Ma traduction m’apprend que la destinée d’un peuple n’est rien que l’effet combiné des circonstances, de ses facultés et de ses penchants. […] C’est quelque chose ; j’apprends à me défier de cette phrase, et je sais désormais qu’il faut s’en servir peu ou point.
À peine a-t-on parlé de celui des Goncourt que nous apprenons l’existence d’un immense manuscrit inédit d’Amiel. […] Pareillement, Tourguéniew est venu chez nous apprendre de Mérimée, un des maîtres dans l’art de la composition, à ordonner ses récits. […] Nous apprenons, par exemple, que le chiffre des arrestations opérées pour ce trafic était de 53, à Paris, en 1916, et qu’en 1920 il est monté à 151. […] Celui qui apprend. […] Un vigoureux coup de pied appliqué par un de nos hommes lui apprend notre présence.
J’appris à voir peu à peu, et, grâce à mon instinct compréhensif, je sens encore vivement ce que j’ai appris. […] D’où la connaîtrions-nous, nous, qui dès notre jeunesse avons appris à sentir d’une manière amphigourique et gênée et à voir à travers les autres ? […] Nous sommes tous nés avec le sens de la liberté naturelle, et, nous trouvant dans un monde vieilli, il faut que nous apprenions à nous trouver bien dans ses cases étroites. […] Werther apprit la tragique nouvelle par Charlotte. […] Celui qui ne peut me comprendre n’a qu’à mieux apprendre à lire.
Quant au comte de Derby, l’on nous apprend que, l’année 1599, pendant l’été, il écrit des pièces pour des comédiens professionnels : c’est tout ce qu’on nous apprend. […] M. de Faverges apprend aux amis l’expédition de Rome : c’est en 1849. […] Les combattants ont appris à dire, et ont acquis le droit de dire : nous, jeunes hommes ! […] Il apprend qu’il y eut naguère entre l’épopée impériale et lui, Sedan. […] Il possédait, fruit de son travail, de petites économies et revint chez nous, mené par le grand désir d’apprendre : et d’apprendre quoi ?
La littérature seule d’un pays nous apprend à bien juger ses institutions. […] Voulez-vous apprendre quels sont les vices propres à une société où les grands seigneurs forment une caste privilégiée et ne forment pas une aristocratie politique ? […] Plus tard, ils avaient appris, pour emprunter à un contemporain des expressions qui donnent fort à penser, ils avaient appris « que dans Paris, le séjour des délices et des douceurs, on peut voir des barricades ailleurs que dans l’histoire de la vie de Henri III ». […] Toute la sagesse de Balzac, toute son expérience si vantée du monde se résument en ces deux mots : « Apprendre à se défier ». […] Il y a de ses pages qui paraissent avoir été écrites pour apprendre aux siècles futurs ce qu’on appelait chez nous, en 1857, une cuvette et un massepain.
De 1824 à 1827, au Globe ; ce ne sont que des essais sans importance : je ne suis pas encore officier supérieur, j’apprends mon métier.
Il pensait fermement que plus on lit plus on a d’esprit ; il lisait tout, même le Cyrus ; il y apprenait sinon les mœurs des Perses, du moins celles de l’hôtel de Rambouillet ; il faisait beaucoup de cas de Balzac et fort peu de Voiture ; il croyait qu’une science dont on connaît l’histoire est une science à peu près connue ; il se vantait d’avoir lu Don Quichotte plus de vingt fois en sa vie.
Lorsque la Caroline s’enfonce et va couler à fond, Wilder entend les sons creux et menaçants qui sortent des profondeurs de la cale, pareils aux mugissements de quelque monstre à l’agonie, et le bon Richard nous apprend encore qu’un vaisseau près de couler bas fait des lamentations aussi bien que toute autre chose vivante.
Quant à sa langue, à dire vrai, il faut l’apprendre.
Un bonhomme de la Vie de Bohème, afin de s’épargner l’achat des gazettes, demandait chaque matin à son portier informé les nouvelles de la santé du roi, de la pluie et du beau temps ; c’est à peu près ce que chacun se contentera d’apprendre, surtout lorsqu’il n’en coûtera rien.
Alexandre Dumas m’avait appris l’histoire.
ou, pour parler selon l’ordre historique, ne sera-t-on pas étonné d’apprendre que des Ouvrages d’agrément ait été le prélude de ses Œuvres philosophiques ?
Je ne suis pas éloigné de songer qu’il serait plus utile de faire apprendre aux enfants les termes de métier que les racines grecques48 ; leur esprit s’exercerait mieux sur une matière plus assimilable, et si l’on joignait à cela des exercices sur les mots composés et les suffixes, peut-être prendraient-ils plus de goût et quelque respect pour une langue dont ils sentiraient la chaleur, les mouvements, les palpitations, la vie.
