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1426. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Puisque j’ai parlé de Corneille, quel exemple ne nous a-t-il pas donné, celui-là, de cette remontée d’aigle lassé, mais insatiable d’azur, vers ce ciel d’où il tombe, mais qu’il reprend par places avant de tomber tout à fait.

1427. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Si nous réussissions à y répondre, en même temps que nous aurions contribué à la connaissance scientifique d’une des idées sociales les plus actives, nous aurions prouvé, par un exemple et non plus seulement par des considérations de méthode, la spécificité de la sociologie.

1428. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Il endurcit ses troupes aux fatigues, mais ce n’est ni par de vains discours, ni par des châtiments : sa loi est son exemple.

1429. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Au onzième, l’exemple et la rivalité des Arabes, et quelques voyages en Orient, firent naître en Europe l’idée de s’instruire ; ce fut l’époque de cette science barbare, nommée scolastique ; l’esprit s’exerça et ne s’éclaira point.

1430. (1894) Critique de combat

Une chose suffirait d’ailleurs à ôter une portée générale à l’exemple particulier qu’il a mis en lumière ; c’est la névrose originelle de l’aïeule, de celle qui sert de tronc à l’arbre généalogique. […] Veux-tu un exemple ? […] La Révolution française, pour ne prendre qu’un exemple, fut précédée d’une longue métamorphose des croyances et des mœurs. […] Les demi-castors (on appelle ainsi les aïeules des dames du demi-monde) font de tels assauts de luxe et d’impudeur que de temps en temps on les emprisonne pour l’exemple. […] Je choisirai seulement deux exemples.

1431. (1922) Gustave Flaubert

Bien au contraire, si l’on s’était mis à compléter les directions sommaires, les têtes de chapitre, les quelques exemples qui le composent, la matière eût exigé un autre volume, aussi considérable. […] Achille, qui réussissait alors brillamment dans ses études de médecine, était sans doute l’exemple proposé constamment et aigrement par leurs parents à Gustave le mauvais sujet. […] Aujourd’hui, si dans un cercle de romanciers et de critiques on entame une discussion sur l’art du roman, l’exemple de Madame Bovary sera bientôt allégué, reviendra invinciblement à l’appui de toutes les théories et nourrira une bonne partie de la discussion. […] Elle aura tenu en trois œuvres dont chacune représente à peu près six ans de travail, inaugure une voie, donne un exemple, détermine une longue influence. […] Les italiques indiquent qu’ils ne font pas partie du langage de l’auteur, mais donnent des exemples du langage par clichés qui appartient naturellement aux habitants d’Yonville.

1432. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Tel qu’il est, ce premier volume sera, nous l’espérons, un livre d’intérêt d’autant plus grand qu’il permettra de juger par des exemples l’ensemble des quatre premières années de notre mouvement littéraire. […] les militaires, c’est pas là votre place ; vous n’êtes pas de service ; allez-vous-en donc à la plaine de Grenelle voir vos fusillés à mort ; ça ne vous regarde pas, ça ; vous n’avez pas le droit de rester là ; vous n’avez pas l’droit d’rester là ; allez-vous-en donc, c’est l’exemple au peuple, c’est not’exemple, à nous. […] Le maître de la maison donne l’exemple, il se raconte, et quand il a fini de parler passe la parole à un de ses convives. […] À part les services pratiques qu’ils peuvent rendre autour d’eux, il y a, dans leur présence seule, dans la supériorité de leurs connaissances, dans la dignité de leur vie, dans les grands souvenirs que leur nom réveille, il y a, dis-je, un enseignement, il y a un exemple, il y a une autorité. […] J’avais devant les yeux l’exemple de mon frère ; j’ai mieux aimé monter à cheval qu’en charrette.

1433. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Nietzsche, en tout cas, donne l’exemple. […] Voyez, dans un exemple, la faiblesse inhérente aux croyances métaphysiques et la faiblesse qui en dérive. […] Primitivement, ces prières ont dû être — et l’on a des exemples indiquant qu’il en a été ainsi — très semblables les unes aux autres. […] Exemple contre moi : l’ardent patriotisme des « patriotes » de 1792, qui étaient d’ardents égalitaires. […] En cela il a raison, et sa leçon est bonne et bon même son exemple.

1434. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Que l’on prenne, pour la, commodité de l’exemple, une de ses romances pour chant. […] Veut-on quelques exemples de cette manière poétique ? […] Il montre l’erreur des démocrates, des aristocrates ambitieux, des réformateurs inintelligents qui rêvent un changement partiel, et le rêvent accompli doucement par l’exemple et la persuasion. […] Car il n’est point possible à un sceptique de produire une œuvre qui vive, et il n’y a point d’exemple d’un vrai sceptique qui ait été un poète. […] » Par une réserve que l’on comprendra, et suivant l’exemple de MM. 

1435. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Malgré l’exemple de nos voisins, nous avons rejetté la musique Italienne ; nous n’avons pas craint d’être schismatiques à cet égard ; par conséquent, elle a quelque chose qui répugne à notre goût & à notre génie. […] Au lieu de disputer sur la prééminence de la peinture & de la sculpture, dispute au fond très-inutile, les artistes feroient mieux de chercher à les réunir à l’exemple des anciens. […] L’affaire fit un bruit épouvantable ; & le provincial des observantins, appréhendant les suites de cet exemple, & que son ordre ne vînt à être démembré, porta ses plaintes à tous les tribunaux. […] Ils furent bannis de Venise & y revinrent beaucoup plus tard que les capucins & les théatins, qui avoient suivi leur exemple. […] On voulut que les religieuses de Port-royal des champs & de Port-royal de Paris, signassent elles-mêmes, & donnassent l’exemple de la soumission.

1436. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

A l’exemple de la plupart des historiens, après une étude plus ou moins approfondie des faits, après une recherche bientôt jugée suffisante, et s’étant dit une fois : Mon siége est fait, il s’en tire par le talent de la rédaction, par l’intérêt dramatique du récit, et par des portraits brillants. […] Quoi qu’il en soit des circonstances passagères, cette histoire, qui, à partir de son troisième volume, forme un tout si animé, si consistant, ne saurait s’effacer désormais ni s’abolir ; elle aura laissé dans la mémoire française de belles traces, des portions lumineuses, des expositions financières, militaires, données pour la première fois, et aussi des mouvements qui seront toujours cités comme exemples d’une inspiration patriotique bien pure, d’une naturelle et bien vive éloquence. […] Ce fut lui-même qui rédigea la protestation ; il y mit l’idée essentielle : « Les écrivains des journaux, appelés les premiers à obéir, doivent donner l’exemple de la résistance. » Là était le signal.

1437. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

III Or, l’exemple le plus magnifique par lequel cette théorie puisse être rendue sensible, le chef-d’œuvre le plus parfait de l’art tragique, c’est l’Antigone de Sophocle182. […] Cherchant des exemples de ces deux espèces de comique, je trouve dans Shakespeare, et particulièrement dans le personnage de Falstaff, le plus beau modèle du premier. […] Mais ce poète avait donné le dangereux exemple de plaisanteries dirigées contre le caractère sacré de l’autorité paternelle et du lien conjugal, sans l’innocente et débonnaire gaieté du vrai comique.

1438. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

De 1775 à 1789191, récapitulant lui-même ce qu’il a fait, il trouve « cent quatre chasses au sanglier, cent trente-quatre au cerf, deux cent soixante-six au chevreuil, trente-trois hourailleries, mille vingt-cinq tirés », en tout quinze cent soixante-deux jours de chasse, c’est-à-dire une chasse au moins tous les trois jours ; outre cela, cent quarante-neuf voyages sans chasse, et deux cent vingt-trois promenades à cheval ou en voiture. « Pendant quatre mois de l’année192 il va à Rambouillet deux fois par semaine et n’en revient qu’après avoir soupé, c’est-à-dire à trois heures du matin »  Cette habitude invétérée finit par se tourner en manie et même en quelque chose de pis. « Il n’y a pas d’exemple, écrit Arthur Young, le 26 juin 1789, d’une nonchalance et d’une stupidité pareilles à celles de la cour ; le moment demanderait la plus grande décision, et hier, pendant qu’on discutait s’il serait doge de Venise ou roi de France, le roi était à la chasse. » Son journal semble celui d’un piqueur. […] Cinq fois par semaine, chez le duc de Choiseul, à dix heures du soir, le maître d’hôtel vient jeter un coup d’œil dans les salons, dans l’immense galerie pleine, et, au juger, fait mettre cinquante, soixante, quatre-vingts couverts197 ; bientôt, sur cet exemple, toutes les riches maisons se font gloire de tenir table ouverte à tous venants  Naturellement, les parvenus, les financiers qui achètent ou se donnent un nom de terre, tous ces traitants et fils de traitants qui, depuis Law, frayent avec la noblesse, copient ses façons. […] Exemple du désœuvrement imposé à la noblesse, dîner de la reine Marie Leczinska à Fontainebleau. « J’arrive dans une salle superbe où je vois une douzaine de courtisans qui se promenaient, et une table d’au moins douze couverts, qui pourtant n’était préparée que pour une seule personne… La reine s’assit et aussitôt les douze courtisans se placèrent en demi-cercle à dix pas de la table ; je me tins auprès d’eux, imitant leur respectueux silence.

1439. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

— Oui, comme prince, lui dis-je, mais non comme artiste ; car vous devriez avoir confiance en moi, d’après la tête de bronze que j’ai faite, d’après le Ganymède que j’ai restauré, et qui m’a donné plus de peine que si je l’avais fait à neuf, et d’après cette statue de Méduse, qui est devant vos yeux, et qui est un ouvrage sans exemple. […] Il parlait d’après Bandinello, qui lui cita pour exemple le Christ et le saint Thomas de bronze d’André Verrochio ; le beau David du divin Michel-Ange, qui n’était parfait que par devant. […] Il y a plusieurs exemples de ces guérisons subites, causées par la joie ou une passion forte.

1440. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Napoléon nous donne un exemple des dangers qu’il y a à s’élever à l’absolu et à tout sacrifier à l’exécution d’une idée. » Après dîner, Goethe, parlant de la théorie des couleurs, a exprimé des doutes sur la possibilité de frayer un chemin à sa doctrine si simple. […] En conséquence, il ne se demande pas si tel livre de la Bible peut jeter de la lumière dans l’esprit, s’il renferme de hautes leçons de moralité, s’il offre des exemples d’une noble existence : l’important pour lui, c’est dans les livres de Moïse l’histoire de la chute, qui rend nécessaire le Sauveur ; dans les prophètes, les allusions qui sont faites au Désiré ; dans les évangiles, le récit de son apparition sur cette terre, et de sa mort sur la croix, qui expie nos péchés. […] » Il croit que la sagesse des opinions s’épure, en montant par le loisir, l’étude, l’aisance, la philosophie, de classe en classe sociale, et que la division du travail est aussi nécessaire dans l’œuvre du gouvernement libre que dans les œuvres manuelles de l’artisan ; il pardonne donc une aristocratie intellectuelle dont il est lui-même le premier exemple, et il recommande à ses disciples d’en tenir compte.

1441. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Nous allons en relever, un peu au hasard, deux ou trois exemples typiques. […] On ne s’imaginerait point, si les exemples ne parlaient sous nos yeux, vivants et flagrants, jusqu’où peut aller l’indifférence esthétique de ceux que nous appelons des fabricateurs de littérature populaire. […] Dans l’impossibilité où nous nous trouvons de payer d’exemple en publiant un grand roman populaire, nous nous bornerons pour le moment à ouvrir deux concours pour une nouvelle et un conte à lire à haute voix.

1442. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Le poète s’étudie et se raconte, voit en soi-même un synthétique exemple de l’humanité. […] De ces retours on pourrait, je crois, voir un éclatant exemple dans l’instant où nous sommes, dans l’actuelle et très forte régression de nombreux poètes vers le mysticisme, en plein triomphe pratique des croyances matérialistes ou positivistes. […] Renan qui personnifie toute l’inquiétude de ce siècle sceptique, et pourtant avide de certitude, sans être le plus savant des exégètes, a porté le coup le plus redoutable aux vieilles assises du christianisme en rendant Jésus à l’humanité : c’est désormais l’Homme admirable, le prêtre et le martyr du plus haut idéal humain, le rêveur d’absolu, notre gloire et notre exemple, l’homme vraiment divin, — non plus le Dieu fait homme. — Wagner a pris aux catholiques la beauté de leurs rites et surtout de la messe en écrivant « Parsifal » : mais ce qui était dans l’Église une expression adéquate se transforme chez le poète en pur symbole et signifie tout le songe du présent et de l’avenir de notre humanité.

1443. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

  Des commencements difficiles, une fin cruelle, des espérances renaissantes et toujours trompées, une ambition sans scrupule et en même temps sans prudence, le funeste privilège d’inspirer des passions profondes et de ne les point ressentir, de connaître et de peindre, avec une force incomparable, les misères de la nature humaine, et de pouvoir être cité soi-même comme un vivant exemple de la vérité de ces peintures, telle fut en ce monde la destinée de Swift qui s’y résigna d’autant moins qu’il la comprit davantage, et qui prit l’amère habitude de relire, chaque fois que l’année ramenait le jour de sa naissance, le chapitre de l’écriture où Job déplore la sienne et maudit cette nuit fatale où l’on annonça dans la maison de son père qu’un enfant mâle était né. […] Le discours sur les dissensions d’Athènes et de Rome 5, où Swift défendait sous les noms de Miltiades, d’Aristide, de Thémistocle, de Phocion, les illustres accusés, et instruisait le Parlement, par l’exemple des républiques antiques, du péril que fait courir aux États la rupture de l’équilibre entre les pouvoirs publics et l’aveugle acharnement des factions, s’accordait avec le sentiment général aussi bien qu’avec les intérêts du parti Whig. […] Désignant Malborough sous le nom de Marcus Crassus, il lui écrivait : « Vous êtes le plus riche citoyen de la république ; vous n’avez pas d’enfant mâle, vos filles sont toutes mariées à de riches patriciens ; vous touchez au déclin de la vie, et malgré tout cela, vous êtes profondément atteint de cet odieux et ignoble défaut de l’avarice… Je n’en citerai pour exemple que cette fameuse paire de bottes que toute l’éloquence du monde vous décida à peine à laisser couper, pour vous en délivrer, lorsque vous ne pouviez les garder mouillées et glacées comme elles l’étaient, qu’au péril de votre vie. » (Examiner nº 28.)

1444. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

De temps en temps, se sont élevés des hommes, qui ont constaté que le monde souffrait d’une maladie le maintenant dans un état de décadence croissante… Et, parmi les plus pauvres et les plus méprisés, apparut le Sauveur, qui enseigne le chemin de la guérison non plus par des doctrines, mais par des exemples (R. et A ) La Vérité est conforme à la doctrine de Jésus : Tolstoï et Wagner sont, ainsi, chrétiens. […] Chamberlain, de ce que je ne méconnaîtrais aucune nuance du langage Wagnérien, j’ai tenté cette tâche… Ce premier fragment est une épreuve ; avant que continuer en commun l’énorme travail d’une littérale traduction de la Tétralogie, il importait que fût soumis à la critique Wagnérienne le système, et un exemple. […] Le texte fit scandale en France comme on peut bien l’imaginer et considéré par les antiwagnériens comme l’exemple même de l’esprit antifrançais de Wagner.

1445. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Pour exemple, imaginez que dans un salon une jeune et jolie femme de vingt-sept ans, soit originalité, soit caprice, ou probité, s’avise d’avouer tout haut qu’elle a eu vingt-sept ans, il y a trois jours, aussitôt l’étonnement est général. […] Bertin l’aîné est mort entouré des sympathies, de la reconnaissance et des respects de cette grande famille d’esprits dont il avait été l’appui, l’exemple et le conseil. « Il ne faut pas pleurer sur moi, nous disait l’admirable vieillard, le jour même de sa mort, j’ai vécu heureux, je meurs content, et c’est sur vous que je pleure. » La durée en pleine action, en pleine intelligence, en plein exercice des facultés de l’âme et des puissances du cœur, est un signe, un présage, une promesse, une espérance d’immortalité ! […] Cette noble femme restera, pour les comédiennes à venir, un encouragement, un conseil, un exemple en beaucoup de choses.

1446. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Les sentiments esthétiques nous offrent des exemples plus frappants encore de cette intervention progressive d’éléments nouveaux, visibles dans l’émotion fondamentale, et qui semblent en accroître la grandeur quoiqu’ils se bornent à en modifier la nature. […] Wundt parle également d’une sensation d’origine centrale, accompagnant l’innervation volontaire des muscles, et cite l’exemple du paralytique, qui a la sensation très nette de la force qu’il déploie à vouloir soulever sa jambe, quoiqu’elle reste inerte 2. […] William James a été de vérifier l’hypothèse sur des exemples, qui y paraissaient absolument réfractaires.

1447. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Mais il aura été composé de jaune et de rouge quand ces deux couleurs existeront à leur tour : l’orangé primitif pourra être envisagé alors du double point de vue du rouge et du jaune ; et si l’on supposait, par un jeu de fantaisie, que le jaune et le rouge ont surgi d’une intensification de l’orangé, on aurait un exemple très simple de ce que nous appelons la croissance en forme de gerbe. […] On sait que nous désignons par ce dernier mot l’ensemble des complaisances et des résistances que la vie rencontre dans la matière brute, — ensemble que nous traitons, à l’exemple du biologiste, comme si l’on pouvait lui prêter des intentions. […] Nous choisissons l’exemple de la viande comme nous prendrions celui de tout autre aliment habituel.

1448. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Ampère, Duvergier de Hauranne), voyageurs intellectuels, éclaireurs toujours en mouvement, perçaient à jour la vieille poétique par des exemples frappants ou l’attaquaient par des raisons décisives. […] Un ami de l’ancien Balzac, le prieur Ogier, justifiant un jour son ami du reproche de plagiat qu’on lui faisait, citait l’exemple des prédicateurs, lesquels, disait-il, prennent partout chez les Pères sans qu’on leur reproche de piller, et il ajoutait agréablement : « Nous autres, prédicateurs, qui volons comme sur les grands chemins… » On pourrait dire la même chose des professeurs, lesquels, n’ayant en vue que l’utilité des écoutants, prennent partout sans scrupule tout ce qui est bon à dire, et ils font bien.

1449. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Ainsi, pour en donner un exemple : « Mais les preuves !  […] Je ne suis pas en mesure de discuter ce point ; pour cela les termes de comparaison me manquent ; le doute d’ailleurs n’offre ici aucun inconvénient, cette lettre isolée n’ayant d’intérêt que comme échantillon et comme exemple de la manière familière et simple avec laquelle M. de Talleyrand traitait la politique dans l’intimité.

1450. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Pourquoi n’aiderait-il pas, dans l’absence de croyance véritablement régnante, à maintenir ces sentiments de christianisme moral, sans prétention dogmatique, de christianisme qui n’a plus la prière du soir en commun, mais qui (en attendant ce que réserve l’avenir) peut se nourrir encore par de touchants exemples et des effusions affectueuses ? […] Cette lutte et ce contraste ont un grand charme ; et le petit nombre de Poëmes méditatifs dont je parle n’ont pas été assez distingués et loués comme des exemples excellents, selon moi, d’un genre si précieux de poésie.

1451. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Ta confidence est déjà pour lui un mauvais exemple et une excuse. » Et encore : « Ne nous plaignons jamais de notre destinée : qui se fait plaindre se fait mépriser. » Mais nous avons trouvé, dans un journal qu’il écrivait à son usage, quelques détails précieux sur cette année de solitude et d’épreuves : « J’ai quitté Londres le lundi 2 juin 1828 ; le navire George et Mary, sur lequel j’avais arrêté mon passage, était parti le dimanche matin ; il m’a fallu le joindre à Gravesend : c’est de là que j’ai adressé mes derniers adieux à mes amis de France. […] Je puis maintenant passer la moitié d’une belle nuit, seul, à rêver en me promenant, sans songer que la nuit est le temps du retour à la chambre et du repos, sans me sentir appesanti par l’exemple de tout ce qui m’entoure.

1452. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Exemple en Angleterre. — Les privilégiés ne rendent pas ces services en France […] Qu’on en juge par un seul exemple : pour secourir les Guéméné faillis, il leur achète moyennant 12 500 000 livres trois terres qu’ils viennent d’acheter 4 millions ; de plus, en échange de deux domaines en Bretagne qui rapportent 33 758 livres, il leur cède la principauté de Dombes rapportant près de 70 000 livres de rente137  Lorsqu’on lira plus tard le Livre Rouge, on y trouvera 700 000 livres de pensions pour la maison de Polignac, la plupart réversibles d’un membre à l’autre, et près de deux millions de bienfaits annuels à la maison de Noailles  Le roi a oublié que toutes ses grâces sont meurtrières ; car « le courtisan qui obtient 6 000 livres de pension reçoit la taille de six villages138 ».

1453. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Or cette taxe est une surcharge d’un quart ajoutée au principal de la taille, et, pour prendre un exemple, en Champagne, sur 100 livres de revenu, elle prend au taillable 6 livres 5 sous. « Ainsi, dit l’assemblée provinciale, les routes dégradées par le poids d’un commerce actif, par les courses multipliées des riches, ne sont réparées qu’avec la contribution des pauvres. » — À mesure que les chiffres défilent sous les yeux, on voit involontairement se dégager les deux figures de la fable, le cheval et le mulet, compagnons de route : le cheval a droit de piaffer à son aise ; c’est pourquoi on le décharge pour charger l’autre, tant qu’enfin la bête de somme s’abat sous le faix. […] C’est le chiffre que donne l’Assemblée provinciale de la Haute-Guyenne (Procès-verbaux, 47). — Dans les autres provinces, nombre d’exemples isolés indiquent un chiffre à peu près semblable. — La dîme flotte du dixième au trentième du produit brut, et ordinairement se rapproche plus du dixième que du trentième.

1454. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Nous en avons vu et nous en voyons en ce moment même sous nos yeux des exemples dans des contrées voisines. […] Prenons pour exemple la France, et, sans remonter trop haut et sans utilité dans le vague de l’histoire, examinons quel était le système de ses alliances avant la révolution, et quel système d’alliance lui serait réellement le plus profitable aujourd’hui, dans l’état tout différent où se trouve maintenant l’Europe.

1455. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

IV C’est ainsi que j’ai raisonné, c’est ainsi que j’ai essayé d’écrire, c’est ainsi que j’ai été amené à faire beaucoup de portraits et à placer ces figures avant l’action, comme sur la scène on présente l’acteur avant le rôle, et non pas le rôle avant l’acteur, contresens à la logique de la nature dont Plutarque a donné l’exemple aux pédants de l’histoire. […] En sorte que le simple récit de ces deux années est le plus lumineux commentaire de toute une grande révolution, et que le sang répandu à flots n’y crie pas seulement terreur et pitié, mais leçon et exemple aux hommes.

1456. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

La même thèse, appliquée aux Bretons, serait démentie par l’exemple de Renan et de quelques autres. […] Citerai-je les exemples célèbres de Gambetta et de Jaurès ?

1457. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Le 20 août, jour de la dernière représentation de Parsifal, trente-cinq personnes avaient déjà signé leur adhésion ; l’exemple avait été donné par le fils du prince impérial, le prince Wilhelm, et par la grande-duchesse de Bade : parmi ces trente-cinq premiers souscripteurs, deux dames parisiennes, connues notamment des Wagnéristes français ; quelques jours plus tard arrivait l’adhésion d’un de nos amis de Genève, souscrivant immédiatement pour 10.000 marks. […] Que l’on prenne pour la commodité de l’exemple une de ses romances vocales 69.

1458. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Il est impossible de dire autrement que par des exemples combien ça écrit mal, un Faguet. […] Cette vérité utile et glorieuse, il la démontre par de jolis raisonnements ingénus, par des exemples aussi : « Nous ne voyons, se pâme-t-il, que poètes doués du sens critique le plus exquis. » Parmi ces « poètes doués du sens critique le plus exquis », il cite, pour le choix de ses gendres, je suppose, M. de Heredia.

1459. (1904) En méthode à l’œuvre

Exemple, où nous parvenons à l’entendement que la Matière en laquelle immanent en un seul deux désirs dont un autre s’engendre, qui est son désir du Fruit en qui elle se saura, — évolue expansivement selon un signe elliptique… Or, nous ne pouvions assentir à la proposition de Goethe, de voir selon une « spirale » le processus universel, — pour ce, que si elle en démontre heureusement le mouvement d’expansion et l’originelle sortie hors du Cercle, elle n’en rend ou n’en rappelle pas en même temps les temps de rétractive reprise : et ainsi, n’exprime pas, nous le verrons, tout le phénomène de l’évolution qui n’est pas égal et continu. […] L’on ne peut mieux exprimer que toute origine de langages a été, sous l’empire des sentiments, phonétique : tandis que les langues et les musiques d’Extrême-Orient apportent l’exemple tout pur à sa dernière et précieuse remarque, — et, dirons-nous pour les avoir pratiqués, particulièrement la musique et les idiomes où si sensitivement demeurent unis le sens et les sons, malaïo-Javanais…   Mais le principe entendu, n’est-il point d’intuitions partielles, médiatrices des déductions que nous en tirons pour tout à l’heure nouer les solides et naturels rapports de la Pensée et de la Parole-instrumentale ?

1460. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Mais les faits n’interviennent alors que secondairement, à titre d’exemples ou de preuves confirmatoires ; ils ne sont pas l’objet de la science. […] Sans doute il la confirme par quelques exemples.

1461. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

De là son cri, quand la guerre éclate et qu’il vient de rejoindre à Gérardmer son régiment : «  Si je tombe, ce sera en bon Français, en bon catholique, en bon Vendéen… La mobilisation dans les Vosges a été splendide… Nous avons coupé le poteau frontière de la Schlucht, nous le replanterons au Rhin… Absolument calme, j’espère avec la grâce de Dieu montrer l’exemple que je dois par mon grade infime (il était caporal), par ma situation sociale et par mon titre de petit-fils des Géants du Bocage. »‌ Tout tient dans ces quelques lignes : l’hommage à la Lorraine, bastion de la France, la définition en trois étages de son patriotisme, son but de guerre.‌ […] Il me faut relever, au centre des champs égaux et par dessus les toits rustiques trop semblables, la « Tour du Meilleur », ce toit pointu qui veut pour lui seul la foudre des orages, afin d’en sauver les autres ; ce haut mur qui porte le faible lierre agrippé à ses pierres ; ce signe permanent de la hiérarchie désirable, qui rappelle aux fous qui l’oublient que nul homme ne s’élève sans degrés inégaux ; ce pignon, qui est détestable s’il n’est que celui de l’orgueil, mais divin dans sa mission, s’il ouvre ainsi qu’un grenier ou chacun peut puiser, suivant ses besoins, l’exemple, le conseil, le refuge ou l’aumône…‌ … Il ne faut pas aller au peuple en descendant, mais faire monter le peuple jusqu’à soi, et se mettre haut, sans morgue et simplement…‌ … Ma race est arrivée jusqu’à moi, sans tache et sans vulgarité ; ainsi dois-je la transmettre à l’avenir, dans la même intégrité, vêtue de même noblesse, dirigée dans le même sens de perfection…‌ Voilà des pensées, n’est-ce pas, qu’il n’était pas possible de laisser en dehors du concert des familles spirituelles, que des catholiques aux socialistes, nous avons entendues.‌

1462. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Il ne se contenterait même pas volontiers d’entremêler de réflexions judicieuses, saines ou fines, les beaux endroits des auteurs qu’il étudie et dont il offrirait des exemples choisis à ses lecteurs.

1463. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Mêlée sans exemple !

1464. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

« Représentant de la philologie allemande en Franco, appliquant et développant les principes sur lesquels repose la critique des textes, son exemple eut certainement de l’action sur ses contemporains immédiats, et aussi sur les plus jeunes qui ont succédé : il ne m’appartient pas de citer les noms.

1465. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

C’est là un mémorable exemple de l’énergie dissolvante du siècle et de son triomphe à la longue sur les  convictions individuelles les plus hardies.

1466. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Hugo gagna de l’âge ; il heurta des hommes ; il remua des idées ; il multiplia ses œuvres ; il se mesura avec des géants historiques, Cromwell, Napoléon, et reconnut en eux un mélange de bien et de mal, qu’il n’eût pas d’abord aperçu dans de moindres exemples.

1467. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Lefèvre est, sous ce point de vue du style, un des plus instructifs exemples à consulter ; les défauts, les taches continuelles, qui s’y allient sans remède a une inspiration toujours réelle et sincère, font bien nettement comprendre le mérite du facile et du simple les beaux vers purs, qui se détachent çà et là isolés, entretiennent ce sentiment de regret.

1468. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Ainsi, pour leur exemple d’éclat, ils firent tout d’abord tomber la tête de ce pauvre vicomte de La Mothe de Canillac, le plus innocent de tous les Canillacs, ce qui ne veut pas dire qu’il fût très-innocent.

1469. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Sabbatier admire et que nous n’admirons pas du tout, et dans les divers écrits qu’il composa depuis lors, nous ne cessons de retrouver le contraire précisément de l’exquis : le lourd, le pénible, l’enchevêtré gagnent à chaque pas ; et, pour mon compte, je n’irais pas chercher, si l’on me pressait, d’autre exemple plus sensible de ce mot d’Horace : In crasso jurares æthere natum.

1470. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Or, on a pu le remarquer en maint exemple, la plupart des hommes qui ont tant de verve en causant, qui l’ont pour ainsi dire à la minute, la dissipent et ne retrouvent pas, en écrivant, les mêmes couleurs.

1471. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

Combien n’admire-t-on pas dans l’éloquence antique les sentiments respectueux que faisaient naître les regrets consacrés aux morts illustres, les hommages rendus à leur mémoire, les exemples offerts en leur nom à leurs successeurs !

1472. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

En voici quelques exemples : Le sable rouge est comme une mer sans limite, Et qui flambe, muette, affaissée en son lit.

1473. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Une première rupture, à laquelle aide l’exemple de Luther, dégage la Réforme de la Renaissance : Calvin se pose en face de Rabelais.

1474. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Mais ici encore, je crois, la pensée de nos philosophes a été chercher eu Angleterre plutôt des soutiens, des exemples, des vérifications que des principes et l’impulsion initiale : c’est chez nous et de nous surtout que les inventions particulières par lesquelles les Anglais avaient mis leurs intérêts intellectuels et matériels, privés et nationaux, dans les meilleures conditions qu’ils pouvaient, ont assuré la diffusion.

1475. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

Je n’en veux qu’un exemple, choisi avec une extrême discrétion : … Ce qu’il a passé de doigts frais et blancs aux ongles roses dans l’ébène aujourd’hui traversé de fils d’argent de ma chevelure n’est comparable qu’au nombre des étoiles.

1476. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

Parfois même elle semble aspirer à une sociabilité supérieure, exemple d’hypocrisie, éprise d’intelligence et de science (Vigny, La Bouteille à la mer, Le Pur Esprit) ; puissante, par la science accrue et la solidarité élargie (Ibsen, l’Ennemi du peuple).

1477. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

La Prusse, où l’on ne parle plus qu’allemand, parlait slave il y a quelques siècles ; le pays de Galles parle anglais ; la Gaule et l’Espagne parlent l’idiome primitif d’Albe la Longue ; l’Égypte parle arabe ; les exemples sont innombrables.

1478. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Leur dispersion sur tout le littoral de la Méditerranée et l’usage de la langue grecque, qu’ils adoptèrent hors de la Palestine, préparèrent les voies à une propagande dont les sociétés anciennes, coupées en petites nationalités, n’avaient encore offert aucun exemple.

