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1008. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Enfin M. de Voltaire, jeune alors, mais animé de cette confiance qu’inspire à la jeunesse une grande réputation naissante, s’éleva contre l’abus de substituer la prose aux vers.

1009. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

Pour écrire une scène, un paysage, un caractère, une description, il faut, avons-nous dit, peindre d’après nature, c’est-à-dire, autant qu’on le peut, copier sur place, s’inspirer d’un modèle ; en d’autres termes, il faut faire de l’observation directe.

1010. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

Voilà je ne sais combien de lettres ou de fragments de lettres (au moins cinquante), qui ont été écrites par la main inspirée à laquelle il seyait si bien de rouler toujours dans ses doigts de Muse une feuille de laurier ; et savez-vous combien de mots je trouve qui m’avertissent et qui me disent : « Mais, malheureux, ces lettres sont de Mme de Staël ? 

1011. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

C’est ce sentiment du voisinage de Dieu qui a inspiré à Mme Swetchine d’admirables pages consolatrices sur la vieillesse, qui mettent mieux que de la charpie, mais un dictame, sur le mal cruel d’être vieux.

1012. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

L’Expiation de Saveli vaut beaucoup mieux, sans doute, par certains détails russes qui n’appartiennent pas en propre à l’auteur, et par l’idée même, qui en est le fond ; mais l’exécution en est si pauvre et d’une telle simplicité sans couleur, que cette exécution n’est jamais, un instant, à la hauteur de l’idée qui l’a inspirée.

1013. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

Nous nous doutions bien de la haine de Joseph de Maistre contre celui qu’il appelle le Dæmonium meridianum, mais nous savions aussi à l’avance que cette haine ne serait jamais mesquine, et, de fait, la haine de de Maistre est taillée à la grandeur de l’homme qui l’inspire !

1014. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Il ne met point en suspicion cette soi-disant sagesse, spontanée ou réfléchie, des peuples, sous la dictée de qui auraient écrit, humbles secrétaires, des inspirés comme Salomon ou des philosophes comme Pythagore.

1015. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Cette théorie, d’une si originale simplicité qu’elle plonge l’esprit dans l’étonnement qu’inspirent ces vers qui semblent si faciles à trouver, et pour lesquels cependant il ne fallait rien moins que du génie, cette théorie, que son auteur a exposée dans son écrit intitulé : Symbolisme dans l’Architecture, est intégralement, pour qui sait l’y voir, en cet axiome, d’une concentration si profonde ; « L’art tout entier est symbolique de l’état matériel, moral et intellectuel de l’humanité aux diverses époques de son développement. » Mais, de cette profonde concentration, Daly l’a puissamment tirée.

1016. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Taine, a prodigieusement inspiré l’imagination de l’écrivain !

1017. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Elles n’inspirent point d’enthousiasme et n’entraînent aucune sympathie.

1018. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

… Spontané de génie sur mer, comme le grand Condé le fut sur terre, pour être Nelson comme l’autre fut Condé, s’étant tout simplement donné la peine de naître ; inspiré, illuminé, rapide, Nelson fut d’âme ce qu’il était de génie, tout aussi naïf, tout aussi involontaire, et tout aussi résolu à aller devant lui à travers tout obstacle, et ses fautes mêmes vinrent de cette spontanéité téméraire de cœur qui le fît se donner sans se reprendre, — candide jusqu’à l’aveuglement — à une femme qui l’a déshonoré un jour, car derrière lady Hamilton il y a Caracciolo ; derrière le vice il y a un crime ; derrière le serment profané de l’époux à l’épouse, il y a le serment militaire, le serment de l’homme aux hommes, honteusement violé !

1019. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

Félix Rocquain fait l’histoire ne lui inspire pas les mêmes sentiments qu’à nous.

1020. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Inspirer les angoisses de la jalousie aux autres femmes, voilà les paradis de sa pensée quand elle se souvient et quand elle rêve !

