Il ne fait point partie du « Tout-Paris »… son petit livre a été imprimé en province, chez l’honnête Hyacinthe Caillière, place du Palais, à Rennes. L’auteur doit être, comme son livre et son éditeur, un brave homme de provincial ; ses manières doivent être simples et ses mœurs pures… Est-il besoin d’ajouter qu’il n’appartient à aucune école, à aucune coterie de gens de lettres ? […] [La Vie et les Livres, 1re série (1894).]
Ce livre que vous lisez vous opprime. […] Des livres partout. Mieux que des livres : des bouquins ! […] Ce livre de morale capiteuse est un peu grisant. […] Il est faux de dire que les livres de M.
C’est ce désir qui fait l’unité de ce livre. […] Un livre puissamment documenté qui restera. […] Liard lui a consacré un bon livre, M. […] Voyez plutôt (pages 307-318) un passage qui me paraît être la clef du livre. […] L’ouvrage se donne pour un livre de classe, impartial et anodin.
Vielé-Griffin, qui se livre davantage à l’instinct et même exprime parfois directement ce qu’il veut dire. […] Dans les livres de M. […] Ses premiers livres, jusqu’aux Épisodes, ont une inflexibilité parnassienne. […] Avec Joies — l’un des plus beaux livres de M. […] Dans les derniers livres de M.
D’ailleurs, que de beautés dans ces deux livres ! […] Chacun de ses livres est l’une de ses conquêtes. […] Ce sont quelques livres, et d’un mérite excellent. […] Voyons le livre de M. […] Mais nos airs et nos livres, il les tarabuste.
Le livre est dédié à Hubert Crackanthorpe et à Charles Lacoste ; « À toi, Crackanthorpe, déjà célèbre en ton pays, et qui a senti passer en toi le souffle de l’amour et de la pitié humaine (sic). […] Autres allures mystérieuses : ce petit livre, aux apparences anglaises, est imprimé à Orthez, dans les Basses-Pyrénées. […] Alors il dit tout cette vie surnaturelle et toute l’autre, celle des heures où il forme les yeux ; et la nature et le rêve s’enlacent si discrètement, dans une ombre si bleue et avec des gestes si harmoniques, que les deux natures ne font qu’une seule ligne, une seule grâce… [Le Livre des masques, 2e série (1898).] […] De tels vers semblent bien avoir été écrits, comme nous le confie çà et là, au cours du livre, M.
L’entrée de l’Averne, dans le sixième livre de l’Énéide, offre des vers d’un travail achevé. […] Lorsqu’enfin l’heureux Lancelot cueille le baiser désiré, alors celui qui ne me sera plus ravi colla sur ma bouche ses lèvres tremblantes, et nous laissâmes échapper le livre par qui nous fut révélé le mystère de l’amour86. » Quelle simplicité admirable dans le récit de Françoise, quelle délicatesse dans le trait qui le termine ! Virgile n’est pas plus chaste dans le quatrième livre de l’Énéide, lorsque Junon donne le signal, dant signum . […] Si toutefois nous osions proposer nos doutes, peut-être que ce tour élégant, nous laissâmes échapper le livre par qui nous fut révélé le mystère de l’amour, ne rend pas tout à fait la naïveté de ce vers : Quel giorno più non vi leggemmo avante.
Car il n’y a pas un cri vrai dans ce livre ! […] Ce livre, c’était la bêtise humaine. […] Le livre finit là. […] Malheureusement, comme ce personnage n’est pas une colonne du livre, mais seulement une colonnette, le livre s’écroule. […] Le livre, mais il doit vaincre chaque lecteur tour à tour, un à un !
Elle sépare les bons et les mauvais livres. […] Mais à quoi reconnaissez-vous qu’un livre est de Caïn ou de ses fils ? […] … Lisez Brunetière et dites qui jamais s’amusa mieux des livres. […] Paul Bourget, les grands sujets et les grands livres. […] C’est le titre d’un de ses livres.
Il a traduit les œuvres de Virgile, de Lucain, de Lucrèce, d’Horace, de Juvénal, de Perse, de Catulle, de Tibulle, de Properce, de Martial, de Plaute, de Térence, de Sénèque le tragique, de Stace, avec les Fastes d’Ovide, et plusieurs autres livres du même poète. La plupart de ces livres n’ayant jamais été traduits auparavant, on est fort obligé à un auteur qui a pris la peine de les mettre en notre langue. […] après y avoir un peu regardé, je crois qu’on se tromperait en raisonnant ainsi, et que le malencontreux traducteur Marolles n’a pas eu cette satisfaction de se sentir utile un seul jour, par la raison toute simple qu’il n’a jamais été lu, et que ses livres n’ont pu obtenir aucun crédit, aucun débit. […] il aurait envoyé son livre à nos illustres, dont plus d’un lui eût répondu : « Je n’en ferais pas autant, mon cher, et vous n’avez rien écrit de mieux. » Pauvre vieillard mortifié ! […] C’est un des livres les plus remplis de particularités intéressantes sur le xviie siècle religieux et littéraire.