1479. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Jean est venu ; des publicains et des courtisanes ont cru en lui, et malgré cela vous ne vous êtes pas convertis 527. » On comprend combien le reproche de n’avoir pas suivi le bon exemple que leur donnaient des filles de joie, devait être sanglant pour des gens faisant profession de gravité et d’une morale rigide.

1480. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Jésus désirait qu’à son exemple les messagers de la bonne nouvelle rendissent leur prédication aimable par des manières bienveillantes et polies.

1481. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »

On en trouve des exemples innombrables dans les perceptions acquises de la vue.

1482. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Bourdaloue fait ici des merveilles ; la duchesse et moi nous le voyons tous les jours. » Cette lettre est un exemple de ces entretiens où madame de Maintenon, sans malice, et peut-être en prenant le change sur elle-même, mue par un double instinct d’amour et d’honnêteté, se joue de l’esprit grossier de son directeur, lui présente comme des griefs contre la cour, l’intérêt qui l’y attache, et comme dépit contre le roi, l’amour qu’il ressent et celui qu’il inspire, et se fait ordonner comme un sacrifice méritoire, de rester à sa cour.

1483. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Les uns furent d’avis qu’il fallait exécuter sa prescription à la lettre, et ils citaient des exemples de stratèges vaincus ou vainqueurs, pour avoir rejeté ou accompli les ordres d’un Songe.

1484. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

Binet, on interroge le sujet avec certaines précautions, on peut mettre en évidence qu’il a, dans la plupart des cas, l’idée de l’excitation, « sans savoir comment ni pourquoi cette idée lui est venue, et sans se douter le moins du monde que cette idée correspond à la réalité. » Un des exemples les plus frappants de la tendance qu’ont les idées à se réaliser en mouvements par tous les moyens possibles, et sans même que nous en ayons une conscience distincte, c’est que, lorsqu’une hystérique tient entre les doigts de sa main insensible une plume dans la position nécessaire pour écrire, cette plume enregistre l’état de conscience prédominant du sujet sans qu’il s’en aperçoive.

1485. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Poser de cette façon devant tous, et rendre visible à la foule cette grande échelle morale de la dégradation des races qui devrait être l’exemple vivant éternellement dressé aux yeux de tous les hommes, et qui n’a été jusqu’ici entrevue, hélas !

1486. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Il donna un Dictionnaire françois, mais un dictionnaire rempli d’exemples satyriques, & par cela même plus dangereux qu’utile.

1487. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

Ils veulent seulement que tout réponde à la dignité de la tragédie : ils s’appuyent de l’exemple de nos grands acteurs.

1488. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

Je prendrai, pour éclaircir ma pensée, un exemple emprunté à l’histoire religieuse, mais que l’on me permettra de considérer sous un point de vue tout profane et tout littéraire.

1489. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Bien souvent, dans l’Église protestante, on a essayé de constituer une autorité ; les synodes ont voulu jouer le rôle des conciles ; les confessions de foi ont essayé de se donner pour des credo ; mais la radicale contradiction qui éclatait dans ces tentatives d’organisation doctrinale devait les faire échouer infailliblement ; et malgré les résistances des dogmatiques, malgré les anathèmes de Bossuet, le protestantisme continua de donner l’exemple, si nouveau en Europe, d’une religion mobile et incessamment transformée.

1490. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

En voici un exemple.

1491. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Tous les temps, tous les pays offrent le même exemple.

1492. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Étudiez cette Sainte Famille, vous y verrez qu’à l’exemple du peintre flamand, il pousse sa sollicitude des détails jusque sur les plans les plus éloignés, mais, je le répète, sans que le paysage se morcelle et s’éparpille : tout en gardant son individualité, chaque détail vient s’y rattacher à l’ensemble, — l’analyse vient s’y fondre dans la synthèse.

1493. (1760) Réflexions sur la poésie

Il est facile de lui répondre par l’exemple des grands maîtres, qui ont su allier dans leurs vers la beauté du sens à celle de l’harmonie.

1494. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Et quel meilleur exemple à donner, du reste, aux insolences des femmes de ce temps, qui se croient des forces et qui, mettant des talons à leurs amours-propres comme elles en mettent à leurs bottines, veulent se jucher jusqu’au front des hommes, et les égaler en hauteur !

1495. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Certainement, à elle seule elle n’a pas créé cet amour fiévreux du théâtre, naturel à l’homme, et qui devient la plus malsaine manie des peuples vieux, civilisés et corrompus ; mais elle l’a exaltée outre mesure, et elle en a fait à cette heure quelque chose d’inouï, — sans exemple et sans nom.

1496. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Il a bien senti qu’il n’y pouvait y avoir d’organisation efficace et forte sans l’esprit de suite, sans le lien qui unit, dans leurs tendances et leurs aspirations, la génération qui vit à celle qui l’a précédée et à celle qui va la suivre, et que, là où le père de famille ne laisse point à son fils d’exemple à imiter et de nom à grandir, l’organisation politique, à proprement parler, n’existe pas.

1497. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Où aurait-il jamais rencontré un homme plus complètement vaincu que ce René, qui méritait tous les bonheurs et toutes les victoires, et qui est un exemple de cette fatalité incompréhensible, trop cachée dans les profondeurs de la Providence pour que nous puissions la découvrir.

1498. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Les femmes dont il y est question, les Femmes d’Amérique 13, n’y sont guères qu’un exemple à l’appui d’une incroyable théorie qu’y formule l’auteur, et que la contemplation de la société américaine lui a inspirée.

1499. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Augustin Thierry n’avait pas, il est vrai, ajouté à sa coupante critique la démonstration d’un grand exemple.

1500. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

M. de Meaux a rappelé ces exemples.

1501. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

Nous voudrions donner un exemple de cette surprise… agréable, et nous le trouvons dans le chapitre intitulé : Le Style-Pensée.

1502. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

L’éditeur de ces lettres, qui prend les choses de très haut, et qui ne s’étonne pas d’un état social où les classés commençaient à se mêler comme des numéros de loto dans leur sac, n’appuie pas beaucoup sur la question de savoir quelle fut la circonstance qui créa, de par un sentiment, une situation presque officielle en Europe, et sans exemple dans l’Histoire, depuis la nymphe Égérie, entre une marchande de glaces et le prince étincelant qui devait devenir Stanislas-Auguste.

1503. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Pour n’en citer qu’un seul exemple, M. 

1504. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

nulle part, ni dans sa Vie de saint Dominique, ni dans ses Mélanges, les défauts en question n’ont été d’une plus triste évidence que dans le livre de Sainte Marie-Madeleine, et j’en veux donner un exemple par plusieurs citations, plus convaincantes que toutes les critiques.

1505. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

La véritable gloire de saint Anselme est d’avoir donné à tous les fidèles de son temps, du haut d’une position qui leur imposait et les entraînait, l’exemple du respect de l’obéissance poussé jusqu’au fanatisme, mais à un fanatisme pour la première fois désintéressé.

1506. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Ainsi, pour n’en donner qu’un seul exemple, s’ils ont à parler de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son divin sacrifice, ils s’obstineront à rappeler Christ avec la simplicité d’une irrévérence naïve, et ils oseront comparer, avec une familiarité sacrilège, le philosophe Socrate au fils de Dieu.

1507. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Rien, en effet, de tout ce que j’en pourrais dire ne donnerait une idée suffisante de cet amphigouri transcendantal, si on ne se risquait à la citation, si on ne montrait, par des exemples, comment l’auteur de la Création procède pour donner confiance aux savants et les engager à lire son livre, et pour se maintenir bien avec les poètes.

1508. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

— les parisiens littéraires, pour défendre leur manie parisienne, invoqueront beaucoup d’exemples et se couvriront de ce grand nom qui vaut tous les noms : du nom de Balzac.

1509. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Exemple, la scène incroyablement nouvelle et d’une bouffonnerie si déchirante, dans laquelle une pauvre femme, contrefaite et méprisée, s’attelle elle-même à une petite voiture de pâtissier, pour charrier à un bal, où elle n’entrera pas, l’homme qu’elle aime sans espoir et qui n’a pas de quoi payer une voiture, par un abominable temps de pluie.

1510. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Pour n’en donner qu’un seul exemple : dans la Lydie de Colomba, M. 

1511. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Gorgias, né en Sicile, avait le premier donné cet exemple dans Athènes ; Critias et Alcibiade, encore jeunes, Thucydide et Périclès, déjà vieux, venaient l’entendre et l’admiraient ; Eschine, le rival et l’ennemi de Démosthène, eut le même talent.

1512. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

D’ailleurs les hommes ordinaires n’ont point de trône à perdre ; mais leur intérêt ajoute à leur pitié, quand un exemple frappant les avertit que leur vie n’est rien.

1513. (1903) La pensée et le mouvant

Hâtons-nous d’ailleurs de le dire : une méthode qu’on propose ne se fait comprendre que si on l’applique à un exemple. Ici l’exemple était tout trouvé. […] Nous citerons comme exemple notre conception de la relation psycho-physiologique. […]   Permettez-moi de choisir un exemple. […] Telle est la discipline intellectuelle dont il apporta la règle et l’exemple.

1514. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

On en pourrait donner de nombreux exemples. […] On en verra plus loin l’exemple. […] Que l’exemple de M.  […] On voit, par ces exemples, que M.  […] Boissier le montre par l’exemple de saint Paulin de Nole et de Prudence.

1515. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Il faudrait trouver quelque exemple, qui valût pour des milliers de cas  Je vous rappelle d’abord que, dans la « comparaison », le poète exprime les deux objets que son imagination rapproche ; que la « métaphore » est une comparaison dont le second terme est seul exprimé ; que l’« allégorie » n’est qu’une métaphore prolongée et que le « symbole » n’est peut-être qu’une allégorie plus libre et plus flottante. […] L’exemple caractéristique qu’il me fallait, le voici. […] Les exemples, ici, foisonnent à chaque page. […] Je ne me doutais pas qu’un des soldats du temple, Du lévite autrefois la lumière et l’exemple, Au grand combat de Dieu refusant son secours, Amollissait son âme à de folles amours ; Au pied de l’échafaud où périssaient ses frères Sacrifiait au dieu des femmes étrangères, Pensant sous quel débris des temples du Seigneur Il cacherait sa couche avec son déshonneur ! […] La Chute d’un ange nous offre un très singulier exemple de l’impuissance d’un grand poète à peindre soit la laideur morale, soit l’horreur physique, comme si ces sujets lui avaient été interdits par Dieu, et comme s’il avait été créé uniquement pour exprimer ce qui est pur, ce qui est beau, ce qui resplendit et ce qui s’élève, pour dire la magnificence de la planète et traduire la prière et le rêve de l’humanité répandue à sa surface… Avec tout cela, ce bizarre poème est très grand.

1516. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Prudhomme. — Exemples : Compte-rendu sérieux de Flaminio : …… En elle (George Sand), c’est l’âme qui souffre et adresse au ciel sa plainte éloquente ; — le drame est tout entier dans cette lutte interne que l’âme, la création de Dieu, livre à la société, la création de l’homme. […] Placé en face d’un confrère dont le triomphe a été à peu près sans exemple, et d’un théâtre qui a joué les Cœurs d’Or, et à la porte duquel il doit frapper de nouveau un jour ou l’autre, M. de Prémaray rougirait de se montrer envieux, ingrat ou malhabile : il jette, à la vérité, des pierres à ce grand succès ; mais ce sont des pierres précieuses… celles d’un esprit taillé à facettes, et, malgré tout, l’auteur et le théâtre restent encore ses obligés. […] Pour n’en citer qu’un exemple, je dirai que l’insuccès des Deux Nuits devait hâter la période mortelle de la phtisie laryngée dont Boieldieu est mort en 1834. […] Baudillon qui, ce jour-là, n’était pas en fond d’épithètes flamboyantes, se borna à enregistrer un succès « sans exemple » à l’Opéra-Comique, et à dire que mademoiselle Lefebvre avait joué comme Saint-Aubin et chanté comme Persiani. […] Après l’exécution, l’auteur a réclamé la dépouille de son enfant, afin de lui rendre les derniers devoirs ; on croyait donc l’ouvrage enterré et… oublié, lorsque la critique, plus implacable que la loi, a procédé elle-même à l’exhumation du cadavre et l’a accroché, pour le bon exemple, à son Montfaucon hebdomadaire.

1517. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Ici comme ailleurs, de Foe, ainsi que Swift, est un homme d’action ; l’effet le touche et non le bruit ; il compose Robinson pour avertir les impies, comme Swift écrivait la vie du dernier pendu pour faire peur aux voleurs. « Cette histoire, dit la préface, est racontée pour instruire les autres par un exemple, et aussi pour justifier et honorer la sagesse de la Providence. » Dans ce monde positif et religieux, parmi ces bourgeois politiques et puritains, la pratique est de telle importance qu’elle réduit l’art à n’être que son instrument. […] Il n’y a pas d’exemple d’une torture morale si variée, si incessante, si obstinée. […] Elle aussi est armée en guerre. « Après un strict examen de moi-même, dit-elle quelque part, je trouve que j’ai en moi presque autant du sang de mon père que de ma mère. » Quoique douce, quoique promptement rabattue, dans l’humilité chrétienne, il y a de l’orgueil dans son fait ; elle a « espéré être un exemple pour les jeunes personnes de son sexe1058 » ; elle est homme pour la fermeté, mais surtout elle a une réflexion d’homme1059. […] Vous imprimez à la suite de Paméla le catalogue des vertus dont elle donne l’exemple ; le lecteur bâille, oublie son plaisir, cesse de croire, et se demande si la céleste héroïne n’était pas un mannequin ecclésiastique arrangé pour lui débiter une leçon.

1518. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Prenons pour exemple la prédication de Luther. […] Prenons pour second exemple une découverte de M.  […] Aussi, lorsque les jeunes gens revenaient à la maison, séduits par l’exemple, ils priaient leur père de les mettre aux mains de quelque habile sophiste. […] Platon y donne un exemple du plus excellent naturel perverti par l’éducation. […] C’est un homme que je ne vois point. » Le premier favori, l’homme habile, le grand courtisan, est le duc de La Rochefoucauld ; suivez son exemple.

1519. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Les meilleurs exemples, les meilleurs préceptes, peuvent égarer un poète aussi bien que le guider. […] Il est à croire que les théoriciens et les critiques de la vieille école auraient moins réclamé en faveur du bon sens s’ils avaient eu sous les yeux plus d’exemples de la véritable imagination. […] On entendra toujours prêcher ces vertus passives dans les jours de décadence ; et, chaque fois que l’avilissement d’une nation se préparera, elle détournera les yeux des mâles exemples des grands hommes de l’antiquité, et cessera d’écouter les fermes conseils des orateurs et des historiens stoïques. […] L’histoire abonde en prodigieux exemples du secours donné à la mémoire par le rythme. […] Eux seuls nous offrent des exemples parce qu’ils acceptèrent des modèles placés au-dessus du caprice et de la fantaisie.

1520. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Qui sait si l’exemple de Giusti, trop vanté lorsque ses œuvres étaient lues à la dérobée, jugé sévèrement depuis qu’il est dans toutes les mains, ne servira pas d’avertissement à plus d’un poète fourvoyé ? […] À l’appui de notre opinion, nous avons cité des exemples illustres, nous avons invoqué les œuvres de Goethe et de Tieck ; nous avons insisté sur la froideur du Tasse et de Sternbald. […] Bulwer dans sa seconde pièce, est d’un effet malheureux, et nous croyons que l’exemple de Shakespeare ne saurait justifier ce mélange. […] Quant à l’exemple des tragiques grecs, il est encore moins concluant ; car, si les personnages et le chœur ne parlent pas dans un rythme uniforme, du moins ils parlent toujours en vers, et la déclamation notée des acteurs d’Athènes donnait, sans doute, à cette variété de rythmes un charme dont le dialogue parlé ne peut nous donner l’idée. […] Vainement rappellerait-on qu’Albert Dürer, Poussin et Rubens ont trouvé le moyen de personnifier des idées purement philosophiques ; l’exemple de ces trois grands maîtres ne change rien à la nature des choses.

1521. (1893) Alfred de Musset

A l’exemple des héros romantiques, il avait demandé à la passion le point d’appui de sa vie morale, et l’appui s’était brisé, le laissant meurtri et épuisé. […] Le Musset seconde manière, celui qui se disait réformé, et que Sainte-Beuve appelait un relâché, admet encore de loin en loin la coupe ternaire, qui substitue deux césures mobiles au grand repos de l’hémistiche, et dont il existait quelques exemples chez nos anciens poètes. […] À quel point l’accent oratoire bien placé peut allonger un vers, en voici un exemple : Est-ce bien toi, grande âme immortellement triste ? […] Elle avait conservé dans toute son âpreté cet aspect sombre et dur qui contraste si étrangement avec les lignes pures et souples de ses riantes collines, et qui en fait le plus étonnant exemple de ce que peut le génie de l’homme pour s’affranchir de la tyrannie de la nature. […] Mais, tout cela accordé, nous ne pensons pas qu’on puisse lire Alfred de Musset sans reconnaître dans son génie quelque chose dont l’histoire de la poésie française n’avait pas encore offert d’exemple. » L’opinion allemande ne lui a pas été moins favorable.

1522. (1898) La cité antique

L’histoire de la Grèce et de Rome est un témoignage et un exemple de l’étroite relation qu’il y a toujours entre les idées de l’intelligence humaine et l’état social d’un peuple. […] Ces deux exemples montrent clairement quel effet on attribuait aux rites et aux formules de la cérémonie funèbre. […] Un exemple rendra cette vérité plus claire. […] Nous allons prendre pour premier exemple Rome elle-même, en dépit de la vogue d’incrédulité qui s’attache à cette ancienne histoire. […] Regardons maintenant une armée grecque, et prenons pour exemple la bataille de Platées.

1523. (1774) Correspondance générale

Alors on apprendra une atrocité dont il n’y a pas d’exemple depuis l’origine de la librairie. […] Exemple : « Je me suis couché le plus tranquille et le plus heureux des pères et me voilà !  […] Ils voudront faire un exemple, et, dans leur fureur, ils se jetteront sur le premier venu. […] Le père et la mère ont été un exemple frappant que les meilleurs parents peuvent avoir les plus méchants enfants. […] Ce que vous pensez vous-même de la licence que cet exemple pourrait introduire ne leur a point échappé.

1524. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

A Télémaque lui-même qui s’étonne de tant de prudence, Ulysse a besoin de dire : Peut-être tu sauras, par l’exemple d’un père, Que parfois au héros la feinte est nécessaire ; Qu’elle est vertu souvent, et qu’avec le danger La forme du courage est sujette à changer83. […] L’impatience du parterre commença à se faire sentir à une scène de l’acte second, laquelle, au contraire, paraissait alors à de très-bons juges d’un charme sans exemple sur notre scène, et comparable seulement à l’entrevue de Juliette et de Roméo ; la fameuse scène de doña Sol, depuis, rentra dans cette situation.

1525. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Quelques critiques insistent avant tout et préférablement sur l’aspect idéal et pur de l’art grec, sur la beauté dont il donne le suprême exemple ; il est permis de ne pas moins insister sur la simplicité inséparable et la vérité qui en sont le fond et l’accompagnement, sur cette naïveté dans le sentiment et dans l’expression, qui se joint si bien à la grâce et qui ajoute aussi au pathétique et à la grandeur. […] » Ainsi Méléagre était de Gadare en Célésyrie ; il fut disciple de Ménippe le cynique, son compatriote, et fit même à son exemple (sans doute avant Varron) des satires ménippées, dont Athénée nous a conservé les titres.

1526. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Les exemples à citer de ce genre de fortune ne manqueraient pas dans le passé, et l’avenir, il faut l’espérer, en réserve quelques-uns encore. […] La nature n’a pas cette unité, et parce que la vie de la cour et la pratique de ses intrigues auront émoussé les facultés sensibles de tel personnage, il ne faut pas conclure pourtant qu’elles soient entièrement détruites. » — Un jour, après un dîné d’apparat chez ce ministre, la conversation se soutient avec un remarquable intérêt : « Chose assez étrange (dit l’un des personnages du roman), grâce à la liberté d’esprit dont le ministre donnait l’exemple à tous, ses conviés diplomatiques n’avaient point l’air de s’étudier à ne prononcer que des paroles qui n’eussent aucun sens.

1527. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Car, dans toute question générale, il y a quelque notion capitale et simple de laquelle le reste dépend, celles d’unité, de mesure, de masse, de mouvement en mathématiques, celles d’organe, de fonction, de vie en physiologie, celles de sensation, de peine, de plaisir, de désir en psychologie, celles d’utilité, de contrat, de loi en politique et en morale, celles d’avances, de produit, de valeur, d’échange en économie politique, et de même dans les autres sciences, toutes notions tirées de l’expérience courante, d’où il suit qu’en faisant appel à l’expérience ordinaire, au moyen de quelques exemples familiers, avec des historiettes, des anecdotes, de petits récits qui peuvent être agréables, on peut reformer ces notions et les préciser. […] Tous les abus, tous les vices, tous les excès de raffinement et de culture, toute cette maladie sociale et morale que Rousseau flagellait en phrases d’auteur, étaient là sous leurs yeux, dans leurs cœurs, visible et manifestée par des milliers d’exemples quotidiens et domestiques.

1528. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Ces poésies sont un cadre digne du nom et de la merveilleuse beauté de Ginevra ; on voit que les amours malheureux pour les princesses étaient un exemple de père en fils dans la maison des Tassi. […] Cette étude, si aride et si opposée aux études poétiques dont il avait pris l’habitude et l’exemple chez son père, rebuta le jeune homme.

1529. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

CXIV Un jour que nous étions sans défiance, ma sœur auprès de sa quenouille sur le seuil de la cabane ; moi occupé à tresser des nattes de sparteria avec des joncs devant la porte, assis au soleil ; Hyeronimo à retourner les figues qui séchaient sur le toit ; Fior d’Aliza et le chien, à garder ses chèvres et ses chevreaux, bien loin derrière les châtaigniers, dans les bruyères qui touchent à notre ancien champ de maïs, sa chèvre entraîna par son exemple ses chevreaux à descendre du rocher dans le maïs et à brouter les mauvaises herbes entre les cannes déjà mûres ; cela ne faisait aucun mal, monsieur, car les feuilles des cannes étaient déjà jaunes et sèches, et les chevreaux ne les mordillaient seulement pas ; le petit chien Zampogna s’amusait innocemment à courir à travers les cannes après les alouettes, et à revenir tout joyeux vers Fior d’Aliza qui lui jetait des noisettes pour les lui faire rapporter dans son tablier. […] CXXXIII — Je leur dis alors, comme on parle dans le délire de la fièvre, tout ce qu’on peut dire quand on a perdu sa raison et qu’on n’écoute rien de ce qui combat votre folie par des raisons, des caresses ou des menaces, que mon parti était pris ; que si Hyeronimo devait mourir, il valait autant que je mourusse avec lui, car je sentais bien que ma vie serait coupée avec la sienne ; que des deux manières ils seraient également privés de leurs deux enfants ; que, vivant, il aurait peut-être besoin de moi là-bas ; que, mourant, il lui serait doux de me charger au moins pour eux de son dernier soupir et de prier en voyant un regard de sœur le congédier de l’échafaud et le suivre au ciel ; que la Providence était grande, qu’elle se servait des plus vils et des plus faibles instruments pour faire des miracles de sa bonté ; que je l’avais bien vu dans notre Bible, dont ma tante nous disait le dimanche des histoires ; que Joseph dans son puits avait bien été sauvé par la compassion du plus jeune de ses frères ; que Daniel dans sa fosse avait bien été épargné par les lions, enfin tant d’autres exemples de l’Ancien Testament ; que j’étais décidée à ne pas abandonner, sans le suivre, ce frère de mon cœur, la chair de ma chair, le regard de mes yeux, la vie de ma vie ; qu’il fallait me laisser suivre ma résolution, bonne ou mauvaise, comme on laisse suivre la pente à la pierre détachée par le pas des chevreaux, qui roule par son poids du haut de la montagne, quand même elle doit se briser en bas ; que toutes leurs larmes, tous leurs baisers, toutes leurs paroles n’y feraient rien, et que, si je ne me sauvais pas aujourd’hui, je me sauverais demain, et que peut-être je me sauverais alors trop tard pour assister le pauvre Hyeronimo.

1530. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

En voulez-vous un exemple ? […] Le rôle de Phèdre en est le plus remarquable exemple.

1531. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Enfin, voici un exemple de poésie proprement symboliste (je ne dis pas symbolique, car la poésie symbolique, on la connaissait déjà, c’était celle que l’on comprenait) : Le souvenir avec le crépuscule Rougeoie et tremble à l’ardent horizon De l’espérance en flamme qui recule Et s’agrandit ainsi qu’une cloison Mystérieuse, où mainte floraison Dahlia, lis, tulipe et renoncule — S’élance autour d’un treillis et circule Parmi la maladive exhalaison De parfums lourds et chauds, dont le poison Dahlia, lis, tulipe et renoncule   Noyant mes sens, mon âme et ma raison, Mêle dans une immense pâmoison Le souvenir avec le crépuscule. […] Je n’en veux qu’un exemple : Mystiques barcaroles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux   Couleur des cieux… Puisque l’arôme insigne De ta candeur de cygne, Et puisque la candeur   De ton odeur, Ah !

1532. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Certaines vues sur l’arrière-fond des âmes, certains morceaux de casuistique morale, certaines effusions du sentiment religieux (même abstraction faite de toute église confessionnelle), qui nous émerveillent chez Eliot ou chez Ibsen, c’est dans Bossuet, c’est dans les écrits de tel prêtre et de tel moine que nous ignorons, c’est chez Lacordaire et Veuillot même, que nous en trouverions des exemples analogues ; et c’est où nous ne nous avisons guère d’aller les chercher. […] Mais, si nous avons embrassé, une fois de plus, avec cette facilité et cette ardeur les exemples étrangers, cela n’est-il point un signe que c’est nous, en réalité, qui avons, sinon les mœurs, du moins l’âme cosmopolite ?

1533. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Eschyle est, dans toute la littérature hellénique, le seul exemple de l’âme athénienne mélangée d’Égypte et d’Asie. […] Exemple à plus d’une nation moderne.

1534. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Il serait facile de multiplier les exemples. […] À quelques exceptions près, dont Montesquieu est le plus illustre exemple, l’ancienne philosophie de l’histoire s’est uniquement attachée à découvrir le sens général dans lequel s’oriente l’humanité, sans chercher à relier les phases de cette évolution à aucune condition concomitante.

1535. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Ce rapetissement, ou pour mieux dire ce rabougrissement de Flaubert, est si profondément incroyable que la Critique semble obligée, pour l’honneur de ce qu’elle avance, d’appuyer ses affirmations par des exemples, et ce n’est, certes ! […] Exemple, la scène où, dans la cave, Pécuchet attrape une maladie honteuse ; car la haine du bourgeois, dans Flaubert, va jusqu’à cette fange qu’il remue, et qu’il remue en naturaliste, sans indignation, sans dégoût, sans nausée, avec l’impassibilité d’un homme qui a perdu la délicatesse de l’artiste.

1536. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Or, des trois grandes personnalités de la génération révolutionnaire, la première, Napoléon, imposera à la France une tyrannie dont ses rois ne lui avaient pas encore donné même le pressentiment ; le second, Chateaubriand, est le premier exemple en France d’un homme de lettres aristocrate ; la troisième, Mme de Staël, le premier modèle d’une carrière de grand écrivain définie par les habitudes d’un salon. […] Voyons-y le premier exemple de ces poèmes en laisses séparées par des points, où Lamartine imite (comme le dit la préface attribuée à son éditeur) le récit lyrique et coupé de Byron. […] Une femme et des enfants (il avait fait à vingt ans, venant de perdre sa mère, un mariage d’amour, avec une amie d’enfance, Adèle Foucher) — la position politique de sa famille (sa mère s’était déclarée royaliste en 1814 par haine du général, puis le général s’était rallié à Louis XVIII), — l’exemple des deux grands aînés, — Chateaubriand et Lamartine, — sont à l’origine de son royalisme juvénile, royalisme de carrière et de raison qui ne s’empara pas plus du cœur de Victor que du cœur de la France.

1537. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Pour plus d’éclaircissement, je prendrai un exemple dans un genre voisin et fraternel : s’il en était en ceci de la peinture comme de la poésie, si la quantité de nouveaux peintres et paysagistes qui se produisent chaque année n’arrivait pas aux yeux du public, s’ils restaient chacun avec son œuvre à l’ombre de son atelier, combien ils auraient lieu de se plaindre de cette condition ingrate, de cet isolement, de ce manque de place et de lumière au soleil !

1538. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Je donnerai encore comme un parfait exemple de son indépendance et de son étendue d’esprit, comme aussi de son indulgence et de sa mesure, une lettre de lui écrite à M. 

1539. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Il y a un endroit qui m’a paru un charmant exemple de ce qu’on peut appeler l’euphémisme chrétien  : il s’agit de la mort, comme toujours ; mais Rancé évite d’en prononcer le nom, tout en y voulant tourner et comme apprivoiser l’esprit un peu faible de son ami, qui est vieux et, de plus, malade en ce moment.

1540. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

Ceux-ci n’iront pas, à leur exemple, s’emplir de viandes et de boissons brûlantes pour inonder leurs veines par un afflux soudain de sang grossier, pour porter dans leur cerveau la stupeur ou la violence ; on les voit à la porte de leur chaumière, qui mangent debout un peu de pain et leur soupe ; leur vin ne met dans leurs têtes que la vivacité et la belle humeur.

1541. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Il aime les jardins, mais parmi eux il voudrait encore « quelque doux et discret ami. » Il loue la paresse et le somme ; « ajoutez-y quelque petite dose d’amour honnête, et puis le voilà fort. » Ajoutez aussi les curiosités et le vagabondage de l’esprit, le discours promené au hasard sur tous les sujets, depuis la bagatelle jusqu’aux affaires d’Etat et au système du monde20, vous aurez la vie qu’il nous propose en exemple.

1542. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Ayant démontré copieusement la conformité du langage français avec son cher grec, il n’eut pas de peine à se convaincre de la précellence de notre idiome sur le parler d’Italie, qui n’est que du latin : et comme il prouvait par exemples abondants la gravité, sonorité, richesse et souplesse du français, il était naturel qu’il tâchât d’en préserver la pureté des inutiles et plutôt dangereux apports de l’italianisme.

1543. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Exemple de Ducis.

1544. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

Chénier, entraîné par l’exemple des Grecs, substitue l’harmonie à la symétrie.

1545. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Il a donné quelques exemples supérieurs de critique inductive, purgée d’a priori et de fantaisie, où toute l’intelligence, le goût, l’esprit, le talent, se subordonnent aux faits et ne s’appliquent qu’à mettre en valeur strictement le contenu des documents.

1546. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Ces exemples, non choisis parmi les pires, suffisent à montrer qu’une grande licence régnait sur le théâtre des Gelosi, et pourtant il est certain que cette troupe était en progrès sensible sous ce rapport et qu’elle frappait, au contraire, les contemporains par une décence inaccoutumée.

1547. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

L’œuvre du comte Tolstoï, suivant qu’on considère ses derniers ou ses premiers livres, est un exemple de ces deux genres.

1548. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

Prenons comme exemple la résurrection de Lazare.

1549. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

Reprenons alors notre exemple de deux corps électrisés ; ces corps se repoussent, mais en même temps, si tout est entraîné dans une translation uniforme, ils équivalent à deux courants parallèles et de même sens qui s’attirent.

1550. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

L’exemple de Forain lui inflige un second démenti.

1551. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Faut-il d’autres exemples ?

1552. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

  Je choisis un autre exemple de l’harmonie qu’offrent entre elles la littérature d’une époque et la constitution physique des représentants les plus connus de cette époque.

1553. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Morell nous offre un exemple de cette fusion.

