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1145. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Cette belle place littéraire à prendre aurait pu le tenter cependant, car Gobineau est un esprit sérieux, de philosophie stoïque, et le stoïcisme est pour lui — il le dit en termes formels dans une thèse qui a de la fierté — un des plus nobles buts de la vie.

1146. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Comment assigner un terme à cette inépuisable évolution, lorsque chaque siècle nous découvre les trésors d’énergie qu’elle recèle ?

1147. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Après avoir exposé, Lettre XLVIII, les devoirs de l’amitié, il s’écrie de deux amis : « Ce sont des hommes solidaires sous le destin… » Et après avoir traité, Lettre XLIX, de la mort et de la brièveté de la vie, il tombe sans ménagement sur les puérilités de la dialectique de son école. « Aujourd’hui, dit-il, la rapidité du temps me confond, ou parce que le terme approche, ou parce que je commence à calculer mes pertes. […] Il me semble que je l’entends s’adresser en ces termes au candidat qui le consulte : « Vous présumez trop de votre amour pour le bien ; votre santé délicate ne suffira pas à la fatigue de votre place ; vous êtes d’un caractère trop faible ou trop raide ; colère et caustique, vous ne sympathiserez pas avec les habitants de la cour. […] A ne craindre ni les hommes ni les dieux. » On est philosophe ou stoïcien dans toute la rigueur du terme, lorsqu’on sait dire, comme le jeune Spartiate : Je ne serai point esclave (Lettre LXXVII). […] Ce sont vos propres termes. […] Et j’ajouterai que, si quelque terme nous manque, s’il peint à l’imagination, s’il plaît à l’oreille, je crois qu’il faut le hasarder.

1148. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Il vous prenait dans un coin, il épluchait vos vers, vous indiquait les défauts, le manque de sensibilité, l’épithète banale, le terme impropre. […] Barthou apporte le même hommage, à peu près dans les mêmes termes  : a Lamartine est à part. […] Type peut-être unique du bourgeois-bohême, Emile Faguet a incarné dans une unité imprévue deux termes disparates que la génération de 1830 se gardait bien de confondre. […] Nous reprîmes l’entretien, et il fut bientôt question de Paris. « — Paris, me dit Mistral en propres termes, est pour moi la grande capitale de la Provence. » Et, comme je le regardais un peu surpris « Eh oui ! […] » Il me présenta en ces termes à plusieurs personnes, heureusement étrangères à la Littérature  : « Mon ami, le docteur Pagello ».

1149. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Mon obligation étant de tout définir, de tout classer, ainsi que je l’ai promis, afin de dissiper le nuage qui couvre les axiomes et les confond, je reviens au point d’où je partis avec l’intention d’arriver au même terme chaque fois que je traite spécialement un mode particulier de littérature. […] Les mots les plus choisis, et les plus beaux termes d’un auteur, sont ceux même qui fort souvent paraissent hasardés et défectueux à un homme qui manque de goût, et ce sont presque toujours ces endroits, qu’un critique fâcheux et superficiel attaque avec le plus d’aigreur. […] La versification n’est pas tout, quelque exacte qu’elle soit, et le même Boileau nous en avertit : « On connaît des grands vers les disgrâces tragiques, « Et souvent on ennuie en termes magnifiques. […] Mais, je le répète, un tel fait, quelque tragique et majestueux, qu’il paraisse, n’est qu’un incident de l’entreprise des croisades dont le point central et lumineux éclate seulement à la prise de Jérusalem, terme des travaux de la chrétienté. […] La Harpe déduit, en conséquence de l’exception qu’il admet, qu’il serait absurde d’exiger dans un sujet moderne l’intervention des dieux de l’antiquité ; mais sa logique dévie des termes de la question autant qu’il reproche à La Motte de s’en écarter.

1150. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Il le conseille dans les termes les plus clairs ; l’obscurité n’est pas son défaut. […] Je m’arrête de peur de prolonger une gageure au-delà du terme convenable. […] Car, enfin, nous devions savoir aussi bien que lui qu’il n’est pas d’art naturaliste, qu’il n’en fut et n’en sera jamais, et que les termes d’art et de nature sont contradictoires. […] Il ne le dit pas expressément dans les termes mêmes que j’emploie, mais il le laisse entendre. […] Ce dernier terme semblera juste, pourvu que l’on songe que, dans un esprit comme celui de M. 

1151. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

« Voilà, sans contredit, la plus faible des tragédies de Racine qui sont restées au théâtre ; ce n’est pas même une tragédie. » Ainsi s’exprime Voltaire au terme de l’examen qu’il a fait de Bérénice. […] Si l’on déclare en termes généraux que « la vie est mauvaise », ils s’imaginent qu’il n’y a d’autre issue du pessimisme que la « destruction de la vie ». […] C’est le portrait de son cœur, comme il dit, qu’il nous trace en ces termes. […] Diderot et Rousseau ont encore mieux fait, qui l’un et l’autre ont loué Cléveland en des termes presque enthousiastes, mais nulle part, que je sache, n’ont seulement nommé Manon Lescaut. […] J’en reproduis ici les termes mêmes : « Le 23 novembre 1763, comme il s’en retournait seul à Saint-Firmin, par la forêt de Chantilly, il fut frappé d’une apoplexie subite, et demeura sur la place.

1152. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Il parla à peu près en ces termes. […] Certains termes avaient pour lui, comme les Runes Scandinaves, des puissances secrètes. […] — Je t’en prie, dit-il à Schnoudi, ne me fais pas périr avant le terme de ma vie. […] Ces termes signifient, selon lui, qu’ils perdent ou recouvrent la liberté de nuire aux hommes. […] Joséphin Péladan n’a pas, dans son riche vocabulaire, de termes assez violents pour rejeter ce qu’il appelle « la charognerie égalitaire inaugurée en 1789 ».

1153. (1895) Hommes et livres

Ce « plat coquin » s’est expliqué sur sa naissance en termes qui lui font grand honneur. […] Pour les particuliers, ses lettres nous le montrent trois ou quatre fois refusant des pots-de-vin, en fort bons termes, vraiment, et sans tapage. […] » et le chanoine qui meurt épuisé de saignées, noyé d’eau chaude, ce qui prouve que le plus habile médecin ne saurait prolonger nos jours, quand leur terme fatal est arrivé ! […] Tout ce qu’ils disent n’est que leurs définitions traduites en termes particuliers, tout ce qu’ils font est l’expression symbolique de leurs définitions. […] Au contraire, dans la comédie, chaque mot, chaque acte d’un personnage ne contient que la formule et la contient toute : un rôle est une série d’équations où l’un des termes ne varie pas.

1154. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Les Anglais, dans leurs parlements, dans leurs meetings, dans leurs associations et dans leurs cérémonies publiques, ont appris la phrase oratoire, les termes abstraits, le style de l’économie politique, du journalisme et du prospectus. […] » C’est dans ces termes que M.  […] C’est dans ces termes évidemment, en substituant le mot « jeunes élèves » au mot « monsieur », que Thomas Gradgrind présentait en ce moment Thomas Gradgrind aux petits vases rangés devant lui, lesquels devaient être si fort remplis de faits1344.

1155. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Admirez en quels termes le poète distrait du champ de carnage par le charme intime d’une image domestique : « Telle qu’une femme juste, qui vit de l’œuvre de ses doigts, prenant sa balance, place d’un côté le poids et de l’autre la laine filée, afin de rapporter à ses petits enfants son modique salaire, tel le sort du combat se balance, etc., etc. » Dans quel poète moderne trouverez-vous une comparaison pareille, tout à la fois si gracieuse, si intime, si tendre, et cependant si hardie et si neuve par le lieu où elle est aventurée par le poète antique ? […] « Prends pitié de ton malheureux père, que le puissant Jupiter réservait au terme de ses jours pour le rendre témoin des dernières ruines ! […] » Hécube, épouse de Priam et mère d’Hector, en termes aussi touchants, mais plus féminins, adresse en vain la même prière à son fils.

1156. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Le beau n’a jamais été absolument le simple, mais le complexe simplifié ; il a toujours consisté en quelque formule lumineuse enveloppant sous des termes familiers et profonds des idées ou des images très variées. […] tu n’es pas encore achevé, tu n’es pas complet, tu n’es pas parfait, tu n’es pas le dernier terme de ta propre évolution ; — mais, ajouterons-nous, il faut aussi que le réel ne puisse refuser son assentiment à l’idéal même et lui dire : — Non, je ne te connais pas ; non, car tu m’es indifférent, m’étant étranger ; non, car tu es faux. […] Représenter le monde ou l’humanité d’une manière esthétique, ce n’est donc pas les reproduire passivement au hasard de la sensation, mais les coordonner par rapport à un terme fixe, — le moi original de l’auteur, — qui doit être lui-même, d’autre part, le raccourci le plus complet possible du monde et de l’humanité.

1157. (1886) Le roman russe pp. -351

Sait-on bien que Mirabeau s’exprimait sur la monarchie prussienne en termes identiques ? […] Près de ce cœur de fou résidait l’esprit littéraire le plus sage, clair et mesuré, classique dans la meilleure acception du terme. […] Malgré son admiration pour Pouchkine, il mit le doigt sur les points faibles du romantisme, il jugea ce cadavre, encore chaud, en des termes auxquels nous aurions peu de chose à reprendre aujourd’hui. […] C’est peut-être là le dernier mot de toute critique, une idiosyncrasie, terme commode inventé par les savants pour justifier un éloignement qu’on ne peut pas expliquer. […] Ces termes ambitieux sont ici détournés de leur vrai sens, soit ; dites quel nom vous donnez au Don Quichotte, vous aurez trouvé celui qui convient aux Âmes mortes.

1158. (1881) Le roman expérimental

C’est là une progression qui s’impose et dont le dernier terme est facile à prévoir dès aujourd’hui. […] C’est ce qu’il exprime en ces termes : « La nature de notre esprit nous porte à chercher l’essence ou le pourquoi des choses. […] Renan revient sur cette question, et en termes excellents. […] Du moment que j’acceptais le fond éternel des choses, que je ne créais pas le monde une seconde fois, je n’avais pas besoin d’un nouveau terme. […] Son nouveau livre est de la psychologie poétique, si l’on me permet ce terme.

1159. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Les principes universels et nécessaires, si on les exprime en propositions, comprennent dans leur sein plusieurs termes. […] Supprimez l’un des deux termes, que devient le rapport ? […] Plotin s’est égaré en poussant à l’excès la dialectique platonicienne, et en l’étendant au-delà du terme où elle doit s’arrêter. […] La philosophie a son point de départ dans la psychologie mais, pour qu’elle atteigne aussi son terme légitime, il faut qu’elle parvienne de l’homme aux choses mêmes. […] Son dernier terme est dans l’infini, c’est-à-dire en Dieu ; ou pour mieux parler, le vrai et absolu idéal n’est autre que Dieu même.

1160. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Ghil : MATERNITÉ ……………………………………………… Par les Futaies, — coraux sonores aux ondes de l’air viens élargir l’aise de nos poumons d’un Électrisme-négatif, — et vers la terre et ses germes multiples où nous résumons nos immortalités, appesantir le Germe d’eux le pareil, que porte à son évolu terme d’Homme ton ventre lourd-veineux                                    et placentaire ! […] Les termes « condensation et suggestion » analysent le mot symbole ; ils restent la devise de la poésie nouvelle, celle des artistes les plus opposés de M.  […] Quant aux « diverses jeunes écoles poétiques », je ne vois pas trop qu’il y ait actuellement, hormis l’école romane, de groupement qui réponde à ce terme : École. […] Ce terme, fort vague, ne signifie en somme pas grand-chose, car tous les poètes de valeur, de toute éternité, furent des symbolistes puisque leur œuvre implique la vision et la compréhension spéciales à l’individu d’un fait, d’une émotion, d’une idée, communes à la race ou à l’espèce.

1161. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Eh bien, Lamartine, au lieu d’employer des mots qui peignent, des termes précis, emploie ceux dont le contour reste toujours un peu indécis ; ainsi, dans ses vers on retrouve la poésie, telle qu’elle jaillit de l’âme, et je crois bien que chez nous, en France, si, en effet, on voulait savoir où est la poésie, c’est dans les Méditations de Lamartine qu’il faudrait aller la chercher. […] Et c’est ce terme dont on s’est servi maintes fois contre Leconte de Lisle et son école. […] Ce mouvement qui s’éveille, cette ondulation lente dans les blés mûrs et ces bœufs qui bavent avec lenteur, vous voyez qu’ici l’expression, le terme, est aussi réaliste que possible, et il n’a rien de grossier, il n’a rien de bas ; au contraire, la façon dont se termine la strophe éveille chez nous une belle idée : cette idée que l’animal, lui aussi, est pour nous un frère, un frère, à quelque degré qu’ait voulu la nature. […] C’est justement le terme extrême à l’autre bout du romantisme, c’est justement le contraire de ce que le romantisme avait voulu faire. […] Et c’est toujours le terme précis qu’emploie Heredia.

1162. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

On voit dans la première de ces lettres en quels termes affectueux et pleins d’une tendre estime Mme de Staël renoue une correspondance interrompue, et passe outre à une négligence : « Ce 8 avril (1803). […] Mais que cela ne change rien au reste de votre travail. — Vous m’avez dit, il est vrai, en termes fort clairs, que vous croyez beaucoup moins que moi à l’influence de la Réformation. […] Cousin qui allait venir et Cabanis qui touchait au terme, Fauriel fit là ce que nous le verrons faire en toute chose ; il devina et devança le prochain mouvement à sa manière, servant comme de trait d’union avec ce qui précédait ; il tenta d’introduire l’histoire de la philosophie au sein de l’idéologie. […] Il avait coutume de résumer agréablement le sens de son Discours historique à peu près en ces termes : « Je leur ai donné à savoir qu’ils n’en savent rien, et je leur ai dit que je n’ai rien à en dire, après quoi je les quitte, en les priant de faire de longues études pour nous en dire quelque chose. […] N’ayant pas d’avis propre et personnel à exprimer en telle matière, je dois me borner à signaler en ces termes généraux l’état de la question.

1163. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Cicéron se plaint, dans ses traités philosophiques, de ne point trouver de termes dans sa langue pour exprimer des idées très familières aux philosophes de la Grèce. […] Celui qui, dans ce temps-là, sur les ruines des temples du christianisme, en rappelait l’ancienne gloire, eût-il pu deviner qu’à peine arrivé au terme de son travail, il verrait se rouvrir ces mêmes temples sous les auspices d’un grand homme ? […] « Examinons le premier terme. […] Enfin, le sublime dans Homère naît ordinairement de l’ensemble des parties, et arrive graduellement à son terme. […] C’est alors qu’il commence à faire un grand abus des termes abstraits et des comparaisons tirées de la mécanique.

1164. (1930) Le roman français pp. 1-197

J’emploie ce terme « lieu commun » dans son sens originel, honorable, même hautement flatteur, et que le vulgaire a bien à tort détourné de son acception primitive. […] Aucun de ces mots rares, chatoyants, tire-l’œil, des Goncourt : les termes les plus courants du langage français le plus habituel, le plus contemporain — relevés tout à coup par ce terme devenu un peu antique, mais demeuré dans la phraséologie religieuse : « assouvissance » au lieu d’« assouvissement ». […] De plus, tout en atteignant, par leur condensation même, par la suppression du détail inutile, par leurs « simplifications » à l’art parfait, les contes de Maupassant rentraient dans la tradition si française du « fabliau », et, par là, peuvent être considérés comme de l’art populaire au meilleur sens du terme. […] Le terme signifie simplement que le devoir de tout homme, de tout artiste surtout, est de se trouver et de concentrer en soi tout ce qu’il peut d’univers. […] Voyez Jean Giraudoux : facettes, images provoquées par association, le second terme de l’association étant omis — comme dans les poèmes de Rimbaud.

1165. (1911) Nos directions

Tout autant que son allure dogmatique, la relative plasticité du terme, auquel les uns et les autres donnaient chacun une inflexion singulière, était de nature à plaire aux membres de la NRF, qui entendaient suivre leur pente singulière tout en se réclamant d’un certain nombre de valeurs communes. […] J’en voudrais simplement examiner les termes, étudiant parallèlement les conditions esthétiques du drame, du roman et de la poésie, fixant leur réciproque position au seuil du nouveau siècle, — et découvrant ainsi, peut-être, les raisons, qu’il faut espérer passagères, de leur éloignement présent. […] le génie n’a besoin d’exemple ni de lois… Racine nous offre le spectacle d’une entreprise plus humaine, de la plus haute entreprise qu’ait menée à son terme un poète doué d’un court génie, par la force seule de son talent. […] On le considérera plus tard, lorsque l’engouement inhérent aux succès de théâtre aura atteint son juste terme, comme un jongleur brillant, moins que Banville et plus que Glatigny73, comme un improvisateur plein de mauvais goût et d’une spéciale grâce. […] Voir l’analyse des occurrences du terme de « directions » dans la NRF proposée par Auguste Anglès, op. cit.

1166. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

tant de ténèbres au terme de tant d’épreuves ! […] Mais, en même temps, guidé par cet instinct d’harmonie qui n’abandonne jamais le vrai poëte, Shakespeare a répandu sur tout le drame la même couleur sombre qui ouvre la scène : le spectre du roi assassiné imprime dès les premiers pas et conduit jusqu’au terme le mouvement. Et quand le terme arrive, c’est aussi la mort qui règne ; tous meurent, les innocents comme les coupables, la jeune fille comme le prince, et plus folle que lui : tous vont rejoindre le spectre qui n’est sorti de son tombeau que pour les y pousser tous avec lui. […] Aussi, par la souplesse et la légèreté de leur nature, ces créatures singulières se prêtent-elles à une rapidité d’action, à une variété de mouvements dont peut-être aucune autre pièce de Shakespeare ne fournit d’exemple ; il n’en est pas de plus amusante, de plus animée, où une gaieté vive et même bouffonne se marie plus naturellement à des intérêts sérieux, à des sentiments tristes et à de touchantes affections : c’est une féerie dans toute la force du terme, dans toute la vivacité des impressions qu’on en peut recevoir. […] Rotrou a un peu adouci le personnage de la courtisane Érotie, dont il fait une jeune veuve qui met de la pruderie dans ses épanchements, et qui permet que Ménechme lui fasse la cour, pourvu, lui dit-elle, Qu’elle demeure aux termes de l’honneur, Que mon honnêteté ne soit point offensée, Et qu’un but vertueux borne votre pensée.

