Marie, la gentille brune aux dents blanches, aux yeux bleus et clairs, l’habitante du Moustoir, qui tous les dimanches arrivait à l’église du bourg, qui passait des jours entiers au pont Kerlo, avec son amoureux de douze ans, à regarder l’eau qui coule, et les poissons variés, et dans l’air ces nombreuses phalènes dont Nodier sait les mystères ; Marie, qui sauvait la vie à l’alerte demoiselle abattue sur sa main ; qui l’hiver suivant avait les fièvres et grandissait si fort, et mûrissait si vite, qu’après ces six longs mois elle avait oublié les jeux d’enfant et les alertes demoiselles, et les poissons du pont Kerlo, et les distractions à l’office pour son amoureux de douze ans, et qu’elle se mariait avec quelque honnête métayer de l’endroit : cette Marie que le sensible poëte n’a jamais oubliée depuis ; qu’il a revue deux ou trois fois au plus peut-être ; à qui, en dernier lieu, il a acheté à la foire du bourg une bague de cuivre qu’elle porte sans mystère aux yeux de l’époux sans soupçons ; dont l’image, comme une bénédiction secrète, l’a suivi au sein de Paris et du monde ; dont le souvenir et la célébration silencieuse l’ont rafraîchi dans l’amertume ; dont il demandait naguère au conscrit Daniel, dans une élégie qui fait pleurer, une parole, un reflet, un débris, quelque chose qu’elle eût dit ou qu’elle eût touché, une feuille de sa porte, fût-elle sèche déjà : cette Marie belle encore, l’honneur modeste de la vallée inconnue qu’arrosent l’Été et le Laita, ne lira jamais ce livre qu’elle a dicté, et ne saura même jamais qu’il existe, car elle ne connaît que la langue du pays, et d’ailleurs elle ne le croirait pas.
Son activité s’imprime sans ménagement à tout ce qui tombe sous sa prise ; sa brusque imagination, pour une ou deux fois qu’elle rencontre avec bonheur, est vingt fois en défaut, froissant ce qu’elle ne devait que toucher, dépassant ce qu’il lui suffisait d’atteindre.
Par ce développement des circonstances antérieures, l’invention semble momentanément se porter hors du sujet, mais elle n’y enfonce jamais plus, elle n’en touche jamais mieux le cœur, que lorsqu’elle paraît ainsi s’en distraire.
Dans Polyeucte, dans Pompée, dans Nicomède, on trouvera des personnages et des scènes où la familiarité touche au comique.
Ceux-ci ne touchaient plus seulement, comme les Bénédictins, aux ornements de la religion, mais à ses fondements, qu’ils ébranlaient par le seul emploi d’une méthode qui écartait la tradition de l’Église comme une idée préconçue.
trois fois malheur à celui qu’a touché le funeste dilettantisme !
L’antinomie politique La politique touche de près à l’économie.
Insuffisance de la science, qui ne touche pas incessamment les sources.
Si quelques pharisiens l’avaient déjà apportée en Galilée, il ne les fréquenta pas, et quand il toucha plus tard cette casuistique niaise, elle ne lui inspira que le dégoût.
Se dire qu’on a un moment touché l’idéal et qu’on a été arrêté par la méchanceté de quelques-uns, est une pensée insupportable pour une âme ardente.
Jésus fut touché de cette naïveté d’un personnage considérable.
Ils savent que rien n'est beau que le vrai ; que chaque chose doit être revêtue des couleurs qui lui sont propres ; que trop de faste dans le style est une preuve certaine de la stérilité de l'esprit ; que le naturel seul a droit de plaire, de saisir, de toucher.
Mais cette race élue portait en elle des divinités qui devaient conquérir le monde : les génies de la beauté, de la civilisation, de l’éducation, du progrès ; une religion ouverte à toutes les hardiesses et à toutes les conceptions de l’esprit, le sens unique et parfait des arts, le culte des idées pures, un don de perfectionnement qui transformait tout ce qu’elle touchait.
Enfin, ce qui achève de faire la part non seulement du moi, mais même de notre propre corps par opposition aux autres corps, ce sont les expériences où nous touchons et explorons un membre au moyen d’un autre.
