Les Italiens n’ont pas, sur ces badinages d’esprit, le rigorisme des Français, et surtout des Anglais.
« Cette note demandait encore que l’on entrât dans le système de l’Empereur, que le Pape fît la guerre aux Anglais, qu’il reconnût pour ses amis et pour ses ennemis les amis et les ennemis de l’Empereur, et autres choses semblables, conséquences de sa prétendue soprasovranità.
… Durant plus d’une heure, malgré la joie que j’éprouvais de tenir dans mes bras celle que j’aimais, cette pensée affreuse ne me quitta pas une seconde, et même aujourd’hui, tout vieux et tout blanc que je suis, elle me revient encore avec amertume… Oui, nous avons vu cela, nous autres vieillards, et il est bon que les jeunes le sachent : nous avons vu l’Allemand, le Russe, le Suédois, l’Espagnol, l’Anglais, maîtres de la France, tenir garnison dans nos villes, prendre dans nos forteresses ce qui leur convenait, insulter nos soldats, changer notre drapeau et se partager non-seulement nos conquêtes depuis 1804, mais encore celles de la République : — C’était payer cher dix ans de gloire !
Anglais, Russes, Norvégiens.
Voyez dans l’ouvrage d’un missionnaire anglais, Robert Moffat (Vingt-trois ans de séjour dans le Sud de l’Afrique), p. 84, 157, 158, de curieux exemples du mythe improvisé sur place.
Wilder a « vulgarisé » la Walküre de Wagner, mais dans le sens anglais de ce verbe ; il a fait de ce beau drame une chose vulgaire, et banale, et bête. — Maintenant, peut-être est-ce de cela qu’on le félicite si unanimement.
Je retrouve, au salon, de vieilles anglaises du corps diplomatique, de mûres et fades créatures, à exclamations, à monosyllabes inintelligents, à travers le lapement d’une tasse de thé et la déglutition d’une sandwich.
Je suis dans un compartiment britannique, et je vois, au même moment, sept anglais remonter leurs montres.
Porel qui a dîné, ce soir, chez Daudet, me prend dans un coin, et me sollicite de faire le scénario de Germinie Lacerteux, mais ce n’est plus le directeur révolutionnaire de l’automne dernier, voulant utiliser pour Germinie, la rapide machination anglaise, en faire une pièce de huit ou dix tableaux, sans entractes, coupée seulement au milieu par une demie-heure de repos, ainsi que dans les concerts ou dans les représentations du Cirque.
Se déliant des obligations qu’imposent aux romanciers anglais, et même aux nôtres, la préoccupation de faction, la préférence instinctive pour le narré progressif et unilinéaire ; se concédant, au mépris complet des commodités du lecteur, les longueurs, les digressions, les épisodes en apparence inutiles, les insistances, les enchevêtrements de chapitres divergents, l’écrivain russe multiplie les pages où il met en scène ses personnages importants, consacre même aux épisodiques de larges exposés et emplit ainsi son œuvre d’une multitude d’êtres complètement décrits et montrés eu toutes leurs activités, de biographies, de carrières, de morceaux de vie, d’évolutions notables, puis de scènes marquantes, d’épisodes complètement contés, d’apparitions subites, précises et inoubliables, qui, observés par un homme miraculeusement connaisseur de la nature humaine, exhibent des masses d’êtres singulièrement vivaces.
XII La Russie elle-même, jeune race sur une vieille terre, entre dans son époque littéraire par un historien et par un poète (Karamsin et Pouskin) ; ils rivalisent du premier coup avec leurs modèles anglais, Hume et Byron.
Nous ne connaissons rien dans la poésie française, anglaise, allemande, de plus harmonieux, de plus sensible et de plus gémissant que les oratorios nocturnes de Musset.
Ces deux lettres de Valéry publiées en anglais à Londres en avril-mai 1919 dans l’hebdomadaire Atheneus, comme un bilan de la guerre de 1914-1918, ont été reprises en 1924 dans le recueil Variété.
