et les obstacles, les opinions, les habitudes ne pourront l’arrêter. » Bien des années se sont écoulées depuis, non pas sans toutes sortes de tentatives, et le génie, le génie complet, évoqué par la critique, n’a point répondu : de guerre lasse, un jour de loisir, M. de Rémusat s’est mis, vers 1836, à faire un drame d’Abélard, qui, lorsqu’il sera publié (car il le sera, nous l’espérons bien), paraîtra probablement ce que la tentative moderne, à la lecture, aura produit de plus considérable, de plus vrai et de plus attachant. […] Très-partage encore au commencement de 1824 par l’activité politique, secrétaire du comité directeur des élections générales et se multipliant sous l’influence de ce comité dans les divers journaux de la gauche, il se retrouva tout d’un coup disponible après les élections de cette année qui laissèrent sur le carreau le parti libéral, déjà bien blessé par la guerre d’Espagne et par l’éclat du carbonarisme.
Il célèbre en strophes ou en hexamètres la paix de Ryswick ou le système du docteur Burnet ; il compose de petits poëmes ingénieux sur les marionnettes, sur la guerre des pygmées et des grues ; il apprend à louer et à badiner, en latin, il est vrai, mais avec tant de succès que ses vers le recommandent aux bienfaits des ministres et parviennent jusqu’à Boileau. […] Les haines des partis l’épargnent ; dans la défaite universelle des whigs, il est réélu au Parlement ; dans la guerre furieuse des whigs et des tories, whigs et tories s’assemblent pour applaudir sa tragédie de Caton ; les plus cruels pamphlétaires le respectent ; son honnêteté, son talent, semblent élevés d’un commun accord au-dessus des contestations.
Voltaire, — Mirabeau — Danton ; le premier des Bonaparte, comme homme de guerre ; Louis XVIII, quoique détestable écrivain ; Rossini, quoique exclusivement dieu de la musique ; Thiers, quoique plus orateur et historien qu’homme d’État ; le second des Bonaparte, quoiqu’il soit l’homme où l’esprit de parti aveugle ait eu la main heureuse en le choisissant pour dictateur ; — ces hommes, nés d’eux-mêmes, et vraiment remarquables, rapetissent tout ce qui est faussement grand autour d’eux. […] Buffon les a admirablement décrits dans l’espèce de guerre morale qu’ils se livrent l’un à l’autre.
L’Allemagne du temps de Goetz de Berlichingen est si confuse, la guerre des Paysans est si peu montrée dans le drame de Gœthe et sous un angle si aigu (or c’était la grande chose à peindre, dans son épouvantable horreur, si Gœthe avait eu vraiment le génie tragique), les rapports des nobles de l’Empire et de l’Empereur sont si mal déterminés, qu’un talent d’une force moyenne — et il n’y a pas à accorder davantage si on n’est pas emporté dans la valse allemande qu’on danse en ce moment en l’honneur de Gœthe — se trouvera moins à l’aise là-dedans et moins lucide que dans Egmont. […] Napoléon a hérité de la révolution française, Pierre le Grand de la guerre sibérienne, Luther de l’ignorance du clergé, moi de l’erreur de la doctrine de Newton. » Certes !
Le contraste est frappant dans bien des cas, par exemple quand des nations en guerre affirment l’une et l’autre avoir pour elles un dieu qui se trouve ainsi être le dieu national du paganisme, alors que le Dieu dont elles s’imaginent parler est un Dieu commun à tous les hommes, dont la seule vision par tous serait l’abolition immédiate de la guerre.
Mais le combat qu’il mène est, à l’heure présente, sans qu’il le mène, comme on voit, par les moyens les plus sûrs et les plus puissants, le bon combat La chose la plus lâche, la plus basse et la plus dangereuse de l’heure présente, c’est la guerre à la raison, à l’énergie mentale, don français par excellence. Guerre aveugle qui se figure que ses faciles victoires vont bénéficier à la poésie. […] Que j’attribue aux Gascons, en général, une souplesse d’esprit qui les préserve invinciblement du fanatisme, il trouvera bien à m’opposer des Gascons qui ont parlé et agi en fanatiques pendant les guerres de religion. […] C’est un aveu d’impuissance, voilé sous des paroles de condamnation et de déclaration de guerre.