1021. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

… Spontané de génie sur mer comme le grand Condé le fut sur terre, pour être Nelson, comme l’autre fut Condé, s’étant tout simplement donné la peine de naître, inspiré, illuminé, rapide, Nelson fut d’âme ce qu’il était de génie, tout aussi naïf, tout aussi involontaire et tout aussi résolu à aller devant lui à travers tout obstacle, et ses fautes mêmes vinrent de cette spontanéité téméraire de cœur qui le fit se donner sans se reprendre — candide jusqu’à l’aveuglement — à une femme qui l’a déshonoré un jour ; car derrière Lady Hamilton il y a Carracciolo, derrière le vice il y a un crime, derrière le serment profané de l’époux à l’épouse il y a le serment militaire, le serment de l’homme aux hommes, honteusement violé !

1022. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Inspirer les angoisses de la jalousie aux autres femmes, voilà les paradis de sa pensée quand elle se souvient et quand elle rêve !

1023. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Pour celui-ci, en effet, il lui suffira de l’abandonner à l’ennui qu’il inspire et qui doit accabler ceux qui liront son triste drame.

1024. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Supposez la plume inspirée qui a écrit, sans avoir la vérité pour elle, Séraphita, Séraphita, se plongeait dans la magnifique vie du mendiant mystique que voici ?

1025. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Alexandre Dumas a su inspirer aux hommes le sentiment très rare d’un respect voisin de la peur, et c’est le meilleur respect, celui-là !

1026. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Mgr Salvado aurait pu ajouter aux paroles si sensées et si courageuses du docteur, ce passage des Monthly Records, plus courageux et plus explicite encore : « S’il est un fait incontestable, — disent les Monthly Records, — qui nous humilie et qui nous afflige, c’est que là où nous, anglicans, nous agissons timidement, dans nos possessions australiennes, l’Église de Rome est activement à l’œuvre avec un zèle et une sagesse que nous ferions bien d’imiter… Ses évêques sont partout où il y a des âmes à conquérir et à changer… Une maîtresse pensée (master mind) anime et dirige leurs travaux… Quand un seul membre de notre clergé poursuit solitairement une tâche accablante, sans être assisté des conseils de ses supérieurs, l’Église de Rome ne cesse d’apparaître avec tous ses moyens d’action au grand complet… » Certainement, jamais le sentiment de ce qui manque à sa patrie n’a inspiré à un anglais plus de noble jalousie et de justice, et il n’y aurait qu’à admirer, si, en sa qualité d’anglican, l’écrivain auquel on applaudit ne provoquait pas le sourire en nous parlant des moyens d’action au grand complet de cette Église romaine dont il faut bien compliquer le génie pour en comprendre la puissance, quand on ne croit plus à sa divine autorité !

1027. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Poète-phénomène que ce Ronsard, dont la poésie jaillit avant que la langue, qui se forme lentement, fût formée, et qui, avant la lettre, créa la lettre, — la lettre de cette langue qu’à la distance d’une seule génération parla Mathurin Régnier, plus correcte alors et plus ferme, mais bien moins juvénilement inspirée !

1028. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

L’Église, l’esprit de l’Église, la sagesse romaine qui juge à travers le péché, qui peut pardonner tout à ses serviteurs quand ils ont cette chose rare maintenant et qu’on appelle « le caractère », ont inspiré heureusement Fabre.

1029. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Jules Janin, qui me fait l’effet d’être plus Diderot que Diderot dans ce livre inspiré par Diderot, est bien plus, dans ce livre, qu’un imitateur.

1030. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Ce n’est point que je blâme la reconnaissance : elle est le plus doux comme le plus sacré des devoirs ; et si dans les jugements qu’elle inspire, elle peut quelquefois tromper, il faut respecter ses erreurs mêmes.