L’école anglaise s’efforce en effet de ramener les rapports d’étendue à des rapports plus ou moins complexes de succession dans la durée.
Ce genre d’humour qui présente un personnage à la fois comme comique et comme digne d’affection, comme homme dont on se moque et que l’on aime, comme homme dont on rit et à qui l’on sourit est proprement anglais et se rencontre très souvent dans les auteurs anglais du xviiie et du xixe siècle. […] Voltaire se moque avec raison d’un autre traducteur anglais qui, donnant un avare du vivant encore de Molière, écrit dans sa préface : « Je crois pouvoir dire sans vanité que Molière n’a rien perdu entre mes mains. […] L’Anglais est flatté qu’un homme de sa race ait sa personnalité, même un peu drôle, et se distingue des autres, et tout le monde a remarqué que de leurs excentriques, même sans génie, les Anglais ne rient pas, mais sourient, avec une gaieté où il entre de l’indulgence et un grain d’estime.
Il sait bien que nous pourrions, en effet, nous borner à donner l’impression générale que la pièce a paru produire : « On a semblé trouver un peu hardi le dénouement… On a paru trouver le troisième acte un peu languissant… » ; et nous dérober à l’anglaise après ces petits exercices peu compromettants. […] Oui, sans doute, oui : c’est là qu’il faut saisir Les seuls objets qu’on voit avec plaisir… Et, bien entendu, arrive l’éloge de Shakespeare, que les créateurs du drame populaire croyaient leur maître, sans songer que Shakespeare a fait de la tragédie historique à sa manière, mais n’a guère fait que de la tragédie historique et est parfaitement, lui aussi, un « homme à casque » : Ainsi pensait cet Anglais, ce grand homme Qui fit parler les savetiers de Rome, Le Caliban, les fossoyeurs danois. […] Zélie, ou L’Ingénue, qui a eu les honneurs d’une traduction anglaise, est, comme le dit M.
Après Corneille, Normand impressionné par les Romains et les Espagnols, très grand inventeur, mais artiste inégal, Racine, homme de l’Île-de-France, principalement ému par la beauté grecque, a vraiment « achevé » et porté à son point suprême de perfection la tragédie, cette étonnante forme d’art, et qui est bien de chez nous : car on la trouve peu chez les Anglais, pas du tout chez les Espagnols, tardivement chez les Italiens. […] Les généraux anglais qui ont combattu dans les Indes regardent le passage de l’Hydaspe et la bataille qui suivit comme des chefs-d’œuvre de tactique. […] L’historien anglais Ricaut, ambassadeur extraordinaire auprès de Mahomet IV, parle de la « vanité et de l’ambition qu’avait, comme on le dit, le comte de Cézy de faire la cour aux maîtresses du Grand Seigneur qui sont dans le sérail : ce qu’il ne pouvait faire qu’en donnant des sommes immenses aux eunuques ». […] Dans ces années de Mithridate et d’Iphigénie, Racine, qui vient d’entrer à l’Académie, le 12 janvier 1673, à trente-trois ans, apparaît un peu « poète-lauréat » au sens anglais, poète de la cour : ce qui, je me hâte de le dire, n’a rien de désobligeant pour lui ; car il y a dans cette cour bien de l’esprit et un bien grand goût ; et les admirateurs les plus déclarés de Racine, c’est le grand Condé, c’est Colbert, c’est le duc de Chevreuse, et ce sont les Mortemart, si renommés pour leur esprit Vivonne, madame de Thianges, madame de Montespan.
Que l’on compare une guerre de saint Louis, sa guerre contre les Anglais, avec une guerre de Philippe le Bel : toute la distance est là. […] Que l’on compare une guerre de saint Louis, sa guerre des Anglais, dans les Charentes, et une guerre de Philippe le Bel. […] De là cette sommation aux Anglais, acte extrêmement important et qu’il ne faut pas considérer comme une déclaration de guerre mais comme une déclaration de l’honneur de la guerre. […] Elle trouva les Anglais (et les Bourguignons) et il faut le dire les Français, et la Sorbonne et le roi d’Angleterre et il faut le dire le roi de France et l’Église d’Angleterre et il faut le dire l’Église de France plus sourde et fermée à la voix de Dieu, plus rebelle à Dieu que saint Louis n’avait trouvé les infidèles d’Égypte.