1554. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Je trouve que la Fécondité, que vient de publier Zola, est, à cet égard, un exemple, le plus fort, le plus important.

1555. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Est-ce dans l’intérêt même des auteurs et des théâtres, qui peuvent à tout instant (et nous en avons des exemples) être entraînés à des essais compromettants qu’il faut retirer ensuite, et qu’un peu de prudence eut fait éviter ?

1556. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

De la part des grands écrivains, et il est inutile de citer ici d’illustres exemples qui sont dans toutes les mémoires, ces sortes de confidences ont un charme extrême ; le beau style donne la vie à tout ; de la part d’un simple passant, elles n’ont, nous le répétons, de valeur que leur sincérité.

1557. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Montrer à l’homme le but humain, améliorer l’intelligence d’abord, l’animal ensuite, dédaigner la chair tant qu’on méprisera la pensée, et donner sur sa propre chair l’exemple, tel est le devoir actuel, immédiat, urgent, des écrivains.

1558. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Car il agit sur l’être humain tout entier : sens, âme, esprit ; et il agit par un exemple, par une action éloquente, aussi réelle et plus intense que la vie.

1559. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Je m’explique par des exemples.

1560. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Je me contenterai d’en alléguer un exemple.

1561. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 35, de l’idée que ceux qui n’entendent point les écrits des anciens dans les originaux, s’en doivent former » pp. 512-533

Or, ces critiques qui disent que les poëmes des anciens ne font pas sur eux l’impression qu’ils font sur le reste des hommes, sont un contre cent mille. écouteroit-on un sophiste qui voudroit prouver que ceux qui sentent du plaisir à boire du vin, ont le goût corrompu, et qui fortifieroit ses raisonnemens par l’exemple de cinq ou six personnes qui ont le vin en horreur.

1562. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Les autres, qui ont essayé de la singer, — qui lui ont rendu ce flatteur honneur de la singerie, — ont pu se croire de la même force d’ennui, et l’étaient peut-être, mais l’Opinion, cette reine du monde, qui a ses favoris, a toujours trouvé ses bâillements infiniment plus savoureux quand ils lui venaient par la Revue des Deux Mondes que par les autres recueils, créés, à son exemple, pour entretenir les mâchoires humaines dans cette vigoureuse et morale gymnastique du bâillement.

1563. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Par cette retenue, il ne dit pas quel malheur ce fut, en réalité, pour la France du Moyen Âge et de saint Louis, que l’avènement de la maison de Bourbon dans la personne d’Henri IV, et quelle politique à bascule allait remplacer cette forte organisation catholique de tout un pays, l’exemple du monde, que les Valois avaient compromise et que les Guise auraient sauvée !

1564. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Il vous a mené, par une multitude de routes et de sentiers, à la négation, ou, pour mieux dire, à la disparition, à l’effacement complet du principe qui fait de l’avènement du Christianisme dans le monde quelque chose de sui generis, quelque chose qui n’est plus seulement une révolution humaine sans exemple dans l’Histoire et même dans l’Histoire éclairée par la conception d’une Providence, quelque chose enfin d’une si tonitruante surnaturalité !

1565. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Innocent III — ce nom de diamant — n’est ici que comme un exemple éblouissant à l’appui d’une thèse contre l’Église romaine tout entière.

1566. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Monselet nous a obligé à lui rappeler ces imposants exemples.

1567. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Nous avons déjà nommé Ronsard, et c’est un exemple ; Hugo en est un autre, et Wordsworth aussi, en Angleterre.

1568. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Il rapporte l’exemple de tous les grands hommes qui ont pardonné, ou à des assassins, ou à des ingrats. » Il vante ce pouvoir magique qu’ont les princes, de changer les âmes par leurs bienfaits.

1569. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

Aussi, comme on le voit déjà par l’exemple tiré de Jupiter, tous les sens mystiques d’une haute philosophie attribués par les savants aux fables grecques et aux hiéroglyphes égyptiens, paraîtront aussi choquants que le sens historique se trouvera facile et naturel.

1570. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

L’exemple de M.  […] Il était temps de faire un exemple. […] Exemple : M.  […] Ce beau poème de Calendau me semble une œuvre très opportune et d’un excellent exemple. […] Et ce n’est certes pas l’exemple de M. 

1571. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

La pièce est intitulée le Mirouer et l’exemple des enfants ingrats. […] Le premier exemple qu’il donna fut dans Charles IX. […] C’est peut-être le premier exemple de cet usage depuis si fréquent. […] De là vint la ligue, à l’Académie, contre l’un des chefs-d’œuvre du grand Corneille, et la fameuse critique qui restera comme un triste exemple de platitude et une preuve de ce que peut, en France, même sur les beaux-arts, un pouvoir despotique. […] Les Révérends prouvaient, par nombre d’exemples puisés aux meilleures sources, qu’il était du genre masculin.

1572. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Exemple : telle de nos offensives, celle de Champagne, a donné des résultats ; elle n’a pas donné tous les résultats que put escompter l’impatience des badauds. […] Allons au fait et proposons-lui un exemple. […] S’il aboutit à quelque bonheur, la solution que son exemple recommande n’est-elle pas digne d’estime ? […] Je citerais plus d’un exemple d’une pareille incertitude. […] Mais il y a, dans le projet de Rémy de Gourmont, quelque chose de plus et autre chose, et qu’on discernera par des exemples de la besogne à laquelle il se livre assidûment.

1573. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Par là, il fut d’accord avec les plus fermes esprits de notre siècle et mérita de servir d’exemple à une suite nombreuse de disciples1. […] Le peuple, dénué de croyances et riche d’appétits, peu édifié d’ailleurs par les exemples qu’on lui donne, devient, en pratique, matérialiste et jouisseur. […] Les classes laborieuses, privées d’exemples, ont désappris la patience et la résignation. […] comme on voudrait suivre l’exemple de l’auteur des Essais, ne parler que des hommes et des choses qui méritent qu’on en parle, ne jamais s’asservir « à un sujet vain et de néant » ! […] Exemple : Le mal est nécessaire.

1574. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Une préface de l’éditeur l’offre en exemple à toute la chrétienté et lui présente, comme un salutaire avertissement, la fin lamentable du téméraire docteur, abominablement trompé par les ruses du diable. […] J’en ai vu de nos jours plus d’un exemple. […] Nous le relèverons respectueusement, Viviane, et, si vous m’en croyez, nous suivrons l’exemple de ce sage prélat qui un jour, à Oxford, sommé par des théologiens qui disputaient sur la Bible, d’entrer dans leurs querelles, prit de leurs mains les saintes Écritures et y déposa un pieux baiser. […] Il veut, à son exemple, retirer ses contemporains du vice et de l’erreur, leur offrir, pour nourrir leur âme, tout l’ensemble des vérités qu’il a acquises, la somme, comme on eût dit alors, de son savoir, ce qu’il appelle lui-même, dans son langage métaphorique, le pain spirituel. […] Nous allons trouver un exemple frappant de cette opposition dans la catégorie de ceux qui, selon les paroles de l’Allighieri, « font violence à la nature », dans ce cercle des sodomites où il rencontre son maître vénéré, Brunetto Latini.

1575. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Dans cette vaste transformation des esprits qui occupe tout le dix-huitième siècle et donne à l’Angleterre son assiette politique et morale, deux hommes paraissent, supérieurs dans la politique et la morale, tous deux écrivains accomplis, les plus accomplis qu’on ait vus en Angleterre ; tous deux organes accrédités d’un parti, maîtres dans l’art de persuader ou de convaincre ; tous deux bornés dans la philosophie et dans l’art, incapables de considérer les sentiments d’une façon désintéressée, toujours appliqués à voir dans les choses des motifs d’approbation ou de blâme ; du reste différents jusqu’au contraste, l’un heureux, bienveillant, aimé, l’autre haï, haineux et le plus infortuné des hommes ; l’un partisan de la liberté et des plus nobles espérances de l’homme, l’autre avocat du parti rétrograde et détracteur acharné de la nature humaine ; l’un mesuré, délicat, ayant fourni le modèle des plus solides qualités anglaises, perfectionnées par la culture continentale ; l’autre effréné et terrible, ayant donné l’exemple des plus âpres instincts anglais, déployés sans limite ni règle, par tous les ravages et à travers tous les désespoirs. […] Elle emploie pour arguments l’utilité publique, l’exemple des grands hommes, la grosse logique, l’interprétation littérale et les textes palpables ; quel meilleur moyen de gouverner la foule que de rabaisser les preuves jusqu’à la vulgarité de son intelligence et de ses besoins ! […] Pardonnez au traducteur qui essaye d’en donner un exemple dans cette moqueuse peinture du poëte et de ses libertés : « Il n’est pas contraint d’accompagner la Nature dans la lente démarche qui la mène d’une saison à l’autre, ou de suivre sa conduite dans la production successive des plantes et des fleurs.

1576. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Cela est d’un mauvais exemple. […] Si vos personnages donnent de meilleurs exemples, vos ouvrages seront de moindre prix. […] Eugène Sue nous en ont donné plus d’un exemple, et cette thèse remonte à Rousseau ; mais entre les mains de l’écrivain anglais elle a pris une force singulière.

1577. (1879) À propos de « l’Assommoir »

L’exemple est tout pour les jeunes natures. […] Il fallait m’élever autrement et me donner de meilleurs exemples. […] Victor Hugo l’a défendu, a donné des théories et des exemples, l’a fait vaincre  Puis, les besoins de l’esprit ont changé ; ils nous portent aujourd’hui vers une étude plus exacte des faits, vers une forme plus hardie, et le vieux mouvement naturaliste, que le génie de Balzac n’avait pas pu faire triompher à un moment qui n’était pas le sien, semble reprendre l’avantage.

1578. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Autrement dit, si Mistral est un grand poète, ce dont Lasserre convient, c’est parce qu’il est un lyrique classique et son exemple peut servir à montrer l’utilité des règles et de la discipline. […] Je rencontre d’abord une classe d’esprits, qui, chastes, pour ainsi dire, dans la débauche, austères dans le dévergondage, ne retiennent de l’exemple de Rousseau que le principe de solitude. […] Comme ce point de vue est précisément anti-romantique, l’exemple confirmera nos assertions sur le principe général de l’absurdité du romantisme en fait de psychologie. […] Mais en outre, l’emphase prestigieuse dont ces maîtres avaient prodigué l’exemple, tendait à susciter et à porter au comble chez leurs disciples la disposition emphatique. […] Nous devions, comme nous l’avons tenté en ce qui concerne l’ordre d’idées littérairement le plus important de tous, les idées psychologiques et morales, montrer à nu, par l’analyse de quelques exemples, le pitoyable contenu réel, le résidu brut de cette littérature.

1579. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Allez, allez toujours dans cette voie, écrivains mes frères, qui êtes l’exemple et l’honneur du journal français, une des gloires de l’Europe moderne ; allez dans cette voie ; on y rencontre, il est vrai, toutes sortes d’intelligences médiocres, toutes sortes de lecteurs imbéciles, et des ignorants, et des niais, et des frivoles, et des beaux esprits de café, et des idiots qui courent après l’aventure, après le hasard, empêtrés dans les fêtes sanglantes de la cour d’assises, dans les événements de la rue, ou dans les émotions du carrefour. […] Cet homme, sensualiste comme un Italien, amoureux comme un Espagnol, est tour à tour, et selon la position présente, un poète, un soldat, un philosophe, un paysan, un bretteur, un dévot, un médecin, un esprit fort, un hypocrite ; il ne devient un hypocrite qu’à la fin du drame, et quand il faut absolument pousser jusqu’au bout, par cet exemple, la perversité humaine. […] Ici même vous comprendrez, par un très petit exemple, ce que c’est que le génie. […] L’exemple est étonnant pour tous les scélérats, Malheur à qui le voit et n’en profite pas ! […] Don Juan, par son exemple et par ses conseils, ôtait au pauvre l’honnêteté et l’espérance… le pauvre entraîne Don Juan dans son abîme : quoi de plus justement providentiel ?

1580. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Mais l’espace nous manque, et entre cent exemples nous ne pouvons en choisir qu’un. […] A partir de la Renaissance, l’antiquité restaurée est venue surajouter toutes ses conceptions aux nôtres, parfois brouiller nos idées, nous imposer à tort son autorité, ses doctrines et ses exemples, nous faire Latins et Grecs de langue et d’esprit comme les lettrés italiens du xve  siècle, nous prescrire ses formes de drame et de style au xviie  siècle, nous suggérer ses maximes et ses utopies politiques comme au temps de Rousseau et pendant la Révolution. […] Par suite, dans la peinture et la sculpture, les personnages sont laids ou dépourvus de beauté, souvent disproportionnés et non viables, presque toujours maigres, atténués, mortifiés et souffrants, envahis et absorbés par une pensée qui détache leurs yeux de la vie présente, immobiles dans l’attente ou dans le ravissement, avec la douceur triste du cloître ou le rayonnement de l’extase, trop frôles ou trop passionnés pour vivre et déjà promis au ciel. — Au temps de la Renaissance, l’amélioration universelle de la condition humaine, l’exemple de l’antiquité retrouvée et comprise, l’élan de l’esprit délivré et enorgueilli par ses grandes découvertes renouvellent le sentiment et l’art païens. […] Certainement le spectacle était beau lorsque ces grands jeunes gens, les plus forts et les mieux faits de la Grèce, avec leurs cheveux longs et soigneusement rattachés au sommet de la tête, avec leur tunique rouge., leurs larges boucliers polis, leurs gestes de héros et d’athlètes, venaient chanter des vers comme ceux-ci : « Combattons avec courage pour cette terre notre sol, — et mourons pour nos enfans sans épargner nos âmes. — Et vous, jeunes gens, combattez ferme l’un à côté de Fautive ; — que nul de vous ne donne l’exemple de la fuite honteuse ni de la peur, — mais plutôt, faites-vous un grand et vaillant cœur dans votre poitrine… — Pour les anciens, les vieillards dont les genoux ne sont plus agiles, — ne les abandonnez pas, ne fuyez pas, — car il est honteux de voir tomber au premier rang, devant les jeunes gens, — un homme vieux qui a déjà la tête et la barbe blanches ; — il est honteux de le voir gisant, exhalant dans la poussière sa vaillante âme — et serrant de ses mains sa plaie sanglante sur sa peau nue. — Au contraire, tout convient aux jeunes — quand ils ont la fleur éclatante de l’adolescence. — Admirés par les hommes, aimés par les femmes, — ils sont encore beaux s’ils tombent au premier rang… — Ce qui est laid à voir, c’est un homme gisant dans la poussière, —  percé par derrière, le dos traversé par la pointe d’une lance. — Que chaque homme après l’élan reste ferme, — fixé au sol par ses deux pieds, mordant sa lèvre avec ses dents — les cuisses, les jambes, les épaules au-dessous, la poitrine jusqu’au ventre, tout le corps, — couvert par son large bouclier ; — qu’il combatte pied contre pied, bouclier contre bouclier, — casque contre casque, aigrette contre aigrette, — poitrine contre poitrine, tout proche, — et que de tout près, corps à corps, frappant de sa longue pique ou de son épée, — il perce et tue un ennemi. » Il y avait des chants semblables pour toutes les circonstances de la vie militaire, entre autres des anapestes pour aller à l’attaque au son des flûtes. […] Des citoyens choisis, quelquefois, comme à Sparte, la cité tout entière41, formaient des chœurs devant les dieux ; chaque ville importante avait ses poëtes qui faisaient la musique et les vers, ordonnaient les groupes et les évolutions, enseignaient les poses, instruisaient longuement les acteurs, réglaient les costumes ; pour nous figurer une telle cérémonie, nous n’avons guère qu’un exemple contemporain, celui des représentations qui se donnent encore aujourd’hui, tous les dix ans, à Oberammergau, en Bavière, où, depuis le moyen âge, tous les habitants de la bourgade, cinq ou six cents personnes, préparés dès l’enfance, jouent solennellement la Passion du Christ.

1581. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Felix Féneon Le véritable théoricien du naturalisme, l’homme qui contribua le plus à former cette esthétique négative dont Boule-de-Suif est l’exemple, M.  […] Ensuite l’exemple serait mauvais : toute une génération que M.  […] C’est à lui, je crois, qu’on doit le mot fameux : « Il n’y a pas d’innocent », mot terrible et digne d’un prophète plus biblique, opinion grave qui nous mettait plus bas que la ville maudite d’où Loth ne devait sortir, il est vrai, que pour donner un exemple fâcheux aux familles futures. […] En ce sens, le musée Carnavalet, pour prendre un exemple bien clair, est l’œuvre des Goncourt, ―et, s’il avait acheté la partie historique du cabinet d’Auteuil, il aurait pu tout naturellement changer de nom on s’enrichissant. […] Ecrire, selon l’exemple des Goncourt, c’est forger des métaphores nouvelles, c’est n’ouvrir sa phrase qu’à des images inédites ou retravaillées, déformées par le passage forcé au laminoir du cerveau   ; c’est encore plusieurs choses et d’abord c’est avoir un don particulier et une sensibilité spéciale.

1582. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Il est donc à croire que les liens étaient rompus à cette époque, et que la comtesse n’était pas fâchée qu’on le sût, afin de se justifier elle-même d’un changement dont on lui avait donné l’exemple. […] … Quant à l’homme qui tombe aujourd’hui, j’ai publié quatorze volumes sous son règne, presque tous avec le but de combattre son système et sa politique, et sans avoir à me reprocher ni une flatterie, ni même un mot de louange, bien que conforme à la vérité ; mais au moment d’une chute si effrayante, d’un malheur sans exemple dans l’univers, je ne puis plus être frappé que de ses grandes qualités.

1583. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Elle ne lui gardait pas de haine dans sa chute ; mais elle haïssait l’autorité de ses exemples, la corruption funeste qu’ils avaient répandue, et cette doctrine de la fatalité, du mensonge et de la force qu’elle sentait et qu’elle prévoyait survivante après lui ; avec quelle admiration curieuse nous l’avions encore entendue remuer tant de questions naguère interdites et comme inconnues en France, les principes de l’ancien droit public de l’Europe, les causes populaires de la victoire actuelle des droits coalisés, le travail tardif et la solidarité pour longtemps indissoluble de la coalition, les instincts différents et pourtant compatibles des monarques héréditaires et des parvenus au trône, d’Alexandre et de Bernadotte ; enfin le génie collectif et pourtant inépuisable de l’Angleterre pouvant au besoin se passer du hasard d’un grand homme pour faire de grandes choses, et, forte d’une institution qui lui fournit toujours à temps des hommes résolus et capables, achevant, par la ténacité de lord Liverpool et de lord Castelreagh, ce qui avait consumé le génie et l’espérance de Pitt ! […] Enfin un exemple plus sophistique et plus monstrueux de défection aux principes et aux sentiments venait d’être donné de plus près à madame de Staël par un homme dont l’ascendant avait été autrefois tout-puissant sur son cœur.

1584. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

L’exemple de cette conjuration triomphante pouvait tenter les catholiques d’Angleterre ; ils avaient une autre Catherine de Médicis, plus jeune et aussi peu scrupuleuse que la reine mère et Charles IX. […] Leur amour pour moi leur prêtera des forces, et je leur donnerai l’exemple du courage.

1585. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Je vous envoie l’Âme sur le Calvaire ; vous trouverez dans ce livre des motifs d’une bien grande consolation l’exemple d’un Dieu souffrant et mourant pour nous. […] Un exemple plus frappant encore du Spiritus ubi vult spirat fut celui de M. 

1586. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Notes sur la peinture wagnériennex et le salon de 1886 Je croirai longtemps que le Wagnérisme véritable n’est pas seulement à admirer les œuvres musicales de Richard Wagner ; que ces œuvres nous doivent émouvoir surtout comme les exemples d’une théorie-artistique ; et que cette théorie — sans cesse éclairée par le Maître, en ses livres — appelle la fusion de toutes les formes de l’art, dans une intention commune. […] Je n’y ai point trouvé une seule œuvre entièrement belle, capable d’être un exemple parfait à cette théorie de la peinture wagnérienne.

1587. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Mme Rachilde donna l’exemple. […] L’auteur de la Domination est un exemple à prendre.

1588. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Gardons-nous donc bien de condamner ce qui fait notre force ; et, sans nous laisser arrêter par une boutade dédaigneuse, que le grand orateur réfute d’ailleurs par son exemple, soutenons courageusement les droits et la dignité de la critique. […] Racine s’est montré libre malgré les règles : c’est un exemple dangereux.

1589. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Nietzche possédait de grands dons satiriques, mais il fut en même temps un exemple vivant de cette non-réussite à laquelle est vouée toute vigueur trop abstraite. […] Prenons comme exemple la modestie qui est le centre entre l’orgueil et l’humilité.

1590. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

À toute page, il est, surtout pour Henri de Guise, d’une cruauté sans exemple. […] Forneron, influencé peut-être par le noble exemple de M. 

1591. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

sur tout d’humeur ; exemple, et grand exemple : les Essais de Montaigne.

1592. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Roederer s’est beaucoup essayé dans le genre des scènes historiques ; il a tâché d’en reproduire du xvie  siècle et du temps de la Ligue ; il a voulu, à l’exemple du président Hénault (lequel lui-même se ressouvenait de Shakespeare), représenter et nous rendre l’histoire en action, nous montrer les personnages avec leurs mœurs, leur ton de tous les jours et dans la familiarité.

1593. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Le point de départ et d’appui fut ce grand exemple du 4 décembre 1591.

1594. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Après trois ou quatre ans donnés à la physique, à laquelle il eût été propre peut-être plus qu’à aucun autre objet, désirant surtout faire servir ses progrès personnels au bonheur des hommes, il suivit l’exemple de Pascal et de Socrate, il passa à l’étude de la morale ; et comme celle-ci ne trouve guère son application en grand et son développement qu’à l’aide des lois et des institutions civiles, il fut conduit nécessairement à s’occuper de politique : car nul esprit n’était plus docile que le sien à mettre en pratique et à suivre jusqu’au bout la série de conséquences qui s’offraient comme justes.

1595. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Ce n’est pas qu’il n’ait gardé jusqu’à la fin de ces tons purs, de ces touches gracieuses, et il serait aisé d’en relever des exemples heureux, des applications variées dans ses divers poèmes : mais il ne se renouvela pas, et il est resté pour la postérité le poète des élégies. — « Voyez-vous, ma petite, passé vingt-cinq ans, cela ne vaut plus la peine d’en parler » ; ce mot d’Horace Walpole à Mme du Deffand est la devise des élégiaques sincères et de celui-ci en particulier.

1596. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Étonnée, elle demanda ce que cela signifiait : « Il me dit alors que ce rat avait fait une action criminelle et digne du dernier supplice, selon les lois militaires ; qu’il avait grimpé par-dessus les remparts d’une forteresse de carton qu’il avait sur la table dans ce cabinet, et avait mangé deux sentinelles, faites d’amadou, en faction sur un des bas-tions ; qu’il avait fait juger le criminel par les lois de la guerre ; que son chien couchant avait attrapé le rat, et que tout de suite il avait été pendu comme je le voyais, et qu’il resterait là exposé aux yeux du public pendant trois jours, pour l’exemple.

1597. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Le Père Lacordaire m’en est un grand exemple.

1598. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Elle voudrait, contre les excès de tout genre, établir et pratiquer une critique de répression et de justesse, de bonne police et de convenance, une critique pourtant capable d’exemples, et qui, sachant se dérober par intervalles au spectacle d’alentour, à ces combats de Centaures et de Lapithes comme ceux que nous voyons aujourd’hui, irait s’oublier encore et se complaire à de studieuses, à d’agréables reproductions du passé.

1599. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Mais un mauvais exemple que Buffon donna à Le Brun, ce fut cette habitude de retoucher et de corriger à satiété, que l’illustre auteur des Époques possédait à un haut degré, en vertu de cette patience qu’il appelait génie.

1600. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

L’exemple d’une telle destinée d’artiste est d’ailleurs trop rare, et, malgré la terminaison précoce, trop enviable, en effet, pour qu’on n’y insiste pas un peu.

1601. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

. ; puis il a vivement, et par d’énergiques exemples, étalé l’anarchie présente qui se manifeste sur tous les points.

1602. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Mais enfin, qu’il y ait eu un jour un gouvernement qui ait fait à temps et jusqu’au bout sa réforme complète, son acte réfléchi de bon sens, de justice et de liberté, ce sera un bel exemple et qui ne s’est pas encore vu jusqu’ici.

1603. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Passer de l’occupation de soi à celle de tout autre objet, est une sorte de régénération morale dont il existe bien peu d’exemples.

1604. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

Les États qui, d’après l’exemple de l’ancien Empire, ont tenté de s’élever en édifices compacts et d’opposer une digue à l’invasion incessante, n’ont pas tenu sur le sol mouvant ; après Charlemagne, tout s’effondre.

1605. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Sous prétexte de correction et de sagesse, on a fréquemment offert en exemple aux élèves les pseudo-classiques du xviiie  siècle et du premier Empire.

1606. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Je pourrais multiplier les exemples à l’infini, et cela m’afflige.

1607. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Camille Mauclair Verlaine a apporté ici le lied, créé une littérature d’ingénuité sentimentale, ennobli l’aveu individuel, mêlé la musique à l’émotion des lettres, donné l’exemple d’un génie se jouant librement, lumineux, tragique ou tendre, puéril et profond, énonçant le moi avec une multiplicité verbale inattendue.

1608. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Que ces têtes étroites, ces ames mal nées indifférentes sur l’intérêt général, concentrées dans leurs petits intérêts ne voyent que ce qui les blesse, vous hommes de Lettres & dignes de ce nom, vous ne profanerez point une plume qui ne doit être consacrée qu’au bien public, en la faisant servir à l’orgueil d’immoler un rival ; c’est à vous de donner l’exemple de ce généreux désintéressement, de cette impartialité qu’on est en droit d’attendre de vous, & que vous exigeriez pour vous même..

1609. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Certes un vieux maître voyant un homme sans célébrité venir vers lui et garder à son égard des allures d’indépendance, se fût révolté ; on n’a guère d’exemples d’un chef d’école accueillant avec empressement celui qui va lui succéder.

1610. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Nous verrons qu’il y fut traité comme « séducteur. » Le Talmud donne la procédure suivie contre lui comme un exemple de celle qu’on doit suivre contre les « séducteurs », qui cherchent à renverser la Loi de Moïse.

1611. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Voir, pour exemples, le prologue de Grégoire de Tours à son Histoire ecclésiastique des Francs, et les nombreux actes de la première moitié du moyen âge commençant par la formule « A l’approche du soir du monde… » 817.

1612. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

On faisait mystère de leur existence pour ne pas avouer un double adultère, parce que l’on craignait les avanies du marquis de Montespan, et parce que les lois s’opposant à la reconnaissance d’enfants nés d’un commerce doublement adultère, il fallait avoir le temps de préparer par quelques exemples une éclatante infraction de ces lois en faveur des enfants de madame de Montespan, qui ne devaient pas rester au-dessous de ceux de madame de La Vallière.

1613. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Et parfois tu rejetais le vin et les mets dont tu étais rassasié, sur ma poitrine et sur ma tunique, comme font les petits enfants. » D’autres exemples ne seraient pas rares : tel passage, dans les grands poèmes, fait dire au lecteur ce que disaient les disciples devant le sépulcre ouvert de Lazare : « Maître, il sent. » Domine, jam fœtet.

1614. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

André n’a reçu de lui que des leçons de haute vie et des exemples de grandes manières.

1615. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

C’est ce qu’on a dit bien souvent, mais je puis le prouver aussitôt par un piquant exemple et tout à fait neuf, que me suggère M. 

1616. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Je les aimai, dit-il dans une note de sa Maison rustique, parce que l’exemple de Rapin m’avoit gâté : je le croyois un modèle à suivre.

1617. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Lélut en donne pour exemple le blaireau, le renard et le chien, qui diffèrent beaucoup par la forme de leurs crânes, mais chez lesquels le cerveau est, à peu de chose près, identique.

1618. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Sans citer tant d’exemples présents à tous les esprits, voici un écrivain qui a débuté dans la carrière des lettres il n’y a pas loin de soixante ans, qui a reçu les encouragements de Mme de Staël, qui déjà joua un rôle politique important sous la première restauration, qui pendant les quinze années du gouvernement des Bourbons fut à la fois un publiciste populaire et un professeur de premier ordre, déployant avec une égale énergie son activité dans les luttes de la politique et dans les recherches ardues de la science, qui plus tard, après 1830, passant de l’opposition au pouvoir, se révélait comme le plus grand orateur politique de son temps, dépensait chaque jour pendant une lutte de dix-huit ans toutes les forces réunies de l’éloquence et du caractère contre le flot toujours montant de la révolution, et qui enfin un jour était emporté par elle !

1619. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Le goût, aidé du bon sens et de l’exemple d’Homère, est la plus sûre règle pour faire croître le trouble de scène en scène et d’acte en acte.

1620. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Mais je vais vous développer par un ou deux exemples le fil secret et délié qui les a conduits dans le choix délicat de leurs accessoires.

1621. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Reprenons l’exemple, donné plus haut, de l’ami avec qui vous causez littérature.

1622. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Cet auteur, d’une incontestable originalité, d’un immense savoir et d’une rare intelligence au travail, peut passer pour exemple de ce qu’une seule mauvaise qualité peut faire perdre à une réunion de facultés éminentes.

1623. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

De cela faudrait-il un exemple ?

1624. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Les recherches de musique verbale et le vers libre se sont développés tout à fait en dehors de l’exemple et même de l’influence de Mallarmé.

1625. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Orphée, voulant améliorer les mœurs de la Grèce, lui propose l’exemple d’un Jupiter adultère, d’une Junon implacable qui persécute la vertu dans la personne d’Hercule, d’un Saturne qui dévore ses enfants !

1626. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Il ne le fut pas seulement par l’appareil dont il s’entourait, parcourant les campagnes sur un char, aux sons d’une musique préparée pour adoucir et charmer les esprits ; il enseigna dans ses vers la plus haute métaphysique, celle que le polythéisme n’affirmait pas ; l’essence immortelle de l’âme, et la plus pure morale, celle que la mythologie démentait par ses profanes exemples.

1627. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

C’est un exemple à proposer aux femmes blanches de l’Europe. […] À l’exemple du roi du vieil Eschyle, j’aime mieux l’herbe et la terre natale. […] Théophile Gautier apporta le premier le précepte et l’exemple. […] On en trouverait des exemples dans toutes les littératures. […] Elle est l’exemple, la consolation et l’espérance.

1628. (1903) Propos de théâtre. Première série

Ce que c’est que le mauvais exemple ! […] Il aurait pu choisir un autre exemple, celui d’Hippolyte, auquel, du reste, il a fait une allusion. […] La contagion des grands exemples agit sur elle. […] La chose, quoiqu’assez fréquente dans l’histoire de la littérature dramatique, n’était pas, avant Molière, sans exemple. […] Avez-vous remarqué cet « exemple à l’univers » que Bérénice prétend donner ?

1629. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Exemples. […] Ce sont choses qui ne se démontrent que par des exemples, et les exemples prennent plus de place que je ne puis en usurper ici. […] Je me plais à donner un exemple de chacun de ces genres très différents, où Glatigny n’était pas si loin d’être un maître. […] Le docteur vante la science qui guérit, et le prêtre la religion qui console et qui purifie. « Un exemple, dit le prêtre. […] Il n’y a nulle assertion qu’on ne puisse illustrer par vingt exemples.

1630. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

III Pour garder votre réputation devant la postérité et pour qu’elle s’étende, l’essentiel est que cette postérité croie avoir besoin de vous comme type, comme exemple, comme matière continuelle et commode à citations. […] Exemple : ce pauvre F…, venu entre le libéralisme, le romantisme et l’humanitarisme, n’a jamais pu choisir ni se dépêtrer : il a eu et il a encore ses trois petites véroles en une, permanentes et confluentes. […] CLIII Décembre 1847. — Ce qui vient de se passer en Suisse contre les jésuites montre bien à nu, dans un exemple brut, comment procède la justice sociale. […] CLXX De nos jours, l’exemple de Napoléon a fasciné les esprits et faussé les jugements, même en littérature.