1031. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Pourtant le héros de Sous les galons vous inspirerait peut-être plus de pitié que d’admiration. […] L’admiration que m’inspirent ces aventures originales est décuplée par l’écriture d’une élégance riche. […] En dehors de la Colère de Samson, la misogynie n’a guère inspiré de chef-d’œuvre. […] « L’homme de génie proprement dit n’a pas toujours besoin de livres pour s’aider ; — quant à moi, je serai brave comme Jeanne d’Arc que Dieu seul inspira ». […] Voici deux ou trois vérités scientifiques « que Dieu seul inspira ».

1032. (1891) Esquisses contemporaines

Ce n’est pas, toutefois, que l’on puisse ranger Mon frère Yves parmi les ouvrages inspirés par le positivisme proprement dit. […] L’amour débordait de mon cœur, la mort ne m’inspirait plus d’inquiétude, le martyre m’eût paru facile. […] « Chose étrange et bien digne d’attention, le Nouveau Testament ne se donne nulle part pour inspirer. […] Il était à prévoir que ce maître de l’intellectualisme attirerait fortement celui qui professait la même théorie de la connaissance et qu’inspirait un amour égal de la synthèse dialectique. […] D’incontestables témoignages prouvent que Scherer n’a jamais trahi sa passion dominante, et que le besoin de l’absolu inspirait la pensée du sceptique de Versailles comme elle avait inspiré celle du croyant de Strasbourg.

1033. (1887) George Sand

Il arrive un moment où Jeanne n’est plus cette fille des champs, admirablement simple et pure, dont le charme naïf inspire de l’amitié ou de l’amour à tous ceux qui la rencontrent, et qui s’en étonne ou s’en effraye avec tant de modestie et de pudeur. […] D’ailleurs la passion est bien plus forte et bien plus vivante chez elle que l’idée, et, quand c’est un principe, vrai ou faux, qui l’inspire, il a fallu d’abord que ce principe cessât d’être une abstraction et devînt un sentiment. […] Les amants prennent tout à coup, dans leurs extases, des airs d’inspirés. […] Mais on se tromperait fort en croyant qu’elle observât médiocrement la vie réelle et qu’elle ne s’en inspirât que rarement. […] C’est ainsi qu’un grand artiste imite et s’inspire.

1034. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

L’auteur de La Colline inspirée entendit, enfant, leur mention passer dans les causeries. […] L’auteur de La Colline inspirée eut l’art très juste de ne leur prêter qu’une petite philosophie. […] Et c’est où a réussi l’auteur de La Colline inspirée, avec une sorte d’habile génie. […] Ainsi, l’auteur de La Colline inspirée n’hésite pas. […] Bref, soyez inspirés ; ou, en d’autres termes, ayez du génie.

1035. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Quelques-uns de ses grands morceaux lyriques comme la Pitié, le Pauvre, le Retour des Bergers, les Soldats, les Prêtres ou la Grande Plainte — qui semble inspirée de certaines prosopopées socialistes de Zola — toutes ces pièces sont destinées au plus grand retentissement. […] Rency que par quelques poèmes, sensiblement inspirés de M.  […] Historiquement, ethniquement, nous sommes les fils de la Renaissance, c’est la Renaissance qui a inspiré à notre esprit français encore amorphe ses formes véritables. […] Tant de poètes, depuis Hugo, ont su s’en inspirer, et tant de peintres jusqu’à Henri de Groux ! […] Il est aisé de se figurer quels hymnes païens et magnifiques, quels tableaux ingénus et bibliques, un pareil thème a pu lui inspirer.

1036. (1903) Propos de théâtre. Première série

Mais la moralité générale, dont naturellement s’inspire, ou à laquelle se conforme la littérature, est toujours, à bien peu près, la même depuis que nous nous connaissons. […] Il y eut les pièces imitées directement de Shakspeare ; mais il y eut tout le théâtre de Voltaire, inspiré indirectement de Shakspeare. […] Mais si quelques pièces seulement de Voltaire sont tirées de Shakspeare, tout son théâtre est inspiré du dramatiste anglais. […] Mais Polyeucte devient si grand qu’elle est comme enflammée de l’admiration qu’il lui inspire. […] Il a mis sur le théâtre un prophète inspiré, une scène d’oracle, un délire de visionnaire.

