Si l’on considère les débauches élégantes de la cour et du grand monde, le goût de persiflage qui règne dans les salons à la mode, la grivoiserie qui gâte alors tant d’écrits et des plus sérieux, on est tenté de lui assigner un rang peu élevé sur l’échelle de la moralité. […] Ou bien nous voyons Charlemagne et ses douze pairs, qui, arrivés à la cour de l’Empereur de Constantinople et ayant peut-être bu plus que de raison, font assaut de gasconnades. […] C’est l’avis du roi et de la jeune cour.
Voici la cour du château ; moitié ferme et moitié donjon, avec ses tours en pigeonniers tapissées de lierre ; une table rustique, reluisante de plats et de pintes d’étain, se dresse, à l’ombre des grands châtaigniers. […] En tête, à cheval, le chef de bataillon et deux capitaines ; il reconnaît son père et ses frères, et, à un balcon du quai, sa mère agitant son mouchoir. — « Le lendemain, dans la cour du Louvre, le commandant de Thommeray assistait à l’appel de son bataillon. […] La réparation suppose une séduction ; or, il n’a fait à mademoiselle Letellier qu’une cour malheureuse.
Nous causons d’un projet dont il a été question, d’un grand ouvrage d’illustration sur la Cour impériale. […] Là-dessus il s’en va déjeuner chez une comtesse russe à laquelle Orsini faisait la cour. […] Dans la loge d’avant-scène du rez-de-chaussée, trône, dans le demi-jour, Jeanne de Tourbet, admirable dans sa pose de royale nonchalance, et tout entourée d’une cour de cravates blanches, qu’on perçoit dans l’ombre.
Il me dit qu’hier a été la première attaque du jacobinisme, que le maréchal est parfaitement décidé à s’en aller… puis, dans une animation colère, s’exclame contre la femme de ce temps, contre sa servilité honteuse, et il parle, avec des hoquets de dégoût, des femmes teintes en bleu, faisant la cour à genoux, au Gambetta. […] Il faut, là-bas, pour être accepté par une femme galante, qui n’est pas une simple prostituée, une cour de six semaines, de deux mois, avec correspondance, petits soins, cadeaux et galas de tous les jours. […] Les voleurs de la cour d’assises ne ressemblent pas du tout aux voleurs de notre imagination.
Triboulet est difforme, Triboulet est malade, Triboulet est bouffon de cour, triple misère qui le rend méchant. […] À présent que la prétendue immoralité de ce drame est réduite a néant, à présent que tout l’échafaudage des mauvaises et honteuses raisons est la, gisant sous nos pieds, il serait temps de signaler le véritable motif de la mesure, le motif d’antichambre, le motif de cour, le motif secret, le motif qu’on ne dit pas, le motif qu’on n’ose s’avouer à soi-même, le motif qu’on avait si bien caché sous un prétexte.
Teste, qui s’en iraient échouer dans des siéges à la Cour de cassation ; et on prendrait des hommes plus frais et moins criblés d’échecs (car ces deux ministres ont vu manquer en leurs mains presque tous leurs projets de lois).
Des Princes du Sang, les plus grands Seigneurs de la Cour, un grand nombre de Prélats y assisterent ; le Parlement de Paris s'y rendit par Députés.
Vous avez le Secrétaire de la Cour, qui, par le mauvais choix des Lettres qu’il renferme peut être appellé le Secrétaire du peuple.
La cour de Henri VIII, pour sa bruyante gaieté, ressemble à une fête de village. […] La cour assiste à des combats d’ours et de taureaux, où les chiens se font éventrer, ou l’animal enchaîné est parfois fouetté à mort, et c’est, dit un officier du palais11, « une charmante récréation. » Rien d’étonnant qu’ils se servent de leurs bras, comme les paysans et les commères. […] » On le promène invisible par tout l’univers, puis à Rome, parmi les cérémonies de la cour du pape. […] « Les places à la cour, dit-il, sont comme des lits dans un hôpital, où la tête de l’un est aux pieds de l’autre, et ainsi de suite, toujours en descendant68. » Voilà de ses images. […] Beaucoup étaient purement païens et athées ; la cour de la reine elle-même était un asile d’épicuriens et d’athées et de gens sans loi. » (Strype, année 1572.) « Dans ma jeunesse… le dimanche… le peuple ne voulait pas interrompre ses jeux et ses danses, et bien des fois celui qui lisait la Bible était forcé de s’arrêter jusqu’à ce que le joueur de flageolet et les acteurs eussent fini.
Les caresses des prostituées et les plaisanteries des bouffons réglèrent la politique de l’État ; le gouvernement eut juste assez d’habileté pour tromper, et juste assez de religion pour persécuter ; les principes de la liberté furent la dérision de tout arlequin de cour et l’anathème de tout valet d’église. […] Le 13 février 1788, les séances de la cour commencèrent. […] La grande cour du parlement allait siéger, selon les formes transmises depuis les jours des Plantagenets, et juger un Anglais accusé d’avoir exercé la tyrannie sur le souverain de la sainte cité de Bénarès, et sur les dames de la maison princière d’Oude. […] C’était la grande salle de Guillaume le Roux, la salle qui avait retenti d’acclamations à l’inauguration de trente rois, la salle qui avait vu la juste condamnation de Bacon, et le juste acquittement de Somers, la salle où l’éloquence de Strafford avait pour un moment confondu et touché un parti victorieux enflammé d’un juste ressentiment, la salle où Charles avait fait face à la haute cour de justice avec ce tranquille courage qui a racheté à demi sa réputation. […] On part pour l’Ulster ; les officiers français croient « voyager dans les solitudes de l’Arabie. » Le comte d’Avaux écrit à sa cour que, pour trouver une botte de foin, il faut courir à cinq ou six milles.