1167. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Après son retour, et dans un remaniement de ministère (fin de 1757), Bernis essaya inutilement de faire entrer au conseil le duc de Nivernais : « La connaissance qu’on avait de ses talents, écrivait Duclos, ne put triompher de la répugnance que Mme de Pompadour a toujours eue pour ceux qui sont liés de sang ou d’amitié avec le comte de Maurepas, et le duc de Nivernais avait ce double titre de réprobation. » S’il n’avait pu prévenir à Berlin l’explosion de la guerre de Sept Ans, le duc de Nivernais fut plus heureux à Londres pour mettre un terme aux conséquences de cette guerre si désastreuse pour la France. […] C’est l’opinion d’Horace Walpole, bon juge, et qui venait, de temps en temps, renouveler ses termes de comparaison en France.

1168. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Un jour, allant en chaise des Carmélites à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, elle fut abordée par un officier qui lui demanda je ne sais quelle grâce ; elle répondit qu’elle ne le pouvait, et cet homme, là-dessus, s’emporta aux termes les plus insolents. […] le duel, à force de se prolonger, s’est un peu écarté des premiers termes de courtoisie.

1169. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Un endroit du Voyage touche directement à l’innovation pittoresque de l’auteur et à la conquête particulière que méditait son talent : « L’art de rendre la nature, dit-il, est si nouveau, que les termes même n’en sont pas inventés. […] Je n’en sais trop rien ; mais cela est ainsi. » Et il justifie ce jugement tout aussitôt, soit qu’il s’écrie dans une joie grondante : « Je ne puis vous dire combien je me trouve heureux depuis que j’ai secoué le monde ; je suis devenu avare ; mon trésor est ma solitude ; je couche dessus avec un bâton ferré dont je donnerais un grand coup à quiconque voudrait m’en arracher » ; ou soit qu’il parle tendrement de ces lectures douces auprès de son feu « et des heures paisibles qui vont à petits pas, comme son pouls et ses affections innocentes et pastorales. » Quand il écrit de son cher ami de Balk en ces termes : « Je ne sais si M. le comte de Balk sera encore longtemps en France ; nous sommes tous comme des vaisseaux qui se rencontrent, se donnent quelques secours, se séparent et disparaissent », il rentre exactement dans la manière de Bernardin.

1170. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Dans le cercle étroit qu’elle parcourt, son activité lui semble vaine, et sa science du délire ; un désir invincible la presse de s’élancer vers des régions élevées dans des sphères plus libres ; elle croit qu’au terme de sa carrière un rideau va se lever pour lui découvrir des scènes de lumière : mais quand la mort touche son corps périssable, elle jette un regard en arrière vers les plaisirs terrestres et vers ses compagnes mortelles. […] Je serais resté confondu et muet, car, pétrifié doublement par la beauté de l’une et par la gloire de l’autre, je ressemblais à un dieu terme qui voit passer sans parole le bruit et l’éclat du temps.

1171. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

On voit aussi par les termes de cette lettre qu’elle était un moyen détourné, ingénieusement trouvé par la haine d’une rivale prisonnière, pour faire à son ennemie tous les outrages qui pouvaient être le plus sensibles au cœur d’une reine et d’une femme. […] Elle décrit en termes pathétiques, à l’envoyé de Charles IX à Londres, les disgrâces de son avant-dernière prison : « Elle n’est que de vieille charpenterie, écrit-elle, entr’ouverte de demy pied en demy pied, de sorte que le vent entre de tous costez en ma chambre, je ne sais comme il sera en ma puissance d’y conserver si peu de santé que j’ay recouverte ; et mon médecin, qui en ha esté en extresme peine durant ma diette, m’ha protesté qu’il se déchargeroit tout à fait de ma curation, s’il ne m’est pourveu de meilleur logis, luy mesme me veillant durant ma dite diette, ayant expérimenté la froydure incroyable qu’il faisoit la nuit en ma chambre, nonobstant les estuves et feu continuel qu’il y avoit et la chaleur de la saison de l’année ; je vous laisse à juger quel il y fera au milieu de l’hyver, cette maison assise sur une montagne au milieu d’une plaine de dix milles à l’entour, estant exposée à tous ventz et injures du ciel… Je vous prye luy faire requeste en mon nom (à la reine Élisabeth), l’asseurant qu’il y a cent païsans en ce meschant villaige, au pied de ce chasteau, mieuz logez que moy, n’ayant pour tout logis que deux méchantes petites chambres… De sorte que je n’ay lieu quelconque pour me retirer à part, comme je peux en avoir diverses occasions, ni de me promener à couvert : et pour vous dire, je n’ay esté oncques si mal commodée en Angleterre... » Les serviteurs écossais et les compagnes de sa fuite et de sa captivité succombaient un à un à cette longue agonie des prisons.

1172. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Ce n’était ni la belle imagination qui assure une valeur durable à certaines œuvres de Lacordaire et de Montalembert, ni la profonde passion de Lamennais ; l’humanisme, la bonne éducation, étaient ici le but, la fin, le terme de toute chose ; la faveur des gens du monde bien élevés devenait le suprême critérium du bien. […] Le petit séminaire de Paris n’avait été jusque-là, aux termes du Concordat, que la pépinière des prêtres de Paris, pépinière bien insuffisante, strictement limitée à l’objet que la loi lui prescrivait.

1173. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

La recette pour en fabriquer de pareils est si vieille et si connue qu’on pourrait la résumer en ces termes : Prenez deux ou trois couples de bergers et de bergères ; parez-les de tous les charmes, de toutes les grâces que vous pourrez imaginer ; faites-les tous, cela va sans dire, amoureux ; mais que des rivaux jaloux et des parents sévères traversent leur bonheur. […] Démocratie et aristocratie ne sont pas, comme l’imaginent les esprits simplistes, deux termes opposés et contradictoires.

1174. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

III Des fabricants de tableaux commerciaux, et, parmi eux, quelques artistes, niais égarés dans une compromission funeste : je pourrais résumer en ces deux termes le Salon de Peinture de 1886. […] Le chant des pèlerins et le chant des syrènes y sont posés comme deux termes, qui dans le final trouvent leur équation.

1175. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Mais je ne vis pas dans le passé, je ne crois pas à la pérennité d’une forme de « classique », et je voudrais que l’émotion, dans une œuvre que l’émotion pénètre et soulève fut marquée termes d’une eulogieas plus térébranteat. […] Renée Dunan, qui goûte les mots rares, emprunte de nouveau le terme au lexique symboliste et décadent : térébrant est employé dans ce sens figuré chez Huysmans (Trésor de la langue française).

1176. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Une logique de moins en moins serrée, qui ressemble de plus en plus à la logique des songes, transporte la même relation dans des sphères de plus en plus hautes, entre des termes de plus en plus immatériels, un règlement administratif finissant par être à une loi naturelle ou morale, par exemple, ce que le vêtement confectionné est au corps qui vit. […] Perrichon, au moment de monter en wagon, s’assure qu’il n’oublie aucun de ses colis. « Quatre, cinq, six, ma femme sept, ma fille huit et moi neuf. » Il y a une autre pièce où un père vante la science de sa fille en ces termes : « Elle vous dira sans broncher tous les rois de France qui ont eu lieu. » Ce qui ont eu lieu, sans précisément convertir les rois en simples choses, les assimile à des événements impersonnels.

1177. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Et il est très-souvent arrivé que je lui ai fait des sorties chez M. le duc d’Orléans et au conseil de régence, dès que j’y trouvais le moindre jour, dont le ton, les termes et les manières effrayaient l’assistance, sans qu’il répondît jamais un seul mot ; mais il rougissait, il pâlissait et n’osait se commettre à une nouvelle reprise. […] Il excellait en basses intrigues, il en vivait, il ne pouvait s’en passer, mais toujours avec un but où toutes ses démarches tendaient, avec une patience qui n’avait de terme que le succès ou la démonstration réitérée de n’y pouvoir arriver, à moins que cheminant ainsi dans la profondeur et les ténèbres, il ne vît jour à mieux en ouvrant un autre boyau.

1178. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Elle n’arrive à cette formule définitive que par une gradation continue des termes dont se compose la série cosmique tout entière. […] En général, quand on met deux êtres en présence et en rapport, les termes par lesquels on exprime la nature de ce rapport ne donnent lieu à aucune équivoque.

1179. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Ainsi partait à toute bride le jeune général, pour arriver à temps au terme glorieux de sa destinée, pour s’illustrer à Essling, et, plein d’un pressentiment de mort, pour tomber frappé d’une balle au front l’après-midi de Wagram, à l’heure du triomphean.

1180. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Le duc de Mayenne, lorsque Villeroi lui en parla bientôt dans un sentiment de reproche, répondit par toutes sortes d’excuses, et conclut en ces termes qui peignent au vrai sa situation comme chef de parti, « qu’il priait ses amis de plaindre plutôt sa condition et lui aider à conduire ses affaires à bon port, que de s’offenser de ses actions, étant toutes forcées comme elles étaient ».

1181. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Doué non pas simplement d’une extrême ardeur personnelle de connaître et de savoir, mais de l’amour dû vrai et de « cette grande curiosité » qui porte avec elle son idée dominante, et qui se règle aussi sur le besoin actuel et précis de l’œuvre humaine à chaque époque, il s’est dit de bonne heure que ce qu’il désirait le plus de savoir, d’autres le désiraient également ; et il s’est assigné, pour rendez-vous et pour terme éloigné, mais certain, au milieu même de la variété et de la dispersion apparente de ses travaux, l’Histoire des origines du christianisme.

1182. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Mais ce rôle d’urgence pour la critique n’a qu’un temps ; il trouve naturellement son terme dans le triomphe même des œuvres et des talents auxquels cette critique s’était vouée.

1183. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Mais, à force de méditer sur les prérogatives de la poésie, Le Brun en était venu à envisager les hardiesses comme une qualité à part, indépendante du mouvement des idées et de la marche du style, une sorte de beauté mystique touchant à l’essence même de l’ode ; de là, chez lui, un souci perpétuel des hardiesses, un accouplement forcé des termes les plus disparates, un placage extérieur de métaphores ; de là, surtout vers la fin, un abus intolérable de la Majuscule, une minutieuse personnification de tous les substantifs, qui reporte involontairement le lecteur au culte de la déesse Raison et à ces temps d’apothéose pour toutes les vertus et pour tous les vices.

1184. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Nous mangeons, nous dormons, nous songeons à gagner un peu de considération et d’argent ; nous nous amusons platement, notre train de vie est tout mesquin, quand il n’est pas animal ; arrivés au terme, si nous repassions en esprit toutes nos journées, combien en trouverions-nous où nous ayons eu pendant une heure, pendant une minute, le sentiment du divin ?

1185. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Mais, avant de découvrir, il faut être arrivé au terme de la course de nos devanciers : il faut repasser sur leurs traces et prendre notre point de départ à leur point d’arrêt.

1186. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Mais l’histoire n’est pas, pour Sainte-Beuve, le terme ou le but de la critique : il a la prétention d’être un philosophe, un savant ; il cherche des lois générales.

1187. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Peu à peu, tous les problèmes de la langue, tous ceux de l’art littéraire, tous ceux de l’histoire des idées et de la sensibilité se posent, à propos des textes, en termes concrets devant nous ; et les données, les faits, les enchaînements s’inscrivent nettement dans notre mémoire.

1188. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Jacquinet, que la constatation d’un fait, en termes plus obscurs.

1189. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Je dirais, si je ne craignais la barbarie scolastique des termes, que cette conception de l’amour est toute éclatante d’un « idéalisme naturiste » qui rappelle celui de Rousseau et qui en réalité le continue.

1190. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Arrivés au terme de notre analyse des antinomies, nous devons, pour fixer nos conclusions, examiner quelques questions d’ordre général.

1191. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Bonne foi et imposture sont des mots qui, dans notre conscience rigide, s’opposent comme deux termes inconciliables.

1192. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Mais l’excès de ce désordre même avait concouru à en amener le terme, et la société polie avait marqué le moment d’une réforme, pour les mœurs générales comme pour celles de la cour et du monarque même, dont l’exemple leur était si funeste.

1193. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Mais en quels termes encore la décrit-il ?

1194. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il croyoit cette femme plus entêtée que coupable ; pensant bien, mais s’exprimant mal ; n’ayant d’autre crime que celui d’ignorer les termes sacrés de la théologie ; moins faite pour tromper que pour être trompée elle-même.

1195. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Pour ce qui est du matérialisme, Gall lui-même s’expliquait en ces termes : « Quand je dis que l’exercice de nos facultés morales et intellectuelles dépend des conditions matérielles, je n’entends pas que nos facultés soient un produit de l’organisation ; ce serait confondre les conditions avec les causes efficientes. » Cette distinction est précisément celle que font les spiritualistes quand on leur objecte l’influence du physique sur le moral, et elle est très à sa place ici.

1196. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Nous en prenons, quant à nous, ce qui nous convient, et, partant, comme on l’a vu, du sujet relatif ou du moi, nous en sortons par le phénomène de l’obstacle ou de la résistance pour remonter de là au sujet absolu, qui est, si l’on veut, l’identité des deux termes, ou plutôt l’absorption de l’un dans l’autre.

1197. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

C’est pour cela que la philosophie a employé tant d’art à purger l’une et l’autre (pour user du terme d’Aristote), à dessein de conserver ce qu’elles ont d’utile, en écartant ce qu’elles peuvent avoir de pernicieux.

1198. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Elle rebute, au lieu d’irriter le desir que nous avons de savoir ; & la satiété nous remet presque au même terme que la disette.

1199. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Tels sont, en dernière analyse, les véritables termes de la question ; et c’est ainsi que nous aurions voulu la voir présenter dans le discours préliminaire du secrétaire perpétuel de l’Académie française Et maintenant, comment l’auteur d’un travail aussi important, comment cet homme assez érudit, et en même temps assez intelligent, pour concevoir et conduire à fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier répertoire complet du langage français ; ce savant qui à la qualité d’érudit intelligent et laborieux réunissait à un haut degré la verve originale du romancier, le goût dans la critique, la vivacité d’esprit du pamphlétaire ; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli ?

1200. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Aux termes où nous sommes parvenus, et bien probablement toujours, — car je ne vois pas ce qu’il y a de plus dans le monde que l’éternelle question, sous toutes les formes, de l’Autorité et de la Liberté ; que leur lutte ou que leur accord, — l’histoire de la liberté religieuse, cette première liberté qui renferme en son sein toutes les autres, est et continuera d’être d’un immense intérêt pour les hommes, qu’ils l’admettent ou qu’ils la repoussent, qu’ils la maudissent ou qu’ils l’adorent.

1201. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Ils nous montrent comment des collections d’idées se rassemblent en une seule idée en se résumant sous un seul signe, comment la langue et la pensée marchent ainsi peu à peu vers des expressions plus abrégées et plus claires, comment la série immense de nos idées n’est qu’un système de transformations analogues à celles de l’algèbre, dans lequel quelques éléments très-simples, diversement combinés, suffisent pour produire tout le reste, et où l’esprit peut se mouvoir avec une facilité et une sûreté entières, dès qu’il a pris l’habitude de considérer les jugements comme des équations, et de substituer aux termes obscurs les valeurs qu’ils doivent représenter.

1202. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Entre ces deux divinités nouvelles et les deux groupes de leurs croyants, restaient en grand nombre, et restèrent toujours, ceux que l’évolution de pensée que je viens d’indiquer n’avait pas entraînés jusqu’à son terme, les hommes du « pur » xviiie  siècle, les hommes à la d’Holbach, qui s’en tenaient à la pure négation, et qui se refusèrent à n’abandonner un culte que pour en embrasser un autre. — Plus tard et la pure et simple négation, comme trop sèche et trop attristante ; et le sentiment et la raison, comme choses trop évidemment individuelles, et qui sont trop autres d’un homme à un autre, pour être de vrais liens des âmes, relligiones, et soupçonnées de n’être devenues des divinités que par un effort singulier et un coup de force d’abstraction, devaient cesser d’exercer un empire sur les esprits ; et l’on s’essaya à revenir à l’ancienne foi, ou à se mettre en marche vers d’autres solutions encore ou expédients. […] Des deux termes de cette antinomie j’appelle l’un Dieu et l’autre Ahriman. […] Les termes de son programme sont apparemment, et même plus qu’en apparence, contradictoires. […] Il est donc bon ce Jacob ; mais il n’est pas conduit, ce me semble, jusqu’au terme logique et naturel de son développement (ce qui tient peut-être à ce que Marivaux n’a pas terminé lui-même le Paysan parvenu, non plus que Marianne).

1203. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

À coup sûr, le terme le plus impropre dont on puisse les désigner est celui d’articles critiques. […] Mais alors notre planète sera bien vieille et touchera aux termes de ses destins. […] Tout de suite, au contraire il met la main sur le terme exact, sur l’image nette, sur la forme précise. […] C’est un terme poétique et composé qui renferme proprement l’idée de détruire les barbes de l’épi. […] Maurice Barrès et il l’explique en bons termes.

1204. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

La Bruyère dit : « Ceux qui écrivent par humeur sont sujets à retoucher à leurs ouvrages ; comme elle n’est pas toujours fixe et qu’elle varie en eux selon les occasions, ils se refroidissent bientôt pour les expressions et les termes qu’ils ont le plus aimés. […] Je n’en veux pour preuve que le fameux passage de Voltaire : « Les Anglais… ont un terme pour signifier cette plaisanterie, ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies, qui échappent à un homme sans qu’il s’en doute ; et ils rendent cette idée par le mot humour : et ils croient qu’ils ont seuls cette humeur ; que les autres nations n’ont point de termes pour exprimer ce caractère d’esprit ; cependant c’est un vieux mot de notre langue, employé en ce sens dans plusieurs comédies de notre siècle. […] Jules Lemaître l’a dit en termes énergiques, « c’est l’optimiste qui est sans entrailles ». […] Elle s’était même remise en bons termes avec Hebbel et mise en bons termes avec Mme Hebbel. […] Il a caractérisé Bétonnant Joad en termes trop vagues, mais qui conviennent.