Ses héros s’appellent Jason, Œdipe, les Douze Pairs, le roi Artus, Flore et Blanchefleur, Lancelot, Parcival, Garin, Tristan et Yseult ; il a pour sujets la conquête du Saint-Graal, la guerre de Troie, la guerre de Thèbes ; pour auteurs, des trouvères ou des clercs. […] La guerre de l’Indépendance suscita de grands poètes lyriques, mais jusqu’à ce que le torrent romantique passât les Pyrénées, nous n’eûmes pas de romanciers. […] Diego Hurtado de Mendoza, auteur de Lazarillo de Tormès et de la Guerre de Grenade.
En lisant ces œuvres adorables, je vois défiler devant moi toute une légion ailée de rêves et de chimères qui autrefois furent la consolation et l’amusement de deux ou trois générations successives au milieu des grandes guerres, au lendemain des massacres, à la veille des échafauds. […] Cette antithèse pleine de périls, Goethe sut l’abolir, ou plutôt il sut changer en un noble état de paix l’état de guerre intérieur et d’anarchie passionnée dont elle le menaçait. […] Comme les deux parties de l’homme sont en guerre acharnée l’une contre l’autre ! […] Je me rappelai les cent mille prisonniers de guerre égorgés devant Delhi en moins de deux heures, la Perse ravagée, Damas et Bagdad mises à sac ; une vague terreur s’empara de moi, et je détournai les yeux de cette redoutable apparition. […] Il est possible que ces engins de guerre aient eu depuis un rôle plus offensif.
Elles ont toutes leur nom de guerre comme de vrais troupiers chevronnés. […] Le jeune homme est à l’école des Beaux-Arts, lorsqu’éclate la guerre de 1870. […] La guerre avec la Prusse ne fut même pas une illusion, car il ne sut pas cacher que le spectre de la défaite lui était apparu et l’emmenait fatalement à sa perle. […] Il commença à mourir durant la guerre du Mexique. […] La guerre déclarée, elle ne versa pas une larme, elle lui dit : « Pars, et fais ton devoir !
Voilà, à peu près, le théâtre d’Athènes du temps de la guerre du Péloponnèse. […] Molière, plus qu’Aristophane, plus que Shakspeare, et tout juste autant que Boileau, mais d’une façon plus éclatante, a fait une double guerre aux pédants et précieux d’une part, d’autre part aux femmes qui subissent l’ascendant des précieux et des pédants. […] Et c’est grâce à ce soin extrême que Régnier peut poursuivre l’œuvre qui fait le grand intérêt de son livre, c’est à savoir la guerre aux « traditions ». […] Autrement dit, il écrit une histoire orientale, curieuse, subtile et troublante, avec ce goût des choses d’amour et de guerre en pays lointains et confus, qui est goût de poète, goût de chercheur de sensations inconnues et rares. […] J’ai dit que l’idée initiale en est analogue à celle de Nicomède ; mais il faut ajouter que cette histoire, relativement mal liée, de guerre et d’amour, donne souvent la sensation de demi chef-d’œuvre que laisse Sertorius.
Roederer essayait de se tracer une marche raisonnable, prématurée, entre le système conventionnel et celui de l’émigration, entre la Terreur révolutionnaire et la contre-révolution, « faisant, disait-il, la guerre à l’un et à l’autre, et s’attirant des ennemis des deux côtés ».
Pendant la guerre de Crimée, grâce au zèle et à l’industrie de l’humble maîtresse, la commune de Beaumont, qui est peut-être la plus pauvre du canton, fournit plus de linge qu’on n’en recueillit dans aucune autre.
Aux États-Unis, on n’a ni guerre, ni peste, ni littérature, ni éloquence, ni beaux-arts, peu de grands crimes, rien de ce qui réveille l’attention en Europe ; on jouit ici du plus pâle bonheur qu’on puisse imaginer.