Le temps s’écoulait, la cour ne revenait pas, et tout annonçait à M. de Saint-Pierre que son hôtesse se lassait de lui faire crédit. […] Cependant, le maréchal de Munnich le présenta au général sous les auspices duquel il devait paraître à la cour, et peu de temps après ils se mirent en route pour Moscou. […] Enfin l’heure de l’audience approche ; le mémoire est achevé, il le relit encore, court chez M. de Villebois, monte en voiture avec lui, et se voit bientôt dans une galerie magnifique, au milieu des plus grands seigneurs de la cour. […] Par quel prestige avait-il donc cédé si vite à l’influence de la cour ? […] Dès qu’ils furent seuls, Barasdine lui expliqua l’empressement d’une cour toujours prête à se prosterner devant les idoles passagères de la fortune. « On croit, lui dit-il, que le grand maître a jeté les yeux sur vous pour ébranler le pouvoir d’Orlof et ressaisir la faveur dont il a connu l’espérance ; on ajoute que l’impératrice, en s’éloignant, a loué votre figure.
Cour Bonapartiste.
» L’âge vint pourtant, et M. de Genlis aussi ; on l’agréa, car il était homme de qualité, homme de la cour, ce qui était de rigueur.
Alors le premier Président, du consentement de la Compagnie, ajouta : La Cour a trop d’intérêt à vous ménager, pour souffrir que vous plaidiez dans l’ètat où vous êtes.
POMPIGNAN, [Jean-Jacques le Franc, Marquis de] ancien premier Président de la Cour des Aides de Montauban, sa patrie, de l’Académie Françoise, de celle des Jeux Floraux, &c. né en 1709.
L'étude de la Cour, où son rang l'avoit placé, a pu contribuer aussi à rembrunir le tableau.
Il faut qu’il sache se maintenir, au-dessus du tumulte, inébranlable, austère et bienveillant ; indulgent quelquefois, chose difficile, impartial toujours, chose plus difficile encore ; qu’il ait dans le cœur cette sympathique intelligence des révolutions qui implique le dédain de l’émeute, ce grave respect du peuple qui s’allie au mépris de la foule ; que son esprit ne concède rien aux petites colères ni petites vanités ; que son éloge comme son blâme prenne souvent à rebours, tantôt l’esprit de cour, tantôt l’esprit de faction.
Gilles Durant, poëte connu à la cour de Louis XIII, fut rompu en place de Grève, pour avoir écrit contre l’état & contre le roi.
On est avec eux sous les murs de Solyme ; on croit entendre le jeune Bouillon s’écrier, au sujet d’Armide : « Que dira-t-on à la cour de France, quand on saura que nous avons refusé notre bras à la beauté ?
Voilà pourquoi les beaux chevaux antiques, même celui sur lequel Marc-Aurele est monté, et à qui Pierre De Cortonne adressoit la parole toutes les fois qu’il passoit dans la cour du Capitole, en lui disant par un entousiasme pittoresque.
Cependant il était dans les conseils du roi, beau-frère du duc de Lancastre, employé plusieurs fois en ambassades ouvertes ou en missions secrètes, à Florence, à Gênes, à Milan, en Flandre, négociateur en France pour le mariage du prince de Galles, parmi les hauts et les bas de la politique, disgracié, puis rétabli : expérience des affaires, des voyages, de la guerre, de la cour, voilà une éducation tout autre que celle des livres. Comptez qu’il est à la cour d’Edouard III, la plus splendide de l’Europe, parmi les tournois, les entrées, les magnificences, qu’il figurait dans les pompes de France et de Milan, qu’il conversait avec Pétrarque, peut-être avec Boccace et Froissart, qu’il fut acteur et spectateur des plus beaux et des plus tragiques spectacles. […] Il ressemble au vieux secrétaire d’une cour d’amour, André le Chapelain ou tout autre, qui passerait le jour à enregistrer solennellement les arrêts des dames, et le soir, appesanti sur son pupitre, verrait dans un demi-songe leur doux sourire et leurs beaux yeux. […] Après Gower, Occlève, et Lydgate227. « Mon père Chaucer m’aurait volontiers instruit, dit Occlève, mais j’étais lourd et j’apprenais peu ou point. » Il a paraphrasé en vers un traité d’Égidius sur le gouvernement ; ce sont des moralités : ajoutez-en d’autres sur la compassion d’après saint Augustin, sur l’art de mourir ; puis des amours : une lettre de Cupidon datée de sa cour au mois de mai. […] Les Récompenses de cour, la Couronne de laurier, l’Élégie sur la mort du duc de Northumberland, plusieurs sonnets, sont d’un style convenable et appartiennent à la poésie officielle.