1205. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Une œuvre d’art est, comme on dit, en langage scientifique, une moyenne entre l’auteur, le public et le sujet ; ou bien c’est, comme on dit encore, une résultante de ces trois termes. […] il le faut dresser pour lui, comme un cheval de manège ; il le faut contourner à sa mode, comme un arbre de son jardin. » C’est en ces termes que Rousseau commence un traité de l’Éducation ; si bien que tous les traits qu’il lance dès le début, retombent d’abord sur lui-même, qui entreprend de former, et par conséquent, suivant lui, de déformer un enfant, un homme. […] Voltaire définit en ces termes le style de son rival : « Plus violent que vif, et teint, si l’on peut s’exprimer ainsi, de la bile qui le dévore. » Voilà pourquoi cette éloquence tourne aisément à la déclamation. […] Mélancolie était un terme générique, sous lequel les médecins et philosophes de l’Antiquité désignaient toutes les formes du délire chronique ; il correspond à notre mot : aliénation mentale, folie. […] Il l’en remercie en ces termes : « La belle cravate, ouvrage de vos mains, m’a causé la plus vive surprise.

1206. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Si l’on y rencontre un petit nombre de termes étranges et un nombre assez grand d’exclamations inutiles, on y trouve plus d’une fois des pages éloquentes dont Bernardin de Saint-Pierre ne désavouerait pas l’accent ému et imposant. […] Autrefois on faisait fortune par l’épée et les aventures, maintenant c’est par des assiduités et des paroles bien tournées ; il faut savoir louer, médire, conter, discuter, écrire, en termes nobles pour garder son rang, en termes fins pour prouver sa politesse, en style solide pour vaincre son adversaire, en style agréable pour plaire à la galerie. […] On étudiait les mots alors, comme au temps de Raphaël on étudiait les contours ; on n’osait se permettre un sous-entendu, une construction un peu nouvelle, un terme violent ; on consultait à chaque pas Vaugelas et l’usage. […] Ce qui provient du germe dans la spéculation bouddhique, c’est l’idée du néant, substance des choses et du vide qui, par suite, se rencontre à l’origine et au terme des choses. […] Cet univers naît et périt, et un autre prend sa place pour périr à son tour, et ainsi de suite sans trêve ni terme, avec des périodes prodigieuses de durée et d’anéantissement.

1207. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Il bondit par saccades effrénées d’un bout à l’autre du champ des idées ; il confond tous les styles, il entremêle toutes les formes ; il accumule les allusions païennes, les réminiscences de la Bible, les abstractions allemandes, les termes techniques, la poésie, l’argot, les mathématiques, la physiologie, les vieux mots, les néologismes. […] Toute connaissance, toute industrie, tout effort doit être dirigé vers ce terme et vers ce terme seul : La science des cochons, l’enthousiasme des cochons, le dévouement des cochons, n’ont pas d’autre but. […] Dépouillée de ses enveloppes, elle n’affirme que la dépendance mutuelle qui joint les termes d’une série, et les rattache toutes à quelque propriété abstraite située dans leur intérieur.

1208. (1923) Au service de la déesse

Lorsqu’on a suivi le cours de cette littérature, on ne s’étonne plus de son terme qui fut la Révolution. […] Mais, il a, dans l’histoire des idées, une singulière importance, pour ce qu’il nous montre le terme où aboutit la philosophie de la Nature. » Le marquis n’est pas un bon écrivain ; mais quel logicien ! […] Un optimiste anglais a dit, en propres termes : « J’affirme que, présentement, et à toute heure du jour et de la nuit, tous les hommes sont parfaitement heureux. » Ce n’est pas l’opinion générale. […] Je lui en veux et l’invite à considérer que nul écrivain ne doit refuser le précepte de Quintilien : Grammatices amor vitae spatio terminetur  ; c’est à savoir que ton amour de la grammaire n’a d’autre terme, si tu es sage, que le terme de ta vie. […] D’ailleurs, cette manie est, en meilleurs termes, le génie même de l’image, trésor de toute poésie.

1209. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Et c’est de l’avoir annoncé en de tels termes. […] Il a même vu qu’il y en avait deux et il les a posées comme deux termes aux aboutissements de son œuvre. Il a posé ces deux termes aux achèvements de ses perspectives. Il a posé ces deux termes aux frontières de son œuvre. […] C’est bien le moins que chacun des deux termes de la comparaison soit digne de l’autre.

1210. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Quelqu’un, dans le petit groupe, parla de Pindare et exalta son talent à conserver l’unité de ton, tout en chargeant son dessin d’arabesques et en le noyant dans une mer de termes grandiloquents. […] Aussi, je vais rétablir pour vous le texte original. » Et de son écriture large et simple, Léon Cahun réintégra le terme exilé sur la page immaculée, toute fière maintenant d’avoir perdu sa virginité. […] « Croyez-vous que la difficile question de l’hérédité physiologique se pose aujourd’hui, devant l’esprit de Zola, on d’autres termes qu’il y a vingt ans au début de l’histoire des Rougon-Macquart ? […] Ne me parlez pas des termes ornés, c’est l’affaire du pharmacien qui dore les pilules, non de l’auteur qui se respecte et qui respecte son public. […] Dans son Étude sur l’argot français, Marcel Schwob part du principe que les termes de jargon sont des mots déformés du langage ordinaire, et non des métaphores, comme on croyait jusqu’ici.

1211. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Il sait les termes qui fixent l’idée fortement, rien ne flotte dans l’expression, tout est arrêté, trop arrêté : le mot, toujours intense, est impuissant aux nuances et aux indications légères2. […] Ferré sur les termes, casuiste raffiné, il en remontrerait pour la technique à Hiérosme Cornille lui-même, grand pénitencier et juge ecclésiastique. […] Et tout cela cousu ensemble fait une comédie. » C’est en ces termes que Corneille présente à mademoiselle de R… de l’Illusion comique, qui nous semble bien plutôt, — au moins par le cadre, — de la famille des féeries que de celle des comédies. […] Il y a longtemps que j’écrivais à Trébutien : Quand ils disent de partout que les nationalités décampent, plantons-nous hardiment comme des Termes sur la porte du pays d’où nous sommes et n’en bougeons plus !  […] Si le terme n’était pas d’invention nouvelle, et qu’on s’accordât sur la signification, j’appellerais volontiers le « divin poète » un réaliste, à condition qu’on désigne ainsi (et ce n’est pas très sûr) l’homme de lettres ou l’artiste dont l’œuvre reproduit, dans une forme appropriée, le spectacle social qui se déroule devant lui.

1212. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Pascal a dit : « La définition de nom, c’est-à-dire l’imposition de nom aux choses qu’on a clairement désignées en termes parfaitement connus… Leur utilité et leur usage est d’éclaircir et d’abréger le discours, en exprimant, par le seul nom qu’on impose, ce qui ne pourrait se dire qu’en plusieurs termes ; en sorte néanmoins que le nom imposé demeure dénué de tout autre sens, s’il en a, pour n’avoir plus que celui auquel on le destine uniquement. » Or, j’ai vainement cherché dans les trois numéros de votre journal une définition convenable et complète du mot réalisme, ou à sa place la désignation en termes parfaitement connus, de la chose, comme le demande Pascal. […] Un des termes de cette maxime des plus vraies vous manque ; vous n’avez pas de passé, pas d’aïeux, pas de père : donc vous n’existez pas ! […] Michelet, moins concis, nous développe la même pensée en ces termes : « Le mot du prêtre de Saïs au Grec Hérodote est profond : Vous serez toujours des enfants. […] à quoi bon employer dix mots quand trois suffisent, rechercher les termes bizarres, inusités, et négliger le mot propre ? […] Comment donner une teinte générale à une page, à une phrase même, est-ce en employant des termes techniques ?

1213. (1897) Aspects pp. -215

» Telles sont les jérémiades qu’on peut lire, en propres termes ou entre les lignes des lettres reçues par lui. […] Chez lui triomphent les constructions de phrases vicieuses, les impropriétés de terme et surtout les amphibologies. […] Coppée et de Heredia posèrent les termes du problème soulevé par cette dernière proposition, MM.  […] Il démolit, en termes excellents, la légende mallarméenne et il conclut par cette phrase : « M.  […] » Si ce terme fut élu par M. 

1214. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Dans l’Encyclique du 29 juin 1881, après avoir défini l’inquiétude qui travaille les sociétés modernes, il poursuivait en ces termes hardis : Ce qu’il y a de plus grave, c’est que, au milieu de tant de périls, les chefs des États ne semblent disposer d’aucun remède propre à rétablir la paix dans les esprits et l’ordre dans la société. […] Lorsque l’on tombe d’accord de trois ou quatre points de cette importance, il n’y a pas même besoin de discuter les conditions, ou les termes, d’une entente ; — et elle est faite. […] C’est « le ventre » qu’un ancien qualifiait en ces termes.

1215. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Quant à lui, il ne croit pas indéfinie l’évolution du vers ; il pense qu’elle touche à son terme dans les poésies de Victor Hugo. […] La largeur d’esprit dont il fait preuve n’est, en aucune façon, contestable ; elle n’est d’ailleurs pas en cause ; mais il reste acquis que, d’après ses propres paroles, le maître écrivain pense et dit que, pour lui, « l’évolution du vers français touche à son terme avec les poésies de Victor Hugo », et que ces poésies réalisent pour l’oreille « le maximum de jouissance que la constance des conditions physiologiques » lui permet d’obtenir. […] La poésie est donc pour moi dans le rythme au sens le plus profond du mot, non pas ce que l’on désigne souvent par ce terme, la cadence des vers, mais dans ce rythme spontané et réel qui est la vie même.

1216. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

ce qu’il est interdit de prévoir et coupable de sonder, quel terme a fixé le ciel à tes jours ou aux miens ! […] « Enfin, dit-il, j’arrive à Brindes, terme de mon voyage et de mes vers. » L’itinéraire est gai comme un souper d’amis au bord de la mer, exact comme une carte de géographie.

1217. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

VI Cosmos, en grec, est un terme qui veut dire le monde, l’univers, le tout. […] “Le Seigneur a créé la lune pour mesurer le temps, et le soleil connaît le terme de sa course.

1218. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Un de ses meilleurs et derniers biographes, le baron Walckenaer raconte en ces termes un acte de charité de Montesquieu, devenu célèbre, et que le théâtre a même reproduit, d’après Fréron, sous le titre de : le Bienfait anonyme. » « Il allait souvent à Marseille, dit le baron Walckenaer dans la Biographie universelle, visiter madame d’Héricourt. […] Le particulier n’a qu’une richesse bornée, il en atteint le terme et il tombe dans l’insolvabilité.

1219. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Mais c’est aussi par là qu’ils diffèrent profondément de Byron et de tous les poètes que j’appellerais volontiers Byroniens, qui, n’ayant pas admis ce monde de convention, ce monde du passé, dont les deux termes étaient inégalité et malheur sur la terre, égalité et bonheur dans le ciel, ne peuvent pas se reposer dans une froide contemplation des misères de la terre, les étudier seulement pour les peindre, ou les fuir pour se réfugier dans une sorte de stoïcisme divin. […] Voltaire n’est pas poète quand, pour peindre l’amour, il emploie tous les termes abstraits ou toutes les métaphores usées du dictionnaire ; mais l’auteur du Cantique des Cantiques, dont Voltaire se moquait, est poète quand il compare les dents de sa maîtresse à de petits moutons blancs qui sortent en rang du lavoir.

1220. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Un lecteur qui jouira d’un style coloriste sera un homme chez lequel existe à un faible degré la sorte de perception des nuances des choses que ce style exprime ; sans quoi les mots colorés ne lui diraient rien, et il serait surpris qu’on lui décrivît en termes exacts ce qu’il n’aurait pas su observer. […] Employée avec les ménagements et les soins que l’usage enseignera, la méthode exposée plus haut sera d’un secours véritable pour la connaissance du passé ; elle permettra pour les époques et les peuples littéraires, d’écrire l’histoire intérieure des hommes sous la surface des faits politiques, sociaux et économiques, et d’écrire cette histoire en termes scientifiques précis.

1221. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Cela fait frémir, cela fait vaciller les étoiles dans le ciel, cela jetait Job jusque dans l’athéisme ; il ne le dit pas précisément en termes textuels, mais il le dit implicitement dans ses griefs et dans ses récriminations amères contre la conduite de Dieu à l’égard des hommes. […] En meilleurs termes, Job est donc le poète de l’infini.

1222. (1914) Boulevard et coulisses

Boulevard et coulisses1 En donnant comme titre à cette conférence les mots : Boulevard et Coulisses, je me rends parfaitement compte que j’emploie des termes surannés, car il n’y a plus de boulevard ni de coulisses, au sens où l’entendaient nos ancêtres de 1880. 1880, c’est une époque lointaine, extrêmement lointaine. […] Et elle se représente tout de suite les embarras d’argent dont elle voit les désordres autour d’elle depuis qu’elle a l’âge de raison, la préoccupation des termes à payer, de toute une vie médiocre à organiser et à maintenir.

1223. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Elle parle encore une langue étrange, barbare ; elle est hérissée de termes singuliers comme une forteresse est hérissée de canons : il faut lui enseigner notre langage sonore, imagé, facile et à la portée de tous ; il faut la désarmer et lui mettre les diaphanes vêtements de la paix. […] Les gens du monde, au contraire, le trouvent obscur, ils ne comprennent pas son côté scientifique, ils se creusent la tête pour deviner le mot de certaines énigmes algébriques, ils ignorent la valeur de certains termes, ils passent des pages et même des chapitres, parce qu’ils y rencontrent de la fatigue ou de l’ennui, ils s’endorment sur les théories et ne se réveillent qu’aux descriptions.

1224. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Il n’est pas rare qu’un personnage comique blâme une certaine conduite en termes généraux et en donne aussitôt l’exemple : témoin le maître de philosophie de M.  […] Beaucoup de comédies ont pour titre un nom au pluriel ou un terme collectif. « Les Femmes savantes », « Les Précieuses ridicules », « Le Monde où l’on s’ennuie », etc., autant de rendez-vous pris sur la scène par des personnes diverses reproduisant un même type fondamental.

1225. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Il laisse faire la grosse besogne aux pauvres diables qui ne sont plus en charge, et qui n’ont d’autre ressource que celle de bien faire. » Ce qui n’empêche pas que Voltaire n’estime le livre des Considérations comme étant la production d’un honnête homme ; il en écrit à Palissot en ces termes, et n’oublie pas de s’en prévaloir ensuite auprès de Duclos.

1226. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

C’est en ces termes qu’un moraliste de société, le duc de Lévis, commence un chapitre assez piquant sur les médecins qui étaient en vogue vers 1774 ; et au nombre des conditions requises alors pour réussir, indépendamment des talents propres à la profession, il met un esprit délié, la connaissance et l’usage du monde, des manières agréables : « Mais, avant tout, il fallait qu’ils eussent ou qu’ils feignissent un cœur sensible. » On retrouve quelque chose de ce soin et de cette prétention dans les éloges de Vicq d’Azyr.

1227. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Si l’on voulait, à toute force, tirer une leçon du livre, rien ne serait plus aisé : les moralistes chrétiens ont parlé souvent en termes généraux, mais avec une grande vérité, des misères de la passion et de l’enfer des jalousies ; on en a ici un exemple à nu, on a un damné qui sort de son gouffre et de son cercle dantesque pour nous faire sa confession atroce et d’une énergie truculente.

1228. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Mais il le lui conseillait en des termes d’un bien beau choix, et avec une poésie digne de son objet : Comment voulez-vous, en effet, lui disait-il, que j’aie quelque confiance en moi, si vous n’en avez pas en vous, vous que je regarde comme si éminemment douée !

1229. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Dans cette matière si éloignée des habitudes de son esprit, Bourdaloue emploie avec une exactitude si rigoureuse, quoique non affectée, les termes justes, et ils s’appliquent si bien à ce qu’il veut dire, qu’il n’y a pas un des hommes de son temps auquel il ne rendît sensible sa pensée… L’adresse avec laquelle il varie les formes du langage pour soutenir et reposer l’attention de l’auditeur est véritablement merveilleuse.

1230. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Le premier livre qui le tira de ce pêle-mêle, en lui donnant un terme de comparaison, et qui l’initia à la littérature classique, ce fut Gil Blas, qu’il vit entre les mains d’un ami ; le livre, à peine lu, le dégoûta à l’instant « de la faconde moderne, du roman d’intrigue, du roman de thèse, du roman de passion, et de tout cet absurde et de toute cette emphase qu’il avait tant aimés. » Ce prompt effet du naturel et du simple sur un esprit ferme et né pour le bon style est rendu à merveille.

1231. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Mais on est heureux, avec une personne aussi pure, aussi morale et d’une vie au-dessus de tout soupçon, de trouver la belle et bonne qualité française de nos mères, la franchise du ton, la rondeur des termes, le contraire de tout raffinement et de toute hypocrisie. et, avec tant de délicatesse et de fleur, l’éclat du rire, la fraîcheur au teint, la santé florissante de l’esprit.

1232. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Édélestand du Méril répond à la question en des termes que je résumerai ainsi : « Il est aujourd’hui certain que, sauf pour Riquet à la houppe, dont on ne connaît pas encore l’analogue, Perrault, dans tous ses autres Contes, a recueilli avec plus ou moins d’exactitude des traditions orales, qui se retrouvent non seulement chez nos voisins les Italiens et les Allemands, mais en Scandinavie et dans les montagnes d’Écosse.

1233. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Là, pour lui, était le terme de sa glorieuse carrière ; se sentant épuisé de forces, en proie depuis le combat de Monteilla à une fièvre dévorante, il revint sur ses pas, porté en litière par ses soldats, fiers de leur fardeau, mais furieux d’être arrêtés dans leur victoire.

1234. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Il est peu d’esprits qui conservent ainsi jusqu’au terme toute leur vivacité d’appétit intellectuel.

