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1054. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 21, du choix des sujets des comedies, où il en faut mettre la scene, des comedies romaines » pp. 157-170

On se lasse de la mauvaise compagnie sur le théatre comme on s’en lasse dans le monde, et l’on dit des poëtes de pareilles pieces, ce que Despreaux dit du satirique Regnier.

1055. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405

L’imagination la plus sage forge souvent des fantômes lorsqu’elle veut réduire en images les descriptions, principalement quand l’homme qui prétend imaginer, n’a jamais vû des choses pareilles à celles dont il lit ou dont il entend la description.

1056. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 23, que la voïe de discussion n’est pas aussi bonne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment » pp. 341-353

Il arrive donc que ceux qui ont la vûë courte, hésitent quelque-temps à se rendre au sentiment de celui qui a les yeux meilleurs qu’eux, mais dès que la personne qui s’avance s’est approchée à une distance proportionnée à leur vûë, ils sont tous d’un pareil avis.

1057. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 7, nouvelles preuves que la declamation théatrale des anciens étoit composée, et qu’elle s’écrivoit en notes. Preuve tirée de ce que l’acteur qui la recitoit, étoit accompagné par des instrumens » pp. 112-126

Il est au-dessous de l’orateur, dit Ciceron, d’avoir besoin d’un pareil secours pour entrer avec justesse dans tous les tons qu’il doit prendre en déclamant.

1058. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 14, de la danse ou de la saltation théatrale. Comment l’acteur qui faisoit les gestes pouvoit s’accorder avec l’acteur qui récitoit, de la danse des choeurs » pp. 234-247

Il me semble qu’un pareil spectacle n’étoit pas la scéne la moins touchante d’une tragédie.

1059. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

Ce n’est point une thèse de parti qu’il a soutenue, son esprit vise plus haut que cela ; mais il n’en est pas moins vrai qu’il a mis une grande force aux mains de son parti en établissant un pareil système.

1060. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

Un pareil espace, si étroit soit-il, suffit à son haleine, mais, au moins, cette haleine, un peu courte, est toujours chargée des généreuses chaleurs de la poitrine !

1061. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

la Critique, qui reconnaît en lui de pareils dons et qui voudrait que l’homme qui les a en tirât parti davantage, comme une femme tire parti de sa beauté quand elle en a l’intelligence, la Critique, sympathique et pourtant sincère, n’a-t-elle pas le droit de regretter que l’incohérence des images, trop habituelle, vienne si souvent jeter son ombre heurtée sur des qualités faites pour être vues dans la lumière, et qui produiraient certainement l’effet imposant qu’on devrait en attendre si le poète savait les y placer et les y retenir ?

1062. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Il faut en vérité estimer bien peu l’art d’écrire et de parler aux hommes pour donner de pareilles leçons.

1063. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

disaient d’aucuns, ne devions-nous point reprendre mot lancé en insulte, pareils aux Gueux de Hollande ? […] Eugène Thebault par exemple, marquent de pareilles tendances. […] c’est dans pareille tenue que tu entres ici ! […] De pareilles farces coûteraient bien cher au farceur, et l’amusement, ce semble, ne vaudrait pas la peine. […] Parti-pris de quasi mutisme et de non-lutte en pareille occurrence, qui me valut en ce temps un amusant mot d’étonnement de J.

1064. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Dans la mort par le curare, rien de pareil ; il n’y a pas d’agonie, la vie paraît s’éteindre. Tous les voyageurs qui ont vu périr des animaux par le curare décrivent la mort avec des symptômes pareils à ceux que nous venons d’indiquer. […] On ne saurait inférer de ce qui vient d’être dit que nous assimilons les corps vivants aux corps bruts ; le bon sens de tous protesterait immédiatement contre une pareille confusion. […] Dans le substratum, rien de pareil ne s’observe : le cerveau est le substratum de la pensée ; elle a son siège en lui, mais la pensée ne saurait se déduire de l’anatomie cérébrale. » C’est en se fondant sur de pareilles considérations qu’on s’est cru autorisé à prétendre que la raison pouvait être, chez les aliénés, troublée d’une manière dite essentielle, c’est-à-dire sans qu’il existât aucune lésion matérielle du cerveau. […] Il semble qu’il n’y ait rien à répondre à de pareils raisonnements, parce qu’ils ne sont eux-mêmes que la négation et l’absence de tout esprit scientifique.