Beaucoup d’hommes du Nord (car Oberman a un sentiment admirable de la nature, de celle du Nord en particulier) ont répondu avec transport à la lecture du livre de M. de Sénancour ; Oberman vit dans les Alpes, et la nature alpestre, comme l’a dit M. […] En 1785, il entra au collége de la Marche, où il demeura quatre ans à faire ses humanités, jusqu’en juillet 89, studieux écolier, incapable d’un bon vers latin, mais remportant d’autres prix, et surtout dévorant Malebranche, Helvétius et les livres philosophiques du siècle ; ses croyances religieuses étaient, dès cet âge, anéanties. […] Il n’y a pas de roman ni de nœud dans ce livre ; Oberman voyage dans le Valais, vient à Fontainebleau, retourne en Suisse, et, durant ces courses errantes et ces divers séjours, il écrit les sentiments et les réflexions de son âme à un ami. […] L’amour est ce feu paisible et fécond, cette chaleur des cieux qui anime et renouvelle, qui fait naître et fleurir, qui donne les couleurs, la grâce, l’espérance et la vie… Lorsqu’une agitation nouvelle étend les rapports de l’homme qui essaye la vie, il se livre avidement, il demande à toute la nature, il s’abandonne, il s’exalte lui-même, il place son existence dans l’amour, et dans tout il ne voit que l’amour seul. […] Je recommande tout ce livre, qui est une belle fin consolante à méditer ; aliment rassis qui apaise, breuvage indispensable après le philtre, rosée du soir après un jour ténébreux, délicieuse à sentir, en vérité, quand elle tombe sur un front brûlant qui fut atteint du mal d’Oberman.
Ce sont des livres qui ne ressemblent pas à des livres, et qui quelquefois même n’en sont pas ; ce sont de simples et discrètes destinées jetées par le hasard dans des sentiers de traverse, hors du grand chemin poudreux de la vie, et qui de là, lorsqu’en s’égarant soi-même on s’en approche, vous saisissent par des parfums suaves et des fleurs toutes naturelles, dont on croyait l’espèce disparue. […] Il livre alors aux lecteurs avides de ces sortes d’émotions quelque histoire altérée, mais que sous le déguisement des apparences une vérité profonde anime ; ou bien il garde pour lui et prépare, pour des temps où il ne sera plus, une confidence, une confession qu’il intitulerait volontiers, comme Pétrarque a fait d’un de ses livres, son secret. […] … Ce livre que tu vois (et elle montrait l’Imitation de Jésus-Christ), j’en ai fait mes délices : je l’ai lu et relu nuit et jour. […] Les Lettres de Lausanne sont un de ces livres chers aux gens de goût et d’une imagination sensible, une de ces fraîches lectures dans lesquelles, à travers de rapides négligences, on rencontre le plus de ces pensées vives, qui n’ont fait qu’un saut du cœur sur le papier : c’est l’historien de Mlle de Liron qui a dit cela. […] Il la ramena en France, la fit très-bien élever, abusa d’e le, à ce qu’il paraît16, dès qu’il la crut en âge, et mourut en lui laissant une pension de 4,000 livres.
Car un livre de vers n’est pas un livre de philosophie. […] Au contraire, le livre une fois lu, le tableau dûment examiné, le bas-relief compris, ne contiennent plus d’énigme ; ils ne nous laissent plus songer et sont désormais pour nous l’image connue d’une idée connue. […] On trouverait pourtant dans les œuvres de M. de Régnier, surtout en son dernier livre (Tel qu’en songe), maintes pages vraiment allégoriques. […] Chez lui les images restent concordantes, mais en tel de ses livres, c’est moins peut-être par leur harmonie que par leur manque de variété, malgré toute la richesse imaginative de ce poète. […] Un livre rare et personnel de M.
Ce volume se compose de trois livres, intitulés Baylen, Erfurt et Somosierra. […] Le livre intitulé Baylen se termine par le récit d’une autre capitulation fâcheuse, mais qui, du moins, n’eut rien que d’honorable, celle de Junot et de son armée en Portugal. […] Après le livre de Baylen on a celui que M. […] Le plan général est vaste et même grandiose ; l’historien procède par grandes masses qu’il dispose et distribue autour d’un événement principal qui donne son nom à chaque livre. […] Ce livre, qui contient les opérations d’Espagne jusqu’en février 1800, est tout militaire, et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai.
C’est ainsi qu’il fut toujours cloué au discours, quand il voulut s’échapper au livre. […] Léonce Curnier, qui, pour qu’on n’en n’ignore, fait suivre son nom de son titre sur la couverture de son livre. […] Léonce Curnier est le receveur général du département du Gard ; mais il n’a pas reçu grand-chose en fait de talent littéraire… À lire son livre de critique sur Rivarol, je le crois un fameux comptable ! […] Mais, quelques années après le livre de MM. […] Jusque-là, pour moi aussi, Rivarol, le grand conversationniste Rivarol, était bien au-dessus du Rivarol des livres ; et c’était là sa vraie gloire, bien autrement méritée, bien autrement triomphante et poétique que la gloire positive qu’on discute pièces et livres en main… Il avait celle-là qui ne laisse rien après elle pour qu’on puisse la juger.
Nisard est un livre ; il se publie de nos jours bien des volumes ; il y a peu de livres ; il y a bien des assemblages faits de pièces et de morceaux, il est très peu de constructions qui s’élèvent selon un plan tracé et sur des fondements qui leur soient propres. […] Nisard flatte peut-être l’esprit français dans la définition générale qu’il en donne, il ne flatte nullement les auteurs français en particulier ; et, tout au contraire, en les comparant, en les confrontant sans relâche un à un avec ce premier idéal qu’il s’est proposé et qu’il a dressé comme une figure grandiose au vestibule de son livre, il leur fait subir la plus périlleuse des épreuves, le plus sévère des examens : plus d’un, et des plus célèbres, y laisse une part de lui-même, la partie caduque, éphémère et mensongère ; et, comme après un jugement de Minos ou de Rhadamanthe, c’est l’âme immortelle, c’est l’esprit dans ce qu’il a eu de bon, de pur, dans ce qu’il a de durable, de moral, de salutaire, de conforme et de commun avec le génie français (une des plus belles représentations de l’esprit humain), c’est cela seul qui survit, qui se dégage et qui triomphe. […] Ce cours de littérature sans plan et sans dessein, cette poétique sans dissertation, cette rhétorique sans règles d’école, seraient un livre unique. […] Le goût n’est pas une doctrine, encore moins une science : c’est le bon sens dans le jugement des livres et des écrivains. […] Si le livre de M.