1235. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

On dirait que l’humanité en avançant est surtout soigneuse de s’observer tout le long de sa route, de se décrire, de laisser de soi, aux différents âges, des portraits ressemblants, tels quels, qui serviront ensuite de termes de comparaison, de documents biographiques et historiques, aux curieux, qui viendront après.

1236. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Comme il convient de se bien définir à soi-même les termes, même les plus courants et les plus connus, on appelait proprement dragonnades l’opération, en apparence très-simple, qui consistait à faire arriver dans un pays des dragons ou tout autre corps de cavalerie, à les loger chez des bourgeois, métayers ou fermiers protestants, ou même des nobles, et à les ruiner par ces logements prolongés qui, dans l’état encore très-neuf de la discipline militaire d’alors, et surtout quand on voulait bien y donner les mains et fermer les yeux, étaient accompagnés de quantités d’exactions, vexations, coups, viols, sévices et parfois meurtres ; on exemptait qui l’on voulait de ces logements, et on écrasait les autres.

1237. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Marie-Joseph Chénier, dans son Tableau de la Littérature, avait donné les vrais jugements dans les termes mesurés.

1238. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Le général Clarke, en sa qualité de gouverneur général de Berlin et de la Marche de Brandebourg, fut chargé de faire les honneurs de la ville au Corps diplomatique, et M. de Senfft, qui se lia alors avec le futur duc de Feltre, lui rend toute justice en ces termes : « Le général Clarke, qui a marqué dans la diplomatie par sa mission à Florence et par sa négociation avec les lords Yarmouth et Lauderdale en 1806, a été certainement l’un des hommes les plus intègres du Gouvernement impérial de France.

1239. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

De même sur les Macédoniens et sur Alexandre : chez Bossuet, c’est une première et large vue ; l’homme est bien compris dans son ensemble et posé avec son vrai caractère en termes magnifiques ; l’historien orateur est égal à son sujet, à son héros ; ce portrait d’Alexandre est un portrait d’oraison funèbre ; il a le mouvement et comme le souffle oratoire : chez Montesquieu, les raisons de la politique et du génie d’Alexandre sont bien autrement recherchées et déduites ; c’est bien autrement expliqué ; chaque parole frappe comme un résultat, et l’expression est vive, figurée ; le tout gravé en airain : c’est un long bas-relief d’Alexandre.

1240. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Beugnot non seulement comme un homme d’une société fort agréable, mais comme fort distingué en affaires et « le plus capable de naturaliser les institutions françaises dans le Grand-duché. » C’est dans ces termes qu’il en parlait à l’Empereur.

1241. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Le trait vraiment original du recueil me paraît être (qu’on me passe le terme) au point d’intersection, dans l’âme du poëte, de ses souvenirs de Bretagne et d’Italie.

1242. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Voilà donc à peu près quinze ans, terme moyen, qu’elle se développe en plein air et vit au soleil.

1243. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

Plus précisément encore, si l’on considère la force en général et dans ses deux états, le premier dans lequel elle est en exercice et se dépense, par exemple lorsqu’elle fait remonter une masse pesante, le second dans lequel elle reste disponible et ne se dépense pas, par exemple lorsque la masse pesante est immobile au terme de sa course, on découvre que toutes les diminutions ou tous les accroissements que la force reçoit sous l’une de ces deux formes sont exactement compensés par les accroissements ou par les diminutions qu’elle reçoit en même temps sous l’autre forme, partant que la somme de la force disponible et de la force en exercice, en d’autres termes, l’énergie, comme on l’appelle aujourd’hui, est dans la nature une quantité constante.

1244. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Mais elle est dépourvue d’intérêt, d’une véracité plus que suspecte, et a été désavouée et blâmée en termes énergiques par Évariste Gherardi.

1245. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Or un lettré n’agite pas les mêmes idées, ne rencontre pas les mêmes images, ne profère pas les mêmes termes qu’un illettré.

1246. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Il parut de nouveau sur le bima, et proposa à la foule de relâcher « le roi des Juifs. » La proposition faite en ces termes avait un certain caractère de largeur en même temps que d’ironie.

1247. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

L’année dernière, lorsque les directeurs de la Monnaie résolurent de monter la pièce, le détenteur du droit exclusif de représentation hors l’Allemagne de la Tétralogie était, aux termes d’un traité signé avec Wagner, M. 

1248. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Quand Buffon recommande d’employer toujours les termes les plus généraux, il éteint l’écriture pour laisser au style toute la valeur.

1249. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Et plus loin, parlant de Julie, après avoir épuisé, ce semble, les termes passionnés : Je lui cherchais des noms, dit-il, je n’en trouvais pas.

1250. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Il mourut le 24 août 1678, tendrement regretté d’elle et loué dans des termes qui sont la plus belle oraison funèbre, laissant l’idée de l’homme le plus aimable et du commerce le plus aisé, et d’un délicieux et parfait ami.

1251. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Au lieu de nous rendre ce récit dans les termes mêmes plus qu’à demi légers, plus qu’à demi narquois, et avec le sel de l’original, il a voulu le traduire dans sa propre langue, il y a mêlé une élégance trompeuse ; il parle en un endroit de la désolation que la volonté d’un père « porta dans le cœur de la malheureuse Henriette (Mlle de Joyeuse) » ; enfin, il attendrit un peu trop le récit de Tallemant et y répand ce que j’appelle une teinte du style de Louis XVI, ce qui est le plus loin du ton de cette régence de Mazarin.

1252. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Il me serait assez difficile de l’exposer dans les termes même où il le produit ; qu’il me suffise d’en donner l’idée, tel que plus tard on le retrouve chez Descartes ou chez Fénelon : c’est que par cela même que l’esprit humain peut concevoir l’idée d’un Être infini, parfait, et au-dessus duquel il n’en est aucun autre, il devient nécessaire, par là même, que cet Être parfait et infini existe.

1253. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

On fait quelquefois les peintures les plus indécentes, jusqu’à représenter une femme frivolement occupée à sa toilette, avec toute la vivacité d’une passion, tous les termes de la plus fade coquetterie ; jusqu’à dire, mot pour mot, comme faisoit le P. de ***, un billet qu’il supposoit avoir été écrit par un amant à sa maîtresse.

1254. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Nous nous demanderons alors si cette facilité de créer des mots, cette profusion de termes qui sont le propre de l’allemand ne se trouvent pas acquises au détriment de la clarté, de la netteté chez nous traditionnelles.

1255. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

D’ailleurs la poësie manque d’expressions propres à nous instruire de la plus grande partie de ces circonstances. à peine la physique viendroit-elle à bout, avec le secours des termes qui lui sont propres, de bien expliquer le temperament plus ou moins composé, et le caractere de chaque spectateur.

1256. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Les uns y demeurent en prière, n’attendant un secours que du Ciel : les autres s’efforcent par tous les moyens de reculer le terme fatal et d’empêcher l’inéluctable de s’accomplir.‌

1257. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Peu à peu il éprouvera de l’horreur pour ses anciennes opinions ; quand il relira ses propres livres, il ne voudra pas les reconnaître, il ne pourra se persuader qu’il ait professé une philosophie si « détestable. » Il supprimera sans le dire une phrase décisive ; il interprétera les autres comme il pourra ; il se réfugiera derrière l’obscurité des termes ; il fera croire au public qu’entre ses deux philosophies, il n’y a qu’une différence de style.

1258. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Les termes, l’accent, le rythme même de pensée qu’emploie ici M. 

1259. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

C’est quelque chose de plus tragique, la peinture des maux affreux de la guerre, et l’affliction sans terme et sans espoir.

1260. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Lui-même192, se promettant une gloire sans terme, associait la durée de ses chants à celle du culte de Vesta et des processions du pontife montant au Capitole.

1261. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Je désirerois fort que chaque écrivain, en s’examinant de bonne-foi, ainsi qu’il examine & juge les autres, se représentât une fois en sa vie un catalogue exact des idées qu’il a eues depuis son enfance ; il s’étonneroit beaucoup plus lui-même des singulières contradictions qu’il y trouveroit ; il sentiroit que, pour aller à la vérité, il faut commencer par être le jouet de bien des fantômes, & que l’entêtement est le dernier terme de la sottise humaine ; l’individu ne représente que trop l’espece ; & l’ignorance, l’erreur, la superstition, la foiblesse ont fait de l’esprit humain, à différentes époques, un être bien différent de lui-même. […] J’entends sa flûte douce qui cadence des périodes arrondis, même dans le tumulte effréné des passions ; je ne perds jamais de vue ce Poète ; & quand Monime, formant le projet de s’étrangler, apostrophe le tissu fatal, j’oublie presque cette situation touchante, douloureuse, pour admirer des vers qui sont le dernier terme de la recherche & de l’art. […] J’aime l’innovateur, en fait de style ; il remplit la langue de termes & de tours vigoureux. […] J’entends une signification neuve donnée à telle expression ; des mouvemens plus précipités, des termes creusés & approfondis. […] Pour écrire, a dit quelqu’un, il faut avoir une connoissance commencée de tous les Arts & ne point confondre les idées & les termes qui les expriment.

1262. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Ceci ne va-t-il pas modifier les termes de notre problème ? […] En vain essaiera-ton de faire abstraction d’un quelconque de ces trois termes : ils sont liés1. […] La vérité se place entre les deux ; on cherchera un moyen terme. […] Du Vieux-Colombier au Jeux pour le peuple fidèle Nous serons bientôt parvenus au terme de cet exposé.

1263. (1842) Discours sur l’esprit positif

Comme tous les termes vulgaires ainsi élevés graduellement à la dignité philosophique, le mot positif offre, dans nos langues occidentales, plusieurs acceptions distinctes, même en écartant le sens grossier qui d’abord s’y attache chez les esprits mal cultivés. […] En un second sens, très voisin du précédent, mais pourtant distinct, ce terme fondamental indique le contraste de l’utile à l’oiseux : alors il rappelle, en philosophie, la destination nécessaire de toutes nos saines spéculations pour l’amélioration continue de notre vraie condition, individuelle et collective, au lieu de la vaine satisfaction d’une stérile curiosité. […] Si l’ascendant nécessaire de l’esprit positif ne venait mettre un terme à ces anarchiques divagations, elles imprimeraient certainement une mortelle fluctuation à toutes les notions un peu délicates de la morale usuelle, non seulement sociale, mais aussi domestique, et même personnelle, en ne laissant partout subsister que les règles relatives aux cas les plus grossiers, que l’appréciation vulgaire pourrait directement garantir. […] Pour faciliter l’usage habituel de notre formule hiérarchique, il convient beaucoup, quand on n’a pas besoin d’une grande précision encyclopédique, d’y grouper les termes deux à deux, de façon à la réduire à trois couples, l’un initial, mathématico-astronomique, l’autre final, biologico-sociologique, séparés et réunis par le couple intermédiaire, physico-chimique.

1264. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

C’était une grosse lanterne foraine qui attira beaucoup de gros phalènes curieux, et, d’avoir contemplé le jeu capricieux de ses feux versicolores, certains lettrés en sont demeurés encore en cet état, que le style populaire fixe, sous ce terme : baba, et qui veut dire éberlué. […] Dans la partie décorative, tout émaillée de tournures de phrases et de termes Moyen Age, elle rappelle parfois de trop près la phrase trop nette de Flaubert. […] Outre des recueils de poèmes en prose (pour se servir du terme le plus large) ou plutôt de courtes fantaisies en prose, il apporte annuellement son contingent de romans. […] Mais ce terme de vérité est essentiellement relatif et veut dire ici didactique et enseignant, car il est difficile d’admettre que l’auteur d’Eurêka ne fût sensible à l’attrait des réelles vérités jusqu’à se passionner pour leur recherche. […] Peut-être à ce que la question est mal posée, que les termes du problème ne sont pas nets.

1265. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Ce terme grammatical offense nos littérateurs les plus hardis, ceux qui font à leur génie le sacrifice de leur talent. […] Bref, et en termes vulgaires, a-t-il écrit Les Fabrecé pour ou contre la famille ? […] Or, il y a entre ces deux termes — réalité, beauté — une antinomie. […] Mais il n’apparaît point comme le terme d’une idéologie. […] Aux termes d’une très méticuleuse étude, l’auteur aboutit à cette conclusion.

1266. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

C’est en ces termes que Walt Whitman nous définit la véritable attitude que nous devrions prendre en face de son œuvre. […] En général, la dernière page est la plus intéressante, et lorsqu’on commence par la catastrophe, ou le dénouement, on se sent en termes agréables de familiarité avec l’auteur. […] La question économique est aussi discutée copieusement par ce sage aux yeux en amande, et il écrit sur le fléau du capital en termes aussi éloquents que M.  […] D’autres ont un air médiéval en leur étrangeté de couleur, en leur passion communicative, et tous sont absolument modernes dans le sens vrai du terme de modernité. […] Il y a quelque chose de charmant à trouver un jeune Hindou qui emploie notre langue avec autant de souci de la mélodie et des termes que le fait M. 

1267. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Ces difficultés proviennent, suivant Quintilien(*), de ce que la langue Latine, peu riche & peu féconde, est obligée de se servir de métaphores & de circonlocutions, pour exprimer beaucoup de choses qui n’ont point de nom propre ; & dans celles, ajoute cet excellent Rhéteur, qui ont une dénomination, la disette de la langue est si grande, qu’elle ramène souvent les mêmes termes ; au lieu que les Grecs étoient riches, non-seulement en mots, mais en idiomes tous différens les uns des autres. Tels sont les défauts qu’on reprochoit à la langue Latine ; aussi les Ecrivains, pour les éviter, se servoient-ils de termes Grecs(*) toutes les fois qu’ils vouloient donner, à leur prose ou à leurs vers, plus de douceur & d’harmonie. […] On employoit, pour exprimer les choses les plus communes, des termes ampoulés, on prodiguoit les métaphores & les comparaisons les plus outrées ; &, comme l’oreille étoit flattée, on ne s’appercevoit pas de ces défauts ; on faisoit plus, on les admiroit.

1268. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

« Le mérite de mes livres, disait sérieusement un bibliophile, qui vient de vendre sa bibliothèque, — très cher : le mérite de mes livres, c’est qu’ils n’ont jamais été ouverts. » Jeudi 19 mars Elle est vraiment originale, cette pensée du Japonais Hayashi, qu’il émettait hier : « Pour les idées philosophiques, nous ressemblons un peu, nous les Japonais, à un collectionneur ayant une vitrine, et n’y introduisant que les choses qui le séduisent tout à fait, sans trop se demander au fond le pourquoi de cette séduction. » Vendredi 20 mars Un des leader du parti républicain, dans un dîner, où il y avait quelques droitiers, formulait, à ce qu’il paraît, un De profundis prochain de la République, à peu près en ces termes. […] Puis, tout à coup, la tablée des philosophes et des politiciens se met à batailler à côté des deux termes : infini et indéfini, faisant sonner de grands mots ayant l’air d’idées, mais qui ne sont que des sonorités vides et retentissantes. […] Daudet lui fait remarquer le drolatique de l’excuse d’un homme, qui se trouve moins coupable, en prenant un secrétaire de ses injures, et ajoute quelques mots sévères qui font prendre congé de Daudet par Belot, en ces termes : « Adieu, monsieur Daudet ! 

1269. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Quant à Mlle de Scudéry, il suffit de lire Segrais, Huet et autres, pour voir quel cas on faisait de cette incomparable fille et de l’illustre Bassa, et du grand Cyrus, et de ses vers si naturels, si tendres, que dénigrait Despréaux, mais où il ne saurait mordre ; et ce que Segrais et Huet admiraient en de pareils termes devait n’être pas jugé plus sévèrement dans un monde dont ils étaient comme les derniers oracles. […] Ce que sa maîtresse lui aura dit en termes polis, il va le rendre grossièrement, il l’estropie ; plus il y avoit de délicatesse dans le compliment, moins ce laquais s’en tire bien : et voilà en un mot la plus parfaite image d’un mauvais traducteur. » Boileau paraît donc certifier, en quelque sorte, lui-même cette ressemblance, cet accord d’elle à lui, que nous indiquons.

1270. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

. — Cette addition n’a pas de terme. — Corrections apportées à notre idée générale par nos additions. — Exemples en zoologie et en chimie. — Perfectionnement de nos classifications. […] Le manuel qu’il livre aux commençants a mille pages, et il faudrait je ne sais combien d’atlas et de volumes pour contenir la figure et l’énumération de toutes les parties qu’à l’œil nu il a constatées. — S’il arme son œil du microscope, ce nombre se multiplie au centuple ; Lyonnet n’a pas eu trop de vingt ans pour décrire la chenille du saule. — Au-delà de notre microscope, des instruments plus puissants accroîtraient encore notre connaissance ; il est visible que dans cette voie la recherche n’a pas de terme. — Pareillement, voici un corps inorganique, de l’eau ; l’idée que j’en ai est celle d’un liquide, sans odeur ni couleur, transparent, bon à boire, qui peut devenir glace ou vapeur ; rien de plus ; du groupe énorme des caractères ou propriétés physiques et chimiques qui s’accompagnent et constituent l’eau, je ne sais pas autre chose.

1271. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Et n’est-ce pas une chose singulière qu’Ovide ait parlé sur l’homme précisément dans les termes de saint Paul ? […] C’est ce que je pus trouver de plus ministériel ; car, si Noé entend qu’on nie son ivresse, il peut s’adresser à d’autres qu’à moi. » Et à quelques jours de là, après une imprécation contre le cardinal Consalvi, le Fénelon de la cour romaine dans ce siècle : « Je n’ai point de terme, ajoute-t-il, pour vous peindre le chagrin que me cause la démarche du pape.

1272. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Voici en quels termes il y parle de ses œuvres : « J’ai écrit en totalité notre Bible et beaucoup d’autres volumes pour notre maison et pour le salaire, et par-dessus beaucoup de petits traités pour l’édification des jeunes gens. » Ce mot opuscule ne pouvait évidemment s’appliquer à une œuvre aussi immense, aussi achevée, et aussi universellement célèbre que l’Imitation de Jésus-Christ ; fleuve à pleins bords, où coule à grands flots toute la sagesse humaine et divine du christianisme. […] Imperfection et vicissitude sont les deux termes qui définissent l’humanité ; changement est sa nature ; cette vicissitude humaine, que la raison proclame, l’expérience et l’histoire ne la proclament pas moins.

