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1744. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Bouhours, fort répandu dans les ruelles, représente ce tour d’esprit, qu’il contribuait de sa personne et de ses succès à faire prendre pour le bon. […] S’il n’y avait pas derrière ce vrai et ce beau des personnes avec lesquelles il tient à être bien, que de phrases de politesse il se serait épargnées en leur honneur !

1745. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Alors vécut une personne supérieure qui, par son initiative hardie et par l’amour qu’elle sut inspirer, créa l’objet et posa le point de départ de la foi future de l’humanité. […] De saintes personnes, parmi lesquelles on cite un vieux Siméon, auquel la légende fait tenir Jésus dans ses bras, Anne, fille de Phanuel, considérée comme prophétesse 97, passaient leur vie autour du temple, jeûnant, priant, pour qu’il plût à Dieu de ne pas les retirer du monde sans avoir vu l’accomplissement des espérances d’Israël.

1746. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Il y a des personnes qui regrettent aussi que la Révolution française soit sortie plus d’une fois des principes et qu’elle n’ait pas été faite par des hommes sages et modérés. […] Il en parle en termes vagues et à la façon d’une personne du peuple qui n’a aucune idée de politique.

1747. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

L’une d’elles, Marie de Magdala, qui a rendu si célèbre dans le monde le nom de sa pauvre bourgade, paraît avoir été une personne fort exaltée. […] Ces nombreuses conquêtes, Jésus les devait au charme infini de sa personne et de sa parole.

1748. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VIII. Quelques étrangères »

Mais à chaque instant sa maîtresse sentait qu’il « n’aimait personne, ni elle, ni Donatella, mais qu’il les considérait l’une et l’autre comme de purs instruments de l’art, comme des forces à employer, des arcs à tendre ». […] Voici comment elle nous définit Lucie Altimare, « l’aventureuse », la plus significative de ses héroïnes : « Au fond, un cœur froid et aride, sans une palpitation d’enthousiasme ; au-dehors une imagination trompeuse qui grandissait toute sensation, qui augmentait toute impression… Au fond, un manque absolu de sentiment ; au-dehors, des rêveries sur les nobles utopies humanitaires, des aspirations flottantes vers un idéal incertain. » Et on nous fait connaître longuement « l’artifice de sa personne, un artifice si naturel, si absolu, si complet, qu’il la trompait elle-même, en lui donnant une fausse sincérité ; en devenant son véritable caractère, son tempérament, son sang, ses nerfs ; en la persuadant de sa propre bonté, de sa propre vertu, de sa propre supériorité ».

1749. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

Une rousse du nom de Sabine, qui est la seule personne qui fréquente le bureau, nous demandant un jour : « Et ce monsieur, qui est là, pourquoi a-t-il l’air si triste ?  […] Mélanie met sa toilette la plus pimpante, réunissant sur sa personne tous ses  ; et nous voilà dans cette forêt, où chaque arbre semble un modèle entouré d’un cercle de boîtes à couleurs.

1750. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

« On les voit marcher, parler tout autrement que nous, & avoir une contenance tout-à-fait extraordinaire. » Il rapporte qu’il se trouve à Paris des personnes si révoltées d’une pareille déclamation, qu’elles aiment mieux renoncer au spectacle que d’y aller entendre déclamer à contre sens. […] Pour l’être, il faut qu’en lisant on fasse tout sentir, qu’on ne mette personne dans le cas de mal juger, de trouver détestable à la représentation, ce qu’on a beaucoup applaudi à la lecture.

1751. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

De ce nouveau principe, il tire cette conséquence : « que l’homme de génie ne doit être que l’organe de tous et non une personne privilégiée ayant des pensées particulières », que « c’estcelui qui dit ce que tout le monde sait », qu’il n’est que « l’écho intelligent de la foule ». […] Si personne n’avait jamais rien inventé, il n’y aurait pas de tradition.