J’ai tâché de rendre ce livre plus digne de l’approbation que des hommes éclairés ont bien voulu lui accorder. […] J’ai dit, dès la première page, que Voltaire, Marmontel et La Harpe ne laissaient rien à désirer à cet égard ; mais je voulais montrer le rapport qui existe entre la littérature et les institutions sociales de chaque siècle et de chaque pays ; et ce travail n’avait encore été fait dans aucun livre connu. […] Sans doute, je n’ai cessé de le répéter dans ce livre, aucune beauté littéraire n’est durable, si elle n’est soumise au goût le plus parfait. […] Enfin il faudrait composer un livre pour réfuter tout ce qu’on se permet de dire dans un temps où les intérêts personnels sont encore si fortement agités. Mais ce livre, c’est le temps qui le fera ; et la postérité ne partagera pas plus la petite fureur qu’excitent aujourd’hui les idées philosophiques, que les atroces sentiments que la terreur avait développés : Les fils sont plus grands que leurs pères, Et leurs cœurs n’en sont pas jaloux.
Demain, questions d’esthétique À propos d’un livre de nouvelles théories esthétiques1, j’eus l’idée de consulter sur l’objet même de ce livre quelques-uns des écrivains que j’estime le plus foncièrement parmi ceux qui représentent les formules accomplies ; Il me semblait précieux d’avoir le sentiment des Maîtres actuels sur les tendances de la jeune littérature, sur sa valeur et sur son avenir : quoique mes conclusions personnelles fussent déjà prises, j’étais curieux de savoir comment, par les théories, les efforts de demain s’accorderaient avec les traditions d’hier et les œuvres d’aujourd’hui. […] On dit même que le maître veut qu’un livre excellent présente trois sens superposés. . . […] Qu’il me soit permis, sans prétendre clore par une simple lettre une discussion à l’objet de laquelle je consacre tout un livre, de défendre contre les sévérités de M. […] Mais sur ces idées mêmes, j’ai tant à dire et, comme vous l’avez pensé, le sujet intéresse si fort quiconque n’est pas indifférent à la littérature, que je ne crois point excéder mes droits en vous demandant congé, Monsieur, de faire à votre réponse publique puisque aussi bien elle se refuse à conclure et reste hérissée de points d’interrogation une réponse publique aussi D’ailleurs je me défends d’avance de toute ridicule prétention à rien vous enseigner ; vous parlez au nom de l’expérience et avec l’autorité que des livres excellents vous donnent : je ne vous opposerai guère que des intuitions, et no puis compter que sur l’incertain avenir pour légitimer par des œuvres les théories. […] Je vous demandais, Monsieur, à propos d’un livre ou je tâche de préciser le sens de la Littérature de tout à l’heure, votre sentiment sur la direction des efforts jeunes vers le beau, — quelle que soit sa nature.
… Ce qu’on voit dans le livre de Vacquerie s’y montre bien, certes ! […] Il y en a beaucoup dans ce livre drôlatico-sérieux ; mais nous les croyions involontaires. […] Auguste Vacquerie, par son livre de Profils et Grimaces, a fait plus que de provoquer le rire comme aux beaux jours de L’Événement. […] À cela près de quelques chapitres consacrés à la zoocratie la plus profonde et à la biographie la plus tendre, sur lesquels nous allons revenir, son livre appartient tout entier à la critique dramatique. […] à part l’imprévu déconcertant de la forme, nous avons vu souvent passer dans les publications contemporaines les idées qui traversent le livre de Vacquerie, mais jamais nulle part nous ne les avons vues avec cette bouffissure, cette contorsion, ce déhanché, ces airs simiesques.
Nous avons donc le livre le plus varié et les gestes les plus dispersifs. […] Ses livres semblent rédigés par saint Thomas d’Aquin en collaboration avec Gargantua. […] Les livres de M. […] Chacun des livres des Goncourt fut une de ces belles actions, chacune d’une beauté différente et neuve. […] René Mauperin est un livre de ce ton, plein de larmes cachées.
Qu’il est plaisant d’écouter le professeur éloquent dont la parole déclare : « Ce livre ne restera pas. » Mais aucun livre ne reste, et cependant tous les livres restent. […] Ce n’est pas la mode ; la mode est de s’instruire dans les seuls livres et aux lèvres de ceux qui récitent des livres. […] Le séjour de la jeune fille dans la famille en a chassé tous les livres. […] Livres perdus. […] Dans son livre de Kant à Nietzsche.
Dès lors, il possédait l’âme du livre, non les détails. […] Ses livres austères se vendent aussi bien que des romans un peu légers. […] Puisque la devise est collée au plat de ses livres, nous allons penser que les livres sont le port et le refuge. […] Elle devint à Rome, tout de suite, un livre de classe. […] Et je dois plusieurs détails de la vie de Bjœrnson au précieux livre de M.
Sur Rabelais le livre de M. […] Le livre de M. […] De mes livres c’est tout de même. […] Ce livre est bien simplement un livre joyeux. […] Il n’y a de livre que la Bible.
— Le livre de M. de Custine sur la Russie est plus qu’un livre agréable : au milieu de beaucoup de répétitions, de bel esprit, d’afféterie même et de prétention à étaler ses propres sentiments qu’on ne lui demande pas, l’auteur a observé avec sagacité, avec profondeur ; il dévoile (et c’est la première fois qu’on le fait) les plaies et les lèpres de cette société russe, de cette civilisation plaquée ; il révèle sur le prince, sur les grands, sur tous, d’affreuses vérités : ce livre porte coup (c’est l’opinion de bons juges, non suspects de faveur).