Et l’horizon s’obscurcit tous les jours ; je ne prévois que calamités, révolutions et guerres interminables.
Le frère, auquel elle écrivait régulièrement, était un ancien soldat qui avait servi sous l’Empire dans la guerre d’Espagne, qui n’avait pas dépassé le grade de sergent, et qui avait été ensuite prisonnier des Anglais sur les pontons d’Écosse.
Il y avait bien encore Louvois, l’organisateur de la guerre, l’administrateur essentiel et vigilant, mais avec tous les inconvénients de son caractère.
Dargaud, étude passionnée, d’une imagination vive, mais d’un esprit honnête qui veut être impartial, décrit les événements et les hommes des guerres civiles de France, au seizième siècle.
Je ne sais si la puissance de la pensée doit détruire un jour le fléau de la guerre ; mais avant ce jour, c’est encore elle, c’est l’éloquence et l’imagination, c’est la philosophie même qui relèvent l’importance des actions guerrières.
Ainsi l’on a vu la république Romaine déchirée, dès qu’une guerre, un homme, ou le temps seul a rompu l’équilibre. — On dira qu’en Angleterre il y a trois intérêts, et que cette combinaison plus savante, répond de la tranquillité publique.
Cela est plus commode pour l’attention paresseuse ; il n’y a que les termes généraux de la conversation pour réveiller à l’instant les idées courantes et communes ; tout homme les entend par cela seul qu’il est du salon ; au contraire, des termes particuliers demanderaient un effort de mémoire ou d’imagination ; si, à propos des sauvages ou des anciens Francs, je dis « la hache de guerre », tous comprennent du premier coup ; si je dis « le tomahawk », ou « la francisque », plusieurs supposeront que je parle teuton ou iroquois360.
Moi-même j’ai essayé de marier quelques filles en les assistant et j’y ai trouvé le même raisonnement comme si tous s’étaient donné le mot615. » — « Un de mes curés me mande qu’étant le plus vieux de la province de Touraine, il a vu bien des choses et d’excessives chertés de blé, mais qu’il ne se souvient pas d’une aussi grande misère (même en 1709) que celle de cette année-ci… Des seigneurs de Touraine m’ont dit que voulant occuper les habitants par des travaux à la campagne, à journées, les habitants se trouvent si faibles et en si petit nombre, qu’ils ne peuvent travailler de leurs bras. » Ceux qui peuvent s’en aller s’en vont. « Une personne du Languedoc m’a dit que quantité de paysans désertent cette province et se réfugient en Piémont, Savoie, Espagne, effrayés, tourmentés de la poursuite du dixième en régie… Les maltôtiers vendent tout, emprisonnent tout, comme housards en guerre, et même avec plus d’avidité et de malice, pour gagner eux-mêmes. » — « J’ai vu un intendant d’une des meilleurs provinces du royaume, qui m’a dit qu’on n’y trouvait plus de fermiers, que les pères aimaient mieux envoyer leurs enfants vivre dans les villes, que le séjour de la campagne devenait chaque jour un séjour plus horrible pour les habitants… Un homme instruit dans les finances m’a dit qu’il était sorti cette année plus de deux cents familles de Normandie, craignant la collecte dans leurs villages. » — À Paris, on fourmille de mendiants ; on ne saurait s’arrêter à une porte que dix gueux ne viennent vous relancer de leurs clameurs.
On les revoit, sous Catilina, prendre part aux guerres civiles et aux grandes séditions de la fin de la république ; un grand nombre d’entre eux périrent héroïquement avec le chef des insurgés.
La guerre achevée, ils les congédiaient, et la république restait libre.
Les désastres et les misères qui assaillirent les Bretons, l’invasion étrangère, les guerres séculaires, qui lentement les dépossédaient de leur antique héritage, avaient plutôt excité que brisé l’activité poétique de la race.
L’Évangile est sa règle, il s’y tient, il le défend : il dispute contre ceux qui lui semblent s’en éloigner, il se fait le champion de l’ancienne foi contre les nouveautés de l’Évangile éternel, et c’est pour purifier la religion, qu’il fait une si rude guerre à la corruption de l’Église, aux vices des ordres monastiques.