Un géographe a conseillé de conserver aux noms de lieu leur orthographe nationale, d’écrire London, Kœln, Firenze, Tong-King, et aussi sans doute d’apprendre au moins la prononciation de toutes les langues du globe.
Nous apprenons dans cette généalogie, que Scioppius eut pour père un homme qui fut successivement fossoyeur, garçon libraire, colporteur, soldat, meunier, enfin brasseur de bière.
Ces exercices publics soutiendront l’émulation entre les maîtres et les élèves, ils constateront le talent des uns pour apprendre, et le talent des autres pour enseigner.
La sensibilité vient à s’user dans un artisan sans génie, et ce qu’il apprend dans la pratique de son art, ne sert le plus souvent qu’à dépraver son goût naturel et à lui faire prendre à gauche dans ses décisions.
Cesar auroit appris en moins de six mois tout ce que nous sçavons, et dès qu’il auroit eu connu nos armes, dès qu’il auroit eu connu, pour s’expliquer ainsi, la nature de nos traits et celle de nos boucliers, son génie en sçauroit faire des usages dont peut-être nous ne nous avisons point.
Ayant appris que sa femme mettait pour lui des cierges à la Madone au coin de la rue, il est saisi d’une fureur dont un vrai philosophe serait incapable et brise d’un coup de béquille l’innocente statuette. […] Une charmante jeune fille a été témoin de ce sauvetage : c’est Mlle Geneviève de Baraglioul, fille de Julius, Lafcadio raconte sa vie à ce dernier et lui apprend ses idées… Je n’ai jamais recherché, dit-il, que ce qui ne peut pas servir. […] Sa vente signifie un adieu partiel aux vanités du monde, et l’on ne s’étonnerait pas d’apprendre un jour son entrée à la Trappe, s’il n’était notoirement protestant. […] On est heureux d’apprendre que rien n’est venu troubler l’amitié et l’admiration réciproques d’André Gide et de Paul Claudel. […] Sans doute, les symbolistes étaient surtout des poètes, mais les romanciers pouvaient beaucoup apprendre à leur école, ainsi qu’on l’a vu par l’évolution de Joris-Karl Huysmans, et A rebours l’emporte assurément sur A vau-l’eau.
Ce petit morceau est agréable et fin ; mais nous apprend-il quelque chose sur Molière ? […] donnant en particulier ce conseil remarquable : « Si vous voulez connaître la comédie anglaise, il n’y a d’autre moyen pour cela que d’aller à Londres, d’y rester trois ans, d’apprendre bien l’anglais et de voir la comédie tous les jours ; la bonne comédie est la peinture parlante des ridicules d’une nation ; et, si vous ne connaissez pas la nation à fond, vous ne pouvez guère juger de la peinture371 » ? […] Mais deux ou trois faits relatifs à la personne de ces philosophes nous en apprennent plus long sur la formation de leurs théories littéraires, et par là sur leur valeur, que toute la critique du Chevalier. […] Certes, si j’avais à entreprendre l’éducation littéraire d’un enfant, je ne lui enseignerais pas d’autre critique théorique et appliquée que celle-là ; mon enfant apprendrait ainsi à faire de bons devoirs ; et si j’avais à écrire dans une revue sur le salon de 1865, je laisserais mes idées générales dans ma bibliothèque entre Hegel et Spinoza, et je ferais une guerre acharnée à tous les détails manqués des statues, des tableaux, des dessins, comme aux fautes de français de mon élève. […] Rien en lui n’est hors de place ou contre le naturel… J’apprécie et j’aime Molière dès ma jeunesse, et durant tout le cours de ma vie j’ai appris à son école.
Il avait fallu que Corneille vînt à Paris du fond de sa province, pour apprendre qu’il y avait des règles dramatiques et pour s’apercevoir, « que Mélite n’était pas dans les vingt-quatre heures ». […] Apprenez leur langue ; elle est aisée ; je m’offre de vous montrer ce que j’en sais, et de vous traduire quelques endroits de Guillem de Castro. » Corneille accepta la proposition avec joie. […] Et il lui apprend l’affront. […] Vous avez déclamé contre moi pour avoir tu le nom de l’auteur espagnol, bien que vous ne l’ayez appris que de moi, et que vous sachiez fort bien que je ne l’ai célé à personne, et que même j’en ai porté l’original en sa langue à monseigneur le Cardinal, votre maître et le mien. […] C’est là que j’ai souvent appris en deux heures ce que mes livres n’eussent pu m’apprendre en dix ans ; c’est là que j’ai puisé ce qui m’a valu l’applaudissement du public… » Etc.
Et c’est pour cela que Taine est un modèle ; car, puisque le style naturel ne s’apprend pas, il reste que c’est dans Taine et dans les écrivains qui lui ressemblent que l’on apprendra le style qui se peut apprendre. » La « question Taine » est donc celle de savoir si un style peut naître de la volonté. […] C’est chez lui que toute une génération a appris à écrire. […] Plus ils ont appris à sentir et à exprimer leurs sentiments, plus cette critique parlée s’est perfectionnée. […] On apprend la France dans Balzac comme on apprend l’Angleterre dans Eliot ou la Russie dans Dostoïevsky. Mais y apprend-on l’Europe ?