XXXV Ce 6 novembre 1843 vente des livres catholiques. — lamennais. — raphaël et rébecca félix, frère et sœur de. mademoiselle rachel. — léon gozlan. — voyage de chateaubriand a londres. — visite d’eugène sue a george sand. — béranger. — quatre grandes puissances du jour. — dupin. Certains livres catholiques se vendent si bien en France et sont pour les auteurs d’un profit si réel, qu’on assure que M. de Lamennais, ruiné depuis longtemps, a surtout vécu et vit encore de la vente des éditions de son Imitation de Jésus-Christ et de sa Journée du chrétien. C'est la seule chose qui lui reste de son passé ; ce grain de sel de l’autel sur son pain devrait le faire se ressouvenir un peu, et lui faire relire le chapitre xiv, livre III de l’Imitation, avec le commentaire qu’il y a joint sur les chutes par orgueil.
Les plus belles œuvres d’art et les plus beaux livres, ce ne sont peut-être pas ceux que nous avons, mais ceux qui devaient sortir de l’âme de tous ces jeunes morts. […] Un Dieu moissonne les adolescents de génie et les belles jeunes filles, afin que ses élus soient un jour réjouis par leur beauté et par leurs chants ; et le printemps éternel sera fait de ces printemps humains brusquement interrompus… Je livre cette idée consolante et déraisonnable à quelque poète spiritualiste. Revenons au livre posthume de Paul Chalon.
De tout ce qu’il a écrit [& le nombre de ses Productions est assez considérable], le seul Ouvrage qui lui ait donné de la célébrité, est son Livre des Mœurs ; nouvelle preuve que la plupart des Esprits de ce Siecle n’ont cru pouvoir se faire un nom qu’en s’écartant des routes ordinaires, & en débitant des systêmes opposés à toutes les idées reçues. Ce Livre fut accueilli par les Philosophes, & condamné par le Parlement de Paris aussi-tôt qu’il parut. […] A propos du Livre de M.
Les productions les plus étrangères à nos mœurs, les livres sacrés des nations infidèles, le Zend-Avesta des Parsis, le Veidam des Brahmes, le Coran des Turcs, les Edda des Scandinaves, les maximes de Confucius, les poèmes sanskrit ne nous surprennent point : nous y retrouvons la chaîne ordinaire des idées humaines ; ils ont quelque chose de commun entre eux, et dans le ton et dans la pensée. […] Vingt auteurs, vivant à des époques très éloignées les unes des autres, ont travaillé aux livres saints ; et, quoiqu’ils aient employé vingt styles divers, ces styles, toujours inimitables, ne se rencontrent dans aucune composition. […] On nous persuadera difficilement que tous les événements possibles, heureux ou malheureux, aient été prévus avec toutes leurs conséquences, dans un livre écrit de la main des hommes.
À ses yeux le grand livre, le livre par excellence que possèdent les Allemands et qu’ils peuvent opposer aux chefs-d’œuvre des autres langues, c’est Werther. […] Ce fut surtout le livre de l’Allemagne qui l’irrita. […] La foule considéra le livre de l’Allemagne comme un roman, comme un livre d’imagination qui exagérait à dessein les mérites germaniques. […] Son livre fut couronné par l’Académie des sciences morales et politiques. […] Il y a de l’argent dans tous les livres de M. de Balzac !
gisant aux feuillets pieux du livre, sans l’espoir, pour aucun, d’en jaillir à nos solennités. […] Donc, il conçut, l’artiste, la théorie d’Œuvres, où toutes les formes d’art, affinées en leurs suprêmes essences, étaient unies pour la glorieuse expression, vraie et complète, de ce qui est ; et il conçut ces Œuvres, elles mêmes ; et il les conçut accomplies, faites chose, écrites, et vivantes, dans un livre. Pareillement, le philosophe, il conçut une Religion, par qui le Peuple était instruit ; et il la conçut divulguée dans le Peuple… Il conçut l’Œuvre artistique, porte-voix de la Religion, divulguée, comme un Évangile, dans une nouvelle Bible, universellement lue, un livre. Et ce Livre, où sa double pensée, pleinement, était signifiée, le Livre, ce tout puissant suggestif de l’Idée, ce Livre qui contenait son Œuvre de Poésie et de Théologie, — Wagner le lisait, l’impérieux créateur, et, seul, dans le calme silence de son rêve, parcourant des yeux les pages multiples, et des yeux suivant les Signes, — la lettre, la note et le trait, — il voyait et il entendait, manifestement suggérés par les Signes, vivre en lui, en le merveilleux et suprême théâtre de son Imagination, le drame réel et symbolique. — Peut être, quelques uns, lisant, lisant les partitions d’orchestre, peuvent voir et entendre le Drame musical, ainsi que, tous, nous voyons et entendons, le lisant seulement, le drame littéraire, ainsi que, tous, par la seule lecture, nous suscitons, en notre esprit, les tableaux que le roman décrit ; or, ces quelques uns aussi, lisant, jouiront dans le Livre, sans obstacle et sans divertissement, des splendeurs, magiquement évoquées, du Théâtre Wagnérien idéal ; et, pure vision non troublée par les étrangères matérialités, impudentes ou hypocrites, des salles théâtrales, — en la complète vérité d’un monde imaginatif, le Sens Religieux leur apparaîtra… Le Livre serait le lieu de Représentation, au Drame métaphysique et naturaliste. […] Le théâtre est le Livre accessible au public d’une Bible que seul Wagner a pu déchiffrer.