On entendait au loin, dans la rue, les commères rire entre elles, en chassant à grands coups de balai la neige fondante le long des rigoles, les chiens aboyer d’une voix plus claire, et les poules caqueter dans la cour. […] Sûzel, tu peux aider ta mère ; nous reviendrons dans une heure. » Alors Fritz et le père Christel ressortirent, et comme ils reprenaient le chemin de la cour, Kobus, en passant, vit le reflet de la flamme au fond la cuisine. […] Mais déjà la ferme était pleine de bruits : dans la cour, le coq, les poules, le chien, tout allait, venait, caquetait, aboyait. […] Il souriait en lui-même, surtout quand le chien Mopsel se mettait à aboyer dans la cour et qu’il entendait la petite lui crier d’une voix étouffée : « Chut ! […] — Elle doit être à l’étable ou dans la cour, dit la fermière.
Car je suis sûr pour ma part que la querelle des Anciens et des Modernes, au xviie siècle, n’intéresse guère qu’une centaine de personnes lettrées : académiciens, précieuses, abbés de cour, rhéteurs ou grammairiens. […] Et depuis, on l’a vu riche et illustre par son labeur, président de la Société des gens de Lettres, représentant notre esprit national à Londres et à Rome ; plus tard on l’a vu même assis au banc de la cour d’assises, mais jamais on ne le vit renoncer à ses rêves, toujours plus grand, toujours plus farouche, tandis que sa gloire augmente et grandit, d’heure en heure. […] Il eut, lui aussi, ses maréchaux, sa cour, ses thuriféraires. […] Thévenet, Trarieux, Guyot, Reinach, Georges Clemenceauc, tout ce triste gibier de Parlement et de Cour d’Assises, ces chevaleresques Fils Aymon épris de victoires idéales, ces Cincinnatus qui, la France le sait et Cornélius Herz aussi, ont servi gratuitement la République. […] Je sors de la Cour d’Assises.
Logé à la cour sans y vivre et placé là comme en observation, on le voit rire amèrement et quelquefois s’indigner d’un spectacle qui se passe sous ses yeux. […] Songez-y bien, monsieur le comte, les premiers ordres, ducs, prélats, présidents, avaient refusé l’impôt territorial ; ils avaient demandé les États-généraux pour menacer la Cour. […] Des Espagnols travaillaient dans la cour. […] » Il nous ouvrit alors une porte qui, de cette cour, nous jeta sur une terrasse. « Tenez, ajouta-t-il, vous venez au bon moment ; regardez et taisez-vous. » Je regardai en effet et de longtemps je n’ouvris la bouche. […] il avait déjà le pied sur le vaisseau quand un ordre de la cour y mit obstacle.
« Simplicité d’enfant, écrivait Pope, esprit d’homme. » Il vivait, comme La Fontaine, aux dépens des grands, voyageait autant qu’il pouvait à leurs frais, perdait son argent dans les spéculations de la mer du Sud, souhaitait une place à la cour, écrivait des fables pleines d’humanité pour former le cœur du duc de Cumberland1127, finissait par s’établir en parasite aimé, en poëte domestique, chez le duc et la duchesse de Queensbury. De sérieux, fort peu ; de scrupule et de tenue, pas davantage. « C’est mon triste destin, disait-il, que je ne peux rien obtenir de la cour, que j’écrive contre elle ou pour elle. » Et il faisait mettre sur son tombeau : « La vie est une plaisanterie ; je l’avais bien pensé autrefois, mais à présent je le sais. » C’est ce rieur insouciant qui, pour se venger du ministère, fit l’Opéra du Gueux, la plus féroce et la plus fangeuse des caricatures. En cette cour on égorge les gens pour les égratigner ; les innocents manient le couteau comme les autres. […] Alors parut un nouveau personnage, idole et modèle de son temps, l’homme sensible qui, par son caractère sérieux et par son goût pour la nature, faisait contraste avec l’homme de cour. […] Figurez-vous un père malheureux qui célèbre « le silence et l’obscurité, ces deux sœurs solennelles, ces deux jumelles filles de l’antique Nuit » ; un prêtre qui « fait sa cour à la sœur du jour, la déesse aux doux yeux », se déclare « le rival d’Endymion1133 » et quelques pages plus loin apostrophe le ciel et la terre à propos de la résurrection de Jésus-Christ.
Durant la honteuse régence de Marie de Médicis, le clergé, Rome, l’épiscopat reprirent le terrain perdu sous Henri IV ; les jésuites et le « parti dévot » dirigèrent la politique de la cour. […] Entre la langue de Rabelais, de Montaigne, de La Bruyère et celle de Bossuet, il y a tout autant de différence qu’entre un poète populaire et un poète de cour. […] Philosophe aboli, historien puéril, polémiste sans arguments, homme de culture remplaçant la science par l’érudition, écrivain de cour et d’académie, tel est en somme Bossuet ; et nous sommes en droit de nous étonner d’un tel retentissement de sa personnalité à travers les siècles. […] Beaucoup y forcèrent ; la plupart animèrent les bourreaux, forcèrent les conversions et ces étranges convertis à la participation des divins mystères, pour grossir le nombre de leurs conquêtes, dont ils envoyaient les états à la Cour pour en être d’autant plus considérés et approchés des récompenses. » Tel est le tableau présenté par un contemporain. […] Les gentilshommes remplirent des emplois à la cour et dans la diplomatie.
L’Université et les Jésuites tiennent encore son parti contre la Cour et contre l’Académie. […] Il se lia avec les Guise, et composa, pour les fêtes de la Cour, des ballets et des mascarades. […] Nourri dès sa première jeunesse à la Cour, Ronsard était habitué à veiller tard. […] C’était un séjour plein d’agrément avec une cour gaie et un portique gardé par de superbes lions de marbre. […] Il lui fit la cour et y perdit sa peine probablement.