1065. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Cette nouvelle attéra les nombreux amis de ce pauvre ami, car la mort étonne toujours, mais épouvante en pareil cas : elle paraît injuste, cruelle et on blasphémerait presque le Dieu de toute bonté pour ainsi rappeler à lui la jeunesse et l’espérance. […] Et ce n’est pas, j’en suis un bon témoin, moi le lecteur empressé et lent et réitératif de l’auteur, sans un très, très méritoire et qui veut et qui doit être glorieux, en particulier, après cet universel moment d’atroce effort vers on ne sait de bonne foi, trop quoi, sans, dis-je, un effort dont il sied de savoir gré à qui de droit, que nous voici à même d’aimer et d’admirer un pareil but si bien atteint. […] De l’immensité, sauvant de la laideur suprême, une laideur sans pareille ; avec un élan réel vers la hauteur et une sorte, en somme, de grandeur sévère qui fait de ce monument quelque chose vraiment. […] Pareille surabondance, toutefois, domine en despote l’ensemble immense et le détail infini des œuvres du poète, elle règne de même, sans contrôle sur la première moitié, du moins, de la vie de l’homme : une surabondance que j’ai clairement distinguée d’abus, en affirmant sans indignation comme sans regret — non que je ne ressente fortement pareil défaut — que notre auteur, comme tant d’autres, fut contaminé par l’épidémie de l’abus, à une époque où l’excès était un signe des temps. […] Le livre que nous présentons, conformément au désir que l’auteur a bien voulu nous en exprimer, est triste, pensif et tendre, sans plus d’indulgence qu’il ne semble requis en un pareil sujet.

1066. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Un pareil climat prescrit l’action, interdit l’oisiveté, développe l’énergie, enseigne la patience. […] Ici tout est énorme ; j’avais vu Marseille, Bordeaux, Amsterdam, je n’avais pas l’idée d’un pareil amas. […] Ce que l’on sait de lui, c’est qu’il est parfaitement juste, et une confiance pareille suffit pour représenter tous les événements de la vie comme un acheminement vers le règne de la justice.

1067. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Jamais un monstre pareil ne sortit des forêts de la belliqueuse Apulie ni des déserts arides d’Afrique où le royaume de Juba enfante des lions !  […] « Tu me fuis, Chloé, pareille au jeune faon qui cherche à travers les montagnes escarpées sa mère inquiète, et que le frémissement des feuilles et l’ombre de la forêt font bondir d’effroi : soit qu’un frisson du rameau froisse les mobiles feuillages, soit que les verts lézards écartent le buisson, le cœur lui bat et ses genoux tremblent. […] « Quoique Calaïs soit plus beau qu’un astre du ciel, toi plus léger que la feuille et plus perfide que la mer d’Adria, avec toi j’aimerais à vivre, avec toi je voudrais mourir. » A-t-on jamais chanté l’influence d’un premier sentiment et le retour des cœurs sur leurs traces en pareilles strophes ?

1068. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Aucun site ne paraissait mieux choisi pour une pareille lecture. […] « Vous comprenez que les jours d’attente étaient longs pour un jeune officier, désœuvré dans un pareil séjour. […] Nous n’avions jusque-là rien lu de pareil.

1069. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Je n’avais jamais rien imaginé de pareil. […] Ces fables, d’une naïveté sans pareille, vrai trésor de mythologie celtique et d’imaginations populaires, n’ont jamais été complètement écrites. […] En présence de pareils exemples, le cas de l’opulent Z… me devenait de plus en plus énigmatique.

1070. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Quand j’y montais jusqu’au sommet avec les autres enfants du hameau pour suivre les chèvres, je n’apercevais que trois ou quatre villages à peu près semblables, qui tachaient de blanc le pied d’autres collines pareilles, ou qui fumaient le soir dans le bleu du firmament. […] On conçoit quelle vive impression de la littérature de pareilles scènes, de pareils sites, de telles lectures et de tels entretiens devaient donner à l’esprit d’un enfant.