1273. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

« Souvent, le bras posé sur l’urne d’un grand homme, Soit aux bords dépeuplés des longs chemins de Rome, Soit sous la voûte auguste où, de ses noirs arceaux, L’ombre de Westminster consacre ses tombeaux, En contemplant ces arcs, ces bronzes, ces statues, Du long respect des temps par l’âge revêtues, En voyant l’étranger d’un pied silencieux, Ne toucher qu’en tremblant le pavé de ces lieux, Et des inscriptions sur la poudre tracées Chercher pieusement les lettres effacées J’ai senti qu’à l’abri d’un pareil monument Leur grande ombre devait dormir plus mollement ; Que le bruit de ces pas, ce culte, ces images, Ces regrets renaissants et ces larmes des âges, Flattaient sans doute encore, au fond de leur cercueil, De ces morts immortels l’impérissable orgueil ; Qu’un cercueil, dernier terme où tend la gloire humaine, De tant de vanités est encor la moins vaine ; Et que pour un mortel peut-être il était beau De conquérir du moins, ici-bas, un tombeau ? […] Il prit en main la cause de sa patrie ; il fit imprimer contre moi une brochure dont l’honneur de mon pays et l’honneur de mon poste ne me permettaient pas d’accepter les termes.

1274. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Au terme, seulement, de sa complète évolution, nous pouvons apercevoir en quelle manière sa nature l’a poussé à la pleine contemplation intérieure de lui-même, à cette claire voyance du Rêve Universel le plus profond. Jusque ce terme, en effet, il obéit à l’action des influences extérieures sur lui ; et cette action, pour le musicien, arrive, éminemment, des œuvres musicales créées par les maîtres son époque.

1275. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Schopenhauer est l’auteur toujours invoqué, et les formules de ce penseur, ses termes incorrects, ses théories métaphysiques, sont admirés et cités. […] Cette opposition se manifeste sous des termes différents : intelligence et sensibilité, intellect et intuition, cœur et tête, entendement et intuition.

1276. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Elles déposent de sottises qu’on leur a faites, avec une aisance, une propriété de termes véritablement monstrueuse. […] C’est ce que nous appelons en terme d’hôpital une patraque.

1277. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Sa seconde pensée est de le concevoir, de l’imaginer et de le définir dans les termes les plus sublimes que la force de son désir et la faiblesse de son intelligence, comparées à l’infini, puissent prêter à l’homme pour se représenter son Créateur. […] Voilà en quels termes je dépeignis alors moi-même mes impressions.

1278. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Mythe profond, allégorie sublime, qui rappelle ce passage des Écritures : « L’homme, sorti de la poussière, rentrera dans la poussière ; il travaillera à la sueur de son front. » Cette scène, qui atteint à une sublime hauteur de pensée, indique le terme de la tentation. […] Ils nous emporteront comme le vent, et ne s’arrêteront qu’au terme de notre course.” » Le récit de la course du char est fantastique comme une ballade des bardes du Nord.

1279. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

À cela je réponds qu’on peut exercer et étendre la mémoire des enfants aussi facilement et plus utilement avec d’autres connaissances que des mots grecs et latins ; qu’il faut autant de mémoire pour apprendre exactement la chronologie, la géographie et l’histoire, que le dictionnaire et la syntaxe ; que les exemples d’hommes qui n’ont jamais su ni grec ni latin, et dont la mémoire n’en est ni moins fidèle, ni moins étendue, ne sont pas rares ; qu’il est faux qu’on ne puisse tirer parti que de la mémoire des enfants ; qu’ils ont plus de raison que n’en exigent des éléments d’arithmétique, de géométrie et d’histoire ; qu’il est d’expérience qu’ils retiennent tout indistinctement ; que quand ils n’auraient pas cette dose de raison qui convient aux sciences que je viens de nommer, ce n’est point à l’étude des langues qu’il faudrait accorder la préférence, à moins qu’on ne se proposât de les enseigner comme on apprend la langue maternelle, par usage, par un exercice journalier, méthode très avantageuse sans cloute, mais impraticable dans un enseignement public, dans une école mêlée de commensaux et d’externes ; que l’enseignement des langues se fait par des rudiments et d’autres livres ; c’est-à-dire qu’elle y est montrée par principes raisonnes, et que je ne connais pas de science plus épineuse ; que c’est l’application continuelle d’une logique très-fine, d’une métaphysique subtile, que je ne crois pas seulement supérieure à la capacité de l’enfance, mais encore à l’intelligence de la généralité des hommes faits, et la preuve en est consignée dans l’Encyclopédie, à l’article CONSTRUCTION, du célèbre Dumarsais, et à tous les articles de grammaire ; que si les langues sont des connaissances instrumentales, ce n’est pas pour les élèves, mais pour les maîtres ; que c’est mettre à la main d’un apprenti forgeron un marteau dont il ne peut ni empoigner le manche, ni vaincre le poids ; que si ce sont des clefs, ces clefs sont trèsdifficiles à saisir, très-dures à tourner ; qu’elles ne sont à l’usage que d’un très-petit nombre de conditions ; qu’à consulter l’expérience et à interroger les meilleurs étudiants de nos classes, on trouvera que l’étude s’en fait mal dans la jeunesse ; qu’elle excède de fatigue et d’ennui ; qu’elle occupe cinq ou six années, au bout desquelles on n’en entend pas seulement les mots techniques ; que les définitions rigoureuses des termes génitif, ablatif, verbes personnels, impersonnels sont peut-être encore à faire ; que la théorie précise des temps des verbes ne le cède guère en difficulté aux propositions de la philosophie de Newton, et je demande qu’on en fasse l’essai dans l’Encyclopédie, où ce sujet est supérieurement traité à l’article TEMPS ; que les jeunes étudiants ne savent ni le grec ni le latin qu’on leur a si longtemps enseigné, ni les sciences auxquelles on les aurait initiés ; que les plus habiles sont forcés à les réétudier au sortir de l’école, sous peine de les ignorer toute leur vie, et que la peine qu’ils ont endurée en expliquant Virgile, les pleurs dont ils ont trempé les satires plaisantes d’Horace, les ont à tel point dégoûtés de ces auteurs qu’ils ne les regardent plus qu’en frémissant : d’où je puis conclure, ce me semble, que ces langues savantes propres à si peu, si difficiles pour tous, doivent être renvoyées à un temps où l’esprit soit mûr, et placées dans un ordre d’enseignement postérieur à celui d’un grand nombre de connaissances plus généralement utiles et plus aisées, et avec d’autant plus de raison qu’à dix-huit ans on y fait des progrès plus sûrs et plus rapides, et qu’on en sait plus et mieux dans un an et demi, qu’un enfant n’en peut apprendre en six ou sept ans. […] Si le maître parle un latin pur et correct, il ne gâtera pas le goût des élèves, mais ils fatigueront à l’entendre ; s’il parle un latin barbare, comme il est d’usage et de nécessité dans une langue morte à laquelle il manque une infinité de termes correspondants à nos mœurs, à nos lois, à nos usages, à nos fonctions, à nos ouvrages, à nos inventions, à nos arts, à nos sciences, à nos idées ; il sera entendu, mais ce ne sera pas sans danger pour le goût.

1280. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

J’essayerai tout à l’heure d’en faire apprécier l’esprit ; mais auparavant je demande à dire quelques mots sur l’économie de ce monument de labeur et d’érudition, sur cette Histoire littéraire qui, après vingt-deux volumes, n’a pu encore arriver au terme du xiiie  siècle.

1281. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Tobie Morel, tout en frappant de son bâton et de ses souliers ferrés les dalles de la chaussée, rencontre Töpffer et sa troupe d’écoliers, et en homme communicatif, au premier mot échangé, il se met à raconter son histoire ; il le fait en des termes pleins de force et de naïveté ; d’où Töpffer en revient à son axiome favori : Tous les paysans ont du style .

1282. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

 » Sur cette pente glissante, Marivaux pourtant a évité de pousser les choses jusqu’au terme où vont tout d’abord, dans leurs tableaux de mœurs, Duclos et Crébillon fils.

1283. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Biot, esprit plus fin, plus littéraire jusqu’au milieu de la science, raconte en ces termes les impressions qu’il ressentait durant ces mois de veilles, d’observation inquiète et d’attente : Combien de fois, assis au pied de notre cabane, les yeux fixés sur la mer, n’avons-nous pas réfléchi sur notre situation et rassemblé les chances qui pouvaient nous être favorables ou contraires !

1284. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Il importe, pour le suivre dans sa discussion ingénieuse, de nous bien poser la question dans ses termes généraux, et M. 

1285. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Ses animosités, ses rancunes personnelles et ses haines, ses indignations patriotiques et généreuses, ses tendres souvenirs des amis, des maîtres et des compagnons regrettés et pleurés, il y introduisit successivement tout cela par une suite d’épisodes coupés et courts, la plupart brusquement saillants avec des sous-entendus sombres, et il était permis à ceux qui restaient en chemin dans la lecture et qui ne la poussaient point au-delà d’un certain terme, de ne pas apercevoir dans l’éloignement la figure rayonnante de Béatrix et de ne pas lui faire la part principale et souveraine qui lui revient.

1286. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Le même défaut de jugement paraît dans son grand ouvrage, non seulement dans ce menu de termes et matières inconnues à ce siècle, mais encore dans le dessein, lequel, par ce que l’on en voit, se fait connaître assez avoir été conçu sans dessein, je veux dire sans un plan certain et une économie vraiment poétique, et marchant simplement sur les pas d’Homère et de Virgile, dont il faisait ses guides, sans s’enquérir où ils le menaient.

1287. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

C’est à ce dernier rendez-vous qu’elle aspire sans cesse et qu’elle renvoie le terme et la satisfaction de tous les désirs, de toutes les espérances, retardées seulement et interrompues.

1288. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Servant, cette même année, en Alsace sous le maréchal de Créqui, il désira passer d’une brigade dans une autre, n’étant pas en bons termes avec le brigadier.

1289. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

S’embarquer était le terme habituellement employé et consacré.

1290. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Marolles, à quelques moments, eut des velléités d’ambition plus haute, et il fut question pour lui de quitter son abbaye, peu de temps après l’avoir obtenue, et de « traiter » (c’est le terme qu’il emploie) soit pour l’archevêché d’Aix, soit pour l’évêché de Luçon.

1291. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Il disait encore, et du ton de la sincérité, au terme de sa carrière : « Je ne cherche point la gloire ; je ne l’ai jamais cherchée, et, depuis qu’elle est venue me trouver, elle me plaît moins qu’elle ne m’incommode.

1292. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Voici à ce propos une jolie histoire sur Jean-Jacques à Paris, sur celui des toutes dernières années ; on me l’a contée, et je la raconte à mon tour dans les mêmes termes.

1293. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Elle ne le dit peut-être pas en propres termes, mais elle force tout lecteur à le dire : — une brute bizarre et bigarrée de folie. — Dès l’enfance, il parut si mal élevé qu’on crut que son gouverneur, le grand maréchal Brummer, Suédois de naissance, dès qu’il vit que le prince n’était point destiné au trône de Suède, mais à celui de Russie, changea de méthode et s’appliqua à lui gâter le cœur et l’esprit de propos délibéré : le maréchal en était bien innocent et n’en pouvait mais ; la nature de l’élève suffisait de reste à tous ses vices.

1294. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

On assure qu’il passe son temps à colliger une foule d’armes défensives et offensives ; de quoi accabler ceux qu’il aime aujourd’hui et qu’il pourra haïr demain, ceux qu’il déteste à présent et dont il veut se venger plus tard… » C’est de moi que M. de Pontmartin parle en ces aimables termes : et tous ceux qui ont lu son livre m’ont presque fait compliment comme à l’un des moins maltraités encore entre nos confrères.

1295. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Il avait même assez pris sur son caractère et sur son humeur pour être en bons termes avec le mari, et il avait réussi à lui agréer.

1296. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Sancho gouverneur et homme d’État, jouant au Salomon sans rire, y réussissant presque, est le dernier terme, le plus sérieux comme le plus bouffon, d’une histoire qui a commencé par le combat contre les moulins à vent.

1297. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Il n’a parlé, depuis, de toutes ces misères éprouvées qu’en termes souverainement amers, mais avec élévation et en les couvrant d’un voile de poésie.

1298. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Il possédait ce qui a manqué bien longtemps à la plupart des Français de tout rang : il connaissait l’étranger, et il avait par devers lui des termes exacts de comparaison.

1299. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Mais à côté de ces points minutieux qui aujourd’hui nous font sourire (comme peut-être on sourira de nous un jour pour des travers qui ne pèchent point par la minutie), on lit de beaux vers et bien sentis sur le bonheur de l’étude, sur les goûts du poète, d’élégantes imitations de Catulle, de Tibulle, et une ode intitulée le Jeune poète au lit de mort, écrite à une heure de maladie trop réelle et dans un pressentiment trop vrai qui ne faisait que devancer de bien peu le terme fatal.

1300. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Or, d’une part, ce Napoléon a beaucoup du héros féodal ; la multitude d’images de chevalerie qui parsèment la peinture, les termes de fauconnerie qui escortent son aigle impériale, nous figurent plutôt un baron, un conquérant du moyen âge.

1301. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

La seconde édition des Essais de Morale et de Politique (1809) contenait de plus une Vie de Mathieu Molé, où se mêlent avec convenance, à une manière nette et tout à fait saine, quelques traits d’imagination et de sentiment : « Pendant que Troie était en flammes, écrit l’auteur en commençant, peu de gens ont imité le pieux Énée ; pour moi, moins heureux que lui, je n’ai pu sauver mon père, mais je ne me suis jamais séparé de mes dieux domestiques. » Les dernières pages offrent quelque chose de méditatif, une sorte de reflet détourné, mais sensible, du jeune contemporain de René : « Au terme de sa carrière, dit-il de son grand-aïeul, on ne vit point se réveiller en lui ces regrets si ordinaires aux vieillards.

1302. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Delavigne ne sut point se retirer à temps et s’obstina à poursuivre au delà du terme une mission déjà achevée.

1303. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Alcée se met donc à chanter en ces termes : Des sociétés temporelles Le premier lien est la voix, Qu’en divers sons l’homme, à son choix, Modifie et fléchit pour elles ; Signes communs et naturels, Où les âmes incorporelles Se tracent aux sens corporels.

1304. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

De tous les jeunes poëtes qui ne meurent ni de désespoir, ni de fièvre chaude, ni par le couteau, mais doucement et par un simple effet de lassitude naturelle, comme des fleurs dont c’était le terme marqué, Millevoye nous semble le plus aimé, le plus en vue, et celui qui restera.

1305. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Nous écartons à dessein le terme d’observation « inconsciente » pour éviter toute confusion, même de désinence, avec l’observation dite « subconsciente » très complètement étudiée dans la thèse du Dr Chabaneix : Influence du subconscient dans les œuvres de l’esprit, Bordeaux, 1897 35.

1306. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Néanmoins, comme il est de la nature de l’esprit humain de marcher toujours en avant, les Italiens, à qui la philosophie était interdite, et qui ne pouvaient dépasser, dans la poésie, le terme de perfection, borne de tous les arts ; les Italiens se sont illustrés par les progrès remarquables qu’ils n’ont cessé de faire dans les sciences.

1307. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

Les amants, les ambitieux mêmes peuvent se croire, dans quelques moments, au comble de la félicité ; comme le terme de leurs espérances leur est connu, ils doivent être heureux du moins à l’instant où ils l’atteignent ; mais cette rapide jouissance même ne peut jamais appartenir à l’homme qui prétend à la gloire ; ses limites ne sont fixées par aucun sentiment, ni par aucune circonstance.

1308. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

On a vu que la sensation proprement dite est un composé d’événements successifs et simultanés de même qualité, eux-mêmes composés de même ; qu’au terme de l’analyse, l’expérience indirecte et les analogies montrent encore des événements de même qualité, successifs et simultanés, tous soustraits à la conscience et à la fin infinitésimaux ; que les actions réflexes indiquent des événements rudimentaires analogues et qu’on les suit jusqu’au bas de la série animale, même en des animaux159, comme le polype d’eau douce, en qui l’on ne découvre aucune trace du système nerveux. — Mais on peut les suivre plus loin encore ; car chez plusieurs plantes comme la sensitive et le sainfoin oscillant du Bengale, chez les anthérozoïdes des cryptogames et chez les zoospores des algues, on rencontre des actions réflexes tout à fait semblables à celle que produit le tronçon d’une grenouille décapitée.

1309. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

. — En forçant les termes, on pourrait considérer la moelle comme une file d’encéphales rudimentaires, et les ganglions du système sympathique comme un réseau d’encéphales plus rudimentaires encore171.

1310. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Oubliée en France et dans les pays catholiques, l’œuvre de Du Bartas resta populaire en pays protestant : de Milton à Byron, elle a laissé des traces dans la poésie anglaise, et Gœthe en a parlé en termes enthousiastes qui lui ont valu chez nous plus d’estime que de lecteurs.

1311. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Mais c’est déjà beaucoup que de voir s’ébaucher chez ce flatteur de Marino, cet ami de Voiture, ce docteur en titre de la société précieuse, chez l’auteur, pour tout dire, de la Pucelle, c’est beaucoup d’y voir s’ébaucher la formule de l’idéal classique, dans le rapprochement des deux termes qui la composent : souveraineté de la raison, et respect de l’antiquité.

1312. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

On veut un moyen terme entre la prose et le vers.

1313. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Avec une syntaxe irréprochable, une extrême propriété de termes, un vocabulaire excellent, il vous a des hardiesses de style qui vont très volontiers (oh !

1314. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

C’est de l’allégorie dans toute la force au terme.

1315. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Le mot juste ne lui venait pas toujours qu’il remplaçait soit par le terme anglais, soit par un équivalent français, hasardé au petit bonheur, et dont le choix n’était pas toujours heureux.