Mais je crois qu’il lui apprit très bien le latin2. […] Maintenant, que le petit Racine ait appris Théagène et Chariclée « par cœur », c’est probablement une façon de parler, car le roman a plus de six cents pages. […] Eurydice, qui vient d’apprendre la mort de Suréna, « demeure immobile et sans larmes ». […] Pourtant elle allait se dénoncer, lorsqu’elle apprend qu’elle avait une rivale ; et sa raison part de nouveau. […] Seigneur, apprenez l’aventure funeste D’Hippolyte.
Aziyadé est morte, il l’apprend par ses compagnes, vieillies, méconnaissables. […] Car j’ai souffert à t’apprendre. […] C’est là qu’il apprend la fin tragique de son père. […] À peine le Roi l’eut-il appris, qu’il manda la Reine dans son cabinet et lui exposa ses intentions de faire fuir la duchesse. […] Non seulement il apprenait à être peintre, sculpteur, architecte, il apprenait aussi à être homme, et qui sait si les événements qui apportèrent et remportèrent Savonarole et tant d’autres, n’ont pas laissé quelque chose de leur terrible grandeur dans l’âme de Michel-Ange ?
Son premier contact avec la société est pour lui apprendre que cette société est injuste et qu’elle fait souffrir des innocents. […] Il a ainsi appris beaucoup de choses, bonnes à savoir, qui ne sont pas dans les livres, et qui surtout n’y étaient pas encore. […] Sardou a appris son métier d’auteur dramatique. […] C’est ce qu’on ne peut apprendre nulle part mieux que dans les romans de Feuillet. […] C’est ce que nous apprend, avec un luxe de preuves à l’appui, son biographe et son ami, M.
Ils n’ont appris aucun métier, ils n’ont été préparés à aucune activité positive et pratique. […] Elle ne s’apprend ni dans les bibliothèques ni dans les laboratoires. […] Ces hypothèses elles-mêmes sont des suggestions pour le lecteur à qui elles apprennent à mieux se comprendre et à mieux comprendre son pays. […] Il eût fallu, qu’il la reconnût, et qu’humilié dans son intelligence, il acceptât de se savoir inférieur, — pour apprendre. […] Il n’a pas appris le métier de diplomate, pas appris celui de général.
. — Un billet de l’administration lui apprend enfin que lui et son manuscrit seront admis à l’audience et à l’examen du directeur. […] — que de jolies bouches, qui disent encore un nom aujourd’hui, et qui auront appris à en dire un autre ! […] Aussi l’homme célèbre abandonnera avec son caudataire les formules de politesse qui restent de la froideur dans les relations ; — il sera avec lui fraternellement grossier et franchement mal appris. […] — Si tu savais comme ces gens-là ont la tête dure, lui répondit l’ami ; voilà six ans que je vis avec eux et ils n’ont pas pu apprendre le français. Je regrette d’autant plus vivement cette lacune dans l’éducation de nos voisins d’outre-Manche, que Nadar m’a appris un anglais de fantaisie qui n’a pas cours à Londres : aussi je me trouve aussi embarrassé dans ce pays que pourrait l’être dans le nôtre un étranger qui aurait appris le français en lisant les faits divers de la Patrie.
Tel est l’effet magique de ces petits chefs-d’œuvre venus à leur moment : ils sont comme un miroir où chacun se reconnaît et apprend, pour ainsi dire, à se nommer ; on se fût cherché sans cela vaguement, bien longtemps encore, sans se bien comprendre ; mais voilà qu’on se regarde à l’improviste dans un autre, dans le grand artiste de la génération dont on est, et l’on s’écrie tout à coup : C’est moi, c’est bien moi !
Au reste la critique de notre siècle a fait une rude guerre il toutes ces belles paroles ; elle nous a appris qu’il fallait les imputer plus souvent à l’homme d’esprit qui racontait, qu’à homme de cœur qui avait senti.
Voici quelques petites choses que je viens d’apprendre touchant la chirurgie.
On a trouvé dans les ruines de ce même Pompéia une multitude de phallus en ivoire, percés par le milieu ; et histoire nous apprend que les femmes stériles les suspendaient à leur cou par un ruban.
Il faudrait nous plaindre si, voulant tout soumettre aux règles de la raison, nous condamnions avec rigueur ces croyances qui aident au peuple à supporter les chagrins de la vie, et qui lui enseignent une morale que les meilleures lois ne lui apprendront jamais.