Cette critique de Lamotte n’est peut-être pas sans fondement ; mais que dire contre un poète qui, par le charme de sa sensibilité, touche, pénètre, attendrit votre cœur, au point de vous faire illusion sur ses fautes, et qui sait plaire même par elles ?
De leur main dépouillée de ce gant jaune qui leur sied, ils ont, dandys de l’anecdote amusante, voulu toucher à tout ce qui entre comme un élément de sa vie dans ce tissu d’âme et de chair qui constitue l’être d’un peuple.
Voilà, en aussi peu de mots que possible, le sujet touché par Blaze de Bury, la tragédie mise par lui en camée et à laquelle il fallait laisser ses colossales proportions.
Il a bien mis, il est vrai, dans son titre : Royalistes et Républicains, ce qui semble faire un équilibre et ce qui n’est qu’un trompe-l’œil, mais c’est particulièrement dans le parti royaliste qu’il a contemplé les partis extrêmes ; c’est pour le parti royaliste qu’il a été d’une sévérité implacable et menaçante, glissant beaucoup plus sur les républicains, comme il convenait, du reste, à de petites entrailles parlementaires qui doivent se sentir des miséricordes de parenté pour tout ce qui touche à la révolution !
Et pourquoi n’a-t-il pas fait, philologue qui veut toucher aux mœurs par la philologie, l’histoire de ces mots redoutables, Tarquins futurs d’une Académie qui n’est pas Lucrèce, et qui, pour cette raison, ne doit pas mourir… de ce que vous savez ?
Taine, de ce positiviste souterrain qui veut faire avancer une doctrine sans avoir, lui, l’air d’y toucher.
Depuis Villon, en fait de langue, à la place de ce rebec, nous avons entendu l’orgue immense que Rabelais a touché de ses vastes mains enchantées.
Il a cité le portrait anonyme dont tout le monde, dans le temps, reconnut le modèle ; ce portrait d’une touche si ferme, si sobre et si majestueusement sévère… Il a cité l’ironique compte rendu de la première représentation de L’Écossaise, dans lequel Fréron prit dans sa main, juste comme une balance, la fange qu’on lui jetait à la figure, et pesa ce paquet de fange qui pesait trop peu pour le blesser !
Charles Weiss, qui est passé tout près de cette belle question historique et politique, ne l’a point touchée.
Il n’est ni l’écrivain pittoresque, ni l’écrivain moraliste, ni l’écrivain judicieusement profond qu’il faudrait pour constituer la triplicité de talent qui est de rigueur quand on ose toucher à l’Histoire.
… Et s’il n’y est pas, s’il ne peut pas être en ces quelques lettres sur des points si peu nombreux, quand il fallait tant en toucher, y a-t-il, au moins, dans ce livre, la grande vue qui couvre tout de son illumination féconde et qui, à force de lumière, nous empêche de rien regretter ?
Il était enfin naturel de croire qu’elle percerait assez avant dans l’intimité cachée de l’Histoire pour toucher le point initial de l’influence subie, pour pénétrer jusqu’au germe où dormait la vie dans cet œuf terrible, qui, pour ce qu’il a donné au monde, a dû mettre plus de trois quarts de siècle à couver !
Il m’importe qu’on n’y touche pas.
Les détails mêmes, les arabesques si chères à la Fantaisie, à cette Belle au Bois dormant qui s’est assoupie au branle monotone de la littérature de Louis XIV et que la gloire du xixe siècle sera d’avoir réveillée, toutes ces choses qui ne sont pas la poésie elle-même, mais qui y touchent, ne paraissent point là en réalité ce qu’on les croyait à distance : « Pour faire un paradis persan, — disait Lord Byron en plaisantant, — il faut beaucoup de ruisseaux de limonade et des milliers de longs yeux noirs. » Pour faire un poème indien, la méthode ne serait peut-être pas beaucoup plus compliquée… Les fragments de Colbrooke et la Sacountala, quoique traduite avec la bégueulerie française par M. de Chézy (un homme qui aurait appris la Trénis aux Bayadères), ont suffisamment montré que la métaphore indienne était vite épuisée, comme il doit arriver toujours chez les peuples immobiles, qui n’observent pas, qui n’agissent point, et qui vivent de la vie végétale de l’humanité.
ma sœur, vous faites la discrète, Et vous n’y touchez pas, tant vous semblez doucette !