1752. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

D’un côté, le besoin de trouver un point fixe dans la fluctuation universelle des croyances et des consciences rattache les esprits droits à une doctrine déterminée et fixe : d’un autre côté, le besoin de voir de plus en plus clair dans ses pensées, la passion du progrès, à laquelle personne de notre temps ne peut échapper absolument, entraîne plus ou moins les hommes sincères hors des voies réglementaires et consacrées. […] Nous sommes donc aussi peu disposés que personne à transiger avec ces folies, et nous ne pensons pas que la philosophie se soit affranchie de la Sorbonne pour se soumettre au joug de telle ou telle école.

1753. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

La Fontaine a raison d’arrêter l’attention de son lecteur sur le bon esprit de cette jeune personne, qui a songé à tout ; mais que de grâces dans cette précision : notez ces deux points-ci ! […] Elle a d’ailleurs l’inconvénient de retomber dans la moralité de la précédente, qui vaut cent fois mieux ; aussi personne ne parle de Messire Jean Chouart, mais tout le monde sait le nom de la pauvre Perrette.

1754. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Il partit donc sans un regret ; — il partit sans rien dire à personne, se promettant de ne plus rentrer jamais dans cette pétaudière de la Bohême parisienne. […] Doux et bienveillant, Rodolphe cause volontiers avec les quelques personnes qui le visitent, et vous offre le plus cordialement du monde la chaise sur laquelle il était assis à votre entrée.

1755. (1760) Réflexions sur la poésie

Je n’en suis ni surpris ni offensé ; je devais m’attendre à l’intérêt qu’ils marqueraient pour leurs mauvais vers ; intérêt d’autant plus excusable, que personne ne le partage avec eux. […] Si mes scrupuleux et redoutables censeurs veulent prendre la peine de lire le second discours sur l’histoire ecclésiastique, par M. l’abbé Fleury, que personne, je pense, n’accusera d’impiété ; ils y trouveront au chapitre XVI, ces propres paroles : St. 

1756. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

si on réussit, on l’ôtera, ce masque, et on jouira de sa petite gloire, à visage découvert… Or, comme en attendant cet heureux jour, on l’avait levé pour la Critique qu’il faut séduire, et qui n’étant pas une Lucrèce, mais une femme des plus galantes, avait fait à l’auteur du Bluet force articles favorables et madrigalesques, la personne mystérieuse qui signe Gustave Haller, avait, enchantée, levé un bout de masque aussi du côté du public. […] Elle est une perfection, cette jeune personne que le roman s’est bien gardé de faire jolie, pour mieux mettre en relief l’influence, toute seule, de la vertu.

1757. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Même dans Une faiblesse de Minerve, le plus récent de ses livres, qui, du moins, témoigne de plus d’attention, d’observation et de repli que ses romans si superficiellement militaires l’intérêt principal du récit qui est l’intérêt du dénouement, repose tout entier sur une méprise encore ; sur la substitution d’une personne à une autre, espèce de tour de passe-passe, manqué dans l’imagination du lecteur, par la manière dont on le raconte. […] Cette femme absolument sans esprit, malgré son espèce de talent, et dont on a osé placer la statue là où Voltaire seul, ce Dominateur par l’esprit, a la sienne, n’a jamais, au fond, inspiré, comme Voltaire, d’enthousiasme à personne, malgré ses succès.

1758. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

L’imagination, ce singe de l’intelligence, a dit Schiller, — ce qui n’est pas mal pour un Allemand, — l’imagination, qui est la première des facultés de la femme et d’un misérable siècle, chez qui la Raison est épouvantablement affaiblie, doit entraîner la femme, quand elle veut être littéraire, vers le roman dans lequel, d’ailleurs, elle cherche toujours un peu une place pour ses souvenirs et un miroir pour sa personne… D’un autre côté, par cela seul que le Roman est la forme la plus populaire des formes littéraires de ce temps, il rapporte du succès à plus bas prix… et l’Histoire, la sévère, l’Histoire, la désintéressée, n’a pas ces avantages… Il faut se croire très homme pour l’aborder. […] Ils seront comme les Anges dans le ciel 32 » Mais à part ces féminités, à part ces révérences qui entrent trop dans le parquet, devant certaines personnes, le christianisme de Mlle Bader reste au-dessus du parquet et ne s’abaisse ni ne se cache.