Œdipe, qui a occupé le théâtre depuis le commencement de la pièce exactement, le quitte pour aller mourir, et c’est par un messager que nous apprenons les circonstances de sa mort ou plutôt les circonstances qui ont entouré sa mort. […] Né en 1798 dans un taudis de la paroisse Saint-Matthieu, à Morlaix, il avait appris à lire et à écrire chez de vieux gens qui tenaient école pour les enfants pauvres ; puis il s’était perfectionné lui-même comme il avait pu. […] A ce propos, — on apprend toujours quelque chose en écoutant une pièce au lieu de la lire, — je suis toujours de l’avis de tout le monde sur le caractère de Thésée. […] — A qui veut-elle apprendre à parler Vaugelas ? […] Et c’est pour cela qu’elle est extrêmement précieuse pour apprendre comment Piron travaillait.
Ce qu’il a appris facilement, il l’oublie de même. […] Souvent l’autorité l’apprend après coup, mais tant pis pour ceux, qui n’étaient pas bien morts. […] … Peut-être aborde-t-elle les esprits familiers qui lui raconteront ce qu’ils ont appris dans les étoiles ! […] Ces entreprises échoueront, mais elles lui apprirent tout ce qu’il nous a appris depuis dans l’histoire de David Séchard. […] Cela me mettait au supplice ; je n’apprenais pas, je n’ai jamais pu apprendre l’art de faire court.
Nous apprenons donc que la vieille Europe est pour toujours vouée à l’injustice. […] Apprenez que la vertu est contre nature. […] Si une femme veut apprendre à nager, elle ne peut aller qu’au bain des hommes et à la même heure qu’eux ! […] Ne met-on pas certains oiseaux en cage pour leur apprendre à chanter ! […] Notre orthographe est illogique, semée de pièges, dure à apprendre pour les étrangers et les enfants du peuple.
Toute mon âme s’employait, sérieuse, à apprendre et à savoir pour travailler par là au bien commun ; je me croyais né pour cette fin, pour être le promoteur de toute vérité et de toute droiture. » En effet, à l’école, puis à Cambridge, puis chez son père, il se munissait et se préparait de toute sa force, « libre de tout reproche, et approuvé par tous les hommes de bien », parcourant l’immense champ des littératures grecque et latine, non-seulement les grands écrivains, mais tous les écrivains, et jusqu’au milieu du moyen âge ; en même temps l’hébreu ancien, le syriaque et l’hébreu des rabbins, le français et l’espagnol, l’ancienne littérature anglaise, toute la littérature italienne, avec tant de profit et de zèle, qu’il écrivait en vers et en prose italienne et latine comme un Italien et un Latin ; par-dessus tout cela, la musique, les mathématiques, la théologie, et d’autres choses encore. […] Nous découvrons que vous chantez Dieu comme le vulgaire le prie, suivant une formule apprise, non par un tressaillement spontané. […] Il y a appris la respectability et il y a étudié la tirade morale. […] Les dames anglaises apprendront par son exemple à reconnaître sur le visage de leur mari « quand il va aborder d’abstruses pensées studieuses. » Leur sexe ne monte pas si haut. […] De telles prohibitions ne lient point 516. » Ève sort d’Oxford, elle a appris la loi dans les auberges du Temple, et porte, aussi bien que son mari, le bonnet de docteur.
On est surpris d’apprendre, en lisant les deux autres études, à quel point sont souvent poussées en Russie, d’une part la tyrannie des seigneurs, et de l’autre la bassesse que la servitude impose aux hommes qui les approchent. […] — Je vais… t’apprendre… — Va toujours ! […] Quoiqu’il n’eût jamais suivi le mouvement scientifique et intellectuel de l’époque, Sorokooumoff aimait à savoir où l’on en était… Il lui arrivait parfois de prendre à part un de ses anciens camarades et de lui demander ce que pensaient les grands esprits du siècle ; il l’écoutait attentivement, s’étonnait, le croyait sur parole, et répétait ensuite mot pour mot tout ce qu’il en avait appris. […] … Je me gardai bien de lui apprendre une triste nouvelle… Et pourquoi lui aurais-je dit, en effet, que sa Dacha était maintenant ronde comme une boule, qu’elle vivait avec des marchands, les frères Kondatchkoff, qu’elle était couverte de fard, qu’elle criait et se disputait du matin au soir ? […] Elle commence par les romans, elle finira par l’histoire ; elle apprend à écrire avant de penser, et parmi les écrivains actuels de toutes les langues il y en a bien peu (s’il y en a) qui égalent Tourgueneff en naturel, en simplicité et en originalité.
* * * — Apprendre à voir est le plus long apprentissage de tous les arts. […] Peut-être est-ce ce qu’on devrait le moins lui apprendre, car c’est lui créer un sens d’aspiration à ce qui n’est pas. […] Aujourd’hui Le Figaro m’apprend qu’elle est morte… Un détail, affreusement dramatique qu’on me donne : sa mère paralysée de tout le corps n’ayant pu l’embrasser pendant son agonie, on la lui apporta morte. […] ” » « Un jour la grande-duchesse m’apprenait qu’il était en colère, parce qu’il avait lu dans Custine qu’il avait pris du ventre. […] * * * — … Ricord, ce soir, racontait à demi-voix, dans un salon, que Sainte-Beuve, un peu souffrant, ces jours-ci, d’une rétention, lui disait : « Mais, mon Dieu, quand j’étais petit, on ne m’a pas appris à pisser, moi !