« Est-ce que le rayon déjà pâli du matin ne se glisse pas de tronc d’arbre en tronc d’arbre, comme un visiteur timide entrouvrant le matin la porte de la cour ? […] Il te fallut entendre combien les vaches avaient vêlé, et combien de fromages dorés étaient sortis des chaudières de la haute montagne où ils attendaient l’acheteur ambulant ; combien de meules de foin ou de seigle avaient embarrassé la cour et les granges ; combien de pigeons avaient doublé de nids dans le colombier ; combien de poires saines et savoureuses des vieux arbres étaient tombées au vent du midi et s’étalaient sur les rayons du fruitier pour l’hiver. […] À quelques pas de là, nous entrâmes dans la ville, c’est-à-dire dans un inextricable labyrinthe de sentiers étroits et semés de pans de murs écroulés, de tuiles brisées, de pierres et de marbres jetés pêle-mêle, tantôt descendant dans la cour d’une maison écroulée, tantôt gravissant sur l’escalier ou même sur le toit d’une autre : dans ces masures petites, blanches, vulgaires, ruines de ruines, quelques repaires sales et infects, où des familles de paysans grecs sont entassées et enfouies. […] Quelques chambres blanchies à la chaux et proprement meublées, une cour rafraîchie par une source et par un peu d’ombre, au pied de l’escalier une belle lionne en marbre blanc, des fruits et des légumes abondants, du miel de l’Hymette calomnié par M. de Chateaubriand, des domestiques grecs entendant l’italien, empressés et intelligents, tout cela doubla de prix pour nous, au milieu de la désolation et de la nudité absolue d’Athènes.
Six piqueurs du roi conduisaient les chevaux du char funèbre, à côté duquel se trouvaient cinq laquais de la cour, un chasseur de la cour et vingt députés de la société des étudiants, avec des branches de palmier. […] Venaient avec eux les ministres d’État en grand uniforme, l’état-major général, les fonctionnaires de la cour, les conseillers privés, bien des étrangers de distinction, entre autres, l’ambassadeur de Turquie ; après eux suivaient les membres des deux assemblées des États, les hauts fonctionnaires publics, les officiers de l’état-major, les membres de l’Académie des sciences dont Humboldt était le doyen, les professeurs de l’Université conduits par le recteur Dove et le doyen en costume officiel, les membres de l’Académie des beaux-arts, l’ensemble du corps enseignant des écoles de Berlin, les magistrats et les conseillers municipaux, conduits par le premier bourgmestre Krausnick, le bourgmestre Raunyn, le commissaire Esse et le prince Radziwil, pour rendre les derniers honneurs au citoyen adoptif de la ville. […] « Dans la grande rue de Frédéric, devant le gymnase de Frédéric, se tenaient les élèves avec leur directeur ; ils saluèrent le passage du mort de chants religieux ; en passant devant l’Université, au son des cloches, au bruit des chants de la société chorale des hommes de Berlin, le cercueil arriva devant le dôme où l’attendaient, sous le portail, la tête découverte, le prince régent, les princes Frédéric-Guillaume, Albert, Albert fils, Frédéric, Georges, Adalbert de Prusse, Auguste de Würtemberg et Frédéric de Hesse-Cassel ; puis, à l’entrée principale de l’église, les chapelains de la cour, conduits par Strauss, reçurent le cercueil et l’accompagnèrent devant l’autel, où il fut déposé sur une estrade entourée de palmes et de plantes en fleurs, d’innombrables cierges portés par quatre immenses candélabres, et enfin des coussins sur lesquels reposaient les ordres du défunt.
Gentilhomme ordinaire, et plus tard chambellan de M. le duc d’Orléans, il vécut quarante ans à la cour, non pour s’y mêler d’intrigues politiques ou pour y avancer sa fortune, mais pour y être plus au centre du bon langage. […] Le bon usage, selon lui, c’était l’accord, sur le sens d’un mot, de la partie saine de la cour, des bons auteurs et des gens savants en la langue. Où l’unanimité manquait, Vaugelas s’en rapportait à la majorité : par exemple, si la cour et les gens savants en la langue s’accordaient à laisser mourir quelque mot employé par les bons auteurs, dût ce mot se recommander de monsieur Coeffeteau, il reconnaissait l’empire de l’usage, et il y déférait, regrettant, mais ne défendant pas le mot sacrifié. […] Deux dames de la cour s’étaient communiqué les règles de direction qu’elles recevaient, l’une de Saint-Cyran, l’autre du père Sesmaisons, jésuite.