1037. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Je me le représente, en effet, la taille élégante, le visage beau et inspiré, l’œil noir et calme, la jambe belle, la bouche grande et bien meublée, la lèvre ombragée, intelligente ; la voix sonore et grave : il arrive sur le bord de la rampe, et il annonce lui-même ce grand malheur qui l’accablait. […] Toute comédie veut inspirer le plaisir d’aimer ; on en regarde les personnages, non pas comme épouseurs, mais comme amants, et c’est amant qu’on veut être, sans songer à ce qu’on pourra devenir après. » Nulle part et par personne la comédie n’a été mieux définie et mieux comprise que par Bossuet ; Bossuet a raison, l’amour toujours l’amour, rien que l’amour, voilà la seule puissance au théâtre. […] Certes elle ne songea pas à prolonger, comme si elle eût été un talent inspiré, cette lutte abominable du comédien contre le public. […] Dans la pièce de Beaumarchais, je commençais à m’attacher au comte Almaviva, enveloppé dans un manteau et passant la nuit à la belle étoile ; mais aussitôt que je vois arriver ce boulet de canon qu’on appelle Figaro, ce bel esprit qui ne doute de rien, aussitôt, l’intérêt que m’inspirait cet inconnu livré à lui-même, s’efface et disparaît devant le grand seigneur servi avec tant de zèle, de dévouement et de fracas. […] Quoi qu’on puisse dire, la plus grande ambition des femmes est, croyez-moi, d’inspirer de l’amour. » Comparez donc ce dialogue avec le dialogue de Bartholo et de Rosine. — « Bartholo : Je vous parie que Figaro était chargé de vous remettre une lettre ?

1038. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Le pouvoir, spirituel ou temporel, n’inspire plus que défiance ou mépris. […] Trois fois, c’est-à-dire aux origines féodales, à la Renaissance et lors de la Révolution, la France s’est inspirée d’idées nées ailleurs en Europe, mais non encore ramenées à leur principe essentiel et vital ; elle a pris ces idées, se les est assimilées, les a appliquées dans la réalité de la nation, et rendues au monde en une forme universelle. […] Quand l’expression littéraire est générale, parce que conforme à l’esprit du peuple, qu’elle s’inspire surtout de logique, et que, sociable, elle tend à l’universel, comme c’est le cas en France, la littérature devient une démonstration lumineuse, qui éclaire toute l’histoire. […] Cet effort immense, que la littérature nous atteste et nous explique depuis huit cents ans, inspire le respect, l’admiration et l’amour.

1039. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Autant que des Espagnols ou des italiens, il s’inspira de Plutarque ; et s’il traita volontiers des sujets romanesques, il en traita d’historiques aussi, qu’on avait traités avant lui, qu’on devait traiter après lui. […] Ne l’oublie-t-on pas trop quand on reproche si vivement à nos romanciers contemporains qu’ils s’inspirent de l’événement du jour ou du scandale de la veille ? […] Ni La Calprenède, ni Mlle de Scudéri ne s’étaient tout à fait inutilement inspirés de l’histoire. […] Lorsqu’une société tout entière adopte ainsi pour règle ou pour profession des mœurs, une doctrine philosophique ou religieuse, il peut bien ne pas arriver à la littérature de s’en inspirer, mais le cas est rare ; et, ce qui est plus rare, c’est qu’elle choisisse précisément ce temps pour s’inspirer de la doctrine adverse. […] Et on peut bien dire qu’avant d’être inspirés du jansénisme, ils le sont du christianisme ou du catholicisme lui-même.

1040. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Jusque-là du moins, s’il y avait d’affligeantes représailles, les victimes n’inspiraient guère par elles-mêmes un intérêt bien touchant.

1041. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Les frères Margueritte déclarent que leur but est d’inspirer au lecteur « l’horreur de la guerre ».