Essai sur les règnes de Claude et de Néron Livre second A MONSIEUR NAIGEON Je vais parler des ouvrages de Sénèque sans prévention et sans partialité : usant avec lui d’un privilége dont il ne se départit avec aucun autre philosophe, j’oserai quelquefois le contredire. Quoique l’ordre, selon lequel le traducteur en a rangé les traités, ne soit pas celui de leur date, je m’y conformerai, parce que je ne vois aucun avantage à m’en éloigner. Cette courte analyse achèvera de dévoiler le fond de l’âme de Sénèque, le secret de sa vie privée, et les principes qui servaient de base à sa philosophie spéculative et pratique. Je vais donc commencer par les Lettres, transportant dans l’une ce qu’il aura dit dans une autre, généralisant ses maximes, les restreignant, les commentant, les appliquant à ma manière247, quelquefois les confirmant, quelquefois les réfutant ; ici, présentant au censeur le philosophe derrière lequel je me tiens caché ; là, faisant le rôle contraire, et m’offrant à des flèches qui ne blesseront que Sénèque caché derrière moi. Des lettres de Sénèque I.
Elle n’apportait rien de nouveau que sa langue forte et concise ; ce fut vraiment une littérature de seconde main, comme le pseudo-classicisme anglais qui singea notre XVIIe siècle. […] Depuis le XVIIe siècle, notre patrimoine national s’est accru de l’apport anglais de l’Encyclopédie, du romantisme, de la philosophie allemande, de l’impressionnisme, de la psychologie russe et scandinave, du symbolisme, de l’exotisme, et de toute la musique des siècles ! […] Bouvard et Pécuchet après l’Education sentimentale nous prouve qu’il rêvait d’y échapper, par un assouplissement, une extension de la forme, qui est dans le caractère même du « roman » et dont tant d’écrivains russes et anglais, et Stendhal, et Balzac nous ont donné l’exemple.
Les poëtes platoniques et dantesques ont souvent associé aussi, dans leur sens, cette idée d’amour et de mort ; ainsi Michel-Ange avait dit (sonnet xxxv) : « Il n’est, pour s’élever de la terre au ciel, d’autres ailes que celles de l’Amour et de la Mort. » — En regard de cette poésie funèbre et souvent désespérée de Leopardi, j’aurais pourtant aimé à donner quelques pièces d’une inspiration aussi sincère et plus consolante ; on en trouvera une, par exemple, à la fin de ce volume, dans l’Appendice, et que j’ai traduite du poëte anglais Southey.
Sa voix était éclatante, ses gestes hardis ; il fronçait les sourcils à faire peur, et il nous parlait tous les jours des manières libres avec lesquelles il traitait ces ignorants d’Anglais.
Mille ouvrages pareils ayant été faits par des Allemands et des Anglais et des Français, et les Parisiens étant les premiers qui raillent Paris, le fait de l’outrage, le crime, ne peut être qu’une question de ton, — de circonstances, — d’intentions.
« Votre jambe droite n’est pas assez avinée », disait le grand comédien anglais Garrick à Préville qui lui demandait conseil pour bien rendre un rôle d’ivrogne sur la scène. « Votre main droite, celle qui tient la plume, n’est pas assez avinée », pourrait-on dire à Béranger quand il raturait une chanson à boire.
Il apprend le violoncelle et la flûte ; il apprend l’anglais et l’italien. […] Il épousa, après d’assez longues fiançailles cachées, une Anglaise du même âge que lui, pas très jolie mais avec de beaux yeux pourtant, de beaux cheveux et une belle taille, et qui, enfin, l’adorait.