1759. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Le règne d’après, si Richelieu, moins sentimental que Henri II, et qui n’avait pas perdu de favoris parmi les sept mille tués sous Henri IV, frappa plus cruellement le duel que personne, ce fut moins sagesse et moralité du législateur que politique à la Tarquin, qui abat les têtes de pavot aristocratiques, non plus avec une baguette, mais avec la hache du bourreau. […] … Quand les grandes préoccupations d’échafaud cessèrent, — sous le Directoire, par exemple, — la politique fut une cause nouvelle de duels, et depuis ce temps-là elle le fut toujours et elle l’est encore ; mais ce n’est pas pour la politique qu’on se battait, en ces duels soi-disant d’opinion, c’était pour l’injure qui s’adressait à la personne, et dont la politique n’avait été que l’occasion.

1760. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

On savait que de forts cerveaux se mettaient à deux ou à trois, selon le tirage, pour la confection en commun d’un livre, soit roman, soit drame, — mais vingt-deux personnes à la file, toute une multitude, toute une tribu, cela ne s’était pas encore vu dans ce temps d’association facile, et on ignorait cette littérature à l’Adam Smith, où chacun faisait son vingt-deuxième de traduction. […] Ôtez l’individualité, il n’y a plus personne, et voilà pourtant comme des bêtises forcent à dire d’autres bêtises ; abyssus abyssum invocat .

1761. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Personne plus que lui n’a été fait pour conquérir et captiver les délicats de l’avenir, s’il y a encore des délicats dans l’avenir, si nous ne sommes pas arrivés à l’époque du gros, du grossier, de l’opaque en tout, et s’il est permis de dire que nous comprenions encore quelque chose à l’idéal, au transparent et à l’exquis ! […] Excepté à ces fîgures-là pour le corps et à ce Platon qu’il diminuait et qu’il embourgeoisait, il ne ressemblait à personne.

1762. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Personne ne se souvenait qu’il y avait une traduction de Shakespeare par Guizot, faite en des temps anciens déjà… un à peu près de traduction, une toute de Shakespeare, le barbare chevelu, et de Le tourneur, ce second Barbare qui avait traduit le premier. […] Il y a un mot heureux de Guizot, et que je souligne parce que Guizot, que je voudrais entraîner, ne se permet guère l’imagination : « Comme un fanal, dans la nuit, brille au milieu des airs sans laisser apercevoir ce qui le soutient, même l’esprit de Shakespeare nous apparaît dans ses œuvres, isolé de sa personne. » Mais c’est justement à cause de la difficulté de saisir la vie de Shakespeare, d’empoigner le pied du fanal caché sous sa lumière, que la pensée la veut, cette vie, et qu’elle s’y obstine.

1763. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Dans ses premiers volumes du Consulat et l’Empire, personne n’a mieux développé que Thiers les détails et l’action d’ensemble des institutions politiques, administratives et judiciaires du premier Consul ; mais il ne dit pas un mot de la pente forcée de ces institutions vers l’Empire. […] Si l’auteur des Césars avait creusé, comme il le pouvait mieux que personne, les idées sur l’Empire que nous touchons à peine ici, il eût fait mieux encore (quoiqu’on ne puisse plus s’y méprendre) saillir les différences ou les analogies qu’il y a entre nous, modernes et chrétiens, et la vieille société romaine.

1764. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Cela lui allait plus qu’à personne. […] Nul plus que lui n’accepte aisément sur la personne de Jacques II les préjugés sectaires de ses compatriotes.

1765. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Personne, au contraire, ne les aurait mieux que lui, s’il voulait s’abandonner au mouvement de sa pensée et la faire intervenir davantage. […] Il y avait au xviiie  siècle — on l’y voit passer dans quelques coins de lettres de mesdames Necker ou Du Deffand — un homme presque mystérieux, dont personne ne parle maintenant, qui s’appelait tout uniment Dubucq, et qui n’a laissé que des mots, mais frappés comme des médailles d’or à l’effigie du génie.