Eugène Sue sera toujours, dans ses histoires, l’admirable romancier que vous savez, comme aussi vous le retrouverez toujours dans ses romans l’historien que vous avez appris à connaître et à aimer. […] J’en étais donc là, me reposant sur ma bonne action, quand j’appris que la pauvre Revue de Paris avait revêtu le cilice politique. […] Tout à coup j’appris, l’oublieuse qu’elle est, que c’était à mon tour d’être attaqué par elle. […] Quand Cavé apprit ce retrait d’un droit du moins de convenance, il qualifia cette brutalité mentale de M. […] Lisez ceci : « Mon bon ami, si vous m’eussiez consulté plus tôt sûr les habitudes de la Revue de Paris, je vous eusse appris, par un exemple personnel, que ce journal pousse l’esprit d’impartialité beaucoup plus loin que vous ne le pensiez.
Quand nous apprenons une langue, la seconde fois que nous voyons un mot, nous le reconnaissons ; pendant quelque temps, si nous nous remémorons intérieurement les mots que nous avons appris, nous les reconnaissons encore ; mais, à mesure que cette langue nous devient familière, nous reconnaissons plus faiblement, et, peu à peu, la reconnaissance disparaît. […] Une fois qu’on a appris à s’en servir, qu’importent et la date et les circonstances de leur entrée dans l’esprit ? […] En résumé, la reconnaissance n’a lieu ni pour les faits nouveaux, ni pour les faits fréquemment répétés, mais seulement pour les faits compris entre ces deux extrêmes ; presque tous les mots et presque toutes les phrases rentrent dans la première et dans la seconde de ces trois catégories ; la reconnaissance n’a lieu que pour les faits de la troisième, qui sont de beaucoup les moins nombreux, c’est-à-dire pour les néologismes, la seconde ou la troisième fois qu’ils sont employés, pour les mots et les locutions des langues étrangères, quand on commence à les apprendre. […] Dans VIII, 49, la métaphore est évidente : « Ne te dis jamais rien à toi-même de plus que ce que t’apprennent les impressions de tes sens… ; ne rien y ajouter intérieurement toi-même ; … ou plutôt ajoutes-y quelque chose, mais en homme qui a médité sur les accidents habituels du monde. » 163.
Quelques citations d’Horace, qui lui sont échappées, me montrent même que, comme Mme de La Fayette, comme Mme de Sévigné, elle sut le latin : elle l’apprit, durant ces saisons de calme loisir, par les soins de son mari, et près du berceau de son fils ; car elle était mère à dix-sept ans. […] Elle admirait Bonaparte et n’avait pas appris encore à le craindre. […] L’art léger avec lequel l’habile patron essaye de lui en inoculer l’idée, l’espèce de négligence qu’il met à lui en apprendre, comme par hasard, la nouvelle courante ; le premier mouvement d’Alphonse qui regimbe, qui va s’indigner, et qui pourtant, peu à peu gagné par l’esprit de son rôle, s’y soumet presque : ce sont là des points savamment touchés.
Cet organe est « l’art de la parole, l’éloquence appliquée aux sujets les plus sérieux, le talent de tout éclaircir453 » « Les bons écrivains de cette nation, dit leur grand adversaire, expriment les choses mieux que ceux de toute autre nation… » — « Leurs livres apprennent peu de chose aux véritables savants », mais « c’est par l’art de la parole qu’on règne sur les hommes », et « la masse des hommes, continuellement repoussée du sanctuaire des sciences par le style dur et le goût détestable des (autres) ouvrages scientifiques, ne résiste pas aux séductions du style et de la méthode française ». […] Il n’est pas un simple érudit, plongé dans ses in-folio à la façon allemande, un métaphysicien enseveli dans ses méditations, ayant pour auditoire des élèves qui prennent des notes, et pour lecteurs des hommes d’étude qui consentent à se donner de la peine, un Kant qui se fait une langue à part, attend que le public l’apprenne, et ne sort de la chambre où il travaille que pour aller dans la salle où il fait ses cours. […] Un soir, au moment de partir pour le bal de l’Opéra, elle trouve sur la toilette la Nouvelle Héloïse 486, je ne m’étonne point si elle fait attendre d’heure en heure ses chevaux et ses gens, si, à quatre heures du matin, elle ordonne de dételer, si elle passe le reste de la nuit à lire, si elle est étouffée par ses larmes ; pour la première fois, elle vient de voir un homme qui aime Pareillement, si vous voulez comprendre le succès de l’Émile, rappelez-vous les enfants que nous avons décrits, de petits Messieurs brodés, dorés, pomponnés, poudrés à blanc, garnis d’une épée à nœud, le chapeau sous le bras, faisant la révérence, offrant la main, étudiant devant la glace les attitudes charmantes, répétant des compliments appris, jolis mannequins en qui tout est l’œuvre du tailleur, du coiffeur, du précepteur et du maître à danser ; à côté d’eux, de petites Madames de six ans, encore plus factices, serrées dans un corps de baleine, enharnachées d’un lourd panier rempli de crin et cerclé de fer, affublées d’une coiffure haute de deux pieds, véritables poupées auxquelles on met du rouge et dont chaque matin la mère s’amuse un quart d’heure pour les laisser toute la journée aux femmes de chambre487.