1071. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Cependant, en faveur de la pureté éminemment classique de son style et du naturel exquis avec lequel y sont tracés les divers caractères qui lui impriment la vie, nous le prierons au moins de vouloir bien mitiger son arrêt, et de comprendre ce chef-d’œuvre sous la dénomination de classico-romantique, en lui souhaitant pour sa propre gloire d’en produire un pareil. » VI Je reprends : Mon impression personnelle ne fut ni moins vive ni moins ravissante que celle du traducteur, la première fois que le poème dramatique de Sacountala tomba sous mes yeux. […] Assujettir une telle beauté à de pareilles austérités, une beauté qui, sans aucun artifice, enlève à l’instant tous les cœurs, c’est être aussi insensé que si l’on voulait fendre le tronc de fer de l’arbre lami avec le tranchant délicat de la feuille du lotus !  […] Mais ne crois pas que je parle en plaisantant ; car, d’après ce que j’ai entendu plusieurs fois de la bouche du vénérable Canoua lui-même, un pareil signe ne peut être pour toi que l’annonce de l’événement le plus heureux.

1072. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Mais une partie peut être développée de la manière la plus anormale, comme l’aile de la Chauve-souris, et cependant n’être pas plus variable que tout autre, si cette partie est commune à beaucoup de formes subordonnées, c’est-à-dire si elle s’est déjà héréditairement transmise pendant une très longue période ; car en pareil cas elle sera devenue permanente par suite d’une sélection naturelle longtemps continuée. […] Les organes rudimentaires montrent avec évidence qu’un ancêtre éloigné les a possédés à l’état parfait ; et souvent un pareil cas implique une somme énorme de modification chez sa postérité. […] Quand nous ne regarderons plus un être organisé comme un sauvage regarde un navire, c’est-à-dire comme quelque chose qui surpasse notre intelligence ; quand nous considérerons chaque production de la nature comme ayant eu son histoire ; quand nous regarderons chaque organe et chaque instinct comme la résultante d’un grand nombre de combinaisons partielles dont chacune a été utile à l’individu chez lequel elle s’est produite, à peu près comme nous voyons dans toute grande invention mécanique la résultante du travail, de l’expérience, de la raison et même des erreurs de nombreux ouvriers ; je puis dire, d’après mes propres expériences, que d’un pareil point de vue l’étude de chaque être organisé et de la nature tout entière nous semblera bien autrement intéressante.

1073. (1927) Approximations. Deuxième série

Une autre, pareille à un fruit pesant, se hisse hors d’une baignoire qu’irise la lumière. […] J’ai voulu d’abord indiquer la séduction et les fermes « dessous » d’une pareille critique d’art. […] Il avait de pareilles attentions à tous les points sensibles de l’édifice. […] Dans les Études, pareil malentendu n’est jamais même concevable. […] Où se situe en pareille matière le point d’équilibre ?

1074. (1888) Études sur le XIXe siècle

Si l’on essaye, autant du moins qu’un pareil travail est possible, de mesurer l’impression produite sur Leopardi par les circonstances de sa vie, on est forcé d’abord de reconnaître que ses embarras et ses chagrins s’exagèrent et se cristallisent dans son esprit. […] On s’attend à quelque chose d’immense, à une réconciliation suprême, à un universel pardon, peut-être à une vision de l’éternité pareille à celle de la Divine Comédie. — Eh bien, il s’agit simplement de damner Pie IX, coupable surtout d’avoir béni Napoléon III ! […] On en trouve de pareils chez Benvenuto Cellini, et chez les hommes de la Renaissance, si spontanés, si irréfléchis, toujours prêts à réaliser le désir qui les a frappés. […] Dans l’Italie actuelle, on serait fort embarrassé de trouver un lieu pareil entre les œuvres de MM.  […] Avec une humeur pareille, les moindres aventures deviennent des événements, les plus petits détails prennent des proportions importantes.

1075. (1911) Nos directions

Mais quelle solitude exigeait une pareille tâche ! […] N’étions-nous pas capables d’une pareille réussite ? […] Au reste, on s’explique assez mal que, dès avant la quarantaine, pareille frénésie de vivre se soit éteinte ou ait consenti à se satisfaire de la table, du faste bourgeois, de la gloriole d’un historiographe du roi. […] On comprend comment une pareille conception, la même qui le conduisit au théâtre, dut éloigner M.  […] Il n’est pas un de nos aînés vers-libristes, je parle de ceux qui ont réalisé, qui ait consenti systématiquement à un pareil sacrifice : chez eux le vers blanc reste exceptionnel, en vue d’un effet très précis.