1766. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Prude, en somme, sous ses airs de page, honnête toute sa vie sans que cela lui coûtât un sou d’effort pour le rester, coquette d’esprit, de coiffure, de corsage, de bras nus abandonnés, qui se donnaient à tous et qui n’ont jamais étreint personne, coquette même de maternité, madame de Sévigné résume en elle deux figures de Molière qui, dédoublées, font la femme française : Elmire et Célimène. […] Excepté son mari, Sévigné, qui la traita comme ces sortes de femmes — tout vanité, mutinerie, gaîté et caprices, — doivent être traitées pour qu’elles aiment : avec la cravache des procédés indifférents, impertinents et cruels ; excepté son mari, pour lequel elle eut cet amour par pique dont parle Stendhal dans ses diverses classifications de l’amour, elle n’aima personne que sa fille, et encore quand elle était loin !

1767. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Charles 8 I Si jamais j’avais eu pour Gœthe la passion qu’ont certaines personnes, voici une publication qui me rendrait fort triste, car ce livre d’un innocent, qui ne se doutait guères de ce qu’il écrivait quand il écrivait, ôte, d’un seul coup, à Gœthe, pour les esprits de sang-froid et fermes, les grandes qualités à travers lesquelles on est accoutumé de le voir. […] — trouve très douce et a l’air de beaucoup envier cette invention de garçons d’admiration à poste fixe auprès des personnes considérables.

1768. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

Philippe II le Taciturne, qui ne dit son secret à personne et ne laissa aux historiens de l’avenir qu’un mot  le mot terrible — qui ne fut pas stupide, tout en voulant être injurieux ; et Charles-Quint, l’empereur déchu ou grandi dans une abdication volontaire, sur laquelle l’imagination a tant erré et l’Intelligence hésite encore ! […] Personne plus que lui n’appelle et ne commande l’induction et le raisonnement dans l’histoire.

1769. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Il l’eût été mieux que personne avec ce sang-froid, ce machiavélisme et ce diabolisme d’esprit auxquels son ministre, Guizot, qui ne fît de lui qu’un consul, évidemment ne comprenait rien. […] Et ne l’eût-on que pour une seule personne, cette faculté, ce serait déjà glorieux !

1770. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

nous aussi, nous disons — s’écrie-t-il — que personne n’est la propriété de personne, que l’amour n’est pas l’esclavage, et que tout homme et toute femme ont le droit de se reprendre à la femme et à l’homme qu’ils n’aiment plus.

1771. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

. ; ces passages, magnifiques comme expression, n’apprenaient rien de nouveau, ne modifiaient rien de ce qu’on sait sur la manière de Lamennais, et n’avaient le droit d’étonner personne. […] Quel que soit le jugement qu’on doive prononcer sur la conduite de Lamennais dans sa rupture avec l’Église, et ce jugement, nous pensons que l’Histoire le fera sévère, la Correspondance n’en entraînera pas moins ces deux erreurs contemporaines sur sa personne.

1772. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Lorsque les savants, qui seuls parlent d’eux avec compétence, auront assez répété à la masse ignorante et superficielle ce que furent Geoffroy Saint-Hilaire, Ampère et Cuvier, ce triumvirat de génie, ces grands hommes, trop enterrés dans leur science même et la technicité de leur langage, ne seront plus cachés par l’éclat de personne et auront sur leur nom autant de rayons qu’on leur en doit. […] pas permis à la France, qui, scientifiquement, a les siens, que j’ai nommés, et auxquels jamais elle ne doit préférer personne !

1773. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

C’est cette question des classiques grecs et latins, en apparence toute littéraire, mais dont le sens profond n’a frappé personne quand on l’a agitée, puisqu’elle cache, — et tout le monde l’a senti, — sous son intitulé modeste, cet énorme problème politique et social de l’éducation, qui déjà faisait sourciller le vaste et serein génie de Leibnitz bien avant que l’Europe n’eût vu le dix-huitième siècle et la Révolution française. […] Seulement, plus frappé que personne, en vertu de son tour d’esprit, de l’inutilité des charges à fond exécutées par les meilleures intelligences contre la Révolution dans les systèmes qu’elle a engendrés par la tête de ses plus illustres penseurs, et voyant, sur ces systèmes rompus, déshonorés, défaits, la Révolution vivre encore et continuer de ravager la pensée sociale, M. 