… Pour toucher à de pareilles énormités, sa plume est évidemment trop légère.
Et c’est par là qu’il touche à la littérature, qu’il entre dans la littérature, quoiqu’il s’en soucie bien, de la littérature !
Rémusat, de race romancière par sa mère, et élevé à l’école de madame de Staël, pourrait être un miniaturiste convenable et nous donner des médaillons légèrement touchés.
il nous parle seulement des avantages relatifs du cimetière de Méry, à cette heure en projet, et ne touche nullement à la question générale des grands cimetières, qui n’est, en somme, que la question retournée des grandes villes, de ces grands centres de population, les hypertrophies dont les peuples modernes, si on n’y prend garde, pourraient bien mourir !
Le poète des Impressions, dans les rares pièces où il a touché, en passant, et d’un doigt beaucoup trop léger, cette corde chrétienne qui est la fibre universelle maintenant et désormais éternelle, n’est pas encore le poète qui tire une note à lui, une note bien à lui, neuve et inexprimée, de cette corde tendue d’un bout du monde à l’autre bout, au doigt multiple du genre humain, et dans laquelle l’infini dort !
Seulement, par une inconséquence qui nous touche et dont nous connaissons la cause, il se mêle à ces poésies, imparfaites par là au point de vue absolu de leur auteur, des cris d’âme chrétienne, malade d’infini, qui rompent l’unité de l’œuvre terrible, et que Caligula et Héliogabale n’auraient pas poussés.
D’où les premières atteintes de sa misanthropie, de cette misanthropie qu’avait connue de La Touche, la mauvaise humeur de l’homme raté.
Machiavélique côté de son génie, qui touche ici à la rouerie profonde du jongleur, et où le poëte, le poëte, ce Spontané divin, expire dans les exhibitions affreuses du charlatan et du travailleur américain !
On voit qu’il était plus fait pour instruire les rois que pour les célébrer, tant il est vrai que les plus grands talents ont des bornes dans les genres qui se touchent.
Il semble, cependant, par un souvenir de son règne, que là même, l’ostentation orgueilleuse de la puissance, et ce je ne sais quoi d’asiatique et de barbare qu’Alexandre recevait du contact de ses ennemis vaincus, venaient altérer, dans les arts qui touchent à l’expression matérielle de la grandeur, la sublime pureté du génie grec.
Au moment de partager avec Louis de Rohan l’or promis aux conjurés, quand il touche au but de ses vœux, ira-t-il au-devant d’un coup d’épée pour lire, avant personne, les trois lignes qu’il attend ? […] Eût-il été laborieux comme Leibnizj, il ne lui était pas donné d’accomplir, dans l’espace d’une année, un travail qui touche à tant de points, et dont les seuls matériaux ne peuvent être rassemblés par l’intelligence la plus active et la plus pénétrante, dans un temps si court. […] C’est pourquoi l’Essai historique en visant à l’omniscience, n’a pas même touché le but annoncé sur la première page. […] L’auteur s’amuse à mettre sous les dates d’une table chronologique des pensées qui ne touchent pas aux faits. […] Il lui arrive sans doute plus d’une fois d’abandonner la ligne directe et de décrire, avant de toucher le but, des sinuosités nombreuses ; mais chacun de ces détours, loin d’être une distraction puérile, prépare l’intelligence de l’auditoire à mieux comprendre le dénouement résolu.
Ne me touchez point. […] On voit clairement pourquoi Louis XIV ne permettait pas qu’on touchât à Pharamond. […] Que faut-il de plus pour nous toucher ? […] La femme blesse de loin, et voilà que, d’autres fois, on est perdu pour la toucher. […] Mais, ayant l’estomac perdu, il n’y pouvait toucher.