1076. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

On leur fit un crime d’en avoir usé comme, en pareil cas, les oratoriens n’eussent pas manqué de faire. […] Le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, ne voulut pas qu’on eut à lui reprocher une pareille inconséquence. […] Les anti-encyclopédistes accueillirent avec transport un pareil défenseur. […] Un pareil reproche dans la bouche d’un capucin paroit étrange. […] Avancer un pareil fait sans preuve, ç’eût été bien imprudent : voici celle qu’on nous donne,.

1077. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

de quelque soin qu’incessamment il veille, Quelque gloire qu’il ait à nulle autre pareille, Et quelque excès d’amour qu’il porte à notre bien, Comme échapperons-nous en des nuits si profondes, Parmi tant de rochers qui lui cachent les ondes, Si ton entendement ne gouverne le sien ? […] La gloire des méchants est pareille à cette herbe Qui, sans porter jamais ni javelle ni gerbe, Croît sur le toit pourri d’une vieille maison : On la voit sèche et morte aussitôt qu’elle est née,                 Et vivre une journée Est réputé pour elle une longue saison. […] Eût-il songé à dire pareille chose, à établir une telle route royale, s’il n’avait eu que des noms de poètes français pour la jalonner ? […] Croyez que ce n’est pas avec l’intention de dissiper une pareille idée que je partage complètement, que je vous prie de me réserver l’entrée que je transmettrai à ce fervent admirateur.

1078. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Quand on a été jugé soi-même, souvent par le premier venu, qui ne connaissait ni les personnages, ni les événements, ni les questions sur lesquelles il prononçait en maître, on ressent autant de honte que de dégoût à devenir, un juge pareil. […] Un pareil livre, pour être universel et éternel, doit être cosmopolite. […] Une pareille histoire est l’épopée de la vérité. […] Un historien plus sévère aurait discuté avec lui-même et avec ses lecteurs la moralité d’un pareil abandon de ses troupes par celui qui avait mission de les guider et de les sauver.

1079. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

A l’horloge d’une église, une heure sonna, lentement, pareille à une voix qui l’eût appelé. […] « La vieillesse des bons arbres (du verger), pareils à des grands-pères pleins de gâteries271. » Shelley compare les nuages qui moutonnent à un troupeau que pousse « ce berger indolent, indécis, le vent. » Il y a un moyen d’élargir la perception en l’intellectualisant par le raisonnement, de faire comprendre afin de faire mieux sentir, de généraliser pour donner ensuite plus de force à l’émotion particulière qu’on veut traduire. […] Certes, quand la rime est l’occasion de pareilles trouvailles, elle mérite des adorations ; malheureusement, ce qui est difficile à trouver, ce ne sont pas les rimes riches, c’est la poésie capable de remplir l’intervalle entre l’une et l’autre282. […] Après de pareils tours de force, il n’y a plus rien à imaginer.

1080. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Il nous semble qu’elle a été faite enfin, avec toute l’ampleur et la finesse que comportait un pareil sujet, par M.  […] Socrate ne croyait guère à des dieux personnels ; s’il eut eu pareille croyance, sans doute il eût identifié la voix du divin avec celle d’Apollon, qui avait, par l’organe de la Pythie, garanti sa sagesse et encouragé son apostolat207, et, sous l’influence d’une telle conviction, la voix eût sans doute pris une autre allure : Socrate eût eu de véritables révélations, en belle et bonne prose, ou même en vers ; l’oracle se fût nommé ; peut-être même le dieu eût apparu sous une forme visible. […] Et pourtant il n’est pas naturel que sa voix devienne extérieure, tandis que, si chez le père Joyeuse et ses pareils quelque chose peut étonner, c’est que le rêve reste si longtemps silencieux. […] Rien de plus inexact qu’une pareille définition, contredite aussi bien par le témoignage d’Aristophane que par celui des disciples ; sans doute Socrate était ce que nous appellerions aujourd’hui un original ; mais son caractère était fait de fierté, d’optimisme et d’enthousiasme ; les sottises ou les fautes d’autrui ne paraissent jamais avoir altéré la sérénité de son âme ; l’ironie socratique est à l’opposé de la mélancolie.