1774. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Vous le voyez, il fallait du renfort peut-être pour expliquer cette élection, désintéressée de tout, comme on le sait, excepté de littérature, et à laquelle jusque-là personne n’avait pensé, pas même le nouvel académicien ! […] La pureté de son intention, certes, personne n’en est plus sûr que moi ; mais quand il s’agit d’une de ces audaces d’observation qui ressemble presque à de l’irrévérence, la pureté d’intention sauve-t-elle tout, et suffit-elle pour entrer dans ce secret, gardé par l’Évangile, de l’espèce d’amitié qu’avait le Sauveur pour la Madeleine ?

1775. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Les autres… les autres iront naturellement tomber dans le grand sac à marionnettes où sont tombés, successivement engloutis, tous les dieux du dix-neuvième siècle et leurs divers clergés, Le Mapah, Jean Journet, Thoureil, les phalanstériens avec leur queue, les saints-simoniens et leur tunique, et ils n’ont besoin de personne pour les pousser dans ce sac-là. […] … Est-ce son altruisme, à part le mot que personne ne lui dispute ?

1776. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Lorsque les savants qui seuls parlent d’eux avec compétence auront assez répété à la masse ignorante et superficielle ce que furent Geoffroy Saint-Hilaire, Ampère et Cuvier, ce triumvirat de génie, ces grands hommes, trop enterrés dans leur science même et la technicité de leur langage, ne seront plus cachés par l’éclat de personne et auront sur leur nom autant de rayons qu’on leur en doit. […] pas permis à la France, qui, scientifiquement, a les siens que j’ai nommés, et auxquels jamais elle ne doit préférer personne !

1777. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Il masquait son nom et sa personne avec des chefs-d’œuvre qu’il ne signait pas, et l’Angleterre se mourait de curiosité, de cette curiosité plus piquante et plus enivrante pour l’âme choisie qui l’inspire, que la gloire elle-même et ses bruyantes admirations ! […] Après les Philosophies, c’est l’Histoire qu’il aborde, l’Histoire, qui s’appelait alors Michelet et Quinet, qui maintenant ne s’appelle plus personne, et n’en dit pas moins, mais sans aucun talent, les mêmes mensonges qu’alors.

1778. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

Lorsqu’on lit ce titre de Sophistes contemporains, on croit qu’on va nager en pleine mer de sophismes, et on ne nage qu’entre deux rives : — la Grèce, la vieille Grèce et l’Angleterre, — et encore l’Angleterre réduite à ces derniers temps et à ces deux sophistes qui ont récemment abaissé dans leur personne le mâle esprit anglais, lequel faisait mieux, en sophistes, quand il produisait Locke et cette grande canaille philosophique de Bacon ! […] … Car il est, intellectuellement, taillé comme personne, parmi les philosophes de cette heure, et capable de dégrader par le raisonnement les doctrines et les hommes de perdition auxquels le monde est présentement en proie… J’augure bien de ce Brentano !

1779. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

On n’en eût dit mot, car personne n’en a parlé ; et le livre coulerait en silence dans l’oubli… Mais il est signé du nom de Quinet, de ce nom qui, trente ans, a résonné comme le style creux de l’homme qui le porte, et pour la même raison… L’occasion était donc bonne d’en parler pour en finir avec ce nom d’une célébrité imméritée, pour crever enfin cette grosse caisse… La Création est un pauvre livre. […] Son ouvrage ne sera discuté par personne.

1780. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Mais ils ont cédé à la pente du temps vers la biographie et l’analyse et leurs doubles curiosités vaines ; car c’est plus pour le poète que pour personne que le mot de Voltaire est vrai : « La vie des écrivains n’est que dans leurs écrits », ce qui retranche d’un seul coup les insignifiances, les futilités et les rapetissements des biographies. […] Ainsi, ni notice ni notules, c’est ce que j’aurais voulu, c’est ce que j’aurais préféré pour l’honneur du génie d’André et de sa personne poétique.