. — Ajoutez encore ce grand fait : les Anglaises portent des chapeaux de tulle fané et languissant. — Voilà des événements, et, certes, la postérité sera bien heureuse de savoir quels cigares fumait M. de Musset, sous quels arbres se promenait M. de Latouche, quels vaudevilles jugeait M. […] Plus tard, elle apprit le grec, le latin, l’allemand, l’anglais ; si elle eût vécu, elle eût appris le sanscrit ! […] figurez-vous de l’eau tissue. — Le nommé Daguerre vient d’inventer son admirable instrument réservé à d’illustres destinées et qui fait des progrès chaque jour, — Paris est plein, non pas de singes, mais de dandys anglais : — « Habit bleu flottant, col très empesé, dépassant les oreilles, pantalon de lycéen, gilet à la maréchal Soult, manteau Victoria, cheveux en vergette, etc. » — L’antiquaire (toujours dans mille ans d’ici) lira avec joie tous les détails de l’ameublement du Cercle des Deux Mondes ; c’est peut-être le meilleur chapitre du recueil, c’en est du moins le plus curieux. […] Aussi, quand la Paméla du poète anglais, poussée par l’abandon et le malheur, s’arrête un instant sur cette idée du suicide, son grand désespoir, c’est de songer que son nom deviendra un sujet de ballades et d’élégies ; ut declamatio fias !
Stendhal démêle cette raison-là chez les Anglais, et s’y montre très hostile. […] Il y a là, aux yeux d’un Français, une certaine impudeur, une ombre de grossièreté que Stendhal a notée, dont il s’est empressé, dans le cynisme moitié vrai, moitié affecté où il a coutume, de faire une haute vertu, pour l’opposer au cant anglais ou à la bégueulerie française, et qu’enfin il a considérée comme la marque de tout un caractère national essentiellement ouvert, naïf et naturel. […] Vous entendez siffler un Anglais bien mis, et vous en concluez que voilà un peuple bien mal élevé ; vous observez des témoignages d’affection qui vous semblent trop libres entre un Allemand et une Allemande qui ne sont que fiancés, ou même qui ne le sont pas, et vous concluez que ces gens-ci manquent de pudeur. […] On s’étonne et l’on sourit un peu de trouver dans un livre destiné à montrer ce que la démocratie fait d’un peuple, des chapitres sur « les idées générales et pourquoi les Américains y montrent plus d’aptitude que les Anglais » ; — « la susceptibilité des Américains petite dans leur pays et grande dans le nôtre » ; — « la démocratie modifiant les rapports du serviteur et du maître » ; — « les institutions démocratiques tendant à raccourcir la durée des baux », etc.
C’est pour ce qu’ils contiennent de malpropre qu’on lit les romans saugrenus de Rétif16, les contes syphilitiques de Voltaire, et cette ennuyeuse Manon Lescaut, si gauchement adaptée de l’anglais. […] On imita les Anciens, les Italiens, les Espagnols, les Anglais. […] Comme tout le monde en France, elles croient que les jeunes Anglaises et surtout les Américaines sont élevées dans une liberté extrême ; elles ignorent que dans pays anglo-saxons il y a un tyran plus dur que toutes les lois, tous les règlements, un tyran de toutes les minutes, l’opinion.
Les leçons de l’auteur du livre de l’Intelligence et les découvertes des psychologues anglais ont fait pénétrer jusque dans l’enseignement de l’école la théorie d’après laquelle le moi n’est que la collection des états de conscience et la série des petits faits de la vie psychique. […] La théorie de l’influence des milieux telle qu’elle est exposée et appliquée dans l’Histoire de la littérature anglaise était conforme à l’histoire naturelle des naturalistes pour qui c’était un dogme que la fixité des espèces. […] On dirait, sous des influences diverses et tour à tour déplacées d’Espagne ou d’Italie, par exemple, en France, de France en Angleterre et d’Angleterre en France et, plus près encore de nous, d’Angleterre en Allemagne et d’Allemagne en France, les transformations d’une même matière ductile en quelque sorte, et capable de recevoir du génie propre de chaque peuple une infime diversité de marques, d’empreintes et de formes41. » Il va sans dire qu’on devra continuer de parler de littératures française, anglaise, italienne, mais comme d’autant de manifestations nationales et locales d’une même littérature. — Par suite encore, à l’ancienne classification par siècles, il en faudra substituer une qui soit moins factice.