1316. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

D’ailleurs il n’est point de poëte qui tende plus de pièges à son traducteur ; c’est presque toujours des bizarreries, des énigmes ou des horreurs qu’il lui propose : il entasse les comparaisons les plus dégoûtantes, les allusions, les termes de l’école et les expressions les plus basses : rien ne lui paraît méprisable, et la langue française, chaste et timorée, s’effarouche à chaque phrase.

1317. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Mais c’est dans ce livre d’Arnauld précisément qu’il est parlé de Mlle de Prohenques, et de celui qu’elle épouse, dans les termes de mépris qu’on vient de lire.

1318. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Lucien, dans un dialogue entre Vénus et Cupidon, avait fait demander par la déesse à son fils pourquoi il respectait tant les muses, et l’enfant avait répondu quelque chose de ce que Rabelais va reprendre, amplifier en ces termes et embellir : Et me souvient avoir lu que Cupido, quelquefois interrogé de sa mère Vénus pourquoi il n’assailloit les Muses, répondit que il les trouvoit tant belles, tant nettes, tant honnêtes, tant pudiques et continuellement occupées, l’une à contemplation des astres, l’autre à supputation des nombres, l’autre à dimension des corps géométriques, l’autre à invention rhétorique, l’autre à composition poétique, l’autre à disposition de musique, que, approchant d’elles, il débandoit son arc, fermoit sa trousse et éteignoit son flambeau, de honte et crainte de leur nuire.

1319. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Par un sentiment précurseur, et comme il arrive à ceux qui, loin du ciel natal, se sentent décliner et approcher du terme, il nourrissait depuis quelque temps un vif et secret désir de revoir la France.

1320. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

Mais par-delà la restriction apportée par la nouvelle formule, l’esprit continua de percevoir comme élément principal du Bovarysme ce pouvoir de se concevoir autre sur lequel le Bovarysme des personnages de Flaubert avait attiré l’attention ; le Bovarysme devint ce pouvoir même, si bien que l’on en est venu à conserver ici pour désigner la faculté d’évolution elle-même ce terme de Bovarysme qui fut employé d’abord pour désigner une défaillance de cette faculté.

1321. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Or, comme nous le dit Vitruve en termes très-sensez, il ne suffit pas que nos yeux trouvent leur compte dans un tableau bien peint et bien dessiné : l’esprit y doit aussi trouver le sien.

1322. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Les termes ainsi définis, notre proposition, loin d’être un paradoxe, pourrait presque passer pour un truisme si elle n’était encore trop souvent méconnue dans les sciences qui traitent de l’homme, et surtout en sociologie.

1323. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Vous vous croisez pour Racine, l’École normale et Voltaire, qui sont en très mauvais termes avec M. 

1324. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Je les y trouve entassés, nombreux, à toute page, sans mélange et tellement, qu’il est impossible que le porte-plume quelconque qui s’exprime en ces termes ; qui n’a à son service, exclusivement, que ces métaphores épuisées, traînées et fourbues, puisse jamais s’appeler du nom de grand écrivain, déjà lourd à porter partout ; à plus forte raison du premier des grands écrivains français au dix-neuvième siècle, comme on l’a dit de Mme George Sand, et qui l’écrase — net !

1325. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Ils toléreront que l’historien de la marquise de Pompadour ou de mademoiselle de La Vallière raconte des anecdotes à la fois libres et historiques ; qu’un diplomate signant Trois-Étoiles rapporte un propos léger, — qu’on appellera gaulois pour le faire passer, — d’un personnage russe ou anglais ; qu’un naturaliste s’exprime en termes clairs sur les phénomènes naturels : et d’ailleurs, quinze jours après l’apparition de la livraison, vous êtes sûrs de retrouver intacts, dans plus d’une maison, sans une coupure aux tranches, les articles de cette sorte.

1326. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Lorsque plus tard il écrivit, il se figurait toujours qu’il avait pour auditeurs ces esprits si délicats, si ennemis de toute affectation, si amateurs du style clair et des termes simples, et cette pensée le préserva des expressions abstraites ou vagues sur lesquelles les métaphysiciens chevauchent dans leurs promenades fantastiques, dont l’obscurité prétentieuse pouvait plaire à des écoliers, à des bourgeois, à des poètes, mais qui auraient exclu l’auteur du salon de Mme de la Fayette, et l’auraient relégué dans la société des sulpiciens.

1327. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Il vit à court terme, d’une vie énergique, parfois « intense » ; mais comme saccadée et à brèves étapes. « Les Français, a dit Napoléon, sont des machines nerveuses. » Il n’y a rien, à ce qu’il peut paraître, de moins nerveux que l’éternel. […] Ensuite l’esprit général de l’œuvre de Molière c’est, il me semble bien, l’esprit modéré, l’esprit tempéré, l’esprit moyen terme et, en un mot, l’esprit bourgeois. […] Mais il a eu, au point de vue religieux, peu d’influence sur la masse des Français, qui sont volontiers radicaux en cette affaire, qui ne s’arrêtent pas aux moyens termes et qui, quand ils ne sont pas catholiques, ne croient à rien ; je parle de la généralité. […] C’était un contresens dans les termes mêmes ; mais c’était son principe, dont aucune observation ne put la détacher. […] Voici comment ils raisonnent, je puis dire tous ; car j’ai retrouvé l’argumentation un peu partout presque dans les mêmes termes.

1328. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Comme ils sont les deux extrémités de cette légende du monde, ces deux poèmes sont aussi les deux termes extrêmes de la pensée unique de l’auteur. […] A ce dernier terme le cercle entier de la pensée pessimiste est parcouru. […] Le marbre des vieux temps jusqu’aux reins nous enchaîne, Et tout homme énergique au dieu Terme est pareil. […] Il l’a eue dès ses commencements, et de plus en plus tenace jusqu’au terme. […] Un Terme grimaçant et sali, engagé dans sa gaine, au fond d’un parc, lui apparaît comme » la poignée en torse ciselée d’un vieux glaive rouillé qu’on laisse dans l’étui.

1329. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

C’est à proprement parler une métaphore : des deux termes de la comparaison que l’on présente à l’esprit, on exprime positivement l’un et l’on sous-entend l’autre. Quelquefois les deux termes de la comparaison sont de même ordre, comme lorsque l’on représente le soleil par une roue. […] Qu’est-ce surtout que cette Béatrix qui le mène au terme de sa dure épreuve ? […] N’y trouvant rien que nous puissions reconnaître, n’ayant aucun terme de comparaison qui nous permette de vérifier l’exactitude de la copie, nous ne saurions non plus lui attribuer aucune valeur artistique. […] Elle assigne aux artistes, comme terme de leur effort, un but bien défini, et digne de cet effort.

1330. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Florentin, entre deux poètes, haranguait les auditeurs en termes pompeux, avec des poses sibyllines, entremêlant dans ses phrases charentonnesques la question d’Orient et le tout à l’égout, la poésie d’Eschyle et la bière du Chien-Rouge, et après une cataracte de mots tonitruants et incompréhensibles qui l’ahurissaient lui-même, il finissait par conseiller à ses victimes embicêtrisées de soutenir le ministère et de renouveler les consommations. […] Voilà le terme de janvier, voilà le terme d’avril, voilà le terme de juillet, voilà le terme d’octobre, cela te fait de l’argent d’avance ! […] Je terminerai cet article par une phrase qui me revient à la mémoire et qui sert de conclusion à une étude sur la tenue extérieure du Français et de l’Anglais : « Les gentlemen français, dans leurs rapports avec des inférieurs, emploient souvent des termes d’une politesse excessive pour éviter une trop grande familiarité, et ils sont parfaitement compris. […] Telles étaient les passions insensées qui agitaient Paris en 1848, qu’au faux bruit de la mort du Roi qui courut le 29 février, il se trouva un homme assez imbécile pour monter sur une barricade au coin des rues Pastourel et du Grand-Chantier, et annoncer la fin de Louis-Philippe en ces termes : « Tarquin n’est plus ! 

1331. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Ayant fait un poème latin sur les Grands Jours, il le justifiait en ces termes : « Ce poème a trois parties : la préparation, la narration, la conclusion. […] Je traduirai celui de Cléarque, qui est d’une logique pressante et naïve, rempli de termes répétés avec une négligence aimable, et composé de deux démonstrations. […] Ils y mettent quantité de peaux de bœufs crues, des bâtons, et les boucliers qu’ils avaient pris. » — Ils étaient au bord oriental de la mer Noire, et dressaient un monument comme au terme de leur voyage. […] En véritable Athénien, il ne peut souffrir les termes bas et vulgaires : il veut que le discours soit riche et choisi. […] Elle disait les événements du monde en femme du monde, et l’apportait point les termes des langues spéciales dans la description des mouvements du cœur.

1332. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Or ce sont là des caractères qui conviennent au bien en même temps qu’au beau, et nous sommes amenés à nous demander si, dans la sphère des sentiments, il y a une réelle différence entre ces deux termes. […] Pour produire le maximum de l’émotion esthétique, loin de se servir exclusivement des termes empruntés au vocabulaire de la vue, les poètes préfèrent s’adresser aux sens inférieurs, où la vie est plus profonde et plus intense. […] En général, dire qu’une chose est belle, c’est la qualifier encore superficiellement ; pour désigner ce qui nous pénètre, ce qui fait vibrer notre être tout entier, il faut chercher des termes moins objectifs et moins froids. […] Alors que le romantisme marquait l’invasion d’idées nouvelles dans la poésie, on n’y a vu souvent qu’une innovation dans les mots, une réforme du vocabulaire, un retour au terme propre. […] De là, la recherche des termes « empanachés » et bruyants, qui laissent dans l’oreille une sorte de bourdonnement confus et dans l’esprit des images incohérentes, sans présenter aucune idée claire.

1333. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Par-dessus la médiocre humanité présente, par-dessus notre misérable vie de petits vices et de petites vertus, il y développait, en des termes tout parfumés de fraîche poésie, l’idéal d’une humanité, d’une vie supérieures. […] Je me rappelle notamment une petite pièce où le vieillard parlait de sa mort prochaine, en des termes dignes tout ensemble d’un poète et d’un sage. […] Lorsque vient le terme de leur existence, ils se trouvent satisfaits du rôle qu’ils ont joué, et cependant ce rôle nous apparaît assez mélancolique, nous laissant la désolante impression de nobles âmes restées inutiles. […] Balfour sur d’autres termes mal employés ; après quoi il lui reproche de ne rien entendre aux sciences naturelles. […] Il a la bonté de nous dire que par certains termes il entend certaines idées : c’est sans doute qu’il se figure le monde spéculatif comme un désert, où chacun est libre de s’installer à sa guise. » — « Je ne suivrai pas M. 

1334. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Le caractère et les termes en sont tout mystiques. […] Cette Dalila des Philistins est capable, comme une Dalila de Paris, de dire à sa meilleure amie ce mot du cœur qui a été dit bien réellement et qui peint toutes les Dalila : « Vois-tu, ma chère, plus je vais, et plus je sens qu’on ne peut bien aimer que celui qu’on n’estime pas. » Samson est donc à bout, non de pardon, mais de courage ; il a la nausée de tout ; il donnerait sa vie pour rien ; il ne daigne plus la préserver ni la défendre, et il le dit en des termes d’une superbe amertume, qui rappellent en leur genre le Moïse du poète et ses lassitudes mortelles : Mais enfin je suis las.

1335. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Revenons au ve  siècle, terme extrême de la langue latine encore pure. […] Toute part faite à la corruption, à l’ignorance, il préfère toutefois au mot de barbarie (pour exprimer ce qui s’est passé dans ce sourd et lent travail) les termes plus physiologiques de décomposition et de recomposition.

1336. (1929) Dialogues critiques

Dans les termes les plus amicaux, je l’avoue, il n’en vient pas moins de tailler à Paul Souday de rudes croupières. […] Ce qu’ils veulent conserver et ce qu’ils voudraient consolider dans une Alsace-Lorraine autonome, c’est ce qui existait sous le Second Empire français et ce que l’Allemagne avait maintenu par conservatisme politique : à savoir ce qu’on appelle en termes vulgaires le gouvernement des curés.

1337. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Aucune familiarité n’est permise, sauf sous le voile de l’amitié, et le vocabulaire de l’amour est aussi prohibé que ses rites au premier aspect semblent l’être. » — Même chez Crébillon fils, même chez Laclos, même aux moments les plus vifs, les personnages ne parlent qu’en termes mesurés, irréprochables. […] De fait, il le disait, et en propres termes.

1338. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

., avec cette magnificence d’expression et cette élévation d’idées qui glacent les passions d’effroi, ravissent l’esprit et tirent l’âme de la sphère des sens.” » XIII S’élevant ensuite à la hauteur d’une critique supérieure aux ignorances et aux préjugés de secte, le savant disciple des jésuites parle des Kings, de leur antiquité, de leur authenticité, de leur caractère en ces termes : « De bons missionnaires qui avaient apporté en Chine plus d’imagination que de discernement, plus de vertu que de critique, décidaient sans façon que les Kings étaient des livres, sinon antérieurs au déluge, du moins de peu de temps après ; que ces livres n’avaient aucun rapport avec l’histoire de la Chine, qu’il fallait les entendre dans un sens purement mystique et figuré. […] Je retrouve avec orgueil, en propres termes, dans la bouche de ce prétendu barbare ce que j’ai dit moi-même en commençant cet entretien : « Le chef-d’œuvre de l’humanité, c’est un gouvernement ! 

1339. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

la plus belle solennité de la vie marque le terme du printemps de la vie. […] Il écrivit sa profession de foi désormais philosophique en ces termes : « Heureux temps, jours célestes où, les yeux fermés, je suivais avec abandon le cours de la vie !

1340. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

« Le général Savary m’a dit en propres termes : « On ne l’inquiétera point dans sa Sardaigne ; qu’il s’appelle même roi s’il le juge à propos ; ce sera à son fils de savoir ensuite ce qu’il est. […] La cour de Cagliari, de plus en plus surprise, ne ménagea pas les termes dans sa réprimande à son ministre en Russie.

1341. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

« Alfieri l’indique, mais en termes trop vagues : “Au mois de février 1788, mon amie reçut la nouvelle de la mort de son mari, arrivée à Rome, où il s’était retiré depuis plus de deux ans qu’il avait quitté Florence. […] Ce malheur troubla plus que je ne saurais le dire le reste du temps déjà si court que nous passâmes ensemble ; et, à mesure que le terme approchait, cette nouvelle séparation me paraissait bien plus amère et plus horrible.

1342. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

la vie d’Ossian touche à son terme. […] Mais tu n’as peut-être, comme moi, qu’une saison, et tes années auront un terme : peut-être tu t’endormiras un jour dans le sein des nuages, et tu seras insensible à la voix du matin.

1343. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Deux forces réunies dans des proportions inégales, le génie et la tradition, ont tiré l’esprit français de cette décadence précoce où l’acheminait doucement, du pas dont il marchait lui-même au dernier terme, Fontenelle, profitant de l’interrègne du génie pour établir le spécieux empire du bel esprit. […] Mais enfin on y arrive, et s’il plaît à Dieu de nous accorder quelques jours d’intervalle entre l’âgé où nous nous gâtons et le dernier terme, nous pouvons faire plus de bien par cette seconde innocence que nous n’avons fait de mal par nos fautes.

1344. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Il ajoute : « Il y a bien un moyen terme, j’ai des amis excellents et très dévoués, qui veulent bien s’occuper de tout le détail, mais tous les mécontents, tous les non-satisfaits de Meurice et de Vacquerie, en réfèrent à moi, me dérangent. […] L’année dernière, le professeur Deulinger lui disait, à peu près en ces termes : « Les religions, ça peut être utile à vous autres latins, pour nous, c’est inutile, car ça n’apporte rien à la raison des Allemands. » Lundi 2 septembre Dîner à Munich, chez le comte Pfeffel.

1345. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Par des termes du terroir, il renouvelait la langue victorieuse d’oïl. […] Ernest La Jeunesse, en termes émus a salué la disparition d’un bon romancier poète.

1346. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Il le lui dit d’ailleurs en de nobles termes : « Donnez la main à Louis XVI pour remonter sur son trône, au lieu de l’aider à en descendre.

1347. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Prendre un texte de l’Écriture et nous l’interpréter moralement selon nos besoins actuels, le déplier et retendre dans tous les sens en nous le traduisant dans un langage qui soit nôtre et qui réponde à tous les points de nos habitudes et de nos cœurs, faire ainsi des tableaux sensibles qui, sans être des portraits, ne soient point des lieux communs vagues, et atteindre à la finesse sans sortir de la généralité et de la noblesse des termes, c’est là en quoi Massillon excelle.

1348. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Il caractérise en termes vifs et précis toutes les suites de cette médisance, d’abord futile et légère, « ce rien qui va emprunter de la réalité en passant par différentes bouches ».

1349. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Claverhouse en convient : il insiste sur son idée en la poussant cruellement à bout ; il l’exprime en des termes énergiques que nul, certes, n’a oubliés, distinguant entre le sang et le sang, entre celui « des braves soldats, des gentilshommes loyaux, des prélats vertueux, et la liqueur rouge, dit-il, qui coule dans les veines de manants grossiers, d’obscurs démagogues, de misérables psalmodieurs… ».

1350. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Dans un cours que je faisais à Liège il y a six ans et dont M. de Chateaubriand et ses amis formaient le sujet principal, je disais quelques-unes de ces choses ; sur ce point en particulier qui tient à la production du Génie du christianisme, je concluais en des termes qui ont encore leur application et que je ne pourrais qu’affaiblir en essayant de les varier : Je ne crois pas me tromper, disais-je à mes auditeurs, en assurant que nous avons eu une satisfaction véritable à lire cette lettre de Chateaubriand à Fontanes, qui nous l’a montré sous l’empire d’une haute exaltation sensible et religieuse, au moment où il concevait le Génie du christianisme.

1351. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Pour nous, lecteurs d’aujourd’hui, à qui échappent un bon nombre des termes, des qualifications en usage et des métaphores courantes qu’il emploie, autant vaudrait donner dans une forêt de piques que de nous jeter dans ses récits d’Arques ou de Coutras, si on n’avait pas d’autre narration plus distincte pour en prendre idée.