1781. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Il ne demande d’étoffe à personne ! […] en d’autres termes, et comme on dit crûment, quant aux filles de ses livres, à ce peintre des courtisanes du xixe  siècle à toutes les hauteurs, personne n’a, sans colère à l’Alceste, traité avec plus de mépris ces drôlesses.

1782. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Mérimée ces articles inouïs qu’il ne recommença jamais sur personne ? […] Mérimée, confirme ce que nous avons dit, au commencement de ce chapitre, sur l’absence de vocation profonde en ce romancier de volonté et de parti pris… Un homme de vocation profonde n’imite personne.

1783. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

D’abord, ce n’est pas lui, pour avoir plus vite fait, qui a abrégé les offices du roman comme il sait l’écrire ; car c’est un de ces esprits difficiles et vaillants, dédaigneux de l’improvisation, qui veulent que toute œuvre ait ses escarpements et son labeur, et qui savent, par leur expérience, que l’homme est condamné à manger à la sueur de son front, comme le pain de la terre, le pain de sa pensée ; c’est une de ces organisations d’écrivain, aux mâles mécontentements d’elles-mêmes, toujours prêtes à la rature, à la correction, au changement incessant, mouvement perpétuel de l’esprit à la recherche de l’idéal, et que personne de cette époque, dit-on, n’eut au même degré que les deux plus grands, Chateaubriand et Balzac. […] Il y a du bandeau et des yeux baissés jusque dans les moindres choses de ces lettres… Pour cette jeune terrible de sœur Saint-Gatien, Christian n’est jamais que cette personne, et ce trait, à lui tout seul, est un éclair !

1784. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Il ne se met à la portée de personne au-dessous de lui. […] III Le véritable Arthur de Gravillon, — celui qui n’est le souvenir de personne, mais l’espérance de tous, l’espérance de tout ce qui aime la littérature et lui souhaite l’aubaine d’originalités inconnues, — le véritable Arthur de Gravillon a paru pour la première fois dans le livre de J’aime les Morts.

1785. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Il paraît que cette grasse personne s’est laissée choir, la tête la première, dans le liquide élément dont l’aspect enthousiasme cet épais cerveau. […] Je ne puis le comprendre ni en déterminer positivement la raison ; mais souvent nous trouvons dans l’histoire, et même dans plus d’une partie moderne de l’histoire, la preuve de l’immense puissance des contagions, de l’empoisonnement par l’atmosphère morale, et je ne puis m’empêcher de remarquer (mais sans affectation, sans pédantisme, sans visée positive comme de prouver que Brueghel a pu voir le diable en personne) que cette prodigieuse floraison de monstruosités coïncide de la manière la plus singulière avec la fameuse et historique épidémie des sorciers.

1786. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

personne. […] Personne n’ignore qu’en son adroite éloquence, Joachim Du Bellay essaye de parer la servilité d’une pompeuse couleur de conquête. […] personne ne peut dire le contraire ! […] Qu’y a-t-il donc dans les poésies de Léon Dierx qui en écarte certaines personnes moins rebelles à la compréhension de quelques autres poètes, dont plusieurs ne le valent point ? […] Quelques personnes ont peut-être été un peu loin en prononçant, à propos de M. 

1787. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il les incarne dans des individus, qui deviennent des êtres, des personnes, qui vont, qui viennent, qui parlent, qui agissent, qui jouissent, qui souffrent. […] Il n’a pas eu besoin, pour les condamner, de penser à lui-même et au danger que les imitateurs de ces insensés pouvaient faire courir à sa personne. […] Cette vieille France, vous en avez donné vous-même une démonstration éclatante, admettait l’essor des personnes. […] Quand un très grand nombre de personnes dans un pays pensent et disent qu’une réforme est nécessaire, cette réforme est bien près d’être accomplie.‌ […] Les traits intimes et permanents de ma personne dérivent de ce travail séculaire, accompli pour mon « moi », bien avant qu’il ne fût apparu.

1788. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIV » pp. 337-339

N'oublions pas que les chroniques de Sainte-Beuve à la Revue suisse étaient anonymes, ce qui permettait à l’auteur de parler de lui-même à la troisième personne, comme s’il s’agissait d’un autre.