— Touchez-moi le front, répondit le jeune homme en rougissant. […] Il s’entend mieux à ébranler notre intelligence qu’à toucher notre cœur. […] La pause touchait à sa fin. […] On saura plus tard, quand ce point aura été touché par un maître, ce que nous avons désiré, ce que nous avons rêvé, ce que nous avons souffert. […] Je n’ose pas toucher le premier de ces problèmes.
Barnabé, cet ermite irrégulier qui est menteur, buveur, voleur et colère, nous touche par cet amour paternel qui explique, sans la justifier, son avidité insatiable. […] Comme Madame Bovary, Fromont jeune et Risler ainé est le drame de l’adultère ; mais nous allons toucher du doigt les différences. […] Ce sont là des taches regrettables, mais qu’en quelques coups de crayon on peut faire disparaître, sans toucher en quoi que ce soit au moindre détail de l’œuvre. […] Pour lui, tout a été miel ; devant lui, dès le début, toutes les portes se sont ouvertes : il a voulu toucher à tout et il lui a été donné de pouvoir ambitionner tous les triomphes. […] L’ouvrier, injustement accablé sous des coups vraisemblables, nous touchait.
Dans les plus secrètes irritations des sens, dans les vibrations les plus superficielles du toucher, il a montré de la spiritualité et il les a reliées, vraiment, aux plus profondes racines de l’être. […] court un mouvement qui vient me toucher, et qui me pénètre et dont je défaille… Quand tu approches de la maison, ô Marthe ! […] D’humbles personnes à qui je les ai lus en ont été touchées jusqu’aux larmes. […] Paul Fort, qui a dû être bien touché par ma boutade, pour montrer une si grande colère. […] Montfort n’a pas chanté seulement ces belles âmes, mais qu’il pourrait aussi les faire naître, il suffit que Pierre et Suzon lisent son livre, et qu’ils en soient touchés, pour qu’ils deviennent bientôt Virginie et Paul, Serge et Albine.
Certains lui donnent une signification qui le rapprocherait de cet autre mot qui semble clair, individualisme ; et il est certain que cela se touche, puisque le mysticisme peut être dit l’état dans lequel une âme, laissant aller le monde physique et dédaigneuse des chocs et des accidents, ne s’adonne qu’à des relations et à des intimités directes avec l’infini ; or, si l’infini est immuable et un, les âmes sont changeantes et plusieurs : une âme n’a pas avec Dieu les mêmes entretiens que ses sœurs, et Dieu, quoique immuable et un, se modifie selon le désir de chacune de ses créatures et il ne dit pas à l’une ce qu’il vient de dire à l’autre. […] Une belle dame passa… et il dit : Dame des lys amoureux et pâmés, Dame des lys languissants et fanés, Triste aux yeux de belladone — Dame d’un rêve de roses royales, Dame des sombres roses nuptiales, Frêle comme une madone — Dame de ciel et de ravissement, Dame d’extase et de renoncement, Chaste étoile très lointaine — Dame d’enfer, ton sourire farouche, Dame du diable, un baiser de ta bouche, C’est le feu des mauvaises fontaines Et je brûle si je te touche. […] « Donc, le Réel, pour nous, est seulement ce qui nous touche, soit les sens, soit l’esprit ; selon le degré d’intensité dont cet unique réel que nous puissions apprécier et nommer tel, nous impressionne, nous classons dans notre esprit le degré d’être plus ou moins riche en contenu qu’il nous semble atteindre, et que, par conséquent, il est légitime de dire qu’il réalise. […] Cette réflexion (p. 142) résume assez bien l’état d’esprit d’André Walter : « Ô l’émotion quand on est tout près du bonheur, qu’on n’a plus qu’à toucher — et qu’on passe. » Il y a un certain plaisir à ne pas s’être trompé au premier jugement porté sur le premier livre d’un inconnu ; maintenant que M. […] D’ailleurs s’il s’agit d’art, le débat, qui touche un si petit nombre de créatures, n’a pour l’humanité, comme toutes les questions purement intellectuelles, qu’un intérêt de clocher ou de coin de rue.