La maison de mon père était cachée à l’œil par le clocher et par les maisons des villageois dans un de ces hameaux ; elle n’avait rien qui la distinguât de ces cubes de pierre grise, percés de fenêtres et couverts de tuiles brunies par les hivers, seulement qu’une cour un peu plus vaste, et un ou deux arpents de jardin potager s’étendant derrière la maison, entre la montagne et le village. […] … » Sa voix était grave, ses expressions choisies ; sa politesse un peu compassée rappelait la cour de Versailles dans un hameau de nos montagnes ; son costume disait l’homme de distinction qui respectait son passé dans sa déchéance ; sa chevelure était relevée en boucles crêpées et poudrées sur les deux tempes. […] Il avait les goûts élégants et nobles dans une misérable fortune ; il adorait mon père comme un modèle du gentilhomme loyal et cultivé, qui l’entretenait de cour, de guerre et de chasse ; il aimait M. de Vaudran, qui lui avait ouvert sa bibliothèque ; il commençait à m’aimer, tout enfant que j’étais moi-même, de cette amitié qui devint mutuelle quand les années finirent par niveler les âges alors si divers ; amitié restée après sa perte au fond de mon cœur comme une lie de regrets qu’on ne remue jamais en vain. […] On chuchotait, sans le dire tout haut, qu’il avait été employé par la diplomatie secrète de Louis XV dans le nord de l’Europe ; qu’il avait vécu longtemps à Berlin et à Pétersbourg dans l’intimité confidentielle de Catherine II et du grand Frédéric ; qu’il avait été lié avec les politiques, les philosophes, les écrivains de cette dernière cour, et qu’il avait puisé là cette universalité de connaissances, cette fleur d’élocution et cette élégance exquise de manières dont il faisait preuve quand il revenait dans le monde.
Hier, avec Dangeau, nous étions à la cour de Louis XIV, de chaque partie et de chaque fête : aujourd’hui il ne tient qu’à nous, moyennant ces lettres de Mme de Maintenon, d’être de la maison de Saint-Cyr, et de suivre année par année le progrès et le détail des classes. […] L’idée si élevée de faire de Saint-Cyr un abri et un foyer chrétien, un refuge et une école de simplicité vertueuse et pure, à mesure que la corruption et la grossièreté augmentent parmi les jeunes femmes de la Cour, se montre à découvert dans ces lettres de Mme de Maintenon : Que ne donnerais-je pas, s’écrie-t-elle (octobre 1703), parlant à l’une des maîtresses, pour que vos filles vissent d’aussi près que je le vois combien nos jours sont longs ici, je ne dis pas seulement pour des personnes revenues des folies de la jeunesse, je dis pour la jeunesse même qui meurt d’ennui parce qu’elle voudrait se divertir continuellement et qu’elle ne trouve rien qui contente ce désir insatiable de plaisir !
C’est dans les loisirs de cette prison qu’il aurait commencé son Don Quichotte, et il se serait vengé, bien doucement d’ailleurs, des gens du lieu par ces premiers mots du livre immortel : « Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait il n’y a pas longtemps un hidalgo… » Établi ensuite avec sa famille à Valladodid, où était alors la Cour, il y vivait si pauvrement que sa sœur doña Andréa aidait à la subsistance commune par le travail de son aiguille ; on a retrouvé la note d’un raccommodage qu’elle fit pour les hardes d’un seigneur. Cervantes, qui était une espèce d’agent d’affaires et qui faisait des écritures pour ceux qui lui en demandaient, éprouve là de nouveau un de ces désagréments qui lui étaient assez familiers : une nuit, dans une querelle engagée près de sa maison, un chevalier, un personnage de la Cour fut frappé et blessé à mort par un inconnu : on arrêta provisoirement tous les témoins et toutes les personnes suspectes jusqu’à plus ample information, et Cervantes fut de ce nombre.
Napoléon ici hésita, eut des égards pour l’Europe, pour l’empereur Alexandre, alors son ami et son allié intime, celui qui, en 1808, disait au roi de Saxe à Erfurt « qu’il se sentait meilleur après chaque conversation avec l’Empereur Napoléon, et qu’une heure d’entretien avec ce grand homme l’enrichissait plus que dix années d’expérience. » Mais, depuis cette époque, les dispositions de la Russie et de son souverain avaient bien changé ; les exigences de Napoléon au sujet du blocus continental, l’intérêt qu’avait Saint-Pétersbourg à ne pas s’y prêter, les griefs et les passions de sa Cour et de son peuple, avaient influé sur l’esprit mobile d’Alexandre et l’avaient désenchanté peu à peu et finalement aliéné de son grand ami. […] Pendant la guerre de Prusse (1806) dans laquelle l’Électeur de Saxe avait commis la faute de se laisser entraîner malgré les avis certains transmis par M. de Senfft, celui-ci se conduisit jusqu’au bout avec tact et prudence ; il ne quitta point son poste, même après Iéna et en apprenant la défaite des armées dont le corps saxon faisait partie ; il attendit à Paris de nouveaux ordres, et on lui en sut gré dans sa Cour et ailleurs.
Né le 2 février 1754, en plein XVIIIe siècle, d’une des plus vieilles familles de la monarchie, fils aîné d’un père au service et d’une mère attachée à la cour, Charles-Maurice de Talleyrand, entièrement négligé de ses parents dès sa naissance et qui, disait-il, « n’avait jamais couché sous le même toit que ses père et mère », éprouva au berceau un accident qui le rendit boiteux. […] Selon les uns, ce serait Lannes ou Lasalle qui, voyant Talleyrand dans son costume de cour et faisant belle jambe, autant qu’il le pouvait, aurait dit : « Dans de si beaux bas de soie, f.… de la m…. !