1631. (1888) Impressions de théâtre. Première série

En voulez-vous un curieux exemple ? […] Puis l’expression était heureuse ; c’était un charmant exemple de ce que les grammairiens appellent une « alliance de mots ». […] L’exemple a été donné dès longtemps ; mais qu’est-ce que cela prouve contre l’auteur ? […] Les exemples ne manqueraient pas s’il n’était indiscret de les citer. […] Il a donné à ses fidèles l’exemple de la purification par la douleur.

1632. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Les exemples abondent ; je choisis celui que j’ai sous la main. […] La fondation en Asie de villes modèles tellement gouvernées, tellement heureuses, qu’elles entraîneraient, par leur exemple, la conversion de l’Asie entière. […] Des exemples récents, qu’il ne pouvait pas invoquer, auraient donné à sa négation une grande autorité. […] C’est donc un devoir pour nous, impérieux, irrésistible, d’ajouter notre voix aux voix illustres que nous venons de nommer, et de revendiquer, à leur exemple, les franchises et les privilèges de l’art. […] Mon mari ne vaut rien et m’abandonne ; mais je me réfugierai dans le cœur de ma mère ; je m’abriterai de ses conseils ; le bon exemple de ma sœur me sauvera.

1633. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

C’est d’un bon exemple. […] On pourrait multiplier ces exemples. […] Il n’en a donné aucun exemple. […] Il en est un exemple miraculeux, il n’en est pas un modèle ; il n’en est pas un maître à suivre. […] Non, l’exemple de Mlle Fidès n’est pas encourageant pour le féminisme.

1634. (1923) Au service de la déesse

Je conviens que ce sont des exemples rares ; et même, si je ne me trompe, les femmes sévères à ce point-là passent pour être un peu prudes. » Et l’on invente le plaisir de l’inconstance. […] Exemples : il est facile d’en trouver plusieurs à chaque page. […] Les exemples ne manquent pas. […] Un autre exemple : Bernard Palissy, « un saint de la céramique » ; Bernard Palissy, que M.  […] Je ne lui jette pas la pierre : il est bon écrivain ; mais son exemple de bon écrivain prouve que cette manie des mots fabriqués à la diable corrompt, de nos jours, un bon langage.

1635. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Mais je veux citer quelques exemples. […] Exemple : Victor Hugo nous montre M.  […] Prenons, comme autre exemple de développement, le surprenant morceau intitulé : la Goutte d’eau. […] Elle y trouvera même des exemples consolants qui, si elle est portée à la rêverie, berceront ses misères. […] Ce Daniel est un mémorable exemple des infortunes humaines.

1636. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Un exemple : la déroute, la débâcle a commencé. […] En une suite d’exemples tous aussi authentiques qu’invraisemblables, M.  […] Un exemple : Les jours de semaine, lever à six heures. […] Metz et Sedan servent surtout à ses études, aux exemples qu’il tient à citer. […] Voici un exemple de plus, pris par M. 

1637. (1924) Critiques et romanciers

Certainement j’aurais pu rétorquer cette assertion en citant l’exemple du roi Orphée ; mais je m’en gardai bien, par pudeur, car il est odieux d’avoir trop facilement raison. » Bref, entre M.  […] Les exemples qu’il emprunte à la littérature, aux arts, à la vie politique, sociale et quotidienne, montrent dans l’âme anglaise l’élan vers l’avenir et le respect du passé bien réunis et mieux qu’ailleurs. […] Voulez-vous un exemple ? […] Un exemple est emprunté à M.  […] Gustave Geffroy nous montre, par un exemple qu’il a joliment choisi, la véritable vie populaire dans l’aventure de Cécile Pommier.

1638. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

       À ceux qu’enflamme leur exemple,        Qui veulent place dans le temple,        Et qui mourront comme ils sont morts ! […]        À ceux qu’enflamme leur exemple,        Qui veulent place dans le temple,        Et qui mourront comme ils sont morts ! […]        À ceux qu’enflamme leur exemple,        Qui veulent place dans le temple,        Et qui mourront comme ils sont morts ! […] C’est le seul exemple que nous ayons, et que sans doute nous aurons jamais, le seul cas de ce que serait une prophétie païenne, si ces deux mots pouvaient aller ensemble. […] (Entre mille exemples la Tristesse d’Olympio).

1639. (1802) Études sur Molière pp. -355

Une histoire non écrite, mais qui, passant de bouche en bouche, transmise d’exemple en exemple, doit conserver à la postérité la plus reculée la manière dont les merveilles de l’art furent rendues d’après les avis et sous les yeux du génie qui les enfanta. […] Outre la manière de sentir, de débiter les vers, la pantomime et les lazzis sont encore du ressort de la tradition, nombre de personnes ne la connaissent même que sous ce dernier rapport ; aussi les auteurs ont-ils pris soin d’indiquer les jeux de théâtre les plus importants, et ce n’est pas sans danger qu’on s’en fie à l’exemple pour ceux qu’ils n’ont pas prescrits. […] Molière, apprends-nous par quel art inconcevable tu sus forcer tes rivaux à te prodiguer publiquement des éloges, et à suivre en cela l’exemple même de Devisé, qui, pour faire oublier ses torts envers toi, imprima à la suite du Misanthrope, une apologie très étendue de ce chef-d’œuvre ; il fut donné sur le théâtre du Palais-Royal, le 4 juin. […] Continuons ; si je jouais ce rôle, et que, séduit par l’exemple, je crusse le bien remplir en m’y montrant impatient, bourru, même brutal, les mille et mille détours employés pour faire sentir à Oronte que son sonnet est mauvais ne cessent-ils pas d’être vraisemblables ? […] Molière nous a sauvé l’exemple d’un enfant de famille qui vole un étui d’or.

1640. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Parmi les hommes qui m’ont écouté, les uns ont applaudi la composition des trois drames suspendus à un même principe, comme trois tableaux à un même support ; les autres ont approuvé la manière dont se nouent les arguments aux preuves, les règles aux exemples, les corollaires aux propositions ; quelques-uns se sont attachés particulièrement à considérer les pages où se pressent les idées laconiques, serrées comme les combattants d’une épaisse phalange ; d’autres ont souri à la vue des couleurs chatoyantes ou sombres du style ; mais les cœurs ont-ils été attendris ? […] « Le Poète était tout pour moi ; Chatterton n’était qu’un nom d’homme, et je viens d’écarter à dessein des faits exacts de sa vie pour ne prendre de sa destinée que ce qui la rend un exemple à jamais déplorable d’une noble misère. […] Si j’en suis le seul maître à présent, n’ai-je pas donné l’exemple du travail et de l’économie ?

1641. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

» * * * — Une chose bizarre, c’est qu’avec la Révolution, avec la diminution de l’autorité monarchique dans toute l’Europe, avec la pesée du peuple dans les choses gouvernementales, le règne des masses enfin, jamais il n’y a eu de plus grands exemples de l’influence omnipotente, du despotisme des volontés d’un seul. […] Il me confirme dans l’idée que la jeunesse actuelle se partage en deux mondes tout différents, sans aucune fusion ni rapprochement possible : la pure gandinerie, d’une viduité de tête sans exemple, et le camp des travailleurs, plus enragés au travail qu’à n’importe quelle époque : une génération retranchée du monde, aigrie par la solitude, une génération amère, presque menaçante. […] Et comme de choses qui lui font peur et qui lui ont laissé une impression tourmentante, il nous parle de tous les sentiments mauvais, déchaînés contre nous, et, en causant de cela, il se lève de ce vieillard moribond et qui a vu 93, comme une épouvante de l’envie de ces temps-ci et de l’avenir de haines germant dans cette tourbe des lettres, — et qui l’étonne comme une fermentation mauvaise, jusqu’ici sans exemple : « Ah !

1642. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Un exemple bien frappant. […] Il restera l’immortel exemple de toutes les sympathies de la France pour la médiocrité, et de toutes ses jalousies contre le génie. […] Et il cite l’exemple de Saint-Évremond s’entourant, à mesure qu’il vieillissait, de bêtes, d’animaux… et d’hommes, ajoute-t-il en souriant, pour faire plus de vie autour de lui. « Ah !

1643. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Alors cet homme, admirateur de Napoléon, dont il a été préfet, cet homme suit l’exemple de son dieu ; il se présente au Théâtre-Français une comédie à la main, et demande au régent Buloz l’hospitalité de Thémistocle. […] Lisez ceci : « Mon bon ami, si vous m’eussiez consulté plus tôt sûr les habitudes de la Revue de Paris, je vous eusse appris, par un exemple personnel, que ce journal pousse l’esprit d’impartialité beaucoup plus loin que vous ne le pensiez. […] « Cet exemple, tiré d’un ordre inférieur, vous aidera peut-être à vous consoler, cher ami ; car il vous prouvera qu’à la Revue il y a décidément un niveau.

1644. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Nous allons revenir, pour simplifier l’exposition, au sens de la vue que nous avions choisi comme exemple. […] Pour prendre un exemple bien défini, celui d’ailleurs qui nous intéresse le plus, nous dirons que le système nerveux, masse matérielle présentant certaines qualités de couleur, de résistance, de cohésion, etc., possède peut-être des propriétés physiques inaperçues, mais des propriétés physiques seulement. […] Mais si l’on pouvait établir positivement que le processus cérébral ne répond qu’à une très faible partie de la mémoire, qu’il en est l’effet plus encore que la cause, que la matière est ici, comme ailleurs, le véhicule d’une action et non le substrat d’une connaissance, alors la thèse que nous soutenons se trouverait démontrée sur l’exemple qu’on y juge le plus défavorable, et la nécessité d’ériger l’esprit en réalité indépendante s’imposerait.

1645. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Byron, Musset, l’exemple tente. […] Ces sortes de méprises, au commencement, ne sont pas sans exemple. […] Des esprits sincères, voilà en effet ce que nous étions ; et Leconte de Lisle nous donnait l’exemple de cette franchise. […] Puis cette réussite est d’un bon exemple et nous honore. […] Nous avons tant besoin d’exemples, hélas !

1646. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

L’ironie, l’invective, le sarcasme, dans les mains d’un déclamateur vigoureux, peuvent devenir des armes terribles ; Juvénal est un exemple magnifique de la déclamation éloquente. […] Sue a traité la seconde moitié de son livre avec un soin remarquable, dont jusqu’ici il n’avait pas donné d’exemple. […] Guizot eût pris la peine de consulter, sur ces deux questions, quelqu’un des élèves de l’École normale, à qui tout récemment il se proposait pour exemple et pour encouragement, il saurait que cette double affirmation est une double bévue. […] Vainement objecterait-on que la comédie vouée à l’expression du ridicule n’a pas à tenir compte de l’idéal ; l’exemple de Molière parle plus haut que toutes les arguties. […] Si les acteurs obéissent exclusivement à une seule passion, l’action où ils s’engageront ne pourra jamais se compliquer au point de substituer la curiosité à l’intérêt ; et, en effet, rien de pareil m’arrive jamais dans la tragédie antique ; du moins Sophocle n’offre pas un seul exemple d’une pareille faute.

1647. (1925) Proses datées

Ajoutons qu’en ce temps de polémiques partiales, et de serviles complaisances, il donne le bel exemple de la plus entière sincérité et de la plus droite franchise. […] De ces diverses tares du style de Balzac, Faguet nous fournit des exemples probants qui réjouissent sa malice de grammairien, mais il n’en reconnaît pas moins qu’il arrive cependant que Balzac écrive aussi le mieux du monde. […] Encore eut-il peut-être toléré ces mauvaises fréquentations, si elles n’eussent eu des effets qui devaient les condamner à ses yeux, car, par l’exemple de ses camarades et sous l’influence du milieu, Baudelaire avait contracté certaines habitudes auxquelles n’échappe guère la jeunesse littéraire de tous les temps. […] J’en citerai pour exemple : Une Mort héroïque, Portraits de Maîtresses, Mademoiselle Bistouri, Mais, « contes » ou « poèmes », les Petits Poèmes en Prose sont d’une rare, précise et originale perfection. […] A l’exemple paternel s’en ajoutaient d’autres.

1648. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Le plus souvent, il convient de dire : « A père avare, fils prodigue » et : « Tel père, telle fille. » Vérifions sur des exemples. […] Voici, en exemple, quelques lignes découpées d’un de ses articles du 10 mars 1898 : « Louis XVIII ne conserva pas son fauteuil à Regnault et lui substitua le mathématicien Laplace, élu le même jour que le journaliste Auger. […] Dissimulés par une apparence de bonhomie, les exemples qu’elle eut sous les yeux furent autant, sinon plus pernicieux pour elle, que le spectacle du vice dans tout son cynisme, car, peut-être aurait-elle eu instinctivement la répulsion du mal, si on le lui avait montré dénué d’enjolivements et d’excuses ?  […] Un exemple de ces naïves palinodies. […] La nature de la femme est plus imitatrice, et l’exemple des succès masculins lui sera toujours « un dangereux leurre ».

1649. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Il est, curieux que la psychanalyse ne se soit pas encore attachée au cas de Baudelaire, car je ne crois pas qu’il y ait un exemple plus caractérisé de ce qu’elle appelle le complexe maternel, le complexe d’Œdipe. […] C’est cette figure de la nature, dont l’Europe ne nous offre pas d’exemple : le désert, dont la poésie partage certains de ses éléments avec la poésie de la mer. […] Adieu, Servons tous trois d’exemple à l’univers, De l’amour la plus tendre et la plus malheureuse Dont il puisse garder l’histoire douloureuse. […] Et les exemples sont là. […] Voici quel exemple il donne : « Je me rappelle qu’à dix-neuf ans, je sentais dans la paume de ma main gantée toute l’organisation de la personne que je faisais valser. » Ce sont là des idées d’étudiant berlinois, et, après le tour de valse et la musique, cette psychologie ne devait guère se prolonger en rendement utile.

1650. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

À l’exemple du statuaire qui ébauche dans la même journée un athlète et un dieu, qui taille tour à tour dans le marbre le front de Jupiter et la jambe d’Ajax, il va d’un poème à un autre, d’une ode à une idylle, et songe à se contenter avant d’espérer les applaudissements. […] Au lieu de voir dans l’image le vêtement de la pensée, il a fait de l’image quelque chose d’égoïste et d’indépendant ; il a suivi l’exemple des statuaires qui ordonnent capricieusement les plis d’une draperie sans tenir compte du nu que la draperie doit traduire en le couvrant. […] À mon avis, il se méprend complètement sur la valeur et le rôle des images ; mais il tire parti de son erreur avec une prodigieuse adresse, et je conçois sans peine que son exemple ait trouvé de nombreux imitateurs. […] Malheureusement cette forme si populaire et si souple a été de nos jours gaspillée avec une insouciance dont l’histoire littéraire offre peu d’exemples. […] Sandeau n’a donc pas seulement fait un livre plein d’élégance et d’intérêt, il a donné un bon exemple.

1651. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Du reste, la sculpture est un art inférieur et sans ressource, qui devrait ou se réduire à l’ornementation et alors, faire sur des bâtisses de petits fouillis amusants, pleins de petits trous où l’ombre se niche, ou chercher sa force dans un effet matériel et devenir gigantesque : je lui conseillerais toutefois, de ne pas suivre l’exemple de M.  […] Le livre de Lesage offrirait assez bien l’exemple d’un abrégé d’un pareil travail, mais seulement un abrégé. […] Pour bien montrer ce que j’entends par le jugement du public, voici un exemple que j’en ai eu dernièrement à propos de peinture. […] Le mauvais romancier est celui qui reste stationnaire, qui ne voit rien au-delà d’un système et imite au lieu de créer ; celui qui imite ne voit ni juste, ni vrai, il n’est préoccupé que par l’exemple ; il faut donc se débarrasser de tout esprit d’école, de tout système ; pour créer il faut être libre. […] Ceci démontré, par des exemples, le ridicule et la critique que vous faites du réalisme, se montrent, et l’habileté de la tactique disparaît ; il ne reste plus qu’un article inutile, et que M. 

1652. (1932) Les idées politiques de la France

On dira que cet effort n’a rien au xixe  siècle de particulièrement républicain, et qu’en général la législation ouvrière de la troisième République n’a fait que suivre, avec du retard, les exemples donnés par l’Angleterre et par l’Allemagne. […] L’exemple le plus saisissant et le plus actuel nous serait fourni par l’U.R.S.S., qui, du communisme absolu de la consommation et de la répartition, est passée à un absolu de la production, à un impératif catégorique du rendement. […] Il comparaît les hésitations et les refus des gouvernements, sinon des peuples, devant l’idée du désarmement, à une forêt au printemps, où chaque arbre se retiendrait de verdir avant que son voisin lui en eût donné l’exemple. Mais venait le soleil, montait l’irrésistible sève, et aucun ne donnait l’exemple, car tous partaient et verdissaient en même temps. […] L’idéalisme socialiste, en matière de politique internationale, se heurtera à un réalisme prudent, d’autant plus redoutable qu’au contraire de la grande image bergsonienne de Jaurès, ce réalisme prendra volontiers la forme précise, montrable, efficace, d’une raison conforme aux exemples du passé, à des faits d’hier, aux analogies de l’économie domestique, aux proverbes, à tout ce sanchisme que l’organisme français fabrique toujours spontanément, comme des globules blancs, contre toute poussée de quichottisme.

1653. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Nous allons vous en citer mille exemples : XIV Ce qu’il dit du gouvernement chinois est la preuve de la plus complète inintelligence. […] Alexandre prit des femmes de la nation qu’il avait vaincue ; il voulut que ceux de sa cour en prissent aussi ; le reste des Macédoniens suivit cet exemple.

1654. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Par son exemple, par l’autorité de sa haute vertu, par les conférences qu’il institua à Saint-Lazare pour former les jeunes prédicateurs, M.  […] Profitant des exemples des prédicateurs catholiques, et surtout de ceux de Bossuet, il renonça aux explications dogmatiques de textes suivis pas à pas, et détaillés phrase par phrase.

1655. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Ces exemples prouvent que les langues tiennent au sol du pays par d’antique racines, et que, dès leurs premiers bégayements, elles sont déjà marquées de caractères immuables, qu’il n’est permis à aucun écrivain de méconnaître ni d’altérer. […] Déjà, cependant, Joinville avait donné l’exemple de raconter des événements auxquels il n’avait pas pris part ; mais il en tirait les détails de personnages dont il avait une si grande pratique, et il en connaissait si à fond le principal, qui était le roi Louis IX, que cette partie de ses récits n’est guère moins personnelle que le reste.

1656. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Le second volume du Cosmos de M. de Humboldt (histoire d’un sentiment de l’humanité poursuivie dans toutes les races et à travers tous les siècles, dans ses variétés et ses nuances) peut être considéré comme un exemple de cette psychologie historique. […] La Chine m’offre l’exemple le plus propre à éclaircir ce que je viens de dire.

1657. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Or, quoique les idées du temps en fait de bonne foi littéraire différassent essentiellement des nôtres, on n’a pas d’exemple dans le monde apostolique d’un faux de ce genre. […] L’histoire littéraire offre du reste un autre exemple qui présente la plus grande analogie avec le phénomène historique que nous venons d’exposer, et qui sert à l’expliquer.

1658. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

C’est le premier exemple de cette émancipation des sciences particulières que nous allons voir continuer. […] Bailey cite de nombreux exemples à l’appui.

1659. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

« La plupart des hommes, écrivait en 1800 Mme de Staël, épouvantés des vicissitudes effroyables dont les événements politiques nous ont offert l’exemple, ont perdu maintenant tout intérêt au perfectionnement d’eux-mêmes et sont trop frappés de la puissance du hasard pour croire à l’ascendant des facultés intellectuelles6. » Les Renés avaient tremblé pour leur tête ; ils avaient été obligés de simuler les allures des sans-culottes, de « se dégrader, pour n’être pas poursuivis ». […] L’actualité est une des caractéristiques de Chateaubriand et une des causes de son immense succès : — trois exemples pris entre mille : — Le Père Aubry, du roman d’Atala, possède un chien qui, comme ceux des Alpes « savait découvrir les voyageurs égarés » ; il devait lui être de peu d’utilité dans les forêts vierges de l’Amérique ; mais Bonaparte, à la tête de 30 000 hommes, venait de franchir les Alpes, et l’on s’entretenait des religieux du mont Saint-Bernard et de la sagacité merveilleuse de leurs chiens qui, assurait-on, avaient sauvé bien des soldats perdus dans les neiges. — René dithyrambise sur les cloches : « Oh !

1660. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Pierre Jeannin, l’une des gloires de la Bourgogne, né à Autun, en 1540, d’un père tanneur qualifié citoyen et échevin de la ville, et qui, bien que sans lettres, était réputé homme de très grande vertu et de très grand sens, offre par son exemple une preuve de plus qu’avec du mérite, et tout en étant du tiers état, on s’élevait et on parvenait très haut dans l’ancienne monarchie ; même avant la Ligue, il était dans une belle voie d’honneur et de considération dans sa province.

1661. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Ils montaient au Pic, et nous demandèrent si l’on voyait la plaine bien dégagée de vapeurs, car la curiosité seule les y conduisait, et ils venaient des montagnes du Béarn… Les Alpes ne m’ont point offert d’exemple d’une pareille curiosité : elle suppose cette inquiétude de l’esprit, ces besoins de l’imagination, cet amour des choses étonnantes, lointaines, fameuses, dont le bonheur paisible de l’habitant des Alpes ne fut jamais troublé, et dont le bonheur plus romanesque de l’habitant des Pyrénées se compose.

1662. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Gilbert a rassemblé à ce propos différents passages de ses maximes et de ses caractères, qui se rapportent évidemment à cette situation personnelle ; on le soupçonnait auparavant, on en est sûr désormais : et par exemple dans ce portrait de Clazomène qui est tout lui : « Quand la fortune a paru se lasser de le poursuivre, quand l’espérance trop lente commençait à flatter sa peine, la mort s’est offerte à sa vue ; elle l’a surpris dans le plus grand désordre de sa fortune ; il a eu la douleur amère de ne pas laisser assez de bien pour payer ses dettes, et n’a pu sauver sa vertu de cette tache. » L’amitié si tendre, si familière, que nous voyons établie entre Vauvenargues et Saint-Vincens nous permet de nous figurer en la personne de ce dernier un de ces amis dont La Fontaine avait vu des exemples autre part encore qu’au Monomotapa : Qu’un ami véritable est une douce chose !

1663. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Si l’on voulait, à toute force, tirer une leçon du livre, rien ne serait plus aisé : les moralistes chrétiens ont parlé souvent en termes généraux, mais avec une grande vérité, des misères de la passion et de l’enfer des jalousies ; on en a ici un exemple à nu, on a un damné qui sort de son gouffre et de son cercle dantesque pour nous faire sa confession atroce et d’une énergie truculente.

1664. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Bonaparte lui écrivait le 30 mai : « Tous les renseignements qui me viennent sur la discipline de votre division, ainsi que sur la bonne conduite des officiers qui la commandent, lui sont favorables : cela vient de l’exemple que vous leur donnez et de la vigilance que vous y portez. » En faisant connaître à ses troupes cette lettre d’éloges, Joubert y joignait l’expression de ses sentiments en des termes qui, pour avoir été souvent répétés depuis et un peu usés par d’autres, ne cessent pas d’être les plus honorables et d’avoir tout leur prix dans sa bouche : Je fais connaître avec plaisir la lettre que je viens de recevoir du général Bonaparte, et je saisis cette occasion de témoigner mes sentiments à mes braves camarades.

1665. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Avant son intervention cependant et son installation au cœur du sujet, pour persuader aux hommes instruits qui sont entrés dans la pensée de cette édition nouvelle, qu’elle était importante, qu’elle était indispensable, qu’il ne s’agissait pas seulement de quelques points à rectifier çà et là, mais qu’il y avait lieu, en effet, à une réparation et presque à une restitution continue, il a fallu bien des instances, bien des pas et bien des paroles (je le sais, moi qui en ai été quelquefois le porteur et le messager), il a fallu montrer à l’avance bien des passages et des exemples comme preuve décisive de l’étendue du ravage et du mal profond qu’on avait à réparer.

1666. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Arrivé à Paris, il va nous présenter l’exemple, peut-être unique alors, d’un général dénoncé et suspendu, qui se justifie, trouve grâce aux yeux de la Convention, et, au lieu d’être dévoré par le Sphinx ou le Saturne révolutionnaire, est renvoyé à son armée avec accroissement de confiance et d’honneur.

1667. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Leur père avait 800 liv. de pension du Clergé. » Tout ministre qui avait des filles pouvait être tenté, à voir cet exemple de Coras.

1668. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

se disait-il parlant à lui-même, c’est là, après tout, un cas bien rare ; résister ainsi à l’exemple, à l’entraînement de compagnons de plaisir, c’est ce qui s’appelle être maître de soi, c’est déjà tenir le gouvernail de sa vie. — Joignez à cela que le jeune homme si cher à son père était en même temps agréable à tous ; chacun chantait ses louanges et félicitait l’heureux Simon d’avoir un tel fils.

1669. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Ce fut le Bayard de l’Empire, mais placé à une hauteur où il put donner encore de plus beaux exemples, faire de plus grands sacrifices.

1670. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

La fermentation est au plus haut degré, les plus folles espérances sont entretenues et caressées avec enthousiasme ; on se propose l’exemple de l’Espagne, et si la guerre vient à éclater, toutes les contrées situées entre le Rhin et l’Oder seront le foyer d’une vaste et active insurrection… » Il faut lire toute cette lettre dans les Mémoires mêmes où elle est produite39. — M. 

1671. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Je choisis presque au hasard chez elle un premier exemple, un paysage d’hiver, une vue de commencement de janvier dans cette Suisse austère, en face des montagnes : « Ce matin-là rien ne sentait le printemps, rien n’affaiblissait l’âme.

1672. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Employez toutes vos forces à rappeler dans cette unité tout ce qui s’en est dévoyé… » Et invoquant l’exemple de Louis XIV, il présage et provoque, au milieu de magnifiques éloges au grand roi, la révocation de l’Édit de Nantes qui, en effet, se préparait : « Considérez, dit-il au Dauphin, le temps où vous vivez et de quel père Dieu vous a fait naître.

1673. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Plus de soixante ans après, au terme de sa carrière, M. de Talleyrand, adressant à l’Académie des sciences morales et politiques l’Éloge de Reinhard, prenait plaisir à remarquer que l’étude de la théologie, par la force et la souplesse de raisonnement, par la dextérité qu’elle donnait à la pensée, préparait très bien à la diplomatie ; c’en était comme le prélude et l’escrime ; et il citait à l’appui maint exemple illustre de cardinaux et de gens d’Église qui avaient été d’habiles négociateurs.

1674. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Chateaubriand, Dante, les grands exemples anciens ou récents, républicains ou monarchiques, ne manquent pas.

1675. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Ainsi, dans les grands poëmes non idylliques, chacun sait d’admirables morceaux qu’on peut, sans impropriété, qualifier d’idylles, et qui sont, même en ce genre, les exemples du ton certes le plus élevé et du plus grand caractère.

1676. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Mais s’il est un exemple qui puisse donner à la vertu même des instants de mélancolie, quelle femme, toutefois, quand l’époque des passions est passée, ne s’applaudit pas de s’être détournée de leur route ?

1677. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Il y eut aussi des chansons qui s’adressaient aux hommes et en traduisaient les sentiments : une chanson de croisade présente le plus ancien exemple qu’on ait des rimes enlacées69.

1678. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Lefevre-Deuinier (1797-1857) se plaça aux côtés de Vigny et de Hugo par le recueil qui contenait le poème du Parricide (IS23) : bel exemple du naufrage complet d’une grande réputation littéraire.

1679. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Voici, pour me faire entendre et pour me divertir, un exemple que je prends parmi des milliers d’autres à cause de sa brièveté : Les catholiques exaltés sont en train de s’annexer M. 

1680. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Je ne prendrai qu’un exemple récent.

1681. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

On a pu en juger par plusieurs des exemples cités jusqu’ici, lorsqu’il veut être imagé il tend à devenir poète plein-airiste.

1682. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Le judaïsme a donné l’exemple d’un dogme immuable, armé du glaive.

1683. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Des exemples éclairciront ce que tout cela peut avoir d’abstrait.

1684. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

A ce point de vue il donna aux jeunes musiciens un grand exemple de personnalité.

1685. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

M. de Lamartine les lui tourne en leçon ; il se cite lui-même pour exemple, et il finit, selon l’usage, par se proposer insensiblement pour modèle.

1686. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Telle qu’elle est, victime de la plus odieuse et de la plus brutale des immolations, exemple de la plus épouvantable des vicissitudes, elle n’a point besoin que le culte des vieilles races subsiste pour soulever un sentiment de sympathie et de pitié délicate chez tous ceux qui liront le récit et de ses brillantes années et de ses dernières tortures.

1687. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Il n’a reçu cet exemple de personne, et personne ne le suivra.

1688. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

J’en veux citer un qui, dans son genre, a de la grâce, et qui est un joli exemple de ce style d’après Louis XVI, dans lequel il entre une réminiscence très sensible de Bernardin de Saint-Pierre, avec un peu de Marmontel.

1689. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Ses renseignements, les faits qu’il cite, pris de tous côtés, font que ses créatures sont plutôt des types que des individus, sont plus instructives que vivantes, plus générales et diffuses que particulières, sont plutôt les exemples d’un genre que des individus saisis et étudiés à part.

1690. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Il faut rechercher cette tradition française, cette théorie de la Rime, conforme aux préceptes de Malherbe, dans les récentes prosodies de MM. de Banville et de Gramont, tous deux poètes éminents et qui ont prêché d’exemple.

1691. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Huysmans provient de ce qu’il a voulu suivre l’exemple de cet héroïque mais absurde contemplateur de soi-même.

1692. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Tout a imité cet exemple : on a proposé l’éloge de Leibnitz à Berlin, comme celui de Descartes à Paris : nous avons vu annoncer tour à tour l’éloge de Duquesne à Marseille, celui du grand Corneille à Rouen, celui du bon et de l’immortel Henri IV à La Rochelle.

1693. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Ce seul exemple suffit à montrer combien, dans les premières imitations latines, la tragédie grecque devait perdre de sa magnificence et de son harmonie.

1694. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Tous les objets et tous les êtres y sont impliqués dans un réseau de participations et d’exclusions mystiques 7. » Et un peu plus loin : « Ce qui varie dans les représentations collectives, ce sont les forces occultes auxquelles on attribue la maladie ou la mort qui sont survenues : tantôt c’est un sorcier qui est le coupable, tantôt l’esprit d’un mort, tantôt des forces plus ou moins définies ou individualisées… ; ce qui demeure semblable, et on pourrait presque dire identique, c’est la préliaison entre la maladie et la mort d’une part, et une puissance invisible de l’autre 8. » A l’appui de cette idée, l’auteur apporte les témoignages concordants des voyageurs et des missionnaires, et il cite les plus curieux exemples. […] Les exemples si variés de « mentalité primitive » que M.  […] Je viens de citer un exemple où le caractère « bon enfant » de l’Accident est ce qu’il y a de plus frappant. […] Au contraire, il y a des milliers d’esprits différents, répartis sur la surface d’un pays, qui accomplissent une même besogne ; ils sont désignés par un nom commun et ce nom pourra, dans certains cas, ne pas même comporter un singulier : mânes et pénates, pour ne prendre que cet exemple, sont des mots latins qu’on ne trouve qu’au pluriel. […] L’antiquité classique nous offre un exemple de cette opposition : la mythologie romaine est pauvre, celle des Grecs est surabondante.