Nous touchons au point qui intéresse le plus notre présente recherche. […] On verrait que l’intelligence, si habile à manipuler l’inerte, étale sa maladresse dès qu’elle touche au vivant. […] On pourra, il est vrai, donner raison à l’aveugle-né et dire que la vision, ayant son origine dans l’ébranlement de la rétine par les vibrations de la lumière, n’est point autre chose, en somme, qu’un toucher rétinien. C’est là, je le veux bien, l’explication scientifique, car le rôle de la science est précisément de traduire toute perception en termes de toucher ; mais nous avons montré ailleurs que l’explication philosophique de la perception devait être d’une autre nature, à supposer qu’on puisse encore parler ici d’explication 66. […] Il est à l’intelligence ce que la vision est au toucher.
Il devrait y avoir des sources inépuisables de douleur pour de certaines pertes… On pleure amèrement, on est sensiblement touché ; mais l’on est ensuite si faible ou si léger que l’on se console. […] Son influence sur les mœurs a été considérable, à ce point qu’il les a touchés en leur source, au fond de l’âme. […] Ame d’artiste, ardente et légère, il touchait à toutes choses, marquait chaque objet d’une empreinte de maître, et ne s’attachait à rien. […] Ils avaient créé la littérature « sensible », mais ils restaient un peu de leur temps et un peu grossiers encore, ou un peu lourds, à toucher à ces sentiments nouveaux et si facilement froissés. […] Nul œil de l’infini n’a touché les deux bords : Elargissez les cieux, je suis encor dehors.
Lui, si dur pour la courtisane dès qu’elle touche à la famille, il l’admet comme dérivatif économique et commode aux gourmes des jeunes bourgeois. […] M.Dumas a beau l’appeler « pauvre chère victime de l’erreur humaine », cela ne me touche ni ne me persuade. […] Il n’est pas obligé de savoir qu’au milieu de toutes ces aventures aucun homme ne l’a touchée du bout du doigt, pas même ceux qui l’ont enrichie. […] Ce qu’il regrette, ce digne comte, ce n’est pas précisément la « fête » qu’il faisait à Paris, c’est le lieu, le décor, l’atmosphère ; c’est Paris lui-même, et, comme Paris c’est nous, la plainte du noble étranger nous touche et nous flatte. […] tu connais mes principes là-dessus. » Mirelet, touché de la bonne grâce de Henri, montre alors d’exquises délicatesses de conscience : « … Tu sais, mon cher enfant, que je ne voudrais pour rien au monde léser tes intérêts… — Qu’est-ce que tu lui donnes ?
Et quant à la grande, celle de Moi et celle de Tout, la science n’y touche pas, et, pour inviter les hommes à n’y pas toucher, elle ne la laisse que plus intacte. […] Musset « s’efforce de nous toucher par le flux des mots et l’éclat des images ». […] C’est la partie la plus finement touchée du roman. […] Les vrais poètes sont « ceux dont les œuvres touchent presque au silence ». […] La preuve, ce sont les pierres de touche, les criteria, qu’institue M.
Ce nom rend raison de l’agréable variété de ton et de touche qui en fait le caractère romantique. […] Mais voilà que, de cette touche ultra-familière, sort à l’instant même un drame tragique. […] » voilà bien un mot de vieillard, — et une nouvelle touche de tragi-comédie. — Aux yeux de Rodrigue, il n’existe qu’une maîtresse au monde, et qu’une femme sous le ciel ! […] De cette main, il est vrai, j’ai pu toucher le ciel ; mais que m’en revient-il, si c’est parce que le ciel est tombé, et non parce que j’ai été élevé jusqu’à lui ? […] Comme nous sommes dans une comédie, quelques aparté du valet Cliton, pendant cette scène de haut vol, piquent çà et là des notes comiques qui nous font toucher terre d’un pied, afin de maintenir l’harmonie générale de la composition.