Voilà donc une de ces pièces qui charmaient et enlevaient la jeune cour de Louis XIV à son heure la plus brillante, et l’on s’en demande les raisons, et, tout en jouissant du charme quelque peu amolli des vers, on se reporte aux allusions d’autrefois. […] Il y avait dans le rapport général des situations, dans une rupture également motivée sur les devoirs souverains et sur l’inviolable majesté du rang, assez de points de ressemblance pour captiver à l’antique histoire une cour si spirituelle, si empressée, et avant tout idolâtre de son roi.
Il gravit donc la montagne et se trouva dans le palais du roi, resté seul avec le premier officier de sa Cour (Dapifer), car c’était la saison des récoltes et tout le monde était aux champs. […] Ce rôle, en effet, fut important ; dans les conflits qu’il soutint contre Guillaume le Roux et même contre son habile successeur Henri Ier, Anselme, fidèle à ce qu’il considère comme ses engagements et ses devoirs envers la cour de Rome, vérifie point par point ce portrait : on le voit l’homme des embarras, des difficultés et des scrupules ; il les engendre en lui, et, quand ils sont une fois soulevés, il attend la solution d’ailleurs, il ne la trouve jamais de lui-même.
Il a écrit successivement contre la cour de Prusse, les ministres Necker et Calonne, la banque Saint-Charles, l’ordre de Cincinnatus et Beaumarchais. […] Pour bien achever un jour si saintement commencé, les vieillards de la paroisse viennent, à l’entrée de la nuit, converser avec le curé, qui prend son repas du soir sous les peupliers de sa cour. […] Alors, dans les cercles de la ville et parmi les intrigues de la cour, dans le sénat et dans l’armée, on agitait les mêmes questions que dans l’Église. […] Quant à Racine, on est bien loin de le connaître et de le sentir, quand on prétend qu’il n’a fait que la tragédie de la cour de Louis XIV. […] La galanterie et les plaisirs régnaient dans cette cour brillante.
Je passais là une partie de la journée avec son neveu et le jeune Béchet, mort, il y a quelques années, conseiller à la cour de Besançon : il était dans la même classe que Jouffroy, qui n’a pas nui à son avancement.
Patriarche sous le palmier de Tophel, ministre à la cour de Babylone, prêtre à Memphis, législateur à Sparte, citoyen à Athènes et à Rome, il change de temps et de place à son gré ; il passe avec la rapidité et la majesté des siècles.
« Regardez le monde tel que vous l’avez vu dans vos premières années, et tel que vous le voyez aujourd’hui ; une nouvelle cour a succédé à celle que vos premiers ans ont vue ; de nouveaux personnages sont montés sur la scène, les grands rôles sont remplis par de nouveaux acteurs : ce sont de nouveaux événements, de nouvelles intrigues, de nouvelles passions, de nouveaux héros, dans la vertu comme dans le vice, qui sont le sujet des louanges, des dérisions, des censures publiques.
Ses fonctions à la cour et son sérieux font de Godet le patron du groupe. […] On ne pouvait être mieux au cœur de la Genève calviniste que dans cette maison de la Cour Saint-Pierre, et il y passera près de vingt ans. […] * Cette Cour Saint-Pierre n’est pas seulement le foyer de famille, mais l’Acropole genevoise. […] Les voici : « J’en profite pour continuer doucettement mes études de psychologie féminine. » Ni cour, ni allusions, ni insistances. […] Madeleine par exemple a pu devenir une sainte au ciel, mais elle n’eût pu être présentée dans un salon de Rome. » Amiel vit dans la Rome calviniste, dans le haut, dans la Cour Saint-Pierre, presque au Vatican.
Le lendemain, la ville et la cour se faisaient inscrire chez Beaumarchais. […] C’est ce dernier parti qu’on prit à la cour de Versailles. […] L’auteur excita peu à peu la curiosité de la cour et de la ville par des lectures adroitement ménagées. […] On le combla de prévenances et de cajoleries ; on l’admit au souper de la cour. […] Quelle légèreté dans la cour de Louis XV !
C’est elle qui a, au temps de la Fronde, « levé l’étendard contre la cour avant même d’être appuyée par aucun prince \ » — « Cette compagnie, depuis longtemps, était regardée bien différemment par la cour et par le peuple. Si l’on en croyait la voix de tous les ministres et de la cour, le Parlement de Paris était une cour de justice faite pour juger les causes des citoyens ; il tenait cette prérogative de la volonté des rois, il n’avait sur les autres Parlements du royaume d’autre prérogative que celle de l’ancienneté et d’un ressort plus considérable ; il n’était la cour des Pairs que parce que la cour résidait à Paris ; il n’avait pas plus le droit de faire des remontrances que les autres corps, et ce droit était encore une pure grâce… Ce corps, en tous les temps, avait abusé du pouvoir que s’arroge naturellement un premier tribunal toujours subsistant dans une capitale ; il avait osé donner un arrêt contre Charles VII et le bannir du royaume ; il avait prononcé un procès criminel contre Henri III ; il avait en tous temps résisté autant qu’il l’avait pu à ses souverains, et dans cette minorité de Louis XIV, sous le plus doux des gouvernements et sous la plus indulgente des reines, il voulait faire la guerre civile à son prince à l’exemple de ce Parlement d’Angleterre qui tenait alors son roi prisonnier et qui lui fit trancher la tête. » C’est là le principal motif de l’animosité de Voltaire contre le Parlement de Paris et les Parlements de France en général. […] A la mort de Henri IV le Parlement saisit avec empressement l’occasion qui lui était assez inconsidérément offerte par la Cour de faire acte de souveraineté. […] Déjà avant ces affaires avait commencé la grande campagne des parlementaires au xviiie siècle, celle qu’ils menèrent pour les Jansénistes et l’Église gallicane contre les Jésuites et la Cour de Rome. […] D’un côté les Evêques, du moins la plupart, et les Jésuites qui représentaient la Cour de Rome et s’acharnaient à faire accepter la bulle Unigenitus, de l’autre côté les Jansénistes ou semi-jansénistes, les gallicans et les parlementaires, qui s’obstinaient à repousser la bulle et à se réclamer des vieilles libertés de l’Église française.