Dans le premier moment, j’avais voulu arrêter ce journal à ses dernières notes, à la note du mourant se retournant vers sa jeunesse, vers son enfance… À quoi bon continuer ce livre ? […] Je pense à ce dernier paragraphe du livre de Gavarni, qu’un matin, à Trouville, il vint me lire, pendant que j’étais encore au lit. […] C’était l’enragement d’un homme de lettres, d’un fabricateur de livres, qui s’aperçoit qu’il ne peut plus même lire. […] Il a parlé de ses livres. […] Je regarde la grande table à modèle, sur laquelle nous avons si longtemps travaillé ensemble, et qui est encore tachée de l’encre du livre sur Gavarni.
Il apprit le grec pour le montrer à son fils ; plus avancé en âge, il apprit même du sanscrit, et il avait des livres en cette langue, ce qui était alors fort rare. […] Il revenait littéralement chargé et accablé de livres. […] Letronne, qui le poussait et le patronnait, lui demanda un jour : « Qu’est-ce donc que ce livre allemand que vous imprimez et dont on parle ? […] Ce livre allemand, traduit en français et tamisé à travers notre langue, à travers l’esprit exact et ferme du traducteur, a paru, même au-delà du Rhin, plus clair que l’original. […] Le livre que M.
Il lui faut toujours être à genoux devant un dieu, une femme, un homme, un livre, n’importe quoi enfin. […] Neuf cent mille livres gagnés par son père, dans son commerce d’orfèvre, furent mangées par lui, au jeu, de 1789 à 1793. […] Il vient de se plonger dans les livres sacrés de l’Inde, et il en sort comme ébloui de soleil. […] Alors je me suis dit : Eh bien, je ne vais plus lire de livres, je vais en faire, moi aussi ! […] Après un livre, il y a comme un retrait, un reflux de l’activité de penser et d’agir.
Le roman de Cléomadès, par le poète Adenet, un des célèbres trouvères du siècle précédent, fut un de ces livres favoris, et par lequel lui vint le mal qu’il désirait tant. […] Voici le début de son 4e livre par lequel il se remettait, après quelque interruption, au travail. […] Et je la servois de beaux livres de poésie et traités amoureux ; et pour l’amour du service de la noble dame à qui j’étois, tous autres seigneurs, rois, ducs, comtes, barons et chevaliers, de quelque nation qu’ils fussent, m’aimoient, m’écoutoient et voyoient volontiers, et m’étoient grandement utiles. […] Le livre de Froissart, tel qu’il le voudrait faire, c’est proprement le livre d’honneur, la Bible de chevalerie. […] Néanmoins on ne saurait dissimuler que, surtout dans ses premiers livres, il ne penche visiblement pour l’Angleterre dont il avait tant à se louer et de laquelle lui venaient pour cette première partie la plupart de ses renseignements : et ce faible pour elle, il l’a gardé toujours.
La Motte en triomphe dans sa réponse : « Heureusement, disait-il en rapportant le passage, heureusement quand je récitai un de mes livres à Mme Dacier, elle ne se souvint pas de ce dernier trait. » La Motte, en effet, répondit et se donna les avantages de la forme, ce qui est si important en France. […] Ces travaux redoublés, ces nobles ardeurs et ces chagrins des dernières années la consumèrent ; elle mourut d’apoplexie le 17 août 1720, au Louvre, où son mari avait la charge de garde des livres du Cabinet : par une exception glorieuse et qui n’avait point encore eu d’exemple, la survivance lui en avait été accordée à elle-même. […] Sa fille se fit catholique après sa mort, et se maria à Dacier, garde des livres du Cabinet du roi, qui était de toutes les Académies, savant en grec et en latin, auteur et traducteur. […] » C’est la seule sentence que Mme Dacier sut trouver sous sa plume, un jour qu’elle était vivement pressée par un gentilhomme allemand d’écrire sur un livre déjà rempli de noms illustres, sur un album comme nous dirions. […] [NdA] C’est une allusion à la parabole du prophète Nathan parlant à David (Livre des Rois, II, 12).
Madame Bovary est un livre avant tout, un livre composé, médité, où tout se tient, où rien n’est laissé au hasard de la plume, et dans lequel l’auteur ou mieux l’artiste a fait d’un bout à l’autre ce qu’il a voulu. […] De là, la visite de M. et Mme Bovary au château de la Vaubyessard ; c’est un des endroits principaux du livre, et des plus savamment touchés. […] Un livre, après tout, n’est pas et ne saurait jamais être la réalité même. […] Voilà mes objections à un livre dont je prise très haut d’ailleurs les mérites, observation, style (sauf quelques taches), dessin et composition. […] C’est bien un livre à lire en sortant d’entendre le dialogue net et acéré d’une comédie d’Alexandre Dumas fils, ou d’applaudir Les Faux Bonshommes, entre deux articles de Taine.
L’Art poétique nous fournit d’abord une réponse à ces questions : dès qu’on le lit, on sent que Boileau ne croit pas édicter paisiblement des lois incontestées : c’est plutôt une nouvelle bataille qu’il livre sur un nouveau terrain. […] Aussi touche-t-il seul 3 000 livres, qu’on paye encore en 1674 à ses héritiers. Cette même année, Racine touche 1 500 livres ; juste autant que Quinault et que le médecin Perrault ; Charles Perrault, qui va succéder à Chapelain dans la confiance de Colbert, est à 2 000 livres. […] Et dans les listes suivantes, on verra venir sur la même ligne les deux Perrault, avec Despréaux et Racine : tous les quatre recevant 2 000 livres. Et après eux, qui tiendra la tête, avec 1 500 livres ?