1695. (1864) Le roman contemporain

Ces exemples du passé sont un avertissement pour le roman contemporain. […] On verra, dans la suite de cette étude, un exemple remarquable de ces réveils, à propos du dernier roman de l’auteur, Mademoiselle de la Quintinie. […] L’auteur ne prouvera jamais rien, par un exemple matériel, du danger ou des avantages manifestes du mal ou du bien. […] Je voudrais jeter sur l’obscurité de ces paroles la clarté d’un exemple. […] Mais de trop nombreux exemples attestent que, quand la captivité est longue, l’emprisonnement cellulaire aboutit fréquemment, en France, à la démence ou au suicide.

1696. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Tout le monde en France, surtout les premiers qui doivent l’exemple à tous, avaient manqué à leur mission, et la France elle-même avait manqué à sa mission en Europe. […] «  J’ai donné, je donnerai toujours, écrivait-il, l’exemple de la soumission la plus profonde à l’autorité légitime  ; mais sur des objets d’un ordre supérieur, et qui me paraissent intéresser ma religion, je n’irai pas, en me séparant de l’autorité visible de l’Église, que les éléments les plus familiers de ma croyance m’ont appris à reconnaître dans le corps des pasteurs unis à leur chef, m’exposer à des doutes cruels, à des remords déchirants pour celui qui a confié à ces consolantes vérités le bonheur de son existence. […] Plus il y a de fixité dans les rapports, plus il y a de force, de raison et de durée. » Des exemples tirés de l’histoire appuient cette préférence donnée par M. de Bonald aux sociétés constituées sous l’empire de l’hérédité. […] Ils entraient dans les conseils de la justice de Dieu, et espéraient dans sa miséricorde ; la divinité de la religion leur paraissait plus haute, au milieu de tant d’exemples de la fragilité des choses humaines, et la vanité des idées philosophiques du dix-huitième siècle se révélait à leur esprit par leurs conséquences. […] après six ans de silence. » Il peindra plus tard dans ses vers53 ce rustique séjour embelli par ses souvenirs d’enfance, et consacré par la présence de son vieux père, qui racontait à sa famille l’histoire de l’échafaud des rois ; par celle de sa mère, qui apprenait à ses enfants, autant par ses exemples que par ses leçons, la religion, la bienfaisance et la vertu, et de ses sœurs dont il croit voir encore les jeux folâtres et les blonds cheveux flottant au gré des vents.

1697. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Les exemples qu’on rencontrera dans ces leçons sont plus spécialement relatifs à cette dernière méthode d’investigation expérimentale. […] Un exemple se présente par hasard sous ma main. […] Nous pourrions citer d’autres exemples, pour prouver que c’est là la méthode par excellence pour attaquer les problèmes physiologiques. […] J’ai eu l’occasion de voir deux exemples dans le service de M.  […] Je connais en physiologie peu d’exemples d’expérience aussi simple et aussi facile que celle-là.

1698. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

On les discute mot à mot, le substantif après l’adjectif, le verbe après le substantif, la préposition après le verbe ; on cite des interprétations, des autorités, des exemples, qu’on range entre des palissades de divisions nouvelles. […] Il déclara que la plupart des Pères furent des intrigants turbulents et bavards, qu’assemblés, ils ne valaient pas mieux qu’isolés, que leurs conciles sont des amas de menées sourdes et de disputes vaines ; il répudia leur autorité461 et leur exemple, et pour seul interprète de l’Écriture institua la logique. […] Les dames anglaises apprendront par son exemple à reconnaître sur le visage de leur mari « quand il va aborder d’abstruses pensées studieuses. » Leur sexe ne monte pas si haut. […] Debout auprès du berceau nuptial d’Ève et d’Adam, il salue « l’amour conjugal, loi mystérieuse, vraie source de la race humaine, par qui la débauche adultère fut chassée loin des hommes pour s’abattre sur les troupeaux des brutes, qui fonde en raison loyale, juste et pure, les chères parentés et toutes les tendresses du père, du fils, du frère. » Il le justifie par l’exemple des saints et des patriarches.

1699. (1923) Paul Valéry

Il a appris par l’exemple de Mallarmé, et plutôt en le sentant penser qu’en l’écoutant parler, que le grand problème de l’esprit humain, de l’ homo faber , c’est le problème des techniques, et qu’à une certaine limite ce problème du concret et de l’intérêt devient un problème abstrait et désintéressé. […] Un exemple fera saisir cette différence entre une poésie de discours, une poésie de choses et une poésie de rapports. […] Et Valéry, pas plus que Mallarmé, n’a voulu quitter cet éther supérieur, sinon pour des jeux, des exercices présentés comme tels, et dont on ne trouve d’ailleurs d’exemples que dans ses Vers anciens, — une tête, une oreille, une figure en miroir. […] Non seulement ils impliquent cette communauté de comporter l’un et l’autre un objet, une soumission aux conditions d’une réalité, mais (et c’est pourquoi j’ai choisi cet exemple plutôt que d’autres qui me venaient à l’esprit) il se trouve ici que cet objet est le même : à savoir un corps féminin, vivant, jeune et beau, exprimé en fonction du feu intérieur, de la fixation d’énergie qui le fait être.

1700. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Je ne voudrais pas proposer l’exemple de Béranger comme une règle de conduite à tous les poètes de notre temps ; je me borne à le noter comme une preuve de sagacité. […] Puissent la poésie lyrique, le roman et le théâtre profiter bientôt de cet exemple éloquent ! […] Où trouver des exemples d’une telle soumission, si ce n’est en Orient, parmi les vizirs à qui le muet présente le lacet ? […] Les mots ne lui coûtent rien, et il les entasse avec une profusion sans exemple. […] Quelques mois plus tard, le ministre de l’intérieur, excité par l’exemple royal, accorda au poète un encouragement de même nature, et désormais il fut permis à M. 

1701. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Je prends des exemples dans le livre de M.  […] » et le « Et c’est pour mes péchés que je vous aime ainsi » d’Alceste sont des exemples très précis du comique conscient. […] Dans tous ces exemples, sauf un peut-être, il n’y a absolument que de l’inattendu. […] Taine donne de cette acception un peu nouvelle, à peine nouvelle, à vrai dire, un exemple excellent, tout à fait typique. […] Gazier, beaucoup plus savant que moi, me rectifiera si je me trompe — que, au dix-septième siècle, l’on ne dédiait pas « à la mémoire de… » Je ne m’en rappelle pas d’exemple.

1702. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Je ne vous rapporterai point une infinité d’exemples qui vous feroient connoître la puissance de cette passion ; je vous ferai seulement un récit fidèle de mon embarras, pour vous faire comprendre combien on est peu maître de soi-même, quand elle a une fois pris sur nous un certain ascendant, que le tempérament lui donne d’ordinaire. […] Dans cette famille d’esprits qui compte, en divers temps et à divers rangs, Cervantes, Rabelais, Le Sage, Fielding, Beaumarchais et Walter Scott, Molière est, avec Shakspeare, l’exemple le plus complet de la faculté dramatique, et, à proprement parler, créatrice, que je voudrais exactement déterminer. […] Je ferai remarquer que, malgré la brouillerie ancienne de Molière et de Racine, c’était par l’éclatant exemple de Molière que Boileau songeait à consoler l’auteur de Phèdre des critiques injustes qu’il essuyait.

1703. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il n’y manque pas l’exemple de Chatterton, qu’il raconte et étale avec vigueur. […] Nombre de ses images, qui expriment des nuances, des éclairs, des mouvements presque inexprimables (comme celle du goëland qui tombe, citée plus haut), étaient faites pour illustrer et couronner l’audace ; et, dans une Poétique de l’école moderne, si on avait pris soin de la dresser, nul peut-être n’aurait apporté un plus riche contingent d’exemples.

1704. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Supposons que notre poëte, ayant relu sa fable du loup et de l’agneau, ne l’ait pas trouvée assez forte et cherche un autre exemple afin de mieux prouver que La raison du plus fort est toujours la meilleure. […] Grâces à vos exemples, Ils n’ont devant les yeux que des objets d’horreur,     De mépris d’eux et de leurs temples, D’avarice qui va jusques à la fureur.

1705. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Ce chapitre en offre d’éclatants exemples : écoutez le sublime du vrai mêlé à l’excès du faux. […] S’il doit l’accomplir, je lui souhaite de tout mon cœur la mort, etc., etc. » De telles violences du fidèle des fidèles sont un triste exemple de la révolte de l’esprit contre les maximes du système.

1706. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Le général Bonaparte, qui eût été ridicule s’il avait voulu se faire prophète ou révélateur, était dans le vrai rôle que lui assignait la Providence, en relevant de ses mains victorieuses cet autel vénérable, en y ramenant par son exemple les populations quelque temps égarées. […] Le général Bonaparte, qui avait autant d’esprit que Voltaire, plus de gloire que Frédéric, pouvait seul, par son exemple et ses respects, faire tomber les railleries du dernier siècle.

1707. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

IX Placé en apprentissage chez un graveur de Genève, il prend l’exemple et le goût du libertinage, de l’oisiveté, de l’astuce et du vol domestique. […] Il emporte, dans son cœur ému, sa conversion déjà faite dans l’image et dans le tendre accueil de la charmante femme ; son imagination est souillée par les sordides exemples de débauche dont il est témoin parmi les faux convertis de l’hospice des faux catéchumènes de Turin ; il troque sa religion contre un vil salaire.

1708. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Le christianisme, à l’exemple du brahmanisme, du bouddhisme, du stoïcisme, professe l’autre. […] Donnons-en quelques exemples : La multitude des paroles ne rassasie point l’âme.

1709. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Aussi ne suis-je point surpris du noble aveu de Molière, disant que sans l’exemple du Menteur, il n’eût jamais fait que des comédies d’intrigue. […] Génie inépuisable, il a fait la part de tout le monde avec une libéralité sans exemple, écrivant pour la cour et la ville, pour les gens capables de tirer profit des plaisirs du théâtre comme pour ceux qui ne veulent que s’y divertir : composant les bouffonneries pour la foule, les chefs-d’œuvre pour les lettrés sévères et pour les hommes de génie, ses égaux ; défrayant de ses pièces le présent et l’avenir, la France et le monde ; le plus grand nom de notre théâtre par la fécondité et par cette plénitude de génie propre à lui seul, qui fut sans commencement et sans déclin, et qui anima de la même vie les premiers croquis où il s’essayait dans son art, et les immortels tableaux où il en atteignit la perfection.

1710. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Tant d’existences bouleversées ; tant de vieilles institutions jetées à bas ; tant d’exemples éclatants des vicissitudes de la fortune ; un lieutenant d’artillerie devenu empereur, presque maître du monde, et, après cette prestigieuse épopée, allant s’éteindre misérablement dans une île perdue de l’Océan ; des rois décapités, détrônés, chassés, remplacés par des fils d’aubergistes et des officiers d’aventure ; l’Europe entière partagée, remaniée, des populations entières passant d’un maître à l’autre comme un bétail ; voilà certes un amas de choses tragiques qui trouble, étonne, force à réfléchir, à s’interroger, à scruter les mystérieux replis de l’âme et de la société humaines, à chercher les ressorts secrets, les causes obscures des événements. […] Quand Alfred de Vigny dans Stello allègue l’exemple d’André Chénier pour prouver que le poète est malheureux dans un pays où le pouvoir est aux mains du peuple, il étend abusivement à un état social qui serait régulier et organisé ce qui a pu être vrai dans un moment de crise aiguë et de lutte désespérée.

1711. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Prenons des exemples. […] Cette analyse revient à dire qu’il n’y a pas de sensation, de changement mental qui n’ait pour condition un mouvement cérébral ; et comme, dans tout mouvement, il y a conflit de forces ou, si l’on veut, de mouvements antérieurs, conflit qui se traduit en sentiment d’effort, il en résulte que toute sensation renferme à sa base la conscience d’un changement imposé, d’une contrainte, dont le choc n’est qu’un exemple particulier et considérablement amplifié.

1712. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Je puise cet exemple dans le Bagavagita, épisode du poème sacré du Mahabarata, selon MM.  […] Si je n’accomplissais pas exactement ces devoirs, tous les hommes suivraient bientôt mon exemple, ce monde abandonnerait son devoir ; je serais la cause de la production du mal, j’éloignerais les hommes du droit chemin.

1713. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Ainsi, prenez pour exemple la nature inanimée, le paysage : Voilà une plaine immense, cultivée, fertile, couverte d’épis ou de prairies, grenier de l’homme ; mais cette plaine n’est ni sillonnée par un fleuve, ni bordée par des collines, ni penchée vers la mer, et ses horizons monotones se confondent avec le ciel bas et terne qui l’enveloppe. […] Symbole du sacrifice de soi-même à l’amour des hommes, exemple de cette charité qui plaît aux dieux, et qui s’étend au-delà des hommes à toute la création animée ou inanimée.

1714. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Joas les touchera par sa noble pudeur Où semble de son rang reluire la splendeur ; Et Dieu, par sa voix même appuyant notre exemple, De plus près à leur cœur parlera dans son temple. […] Moi seul, donnant l’exemple aux timides Hébreux, Déserteur de leur loi, j’approuvai l’entreprise, Et par là de Baal méritai la prêtrise.

1715. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Mais toi, Jeunesse, tu y es restée et tu t’y complais, et tu répètes ses vers, après tes orgies, pour te justifier à toi-même ta mollesse par un élégant exemple ! […] Tu n’as pas cessé de reléguer dans le pays des songes creux et des chimères tous ces poètes, tous ces publicistes, tous ces historiens, tous ces orateurs qui avaient le malheur de dater de plus haut que toi dans la vie, d’être nés à des époques où l’âme se rattachait à l’antiquité par l’étude des grands exemples, et où l’on croyait bêtement à autre chose qu’à Ninette ou Ninon !

1716. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Ainsi, dans des hymnes sans exemple, rêveurs et dogmatiques, pleins d’imagination et de foi, le christianisme était chanté par le solitaire, comme il était fixé par les conciles et consacré sur les autels. […] Cela seul peut être nous fait bien comprendre la vie fervente de ces temps, et les prodiges d’imagination et de force, de grandeur et d’humilité, qui sortaient de cette extase presque ininterrompue, dont l’exemple, donné par quelques âmes supérieures, se reproduisait dans une foule obscure, non sans y susciter de grandes choses aussi.

1717. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

C’est par des exemples qu’il y a ainsi moyen de rendre sensible à tous l’ensemble de mérites et de défauts qui fait le cachet du style académique de Vicq d’Azyr et qui tient à la date en même temps qu’à l’homme.

1718. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Gandar ne pouvait choisir un plus juste et plus manifeste exemple de l’helléniste français par excellence.

1719. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Et toutefois, après qu’on a bien envié ce bonheur d’une étude libre, ornée, active et oisive, ayant à elle une belle galerie bâtie tout exprès, remplie de livres, décorée de tableaux, de statues, et en vue d’un lac magnifique, on reconnaît tout bas, à la manière même dont il a usé de ses dons et de ses avantages, qu’il y a autre chose à faire encore qu’à jouir ainsi ; que, si noble et utile qu’ait été son exemple parmi ses compatriotes et pour ceux, qui le consultaient de près, il n’a pas donné tout ce qu’il aurait pu, et qu’un peu de contrainte, un peu de nécessité ne nuit pas ; que c’est sous ces rudes conditions seulement que l’homme, moitié de bon gré, moitié à son corps défendant, tire de lui-même, de son foyer et de ses couches intérieures, tout l’art, toute l’industrie dont il est capable, et le peu d’or qu’il doit à tous.

1720. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Celui-ci, attaqué par le gazetier janséniste au sujet de L’Esprit des lois, avait cru devoir répondre par une brochure qui réussit ; « Malgré cet exemple, disait Buffon, également attaqué, et par le même gazetier, je crois que j’agirai différemment et que je ne répondrai pas un seul mot.

1721. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Qu’il y en ait un au moins qui, pour l’exemple, n’ait jamais fléchi, et qu’il s’appelle de Maistre !

1722. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Il est, parmi nous, l’exemple le plus éclatant de ce genre d’illusion que crée le talent de la parole porté à ce degré.

1723. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

J’en citerai un exemple qui me concerne.

1724. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Pour toute réponse, un d’eux (Berthollet) fait apporter un filtre, y passe la liqueur, et n’hésite pas à en boire : tous les autres suivent son exemple, « Comment, lui dit Robespierre, osez-vous boire de ces eaux empoisonnées ? 

1725. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Fénelon réalise tout à fait pour nous, dans ce joli exemple, une qualité que les Grecs appelaient Eutrapelia, la souplesse d’esprit, l’enjouement, l’insulte polie.

1726. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

« En voici deux exemples frappants : « Pierre III. — Catherine II. » A part ce début et comme ce frontispice digne d’Aristote, de Polybe ou de Machiavel, il n’y a rien de dogmatique ni de raisonné dans le récit, qui porte tout entier sur des faits, des circonstances positives, et dans lesquelles les réflexions même n’interviennent que sobrement.

1727. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Thiers, en prétendant établir comment on se passe d’un style proprement dit, donne au même moment l’exemple d’un style vif, pressé, excellent.

1728. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Mais tout cela, exemples ou préceptes, tout ce qui, chez les Anciens, fait de la très belle morale sociale et philosophique n’est pas le christianisme même vu à sa source, et dans son esprit et dans sa racine.

1729. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Prenant pour exemple, sur l’Acropole même d’Athènes, l’Erechtheïum, « ce groupe de trois temples ou salles dont deux se commandent, avec trois portiques à des niveaux différents », se replaçant en idée dans ce bel âge de la Grèce, il suppose que le monument terminé, au moment où l’échafaud disparaît et où l’effet d’ensemble se révèle, un mécontent, un critique sort de la foule et accuse publiquement l’architecte d’avoir violé les règles au gré de sa fantaisie ; et l’artiste alors, heureux d’avoir à s’expliquer devant un peuple véritablement artiste et qui saura le comprendre, réfute agréablement son contradicteur, non sans flatter un peu son auditoire : « Celui qui vient de parler si légèrement, Athéniens, est probablement un étranger, puisqu’il est nécessaire de lui expliquer les principes d’un art dans l’exercice duquel vous dépassez les autres peuples.

1730. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Velléius le justifie à nos yeux, ne fût-ce que par un endroit qui nous touche et qui mérite d’être signalé comme un exemple d’une vue déjà toute moderne.

1731. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Armand Lefebvre, qui fut, sous le premier Empire, un excellent secrétaire d’ambassade, et qui légua à son fils, avec son exemple et ses enseignements, une partie de son expérience.

1732. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Et nous, dans notre nuit, grand Dieu, Dieu des armées, Nous bénirons ton sceau sur nos lèvres fermées, Et ta blessure dans nos cœurs. » Enfin, comme autre exemple heureux et large de la poésie de M.

1733. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Le premier et le plus grand exemple de ce genre d’arrière-pensée, de cette duplicité de sentiments, non plus seulement gracieuse, mais pathétique et touchante, se rencontre dans Homère au chant XIX de l’Iliade, quand les captives conduites par Briséis se lamentent autour du corps de Patrocle, « tout haut sur Patrocle, mais au fond chacune sur soi-même et sur son propre malheur. » 162.

1734. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Un second exemple, plus immédiat, nous est fourni par l’emploi fréquent et toujours d’une précision étonnante des plus subtiles névroses dans l’œuvre wagnérienne.

1735. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Le droit de vie et de mort souvent accordé à l’autorité paternelle, les communs exemples du crime de l’exposition des enfants, le pouvoir des époux assimilé, sous beaucoup de rapports, à celui des pères, toutes les lois civiles enfin avaient quelque analogie avec le code abominable qui livrait l’homme à l’homme, et créait entre les humains deux classes, dont l’une ne se croyait aucun devoir envers l’autre.

1736. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Entre mille exemples de l’affectation italienne, j’en citerai un assez remarquable.

1737. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

. — Exemples. — La loi générale s’applique au cas dont il s’agit. — Différence absolue entre le procédé pair lequel nous acquérons l’idée d’une sensation et le procédé par lequel nous acquérons l’idée des centres nerveux et de leurs mouvements moléculaires. — Les deux idées doivent, être irréductibles entre elles. — Il est possible que leurs deux objets soient un seul et même objet.

1738. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Tout sera régulier, uniforme, sentencieux, sévère ; et notre recueil de préceptes, démontré par un recueil d’exemples, laissera le lecteur sans émotion, mais convaincu.

1739. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Il a péché aussi par impuissance ou insuffisance de génie, par négligence : il a souvent donné l’exemple d’une facture qu’il condamnait.

1740. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Léon Tolstoï (né en 1828) a renoncé à la littérature d’art, et s’est fait, en dehors de tout dogmatisme confessionnel, apôtre de la morale évangélique ; par le livre et par l’exemple, il a enseigné la justice, l’humilité, la pitié, la charité.

1741. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

L’exemple de Baudelaire explique les paradoxes et les excentricités d’Oscar Wilde.

1742. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Elle s’arrêta à la touchante histoire du bon Larron, qui lui sembla le plus rassurant exemple de la confiance humaine et de la clémence divine, et dont Jeanne Kennedy (l’une de ses filles) lui fit lecture : « C’était un grand pécheur, dit-elle, mais pas si grand que moi ; je supplie Notre-Seigneur, en mémoire de sa Passion, d’avoir souvenance et merci de moi comme il l’eut de lui à l’heure de sa mort. » — Ces sentiments vrais et sincères, cette humilité contrite de ses derniers et sublimes moments, cette intelligence parfaite et ce profond besoin du pardon, ne laissent plus moyen de voir en elle aucune tache du passé qu’à travers les larmes.

1743. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Ces amours, cet exil du comte de Guiche, avaient fait bruit, et il en résulta un de ces libelles imprimés en Hollande, auxquels Bussy-Rabutin a le triste honneur d’avoir donné l’exemple par ses Histoires amoureuses.

1744. (1903) Zola pp. 3-31

Il était intéressant, du moins pour le psychologue, à suivre dans cette nouvelle voie qui l’aurait amené, peut-être, comme un Tolstoï, dont je crois bien que l’exemple l’hypnotisait un peu, à renier et à détester ses « œuvres de gloire ».

1745. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Par les portes lentement ouvertes, les inconnus qui pénètrent avec des airs de spectres se résolvent en hommes charnels, vicieux et riants ; les maisons sont hantées et profanées par devrais assassins aux mains humides d’un sang qui glue ; la justice reçoit la victime qu’elle exige, d’un magistrat court, bouffi, jaune, fumeur de cigarettes, et sa cruauté dialectique, aux prises avec la rude énergie du meurtrier, dans un duel dont l’âpre et croissante horreur n’a pas d’exemple, s’exerce entre des murs blanchis, dans un bureau où des fonctionnaires entrent.

1746. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Folantin, dans A Vau l’eau, ou le passage suivant de A Rebours, qui est un exemple parfait du paralogisme pessimiste, consistant à ôter d’un ensemble toute bonne qualité, et à le déclarer ensuite mauvais : « Il ne put s’empêcher de s’intéresser au sort de ces marmots et de croire que mieux eut valu pour eux que leur mère n’eût pas mis bas.

1747. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

L’expression exige une imagination forte, une verve brûlante, l’art de susciter des fantômes, de les animer[,] de les agrandir ; l’ordonnance, en poésie ainsi qu’en peinture, suppose un certain tempérament de jugement et de verve, de chaleur et de sagesse, d’ivresse et de sens froid dont les exemples ne sont pas communs en nature.

1748. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

En voici un exemple.

1749. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

On pourrait multiplier ces exemples.

1750. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Mais aujourd’hui je n’en donnerai, pour calmer leur soif de connaître, que quelques exemples, et je vais les prendre dans le livre que j’ai sous les yeux.

1751. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Phénomène poétique sans exemple !

1752. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

c) Citons comme exemple du troisième type (3 + 6 + 3) les vers suivants : La saison | des renoncules d’or, | la saison Qui transfor | me en scintillant écrin | le gazon, Reparaît ; les yeux baignés d’amour, elle éveille La fourmi dans ses greniers blottie, et l’abeille Attendant, sous l’abri tiède et clos, le moment Où la fleur, dont le bouton hâtif pointe à peine, Va s’unir, alourdie et pâmée, à l’amant.

1753. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

De ce monument, que subsiste-t-il, sinon un exemple d’éloquence, un modèle de composition, une preuve que son talent consiste, non à découvrir des vérités durables, mais à exposer des idées probables, et qu’il est moins philosophes qu’orateur ?

1754. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Si le lecteur daigne regarder autour de lui, il verra cent exemples de ces vocations contrariées par les circonstances, de ces esprits prématurés ou tardifs, de ces hommes de talent qui eussent été des hommes de génie s’ils étaient venus à temps.

1755. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Quand les Girondins furent tombés sous le couteau, royalistes et modérés, d’une commune entente, saisirent le pouvoir et faillirent donner l’exemple d’une lutte intestine trop justifiée. […] Nos lecteurs ont dû se demander pourquoi nous cherchons toujours nos exemples en Castille : la raison en est bien simple. […] Garcia suivit cette pente, soit de lui-même, soit qu’il y fût entraîné par l’exemple de ses contemporains. […] Le Cantique est en forme de dialogue, entremêlé d’exemples et de paraboles, aussi nombreux que les jours de l’année et dont la réunion forme un véritable Art de Contemplation. […] L’exemple de Tridon n’est donc point rare parmi les modernistes, entre lesquels cet outrancier a bien le droit de prendre rang.

1756. (1898) Essai sur Goethe

Deux exemples achèveront de la justifier. […] Quelques exemples nous le feront comprendre. […] Car, ne l’oublions pas, Goethe ne s’est jamais donné pour un pur artiste : il prétend, au contraire, nous aider à gouverner notre vie, soit par l’exemple des personnages fictifs qu’il a créés à son image, soit par le sien propre. […] S’il veut suivre l’exemple et les préceptes du maître, le goethéen s’enferme dans un « égotisme » dont l’étroitesse jure avec l’ampleur de sa conception du monde. […] … Aucun exemple de l’histoire ne viendra-t-il plus à mon secours ?

1757. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

« L’exemple de M. de Latouche, tance Sainte-Beuve, nous fournit par contraste quelques enseignements qu’il n’est pas inutile de dégager. […] Cependant Dante suivait sans doute l’exemple d’Homère. […] Il espérait que ses fils et les autres rois, leurs successeurs, suivraient cet exemple, et qu’il y aurait toujours là pour les pauvres et pour les voyageurs un prompt secours. […] Montaigne cite les philosophes et les poètes, et il dit le pour et le contre des opinions, et il entasse les exemples et les anecdotes. […] Ses anciens amis le blâmaient de donner le mauvais exemple, tandis que la jeunesse romantique se moquait de lui, et ne lui savait aucun gré de se compromettre.

1758. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Qu’un ami de Fontanes, et très respectueux de ses conseils, les ait eues, cela marque une liberté d’esprit dont il y a peu d’exemples en littérature. […] Ses idées ont affranchi sa génération son exemple en a fait lever une autre ; son génie anime encore celles qui l’ont suivi. […] Ce genre d’infirmité morale se voit mieux dans un exemple. […] Je pourrais citer cent autres exemples. […] Ceci est plus rare ; mais on en trouve d’agréables exemples.

1759. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il ne trouvera pas de meilleur exemple d’une âme malheureuse, à la fois délicate et souillée, et en proie à une passion fatale. […] Il joignait à cela une humilité naturelle dont on n’a guère vu d’exemple ; car il était fort humble sans être dévot ni même régulier dans ses mœurs (oh ! […] Mais, puisqu’un roman n’est rien qu’une poésie en prose, je croirais mal débuter si je ne suivais l’exemple de mes maîtres et si je faisais un autre exorde. […] Il prêche d’exemple en épousant Roxane, puis Statira, fille de Darius. […] J’étais né pour servir d’exemple à ta colère, Pour être du malheur un modèle accompli.

1760. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Je puise le droit de ma protestation dans l’exemple même de cet excellent docteur. […] Je citerai pour exemple le chapitre intitulé : « Tu devrais t’y mettre » qui n’est fait que de pure vérité, si invraisemblable qu’elle paraisse. […] Elles sont loin de ne montrer que ce que je viens d’en signaler, elles doivent même, sous bien des côtés, nous donner de fructueux exemples, et c’est surtout à ce point de vue que j’insiste sur l’intérêt du livre de Max O’Rell. […] Jamais il n’avait hésité à proclamer la supériorité de la race germanique, jamais il n’avait cessé de proposer en modèle à la France ses théories, ses vertus, ses exemples. […] On eût dû le conserver l’armée, pour le montrer en exemple aux jeunes soldats.

1761. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

J’imagine que Bonvalot et ses compagnons ont dû observer, par certains exemples frappants, comment l’homo ingeniosus, premier sous-ordre des primates, s’ouvrit à l’émotion religieuse. […] Voilà un scrupule d’une espèce rare et délicate ; on doit en signaler l’exemple aux petits docteurs qui ne s’embarrassent pas d’une pareille expérience pour trancher les questions sociales et prédire l’avenir de l’humanité. […] Nous pouvons, depuis quelques jours, ajouter à ces illustres précédents l’exemple d’un noble écrivain qui n’a pas été interviewé — et qui s’en passe — et qui n’a pas cru déroger en répondant à l’appel de ses compatriotes de l’Ardèche. […] … Il avait la religion du travail ; son exemple pourrait être médité par les présidents de nos assemblées et par les fonctionnaires vertueux. […] Ils me pardonneront d’avoir fait passer avant eux ceux qu’a stimulés leur généreux exemple.

1762. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

C’est également l’exemple de Pascal qui a mis en liberté la pensée de Boileau, si, comme nous le savons, les premières Satires ont été composées entre 1658 et 1660, et d’autre part, si nous n’ignorons pas l’admiration que Boileau gardera jusqu’à son dernier jour pour les Provinciales. […] Elle gagnait la ville, bientôt même les provinces ; et, plus loin encore, à l’étranger, dans les petites cours d’Allemagne ou sur le trône restauré des Stuarts, l’exemple et la leçon qu’elle était pour la France, elle les devenait pour l’Europe entière, à son tour. […] IV, ch. 5], quelle qu’elle soit au premier degré et dans son premier chef et parent, devient antichrétienne, ou du moins hérétique, à la seconde génération ; c’est la loi, et il faut bien savoir cela. » Le doux, l’éloquent, et le candide Malebranche en peut servir d’un instructif exemple. […] Et — c’est une justice à lui rendre — il a tenu parole, il a prêché autrement, mais moins bien ; et de cette rage de nouveauté, dont il est un éloquent exemple, la suite est aussitôt ce qu’on pouvait prévoir : la décadence ou l’abaissement de tous les genres nobles ou élevés. […] Il ajoute plus loin : « L’on a mis dans le discours tout l’ordre et la netteté dont il était capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit. » C’est ce qu’il a fait lui-même, et c’est ce que son exemple encourage les autres à faire.

1763. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Toujours le premier sous la mitraille, il donnait l’exemple aux troupiers. […] Ses compatriotes lui donnaient l’exemple d’une adhésion enthousiaste aux couleurs de la France. […] Un exemple entre autres. […] Une allure dégagée, entraînante, qui, jusque dans les champs de carnage et à travers les scènes de désolation, reste un exemple d’optimisme allègre. […] L’Australie est un véritable laboratoire de science sociale, où la vieille Europe travaillée par tant de malaises, peut s’instruire d’exemple.

1764. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Son fils Richard, son petit-fils Eustace suivirent son exemple. […] Mémorable exemple de l’importance des potins dans la littérature ! […] L’exemple de M.  […] Je ne crois pas que l’on puisse trouver beaucoup d’exemples d’une pareille diversité d’information : et M.  […] Et, suivant l’exemple de M. 