» ajouta-t-elle en anglais. […] C’est ainsi que des milliers d’Anglais auraient défilé au pas de course devant les Noces de Cana, si le cicérone ne leur avait fait remarquer que parmi ces seigneurs et ces grandes dames attablée, le caprice Véronèse avait placé : François Ier, Soliman, Charles-Quint et bien d’autres gros bonnets du temps. […] L’auteur, qui sait tout voir et bien voir, nous initie aux détails journaliers des mœurs anglaises contemporaines. […] Plus loin cette curieuse observation : « Un homme marié, me disait un jour un Anglais de quelque importance, est bien sot de faire des infidélités à sa femme.
Les Anglais sont peut-être les seuls qui cherchent à combattre notre influence en interdisant chez eux la vente de nos livres. Prenons garde que les Anglais n’aient raison, et que la qualité inférieure de la plupart des ouvrages que nous envoyons à l’étranger : pannes de librairies, soldes invendables, vieux neuf ou rééditions, radotage de cape ou d’épée, romans ennuyeux, réalisme illisible, histoires sans style, ne nous déshonore. […] De l’avenir du roman contemporain Les écrits de Spencer et de l’école positiviste anglaise, en propageant le goût des idées générales, ont rendu d’importants services à la science et aux recherches sociologiques ; mais, si cette influence a été surtout féconde en histoire, elle a donné à la critique littéraire des tendances disproportionnées dont les inconvénients commencent à frapper tous les esprits. […] Loti a accouplé des psychologies différentes : un soldat et une négresse, une Taïtienne et un officier, une Japonaise et un Européen, un Anglais et une femme de harem.
Il va vous en dire la raison : « C’est que notre tête change trop souvent de forme, et qu’en ce seul point ils ne sauraient faire profit de notre inconstance. » Cela est juste autant que spirituel : ne voyons-nous pas encore aujourd’hui nos femmes, qui vont chez le tailleur anglais, ne connaître que la modiste française et parisienne ? […] Il eut de plus l’avantage de connaître le théâtre anglais. […] Mais le théâtre anglais, où les règles classiques n’avaient jamais pu s’acclimater, avait gardé une liberté d’allure, une violence d’action, une familiarité de langage, qui donnaient aux œuvres une forte saveur bien différente du sérieux réglé des pièces françaises.
de l’anglais, du toscan ?
Les lettres dans lesquelles il rend compte de l’Exposition de Manchester, des œuvres des anciens maîtres et des libres essais des paysagistes anglais, feraient des feuilletons excellents, et où il n’y a en fait de description que le nécessaire.
« Tout à Clochegourde portait le cachet d’une propreté vraiment anglaise.
Il a la haine atavique et instinctive, mais aussi raisonnée et chrétienne, de l’Angleterre et de l’esprit anglais.
Il vante à cet égard la liberté dont jouissent les Anglais, chez lesquels chacun est maître souverain de la langue de tous.
En outre, il y introduit l’idée chère aux Allemands et aux Anglais de l’évolution, du développement (entwickelung), qui consiste, dit Taine, « à représenter toutes les parties d’un groupe comme solidaires et complémentaires, en sorte que chacune d’elles nécessite le reste, et que, toutes réunies, elles manifestent par leurs successions et par leurs contrastes la qualité intérieure qui les assemble et les produit ».
Tout précepte s’applique à des faits passés qui, pour une part, le motivent, et des faits à venir doivent un jour le sanctionner ; la révélation morale doit donc s’entourer et se compléter par une révélation qui porte sur des événements indépendants de la volonté de l’agent moral : les voix ont raconté à Jeanne les malheurs de la France ; voilà pour le passé ; elles lui ont aussi et surtout prédit l’avenir : elles lui ont garanti le succès de sa mission ; elles lui ont annoncé qu’elle serait prise, aux mains des Anglais, délivrée, etc181.