Il trouve ennuyeux d’écrire, et ne publiera jamais rien ; il n’a pas envie de sauver le genre humain ; d’ailleurs pour cela il ne compte pas sur les livres. […] Quelle est la conformité de son livre et des mœurs du temps ? […] Au premier moment, ce nom ne désignait pour vous aucun livre. […] À présent, vous avez ouvert le livre, et vous représentez par ce nom les cinquante pages que vous avez lues. […] Le livre ne finit pas. » Son ami se leva et dit : « Peut-être. »
Mais, plus logique, le livre serait à la fois moins sincère et moins vrai. […] Et voici le charme original de ce petit livre. […] On peut hésiter si l’on s’en tient à ses livres. […] Renan n’a pas tout à fait la figure que ses livres et sa vie auraient dû lui faire. […] Il est visible qu’il y a des livres qui ne sont pas matière de critique, des livres non avenus (et le nombre des éditions n’y fait rien).
C’est pour répondre à cette question qu’a été écrit le livre qu’on va lire. […] Un épilogue qui clôt le mystère nous révèle la pensée philosophique du livre. […] Il semble que le livre De l’Amour ait inspiré à l’auteur de la Peau de Chagrin son livre, plus honteux et plus corrupteur encore, de la Physiologie du Mariage. […] Mais en passant au théâtre et dans les livres, quel accent de fureur n’a-t-il pas pris ? […] De tels livres comptent-ils dans une littérature ?
Zola, s’il a jamais relu ce vieux livre. […] Le livre est écrit de la sorte, jusqu’à la fin. […] Pour le fond du livre, un rapprochement s’impose. […] Les livres de Mérimée furent lus avec passion. […] Et, dès son premier livre, M.
Il y montra plus de curiosité d’art et de goût de forme que d’esprit critique et de philosophie… Son livre, son Pèlerin passionné, vaut qu’on en parle, d’abord parce qu’on y trouve çà et là de l’aimable et même de l’exquis… Pour ma part, la prosodie de M. […] [Le Livre des masques, 1ère série (1896).] […] Charles Maurras Depuis l’apparition du Pèlerin passionné, et surtout depuis les retouches essentielles qu’il a faites à ce beau livre, Jean Moréas, mon maître et mon ami, m’est le signe vivant de la poésie nationale. […] Jean Moréas est un lyrique et son livre un recueil d’élégies.
« Un soir, il rentra chez lui un livre sous le bras, — un livre vêtu de jaune et d’un aspect inoffensif ; et quand il eut regagné son cinquième étage, allumé sa lampe à pétrole, il s’étendit dans son fauteuil de cuir, jeta un coup d’œil satisfait sur l’ameublement d’acajou de sa chambre et, prenant un coupe-papier, celui qu’il appelait familièrement : “dit des bonnes lectures”, il se mit à lire, et lut : À Rebours. […] « Il voulut revivre autant que possible le livre révélateur et conformer sa bonne nature à la nervosité de des Esseintes. […] Il se désolait de ne posséder qu’une très médiocre fortune, ce qui lui rendait impossible l’exécution de la partie orgiaque du livre.
Je souscris volontiers au livre qui a dit : que les plus grands ennemis de la gloire des heros, étoient leurs valets de chambre : les heros gagnent toujours à n’être connus que par le recit des historiens ; la plûpart se plaisent à rapporter ces traits naïfs et ces petits faits anecdotes qui font encore admirer davantage les hommes illustres, mais ils taisent volontiers tout ce qui feroit un effet contraire. […] On ne sçauroit mettre sur le théatre tout ce qu’un historien peut écrire dans un livre. Le théatre est, pour ainsi dire, un livre destiné à être lû en public, et les bienséances doivent être observées, tous les égards doivent être gardez dans les pieces qu’on y répresente, avec encore plus de severité que dans l’histoire la plus grave. […] Peu de mois après la mort de Henri IV on répresenta dans Paris une tragedie dont le sujet étoit la mort funeste de ce prince ; Louis XIII qui regnoit alors, faisoit lui-même un personnage dans la piece, et de sa loge il pouvoit se voir répresenter sur le théatre où le poëte lui faisoit dire que l’étude l’assommoit, qu’un livre lui faisoit mal à la tête, qu’il ne pouvoit guerir qu’au son du tambour, et plusieurs autres gentillesses de ce genre dignes d’un fils d’Alaric ou d’Athalaric.
Si l’on fait attention au caractere de cet Auteur, développé dans ses propres Ouvrages, on verra qu’il n’écrivit son Livre de la Sagesse, que pour réfuter les doutes de quelques Beaux-Esprits de son temps, au nombre desquels étoit son ami Montagne. […] Il les étend peut-être avec trop d’indulgence ; mais il ne faut que lire attentivement son Livre, pour connoître combien il étoit éloigné de ces ruses si rebattues aujourd’hui, où l’on présente les difficultés avec plus de complaisance que les solutions. […] Un autre Ouvrage de Charron, qui ne laisse aucun doute sur la sincérité de sa foi, c’est son Livre des trois Vérités, publié en 1594.
Ce Ministre qui savoit mieux récompenser que juger les talens, lui fit un jour présent de six cents livres pour six mauvais vers qu’il lui avoit lus ; libéralité que Colletet paya par ce Distique, aussi naturel qu’ingénieux. Armand, qui pour six vers m’as donné six cents livres, Que ne puis-je, à ce prix, te vendre tous mes Livres !
Avis du traducteur Les Principes de la Philosophie de l’Histoire dont nous donnons une traduction abrégée, ont pour titre original : Cinq Livres sur les principes d’une Science nouvelle, relative à la nature commune des nations, par Jean-Baptiste Vico, ouvrage dédié à S. […] « Ce livre, disait Monti, est une montagne aride et sauvage qui recèle des mines d’or. » La comparaison manque de justesse. […] Rendre sensible cette unité, telle devait être la pensée de celui qui au bout d’un siècle venait offrir à un public français un livre si éloigné par la singularité de sa forme des idées de ses contemporains.