vous me l’avez promis. » M. de Latour était pour Mme Valmore tout autre chose encore qu’un conseiller critique : c’était par sa position et son caractère un intercesseur et un canal des grâces ; homme affectueux et sensible qui pratiquait la poésie à la cour, traducteur de Silvio Pellico, qui s’était accoutumé à penser et à sentir comme Pellico. […] 13 juillet 1839. » Cette date nous indique Barbès, condamné la veille par la Cour des pairs. […] Son mari est avocat à la Cour d’appel et représentant de la Sarthe.
Car, quand on a lu comme moi avec attention les diatribes des premiers jacobins et les incroyables absurdités qu’ils vociféraient dans les séances de 1791, contre la cour et l’aristocratie, on les retrouve toutes dans les conversations de l’abbé de Lamennais contre les démocrates de 1818 et de 1820. […] Il ne tarda pas, moitié par la passion de la propagande religieuse, moitié par l’autorité de son talent royaliste, à se former, dans un petit appartement d’un faubourg de Paris, une espèce de cour de jeunes gens fanatiquement dévoués à ses opinions changeantes, mais toujours extrêmes, qui lui faisait un cénacle. […] Le jeune fils de M. de Genoude vint la prendre. « Allez, lui dis-je, à la cour exilée de ce jeune prince, dont votre père et moi nous avons célébré la naissance et déploré les catastrophes.
Ils conçoivent bien comment la cour de Louis XIV applaudissait Racine qui travaillait pour elle et qui la copiait quelquefois : mais que des tragédies composées pour nos arrières grands-pères nous attirent encore, voilà ce qu’ils ne sauraient comprendre, en vérité. […] C’est la cour de la féerie ; qu’elle s’y étale et s’y pavane, illâ se jactet in aulâ , mais qu’elle ne reparaisse jamais sur le théâtre consacré à l’art tragique. […] Qu’est-ce auprès de lui que les intrigues de cour, que la fortune des princes, que les malheurs du monde ?
Tout le Dialogue des héros de roman n’est aussi qu’une parodie, qui fait ressortir le contraste perpétuel des mœurs et de la Fable dans un certain nombre de romans et de tragédies du temps : Boileau n’admet pas qu’on représente la cour et la ville sous le costume romain ou persan. […] Ainsi encore, la comédie, en style « humble et doux » par une intrigue vivement conduite, nous présente les ridicules et les vices de la cour et de la ville, et nous divertit de leur exacte peinture. […] La nature humaine, d’abord, affinée par la vie de cour et la vie de salon, n’offrait pas le même modèle à l’imitation que, par exemple, la brutale Angleterre de Shakespeare, ou notre turbulente et confuse société.
Von Hülsen, les théâtres de la cour suivaient le mouvement à distance honorable, comme il convient à des théâtres officiels. […] Or, un jour, une nouvelle invraisemblable se répandit : le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin — plus soucieux des choses de l’art que la cour de Berlin — faisait monter la Walkyrie, et sa petite résidence aurait l’honneur de précéder dans cette voie toutes les grandes capitales de l’Allemagne du Nord. […] À la gare, une foule attendait cette nouveauté, ce train de plaisir qui arrivait avec une charge de gens illustres, et je remarquai un carrosse étrange, le carrosse de la cour, un carrosse de gala qui avait cahoté sur les pavés inégaux des rues Dieu sait combien de générations de grands-ducs de Mecklembourg, et qui s’ébranla avec un bruit de ferrailles.
Précédemment, dans l’automne de 1765, Chamfort donnait, pour les spectacles de la Cour à Fontainebleau, Palmyre, ballet héroïque en un acte, et un autre ballet, Zénis et Almasie, ou peut-être ne·fit-il que prêter son nom pour ces deux fadaises au duc de La Vallière. […] La pièce fut donnée d’abord au théâtre de la Cour, à Fontainebleau (le 1er et le 7 novembre 1776), sous les yeux de la jeune reine Marie-Antoinette. […] Un homme qui, comme lui, avait débuté par des prix d’académie, qui en avait fait sa carrière, qui avait toujours eu l’Académie en vue, qui avait mis en jeu tous ses amis, même ses amis de cour, jusqu’à ce qu’il y eût été admis, cet homme devait être le dernier à prendre la plume pour dénoncer publiquement les abus et pour solliciter la destruction du corps dont il était membre.
Vous avez beau crier, une comédie dont Henriette d’Angleterre accepta la dédicace, dont Boileau a fait l’éloge, une œuvre agréable et charmante, qui faisait rire aux éclats Louis XIV et sa cour, dont Molière a pris la défense, non pas sans succès, dans un intermède écrit tout exprès contre ses censeurs, une pareille comédie vaut bien la peine qu’on en parle. […] La ville et la cour avaient les yeux fixés sur eux ; ils vivaient avec Molière, ils créaient avec lui ses comédies ; ils étaient les instruments immédiats de cet infatigable génie ; chaque jour leur amenait un nouveau chef-d’œuvre, une plaisanterie nouvelle, un personnage nouveau. […] À leur ruelle se récitait toute la chronique de la cour.