1081. (1901) Figures et caractères

Un pareil travail demandait plus que l’application tenace d’un Saint-Simon. […] Il faut cela pour accomplir des tours de force pareils aux siens. […] M. de Lavergne, jeune provincial, y assistait et s’en excuse presque sur son obscurité qui ne méritait point pareille faveur. […] Je n’insisterai pas sur les causes d’une pareille aventure. […] On imaginerait volontiers à de pareils témoignages quelque patriarche de la pensée humaine.

1082. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Tout mutilé, tronqué et gâté que cela peut être, la pièce a réussi et a fait rire : il faut que ces Anciens soient bien robustes pour résister à un pareil traitement.

1083. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

La suite de la phrase s’en tire comme elle peut, et quelque irrégularité de construction, en pareil cas, a toujours été admise par les rhéteurs, même les plus purs et les plus attiques.

1084. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Si La Harpe, inaugurant ses cours de littérature au Lycée, vers 1786, devant un auditoire de gens du monde conviés pour la première fois à pareille fête, a donné un signal heureux dont il convient toujours de lui tenir compte ; — si M.

1085. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

— Mais, si j’avais introduit un pareil personnage dans un roman, et que je lui eusse fait tenir cette conduite, comment le trouveriez-vous ?

1086. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Les travaux physiques apportent à une certaine classe de la société, par des moyens absolument contraires, des avantages à peu près pareils dans leurs rapports avec le bonheur.

1087. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Je me demande en frémissant quel peut bien être l’état d’esprit d’un homme qui se livre tous les jours de sa vie à de pareils exercices.

1088. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

Boileau, Bossuet, l’Académie, l’entourage de Louis XIV m’offrent dans des domaines divers le spectacle d’un pareil respect de l’autorité.

1089. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — V »

Il convient de noter que si quelque état particulier du réel se constitue par l’intervention de cette croyance en une vérité fixe, c’est une croyance, pareille en son principe, qui restitue à la substance phénoménale le mouvement dont elle avait été privée par la première croyance.

1090. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

De pareilles horreurs dans la bouche d’un prétre, d’un religieux, auroient dû révolter le public.

1091. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Un pareil reproche, effet d’une haine personnelle, & que ses échos répètent quelquefois, pour se donner un air important, est assurément une injustice manifeste.

1092. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

Non seulement les poètes antiques n’ont jamais fondé un désespoir sur de pareilles bases, mais les moralistes eux-mêmes n’ont rien d’aussi grand.

1093. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

On ne montre pas comment un pareil style est beau ; et si quelqu’un le critiquait, on ne saurait que répondre.

1094. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 15, observations concernant la maniere dont les pieces dramatiques étoient représentées sur le théatre des anciens. De la passion que les grecs et les romains avoient pour le théatre, et de l’étude que les acteurs faisoient de leur art et des récompenses qui leur étoient données » pp. 248-264

Mais les visions mêmes de Neron et de ses pareils, montrent en quelle consideration tous les arts où la beauté de la voix est d’un grand avantage, se trouvoient dans ces temps-là.

1095. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 18, reflexions sur les avantages et sur les inconveniens qui resultoient de la déclamation composée des anciens » pp. 309-323

Peut-être même regretteront-ils qu’il n’y ait pas eu un pareil art quand ils étoient encore dans la jeunesse, temps où l’on apprend à operer facilement, suivant une certaine methode.

1096. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Elle aurait gardé, sans le donner à risée ou à mépris sérieux, le souvenir touchant de ce fou à elle et fait par elle ; mais pour cette Prudence et ses pareilles, la question n’est ni l’honneur de Chateaubriand, ni leur propre honneur de cœur.

1097. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Mais sa tentative, qui va reporter sur son œuvre le regard qu’attire invinciblement et toujours ce nom « aimanté » de Napoléon partout où l’on s’avise de l’écrire, doit lui rapporter aussi le jugement qui suivra ce regard, mendié à l’aide d’un pareil nom, et ce jugement sera sévère.

1098. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

Épargne d’un sujet pour les têtes stériles, et, grâce à la publicité sans pareille du théâtre, pour le malheureux roman, qui pourrissait silencieusement dans le cimetière d’une boutique d’éditeur, écus et brouhaha… Tout profit !

1099. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Charles Nodier, ce peseur d’or fin et cette mine d’or fin aussi, Charles Nodier a délivré à Filleau de Saint-Martin un certificat de génie que l’avenir trouvera très bon avec une pareille signature.