Au-dessus de tout plane la Grâce, puissance mystérieuse qui descend où elle veut et relève ceux qu’elle touche. […] Elle est de ceux que même la grâce ne touche pas. […] Quand Sévère le prie pour Polyeucte, il croit à une ruse, à une fourbe. — La grâce daigne le toucher à la fin, peut-être aidée d’une crainte en sens inverse de la première, que la nouvelle attitude de Sévère lui inspire. […] Touché par cette fidélité, Mithridate a décidé de conserver Monime pour Xipharès. — Il vient lui-même, soutenu par ses gardes, met la main de Monime dans celle de Xipharès, et meurt, presque satisfait, puisque ses derniers regards ont vu fuir les Romains. […] Et comme les choses qui touchent à l’amour, dès qu’elles ont une place au théâtre, l’envahissent tout entier, il semble très souvent que la lutte de Mithridate contre les Romains ne soit qu’un fond de tableau, et que la tragédie de sérail soit le sujet même.
Il veut toucher avec la main la frise du Parthénon. […] Le temps a touché ces choses et ces figures : elles s’effacent déjà. […] Je touche à la perfection et à la mort. […] Ils ont l’aspect pittoresque, ils touchent par leur enthousiasme sincère. […] — Ne touchons pas à cette boutique.
Ces puissances qui nous touchent : la bonté, la poésie, une juvénile malice, ont fait de lui le lieu de leur activité délicieuse. […] Car l’ironie de cet abbé n’est jamais dissolvante, elle se garde bien de toucher aux choses de la foi. […] Viélé-Griffin, première manière, est ici, sans conteste, son maître ; mais les élans de ce dernier me touchent davantage, car ils sont personnels, ils ne paraissent point si patiemment travaillés, M. […] La critique classique, limitée par les règles qu’elle s’était fixées, n’a pas touché le fond du problème de l’art essentiellement individuel ; la critique romantique a fort bien défini le problème, mais l’a-t-elle résolu ? […] Le pathétique de Simon, comme il touche votre âme, et ce qui reste en vous des sentiments les plus doux et des souvenirs de votre plus fraîche enfance !
Il s’approche de l’Ermite et lui touche le bras. […] Je suis armé. — Gare à qui me touche : avant d’être frappé, je frapperais moi-même… Adieu. […] Monsieur, je suis touché de l’intérêt que vous semblez me porter. […] Ne touche à rien : tu te brûlerais cruellement. […] Bravo, Monsieur : touchez là.
Il se laissa toucher sans peine par cette voix conforme aux inspirations de son cœur, et le jour qui sauva une victime innocente doit être inscrit parmi les plus beaux de l’Amérique indépendante et victorieuse. […] Si Coriolan paraît tout à coup dans la tente du Volsque étonné ; s’il touche, avant de rompre le silence, l’image des pénates hospitaliers, produira-t-il un effet moins irrésistible en criant : « Je fus ton ennemi, je deviens ton hôte ! […] À quelque page qu’on s’arrête, on est, touché par d’aimables rêveries, ou frappé par de grandes images. […] Cependant l’Ange de la paix, descendant vers le juste, touche de son sceptre d’or ses yeux fatigués, et les ferme délicieusement à la lumière. […] Touché d’un si digne objet, sa grande âme se déclara tout entière, son courage croissait avec les périls, et ses lumières avec son ardeur.
Si l’abbé d’Aubignac avait établi que les acteurs dans la comédie ne doivent marcher qu’à cloche-pied, la comédie des Fausses confidences de Marivaux, jouée par mademoiselle Mars, nous toucherait encore malgré cette idée bizarre15. […] Mais peut-être alors n’applaudirait-on pas des vers tels que L’âge de ses aïeux touche au berceau du monde. […] Je vous l’avouerai, je suis touché de votre profond respect pour Racine, mais touché sensiblement.