Il est vrai que son livre de la Tradition, qui vient de paraître, ne trouve pas d’acheteurs : « (Paris, 22 octobre 1814)… Il n’y a qu’une voix sur la Tradition ; tout le monde loue et personne n’achète. […] Je serai obligé de passer par l’Angleterre, n’y ayant point ici de navire prêt à partir pour nos colonies… » La Mennais se croyait assurément plus compromis par son livre de la Tradition qu’il ne l’était. […] Aujourd’hui même je ne saurais penser à la vie tranquille et solitaire des champs, à nos livres, à la Chesnaie, au charme répandu sur tous ces objets, auxquels se rattachent tous mes désirs et toutes mes idées de bonheur ici-bas, sans éprouver un serrement de cœur inexprimable, et quelque chose de ce sentiment qui faisait dire à ce roi dépossédé : Siccine separat amara mors ! […] Allusion au livre de M. […] Loin de m’applaudir du succès de mon livre, j’y vois la ruine du seul bien qui me restait pour me rendre la vie supportable, une profonde obscurité ; et je ne me connais pas seulement l’ombre d’une petite consolation. » Il répète le même refrain presque dans chaque lettre.
N’en préférez-vous pas, décorativement ou pour une signification plus belle, la place dans le palais même du Livre, à la Bibliothèque Nationale ? […] Théâtralement, pour la foule qui assiste, sans conscience, à l’audition de sa grandeur : ou, l’individu requiert la lucidité, du livre explicatif et familier. […] pour de la divination en sus, il aurait compris, sur un point, de pauvres et sacrés procédés naturels et n’eût pas fait son livre. […] Requiert la lucidité, du livre explicatif et familier. […] Mythe, l’éternel : la communion, par le livre.
C’est aussi le livre qu’il a le plus profondément imprimé de son caractère, et qui porte le plus de marques de la suite de sa vie et des développements de son esprit ; c’est à la fois son système religieux, sa conduite et son portrait. […] Chaque ordre de vérités fait la matière d’un livre, lequel se subdivise en chapitres, où chaque vérité ou proposition particulière est traitée méthodiquement. […] Quatre livres embrassent toute la religion72. […] Les illusions de la logique ont été la cause la plus innocente, et, par cela même, la plus ordinaire des excès de son livre et des excès de son gouvernement. […] Ce jour-là le logis de Castalion s’égayait, et il ajoutait quelques pages à sa traduction des livres saints.
Il vous prend de votre livre une indifférence, un ennui, presque un dégoût. […] Pour retrouver, il faut inventer du vraisemblable… Et il se met à regarder avec le plaisir exubérant d’un enfant qui contemple une boutique de joujoux, et il s’amuse une grande heure à voir nos cartons, nos livres, nos petits musées. […] Il nous entretient de son livre La Question romaine, qui vient d’être saisi. […] Des hommes qui ont à peu près du talent, des flambeaux qui sont à peu près dorés, des livres qui sont à peu près imprimés, — et tout au monde qui est à peu près à bon marché. […] Quel livre !
Le livre de M. de Carné, qui nous fournit l’occasion de ces remarques, met parfaitement en lumière toutes les pensées politiques, les jugements, les espérances et les doutes de cette école dont il est l’un des principaux soutiens. […] Comme toute la politique du Correspondant et comme celle de la Revue européenne, le livre de M. de Carné s’adresse particulièrement aux hommes qui formaient le parti de droite ; c’est d’eux surtout et des lumières propres à les ramener qu’il se préoccupe ; c’est à leurs préjugés historiques ou théoriques qu’il oppose, en chacune de ses pages, une plus juste raison des faits ou une argumentation qui tend à concilier avec les grands principes de la tradition catholique et romaine les résultats acquis de la civilisation moderne et de la révolution de 89. […] Ce sentiment contradictoire entre lui et nous, qui affecte le ton général de l’ouvrage et perce en mille détails, n’est pas fondamental pourtant, puisqu’il n’empêche pas sa raison de rencontrer aux endroits capitaux la nôtre ; mais nous en avertissons expressément, parce que des lecteurs peu attentifs pourraient prendre le change et repousser à première vue, sur quelques mots blessants, un livre où il y a beaucoup à gagner pour toutes les classes d’esprits sérieux et sincères. […] Cet homme s’appelle La Fayette, et il est le dernier des anciens hommes de l’Europe en qui vit encore l’esprit de sacrifice ; débris de l’esprit chrétien. » Dans le livre de M. de Carné, bien que le fond et le tissu en soient véritablement historiques et politiques, l’idée religieuse domine et rabat souvent les autres considérations à un ordre tout secondaire. « Plus les événements marcheront, dit-il, et mieux on comprendra que la question purement politique perd chaque jour de son importance, qu’elle s’amoindrit à vue d’œil, à mesure que se dessine et grandit la question de la régénération morale. » L’auteur s’est attaché surtout à démontrer que la réforme de 89 fut chrétienne dans son principe, bien qu’elle ne dût malheureusement s’accomplir qu’à travers une apostasie, au moins temporaire, du dogme religieux. […] La session de 1815 forme la partie historique la mieux traitée et la plus instructive du livre : les personnes honnêtement royalistes, qui se sont laissé prendre aux théories et à l’ancien droit français de la Gazette, ne pourront guère s’y maintenir après avoir lu le chapitre de M. de Carné.
Livre onzième. […] Couche-toi le dernier, etc… La moralité de cette fable entre dans celle de l’œil du maître, livre IV, fable 21. […] Au reste, la morale de cet Apologue est à-peu-près la même que celle du renard et du bouc, livre III, fable 5. […] Coste aurait dû nous dire simplement, dans sa note, qu’Aristote avait fait un livre intitulé : la Logique, et MM. de Port-Royal un ouvrage qui a pour titre : l’Art de penser. C’est à ce livre que La Fontaine fait allusion.