Une note du livre de comptes de son père, retrouvée et conservée par les érudits toscans, ne laisse aucun doute sur ces commencements de Michel-Ange : « Le premier jour d’avril 1588, moi, Ludovico di Buonarrota, j’ai engagé mon fils, Michel-Agnolo, chez Dominico Ghirlandaïo et David Cunado, pour trois ans, aux conditions suivantes : que ledit Michel-Agnolo, mon fils, devra rester chez ces maîtres pendant le susdit temps pour apprendre à dessiner et pour faire tout ce que ces maîtres lui commanderont ; et que ces susdits maîtres lui donneront pour ces trois années vingt-quatre florins de gages, savoir : six florins la première année, huit florins la seconde, dix florins la troisième, en tout quatre-vingt-seize livres. […] Bramante pâlit de terreur ; Raphaël, qui s’était glissé dans la chapelle, confondu dans la suite du pape, oublia tout ce qu’il avait appris jusqu’à ce jour et comprit que la force faisait partie de la beauté, dans l’art comme dans la nature. […] Sa veuve, qui accourait de Naples pour le rappeler à la vie, apprit son infortune en route.
Ce n’est que par les indications rapides mêlées à sa nouvelle haletante, qu’il apprend que la défaite est un désastre de mer, et « que les cadavres des siens roulent dans les flots de Salamine, parmi les agrès fracassés. » Alors il maudit Athènes qui « fait tant de femmes perses sans enfants et veuves » ; et la foule, assise sur les gradins du théâtre, devait acclamer cette imprécation ; car il n’est pas pour un peuple de flatterie pareille à l’anathème d’un ennemi vaincu. […] tu apprendras des afflictions inouïes. […] Ce que j’ai à dire ne doit pas être dit à ceux qu’on révère. » — Darius s’adresse à Atossa qui répond : — « Ô toi qui fus le plus heureux des hommes, tu apprendras tout en peu de mots.
Il est clair, d’après cela, que, quoiqu’il soit infiniment plus facile et plus court d’apprendre que d’inventer, il serait certainement impossible d’atteindre le but proposé si l’on voulait assujettir chaque esprit individuel à passer successivement par les mêmes intermédiaires qu’a dû suivre nécessairement le génie collectif de l’espèce humaine. […] Or, la plus parfaite étant en même temps la plus simple, on n’aurait ainsi qu’une connaissance bien incomplète de la méthode, puisqu’on n’apprendrait pas quelles modifications essentielles elle doit subir pour s’adapter à des phénomènes plus compliqués. […] Que peut produire de rationnel, à moins d’une extrême supériorité naturelle, un esprit qui s’occupe de prime abord de l’étude des phénomènes les plus compliques, sans avoir préalablement appris à connaître, par l’examen des phénomènes les plus simples, ce que c’est qu’une loi, ce que c’est qu’observer, ce que c’est qu’une conception positive, ce que c’est même qu’un raisonnement suivi ?
Nous avons en tout une phrase de l’abbé d’Olivet sur les études de La Fontaine. « Il étudia, dit l’abbé d’Olivet qui est un témoin assez sûr, car il ne vécut pas bien longtemps après La Fontaine, il a pu le connaître ou, tout au moins, il a pu connaître ses amis il étudia, nous dit donc l’abbé d’Olivet, sous des maîtres de campagne, qui ne lui apprirent rien que le latin. » Ces maîtres de campagne doivent être évidemment les professeurs du collège de Château-Thierry. […] Ainsi, elle n’était pas seulement, comme Mme de Sévigné, une femme qui avait appris le latin et l’italien, elle avait appris aussi le grec ; l’italien, cela va sans dire, à cette époque l’italien faisait partie de l’éducation féminine.
Personne n’avait été à même de savoir ce que Crétineau a appris. […] Leur soumission n’était-elle pas un dernier et sublime exemple de cette obéissance qu’ils avaient apprise au monde, comme la seule chose qui doive le conserver et l’améliorer ? […] Au contraire, elle apprendra un peu mieux ce qu’elle ne sait pas assez : c’est que si la France produit le poison, elle produit aussi l’antidote.