1100. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

» Dupont-White aurait-il un amour pareil et des possessions aussi plaisamment innocentes ?

1101. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Mais surtout que ce soit la main innocente d’un admirateur et d’un ami qui pousse un pareil miroir à poste fixe sous les yeux, voilà qui est d’une moralité spirituelle et que j’aime !

1102. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Rome et Byzance ont eu les leurs, mais je ne crois pas qu’on ait ramassé dans leurs ruines un livre pareil à celui-ci.

1103. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Et puis le panégyrique du mort, panégyrique qui consiste surtout à dire que le mort était digne d’un pareil frère.

1104. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Un défaut naturel dans de pareils ouvrages, était le vide des idées ; on employait de grands mots pour dire de petites choses.

1105. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Et si l’on n’a l’âme tout à fait dénaturée ou par le despotisme, ou par la servitude, peut-on, en lisant de pareils éloges, ne point maudire jamais et l’orateur qui les a donnés, et le prince qui les a soufferts ?

1106. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Les trois écrits ou discours consécutifs où il a consigné son avis attestent un sens judiciaire très-remarquable, une méthode excellente et rigoureuse qui, pour le coup, ne saurait, en pareil cas, déployer trop de précautions, trop de scrupules. […] Croyez que, dans une délibération pareille, une Convention nationale ne pourrait sembler injuste et trompée qu’aux dépens du salut public ; car il ne vous suffirait pas d’être sages, vous devez encore le paraître. […] La seule conclusion que je veuille tirer de pareils traits d’originalité naïve, c’est que, même en ces années de familiarité et de liberté, où il jouait un grand personnage public et où il voyait le plus de monde ; même quand il était le parrain désigné de toutes les Constitutions, filles de celles de l’an III, quand il allait par delà les monts, en qualité de commissaire, organiser la république romaine et y rétablir les comices et les consuls, Daunou n’aurait point mérité qu’on dit de lui, comme d’Ulysse, qu’il était un grand visiteur d’hommes. […] Il ne voulut jamais, pour son compte, s’exposer à pareille fête. […] Je n’ai jamais provoqué et ne provoquerai jamais de pareilles destitutions.

1107. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Évidemment, ni les forces naturelles personnifiées ni le Dieu abstrait des stoïciens n’ont jamais inspiré rien de pareil. […] Une pareille existence est un chef-d’œuvre auquel il n’y a rien à comparer. […] Je ne sais si le roi Macbeth eut, en son temps, une pareille illusion. […] Mais nous savons par tradition que le prince des bibliothécaires, le vieux Weiss, de Besançon, trahissait pareille négligence. […] Et dire qu’on aime une pareille créature, parce qu’on ne la connaît pas !

1108. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Mais, quelles qu’aient été chez Mme de Staël la supériorité et la prédominance de sa conversation sur son style écrit, du moins par rapport à ses premiers ouvrages, il n’en est pas d’elle comme des grands hommes orateurs, improvisateurs, les Mirabeau, les Diderot, un peu pareils aux Talma, puissantes renommées qui eurent le sceptre et dont il reste des témoignages écrits bien inférieurs à leur action et à leur gloire : elle a laissé assez d’œuvres durables pour témoigner dignement d’elle-même, et n’avoir pas besoin devant la postérité d’explications étrangères, ni du cortège des souvenirs contemporains. […] Mais dès lors, au dire de Grimm, l’objet de ces satires avait su se placer à une hauteur où de pareils traits ne portaient pas. — Les terribles événements de la Révolution française vinrent couper court à cette première partie d’une vie littéraire si brillamment accueillie, et suspendre, utilement, je le crois, pour la pensée, le tourbillon mondain qui ne laissait pas de trêve. […] Il y a aujourd’hui temps d’arrêt dans l’invasion, comme sous l’empereur Probus ou quelque autre pareil. […] Rien n’empêche aujourd’hui d’inventer de nouveaux mots, lorsqu’ils sont devenus absolument nécessaires ; mais nous ne devons plus inventer de nouvelles figures, sous peine de dénaturer notre langue ou de blesser son génie. » Il y eut à cette étrange assertion une réponse directe de la Décade, qui me paraît être de Ginguené : le critique philosophe se trouve induit à être tout à fait novateur en littérature, pour réfuter le critique des Débats, dont l’esprit ne veut pas se perfectionner : « S’il y avait eu des journalistes du temps de Corneille, qu’ils eussent tenu un pareil langage, et que Corneille et ses successeurs eussent été assez sots pour les croire, notre littérature ne se serait pas élevée au-dessus de Malherbe, de Regnier, de Voiture et de Brébeuf. […] L’année 1806 lui sembla trop longue pour que son imagination tînt à un pareil supplice, et elle arriva à Paris un soir, n’amenant ou ne prévenant qu’un très-petit nombre d’amis.