Lewes, et, quoique retapées à l’anglaise, terriblement défraîchies.
Je démêle sans peine des particularités d’inflexion et d’intonation chez un Anglais parlant allemand — je le corrige donc intérieurement ; — il ne suit pas de là que je donnerais l’inflexion et l’intonation justes à la phrase allemande si je parlais.
. — Nous espérons la paix ici, et nous admirons beaucoup Bonaparte40 ; mais nous sommes un peu fâchés, nous autres protestants, de ce qu’il appelle les Anglais des hérétiques. […] Hamilton, Anglais qui avait longtemps résidé dans l’Inde, et que la rupture de la paix d’Amiens retenait prisonnier chez nous, était peut-être le seul homme alors sur le continent qui sût le sanscrit : il l’enseigna d’abord à M. de Chézy, à Frédéric Schlegel et à Fauriel lui-même.
Il a de bonnes observations sur le tempérament colérique des Anglais, « comme de toutes les nations des pays froids »,, sur les Flamands plus inconsidérés que « malicieux », très turbulents, fort impatients de tous les jougs, « très humbles » quand ils ont fait quelque « grand erreur », et alors n’épargnant aucun sacrifice pour rentrer en grâce ; sur les Italiens un peu enclins de nature à céder à l’ascendant de la victoire: « … et ce peuple [de Pise] commence a incontinent à crier Noël, et vont au bout du pont jeter à la rivière un grand lion qui représentait la seigneurie de Florence, et firent faire en place un roi de France foulant un lion. […] Et le pourrez voir par France où les Anglais ont eu des seigneuries plus quarante ans, et pour cette heure n’ont plus que Calais… Le demeurant ont perdu beaucoup plus légèrement qu’ils ne le conquirent et en ont plus perdu en un jour qu’ils n’en gagnèrent en un an. […] Il a disposé les choses de telle sorte que chaque puissance fût contrebalancée par une autre puissance voisine, d’égale force et d’égal poids, et chacun « a l’œil que son compagnon ne s’accroisse. » Aux Français s’opposent les Anglais, aux Anglais les Écossais, à l’Espagne le Portugal, aux princes d’Italie les villes de communauté, comme Venise, Florence ; et, entre villes même, à Venise Florence, aux barons d’Allemagne les villes libres, à l’Autriche la Bavière, et ainsi par toute l’Europe. […] Il sut, à bien peu près, tout ce qu’on savait de son temps, l’hébreu, le grec, le latin, l’allemand, l’anglais, l’italien, le droit, la médecine, l’astronomie, l’histoire naturelle, le tout très bien, ayant lu tous les anciens et tous les modernes, et sur certains points ayant fait des recherches personnelles, herborisant, visitant les collections, parcourant les fabriques, disséquant, avant Vésale, et interrogeant tout le monde. […] Il avait dix-huit ans, ne savait rien qu’un peu d’anglais et un peu d’italien ; mais il avait vu beaucoup de pays et beaucoup de choses, avait des relations mondaines et littéraires des plus distinguées et était un homme de cour parfait.
Lorsque je me suis efforcé, il y a quelques années, de définir Mme Alving, Norah, Hedda Gabler, Ellida et les autres, je ne me suis point senti en présence d’habitants d’une autre planète ; j’ai eu conscience de les comprendre aussi bien que les personnages du théâtre grec, espagnol, anglais, japonais, hindou, aussi bien même, en vérité, que tel personnage particulièrement complexe du théâtre de Molière. […] , comme nos romantiques sont dans les romantiques anglais et allemands, comme ceux-ci sont dans Jean-Jacques Rousseau ; et ainsi de suite… Montrer que les idées d’Ibsen étaient déjà, avant lui, « quelque part », ce n’était pas difficile et ce n’était pas original ; mais c’était peut-être opportun lorsque j’en fis la modeste entreprise. […] C’est une soirée dans le monde de Viveurs, le monde de la finance et du haut commerce, — avec bar anglais, sœurs Clarisson et autres divertissements pleins d’abandon. […] Pourtant elle fait assez bonne contenance lorsqu’elle surprend son mari en conversation intime (quoique glaciale) avec son Anglaise, et lorsqu’il lui donne là-dessus des explications et des conseils de diplomate et d’homme du monde.