Sur cinq points qui sont les cinq sens, nous avons tenté de dépasser la limite ordinaire ; nous avons poussé jusqu’à une assez grande distance du côté des sensations de l’ouïe et du côté des sensations de la vue ; nous avons fait un pas du côté des sensations de l’odorat et du goût ; et nous avons vu que, du côté des sensations du toucher, on pourrait plus tard en faire un pareil. — D’après toutes ces indications, nous avons conclu que, dans le cercle de chaque sens et probablement de sens à sens, les sensations qui, en apparence, diffèrent de qualité, ne diffèrent qu’en quantité ; que les mêmes sensations élémentaires peuvent, par leurs différences de nombre, d’intensité et de proximité, constituer les sensations totales que la conscience juge irréductibles entre elles, et que partant, si diverses que soient les apparences, il n’y a là probablement aussi qu’un même fait, sorte de roche primitive dont les divers aspects tiennent aux diverses profondeurs de l’eau. […] On introduit de la digitale dans le sang, et ce sang altéré provoqué par lui des sensations de flamboiement. — Pareillement, le nerf acoustique107 ne nous donne jamais que des sensations de son, quel que soit l’événement extérieur qui le mette en branle, ondulation aérienne, électricité, irritation du sang, narcotiques introduits dans le sang. — Il en est de même pour les autres sens, notamment pour celui du toucher. […] Si quelques malades se plaignent de sentir continuellement des odeurs infectes, il n’est pas certain que l’origine de leur sensation soit dans le nerf lui-même ; elle peut se trouver dans les centres nerveux. — Mais rien de plus fréquent dans le toucher que l’action spontanée des nerfs ; il suffit de citer les névralgies proprement dites ; le jeu propre du nerf en l’absence de tout excitant appréciable éveille, maintient et réveille alors les plus vives et les plus diverses sensations de douleur. […] Mais choquer un corps n’est pas le toucher ; jamais la poule né palpe, ne tâtonne, n’hésite dans sa marche… Elle ne se remise plus, à quelque intempérie qu’on l’expose ; jamais elle ne se défend contre les autres poules, elle ne sait plus ni fuir ni combattre ; les caresses du mâle lui sont indifférentes ou inaperçues… elle ne becquette plus. » Il en est de même pour les autres animaux127.
Sa belle-mère qui avait l’influence sur lui, contracte en son nom, un engagement avec un théâtre de Yeddo, engagement dont elle touche d’avance l’argent. […] Daudet raconte que le premier gros argent, qu’il ait touché, c’est lors de la publication de Fromont et Risler, et que revenant de chez Charpentier, un peu éplafourdi de sa vente, et une poche de son paletot pleine de billets de banque, de louis d’or et de pièces de cent sous, il s’était mis à répandre tout ça à terre, devant sa femme, et à danser autour une danse folle, qu’il baptisait le pas de Fromont. […] Dimanche 25 novembre Bracquemond a été invité, un jour, par le procureur impérial, à venir regarder le bourreau toucher chez lui son argent, à l’effet de voir sa main. […] Daudet sort, pour calmer son fils, qu’il entrevoit prêt à batailler, et revient bientôt avec une figure colère, et accompagné de Léon, disant, que son père avait une tête si mauvaise dans les corridors, qu’il a craint qu’il se fît une affaire, et je regarde, vraiment touché au fond du cœur, le père et le fils, se prêchant réciproquement la modération, — et tout aussi furieux, l’un que l’autre, en dedans.
Il nous le peint comme un esprit de la même famille que le sien, comme un mystique, mais avec une touche mélancolieuse, venant d’une santé plus frêle, d’une nature plus délicate. […] L’esquisse, ce serait chez Whistler, une ruée sur la toile : une ou deux heures de fièvre folle, dont sortirait toute construite dans son enveloppe, la chose… Puis alors des séances, des longues séances, où la plupart du temps, le pinceau approche de la toile, le peintre ne posait pas la touche au bout de son pinceau, et le jetait ce pinceau, et en prenait un autre — et quelquefois en trois heures posait une cinquantaine de touches sur la toile — « chaque touche, selon son expression, enlevant un voile à la couverte de l’esquisse ». […] Dimanche 11 octobre Une cousine des Daudet qui vient d’être opérée d’une tumeur intérieure, chez les Bénédictines de la rue de la Santé (le Saint-Jean-de-Dieu pour les femmes), exprimait, la veille de l’opération, à Mme Daudet, l’horreur qu’elle éprouvait pour tous les meubles de cette chambre, bien certainement plusieurs fois habitée par la mort, et la répugnance qu’elle avait à toucher à cette sonnette du fond du lit, pénétrée pour elle de la sueur des mains d’agonisantes qui l’avaient secouée.