1765. (1886) Le naturalisme

A l’exemple de cet hôtel fameux dans les annales de la littérature française, d’autres salons s’ouvrirent, présidés par les Précieuses, — qui n’étaient alors pas encore ridicules. […] Ils sont, avant tout, — inventons, à leur exemple, un mot nouveau, —sensationnistes. […] Ils lui reprochent de n’être pas nouveau, tout aussi bien que pour le rabaisser ils lui opposaient l’exemple de la littérature antérieure. […] Tandis que l’exemple des filles du Vicaire enseigne à fuir la vanité, Clarisse et Paméla condamnent irrévocablement la passion et ouvrent la série des romans austères, où le cœur rebelle est toujours vaincu. […] Ses inclinations ainsi flattées, satisfait dans ses goûts moins littéraires que poétiques, le peuple anglais accorde, à son tour, à ses romanciers une tendresse personnelle dont nous ne connaissons pas d’exemple chez nous.

1766. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

— Assieds-toi plutôt près de moi et admire, à mon exemple, le rythme balancé de cette branche en fleurs qui semble implorer un asile. […] — Après réflexion, je choisis, parmi mes sujets antérieurs à toi, quatre exemples. — Je te raconterai tout de suite le premier… il est mort. […] C’est aussi pourquoi je te stimulai par l’exemple de Protée. […] Mes méditations devant la nature m’en ayant fait concevoir toutes les splendeurs, je m’efforce de les traduire dans mes vers, car je crois que l’art doit fournir à tous les hommes des exemples de beauté afin de les rendre meilleurs. […] Imitez les grands saints… Voulez-vous que je vous cite des exemples ?

1767. (1864) Études sur Shakespeare

Mais il serait plus difficile de concevoir qu’avec l’exemple et la protection de Greene, la carrière théâtrale, ou du moins le désir de s’y essayer comme acteur, n’eût pas été la première ambition de Shakespeare. […] On y vit en effet, pour la première fois, une pièce réduite en actes et en scènes, et constamment écrite sur un ton élevé ; mais elle était loin de prétendre à l’observation des unités, et l’exemple d’un ouvrage très-ennuyeux, où tout se passe en conversations, ne dut séduire ni les poètes ni les acteurs. […] Je pourrais multiplier à l’infini ces exemples ; ils abondent non seulement dans les premières comédies de Shakespeare, mais encore dans celles qui ont succédé à ses plus savantes tragédies. […] Le Roi Jean, Richard II, les Henri VI, en offrent l’exemple. […] Il doit servir d’exemple, non de modèle.

1768. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Exemple à suivre, afin que chacun suive sa voie et ne demande à l’art qu’il exerce, que la chose même que son art peut rapporter. […] Ainsi, malgré l’exemple de Plaute, où nous lisons : da tertiam ! […] Quant à cette rage de rire de tout et toujours, il ne saurait l’approuver, et il vous donne, comme un exemple des excès où vous peut conduire le besoin de rire, ce que disait César de Térence, — qu’il ne le trouvait pas assez plaisant ! […] On sait que Virgile a voulu brûler l’Énéide, et qu’à l’exemple du poète latin Voltaire a jeté au feu La Henriade : « À telles enseignes qu’il m’en a coûté une belle paire de manchettes, pour la retirer du feu » disait le président Hénault. […] Or, cette comédie du Mariage forcé, écrite par ordre du roi, jouée devant Sa Majesté en plein Louvre, et applaudie à son exemple par les plus nobles esprits de ce temps-là, valait à elle seule tous les livres qu’on pouvait écrire en faveur de Descartes.

1769. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Exemples : 22 déc. 1837 : Belle leçon sur Jansénius. […] Il est singulier sous ce rapport que nous ayons à lui proposer un exemple, pris dans une autre ligne de pensées que celle où nous avons la douceur de le voir marcher. […] Sainte-Beuve ; nous n’en citerons qu’un exemple : Deux cents ans plus tard, peut-on se demander, de telles natures qu’on voit ainsi éclater et reluire un moment au seuil du cloître, puis s’y enfermer, s’y ensevelir pour jamais, que seraient-elles devenues, à ne prendre que les chances humaines et calculables ? […] Dans cette monographie, il a donné aux historiens en titre l’exemple du scrupule et de la patience, l’exemple, plus difficile à suivre, de la délicatesse et de la profondeur, et celui d’appliquer tour à tour la psychologie à l’investigation des faits, et celle-ci à la psychologie. […] Nous citerons les deux premières : Je ne crois pas qu’en y regardant bien, il y ait un exemple plus complet que celui-là, du docteur intérieur et pratique de l’âme.

1770. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

La princesse palatine, Elisabeth, avait donné l’exemple, la première, de ces nobles et sérieux attachements à un maître de génie envers qui l’amitié devient un culte. […] Nous en montrerons un exemple particulier dans ses relations avec l’une des correspondantes que le recueil publié par MM. 

1771. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Théocrite proteste ; il les réfute, et surtout par son exemple. […] Je n’impute pas aux poëtes cette grossièreté ; les hommes apparemment n’étaient pas alors plus avancés en matière d’amour, et les poëtes de ce temps n’auraient pas plu si le goût général avait été plus délicat que le leur. » Puis, prenant à partie l’ode célèbre de Sapho, traduite par Boileau, le spirituel critique, en infirme qu’il est, n’y voit que l’image de convulsions qui ne passent pas le jeu des organes : « L’amour n’y paraît, ajoute-t-il, que comme une fièvre ardente dont les symptômes sont palpables ; il semble qu’il n’y avait qu’à tâter le pouls aux amants de ce temps-là, comme Érasistrate fit au prince Antiochus quand il devina sa passion pour Stratonice. » Poussant jusqu’au bout les conséquences de son idée, La Motte en vient à déclarer sa préférence pour Ovide, qui déjà laissait bien loin derrière lui Théocrite et Virgile sur le fait de la galanterie ; mais Ovide n’était rien encore en comparaison des modernes et de d’Urfé, qui a comme découvert le monde du cœur dans tous ses plis et replis : « C’est une espèce de prodige, remarque La Motte, que l’abondance de ces sortes de sentiments répandus dans Cyrus et dans Cléopâtre, comparée à la disette où se trouvent là-dessus les anciens. » Et quant au fameux exemple de la Phèdre de Racine, qui remet en spectacle ce même amour reproché par lui aux anciens, le critique s’en tire habilement : « Ce qui est chez eux un manque de choix, dit-il, devient ici le chef-d’œuvre de l’art.

1772. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Cependant, les érudits français purs, j’appelle ainsi ceux qui ne se souciaient pas de travaux allemands, des principes généraux de linguistique, et de cette science de formation récente due aux travaux de Guillaume de Humboldt, de Jacob Grimm et de Franz Bopp, mais qui pratiquaient et maniaient les vieux textes et qu’animait le zèle louable de les produire, allaient leur train et étaient à l’œuvre ; avertis et éclairés par l’exemple de Raynouard, ils portaient désormais dans ces publications une exactitude et un désir de précision que les Méon et les Barbazan n’avaient pas connus. […] Dans cet exemple parfait et en quelque sorte idéal (et par malheur tous les mots ne se prêtent pas à un tel rangement), on suit l’altération qui a eu lieu sur toute ]a ligne, au gré des prononciations, — j’allais dire des mâchoires — plus ou moins souples, faciles, lentes, paresseuses.

1773. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Son ami Jacques Colonna l’encourageait de son exemple et de ses conseils à persévérer dans la philosophie et dans la poésie. […] Nous allons perdre une compagne qui était l’âme de nos plaisirs innocents ; une amie qui nous consolait dans nos chagrins, et dont l’exemple était pour nous une leçon vivante.

1774. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Nos temps n’ont pas d’exemple d’une commotion pareille imprimée par quelques pages à l’imagination du monde. […] Musset, qui leur est bien supérieur, s’est trop inspiré de Heine, au lieu de s’inspirer de lui-même ; il a donné dans ses boutades de scepticisme l’exemple et l’excuse à ses imberbes émules.

1775. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

L’antiquité ne présente aucun exemple d’une telle république où le plaisir servît à perpétuer et à masquer la tyrannie. […] Allait-il à Novare pour enlever, par l’exemple de ses régiments personnels, l’armée de Latour ?

1776. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

J’en suis moi-même un exemple. […] Ayant fini par m’apercevoir au bout de deux mois que c’était là la femme que je cherchais, puisque, loin de trouver chez elle, comme dans le vulgaire des femmes, un obstacle à la gloire littéraire, et de voir l’amour qu’elle m’inspirait me dégoûter des occupations utiles, et rapetisser, pour ainsi dire, mes pensées, j’y trouvais, au contraire, un aiguillon, un encouragement et un exemple pour tout ce qui était bien, j’appris à connaître, à apprécier un trésor si rare, et dès lors je me livrai éperdument à elle.

1777. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

  « “Tu veux des nouvelles, il faut que je les fasse ; personne ne passe dans mon grenier, je ne peux donc te parler que de moi et t’envoyer autre chose que des fariboles ; exemple : « “Le feu a pris rue Lesdiguières, nº 9, à la tête d’un pauvre garçon, et les pompiers n’ont pu l’éteindre. […] Cette fin est probable, et de tristes exemples ne la justifient que trop : le docteur n’a-t-il pas dit que la folie est toujours à la porte des grandes intelligences qui fonctionnent trop ?

1778. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Bain33 soutient que nous pouvons avoir un sentiment sans plaisir ni peine : il cite la surprise comme exemple familier d’un sentiment qui enveloppe seulement une excitation, et qui peut être tantôt agréable, tantôt pénible, tantôt indifférent. […] Il nous semble que les exemples classiques de Platon et d’Aristote, tirés des sens supérieurs, comme la vue, l’ouïe, l’odorat même, et des plaisirs intellectuels, comme ceux de la science ou de l’art, rentrent dans cette dernière catégorie.

1779. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Comme on le reconnaît par ces exemples, il n’y a guère chez Tolstoï de descriptions pures ; la nature n’est pour lui que le théâtre des actions humaines, un milieu montré dans la mesure où il modifie et détermine les sensations, les volontés et conditionne les actes. […] De cette science des crises psychologiques, de l’effet formateur des incidents sur l’homme, on trouvera d’autres exemples dans Anna Karénine, dans les passes morales de Lévine, à l’intrigue amoureuse si futilement arrêtée entre Serge et Mlle Varinka.

1780. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Ceux qui s’en vont lèguent en mourant, sous forme d’exemples, d’enseignement, de chefs-d’œuvre ou de bonnes œuvres, quelque chose de l’intelligence ou de la moralité qu’ils contenaient en eux, et ceux qui viennent, recueillant cet héritage, y peuvent ajouter toujours plus de connaissances, plus de justice et de charité. […] A l’exemple d’Aristote, il fait un usage vraiment philosophique du principe des causes finales ; c’est à la lumière de ce principe qu’il arrive à constater chez tous les êtres étudiés par lui une remarquable uniformité de structure et qu’il aperçoit la corrélation qui doit exister entre l’organisation interne et la forme extérieure des animaux.

1781. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

En vain on alléguera l’exemple des combinaisons chimiques, où le tout paraît revêtir, de lui-même, une forme et des qualités qui n’appartenaient à aucun des atomes élémentaires. […] En vain on alléguera l’exemple des impressions simultanées reçues par plusieurs sens.

1782. (1903) La renaissance classique pp. -

La première de toutes, c’est la nécessité de sortir du dilettantisme, puisque, sans cette adhésion réfléchie ou spontanée, l’artiste, isolé du groupe qui doit le soutenir et réduit au caprice individuel, n’est plus qu’un amateur dont l’action est toujours restreinte et l’exemple peut être dangereux ; mais il faut aller plus avant. […] Selon les graves paroles de l’historien romain, nous avons donné un mémorable exemple de patience et nous avons connu tout ensemble ce qu’il y a d’extrême dans l’anarchie comme dans la servitude.

1783. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Il sait y faire entrer les circonstances qui parlent et qui animent un récit : « Quand il allait par les champs, dit-il de Louis XII, les bonnes gens accouraient de plusieurs journées pour le voir, lui jonchant les chemins de fleurs et de feuillages, et, comme si c’eût été un Dieu visible, essayaient de faire toucher leurs mouchoirs à sa monture pour les garder comme de précieuses reliques. » J’essaie, en ramassant tous ces exemples, de donner l’idée et le sentiment du genre de mérite et de charme que je trouve au style ou plutôt à la langue et à la touche éparse de Mézeray ; il me reste à insister sur ses parties sérieuses d’historien, et aussi à traiter des originalités ou bizarreries de l’homme.

1784. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Créatures fragiles, êtres d’un jour, malgré les hautains progrès dont ils se vantent, malgré les ressources croissantes dont ils disposent, la mort est là qui les déjoue aujourd’hui comme au lendemain d’Adam, et qui les saisit dans leurs plans d’ambition, d’accomplissement ou d’attente, dans leurs rivalités, dans leurs espoirs de revanche et de représailles sur la fortune : « Nous nous hâtons de profiter du débris les uns des autres : nous ressemblons à ces soldats insensés qui, au fort de la mêlée, et dans le temps que leurs compagnons tombent de toutes parts à leurs côtés sous le fer et le feu des ennemis, se chargent avidement de leurs habits… » Mais ceci ne vient qu’après un grand et inépuisable mouvement d’éloquence sur la fuite et le renouvellement perpétuel des choses, un des plus beaux exemples de la parole humaine.

1785. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

[NdA] Si j’osais prendre un nom qui résumât toute ma pensée, je dirais qu’il y a du Joseph Delorme dans ce Chateaubriand primitif : ce que j’ai voulu en effet dans Joseph Delorme, ç’a été d’introduire dans la poésie française un exemple d’une certaine naïveté souffrante et douloureuse.

1786. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Il y a un point qu’il n’a pas assez vu, parce que ses passions le lui cachaient : c’est combien vite les guerres civiles corrompent et dénaturent les caractères ; il n’a voulu voir, sur son propre exemple, que le côté par où elles les trempent.

1787. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Il revenait souvent sur cet exemple d’Ingres, que j’aime moi-même à prendre comme étant l’un des termes de comparaison les plus sensibles, les plus propres à donner la mesure de Léopold Robert ; car celui-ci, plein de déférence et sentant ses côtés inférieurs, ajoutait : Je ne suis pas étonné du tout qu’une comparaison de nos talents l’ait blessé.

1788. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Après tout ce que j’ai dit comme exemple et preuve de sa manière, je n’indiquerai que les tableaux grandioses.

1789. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

On a toutefois à remercier l’auteur de nous faire une dernière fois étudier Santeul, et de nous inviter par son exemple à lui rendre justice dans les limites de la vérité.

1790. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Dans ces vies de province, où il y a tant de tracasseries, de persécutions, d’ambitions chétives et de coups d’épingle, il y a aussi de bonnes et belles âmes, restées innocentes, mieux conservées qu’ailleurs et plus recueillies ; il y a de la pudeur, des résignations, des dévouements durant de longues années : qui de nous n’en sait des exemples ?

1791. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Ramené encore une fois à Berne après tous ces retards et tous ces longs tours, déjà averti de mûrir par la mort de son excellent père qui, en disparaissant, lui laissait ses recommandations plus présentes avec l’exemple de ses vertus, il se résigne enfin à cette vie publique dont l’heure pour lui a sonné.

1792. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Il serait facile de trouver des exemples assez nombreux pour justifier mon dire, qui n’est guère que celui d’Horace, un peu amendé et particularisé (« Aetas parentum pejor avis… »).

1793. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Un certain oncle Bouvet, personnage un peu solennel, le lui prédisait dès 1804, en lui rappelant l’exemple des hommes de talent qui s’étaient formés d’eux-mêmes : « La mesure de votre gloire sera celle des difficultés que vous aurez vaincues ; j’aime à me le persuader et vous attends impatiemment au but. » Un second point qui me frappe dans ce commencement de la Correspondance et qui a été contesté cependant, c’est la gaîté, une gaîté entremêlée de réflexion, de travail, de méditation même ; mais je maintiens la gaîté.

1794. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Il proposait cela en exemple et comme idéal de roman dans la vie.

1795. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Cela tient à ce que l’Académie française n’est point divisée en sections, à l’exemple d’autres classes de l’Institut.

1796. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Un exemple justifiera mon dire.

1797. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Exemple : le Traité de Nimègue donnait à la France, pour lui être livré dans le délai d’un an après l’échange des ratifications, soit Charlemont, soit Dînant, — Charlemont qui appartenait aux Espagnols, ou Dinant qui appartenait à l’évêque et aux États de Liège.

1798. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Et puis il est bon d’aspirer à monter toujours plutôt qu’à descendre, pourvu que celui qui prêche aux autres l’élévation et le sursum corda commence par prêcher d’exemple.

1799. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Nous en avons eu des exemples.

1800. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Mais bientôt, à voir l’exemple de M. de La Mennais, à sentir chaque matin le souffle des temps, l’émulation, sans qu’il se rendît compte peut-être, l’a gagné.

1801. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Nous citerons un remarquable exemple où évidemment ce scrupule nuisit à son génie, et où la touche de Regnier lui fit faute.

1802. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Molé, parlant au nom de l’Académie, a donné un bel exemple : « Le moment n’est-il pas venu, s’est-il écrié en finissant, de mettre un terme à ces disputes ?

1803. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Enfin, il a rendu à la critique l’essentiel service de lui donner l’exemple de la sympathie : personne n’a enseigné plus hautement, plus constamment à aimer l’homme, l’effort vers le vrai et vers le bien, même dans les formes qui répugnent le plus à notre particulière nature.

1804. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Et c’est de cette âme que vient aux petites phrases de Loti leur immense frisson… On peut voir, par l’exemple de Pierre Loti, comment, par quel détour, les vieilles littératures reviennent quelquefois à la simplicité absolue.

1805. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

S’il vous faut un exemple, relisez, je vous prie, la première page de Miarka : … C’est qu’il faut profiter vite des belles journées au pays de Thiérache… Un coup de vent soufflant du Nord, une tournasse de pluie arrivant des Ardennes, et les buriots de blé ont bientôt fait de verser, la paille en l’air et le grain pourri dans la glèbe.

1806. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Discret sur les choses établies, respectant les croyances d’autrui, se contentant de conseiller aux hommes un meilleur emploi de leur santé, de leur argent et de leur vie, sévère pour les riches, parce que tous les exemples bons ou mauvais viennent d’eux, exhortant l’Europe à la paix, non pas en politique, mais en sage, il recommande à tous un genre de vie formé sur le modèle du sien, dans l’ordre, la dignité et le travail.

1807. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Le plus curieux exemple de cela, c’est M. de Talleyrand, se convertissant en ses derniers jours.

1808. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Faut-il un exemple des effets littéraires dont peut être suivie une de ces convulsions de la nature que l’homme ne sait ni prévoir ni prévenir ?

1809. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Les quelques exemples que je viens de citer appartiennent au Fantôme.

1810. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Que l’amour, plus fort que la mort, soit aussi plus fort que le mépris, ce phénomène humiliant est prouvé par d’innombrables exemples.

1811. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Il s’enquiert de ceux qui l’ont retenu par force dans le premier moment, et les chasse tous de sa maison, moins par colère réelle que par feinte, et pour servir d’exemple à ceux qui seraient tentés dans la suite d’user de sa faiblesse pour empiéter en quoi que ce soit : « Car il étoit maître, dit Commynes, avec lequel il falloit charrier droit. » Avant même d’avoir retrouvé toute sa tête, il fait semblant de comprendre les dépêches qu’on lui apporte et qu’on lui lit ; il les prend en main, et fait mine de les lire à son tour, bien qu’il soit encore hors d’état d’y rien voir : c’est le roi qui se réveille en lui avant l’homme.

1812. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Je me désiste dès maintenant de tout mon cœur des avantages que me promet la déclaration, que j’abandonne sans réserve, avec tous mes autres intérêts, à la bonté sans exemple de Sa Majesté.

1813. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

C’est bien là le caractère en effet des Thermidoriens purs ; et, montrant les causes qui rendent impossible sur ce terrain bouleversé et ensanglanté la formation de toute grande popularité nouvelle : Tous ont appris à se défier, ajoute-t-il, de cette périlleuse élévation ; fussent-ils tentés d’y aspirer, ils n’y parviendraient pas, car les racines de toute autorité individuelle sont desséchées : ni l’Assemblée, avertie par l’exemple de Robespierre, ni le peuple, dégoûté de ses démagogues, ne le souffriraient.

1814. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Mais Portalis nous met à même, par son exemple, d’en saisir le rapport et d’en toucher le lien.

1815. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Et quand on songe que Zumalacárregui était un chef carliste espagnol, on y voit par un exemple sensible à quel point, dans l’estime de Carrel, le caractère de l’homme passait avant les opinions mêmes et le drapeau.

1816. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Brantôme qui faisait une galerie des Dames illustres françaises et étrangères, après y avoir fait entrer Marie Stuart, avait pensé à y mettre Marguerite comme un autre exemple des injustices et des inclémences de la fortune.

1817. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Mais l’exemple le plus frappant et le plus régulier, le cas le plus classique que je connaisse de la maladie parisienne, de cette fureur d’intérêt à propos de peu de chose, et de cette surexcitation passionnée suivie d’oubli et de silence, est peut-être ce qui arriva à l’occasion des Deux Gendres de M. 

1818. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Regnard en est peut-être, chez nous, l’exemple le plus parfait et le plus naïf, celui qui dispense le plus de toute autre définition.

1819. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Or, je puis affirmer qu’il n’y a pas d’exemple d’une pareille poursuite en aucun temps et en aucun pays.

1820. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

On pourrait trouver d’autres exemples non moins remarquables des démentis donnés par les faits à la théorie.

1821. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

L’Esprit des Lois est lui-même, après les Lettres persanes, le commencement et un des premiers grands exemples de l’esprit de censure.

1822. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Qu’il me soit permis de citer un autre exemple d’un genre bien moins important.

1823. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Mais, outre que Malebranche n’est peut-être pas un si grand prosateur que les métaphysiciens l’ont dit, en fait, et contrairement à l’exception dont il est l’exemple, presque tous les grands prosateurs ont été un jour plus ou moins poètes.

1824. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Il n’aimait pas les exemples particuliers, les cas précis, les petits faits distincts.

1825. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

L’exemple de ses devanciers lui donne la mesure de ce qu’il fera, et ce qu’il fera est peu de chose.

1826. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Tout ce qu’elle offre de beautés uniques, de nobles exemples s’y grave en traits profonds qui ne s’effaceront plus. […] Que vaut cette faiblesse passagère dans l’impeccable unité de ce caractère où, tous, nous n’avons à puiser que de nobles et beaux exemples ? […] … Et elle est encore en ceci que mon exemple prouve qu’il est très facile de devenir riche… Quant à votre prétendu socialisme, ça n’est rien, rien du tout ! […] bien, je dis que, dans une société bien construite, il faut des riches et des pauvres ; des pauvres pour faire davantage sentir aux riches le prix de leurs richesses, et des riches pour donner aux pauvres l’exemple de toutes les vertus sociales… Vous me direz que les idées ont changé, ou qu’elles changent, ou qu’elles changeront un jour. […] … Puisque l’ironie des choses veut que j’enseigne le beau aux populations, il faut bien que je prêche d’exemple !

1827. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Je sais qu’on rencontre aussi, mais pas souvent, l’exemple d’un précurseur isolé comme Chénier, mais cela ne prouve rien. […] Les néophodes Cantaloups de la Sorbonne déclarent, à l’exemple d’Aristote, le ciel inaltérable, heureusement surviennent des Galilée pour, de temps en temps, découvrir des constellations nouvelles : chandeliers de Renaissances. […] Des tentatives véritablement remarquables ont déjà été faites dans le sens que je vous indique, et je vous citerai l’exemple de Rosny, qui a su mettre en œuvre, comme artiste, une belle intelligence de penseur et de savant. […] Nous pourrions prendre dans Ronsard, dans Régnier, dans La Fontaine, dans Racine, des exemples à n’en plus finir. […] En voulez-vous un autre, d’exemple, de mesure brisée, de souplesse, de l’infinie variété de coupe à laquelle se peut prêter le vieil alexandrin manié par une main savante ?

1828. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Charles Villers, Benjamin Constant, et d’après eux Mme de Staël, donnèrent les premiers l’exemple de cette noble curiosité intelligente. […] Avoir un secrétaire est dans ce pays-ci sans exemple… » Je ne sais ce qu’en pensa la bonne dame chez qui il logeait, mais en général à Weimar on prit très-bien l’indiscrétion83. […] Et puis l’aimable auteur, s’il est permis de le dire, n’y mit point cette opiniâtreté de volonté dont l’auteur d’Hernani a depuis donné l’exemple, cette foi robuste en soi-même qui, venant en aide au talent, transporte les montagnes.

1829. (1927) André Gide pp. 8-126

Gide porte à Racadot une sympathie morale et approuve son crime, vous ne donnez peut-être pas un parfait exemple de bonne foi dans la controverse. […] Béraud, l’exemple de Molière ne vaut rien. […] Si le grain ne meurt « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et qui n’aura point d’imitateur.

1830. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

De preuves, nulle trace : il n’y a pas besoin de preuves pour convaincre le peuple ; il suffit de répéter plusieurs fois la même injure, d’abonder en exemples sensibles, de frapper ses yeux et ses oreilles. […] Voyez maintenant comment un amas d’exemples sensibles rend probable une assertion gratuite. « Votre journal dit qu’on a vérifié la monnaie. […] Son Art de couler bas en poésie 983 a tout l’air d’une bonne rhétorique ; les principes y sont posés, les divisions justifiées, les exemples rapportés avec une justesse et une méthode extraordinaires : c’est la parfaite raison mise au service de la déraison.

1831. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Son exemple m’a été plus utile que celui de nos prétendus sages ; et ses paroles, si simples, m’en ont plus appris que tous les livres des philosophes. […] Madame de la Tour, à son exemple, y en planta un autre, dans une semblable intention, dès qu’elle fut accouchée de Virginie. […] Domingue et moi, nous nous mîmes à genoux à son exemple, et nous priâmes avec lui.

1832. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Je viens de vous le montrer par l’exemple du moyen-âge, tout grossier et imparfait qu’ait été ce moyen-âge. […] Je prends pour exemple la plus grande âme peut-être qui, depuis l’apparition de Jésus, ait incarné l’esprit divin sur la terre, sainte Thérèse, et je vous demande : Vers quoi voulez-vous que l’âme de Thérèse gravite ? […] Il y a des penseurs, De Maistre entre autres, qui, prenant pour une base solide l’imperfection du Christianisme relativement à la femme, ont, à l’exemple du Christianisme, condamné la femme, ou du moins l’ont déclarée, sauf le salut par le Christianisme, inférieure de nature à l’homme, et produisant plus directement le mal.

1833. (1902) Propos littéraires. Première série

Les exemples de cette innocuité et aussi de cette impuissance pour le bien, sont éclatants et se multiplient à mesure que j’avance. […] Exemples tirés du théâtre. […] Je n’aurais qu’à chercher un peu pour multiplier à l’infini ces exemples. […] Jacquine a de bons instincts ; mais elle en a aussi de mauvais, et elle a eu en outre de très mauvais exemples. […] Tolstoï et de l’exemple qu’il a choisi, que ce que M. 

1834. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Shakspeare n’y a pas plus échappé que Molière, et s’en est affligé comme Molière, accusant la fortune « de ses mauvaises actions ; elle ne m’a fourni pour vivre que des moyens d’homme public, qui engendrent des façons d’homme public184. » On contait à Londres185 que son camarade Burbadge, qui jouait Richard III, ayant rendez-vous avec la femme d’un bourgeois de la Cité, Shakspeare « alla devant, fut bien reçu, et était à son affaire quand arriva Burbadge auquel il fit répondre que Guillaume186 le Conquérant était avant Richard III. » Prenez ceci comme un exemple des tours de Scapin et des imbroglios fort lestes qui s’arrangent et s’entre-choquent sur ces planches. Hors du théâtre, il vivait avec les jeunes nobles à la mode, avec Pembroke, Montgomery, Southampton187, avec d’autres encore, dont la chaude et licencieuse adolescence chatouillait son imagination et ses sens par l’exemple des voluptés et des élégances italiennes. […] Voyez dans Roméo et Juliette vingt exemples de cette verve intarissable. […] Voyez encore dans Timon, et surtout dans Hotspur, l’exemple parfait de l’imagination véhémente et déraisonnable.

1835. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Il a en outre une singulière manie, une manie sans exemple peut-être, c’est celle de vouloir absolument passer pour ne pas manger. […] Il n’y a pas d’exemple, qu’un journal ait jamais dit du mal du talent de M.  […] Pourtant, malgré sa bosse spéciale, il a fallu l’exemple de plusieurs écrivains, en faveur desquels la phrénologie n’avait rien fait, pour que l’historiographe composât aussi son livre. […] Quelques illustrations ont donné l’exemple : George Sand a signé Simon et Leone Leoni des glaciers de la Suisse ; M. de Latouche a écrit Fragoletta à Naples.

1836. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Très jalousé lui-même, il donne l’exemple en jalousant les autres.

1837. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Il en cite quatre exemples dont lui-même il fut témoin, mais la plus notable circonstance est celle-ci.

1838. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Tous ces gens-là lisent le Monthly Review, et tous me tiendront pour une bête si ces terribles critiques leur en montrent l’exemple.

1839. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

J’en pourrais citer mille exemples, mais un seul me suffira.

1840. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Il nous apprend par son exemple comment des hommes de vigueur entrent, s’agitent et tournent dans des boudoirs.

1841. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Dès que le récit est terminé, la moralité sort et on la déduit ; elle se grave dans l’esprit par l’exemple : car ce que l’homme aperçoit moins quand il s’agit d’hommes ses semblables, et ce qui glisse sur lui, le frappe davantage quand cela se transpose et se réfléchit par allégorie chez des êtres d’une espèce différente.

1842. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Mes chers frères, les exemples vous persuaderont mieux que les raisons.

1843. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Ce qu’il faisait par dépravation, faisons-le par principe, et, prêts à nous livrer au sommeil, disons avec allégresse : J’ai vécu… — Je loue (continue Casaubon) l’art du sage stoïcien qui sait tourner à si bon usage les mauvais exemples, et faire son remède d’un poison.

1844. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

On y arrive d’ordinaire avec sa prévention, avec son symbole tout fait ; on se préoccupe, à l’exemple des commentateurs, de ce mot Psyché qui veut dire âme ; on cherche des sens profonds et mystérieux dans un conte de vieille qui n’a été fait et mis en ce lieu-là que pour divertir et empêcher une belle enfant de pleurer ; on y voit une allégorie, un mythe, quelque chose de pareil à ce que de graves et pieux commentateurs ont cherché dans les fables de l’Odyssée.

1845. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

La littérature proprement dite n’offrirait cependant, durant cette période, que trop peu d’exemples à citer de la vérité dans les tableaux : on ose à peine rappeler les romans bourgeois trop vulgaires, dont Sorel donna la première idée dans son .

1846. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

L’exemple de M. de Harlay nous est la preuve, au contraire, que, dans l’ordre régulier des choses, il suffit d’un défaut, d’un vice mal placé, pour tuer un homme.

1847. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

« M. de La Rochefoucauld avait l’esprit trop élevé, l’intelligence trop haute, le sens moral trop profond pour ne pas être un catholique véritable ; la société au milieu de laquelle il vivait était essentiellement chrétienne, et, on aura beau faire, il faudra nous laisser cette grande illustration et renoncer à la joindre à la cour, trop brillante malheureusement, de l’incrédulité. » Rien n’est plus estimable que d’être catholique fidèle et docile, surtout si l’on est à la fois chrétien de cœur ; je suis loin de prétendre que l’élévation de l’intelligence ne fût point compatible, en ce grand siècle, avec la croyance régnante, et l’on y eut d’assez beaux exemples de cette concorde et de cette union ; mais, en vérité, raisonner comme vous le faites, avec cette légèreté, cette sérénité imperturbable, et trancher ainsi une question de foi chez un moraliste de cet ordre et de cette école, chez un raffiné de la qualité et de la trempe de M. de La Rochefoucauld, c’est montrer que vous ne vous doutez même pas de la difficulté.