1042. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Il est vrai que l’Epopée doit s’attacher au récit d’une action grande, merveilleuse, intéressante, propre à exciter l’admiration & à inspirer la vertu.

1043. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Tout ce que le talent, inspiré par la haine, par la vengeance & par la débauche, peut enfanter de monstrueux, se trouve réuni dans les Couplets.

1044. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Toutes ces entreprises ont été frappées de stérilité, et, quoique dignes d’intérêt précisément parce qu’elles témoignent du besoin énergique que nous signalons, elles ne peuvent inspirer à aucun esprit sensé le désir de les renouveler.

1045. (1757) Réflexions sur le goût

Comme il sait que c’est la première loi du style, d’être à l’unisson du sujet, rien ne lui inspire plus de dégoût que des idées communes exprimées avec recherche, et parées du vain coloris de la versification : une prose médiocre et naturelle lui paraît préférable à la poésie qui au mérite de l’harmonie ne joint point celui des choses : c’est parce qu’il est sensible aux beautés d’image, qu’il n’en veut que de neuves et de frappantes ; encore leur préfère-t-il les beautés de sentiment, et surtout celles qui ont l’avantage d’exprimer d’une manière noble et touchante des vérités utiles aux hommes.

1046. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Le récit de la sœur, est ce qu’il y a de moins long, en ce livre ; de moins ému, de moins inspiré et, disons-le, de moins beau et de moins céleste dans l’ordre de l’émotion sacrée et de la foi.

1047. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Ce bourgeois protestant, sceptique, athée peut-être, comme beaucoup d’honnêtes gens de ce temps-là, n’a pas même l’involontaire et beau respect qu’inspirent les grands hommes aux esprits bien faits qui adorent la gloire.

1048. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Et, chose dont il faut leur tenir compte encore plus que de l’enthousiasme et de la vie dont ce livre déborde par-dessus les frivolités dont il est plein, c’est le sentiment moral opposé bien souvent à l’enthousiasme que le xviiie  siècle leur inspire, et créant même, à certains moments, un enthousiasme contraire.

1049. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Comment n’a-t-il pas senti que recommencer sans y être forcé, le pistolet sur la gorge, le détail écœurant (et connu d’ailleurs) de ces cérémonies de pantins, dans lesquelles s’abêtissaient et s’abolissaient les hommes, de 1739 à 1780, c’était inspirer ce mépris pour la monarchie que nous avons vraiment trop reproché à Chateaubriand, qui avait vu la fin de cette monarchie décadente, établie par le fils de Robert le Fort, et mourant d’un baisemain, comme le Bas-Empire.

1050. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

tandis que Carlyle, qui ne crée pas, mais qui raconte, et qui n’a qu’une goutte du génie de Rabelais, la verse insolemment, dans l’Histoire sérieuse et bégueule, sur des fronts qui se croient faits pour inspirer la terreur. — Et cette goutte du génie de Rabelais dans une tête anglaise, voilà son originalité !

1051. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Jusqu’ici, tous ceux qui ont parlé (en France, du moins,) de l’Amérique, l’ont fait avec les sentiments qu’inspirent aux âmes vulgaires deux choses qui mettent à terre beaucoup de genoux : — la force matérielle et la réussite… Ils ont adoré le Taureau d’or.

1052. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

En voulant descendre des hauteurs humiliées de la philosophie qui avait inspiré la Profession de foi du xixe  siècle, Pelletan n’a pas su aborder fermement et tranquillement l’histoire.

1053. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

L’auteur de la Démocratie en Amérique et de l’Ancien Régime et la Révolution, quand on le prendra en dehors des admirations séniles ou juvéniles qu’il a inspirées et qu’on le réduira à ses proportions justes et vraies, est un écrivain de facultés moyennes et cultivées, dont il est très facile de coter la valeur.