Le jour où il reçut toute la Cour du haut de son trône, je ne pus que l’apercevoir, et de même le jour du grand concert dans la salle Blanche : mais il a créé une autre Cour dont il m’a fait lui-même l’éloge et qui est aussi enviée que les Marly de Louis XIV ; il reçoit, par semaine, une vingtaine d’amis, pas davantage. […] Blessé au fond du cœur, il reprend le chemin de la Cour, décidé à montrer qu’il est prince et homme. […] À travers une porte, j’aperçois une cour silencieuse et verdie par l’humidité. […] Ce ne fut pas seulement le peuple qui témoigna son empressement, mais la Cour elle-même. […] La beauté du château surprit le grand-duc, habitué cependant à la magnificence de la cour de Catherine II.
Si vous avez occasion d’écrire à cette cour, joignez, je vous prie, vos remerciements aux miens. […] Le parlement de la province défend son magistrat, et voilà l’affaire portée devant le parlement de la capitale ; le parlement de la capitale appelle la vengeance sur le représentant de la cour, et la cour, avec une chaleur égale, défend son représentant. […] Si la cour revient sur ses pas, ses adversaires apprendront à estimer leur force, et c’est ce qui ne pourrait arriver sans amener de graves conséquences. […] J’allai chez notre ministre à sa cour échanger cet argent du pays contre un billet payable en France. […] Je suis comblé de ses bontés ; tous les seigneurs de la cour m’accablent de politesses, cela va sans dire.
. — succès malsain de cour d’assises. — prétendue découverte du cœur de saint louis. — polémique entre m. letronne et m. le prevost.
Louis-Michel Vanloo Ce peintre était attaché à la cour d’Espagne.
Comme s’il n’y avait eu dans l’ancienne France que la société polie et la cour ! […] À force de s’entendre indiquer que ce côté droit était Tolède, et ce côté gauche un désert, et ce fond la cour de l’empereur, le spectateur remarqua malicieusement que Tolède et la cour de l’empereur et le désert se touchaient de bien près. […] Hier encore, l’exact et scrupuleux historien des rapports de Philippe V et de la cour de France, M. […] Les frais extraordinaires se payaient en plus ; c’est là-dessus qu’Alberoni et sa cour se livrèrent combat. […] Jamais il ne s’est détaché de cette cour de Parme, à qui sa naissance l’avait attaché.
Par le même caprice qui fait que Paris, tout en vivant de la cour et du luxe, est une ville socialiste, que Paris, qui passe son temps à persifler toute croyance et toute vertu, est intraitable, fanatique, badaud, quand il s’agit de sa chimère de république. […] Un entourage ignorant et sans sérieux, conséquence du péché d’origine de la monarchie nouvelle, une cour où il n’y avait qu’un seul homme intelligent (ce prince plein d’esprit et connaissant merveilleusement son siècle, que la fatalité de sa destinée laissa presque sans autorité ), rendaient possibles toutes les surprises, tous les malheurs. […] Le collège grand électeur formé par tout le monde est inférieur au plus médiocre souverain d’autrefois ; la cour de Versailles valait mieux pour les choix des fonctionnaires que le suffrage universel d’aujourd’hui ; ce suffrage produira un gouvernement inférieur à celui du xviiie siècle à ses plus mauvais jours. […] Les universités, centres de haute culture intellectuelle, la cour, école de mœurs brillantes, Paris, résidence du souverain et ville de grand monde, corrigeront ce que la gentry provinciale a d’un peu lourd, et empêcheront que la bourgeoisie, trop fière de sa moralité, ne dégénère en pharisaïsme. […] L’un est le type américain, fonde essentiellement sur la liberté et la propriété, sans privilèges de classes, sans institutions anciennes, sans histoire, sans société aristocratique, sans cour, sans pouvoir brillant, sans universités sérieuses ni fortes institutions scientifiques, sans service militaire obligatoire pour les citoyens.
Ce ne fut pourtant pas sans quelque peine qu’il parvint à façonner la cour et la France, suivant ses désirs. […] La cour fut transportée hors de Paris, devenu odieux par ses révoltes. […] Sur la fin, sa cour, qui le voyait de près, se départit la première de cette adoration. […] Mais si Virgile avait fui l’influence de la cour d’Auguste, Voltaire fut, au contraire, loin d’éviter l’influence de la cour du Régent. […] Entouré de l’égoïsme aveugle d’une cour, il n’avait pas un moyen légal de communiquer avec son peuple.
Il est respecté par les plus riches bourgeois, qui lui font la cour espérant épouser sa fille. […] Souvenez-vous que Louis XIV passait sa vie en public, qu’il mangeait, se levait, se couchait et se promenait devant toute une cour. […] Pourquoi, de cette gloire exclu jusqu’à ce jour, M’avez-vous sans pitié relégué dans ma cour ? […] Louis XIV cita un jour sa physionomie comme une des plus heureuses et des plus belles de sa cour. […] Pour moi, je pense que de tels sentiments étaient utiles pour peindre avec complaisance et perfection une cour aristocratique.