1848. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

Dans les nombreux Salons qu’il a faits et qu’il est loin d’avoir tous recueillis en volumes, je prendrai presque au hasard quelques exemples pour bien définir sa manière et expliquer son procédé.

1849. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Il dit qu’on le traite a comme un colonel de petite condition, dont on réforme le régiment sans daigner l’avertir. » Et son peuple lui-même, et toute l’Italie qui le voit traiter « comme un sujet, non comme un souverain », prend parti pour lui et souffre à son exemple.

1850. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

La morale ne doit plus être qu’une démonstration mathématique dans un siècle où tout se réduit au positif des intérêts ; ce ne sont plus des préceptes qu’il faut, ce sont des exemples.

1851. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

Au milieu des vérités d’observation et d’expérience dont cette pièce est semée et qui sont exprimées d’une touche ferme et sans prétention, il y a donc, contrairement à plus d’un exemple à la mode, une veine de sentiment et de bonne nature ; il s’y rencontre à tout instant, à travers les faiblesses, de bonnes fibres en jeu.

1852. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Chacun a fait à son exemple.

1853. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Vous admirez Balzac ; vous le citez plus d’une fois, vous l’introduisez volontiers au milieu de ces auteurs anglais, et même là où il n’a que faire : je le prends donc comme un exemple, à vous familier.

1854. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

franchement, si ami que je sois de la réalité, je regrette que Mme Roland n’ait pas obéi jusqu’à la fin au sentiment de répulsion instinctive qui lui avait fait ensevelir en elle ce triste détail, et qu’elle ait cru devoir consigner si au long un incident plus que désagréable ; pour l’excuser, pour m’expliquer cette franchise que personne au monde ne lui demandait à ce degré, j’ai besoin de me représenter l’autorité suprême et l’ascendant prestigieux que l’exemple de Rousseau avait pris sur elle et sur les personnes de sa génération.

1855. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Dans un admirable article sur les difficultés qu’il y aurait, pour plus d’un demi-siècle encore, à composer une véritable histoire de la Révolution française, parlant des Mémoires nombreux qui commençaient à paraître et dans lesquels chacun plaidait pour son parti et pour son saint et ne présentait que « la portion de vérité qui pouvait servir le mieux à noircir l’adversaire », l’éminent publiciste indiquait, à l’appui de sa pensée, les deux exemples le plus en vue : « Beaucoup de gens, disait-il, écrivent leurs Mémoires pour faire l’histoire personnelle de leurs talents, de leur mérite et de leur conduite.

1856. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Enfin elle met positivement un matelas sur elle, tant elle est frileuse, de sorte que le roi étouffait… » Mais voici la page historique, qui vise au portrait : « La marquise de Prie, maîtresse de M. le duc de Bourbon, a élevé la reine au trône, où elle ne donne que de bons exemples.

1857. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Oserai-je éclairer ici ma pensée par un exemple ?

1858. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Son influence dans la question se marqua par un incident qui parut alors sans exemple.

1859. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Parce qu’on a réussi dans quelques exemples notables à ce jeu d’élévation et de rabaissement, voilà qu’il prend à chacun les idées et les fantaisies les plus singulières à propos des personnages célèbres du passé : ceux-ci, on se contente de les diminuer, de les amoindrir ; ceux-là, on veut les dégrader à tout prix, les abîmer et les abattre ; quelques autres, au contraire, en petit nombre, on n’est occupé qu’à les grandir et à les transfigurer, c’est-à-dire encore à défigurer leur caractère.

1860. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Eugénie qui voit juste, qui voit bien, mais qui n’a pas, comme on dit, le diable au corps, continue en ces termes sa description souriante et sobre, que nous donnerons jusqu’à la fin comme un exemple parfait en son genre : « Le verre cassé, on s’est mis en danse.

1861. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Il a eu raison, selon moi, en se récusant de la sorte, et il a donné un exemple tardif par où tous les autres historiens dignes de ce nom auraient dû commencer.

1862. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Faut-il aller chercher si loin des exemples ?

1863. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

On ne dit pas quels furent ses précepteurs, A son début dans le monde, il avait pour mentor le comte de Billy, un mentor commode, et plus tard il le rendra au fils de M. de Billy en leçons de même nature et en exemples.

1864. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Il a, dans Béranger, son patron et son correspondant naturel, un bel exemple de modestie, de persévérance, et aussi de perfectionnement dans l’emploi du talent.

1865. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Quoi qu’il en soit de ces deux habitudes d’écrire, Casimir Delavigne excellait dans la première, et il en offre les plus purs et les plus constants exemples, les derniers que notre littérature puisse avec orgueil citer à la suite des modèles.

1866. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

Cette province est un bel exemple pour les autres, et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernantes, de ne leur point dire d’injures et de ne point jeter de pierres dans leur jardin ; » et enfin : « Vous me parlez bien plaisamment de nos misères : nous ne sommes plus si roués ; un en huit jours seulement pour entretenir la justice : la penderie me paroît maintenant un rafraîchissement. » Le duc de Chaulnes, qui a provoqué toutes ces vengeances, parce qu’on a jeté des pierres dans son jardin et qu’on lui a dit mille injures dont la plus douce et la plus familière était gros cochon, ne baisse pas pour cela d’un cran dans l’amitié de Mme de Sévigné ; il reste toujours pour elle et pour Mme de Grignan notre bon duc à tour de bras ; bien plus, lorsqu’il est nommé ambassadeur à Home et qu’il part du pays, il laisse toute la Bretagne en tristesse.

1867. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

III Cependant les sensations ont des éléments, et on va s’en assurer par divers exemples.

1868. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Il s’acharna sur le détail, et sur tous les exemples dont Perrault avait illustré sa thèse.

1869. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

La première fois, il fait sa déclaration et ajoute qu’il ne peut se marier parce qu’il est à peu près ruiné ; la seconde fois, il inquiète Edmée en lui montrant l’hypocrisie et le néant de la morale mondaine ; la troisième fois, il lui fait entendre qu’ils pourraient se marier chacun de son côté, et lui fait presque accepter l’adultère dans l’avenir ; la quatrième fois, comme elle se révolte, il la prend dans ses bras, connaissant la puissance de l’étreinte ; puis il se remet à la pervertir par des conversations hardies, « en lui mettant sous les yeux, au moyen d’exemples impressionnants pris autour de lui, la dépravation du monde, découlant, hélas !

1870. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

J’ai passé ensuite à Fénelon pour ses Dialogues sur l’éloquence et pour sa Lettre à l’Académie française ; je lisais en parcourant, en choisissant les points et en commentant toujours moyennant quelques exemples, et sans me retrancher au besoin les vivants.

1871. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

C’était elle seule qui pouvait donner l’exemple, entraîner l’opinion de l’Orient et des quatre sectes qui la partagent.

1872. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

Voilà les défauts, que je pourrais au besoin discuter en détail et éclairer par des exemples.

1873. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Je m’arrêterai surtout, comme exemple, à La Petite Fadette.

1874. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

L’abbé Maury et l’abbé Geoffroy, chacun dans son genre et toute proportion gardée, sont deux exemples de natures très grossières, mais qui avaient puissance et talent.

1875. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Enfin, lui, qui admirait tant Napoléon, et que ce grand exemple, transposé et réfléchi dans la littérature, éblouissait comme il en a ébloui tant d’autres, j’aurais voulu qu’il laissât de côté, une bonne fois, ces comparaisons, ces émulations insensées et à l’usage des enfants, et, s’il lui fallait absolument chercher son idéal de puissance dans les choses militaires, qu’il se posât quelquefois cette question, bien faite pour trouver place dans toute bonne rhétorique française : « Lequel est le plus beau, un conquérant d’Asie entraînant à sa suite des hordes innombrables, ou M. de Turenne défendant le Rhin à la tête de trente mille hommes ? 

1876. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Il semble que le philosophe Condorcet se soit chargé formellement d’y répondre lorsque, dans une dissertation insérée au Journal de la Société de 89, plaidant pour L’Admission des femmes au droit de cité, il alléguait à l’appui de leurs prétentions les grands exemples historiques de la reine Élisabeth d’Angleterre, de l’impératrice Marie-Thérèse, des deux impératrices Catherine de Russie ; et il ajoutait en parlant des femmes françaises : La princesse des Ursins ne valait-elle pas un peu mieux que Chamillart ?

1877. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Au mot Appartenir, on avait mis pour exemple : « Il appartient au père de châtier ses enfants. » Là-dessus Bernardin proteste, il se révolte, et trouve étonnant qu’entre tant de relations chères qui lient un père aux enfants, on soit allé choisir la plus odieuse, celle par laquelle il les châtie : Là-dessus, Morellet, le dur ; Suard, le pâle ; Parny, l’érotique ; Naigeon, l’athée ; et autres, tous citant l’Écriture et criant à la fois, m’ont assailli de passages et se sont réunis contre moi, suivant leur coutume.

1878. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

De Brosses fut séduit par ce noble et grave exemple ; il oublia trop que le président Bouhier, comme l’évêque d’Avranches Huet, était déjà un oracle d’un autre âge, et qu’il regardait le passé ; il oublia que le xviie  siècle, dans toute sa gloire moderne et désormais vulgaire, était venu.

1879. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

En France, le meilleur remède qu’on puisse avoir est la patience… » Et il exprime à ce propos sur notre légèreté, si fertile en revers, des idées fâcheuses qui seraient trop décourageantes si lui-même, homme d’autorité et d’établissement, ne venait bientôt, par son propre exemple, les combattre et les corriger.

1880. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

Ferri, dans son étude sur la psychologie de l’association, ne dit rien de cette loi et cite pourtant lui-même un exemple qui aurait pu le mettre sur la voie.

1881. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Veut-on des exemples ?

1882. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Tout l’œuvre du poète qui vient de mourir est inspiré par cette double pensée : relever, à ses propres yeux, le bourgeois défaillant et décadent par l’exemple des hautes vertus bourgeoises ; flétrir, comme on flétrissait la forfaiture d’un gentilhomme, les défaillances des bourgeois indignes d’être inscrits au livre d’or de la bourgeoisie.

1883. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Vous n’avez pas conçu quelle pouvait être la suite de votre exemple !

1884. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

« Jugements de valeur et jugements de réalité » En soumettant au Congrès ce thème de discussion, je me suis proposé un double but : d’abord, montrer sur un exemple particulier comment la sociologie peut aider à résoudre un problème philosophique ; ensuite, dissiper certains préjugés dont la sociologie, dite positive, est trop souvent l’objet.

1885. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Comme exemple de ces dernières unions, je citerai les contes de Mamadou et d’Anta la guinné, — La guiloguina, La tâloguina, — La mounou de la Falémé, — Kelimabé et Moussa Nyamé (Contes des Gow.

1886. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

, elle montra, par son propre exemple, l’impossibilité pour toute femme de toucher à l’histoire ; et pourtant elle avait derrière elle le robuste Brequigny, qui la conseillait et l’aidait, quand elle jouait ainsi à la Montesquieu !

1887. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Or, justement, dans ce second volume de l’Histoire de la Comédie, du Méril nous a donné un double exemple de la critique comme il l’entend, et comme même ne l’entendait pas Lessing, qui fut parfois cruel pour ses adversaires.

1888. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Eh bien, Xavier Aubryet l’y a mis, et qui plus est, l’a appuyé sur des exemples !

1889. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Intérieur et extérieur, également embrassés, de l’ouvrage qu’il veut faire connaître, influences subies ou repoussées, époques reproduites à grands traits, individualités pénétrées, manière toute-puissante et presque magique de grouper les faits dans laquelle il est passé maître, vues ingénieuses et profondes, preuves historiques resplendissant d’exemples à l’appui de ses opinions, et, quand il n’est pas dans la vérité absolue, mirages historiques si bien faits que les plus savants peuvent y être pris, voilà les forces vives du genre de critique qui est la gloire de Macaulay !

1890. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Napoléon était un exemple sublime de la vérité politique que le comte de Maistre promulguait, et qui le conduisait à cette autre, particulière à la Russie : « L’esclavage est en Russie parce qu’il y est nécessaire, et que l’Empereur ne peut régner sans l’esclavage. » Et jusque-là, voilà, à ce qu’il semble, le Joseph de Maistre de sa réputation, le tyran d’abstraction et d’idée, qui sacre de ses axiomes la tyrannie politique.

1891. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Nous avons là un exemple frappant de la force de la tradition et de la pauvreté de l’invention humaine.

1892. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Tous ceux qui sont effrayés des empiètements de l’État moderne invoquent l’exemple de la Grande-Bretagne : voyez comme les autorités locales y sont puissantes, comme les grands corps collectifs y sont vivants !

1893. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Désormais, à leur exemple, nous ne craignons plus d’être appelés téméraires et sceptiques.

1894. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Exemples et leçons lui sont également, inutiles et également antipathiques. […] Il en a donné beaucoup de raisons et un exemple. […] Ce que Stendhal a remarqué, et il en donne un millier d’exemples, c’est l’abandon avec lequel les Italiens et les Italiennes parlent (ou parlaient) de leurs faiblesses amoureuses. […] » Il n’est que de s’entendre, et avec des définitions claires, soutenues d’exemples précis, on s’entend en effet ; et nous savons ce que c’est que le romantisme de Stendhal. […] Et ici il faut reconnaître que Tocqueville appuie Proudhon par un exemple moderne.

1895. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

On pourrait multiplier ces exemples. […] Son œil m’interroge ; il me prête l’oreille ; il me donne l’exemple de parler bas, absolument comme si nous conspirions. […] C’est à peu près ce que Mme Récamier a fait ; c’est l’exemple qu’elle a donné. […] Il est des cas, très rares, mais enfin il est des cas où l’on ne peut absolument, point donner à la fois le précepte et l’exemple. […] Elle le garde comme puissance d’exemple ; elle le garde comme force de modèle, elle le garde comme gouvernement d’opinion.

1896. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Cela rappelle assez exactement les petites formules magiques usitées chez les paysans romains, et dont on trouve, si je ne me trompe, des exemples dans les fragments de Varron ou du vieux Caton. […] Car toutes ses affirmations étaient longuement développées et appuyées d’exemples. […] « Si j’ai tant tardé, c’est que je voulais joindre, à ma protestation contre les logoclastes, un joli exemple. […] Les talus des chemins étaient de velours ; les vaches immobiles qui nous regardaient passer nous conseillaient, par leur exemple, la paix de l’âme ; et la plaine aux larges ondulations se déroulait avec une sérénité divine. […] Je vous chercherai, si vous voulez, d’autres exemples.

1897. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Pour en donner un exemple, nous demandons à transcrire ici un axiome que M. de Balzac n’a pas craint d’inscrire dans son livre : Le phénomène de la croyance ou de l’admiration qui n’est qu’une croyance éphémère, dit le romancier, s’établit difficilement en concubinage avec l’idole. […] Pour en citer un exemple, nous rappellerons que de là est venue la croyance bizarre au mépris des anciens pour leurs femmes et à la servitude dans laquelle ils les tenaient. […] Il n’y a pas, là-dessus, de différence d’école à invoquer ; tout ce qui tient la plume doit croire aveuglément à ce dogme ; les grands maîtres de chaque temps et de chaque genre ont donné l’exemple de la foi, et tant que la littérature existera, on ne pourra s’y soustraire sans en porter la peine.

1898. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Et si nous avons, à diverses reprises, assez insisté sur ce point pour estimer sans doute inutile d’y appuyer encore, nous nous contenterons d’ajouter qu’entre 1825 et 1835 il n’était rien, — depuis l’exemple de Byron jusqu’à l’« idéalisme subjectif » de Fichte, — qui ne concourût à favoriser ce développement de l’individualisme. […] Un exemple non moins significatif est celui d’un jeune écrivain qui, après avoir débuté, vers 1845, sous les auspices du romantisme, se retire insensiblement de ses maîtres, discrètement, sans éclat ni fracas, en galant homme ; et, dans Le Village, 1852, dans Dalila, 1853, dans La Petite Comtesse, 1856, entreprend non plus seulement contre la courtisane, mais contre « la passion », une guerre qu’il soutiendra jusqu’à son dernier jour. […] Il se pourrait, après cela, que ces rapprochements fussent plus spécieux que solides, et n’y en eût-il qu’un à produire, on voudrait un exemple au moins de ces « anticipations » de l’art sur la science. […] « Nous sommes perdus, s’écrie-t-il dans la Préface qu’il met en 1868 à son Fils naturel, et ce grand art de la scène va s’effilocher en oripeaux, paillettes et fanfreluches ; il va devenir la propriété des saltimbanques et le plaisir grossier de la populace, si nous ne nous hâtons de le mettre au service des grandes réformes sociales et des grandes espérances de l’âme. » Et, lui-même, prêchant d’exemple, il n’aura pas en effet de plus constante préoccupation désormais que de travailler à ce qu’il appelle, d’un nom d’ailleurs assez bizarre, « la plus-value de l’humanité ». […] Le livre De l’Allemagne ; — et du progrès qu’il marque dans le développement des idées de l’auteur. — Avertie par les objections de Fontanes et de Chateaubriand au livre de La Littérature ; — éclairée par une expérience plus étendue de la vie ; — ayant visité l’Italie et en ayant subi le charme ; — et retenue ou excitée tour à tour par la conversation des hôtes de Coppet ; — Mme de Staël n’abandonne pas ses premières idées ; — et au contraire, en un certain sens, elle juge trop favorablement des littératures du nord ; — par esprit d’opposition à l’Empire ; — et puis, à titre de femme, prompte à s’éprendre de la nouveauté. — Mais elle y montre admirablement qu’après avoir été l’âme de la littérature française, — l’« esprit de société » en est devenu le principe de désorganisation ; — et que notre littérature ne peut donc se régénérer qu’en s’inspirant de nouveaux modèles ; — dont l’originalité nous émancipe de conventions surannées ; — et nous donne, avec l’exemple, le goût de la liberté. — Tous alors nous constituerons ensemble une civilisation occidentale ou européenne ; — dont la littérature sera l’expression commune ; — et dont les caractères seront substantiellement les mêmes, à Paris et à Berlin, à Londres et à Saint-Pétersbourg. — L’objet de cette littérature sera d’améliorer la condition de l’humanité ; — ce qui nous ramène au livre de La Littérature ; — mais de l’améliorer surtout par des moyens moraux ; ou religieux ; — ce qui nous ramène au Génie du christianisme ; — et ce qui réconcilie, par conséquent, au terme comme aux débuts de leur carrière littéraire, Mme de Staël et Chateaubriand.

1899. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Les Lettres du chevalier offrent un continuel exemple de cette espèce de finesse et de subtilité qu’on peut retrouver dans les Conversations et les Entretiens publiés vers la même date par l’auteur suranné de Clèlie. […] Il me semble aussi que ceux qui ont l’esprit fait entendent tout ce qu’on dit, et qu’il ne leur faut plus après cela que de bons avertisseurs. » Quand le Dictionnaire de l’Académie, continué par nos petits-neveux, en sera au mot incompatible, quel meilleur exemple aura-t-on à citer, pour le sens absolu du mot, que ce trait du chevalier contre les raffinés qui ne savent causer, dit-il, qu’avec ceux de leur cabale, et qui voudraient toujours être en particulier, comme s’ils avaient à dire quelque mystère : « Je trouve d’ailleurs que d’être comme incompatible, et de ne pouvoir souffrir que des gens qui nous reviennent, c’est une heureuse invention pour se rendre insupportable à la plupart des dames, parce que, d’ordinaire, elles sont bien aises d’avoir à choisir. » Je pourrais continuer ainsi et varier les détails sur ce mérite d’écrivain et presque de grammairien du chevalier, qui s’en piquait tant soit peu ; mais il ne faut pas abuser.

1900. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Les enfants arrivaient, il fallait leur gagner du pain, et il n’était pas pour cela d’humeur à suivre la route battue, étant persuadé qu’il fallait mettre dans la comédie « une belle philosophie », une noblesse et une dignité particulières, suivre les exemples des anciens, imiter leur sévérité et leur correction, dédaigner le tapage théâtral et les grossières invraisemblances où la canaille se complaît. […] À son retour, dans le repas des réjouissances, sa mère lui montra un violent poison qu’elle aurait mis dans sa boisson pour le soustraire à la sentence, et « pour montrer qu’elle n’était pas poltronne, ajoute Jonson, elle était résolue à boire la première. » On voit qu’en fait d’actions vigoureuses, il trouvait des exemples dans sa famille.

1901. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Ces paroles effrayèrent tellement le reste de la troupe, qu’elle suivit l’exemple du majordome. […] Enfin, ce jour-là, je sauvai le château, et je vins à bout, par mon exemple, de remettre à l’ouvrage les bombardiers qui s’en éloignaient.

1902. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Prenons un exemple et soumettons-le à une analyse détaillée. […] Nous avons ici un exemple d’adaptation particulière à l’avenir.

1903. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Les formules religieuses, étant toutes en action, n’avaient rien de général ; les formules légales dans leurs commencements n’ont rapport qu’à un fait, à un individu ; ce sont de simples exemples d’après lesquels on juge ensuite les faits analogues. […] L’argument est très beau : Elle a enseigné par l’exemple de sa vie la douceur et l’austérité (il soave austero) de la vertu.

1904. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Au milieu de ces revers, qui affectent si profondément l’honneur militaire et l’avenir de la monarchie, l’apathie de Louis XV est complète ; « Il n’y a pas d’exemple qu’on joue si gros jeu avec la même indifférence qu’on jouerait une partie de quadrille. » Le seul honneur de Bernis chargé de la partie politique, mais naturellement exclu des questions militaires, et qui n’a qu’un peu plus de faveur que les autres sans avoir plus d’autorité et d’influence aux heures décisives, est de comprendre le mal et d’en souffrir : « Sensible et, si j’ose le dire, sensé comme je suis, je meurs sur la roue, et mon martyre est inutile à l’État. » Il demande un gouvernement à tout prix, du nerf, de la suite, de la prévoyance : « Dieu veuille nous envoyer une volonté quelconque, ou quelqu’un qui en ait pour nous !

1905. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Son père lui écrivit alors qu’il eût à obéir en tout à son maître le roi de Navarre, et à conformer sa conduite à la sienne, à aller à la messe, s’il le fallait, à son exemple, et à courir enfin toutes ses fortunes jusqu’à la mort.

1906. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Robertson, qui l’attendait avec quelque crainte au règne de Julien, le félicite d’avoir si bien touché et caractérisé, dans ce fameux exemple, ce mélange bizarre de fanatisme païen et de fatuité philosophique associés aux qualités d’un héros et d’un esprit supérieur.

1907. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Cet exemple de Racine mourant n’opérait pas.

1908. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

C’est, pour n’en citer qu’un exemple, au calvinisme du malheureux électeur Frédéric V, grand-père de la duchesse d’Orléans, qu’il faut attribuer en grande partie la froideur avec laquelle les États luthériens d’Allemagne accueillirent l’élection de ce prince au trône de Bohême, et le peu d’appui qu’ils lui prêtèrent après sa défaite. — Ce fut, me dit-on encore de bonne part, un des ancêtres de Madame, l’électeur Frédéric III, qui se fit réformé vers 1560 et qui introduisit une forme de culte et de symbole, non pas exactement calviniste, mais plutôt zwinglien, et dont le Catéchisme de Heidelberg est l’expression.

1909. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Je ne citerai qu’un ou deux exemples frappants.

1910. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Toutefois, sur cette protestation de son peu d’étude et de lecture, Mirabeau n’est pas dupe et n’est crédule qu’à demi : « Vous ne lisez point, me dites-vous, et vous me citez tous les mots remarquables de nos maîtres ; cela me rappelle Montaigne qui soutient partout qu’il craint d’oublier son nom tant il a peu de mémoire, et nous cite dans son livre toutes les sentences des anciens. » — S’il convie son ami à s’ouvrir à lui, il lui donne largement l’exemple et ne se fait pas faute de se déclarer.

1911. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Il est vrai que ce tort était en partie justifié par votre exemple… Peut-être aussi le chagrin m’arracha quelques remarques injustes, et le Voltaire qui m’avait nui auprès du roi de Prusse, me gâta le Voltaire que je lisais.

1912. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

et l’observation est de d’Argenson répliquant au ministre : ces petits hommes chétifs d’apparence, et qu’on croirait énervés par le luxe, vérifient à l’instant par leur exemple ce que Voltaire disait des courtisans français dans La Henriade : La paix n’amollit point leur valeur ordinaire ; De l’ombre du repos ils volent aux hasards… Ils sortent du sein de la mollesse pour aller aux combats comme des lions.

1913. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Vous faut-il des exemples pris dans la société actuelle ?

1914. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Je prends des exemples à notre usage.

1915. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

J’ai en ce moment présent à la pensée plus d’un exemple de chaque genre de recherche et de chaque nature de résultats.

1916. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Il dessine et colore avec son pinceau ; il voudrait colorer aussi dans sa prose, mais avec des mots abstraits si l’on peut dire, et en demandant des nuances, quand il le faut, non plus à la sensation seule, mais à la sensibilité elle-même : de l’école directe en cela de Bernardin de Saint-Pierre, de laquelle nous avons vu récemment un autre aimable et heureux exemple dans Maurice de Guérin.

1917. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Je prends pour exemple l’hôtel d’Orsel où vont ces deux jeunes gens, Olivier et Dominique, pendant leurs années d’études.

1918. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Déjà, à genoux, en présence de Celui qui dispose de tout, j’ai beaucoup pensé aux bons conseils et aux bons exemples de ma chère maman.

1919. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Quand on est un guerrier brave, simple, modeste, dévoué, tout au devoir, sans jactance, quand on arrive et quand on avance par son seul mérite, quand on garde et qu’on observe un esprit de modération et d’équité dans un métier de violence, c’est qu’on a les yeux sur Catinat ; on prend de loin Catinat pour exemple et pour modèle.

1920. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Depuis les cinq ou six dernières années, cette disposition est manifeste dans le monde, et n’a fait que se confirmer à chaque occasion, en maint exemple grand ou petit ; mais, si elle a ses motifs que je viens de dire, ses avantages relatifs, son bon sens rapide et ses délicatesses, la disposition d’esprit que nous reconnaissons ici et que nous saluons à son heure manque pourtant trop essentiellement de doctrine, d’inspiration à soi, d’originalité et de fécondité, pour devenir le ton d’un siècle, à moins que ce siècle ne soit prédestiné avant le temps aux douces vertus négatives et au régime du déclin.

1921. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Enfin, sans tant multiplier les exemples, il est bien constant qu’il y a telle chose que la religion et même que la dévotion littéraire : là aussi on n’adore pas seulement les grands dieux, on se prend aux moindres saints.

1922. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Il y a des exemples de toutes ces formes diverses parmi les productions nées du cœur ; et ces formes, nous le répétons, sont assez insignifiantes, pourvu qu’elles n’étouffent pas le fond et qu’elles laissent l’œil de l’âme y pénétrer au vif sous leur transparence.

1923. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Exemple de plus de ce que peut le journalisme de réaction.

1924. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

VI Ainsi, prenez pour exemple la nature inanimée, le paysage : voilà une plaine immense cultivée, fertile, couverte d’épis ou de prairie, grenier de l’homme, mais qui n’est ni sillonnée par un fleuve, ni bordée par des collines, ni penchée vers la mer, et dont les horizons monotones se confondent avec le ciel bas et terne qui l’enveloppe.

1925. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Des exemples éclairciront ma pensée.

1926. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Barnave, de son côté, repassant dans sa prison les souvenirs de cette époque, a pu dire d’une conjoncture si touchante, « qu’en gravant dans son imagination ce mémorable exemple de l’infortune, elle lui avait servi sans doute à supporter facilement les siennes ».

1927. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Chaque femme d’esprit et de sensibilité, à son exemple, tenait registre de ses impressions, de ses souvenirs, de ses rêves ; elle écrivait en petit ses Confessions, fussent-elles les plus innocentes du monde.

1928. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

comment songer à poursuivre sa démonstration didactique en un tel exemple ?

1929. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

» Après le succès des Templiers, Raynouard crut avoir trouvé un genre, et n’avoir plus qu’à en diversifier les exemples et les applications.

1930. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Les humeurs vagues de mécontentement public sont très promptes, en ces heures de crises, à se prendre d’émulation, à se déterminer par l’exemple du voisin et à affecter la forme du mal qui règne et circule.

1931. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Il y ramasse tous les exemples mythologiques qui peuvent attiser sa colère : Méléagre, victime de son effroyable mère ; le frère de Médée, massacré et mis en lambeaux par sa sœur ; les époux des Danaïdes égorgés par leurs femmes, et il ajoute : Mais aucun d’eux n’a vu, dans ses derniers abois, Épouse, et mère, et sœur, le frapper à la fois.

1932. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Il le citera toujours ensuite comme un exemple de ces généraux plus heureux qu’habiles, et qui ont eu pour eux la fortune sans la mériter.

1933. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Qu’est-ce que cet exemple si complaisamment étalé du duc de Chartres envoyé au collège par son père, et qui est mis là en parallèle ou plutôt en compétition avec l’héritier du trône ?

1934. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Montesquieu abuse de ces historiettes de l’Antiquité et des petits exemples équivoques qu’elle lui fournit.

1935. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Il entre dans une grande imprimerie, chez Palmer, puis chez Watts, s’y perfectionne dans son métier, cherche à y moraliser ses compagnons, à leur inculquer une meilleure hygiène, un régime plus sain, et à les prêcher d’exemple.

1936. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Lui qui passera un jour pour cruel et impitoyable, qui le sera quelquefois, mais dont les principales vengeances se confondront pourtant dans les intérêts de l’État, il estime, à propos de ce meurtre du maréchal, que « ce fut un conseil précipité, injuste et de mauvais exemple, indigne de la majesté royale et de la vertu du roi ».

1937. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Elle consultait à ce sujet, Rousseau, Grimm, tous ses amis ; mais l’exemple de cette vertu et de cette honnêteté qu’on leur prêchait, le leur donnait-on ?

1938. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Voltaire, qui n’a fait qu’assister à la naissance de ce style et qui s’en est raillé, ne l’a pas vu dans son développement et dans tout son beau ; il était venu à temps, dans sa jeunesse, pour corriger le goût public du précieux de Fontenelle : il a fait défaut, un siècle après, pour percer à jour cette forme de bel esprit plus sérieuse, et pour faire opposition, par son exemple, à des Fontenelle bien autrement prépondérants.

1939. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

J’ai donc insisté pour que le général Gentili ne mit pas mon dévouement à une plus dangereuse épreuve, et me permît de retourner auprès de vous… Permettez-moi de suivre l’exemple de Lycurgue, homme de sens, qui aimait mieux donner des lois que de les faire exécuter.

1940. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Avec l’exemple de Dickens, des de Goncourt, des romanciers russes, par-dessus tout de Balzac, le double tempérament de M. 

1941. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Un exemple excellent à proposer aux élèves de la distribution la plus plate et la plus vicieuse, de la ligne de liaison la plus ridiculement rompue, c’est le tableau de l’agonie de Jésus-Christ au jardin des oliviers, que Parocel a exposé cette année.

1942. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

Prenons un exemple typique.

1943. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Depuis les grands jours de la scolastique au douzième et au treizième siècle, il n’y avait pas eu d’exemple de pareils auditoires dans le Quartier Latin. […] Prenons un exemple à la fois très élevé et très vulgaire. […] Prenons un autre exemple. […] Changez l’exemple. […] À son exemple, ses successeurs ont eu recours plus d’une fois à des hypothèses.