1054. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Quoi que Champfleury veuille nous persuader ou se persuader à lui-même, son admiration et sa sympathie pour Hoffmann ne lui sont pas inspirées par les qualités plus ou moins distinguées du conteur fantastique, mais par la manière de l’écrivain.

1055. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

C’est un inspiré.

1056. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Soury ne voit, lui, qu’un fou parfaitement caractérisé, délirant pendant tout le temps de sa mission sur la terre, et qui serait mort dans l’idiotisme absolu et la vie végétative, « si les juifs, MAL INSPIRÉS, avaient préféré voir mettre Barrabas en croix ».

1057. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Matter, conseiller honoraire de l’Université, ancien inspecteur des bibliothèques, ait eu de ces préjugés d’école qui empêchent d’apprécier Balzac ce qu’il vaut, et se soit permis le mépris des pédants avec ce grand homme littéraire ; mais enfin Balzac a fait une œuvre transcendante d’imagination inspirée par Swedenborg, et, de plus, dans cette œuvre même, Balzac a trouvé le moyen d’introduire un magnifique morceau d’histoire et de critique, qui a fait certainement plus pour la renommée de l’immense Excentrique suédois que le livre de M. 

1058. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

et où l’on faisait des héros contre l’ennui allemand, — celui qu’on respire et celui qu’on inspire, — puis il voulut être médecin, par vocation.

1059. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

L’abbé Monnin n’a jamais entendu, ni personne que ceux auxquels le Curé d’Ars s’adressait dans ce tête-à-tête sublime de la confession entre le prêtre et son pénitent, les paroles irrésistibles qui ont dû lui tomber des lèvres, à cet Inspiré de la conscience, mais il l’a entendu souvent dans ses instructions et ses catéchismes, et ce qu’il s’en rappelle et en cite est d’une beauté de langage qui défie les plus beaux langages de la terre.

1060. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

C’est un homme de réflexion et d’initiative, mais d’initiative inspirée par la réflexion, par l’expérience et par l’histoire.

1061. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Le Bossuet de la stalle en chêne de l’antique église de Metz, digne d’inspirer un poète comme Byron quand Byron devenait catholique et pleurait en entendant l’orgue, ce Bossuet ponctuel comme le Devoir et comme l’Humilité, qui arrivait, quarantième manteau noir, pour l’office de nuit, pendant dix-sept ans, à sa place accoutumée dans le chœur de l’église assombrie, a beaucoup frappé Floquet, qui n’est pas un rêveur, mais un esprit solide.

1062. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Hallucinations, névropathies mystérieuses, monomanies, dans lesquelles l’homme paraît, d’après tous les témoignages de la science, être obsédé, ou possédé, ou dominé par « les esprits », toutes ces affections épouvantables qu’il a étudiées avec le sens exercé du médecin qu’ont-elles inspiré à la science moderne, si ce n’est des « hypothèses malheureuses pour remplacer un vieux dogme oublié » ?

1063. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

I Je voudrais pouvoir tenir droite et ferme la plume avec laquelle je vais écrire et faire simplement ici de la critique littéraire sur les œuvres et le talent d’un homme le plus digne d’inspirer la Critique et de s’en faire respecter.

1064. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Ses Victimes d’amour, — titre tragique et presque grandiose dans sa simplicité, — ne sont-elles que les mêmes victimes que nous avons vues tant de fois égorgées, de la même manière et avec le même couteau, ou, sacrificateur inspiré, M. 

1065. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Ces protestants, quand nous voyons leurs temples qui nous glacent et leurs prêches, toujours sur la morale, nous semblent des esprits calmes et modérés, raisonneurs au point qu’à les comparer avec les héros catholiques dont nous avons décrit les états de conscience violents et l’ivresse joyeuse, nous songions d’abord à parler de leur philosophie plutôt que de leur religion ; mais apprenons à mieux les connaître par l’amitié et l’admiration que nous inspirent de tels actes et de tels cris sublimes.‌

1066. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Julien, à la tête de cet éloge, annonce le sentiment qui le lui inspire.

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