Brunetière ne nous a pas nommé dans son discours mais, ayant cité le titre de nos livres et dénoncé leur doctrine, après une première allusion dans la Revue des Deux Mondes 45, il trouvera bon que nous essayions de lui démontrer en quelques mots l’insignifiance de sa thèse. […] Ces conseils sont dans nos livres, rien de plus vrai ; mais qu’il y ait aussi autre chose, surtout autre chose, et bien autre chose, c’est ce que M. […] Ce sont précisément ceux-là qui me paraissent avoir eu, plus que d’autres et à un degré suréminent, le don suprême de l’écrivain : la vie qui est la chose nécessaire, supérieure à la correction, à l’harmonie, à l’élégance, à toutes les qualités possibles, comme nous l’avons proclamé cent fois dans nos livres. […] Brunetière n’a pas attendu notre dernier livre pour apprendre tout cela ; et n’eût-il lu que ce livre, le nombre de nos exemples et de nos citations eût suffi à lui faire constater l’unanimité des mêmes efforts, des mêmes procédés, des mêmes méthodes à travers les âges et les écoles.
Enfantin ouvre son livre ; et ces huit premiers paragraphes, dont nous abrégeons le contenu, tout en en signalant l’idée, contiennent l’essence de sa brochure. […] Enfantin publia, il y a quelques années, une autre brochure (son souffle ne va pas jusqu’au livre) dans laquelle il se comparait, si nous nous en souvenons bien, à Nicolas, empereur de Russie, et nous apprenait que lui, M. […] IV La Critique qui examine les livres dans les journaux a été jusqu’à ce jour infiniment discrète sur le compte de M. […] … Mais elle ne s’est pas expliquée sur le compte d’un livre qui, selon nous, et pour des raisons plus hautes que le livre et ce qu’il contient, méritait d’être signalé.
Ceux qui viendront demain ne seront peut-être pas fâchés, si l’hiver ou la nuit dure encore, de retrouver, pour rallumer leur falourde ou leur lampe, quelques charbons sous nos cendres… » Certainement, tout cela est vrai, triste, bien tourné, joli dans sa tristesse, mais ne se verrait pas sans le commentaire préalable ; et dans ce Couvre-feu, puisque ainsi le livre est nommé, c’est le feu du titre qui serait couvert, c’est-à-dire sa lumière. […] Nous en trouvons, de ces parties de poète, de ces fragments qui classent un homme quoiqu’ils ne soient que des fragments ; nous en trouvons dans tous les livres de vers publiés par lui ; mais surtout dans les deux qui ouvrent et ferment sa carrière poétique et qui la consacrent : Les Confidences et Le Couvre-feu. […] Ce livre, intense et individuel comme la passion qui l’a dicté, n’est point le plus beau que Lefèvre ait écrit (car Lefèvre n’a fait qu’une seule fois cette chose complète qu’on appelle un beau livre, et ce n’a pas été en vers) ; mais, à coup sûr, c’est celui où, malgré d’atroces bizarreries, des viols de langue dans des alliances de mots forcenées, il y a le plus de ces beautés humaines que le comble de l’art est d’imiter, et qui jaillissent parfois du fond de la vie. […] Quand nous en sommes aux Dames Bovary, comme nous voilà maintenant, pour toute observation, il serait curieux d’examiner un livre de la beauté spirituelle et morale de Lionel d’Arquetenay.
Mais ce n’est pas ce livre-ci dont on le dira. Ce livre eût culbuté la métaphore. […] Moi qui suis persuadé que la douleur peut magnifiquement féconder un homme, je m’attendais à voir sortir le grand poète, le poète définitif, du fond de cette riche nature de poète qui s’est tant dépensée sur les grands chemins, en entrant dans toutes les auberges ; je m’attendais à le voir clore cette vie qui n’a eu qu’un tort, c’est d’être trop heureuse, mais qui ne l’a plus… Je dirai tout à l’heure les qualités du recueil, et si j’ai cité, à une strophe près, toute sa préface, c’est qu’elle donne bien la teinte générale de son livre, et, comme il le dit lui-même, sa senteur. […] Au lieu du Scarron qu’il s’est nommé lui-même, sous l’analogie de quelques-unes des mêmes douleurs, — un Scarron à imagination de plus haute origine que celle de ce bouffon qui ne fut pas sublime, ce qu’il s’agissait d’être pour un poète comme Roger de Beauvoir, — le livre que voici ne nous offre que ce visage jumeau d’Alfred de Musset, qui n’est pas un masque, mais le visage vrai de Beauvoir ; car il n’imite pas Alfred de Musset, mais naturellement il lui ressemble, comme un frère brun ressemble à son frère blond, — plus idéal et plus lumineux ! […] Quand je rendis compte du livre intitulé Colombes et Couleuvres, je lui conseillai de renoncer à toutes les inspirations de la jeunesse, qui ne sont jamais, du reste, de la poésie perdue, — car, si on ne fait plus de cette musique, on garde l’instrument ; je lui conseillai délaisser là toute cette poésie de castagnettes jouant les Folies d’Espagne, de ces castagnettes dont il parle encore si bien aujourd’hui, l’incorrigible !
Et puis, je pense qu’ils sont tout à fait incapables de goûter mon livre dans son essence. […] Faut-il nécessairement être cocu pour écrire un beau livre ? […] Mais on n’en fait pas dans les livres ! […] les mettra en demeure de nous donner de beaux livres, et non plus des préfaces. […] Il va publier chez Havard un livre : le Mal moderne.
Son œuvre ne livre point de documents sur sa vie. […] Dans les livres qui précèdent ces derniers, M. […] L’art de la composition et du récit s’affermit de livre en livre. […] Jusque dans ses livres les plus récents passent des ombres qui le rappellent. […] Le sol desséché du livre.