Mais, pendant l’expédition, survint une dépêche de la Cour, par laquelle Joyeuse apprenait que le vent avait tourné et que Henri III refaisait la guerre au roi de Navarre et à ceux de son bord : s’adressant à Rosny qui était présent quand le paquet arriva, il lui dit en riant qu’il espérait bien que cela ne changerait rien à son projet, et qu’il ne serait pas assez fou pour s’embarquer avec le roi de Navarre et perdre de gaieté de cœur sa belle terre de Rosny. […] » À l’affaire d’Aumale (1592) où Henri s’expose si imprudemment, Rosny est dépêché par les plus fidèles serviteurs du roi pour lui faire remontrance sur le terrain même et le prier de ne point se hasarder ainsi sans besoin : « Sire, ces messieurs qui vous aiment plus que leurs vies, m’ont prié de vous dire qu’ils ont appris des meilleurs capitaines, et de vous plus souvent que de nul autre, qu’il n’y a point d’entreprise plus imprudente et moins utile à un homme de guerre que d’attaquer, étant faible, à la tête d’une armée. » À quoi il vous répondit : « Voilà un discours de gens qui ont peur ; je ne l’eusse pas attendu de vous autres. » — « Il est vrai, Sire, lui repartîtes-vous, mais seulement pour votre personne qui nous est si chère ; que s’il vous plaît vous retirer avec le gros qui a passé le vallon, et nous commander d’aller, pour votre service ou votre contentement, mourir dans cette forêt de piques, vous reconnaîtrez que nous n’avons point de peur pour nos vies, mais seulement pour la vôtre. » Ce propos, comme il vous l’a confessé depuis, lui attendrit le cœur… Il y a dans ces Mémoires de Sully, et si l’on en écarte les cérémonies et les lenteurs, des scènes racontées d’une manière charmante et même naïve.
L’Histoire de France de Mézeray (je parle toujours de la grande Histoire et non de l’Abrégé), depuis le règne de François II notamment jusqu’à la paix de Vervins (1559-1598), est une lecture des plus fertiles et des plus nourrissantes pour l’esprit ; on y apprend chemin faisant mille choses de l’ancienne France, de l’ancien monde, que les meilleures histoires modernes ne sauraient suppléer. On y apprend cette vieille France racontée dans son propre langage, avec ses propres images, ses plaisanteries de circonstance ou ses énergies naïves, et toutes ses couleurs familières, et non traduite dans un style modernisé.
Dans le séjour qu’il fit à Lausanne, jeune, de seize à vingt et un ans, il s’apprit tout à fait à penser en français, à ce point que les lettres en anglais qu’il écrivait pendant ce temps sont de quelqu’un qui ne sait plus bien sa langue. […] L’obligation principale qu’il eut à la milice fut de se mêler aux hommes, de les mieux connaître en général et ses compatriotes en particulier ; ce fut de redevenir un Anglais (ce qu’il n’était plus), et d’y apprendre ce que c’est qu’un soldat.
On y apprend d’une manière facile mille choses nouvelles ; les réflexions naissent à chaque pas d’elles-mêmes par une comparaison presque involontaire. […] « Lorsque la reine sa mère, dit Joinville, apprit que la parole lui était revenue, elle en fit si grande joie, qu’elle ne pouvait faire plus.
Car La Bruyère, en parlant de Tréville d’une manière si serrée et si incisive, semble avoir quelque chose de particulier à venger sur lui : on dirait qu’il a appris que ce juge dégoûté des ouvrages de l’esprit a ouvert un jour une des premières éditions des Caractères et a jeté le livre après en avoir lu quelques pages, en disant : « N’est-ce que cela ? […] [NdA] Bourdaloue devait prêcher l’Avent de 1685 à la Cour ; lorsqu’il dut partir pour Montpellier, le roi lui dit : « Les courtisans entendront peut-être des sermons médiocres, mais les Languedociens apprendront une bonne doctrine et une belle morale. » (Journal de Dangeau, 16 octobre 1685.)
Dès que j’appris cela, je saisis cette occasion de faire ma cour ; je fis bien vite informer par enquêtes, certificats, etc., etc. ; je n’épargnai pas les courriers et les lettres au subdélégué pour être promptement servi, et j’envoyai cela tout musqué au petit bonhomme La Vrillière (secrétaire d’État de la province), qui me répondit sèchement que voilà qui était bien, et que personne ne révoquait en doute le don qu’avaient nos rois d’opérer ces prodiges (février 1723). Il en fut pour son zèle : seulement, au lieu d’en plaisanter et de se moquer de lui-même en le racontant, comme font les gens bien appris, il ajoute, en y revenant avec un certain sérieux et avec persistance : « Mais je sus que cela avait été bien lu au roi, qui, quoique tout enfant, aima à entendre dire qu’il avait opéré ce miracle », De retour à Paris après quatre ou cinq années d’intendance, il siégea au Conseil d’État, et peu à peu s’y fit distinguer par le garde des sceaux Chauvelin et par le cardinal de Fleury.