D’abord sa neurasthénie nous fournit l’explication la plus indulgente des menus vols de son enfance et de sa jeunesse, et aussi de certains actes d’impudence et de hâblerie, comme lorsque, à Lausanne, il compose et donne un concert sans savoir la musique, ou lorsque, pendant son voyage de Montpellier, il se fait passer pour un Anglais jacobite sans savoir un mot d’anglais. […] Il s’était donné à madame de Larnage pour un Anglais, et il craint d’être démasqué. […] … Il ne s’agit pas ici d’en faire un Anglais, un Romain, un Égyptien, un Grec, un Spartiate, … mais un homme à peu près bon à tout. — Mais, monsieur, objecte le pauvre Linant, ce n’est pas là une éducation ordinaire… Il faut réformer et refondre, pour ainsi dire, un caractère… — Qui diable vous parle de cela ?
Ils nous ont donné la politesse avec les salons, l’esprit avec les soupers, la galanterie avec les bosquets, la mélancolie avec les jardins anglais. […] Mais on ne sera pas surpris si cet ami des préraphaélites anglais, cet esthète nourri de Rossetti et de Mary Robinson, a gardé pour les vieux peintres de l’Ombrie les caresses les plus douces et les plus savantes de son style.
Enfin, voici plusieurs kakémonos d’Hokousaï qui font partie de la riche collection du Japonais Homma Kôsô, à Sakata, et dont les reproductions photographiques ont été publiées dans le Magazine of Art Japanese, paraissant en japonais et en anglais, à Tôkiô.
Le gouverneur et les magistrats d’Ispahan, avec qui j’étais tous les jours, le firent volontiers, et je choisis ce logis-là, n’en trouvant point de plus commode, à cause de sa situation qui est proche du palais royal et de la place Royale, proche des Anglais et des Hollandais, des Capucins et des Carmes.
C’est en furetant la chronique, ce qu’il fait avec amour, c’est en fouillant au hasard les mémoires anglais du dix-septième siècle, qu’il fut frappé de voir se dérouler peu à peu devant ses yeux un Cromwell tout nouveau.
disait-elle, égaux par la vaillance, « Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain, « Peuples, formez une sainte alliance, « Et donnez-vous la main.
Plus de verve chez les peuples barbares que chez les peuples policés ; plus de verve chez les hébreux que chez les grecs, plus de verve chez les grecs que chez les romains, plus de verve chez les romains que chez les italiens et les français, plus de verve chez les anglais que chez ces derniers.
Les Anglais n’ont plus rien depuis Sheridann.
Il importe fort peu qu’on appelle les idées qui président au développement de la raison humaine, catégories en grec, ou principes de la nature humaine en anglais, ou qu’on les désigne par telle ou telle autre expression correspondante ; il ne s’agit point ici de mots, il s’agit de faits. […] La philosophie de la sensation est encore incertaine et chancelante dans Locke : le philosophe anglais se sépare de Descartes en ce qu’il attribue à la sensation une bien plus grande part dans la connaissance humaine, mais il tient encore à Descartes en ce qu’il conserve une place aussi à la réflexion. […] La philosophie cartésienne se développe au dix-huitième siècle en deux systèmes opposés, le spiritualisme de l’école écossaise et de l’école allemande et le sensualisme anglais et français. […] Remarquez que je ne dis pas aucun ouvrage de quelque mérite ; je ne m’érige pas ici en juge ; je crois la gloire un très bon juge, je l’interroge, et elle ne me présente aucun ouvrage de philosophie anglaise qui ait excité à un certain degré l’attention de l’Europe.