1109. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Mais dans un pareil organisme, — qui est d’ailleurs une société plutôt qu’un individu, — quelque chose vieillit, quand ce ne seraient que les feuilles et l’intérieur du tronc. […] Une pareille science serait une mécanique de la transformation, dont notre mécanique de la translation deviendrait un cas particulier, une simplification, une projection sur le plan de la quantité pure. […] Mais tout au plus peut-on rêver une pareille intégration ; nous ne prétendons pas que le rêve devienne jamais réalité. […] Partant de là, on a prétendu et beaucoup prétendent encore que la transmission héréditaire d’un caractère acquis serait chose inconcevable. — Mais si, par hasard, l’expérience montrait que les caractères acquis sont transmissibles, elle prouverait, par là même, que le plasma germinatif n’est pas aussi indépendant qu’on le dit du milieu somatique, et la transmissibilité des caractères acquis deviendrait ipso facto concevable : ce qui revient à dire que concevabilité et inconcevabilité n’ont rien à voir en pareille affaire, et que la question relève uniquement de l’expérience. […] En pareil cas, il y a hérédité d’une tare, et tout se passe comme si le soma du parent avait agi sur son germen, quoiqu’en réalité germen et soma aient simplement subi, l’un et l’autre, l’action d’une même cause.

1110. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Dans une chevelure, ténébreux filet, une durée pareille se prend, s’accumule, dégorge son cours inépuisable. […] C’est vers la même époque que Flaubert, poussé par une destinée pareille, vient à Paris pour y absorber sans appétit les Pandectes et le Code Napoléon. […] Il transposait à peu près comme fait un musicien en pareil cas. […] Entre un timide et une femme forte et volontaire, circulent toujours, comme une nécessité du jeu, la tentation et la sensation d’un changement de sexe, pareil à l’échange des épées dans Hamlet. […] Si Amiel a manqué lui-même d’hospitalité envers certaines formes du génie français, le seul mal qui puisse nous en venir serait d’être incités par la à lui rendre la pareille.

1111. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Quatre torchères dorées, d’un style pompadour, qui s’étonnaient de se trouver en pareil lieu, les mettaient en pleine lumière, et faisaient briller leurs toilettes, vraiment élégantes et belles. […] Au nord, au midi, tous pareils, traîtres et parjures… Elle qui n’avait pas pleuré pour la trahison du mari, sentit un flot de larmes chaudes à cette humiliation du père… Et l’on comptait là-dessus pour la fléchir ! […] Il comprendra bien, en l’apercevant là à une pareille heure, qu’elle vient lui demander pardon de ses cruautés de la veille. […] Les gravures qu’on avait conservées des anciennes étaient si belles, qu’on les offrit à la nouvelle Dauphine, sans s’occuper de savoir si un pareil cadeau lui serait agréable. […] En pareil cas, la postérité du lendemain se charge de distribuer les parts de souvenir et d’oubli.

1112. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Durantin fût bien sûr que je la tiendrais pour écrire une pareille préface. […] Voici un ataxique aux jambes mortes ; sa femme, qui l’accompagne, les lui déplace, quand elles finissent par trop lui peser, pareilles à des lingots de plomb. […] Enfin, tout le coteau fut sillonné d’un zigzag de flamme, pareil à ces coups de foudre qu’on voit tomber du ciel noir, dans les images. […] Une page pareille, et tant d’autres aussi fraîches qu’il a prodiguées au travers de son œuvre, reposent, comme une main de fée posée sur le front fiévreux de notre temps. […] C’est par des matins pareils qu’elles ouvraient à la lumière leurs yeux purs de pierres précieuses, et que s’essayait le langage en gazouillis de leur réveil.

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