Ce n’était pas assez : une parente et une amie qu’il avait à Soleure, et qui avait toujours souffert de l’injustice dont il avait été l’objet, travailla si bien en sa faveur que, sur un léger prétexte, et pour avoir obtenu du roi qu’on augmentât la quantité de sel qu’on donnait annuellement au canton, Besenval apprit tout d’un coup qu’il était populaire parmi les siens ; les esprits s’émurent en sens inverse de la vieille querelle qu’on lui avait faite quatorze ans auparavant. […] Il nous apprend par son exemple comment des hommes de vigueur entrent, s’agitent et tournent dans des boudoirs.
De même qu’il aurait certainement beaucoup à nous apprendre s’il nous était donné de le revoir, et que nous serions ramenés au vrai sur bien des questions où nous allons au-delà, on pourrait, je le crois, lui apprendre sur lui, à lui-même, quelque chose de nouveau.
Certes je prise et goûte fort le joli récit traduit par Courier : il est net, proportionné, piquant, épigrammatique ; mais les additions d’Apulée ne me déplaisent pas tant ; elles m’apprennent bien des choses sur les mœurs tant publiques que privées, sur la police des villes dans les provinces, sur les travers éternels et les maladies de l’esprit humain : « Ce sont des tableaux de pure imagination, où néanmoins chaque trait est d’après nature, des fables vraies dans les détails, qui non seulement divertissent par la grâce de l’invention et la naïveté du langage, mais instruisent en même temps par les remarques qu’on y fait et les réflexions qui en naissent. » Tout cet éloge (sauf le point de la naïveté du langage), que Courier donne à son Lucius, je l’accorde à plus forte raison et je l’étends à notre Lucius latin, à notre Apulée, pour ses additions nombreuses ; lu à côté, le premier Lucius me paraît, je l’avoue, un peu sec. […] Vénus, furieuse et jalouse elle-même de la beauté de Psyché qui usurpait tous les hommages, plus furieuse encore d’apprendre que son libertin de fils lui a désobéi en épousant cette belle mortelle, et humiliée à l’idée qu’elle est à la veille de se voir grand’mère, Vénus, à qui Psyché s’est rendue à merci, va lui faire subir les plus dures épreuves, telles dans leur genre que celles qu’Eurysthée imposa à Hercule.
Vous voulez nous parler du plus poli des écrivains, de l’auteur d’un livre à jamais immortel dans son expérience amère et son élégante concision, et voilà comment vous vous exprimez : « Dès son retour à Paris (en 1657), il (M. de La Rochefoucauld) devint un des fidèles du salon de Mme de Sablé, de précieuse mémoire, et se lia avec l’académicien Esprit, pour lequel il ne cessa, dans ses lettres à la noble marquise, de montrer une déférence marquée… Pendant sa retraite, il avait composé des Mémoires, mais il paraît avoir de bonne heure ensuite pris goût à la mode des Maximes, inaugurées par Mme de Sablé et par Esprit, dont il suivit à cet égard ponctuellement d’abord les conseils… » — Mais, jeune homme, vous n’avez donc pas eu en votre temps un maître de rhétorique ou de seconde qui vous ait appris à mesurer vos phrases, à écrire sinon élégamment, du moins suffisamment, à ne pas accumuler les adverbes ? […] On m’apprend que les Barthélémy (de Champagne) ne sont de rien à l’abbé Barthélémy ni au marquis de Barthélémy, ancien pair de France.
Michel, s’il ne l’avait connu jusqu’alors, apprendrait le respect près d’elle, près de celle qui semblait s’offrir d’elle-même. […] « Voilà ce que je sais, Marie, ce que j’ai appris.
Selon Montesquiou40 qui, non content de tirer tout de son côté, accuse Villars d’incertitude pendant l’opération même, ce maréchal aurait eu l’idée de s’arrêter lorsqu’il apprit de M. de Vieuxpont, à cinq heures du matin, qu’on ne pouvait être à l’Escaut avant huit heures : « Comme il était grand jour, M. le maréchal de Villars crut que, le prince Eugène pouvant voir notre marche, c’était un obstacle invincible à notre entreprise ; en conséquence, il ordonna aux officiers du campement d’arrêter l’armée et de la faire camper où elle se trouvait ; ce qu’ayant appris, j’allai joindre M. le maréchal de Villars, à qui je dis que l’armée des ennemis ne pouvant marcher à Denain qu’à notre vue par la hauteur de Quérénaing, sur laquelle on ne voyait personne, je le priais de vouloir bien toujours marcher sur l’Escaut ; qu’y étant arrivés nous verrions si les ennemis marchaient à Denain ; que si on apercevait leur armée marcher et être à portée de secourir ce poste, nous serions toujours les maîtres de ne point passer l’Escaut et de camper, moyennant quoi il n’y avait nul risque à courir.