Il se fait leur dénonciateur déclaré et commence contre eux sa guerre à mort : Comme la plupart des hommes, dit-il, ont des passions fortes et un jugement faible, dans ce moment tumultueux, toutes les passions étant en mouvement, ils veulent tous agir et ne savent point ce qu’il faut faire, ce qui les met bientôt à la merci des scélérats habiles : alors, l’homme sage les suit des yeux ; il regarde où ils tendent ; il observe leurs démarches et leurs préceptes ; il finit peut-être par démêler quels intérêts les animent, et il les déclare ennemis publics, s’il est vrai qu’ils prêchent une doctrine propre à égarer, reculer, détériorer l’esprit public.
Et il revient avec un appareil logique à la doctrine qu’il ne faut juger Louis XVI que selon le droit des gens, c’est-à-dire comme on repousse la force par la force, comme on jugeait un étranger, un ennemi, un barbare un vaincu prisonnier de guerre, dans le temps où l’on égorgeait les prisonniers et les vaincus.
Et comme dans les temps antiques, toujours des individualités en relief, et la guerre ayant encore l’air d’être entre des hommes et non entre des multitudes.
Le cheval qui, probablement, était un cheval de guerre, ne portait rien sur son dos ; le mulet était surchargé.
Dans leur guerre à l’imagination, ils obéissent à des mobiles différents ; et deux fanatismes inverses les conduisent à la même immolation.
J’ai cité ces différents thèmes empruntés au même roman : le repentir du criminel, la guerre, l’enfant, parce qu’ils sont des thèmes universels, d’une grandeur simple, qui caractérisent l’œuvre de Hugo.
En lutte avec elles-mêmes et en guerre les unes avec les autres, elles cherchent visiblement, par le frottement et par le choc, à arrondir des angles, à user des antagonismes, à éliminer des contradictions, à faire que les volontés individuelles s’insèrent sans se déformer dans la volonté sociale et que les diverses sociétés entrent à leur tour, sans perdre leur originalité ni leur indépendance, dans une société plus vaste : spectacle inquiétant et rassurant, qu’on ne peut contempler sans se dire qu’ici encore, à travers des obstacles sans nombre, la vie travaille à individuer et à intégrer pour obtenir la quantité la plus grande, la variété la plus riche, les qualités les plus hautes d’invention et d’effort.
En France, après 1870, des maisons de commerce avaient, dit-on, inscrit sur leurs devantures : « On ne vend pas aux Allemands » ; et il paraît que les Américains, pour se venger de l’attitude prise par la presse française lors de la guerre de Cuba, se sont proposé de « boycotter » notre commerce.
, leur trafic de réputation et leur ligues offensives et défensives, aussi bien que leurs guerres d’esprit et leurs combats de prose et de vers. » Voilà les sujets de pièces auxquels pensait Molière en juin 1663 et en octobre 1663. […] Il a été législateur du goût : guerre aux précieux, guerre aux subtils, guerre aux pédants, guerre au jargon des charlatans, guerre à toutes les affectations dans l’ordre des choses de l’esprit. […] C’est, dans le même ouvrage (La Critique de l’École des femmes), les auteurs du temps, en général, avec « leurs grimaces savantes et leurs raffinements ridicules » (affectation et pédantisme), « leur vicieuse coutume d’assassiner les gens de leurs ouvrages », « leur friandise de louanges » qui ressemble à cette démangeaison des hommes politiques prenant la popularité pour la gloire, « leurs ménagements de pensées » ce que j’avoue ne pas comprendre, mais ce qui peut vouloir dire le soin qu’ils prennent de ne point penser pour ne déplaire à personne et pour être bien vus de tout le monde, « leur trafic de réputation » c’est-à-dire l’art de dire du bien des autres à charge que les autres en disent d’eux, « leurs ligues offensives et défensives » c’est-à-dire les coteries, les camaraderies qu’ils forment pour s’aider les uns les autres à conquérir la gloire ; et « leurs guerres d’esprit et leurs combats de prose et de vers » ce qui n’a pas besoin d’être expliqué. […] Mais elle déteste surtout, pour les mêmes raisons du reste, la haute spiritualité, le haut idéalisme, la suppression de la sensibilité et des sens, le parthénisme, la guerre à la chair.