1352. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Arrivé à ce terme de la discussion, il s’exécute, et convient à peu près qu’il n’a voulu faire qu’un agréable et assez instructif roman : Je me vois, monsieur, dit-il agréablement à Voltaire qui est censé toujours vivant, je me vois réduit à l’embarras des auteurs de romans qui, après avoir conduit leur prince ou leur héros jusqu’au dernier volume, ne savent plus comment s’en défaire, et finissent par le faire assassiner.

1353. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Il revenait souvent sur cet exemple d’Ingres, que j’aime moi-même à prendre comme étant l’un des termes de comparaison les plus sensibles, les plus propres à donner la mesure de Léopold Robert ; car celui-ci, plein de déférence et sentant ses côtés inférieurs, ajoutait : Je ne suis pas étonné du tout qu’une comparaison de nos talents l’ait blessé.

1354. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Faisant allusion à certains termes assez impératifs de la lettre de nomination et qui laissaient peu la liberté du refus, Ramond aurait dit en riant : « Je suis préfet par lettre de cachet. » Cuvier n’a pas dédaigné d’égayer sa Notice de ces traits malins et de quelques autres qu’il faudrait avoir été contemporain pour accueillir et présenter dans leur juste mesure, sans rien exagérer ni forcer en les rapportant. — Cuvier et Ramond n’étaient pas au mieux ensemble ; ils avaient été en compétition pour la place de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.

1355. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Dangeau raconte simplement le fait en ces termes : « Vendredi, 3 juin 1689, à Versailles

1356. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

C’est ainsi que dans la démonstration de la première vérité, qui est l’existence de Dieu, avec les attributs principaux qui en achèvent l’idée, Charron, au lieu de s’appuyer sur le sens commun, sur le sentiment général humain si d’accord avec cette croyance, insiste bien plutôt d’abord sur les difficultés et les impossibilités de concevoir dans sa grandeur propre cette idée infinie ; il dit avant Pascal, et en termes encore plus formels, qu’il y a une sorte de négation absolue non seulement du Dieu-Providence, mais de la cause première, qui ne se peut loger « que dans une âme extrêmement forte et hardie » ; il est vrai qu’il ajoute aussitôt : en une âme « forcenée et maniaque ».

1357. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Chéruel a-t-il cru nécessaire de bien définir ces termes, et il a pris occasion de là pour tracer, dans son excellente introduction, une histoire abrégée de ce qu’on appelait en général Conseil d’État, et des divers démembrements ou divisions auxquels il donna lieu dans la suite des temps.

1358. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Mais en ce qui concerne la personne du duc d’Orléans, Mme Elliott nous dit presque dans les mêmes termes que le correspondant de Mirabeau : Ce prince était un homme de plaisir, qui ne pouvait supporter ni embarras ni affaire d’aucun genre ; il ne lisait jamais et ne s’occupait de rien que de son amusement.

1359. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Aussi, brûle-t-il de s’en délivrer, et, pour cela, de passer outre, d’arriver d’un bond au terme.

1360. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Accueilli à Choisy-le-Roi, dans une maison hospitalière, chez le général Blein, il craint tout à coup d’avoir dépassé le terme convenable et de devenir importun à ses hôtes ; en conséquence, il songe à se détruire.

1361. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

. — Dans la leçon orale qu’il débita pour cette même agrégation, il avait à parler d’un traité de saint Augustin sur la Vie heureuse  ; il commença vivement, a peu près en ces termes et dans cette donnée (je ne réponds que du trait) : « Saint Augustin était jeune, brillant, amoureux, entouré d’amis ; il avait remporté des prix de poésie et s’était vu applaudi en plein théâtre ; il était professeur de rhétorique à vingt-deux ans, et sans concours ; et cependant il n’était pas heureux ! 

1362. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Gozlan est un homme d’esprit dans la force du terme ; il a d’heureux mots, comme on en cite d’autrefois : il a des fantaisies qui réussissent à la scène, des nouvelles dont l’idée est piquante.

1363. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

» Gavacho est un terme de mépris par lequel on désignait les Français, les gens qui viennent de la montagne.

1364. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Dans une lettre adressée à Mme Récamier le 9 mai 1827 et publiée quelques jours après dans le Globe par suite d’une indiscrétion non regrettable, le jeune voyageur s’exprimait en ces termes, qui sont à rapprocher de ceux dans lesquels Eckermann va nous parler des mêmes entretiens : « Gœthe, écrivait M. 

1365. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Dieu tout d’abord parle à Adam en ces termes : « Écoute, Adam, et entends ma raison. — Je t’ai formé ; maintenant, je te donnerai tels dons : — toujours tu peux vivre, si tu tiens mon sermon, — et tu seras sain et ne sentiras pas le frisson (la fièvre) ; — tu n’auras faim, par besoin ne boiras ; — tu n’auras froid, ni chaud ne sentiras. — Tu seras en joie, et jamais ne te lasseras, — et en déduit, ni douleur ne sauras. — Je te le dis à toi, et je veux qu’Ève l’entende ; — si elle ne l’écoute, elle s’afoloie (elle fait folie). — De toute terre avez la seigneurie, — d’oiseaux, de bêtes et de toute la maisnie. — Peu vous souciez de qui vous porte envie, — car tout le monde vous sera enclin et soumis. — En votre corps (votre personne) je mets le bien et le mal ; — qui a tel don n’est pas lié à un pal (à un pieu, — c’est-à-dire est libre), etc., etc… » On le voit, Dieu parle d’une manière bien enfantine : nous voilà tombés dans la rue et dans le populaire ; adieu la belle liturgie !

1366. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Bernardin de Saint-Pierre écrivait le 1er janvier 1772 ce qu’il aurait pu redire aussi exactement soixante ans après : « L’art de rendre la nature est si nouveau, que les termes mêmes n’en sont pas inventés.

1367. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Cette édition47 où le texte est soigneusement collationné, où l’on donne les variantes, les corrections successives et authentiques, où rien n’est oublié au sujet de chaque pièce, ni les sources et origines, ni les termes de comparaison, ni les morceaux même de polémique qui s’y rapportent ; où l’on insérera des lettres de Corneille jusqu’ici éparses ou restées manuscrites, des pièces de vers publiées çà et là dans des recueils du temps et jusqu’aux plus minces productions du grand poète, promet d’être un modèle en son genre et tout à fait monumentale.

1368. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Il faut admirer ce que nous avons et ce qui nous manque ; il faut faire autrement que nos ancêtres et louer ce que nos ancêtres ont fait. » Et après quelques exemples saillants empruntés à l’art du Moyen-Age et à celui de la Renaissance, si originaux chacun dans son genre et si caractérisés, passant à l’art tout littéraire et spirituel du xviie  siècle, il continue en ces termes : « Ouvrez maintenant un volume de Racine ou cette Princesse de Clèves, et vous y verrez la noblesse, la mesure, la délicatesse charmante, la simplicité et la perfection du style qu’une littérature naissante pouvait seule avoir, et que la vie de salon, les mœurs de Cour et les sentiments aristocratiques pouvaient seuls donner.

1369. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Nous n’en pouvons parler, du reste, que d’après Lemontey qui avait lu la pièce et qui en reproduit indirectement les termes : « Ces mœurs naïves et pures, dit-il, ce mélange d’études graves et de gaieté innocente, ces devoirs pieux et domestiques, cette princesse qui, aussi simple que la fille d’Alcinoüs, ne connaît de fard que l’eau et la neige, et qui, entre sa mère et son aïeule, brode des ornements pour des autels ; tout retraçait dans la commanderie de Wissembourg l’ingénuité des temps héroïques. » L’idylle ici venait singulièrement en aide à la politique.

1370. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

La République ne peut plus accoucher au terme voulu de ses deux consuls ; on finit par n’en avoir plus qu’un, in extremis.

1371. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Aussitôt nommé, il en avait fait part au général de l’armée d’Italie, il faut voir en quels termes : ce sont ses premières avances, et elles sont d’une vivacité, d’une grâce toute spirituelle et toute voltairienne.

1372. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Dans tous les cas, en acceptant ce pénible rôle de noter les arrêts, les chutes et les déclins avant terme, de tant d’esprits que nous admirons, nous voulons qu’on sache bien qu’aucun sentiment en nous ne peut s’en applaudir.

1373. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

En se servant de ces termes abstraits sous lesquels se glissent si aisément des idées toutes modernes, on n’arrive à rien de véritablement satisfaisant pour les esprits investigateurs ; on ne fait qu’irriter leur curiosité, comme en leur posant le problème.

1374. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Molé, parlant au nom de l’Académie, a donné un bel exemple : « Le moment n’est-il pas venu, s’est-il écrié en finissant, de mettre un terme à ces disputes ?

1375. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Nous avons ainsi nos deux termes extrêmes : l’observation vivante, directe du vieux Shakespeare, inconscient de la beauté clinique de son drame — et la pénible érudition avec son cortège d’erreurs et de tares essentielles, aboutissant, en une situation analogue, à une parfaite incohérence des symptômes décrits.

1376. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Loin d’avoir rien à retrancher à la valeur des termes, il semble, au contraire, qu’ils supposent au-delà de ce qu’ils expriment Les Romains donnent beaucoup trop de développements à leurs idées ; mais ce qui appartient aux sentiments est toujours exprimé avec concision.

1377. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Mais surtout sa gloire acquise par des œuvres critiques et dogmatiques, ses vers passés en proverbes ou reconnus pour les lois de l’art d’écrire, persuadent à des gens de lettres par toute l’Europe que les théoriciens peuvent créer une littérature ou lui imposer une direction : on perd de vue tout ce que l’œuvre de Despréaux continue et achève ; au lieu d’un terme et d’un couronnement, on y voit un commencement, une création de mouvement ; et l’on agit en conséquence.

1378. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

La langue est molle, pâteuse, diffuse, elle se défait jusque chez les plus vigoureux orateurs ; le vocabulaire n’est pas pur, et je ne parle pas des néologismes nécessaires, des noms d’institutions ou d’opinions nouvelles, des abréviations pratiques du jargon politique : je parle de l’emploi des termes courants et communs de la langue française.

1379. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Je ne veux pas dire qu’il ait tué la religion ; mais il a réduit la question à ses termes essentiels, à sa forme extrême : il faut choisir entre le déterminisme et la révélation.

1380. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Ainsi quand saint Bernard dit, Non est talis tristitia hypocritarum non incorde, sect in fade est ; la langue française traduit « Telle ne n’est mies li tristèce des ypocrites ; car elle ne n’est mies el cuer, mais en la fazon. » Et plus loin, où le latin dit, Hypocrila ungit potius semetipsurn ut propriæ fragrantiarn opinionis respergat ; le français, à l’orthographe près qui changera, ne reste guère au-dessous de cette vérité rendue si vive par l’image « Li ypocrite oynt ainzois ley-inesmes, por espardre l’odor de sa propre noméie. » La langue est déjà constituée puisque voilà le tour qui marque le mouvement de la pensée, et le terme propre qui en est le signe définitif.

1381. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Au temps de Ronsard, un style noble était un style retentissant de termes empruntés à la guerre et à la chasse.

1382. (1890) L’avenir de la science « XVI »

La langue de l’enfant, en apparence plus simple, est en effet plus compréhensible et plus resserrée que celle où s’explique terme à terme la pensée plus analysée de l’âge mûr.

1383. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Il croit d’ailleurs que les dissentiments sont plus apparents que réels et conclut la discussion en ces termes : « Il a semblé que j’ai donné une classification aussi concordante avec celle de M. 

1384. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

La querelle élevée entre les mœurs dissolues et les mœurs chastes et décentes trouve son terme à la fin de la période que nous parcourons ; il était nécessaire, pour en bien connaître le résultat, de savoir comment et par quelles personnes elle fut terminée.

1385. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

… Tout homme énergique au dieu Terme est pareil et nul ne choisit les fatalités qui le paralysent : la gaine de Léon Bloy est faite de je ne sais quel fumier incrustant et tenace.

1386. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

À propos de Pinel, par exemple, l’un de ceux qu’il a le mieux connus, et qui était tout l’opposé de lui, qui manquait essentiellement d’élocution et de faconde, Pariset caractérise en termes excellents ce style coupé, sans liaisons, sans cohérence, dépourvu de grâce et de souplesse.

1387. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Aussi, quoique mort avant le terme, peu de gens ont plus vécu que lui.

1388. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Lisons donc du pur Louis XIV, ou mieux écoutons le grand roi causer et raconter : langue excellente, tour net, exact et parfait, termes propres, bon goût suprême pour tout ce qui est extérieur et de montre, pour tout ce qui tient à la représentation royale.

1389. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Les lettres qu’on a de lui à la reine ne laissent aucun doute sur la vivacité des démonstrations passionnées qu’il se permettait ou peut-être qu’il se commandait en lui écrivant ; mais il paraîtrait, si l’on s’en rapportait au témoignage de Brienne et de sa vertueuse mère, que cet amour se contint d’ailleurs en des termes assez platoniques, que l’esprit de la reine s’avouait surtout charmé de la beauté de l’esprit du cardinal, et que c’était un amour enfin dont on pouvait parler à une confidente jusque dans l’oratoire et sur les reliques des saints, sans trop avoir à en rougir et à s’en accuser.

1390. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Portalis disait en termes exprès : « Dans une vaste monarchie comme la France, dont le gouvernement est à la fois commerçant, religieux, militaire et civil, et qui est composée de divers peuples gouvernés par des coutumes différentes, il est impossible d’avoir un corps complet de législation. » Cette possibilité d’un Code uniforme, il en doutera encore longtemps, et même sous le Directoire ; il ne prévoyait pas la main énergique et héroïque, l’épée toute-puissante sous laquelle il travaillerait en paix, pendant le Consulat, en tête du groupe des Prudents.

1391. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Parlant de l’expédition projetée par son frère le duc d’Alençon en Flandre, elle le montre, en termes d’une énergique beauté, représentant au roi : Que c’était l’honneur et l’accroissement de la France ; que ce serait une invention pour empêcher la guerre civile, tous les esprits remuants et désireux de nouveauté ayant moyen d’aller en Flandre passer leur fumée et se saouler de la guerre ; que cette entreprise servirait aussi, comme le Piémont, d’école à la noblesse de France pour s’exercer aux armes, et y faire revivre des Montluc et Brissac, des Terme et des Bellegarde, tels que ces grands maréchaux, qui, s’étant façonnés aux guerres du Piémont, avaient depuis si glorieusement et heureusement servi leur roi et leur patrie.

1392. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Dans ces termes nouveaux où il était désormais, peu lui importait presque la sentence du Parlement.

1393. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Ayant à parler en un endroit d’une tempête qu’il essuie sur la Baltique, et où le vaisseau se trouve échoué sur un banc pendant une nuit obscure : Il n’y a point de termes, confesse-t-il ingénument, qui puissent exprimer le trouble d’un homme qui se trouve dans ce misérable état ; pour moi, Monsieur, je ne me ressouviens d’autre chose, sinon que, pendant tout le reste de la nuit, je commençai plus de cinq cents Pater, et n’en pus jamais achever aucun.

1394. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Sur la mort, il n’avait jamais varié depuis des années, et son espérance devint plus vive et plus sensible à mesure qu’il approchait du terme.

1395. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

L’oppression et l’anarchie de l’empire russe se prolongent ainsi misérablement, jusqu’à ce qu’enfin le sentiment national, à bout de souffrances, se suscite un chef véritable, non plus un faux rejeton du passé, mais un fondateur de dynastie nouvelle, de la dynastie sous laquelle la Russie atteindra à toute sa grandeur, Michel Romanof (1613), C’est le terme où M. 

1396. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Il a exprimé lui-même sa doctrine en ces termes : « Les dispositions d’esprit qui font qu’un homme se distingue des autres hommes par l’originalité de ses pensées et de ses conceptions, par son excentricité ou l’énergie de ses facultés affectives, par la transcendance de ses facultés intellectuelles, prennent leur source dans les mêmes conditions organiques que les divers troubles moraux, dont la folie et l’idiotie sont l’expression la plus complète. » Telle est la doctrine développée par M. 

1397. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

Or ce progrès a atteint son terme en Amérique : c’est là que vous voyez à la fois une extrême égalité civile et une extrême égalité politique.

1398. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

En théologie, il a essayé de trouver un milieu entre la religion révélée et l’athéisme : à ceux qui ne verraient là qu’une chimère, je demanderai de vouloir bien nous dire avec précision lequel de ces deux termes extrêmes ils ont eux-mêmes choisi.

1399. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Il est probable que, par manque de termes de comparaison, nous nous trompons très fréquemment et que l’auteur qui nous dit : « Ces personnages que vous trouvez invraisemblables, je les ai connus » a raison.

1400. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

. — Je dénomme les ères d’après leur principe, en renonçant absolument aux termes vagues qui sont hélas en usage ; nous parlons d’histoire ancienne (qui comprend les Pharaons, la république d’Athènes et l’empire romain !)

1401. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Le rêve et l’abstraction, telles furent les deux passions de notre renaissance : d’un côté l’exaltation sentimentale, « les aspirations de l’âme », le désir vague de bonheur, de beauté, de sublimité, qui imposait aux théories l’obligation d’être consolantes et poétiques, qui fabriquait les systèmes, qui inventait les espérances, qui subordonnait la vérité, qui asservissait la science, qui commandait des doctrines exactement comme on commande un habit ; de l’autre, l’amour des nuages philosophiques, la coutume de planer au haut du ciel, le goût des termes généraux, la perte du style précis, l’oubli de l’analyse, le discrédit de la simplicité, la haine pour l’exactitude ; d’un côté la passion de croire sans preuves ; de l’autre la faculté de croire sans preuves : ces deux penchants composent l’esprit du temps.

1402. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Les Simiens, dont fait partie l’homme, se montrent, dès le second étage de l’éocène, premier terme de l’ère tertiaire. […] La métallurgie pré-historique s’explique donc assez facilement, et on la comprendrait tout à fait bien si l’on pouvait faire abstraction des termes scientifiques. […] Je me sers exprès de ces termes simples pour me faire mieux comprendre. […] Le mariage, dit-il, en termes plus précis, est une institution qui fonctionne mal ; et à un tel point que l’on se demande s’il ne serait pas avantageusement remplacé par l’amour libre, c’est-à-dire par l’union temporaire. […] C’est pourquoi il ne faut pas se servir, pour qualifier leurs actes, des termes dont nous usons et même dont nous abusons quand il s’agit des actes humains.