1789. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »

Malin sans méchanceté, il a fait rire aux dépens de tout et ne s’est jamais permis de faire rire aux dépens de personne.

1790. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

Sans vouloir contrister personne, il est permis de dire que, de cette coupe épuisée, il ne reste plus guère que cinq strophes, sauvées du naufrage par une citation de Sainte-Beuve et inspirées à M. 

1791. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 266-268

Ces Rondeaux eurent néanmoins pour partisans les personnes les plus distinguées de la Cour, ce qui ne tournoit pas à la gloire de leur goût.

1792. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

Cette passion parasite devient, sous le pinceau des Poëtes lyriques, aussi fade que dangereuse ; & sa domination perpétuelle sur ce genre de spectacle, énerve le goût & les ames, & en éloigne les personnes sages.

1793. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » pp. 430-432

Or, personne n’a mieux réussi que le P. d’Orléans dans cette partie.

1794. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 84-86

Personne n'ignore qu'il avoit cinq Poëtes pensionnés, qui travailloient sous ses ordres.

1795. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Pastorales et paysages de Boucher. » pp. 120-121

Personne n’entend comme Boucher l’art de la lumière et des ombres.

1796. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Une personne absorbée par une pensée regarde fixement sans les voir les autres personnes qui sont devant elle ; ou bien, captivée par un spectacle, elle n’entendra pas qu’on lui parle. […] Si, par exemple, une porte est peinte sur un des panneaux, le spectateur sait bien que personne ne la poussera. […] Ajoutons que beaucoup de personnes restreignent la vérité à la particularité. […] Personne n’entre à la Comédie-Française avec la prétention de se rendre meilleur, de former son goût, d’élever son esprit. […] Les salles de théâtre seraient vides si elles ne devaient se remplir que de personnes qu’y amèneraient des motifs aussi louables.

1797. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Rousseau attaque sans cesse leur frivolité, leur inconstance, leur coquetterie ; personne n’en a dit plus de mal et n’en a été plus aimé: il les traite de grands enfants, il se plaît à les montrer faibles ; les plus parfaites succombent dans ses écrits. […] Mais avant tout, il faut se connaître et se voir dans ce monde. » L’article de la religion n’étant pas réglé, la jeune personne recommença ses sollicitations, en chargeant une de ses amies, qui habitait Paris, de faire expliquer M. de Saint-Pierre. […] Parmi ces jeunes personnes, il y en avait une plus accomplie des dons célestes que toutes ses compagnes. […] Mais si je me communique à tout le monde, je ne me livre à personne. […] Elle mourut donc, et ce qui est le comble du malheur, avec assez d’usage de sa raison pour connaître qu’elle était dépouillée et méprisée par les mêmes personnes dont l’opinion l’avait dirigée toute sa vie.

1798. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pichat, Laurent = Laurent-Pichat, Léon (1823-1886) »

Anonyme Poète de combat, tel nous apparaît Laurent Pichat dans sa personne et sa politique, dans sa vie et dans ses écrits.

1799. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

Les choses étant ainsi, Molière put croire que ce serait un coup de maître de faire maltraiter les mauvais auteurs par Montausier sous le nom d’Alceste, de la même manière que Boileau et lui en usaient dans leurs ouvrages, c’est-à-dire de le montrer faisant la guerre au mauvais goût sans la faire aux personnes.

1800. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 412-415

Je ne sais point s’il passera à la postérité, mais il faudra pour cela qu’il ressuscite, puisqu’on peut dire qu’il est déjà mort, n’étant presque plus maintenant lu de personne. » Nous remarquerons, avant de finir cet article, qu’on lit dans une Ode de M.

1801. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 441-443

Ce qui fait honneur au jugement de l’Abbé de Villiers, c’est qu’il s’étoit attendu à cette éclipse ; jamais personne n’attacha moins de mérite à ses Productions.

1802. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Avis du traducteur » pp. -

Plusieurs personnes nous ont prodigué leurs secours et leurs conseils.

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