Resterait donc l’étude des langues germaniques, l’allemand et l’anglais. […] C’est l’idée moderne, l’idée anglaise, de l’aristocratie qui ne voit dans l’orgueil des ancêtres qu’un engagement d’honneur à l’excellence en toutes choses.
Ehrard considère la vie comme un principe moteur : « la faculté du mouvement destinée au service de ce qui est mû. » Richerand reconnaît implicitement l’existence d’un principe vital comme cause d’une succession limitée de phénomènes dans les êtres vivants : « La vie, dit-il, est une collection de phénomènes qui se succèdent pendant un temps limité dans les corps organisés. » Herbert Spencer a proposé plus récemment une définition de la vie, que j’ai citée déjà10 d’une manière qui a provoqué les réclamations du philosophe anglais. […] Le botaniste, anglais Grew (1682) les appelait vésicules ; Malpighi (1686), utricules ; le botaniste français de Mirbel (1808), le premier, employa pour les caractériser le nom de cellules. Ce n’est qu’en 1831 que le célèbre botaniste anglais R. […] Il désignait par là ce que l’on appelait de son temps les irritations, les excitations, l’irritabilité de Glisson, l’incitabilité de Brown, c’est-à-dire cette propriété de réagir sous l’influence d’un stimulus, à laquelle le médecin anglais Brown (1735-1798) avait attaché tant d’importance.
Macaulay, que les usages de la franchise anglaise dispensent ici de ménager les termes, a cru devoir recommander quelque part la lecture de cette correspondance aux habiles gens qui voudraient « se perfectionner dans l’art ignoble de la flatterie136 ». […] L’un et l’autre, ils ont été le plus grand nom de leur temps et la voix la plus écoutée ; l’un et l’autre, ils ont parlé comme personne cette langue lumineuse du bon sens, également éloignée de la singularité anglaise et de la profondeur germanique ; l’un et l’autre, ils se sont moins souciés de l’art que de l’action, de charmer que de persuader ou de convaincre, et de gagner des esprits à leur cause ; l’un et l’autre enfin, partout où de leur temps quelque controverse s’est émue, quelque conflit élevé, quelque grande bataille engagée, comme si le sort du combat n’eût dépendu que de leur présence, ils sont venus, et ils ont vaincu. […] Mais tout le monde sait aujourd’hui que la grande invention de l’illustre Anglais, c’est précisément d’avoir trouvé dans la sélection artificielle la preuve ou la présomption qui manquait aux partisans de la variabilité indéfinie des espèces, et que ni Buffon, ni Maillet, ni Robinet, ni Lamarck, ni Geoffroy-Saint-Hilaire n’avaient trouvé dans l’étude des espèces « livrées à elles-mêmes ou à la seule influence des forces physiques ».
Une tradition veut que son libraire, Augustin Courbé, n’ait pas tiré du Cyrus et de la Clélie moins de 100 000 écus ; une autre tradition, que ces romans en tant de tomes aient eu cet honneur, insigne pour le temps, d’être traduits non seulement en anglais ou en italien, mais encore jusqu’en arabe. […] Un illustre Anglais a loué cette incomparable habileté de la politique romaine à triompher de l’esprit de révolte, je n’ose dire en se l’inoculant, mais du moins en se l’incorporant, pour le faire servir à ses fins. […] En tout cas, je ne sais ce qu’il en est aujourd’hui, mais les Anglais, au xviiie siècle, ont beaucoup aimé Marivaux.
Cette clarté est si fine, si légère, si ténue qu’elle fond parfois tous les tons dans une sorte de buée lunaire qui fait songer aux féeries anglaises. […] « Qui dit Occident entend à la fois, compris en cette civilisation, l’art espagnol, le flamand, l’allemand, le hollandais, l’anglais, l’italien, mais aussi, entre tous ces glorieux rameaux, la souche française. » Une même religion, un même sentiment chevaleresque, une même conception de la vie ont rendu solidaires ces pays et circonscrivent une âme occidentale.
Il eut le tort de partager ce que la critique anglaise a appelé la vue mystique et surnaturelle de la Révolution française.