1944. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Suivons donc un si bon exemple. […] Voulez-vous un exemple sensible de cet abus d’une érudition toute fraîche ? […] Il lui a été enseigné encore par l’exemple des bons prêtres qui ont formé son enfance et se contentaient de la table, du logement et d’une soutane neuve chaque année. […] Je pourrais multiplier les exemples ; mais à quoi bon ? […] Je pourrais citer vingt exemples ; en voici un pris au hasard.

1945. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Par quel exemple plus concluant pouvait-il nous convaincre qu’il ne dépend que de nous seuls de transporter l’idéal au sein de la réalité ? […] Hettner nous retrace aujourd’hui l’histoire, offre un exemple frappant de ces vicissitudes intellectuelles et de ce mélange des théories littéraires de tous les peuples que nous signalons au début de notre article. […] On ne peut alléguer contre lui ni la tradition, ni les exemples, ni des règles convenues, ni Aristote. […] Combien de siècles, pour ne citer qu’un exemple, ne s’est-elle pas acharnée en vain contre l’Italie, dont nous nous sommes dégoûtés sagement après soixante ans au plus de promenades militaires ! […] En dépit du chagrin profond que lui cause le départ de Werther, elle vit assez longtemps pour apprendre sa mort ; et, instruite par l’exemple, elle promet de ne jamais se suicider pour lui : ce qui est plus moral que tendre.

1946. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Dans la société antique, l’individu n’existait pas, ou il existait si peu, il était placé si bas, qu’il ne pouvait venir à l’esprit du poète de le donner en spectacle à ses contemporains, soit à titre de leçon, soit comme un exemple. […] Un préjugé indestructible et qui subsiste encore de nos jours, s’enracine dès le principe dans la conscience universelle : c’est que les rois, les héros, les grands hommes, peuvent seuls être proposés en exemple à l’humanité ; que les infortunes princières et les exploits héroïques ont seuls le droit et la faculté d’intéresser les multitudes, et qu’il faut leur en laisser exclusivement le privilège. […] Ici l’on m’arrête, et l’on me fait observer que l’exemple est des plus mal choisis, la beauté étant, de l’aveu de tous, chose assez commune dans le monde des comédiennes. […] La muse moderne, on devrait s’en apercevoir, ne fait que suivre leur exemple.

1947. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Il en donne un exemple mémorable en expliquant par la combinaison de l’hydrogène et de l’oxygène la composition de l’eau. […] Malgré de nombreux exemples de conciliation entre l’atomisme et les croyances religieuses, il paraît juste de dire que l’atomisme, d’une manière générale, reste défavorable aux idées de providence et de liberté. […] Or la matière inorganique nous offre des exemples de pouvoirs analogues. […] Voilà un exemple de loi psychique conçue en un sens idéologique.

1948. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Elle y donne l’exemple de l’abstinence et de l’énergie ; elle y élève des âmes saines dans des corps robustes, elle y tient école d’héroïsme. […] Le seul reproche qu’il adressa à Vérus fut celui de son exemple et de sa présence. […] Une dépopulation sans exemple sévit sur elle avec la violence d’une épidémie. […] L’esprit du terrible roi y régnait d’ailleurs plus que son exemple, car Philippe II n’eut, à proprement parler, pas de cour. […] C’était lui demander une chose sans exemple.

1949. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Donc, un seul parti à prendre, elle le sent bien : tout avouer à son mari… Mais voici un bel exemple des « malices » de M.  […] Dans l’exemple qu’il a choisi, le silence si surprenant d’Œdipe et de Jocaste est un fait passé ; et d’ailleurs, que l’un et l’autre se soient abstenus de confidences qui leur eussent été pénibles à tous deux, il n’y a point là d’impossibilité absolue. […] Déroulède, un sentiment d’abnégation stoïque, qui a dû se rencontrer chez les hommes les meilleurs de cette époque, tout nourris de beaux exemples de vertu antique, d’immolation de l’individu à la cité. […] Triste exemple d’un vrai poète mangé ou, plus exactement, dissous et décomposé par le journal et le théâtre. — Ô George Sand (si l’on veut bien me passer cette prosopopée), que dirait votre grande âme en retrouvant aujourd’hui le filleul pour qui vous écrivîtes une si belle préface ? […] D’une part, entraîné vers l’action forte et féconde qui nourrit les peuples, séduit par l’exemple de mon beau-frère et humilié lorsque je compare mon existence sonore et creuse de phraseur à la sienne, dont l’utilité est évidente, j’ai des crises d’émulation folle.

1950. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Les rigoristes le savent bien et s’en scandalisent : « Les enchantements de Circé, écrit Ascham, ont été apportés d’Italie pour gâter les mœurs des gens en Angleterre ; beaucoup par des exemples de mauvaise vie, mais surtout par les préceptes des mauvais livres traduits dernièrement d’italien en anglais et vendus dans toutes les boutiques de Londres. […] Quelle est-elle cette civilisation qui s’impose ainsi à l’Europe, d’où part toute science et toute élégance, qui fait loi dans toutes les cours, où Surrey, Sidney, Spenser, Shakspeare vont chercher leurs exemples et leurs matériaux ? […] À leur exemple, il mesure les moyens de frapper l’attention, d’aider l’intelligence, d’éviter la fatigue et l’ennui. […] Jugez de son style par un seul exemple : « Comme l’eau, dit-il, soit qu’elle vienne de la rosée du ciel, soit qu’elle sorte des sources de la terre, se disperse et se perd dans le sol, à moins qu’elle ne soit rassemblée dans quelque réceptacle où par son union elle peut se conserver et s’entretenir, d’où il est arrivé que l’industrie de l’homme a construit et disposé des bassins, des conduits, des citernes et des étangs que l’on s’est accoutumé à parer et à embellir pour la magnificence et l’apparat, comme pour l’usage et la nécessité ; ainsi la science, soit qu’elle descende de l’inspiration divine, soit qu’elle jaillisse de l’observation humaine, périrait bientôt et s’évanouirait dans l’oubli, si elle n’était point conservée dans des livres, dans des traditions, dans des assemblées, dans des endroits disposés comme les universités, les écoles et les colléges, pour sa réception et son entretien354. » C’est de cette façon qu’il pense, par des symboles, non par des analyses ; au lieu d’expliquer son idée, il la transpose et la traduit, et il la traduit entière, jusque dans ses moindres parcelles, enfermant tout dans la majesté d’une période grandiose ou dans la brièveté d’une sentence frappante. […] II, les vingt-sept genres d’exemples, avec leurs noms métaphoriques.

1951. (1913) Poètes et critiques

Je n’en veux pour exemple que cette pièce, l’une des plus curieuses du volume, et qui a pour titre La Fin des Gueux. […] » Je ne recueille pas tous les exemples : chaque chapitre, sinon chaque page du livre, apporterait le sien. […] En un mot j’ai traité l’auteur des Origines comme on ne traite guère que les anciens, ou tout au plus les grands écrivains du xviie  siècle français. » Quand Hippolyte Taine s’était avisé d’écrire sa thèse de doctorat sur La Fontaine, un des grands écrivains de notre xviie  siècle, ou son essai, plus oratoire qu’historique, sur Tite-Live, un « ancien », il ne s’était pas embarrassé de pareilles précautions, et, à cette date, on doit le reconnaître, il ne pouvait guère y songer : en 1852, un Claude Bernard, un Pasteur n’avaient pas encore donné à tous les travailleurs, de quelque ordre qu’ils soient, cette inoubliable leçon de patience et de probe labeur qui sort de leur exemple. […] Pour ne prendre ici qu’un exemple, un personnage comme Swift s’ajuste sans effort et presque par définition aux idées générales de Taine ; éclairés à cette lumière, les traits si expressifs de l’homme, la manière saisissante de l’écrivain, s’accusent merveilleusement. […] Mais, avant de s’attacher, pour si peu de temps que ce soit, à ce maître exceptionnel et d’exemple assez dangereux, André Beaunier en avait subi, ou volontairement suivi, de moins étranges.

1952. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

. —  Exemples anciens : L’Espagne au seizième et au dix-septième siècle. —  Les puritains et les jansénistes au dix-septième siècle. —  La France au dix-huitième siècle. —  Par quels chemins ces idées peuvent entrer en France. —  Le positivisme. —  La critique. […] Michelet chez nous est le meilleur exemple de cette forme d’intelligence, et Carlyle est un Michelet anglais. […] Là-dessus et par un entraînement naturel, il est devenu le héraut de la littérature allemande ; il s’est fait l’apôtre de Gœthe ; il l’a loué avec une ferveur de néophyte jusqu’à manquer à son endroit d’adresse et de clairvoyance ; il l’appelle héros, il présente sa vie comme un exemple à tous les gens de notre siècle ; il ne veut point voir son paganisme, si visible, mais si contrariant pour un puritain.

1953. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

C’est ainsi qu’en se couvrant du nom de La Rochefoucauld, Marivaux présente sa propre défense ; il cite encore Montaigne, le grand exemple cher aux novateurs, comme un des écrivains dont les critiques de 1725 eussent chicané le style : « Car il ne parlait ni français, ni allemand, ni breton, ni suisse : il pensait, il s’exprimait au gré d’une âme singulière et fine. » Et La Bruyère, n’est-il pas tout plein de singularités ?

1954. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Il ne se trompe certainement pas lorsqu’il montre les grands, les nobles, le haut clergé, les femmes à la mode, ceux qu’on appellera aristocrates quelques mois plus tard, commencer par être les vrais démocrates, désirer un changement dans le gouvernement, y pousser à l’aveugle pour se procurer chacun plus de crédit dans sa sphère, se comporter en un mot comme des enfants qui, en maniant des armes à feu, se blessent et blessent les autres : « Ces aristocrates, dit-il, sont les véritables auteurs de la Révolution ; ils ont enflammé les esprits dans la capitale et les provinces par leur exemple et leurs discours, et n’ont pu ensuite arrêter ou ralentir le mouvement qu’ils avaient excité. » La bourgeoisie française a fait depuis, et sous nos yeux, ce que l’aristocratie avait fait alors ; ç’a été la même répétition, et selon le même esprit, à un autre étage.

1955. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Son discours est un discours d’avocat, un peu long, éloquent toutefois ; je n’en veux citer que deux passages comme exemples d’excellente prose.

1956. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Jamais écrivain n’a plus vérifié par son exemple ce mot de Montesquieu, que « la critique peut être considérée comme une ostentation de sa supériorité sur les autres.

1957. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Je ne sais pas d’exemple plus propre à marquer la difficulté de condition qui est faite dorénavant aux poètes modernes, condition la plus opposée à celle des poètes de l’Antiquité, lesquels, avant l’institution de la critique, avaient pour eux et en faveur de leurs créations les bruits, les fables, les erreurs répandues dans l’air, pourvu qu’elles fussent touchantes et de nature à exciter l’intérêt.

1958. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

Les grands collecteurs et amateurs du XVIIe siècle contribuèrent à établir les communications, à généraliser le goût dans ses applications diverses : Diderot, par sa curiosité active, par sa chaleur et son éloquence sympathique, donna après Perrault le plus grand exemple, et fit faire un pas de plus à l’union des arts et des lettres.

1959. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

La colonne Trajane en est un magnifique et sublime exemple : « Il y a, dit M. 

1960. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Cette scène offre le parfait exemple de ces vers à double compartiment qui sont de l’essence de la tragédie, mais qui appartiennent plus particulièrement à la forme de Corneille : « Es-tu si las de vivre ?

1961. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Cette grâce si grande et si distinguée dont elle vient de m’honorer, donne une exemple qui doit élever les sentiments et le courage de tout ce qui a l’honneur de la servir.

1962. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Il ne se dit point que l’autorité de Raynal (si autorité il y avait) ne pouvait se séparer du fond des doctrines qu’il avait si ostensiblement soutenues et proclamées ; que son changement d’idées graduel et sincère, remontant à quelques années et connu seulement de quelques amis, ne pouvait que lui nuire en éclatant comme une conversion subite et en s’étalant comme un exemple de plus de la versatilité humaine ; que les hommes célèbres et les personnages publics ne sont pas seulement ce qu’ils sont, mais ce qu’ils paraissent ; que l’auteur de l’Histoire philosophique était le dernier des hommes qui eût le droit de rappeler si solennellement à la modération ceux qu’il avait de longue main excités et échauffés ; que c’était tout au plus ce qu’aurait pu tenter un Mirabeau, se transformant de tribun séditieux en tribun conservateur : et encore aurait-il eu de terribles difficultés personnelles à vaincre : Quis tulerit Gracchos de seditione querentes ?

1963. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Comment n’en serions-nous pas persuadé, quand, pour citer un illustre exemple, nous trouvons que le membre qui a le premier présidé la Société est M.

1964. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Je préciserai ma pensée par un exemple.

1965. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Voilà bien l’amour, tel qu’il mérite d’être rappelé sans cesse, tel qu’on l’a vu en de tendres exemples.

1966. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Il serait aisé de multiplier ces exemples, qu’on rencontrerait plus abondamment dans ses derniers ouvrages.

1967. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

À part quelques contes assez décents, comme le Vilain Mire, qui est purement comique, ou la Housse partie, qui donne à la faiblesse des parents une sage instruction, la même qu’on dégagerait du Roi Lear ou du Père Goriot, à part encore certain exemple de vertu féminine qui nous est offert dans la Bourse pleine de sens, la moralité ou, si ce mot paraît impropre ici, la conception de la vie qu’impliquent les fabliaux est ce qu’on peut imaginer de plus grossier de plus brutal, et de plus triste.

1968. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Cf. ce prodigieux Paradou, dans la Faute de l’abbé Mouret : il n’y a pas un exemple même chez Victor Hugo d’un aussi fantastique agrandissement de la réalité: cependant cf. les Misérables (le jardin de la rue Plumet) et les Chansons des rues et des bois.

1969. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Quelques minutes de repos données aux chevaux essoufflés lui ont suffi pour arrêter le plan d’un nouveau combat, conception originale dont aucune bataille n’offre l’exemple.

1970. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

En voici un exemple.

1971. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Et pourtant, malgré les railleurs, malgré l’exemple des grands écrivains, cette influence mauvaise du milieu mondain s’est prolongée des années et des années sur notre littérature.

1972. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Le critique Schérer en fut un exemple frappant.

1973. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Le passé de la veille se survit encore dans les débris de l’école précieuse, dans les réputations éclipsées qui peuplent l’Académie et jalousent les gloires les plus éclatantes ; et, frappant exemple de la façon dont l’avenir se relie au passé par-dessus le présent, ces groupes secondaires, comme des chaînons vivants, rattachent la fin du siècle à son commencement.

1974. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Il me serait trop aisé de prouver tout cela par des exemples ; quand je dis trop aisé, je me vante, car, si je voulais citer, ce me serait difficile et le plus souvent impossible, à cause du cynisme et de la grossièreté des passages, même là où c’est spirituel.

1975. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Ceux qui ont écrit le récit de sa vie pénitente se sont plu à en citer des exemples singuliers, qui nous toucheraient trop peu aujourd’hui ; mais le principe qui les lui inspirait, et le but dont elle s’approchait par ces moyens, sont à jamais dignes de respect dans tous les temps, et de quelque point de vue qu’on les envisage : « J’espère, je crois et j’aime, disait-elle ; c’est à Dieu à perfectionner ses dons. » — « Espérer et croire, ce sont deux grandes vertus ; mais qui n’a point la charité n’a rien : il est comme une plante stérile que le soleil n’éclaire point. » Cette belle âme, réalisant désormais en elle les qualités de l’amour divin, se considéra jusqu’à la fin comme l’une des dernières devant Dieu : Je ne lui demande pas, disait-elle, de ces grands dons qui ne sont faits que pour les grandes âmes qu’il a mises dans le monde pour l’éclairer, je ne pourrais pas les contenir ; mais je lui demande qu’il incline mon cœur, selon sa parole, à rechercher sa loi, à la méditer nuit et jour.

1976. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Qu’il suffise de rappeler qu’Hégésippe Moreau, au moment même où il venait de trouver un éditeur pour ses vers, et où Le Myosotis publié avec luxe (1838) et déjà loué dans les journaux allait lui faire une réputation, entrait sans ressource à l’hospice de la Charité et y mourait le 20 décembre 1838, renouvelant l’exemple lamentable de Gilbert et faisant un pendant trop fidèle au drame émouvant de Chatterton, dont l’impression était encore toute vive sur la jeunesse.

1977. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

On en a un exemple dans cette correspondance même.

1978. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

. — Le nom de Monk, le grand médiateur, si souvent invoqué, ne manquait pas de revenir comme exemple.

1979. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

En voici quelques exemples.

1980. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Croirait-on qu’après s’être arrêté très au long sur les ruines de Balbek et de Palmyre, il continue en ces termes : « À deux journées au sud de Nâblous, en marchant par des montagnes qui, à chaque pas, deviennent plus rocailleuses et plus arides, l’on arrive à une ville qui, comme tant d’autres que nous avons parcourues, présente un grand exemple de la vicissitude des choses humaines. » Cette ville qui est, selon lui, comme tant d’autres, c’est Jérusalem.

1981. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

À quelqu’un qui, vivant à la campagne, regrettait la ville, Volney racontait une anecdote de Diderot, qui avait au château de Meudon une jolie chambre où il n’allait jamais, et qui répondait un jour à Delille en refusant de la lui céder : « Mon cher abbé, écoutez-moi ; nous avons tous une chimère que nous plaçons loin de nous ; si nous y mettons la main, elle se loge ailleurs ; je ne vais point à Meudon, mais je me dis chaque jour : J’irai demain ; si je ne l’avais plus, je serais malheureux. » — Vous, Monsieur, qui vivez à la campagne, continue Volney, vous avez placé votre chimère à la ville ; mais que l’exemple de Diderot vous serve.

1982. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Que ce soit bien la pratique des plaisirs artistiques qu’il faille accuse de ces défaillances et non l’opulence, l’exemple de la défense de Carthage contre Rome le montre, et celui de l’Angleterre, qui, malgré une extrême richesse, est restée vivace, parce que sans doute les plaisirs esthétiques n’y sont, n’y étaient naguère, le partage que d’un très petit nombre.

1983. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Veut-on de cette surdité un autre exemple ?

1984. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Malgré ces exemples imposants, mais trop rares, trop éloignés, trop peu décisifs, le préjugé subsista longtemps, et dure encore, que la matière vivante, par sa complexité infinie, par les causes mystérieuses qui s’y manifestent, échappe à l’analyse artificielle de l’expérimentateur.

1985. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Exemple.

1986. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Pasquier rapporte plusieurs autres phrases imitatives des poëtes françois dans le chapitre de ses recherches, où il veut prouver que notre langue françoise n’est moins capable que la latine de beaux traits poëtiques ; mais les exemples que Pasquier rapporte refutent seuls sa proposition.

1987. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

* *   * Voulez-vous un exemple des additions qui naissent de notre envahissement par le perfide Anglais ?

1988. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Nisard, l’incomparable valeur de ces deux volumes où l’écrivain a prouvé, par son exemple, que la pureté de la conscience n’impliquait la fermeture de l’esprit à aucune notion littéraire, et que l’attache aux principes — et à tous les principes — n’empêchait pas non plus d’avoir de la grâce dans l’esprit, car il en a beaucoup, et de l’agrément, puisqu’on jure par ce mot, dans une société dont le premier besoin à l’heure que voici est peut-être d’être amusée.

1989. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Après ces exemples, n’est-on pas en droit de conclure que M. 

1990. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Mais je prendrai Balzac à part, parce que Balzac, incomparable à tous les autres, grandeur intellectuelle aussi absolue que le peut être la grandeur humaine, est le plus renversant exemple de l’égarement de la pensée de Chasles, toqué et tiqué de moralité.

1991. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

C’est la science, les notions demandées à tout, l’encyclopédisme, cette rage des vieux siècles littéraires, qui a fait faiblir la poésie aussi dans Gœthe ; et je cite Gœthe, ce poète, qui n’a pas selon moi la grandeur qu’on lui donne, mais que je prends comme un exemple, parce qu’il est superstitieusement respecté !

1992. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Une école qui réunissait un esclave comme Épictète, ami d’Adrien, un chevalier comme Musonius Rufus, un consulaire comme Sénèque, un empereur comme Marc Aurèle ne pouvait manquer d’exercer, tant par l’exemple que par la doctrine, une large influence égalitaire33.

1993. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

Il est vrai que le gouvernement direct du peuple par le peuple, dont on nous dit que les sociétés archaïques donnent quelques exemples, ne paraît guère possible dans une société volumineuse.

1994. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Leconte de Lisle, nous ont donné un grand exemple et une bonne leçon, en ces temps de compromissions épicières où tous — les forts et les faibles, les illustres et les obscurs — sont atteints de cette lèpre incurable et terrible : la réclame. […] Zola nous a donné, dans ce temps si indulgent aux compromissions quelconques, l’exemple presque farouche d’une dignité rare, qu’il faut savoir admirer plus encore, peut-être, qu’on admire son talent ; car le talent de l’artiste s’embellit encore de la dignité de l’homme. […] Mais il est à craindre que ce bel exemple dont Hennequin avait été l’initiateur ne soit pas suivi. […] Et pour donner à sa thèse l’autorité d’un exemple convaincant, il parla, les larmes aux yeux, des goûts campagnards de celui qu’une légende menteuse nous représentait comme un coureur de salon et de ruelles. […] Je pourrais multiplier de tels exemples.

1995. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Jamais Maxime Ducamp ne réussit mieux que lorsqu’il n’exécute pas le programme qu’il s’est tracé ; il n’en faut d’autre exemple que les Sonnets d’amour, les Femmes turques, la Vie au désert, et surtout la Maison démolie, où le souvenir mélancolique s’asseoit sur les ruines dans la pose de l’ange d’Albert Durer, et rappelle en stances harmonieuses les joies, les peines, les deuils et les paisibles heures d’étude qu’ont abrités ces murs attaqués par le pic du maçon. […] Quel exemple frappant de cette faculté que la chanson des Aventuriers de la mer ! […] La fausse tragédie n’était pas à inventer ; elle existait, et, comme il arrive toujours, l’exemple dangereux (les exemples obscurs ne comptent pas) avait été donné de haut. […] Sur quelle doctrine s’appuyait cet exemple nouveau ? […] Nous avons vu la comédie épuiser la veine des exemples imprudents et des réalités audacieuses.

1996. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

« Il me cita des exemples embarrassants. […] Autre exemple : le chapitre sur Sparte et les jacobins. […] Exemples : La hache du sachem, atteignant Adémar au visage, lui enlève une partie du front, du nez et des lèvres. […] Eh bien, l’histoire d’Atala aussi, comme tant d’histoires du dix-huitième siècle, pouvait simplement être un exemple des dangers du fanatisme ignorant. […] Voici un exemple de ce ton excellent : Les courses sont de huit à dix lieues avec les mêmes chevaux ; on leur laisse prendre haleine, sans manger, à peu près à moitié chemin ; on remonte ensuite et l’on continue sa route.

1997. (1927) Approximations. Deuxième série

L’Allemand, paru après l’armistice, donne un exemple non pas de déchaînement passionné mais de « haine intellectuelle ». […] L’emploi du raccourci en art éveille involontairement dans notre esprit l’idée d’un génie qui se domine : ce n’est pas toujours vrai, et Stendhal est le meilleur exemple du contraire. […] D’où cette instantanéité dans l’intellectualisation, à peu près sans analogue, et dont l’exemple le plus typique est le survol de la possession dans l’acte de la possession même. […] », s’écrie le héros, après avoir exploré de son sérail spirituel un détour particulièrement critique ; et toujours Claude Lothaire établit sa feuille de température avec ce soin minutieux et comme désintéressé dont Marcel Proust nous donna l’exemple. […] comme on avait besoin de lui, comme il fait défaut, et combien il importe que vivent en nous et sa mémoire et son exemple.

1998. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Les raisons qu’il donne à sa décharge dans sa prose un peu hétéroclite sont des plus sensées : on vous élève ou l’on vous élevait en ce temps-là au collège à ne rien tant admirer que Virgile, Horace, Ovide, Térence, à faire des vers à leur exemple, à ne voir la belle et pure gloire que de ce côté. […] J’omets les exemples trop techniques, mais il ne recule jamais sur la difficulté : elle l’excite.

1999. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

L’idée de s’associer aux êtres élus qui chantent ici-bas leurs peines, et de gémir harmonieusement à leur exemple, lui sourit au fond de sa misère et le releva un peu. […] Ce petit livre est l’image fidèle de mon âme ; les doutes et les bonnes intentions y luttent encore ; l’étoile qui scintille dans le crépuscule semble par instants près de s’éteindre ; la voile blanche que j’aperçois à l’horizon m’est souvent dérobée par un flot de mer orageuse ; pourtant la voile blanche et l’étoile tremblante finissent toujours par reparaître. — Tel qu’il est, ce livre, je vous l’offre, et j’ai pensé qu’il serait d’un bon exemple.

2000. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Dans Saint-Simon, l’écrivain lui plaît, mais l’homme lui est odieux. « … Certes ses Mémoires sont un beau pays, et plantureux à merveille : mais il y a des fondrières et des bêtes venimeuses, et je n’aime pas à me promener en compagnie de ce duc enragé … Tout le jour courbé comme le plus souple courtisan, il éponge les souillures et les scandales ; il se sature et, le soir, il dégorge en flots de lave… Il se cache, il fabrique ses prétendues histoires en secret comme on fabrique de la fausse monnaie … On ne connaît aucun autre exemple d’une telle force ni d’une telle lâcheté… » Lisez tout le morceau, qui est superbe, et où se révèle une fois de plus une âme vraiment noble et bonne (j’y reviens toujours). — Il adore Sévigné et lui passe tout. […] Je n’apporterai en exemple que ce qu’il dit de Sand et de Hugo.

2001. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

C’est mal écrit, quand on emploie deux de qui se régissent ; exemple, la fameuse phrase faisant le désespoir de Flaubert : une couronne de fleurs d’orangers. […] On lui dit, qu’il y a un ou deux exemples de guérison de gens, auxquels on a ouvert le ventre et arraché l’abcès.

2002. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

D’ailleurs, le théâtre classique a produit des chefs-d’œuvre, et avec l’exemple des pièces de Gœthe et sa fureur de voir tout, non des yeux de l’esprit, mais des yeux de la tête, le théâtre romantique attend toujours les siens. […] Exemple unique dans l’histoire littéraire, où tant d’usurpations se sont produites et tant de faux mérites étalés, mais aucune dans des proportions d’un colossal si prodigieux.

2003. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l’homme est capable de choisir sans motif, d’aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie. […]   Ce qui rend la confusion naturelle, et même inévitable, c’est que la science paraît fournir des exemples indiscutés d’une prévision de l’avenir.

2004. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Au précepte il a joint l’exemple. […] En réalité, il s’agit pour les grands mystiques de transformer radicalement l’humanité en commençant par donner l’exemple.

2005. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Tout cela peut s’arranger ensemble, et l’un n’empêche pas l’autre. » Soyez galant, adroit, délié ; plaisez aux femmes ; « ce sont les femmes qui mettent les hommes à la mode » ; plaisez aux hommes ; « une souplesse de courtisan décidera de votre fortune. » Et il lui cite en exemple Bolingbroke et Marlborough, les deux pires roués du siècle. […] Le prince qui imite la conduite des Stuarts doit être averti par leur exemple, et pendant qu’il se glorifie de la solidité de son titre, il fera bien de se souvenir que, si sa couronne a été acquise par une révolution, elle peut être perdue par une autre865. […] Par quelle magie la noblesse peut-elle ainsi changer le vice en vertu, je ne le sais pas, et je ne souhaite pas le savoir ; mais en tout autre sujet que la politique, et parmi toutes autres personnes que des lords de la chambre à coucher, un tel exemple de la plus grossière perfidie serait flétri, comme il le mérite, par l’infamie et l’exécration866.

2006. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Voilà un exemple frappant de la différence de ces deux lois. […] Arago ne peuvent passer pour suspects de préventions trop favorables à la métaphysique, et qu’ils étaient plutôt eux-mêmes des exemples du défaut dont ils se plaignaient. […] Après un tel exemple, qui pourrait croire en avoir fini avec la métaphysique ?

2007. (1842) Discours sur l’esprit positif

Même en un temps où le véritable esprit philosophique avait déjà prévalu envers les plus simples phénomènes et dans un sujet aussi facile que la théorie élémentaire du choc, le mémorable exemple de Malebranche rappellera toujours la nécessité de recourir à l’intervention directe et permanente d’une action surnaturelle, toutes les fois qu’on tente de remonter à la cause première d’un événement quelconque. […] Il y faudra voir, au contraire, l’un des principaux exemples de cette admirable condensation de formules qui, chez les populations avancées, réunit, sous une seule expression usuelle, plusieurs attributs distincts, quand la raison publique est parvenue à reconnaître leur liaison permanente. […] Si cet obstacle ne consistait que dans les aveugles déclamations trop souvent émanées des diverses écoles actuelles, théologiques ou métaphysiques, contre le prétendu danger d’une telle opération, les philosophes positifs pourraient se borner à repousser d’odieuses insinuations par l’irrécusable exemple de leur propre vie journalière, personnelle, domestique et sociale.

2008. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Voulez-vous des exemples de cette approximation patiemment poursuivie ? […] En faut-il un exemple ? […] Et lui-même, prêchant d’exemple, étudie côte à côte Jules Vallès le réfractaire oratoire, et Barbey d’Aurevilly le catholique flamboyant, avec une véritable coquetterie d’impartialité. […] J’en pourrais citer dix exemples : je me borne à renvoyer ceux qui réclament des preuves au passage où l’auteur explique la persistance et les renaissances imprévues du mysticisme au sein de notre société31. […] Faut-il un second exemple de ces visions pittoresques que l’homme d’imagination note au vol et dont il éclaire les réflexions de son frère Siamois ?

2009. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Diafoirus dit en parlant de son fils : « Mais sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine. » Les créations comiques de Molière sont immortelles en ce qu’elles ont pied à tout moment dans la réalité.

2010. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

C’est dans cette discussion du Code civil que Bonaparte, étonné de la force, de la logique et de l’activité de pensée, de la profonde science de Tronchet, jurisconsulte octogénaire, l’étonne bien plus lui-même par la sagacité de son analyse, par le sentiment de justice qui lui fait chercher la règle applicable à chaque cas particulier ; par ce respect pour l’utilité publique et pour la morale qui le fait poursuivre toutes les conséquences d’un principe de législation ; par cette sagesse d’esprit qui, après l’examen des choses, lui laisse encore le besoin de connaître l’opinion des hommes de quelque autorité, les exemples de quelque poids, la législation actuelle sur le point en question, la législation ancienne, celle du Code prussien, celle des Romains ; les motifs et les effets de toutes.

2011. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Tout le monde l’a été, à son exemple.

2012. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Dans un de ces combats où l’un des siens, Pero Bermuez, est allé mettre sa bannière au plus épais des bataillons ennemis, au plus fort du danger, afin de forcer la victoire, il faut entendre le Cid s’écrier en montrant du geste les Maures et en donnant l’exemple : « Frappez-les, chevaliers, pour l’amour de la charité : je suis Ruy Diaz le Cid Campéador de Bivar ! 

2013. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Je prends un exemple que Marais tout justement me fournit.

2014. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

quand l’armée, habituée depuis six ans à un avancement sans exemple, voit de toutes parts des sous-lieutenants devenus rois, et des officiers très-ordinaires devenus généraux en six ans !

2015. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

« Le vaste, dit-il, est toujours un vice. » Mais, comme il anime et relève, par les exemples qu’il choisit, cette dissertation toute grammaticale en principe !

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