Ayant souvent rencontré dans ses excursions d’anciens guérilleros qui avaient pris part à la guerre de l’indépendance mexicaine, il avait appris d’eux, habilement interrogés pendant les haltes, les causes et les faits principaux de cette guerre. […] Cette guerre de l’indépendance, qui dura dix années, qui aboutit au triomphe après bien des revers et des catastrophes, et où s’illustrèrent à jamais, outre Hidalgo, Morelos. […] Ville terrestre et ville maritime, œuvres hardies et ingénieuses de l’homme dans l’œuvre merveilleuse de la nature, navires et vaisseaux flottant au pied de la demeure du roi, légères chaloupes conduites par des Dalécarliennes et rasant les flots comme des hirondelles, imagos idylliques unies aux travaux de la guerre et du commerce, eaux limpides enlaçant les murs des arsenaux, massifs d’arbres étendant leurs vertes branches sur les noirs magasins ; de deux côtés, à l’horizon, les riantes collines ; de deux autres, le lac bleu, la mer si grande. […] Gaboriau excelle dans la petite guerre parce qu’il dispose lui-même les combattants des deux armées. Nous, nous faisons la grande guerre.
La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) [Discours] I Je ne sais si la guerre est « divine », mais il semble bien que la lutte soit « une loi du monde » ; aucun triomphe n’est vraiment pacifique ; et les idées elles-mêmes n’établissent guère leur empire qu’aux dépens et sur les ruines d’autres idées, qu’elles remplacent. […] Et, dans l’infatuation où il est de sa personne, quand il n’a plus de Colbert pour diriger ses finances, de Turenne, de Condé, de Luxembourg pour diriger ses armées, de Lionne, enfin, ni de Pomponne pour diriger sa diplomatie, c’est le moment qu’il choisit pour se précipiter dans la guerre qui doit aboutir au funeste traité d’Utrecht. […] En premier lieu parce que les protestants, qu’encourageaient à ce moment même les succès de la grande guerre de la Ligue d’Augsbourg, ont cru qu’ils profiteraient de tout ce que perdrait le catholicisme, ce qui s’est trouvé politiquement vrai, mais moralement faux. […] Prétentions politiques de Corneille ; — mots que l’on cite à ce sujet, de Condé après Sertorius : « Où donc Corneille a-t-il appris la guerre ? […] 5º Écrits politiques, comprenant divers Mémoires concernant la guerre de la succession d’Espagne ; — l’Examen de conscience sur les devoirs de la royauté ; — et l’Essai philosophique sur le gouvernement civil, qui n’est point de Fénelon, mais du chevalier de Ramsai, « d’après les principes de M. de Fénelon », Londres, 1721 [t.
Il le mit en joue avec sa canne : aussitôt l’oiseau partit, jetant un miaulement sauvage dans la vallée, et tous les pigeons, à ce cri de guerre, se replièrent comme un éventail dans le colombier. […] » Et entrant dans la chambre, il leva son feutre en disant : « Ça, ce doit être du champagne, dont j’ai souvent entendu parler, de ce vin de France qui tourne la tête à ces hommes batailleurs, et les porte à faire la guerre contre tout le monde !
En parcourant récemment une revue, mes yeux se portèrent sur un article signé, je crois, par Jules Soury, et je m’arrêtai à un certain paragraphe ainsi conçu : « Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, en dépit des humanitaires et des sentimentalistes, gens fort honorables mais plus pourvus de sentiments que d’esprit scientifique, la sélection la plus efficace, celle qui peut conserver les races fortes, c’est la guerre. » Et ailleurs, le même écrivain ajoute : « Depuis longtemps, nous avons démontré que la poésie et les arts étaient appelés à disparaître dans un avenir relativement prochain. […] Il oublie qu’en temps de coups d’État et de guerres civiles, on fusille et on massacre partout.