1403. (1925) Comment on devient écrivain

La vie est si injuste ; le succès si incertain ; tant de méchants auteurs réussissent, que le mot raté ne devrait plus être un terme de mépris. […]   Baudelaire a insisté sur l’utilité pratique de ces confidences de travail et de métier : « Bien souvent, dit-il, j’ai pensé combien serait intéressant un article écrit par un auteur qui voudrait, c’est-à-dire qui pourrait raconter pas à pas la marche progressive qu’a suivie une quelconque de ses compositions, pour arriver au terme définitif de son accomplissement. […] Même autrefois, quand nous signalions les ravages du mal d’écrire, nous faisions une distinction capitale. « Gardons-nous, disions-nous en propres termes, gardons-nous de confondre le vrai don d’écrire, qui a en lui quelque chose de divin, avec le funeste mal d’écrire qui nous dévore. […] Bossuet écrivait toujours ses sermons. « Les manuscrits de Bossuet, dit l’abbé Vaillant, démontrent un travail pénible, tandis que le texte imprimé ferait croire à une improvisation où l’orateur, oubliant les règles de l’art, ne repousse aucun des termes, aucune des images qu’il croit propres à rendre sa pensée. […] Au temps de Louis XIV, on habillait les auteurs anciens à la française… De nos jours, on s’applique à conserver à Homère la barbarie de son époque, à Eschyle l’énergie sauvage de son style, aux historiens la valeur exacte de leurs termes militaires et administratifs ; et parfois, à force de traduire le latin par le latin et le grec par le grec, on fait une version inintelligible à quiconque ignore la langue originale.

1404. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Je ne suis pas surpris que ces gens grossiers ne s’aperçoivent point de la différence qu’il y a entre ces termes pour l’élégance et la noblesse ; mais les personnes bien élevées et habituées à parler le langage de la belle nature, la sentent très bien et l’observent. […] Pourquoi ce grand homme a-t-il parlé de Molière en termes si magnifiques et si intelligents386 ? […] Ses pièces touchent au tragique… Sincérité est bien le terme dont il faut se servir en partant de lui.

1405. (1904) Zangwill pp. 7-90

Gabriel Séailles me disait, en une causerie aimable et sympathique, les mêmes choses à peu près dans les mêmes termes ». […] Mais la nature aspire à une communion bien plus intense, communion qui n’atteindra son dernier terme que quand il y aura un être actuellement parfait. […] Au terme des évolutions successives, si l’univers est jamais ramené à un seul être absolu, cet être sera la vie complète de tous ; il renouvellera en lui la vie des êtres disparus, ou, si l’on aime mieux, en son sein revivront tous ceux qui ont été.

1406. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Cependant, du haut de sa tribune populaire, Mussolini4 parle aux foules de la « production » dans les mêmes termes que Lénine. […] Autrement dit, pour parler en termes juridiques, la nue-propriété entre immédiatement, à la mort de l’artiste, dans le domaine public, mais l’usufruit reste perpétuellement dans la famille25. […] De même, quand j’ai jugé opportun de publier des missives inédites de Rimbaud ou de Verlaine49, que je tenais de possesseurs réguliers aux termes du Code civil (en matière mobilière, possession vaut titre), je ne me suis pas préoccupé de savoir si les héritiers de la propriété littéraire de Verlaine ou de Rimbaud seraient consentants.

1407. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

A cette menace, la colère faillit renverser Bonaparte ; ses veines se gonflaient, il suffoquait : ce sont les termes de Fontanes, racontant le jour même la scène du matin à M.  […] Quelques jours avant le terme de clôture fixé pour la réception des pièces, M. d’Oigny va trouver M. de Fontanes et lui dit : « Je concours pour le prix, mais ma pièce n’est pas encore faite, il y manque une soixantaine de vers ; je n’ai pas le temps, faites-les-moi. » Et M. de Fontanes les lui fît. […] Ainsi, me disais-je, coulons dans le silence des jours déjà trop agités, et dont, (ma faible santé l’annonce) le terme heureusement sera court. […] La Revue Rétrospective du 31 octobre 1835 a publié la dictée de Napoléon par laquelle il traçait à la commission du Sénat et au rapporteur le sens de leur examen et presque les termes mêmes du rapport.

1408. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Pendant près d’un an, dans nos conversations inépuisables, nous avions envisagé la vie sous toutes ses faces, et la mort toujours pour terme de tout ; et, après avoir tant causé de la mort avec elle, j’avais vu la mort la frapper à mes yeux. » Quoiqu’il y ait quelque arrangement à tout ceci, que Benjamin Constant, à l’âge de vingt ans, n’ait peut-être pas trouvé d’abord Mme de Charrière une personne aussi âgée qu’Adolphe veut bien le dire, et qu’il ne l’ait pas vue précisément à son lit de mort, l’intention du portrait est incontestable, et on ne saurait y méconnaître celle qu’on a une fois rencontrée. — « J’avais, dit encore Adolphe, j’avais contracté, dans mes conversations avec la femme qui, la première, avait développé mes idées, une insurmontable aversion pour toutes les maximes communes et pour toutes les formules dogmatiques. » On va voir, en effet, que les maximes communes n’étaient guère d’usage entre eux, et ce sont justement ces conversations inépuisables, ces excès même d’analyse, que nous sommes presque en mesure de ressaisir au complet et de prendre sur le fait aujourd’hui. […] Mais de tous ces post-scriptum, on ne saurait omettre celui-ci à cause de son extrême importance : « Flore a soutenu le voyage on ne peut pas mieux ; elle n’a point encore accouché, mais son terme avance. […] … » Il deviendrait fastidieux d’assister plus longuement à ces vicissitudes sans terme, mais on n’aurait pas sondé tout l’homme si nous en avions moins dit. […] Cette facilité de recourir familièrement à une langue étrangère, dès qu’elle vous offre un terme à votre convenance, est attrayante, mais elle a son écueil ; il en résulte que, lorsqu’on s’y abandonne, on néglige de faire rendre à une seule langue tout ce qu’elle pourrait donner.

1409. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Style, formes, images, couleur, figure, gris, plat, termes inutiles qui apprennent à douter, qui forment le bagage de l’homme qui n’a pas autre chose dans son sac. — Il n’y a rien de tel qu’un peuple sans académie, dit Mercier, pour avoir une langue forte, neuve, hardie, imagée. […] Que l’art et la poésie soient incompatibles, cela est, ce me semble, plus qu’une hérésie, cela implique, pour ainsi dire, contradiction dans les termes. […] Quand l’esprit public se sent arrivé au terme d’une de ses phases, quand une génération se voit parvenue au bout de son peloton, elle s’empresse de venir se régénérer aux mamelles de la mère-nature, en oubliant le tapage du forum sur les pelouses vertes de l’idylle. […] Ce sont ses termes.

1410. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Nous ne comprenons pas de primesaut nos mots un peu généraux ; ils ne sont pas transparents ; ils ne laissent pas voir leur racine, le fait sensible auquel ils sont empruntés ; il faut qu’on nous explique des termes qu’autrefois l’homme entendait sans effort et par la seule vertu de l’analogie, genre, espèce, grammaire, calcul, économie, loi, pensée, conception, et le reste. […] Ce vocabulaire technique a inséré quantité de ses mots dans la conversation courante et le style littéraire ; d’où il arrive qu’aujourd’hui nous parlons et nous pensons avec des termes pesants et difficiles à manier. […] Il n’y avait pas de distance chez eux entre la langue des faits sensibles et la langue du pur raisonnement, entre la langue que parle le peuple et la langue que parlent les gens doctes ; l’une continuait l’autre ; il n’y a pas un terme dans un dialogue de Platon que ne sache un adolescent qui sort de son gymnase ; il n’y a pas une phrase dans une harangue de Démosthènes qui ne trouve pour se loger une case toute prête dans le cerveau d’un forgeron ou d’un paysan d’Athènes. […] Beaucoup de termes d’art militaire, de musique et de palæstre sont d’origine dorienne ou appartiennent au dialecte dorien.

1411. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Carré qui passe sa vie à l’attendre, s’informe à propos de lui chez son portier, c’est en ces termes qu’il s’exprime : Mon ami Michel Carré Est-il dehors ou rentré ?  […] — Le vieux Michel est un peu cru pour la chasteté des oreilles modernes, mais je vous traduirai son opinion en termes honnêtes : « Ce sont des gens, dit-il, qui crachent dans leur verre avant que de boire. » *** La marquise de G…, restée veuve avec des biens considérables, se plaignait d’avoir du chagrin à son oncle, le vieux et spirituel chevalier de M… — Quel chagrin pouvez-vous avoir ? […] La maîtresse de la maison, voulant mettre un terme à ce petit scandale, prit l’actrice à part : — C’est sans doute une erreur qui nous procure l’avantage de vous avoir parmi nous ? […] Quand le premier service fut achevé, l’impatiente curiosité des dames ne pouvant se prolonger au-delà, le marquis de L… se leva et prit la parole en ces termes : Mesdames, je comprends parfaitement la surprise que vous témoignez en me retrouvant au milieu de vous, ou en vous retrouvant au milieu de moi, comme il vous plaira. […] Quant aux courses où j’ai assisté, je t’avouerai que c’est un plaisir auquel je ne crois pas devoir être parfaitement initié. — S… .., qui est passé maître en matière de sport, s’est donné beaucoup de mal pour m’en expliquer tous les termes et tous les usages.

1412. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Il était en effet, dans toute la force des termes, à la fois le savant et le maître, celui qui travailla beaucoup moins pour lui que pour la science, celui qui, à l’imitation de Socrate, fait de sa vie, de ses labeurs, de ses discours, un continuel enseignement. […] Par ce terme, il entendait l’ensemble des modifications produites par un parasite, animal ou végétal, sur l’appareil générateur de son hôte et sur les parties de l’organisme en relation indirecte avec cet appareil. […] Le Dantec, qui a protesté, et, je le reconnais très volontiers, en termes magnifiquement indignés. […] Il demanda pour les ouvriers le droit à la vie, le droit à la beauté, le droit au loisir, et voici en quels termes admirables il formulait son idée : « La seule richesse, c’est la vie, la vie avec toutes ses facultés d’amour, de joie et d’admiration. […] Je copie cette dernière formule dans une délibération aux termes les plus modérés.

1413. (1903) Le problème de l’avenir latin

Et, à bien voir, les cardinaux dilettantes de la Renaissance, en décernant l’épithète de « barbares » à des peuples auxquels le bonheur d’être vaincus et civilisés par Rome n’était pas échu, n’avaient pas tort : à la seule condition d’interpréter cette qualification et d’y voir tout autre chose qu’un terme de mépris. […] La prétention à l’« idéalisme » — en prenant ce terme dans le sens d’anti-réalisme — l’appel perpétuel à l’« idéal » me semblent impliquer avant tout l’aveu qu’on est inférieur dans les choses réelles. […] Le droit d’instituer, en face de l’enseignement d’Etat, adogmatique par essence, un enseignement qui le contrecarre, ou, en termes plus clairs, le droit de fausser l’intelligence de l’enfant. […] Pendant le temps que l’élève actuel des lycées passe à ne pas apprendre une seule langue vivante, on en enseignerait deux obligatoirement, mais suivant des méthodes par lesquelles l’enfant les parlerait, les écrirait et les comprendrait couramment au terme de ses études. […] Voilà le sort qui est au terme de nos avortements, de nos sophismes, de notre insouciance, de nos erreurs, de nos folies.

1414. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

La douloureuse, terme d’argot, c’est le quart d’heure de Rabelais ; et c’est, au moral, l’heure inévitable où l’on paye ses fautes. […] Il le fait en bons termes, avec une franchise raisonnable, sans brutalité. […] Elle rappelle tout haut, sans l’ombre de gêne, et en termes trop directs pour être rapportés ici, les sensations qu’elle doit à Maxime. […] Leur principale préoccupation est de ne pas payer leur terme, — comme celle de leur propriétaire est de toucher ses loyers. […] Les termes de la question posée changent subitement entre le deuxième et le troisième actes, sans que les sentiments du personnage à qui elle se pose en soient le moins du monde modifiés.

1415. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Après l’accident de laboratoire qui faillit lui coûter les yeux, il écrit son testament avec tous les termes et formules de la piété catholique, et il fait de petits legs à des religieuses, à des capucins, à d’autres moines. […] Toutes ces réfutations et répliques ne prouvent pas grand chose ni d’un côté ni de l’autre, la question étant posée en termes trop généraux et d’ailleurs, je crois, insoluble. […] Savez-vous bien ce qui signifiait pour nous un terme si respectable et si profane, tandis que nous étions engagés dans un commerce criminel ? […] Rousseau le dit en propres termes : Il est encore en Europe un peuple capable de législation, c’est l’île de Corse. […] — Ici, comme pour la Julie, comme pour l’Émile, les amis de Rousseau disent (en de meilleurs termes) : « Oui, cela paraît idiot, mais c’est très noble : c’est un idéal que Rousseau propose et dont il serait beau de se rapprocher. » — Pourquoi ?

1416. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Mais voilà aussi pourquoi je suis venu au monde deux mois avant terme, et si chétif qu’on me croyait perdu. […] Il la remplace par la statistique, qui est proprement « la science des faits sociaux exprimés par des termes numériques ». […] L’âge de l’historiographie littéraire touche à son terme ; celui de l’histoire scientifique va commencer. […] Il est mauvais aussi d’employer trop de termes anciens et d’affecter l’archaïsme. […] Jean Moréas composer un lexique à son usage avec des termes tombés en désuétude depuis la reine Claude et la duchesse Marguerite.

1417. (1890) Nouvelles questions de critique

C’est le problème à résoudre, et qui n’est jamais résolu ni ne le sera sans doute jamais, puisqu’à chaque génération d’hommes il se pose en des termes nouveaux, et, pour tout homme de cette génération qui l’aborde, en des termes sensiblement différents. […] vois la rapidité de cet astre qui jamais n’arrête ; il vole et le temps fuit, l’occasion s’échappe, ta beauté, ta beauté même aura son terme ; elle doit décliner et périr un jour. […] Pellissier, Buffon la formule expressément, était de nommer les choses par les termes les plus généraux. » C’est ce que M.  […] Chose curieuse, en effet, et difficilement explicable, que le mysticisme, presque partout, nous apparaisse comme le terme du naturalisme ! […] Car enfin, personne au monde n’a jamais contesté que l’observation et l’imitation de la nature fussent le principe, non pas l’objet, et le commencement, sinon le terme de l’art.

1418. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il mit un terme à cette espèce de féodalité et à cette usurpation consentie dans les revenus du roi.

1419. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

La réponse ne se fit pas attendre, dit le comte Ouvaroff (auteur d’une spirituelle notice sur le prince de Ligne) ; elle était conçue en ces termes : Monsieur,   Après le malheur de vous avoir pour fils, rien ne pouvait m’être plus sensible que le malheur de vous avoir pour colonel.

1420. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

C’est bien le même homme qui, se jugeant plus tard à l’âge de cinquante-quatre ans, presque au terme de sa carrière, disait de lui encore : « Le sol primitif a été considérablement amélioré par la culture ; mais on peut se demander si quelques fleurs d’illusion, quelques agréables erreurs n’ont pas été déracinées avec ces mauvaises herbes qu’on nomme préjugés. » Culture, suite, ordre, méthode, une belle intelligence, froide, fine, toujours exercée et aiguisée, des affections modérées, constantes, d’ailleurs l’étincelle sacrée absente, jamais le coup de tonnerre : c’est sous ces traits que Gibbon s’offre à nous en tout temps et dès sa jeunesse.

1421. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Cinq siècles et demi auparavant, le discours ou l’ordre du jour de saint Louis, cité par le scrupuleux Tillemont95, était en ces termes : Mes fidèles amis, nous serons insurmontables si nous demeurons unis dans la charité.

1422. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Les décrets de l’Empereur par lesquels il lui conférait ces hautes missions sont conçus en des termes qui sont de beaux titres de noblesse : « Prenant entière confiance dans le zèle et la fidélité à notre service du sieur Daru, membre de notre Conseil d’État…, lui donnons plein et absolu pouvoir… ; promettant d’approuver tous les actes qu’il aura passés…, de regarder comme valides et irrévocables toutes les opérations qu’il aura terminées, etc. » (Décret d’Erfurt du 11 octobre 1808, et aussi celui de Dresde du 22 juillet 1807.)

1423. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Telle sera à son dernier terme la paresse de La Fare : on hésiterait à en parler de la sorte, si l’on n’avait les preuves les plus fortes à l’appui, il faut que son exemple donne toute la moralité qu’il renferme.

1424. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

D’Alembert serait plus l’homme de Frédéric ; celui-ci en parle en des termes si naturels, qu’on croit voir la personne même dans sa modestie de grand géomètre, et quand Diderot ne le poussait pas aux affaires de parti (7 juillet 1755) : J’ai vu à Wesel d’Alembert, qui me paraît un très aimable garçon ; il a beaucoup de douceur et de l’esprit, joint à un profond savoir, sans prétentions.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Combien de fois, eux qui ont accès aux sources antiques, qui ont présents et familiers les différents termes de comparaison, et qui tiennent en main les mesures, doivent-ils se dire devant ces chefs-d’œuvre d’un jour : J’en ferais bien autant !

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

L’abbé alors la prêche ; il y a une très jolie lettre de lui, écrite de Chanteloup, à la date du 2 février 1771 ; elle commence brusquement en ces termes : L’autre jour, un de nos frères cordeliers d’Amboise prêchait sur les vertus théologales, et voici l’extrait de son sermon : « Sans la foi, l’espérance et la charité, point de salut dans ce monde ni dans l’autre.

1427. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

La conquête de la Hollande, qui suivit le glorieux passage du Rhin et qui probablement eût été complète, si l’on avait songé plus tôt à s’assurer de Muyden, centre des écluses, eut son terme et son arrêt dans l’inondation soudaine qui noya tout le bas pays d’au-delà d’Utrecht et ferma l’abord d’Amsterdam : « La résolution de mettre tout le pays sous l’eau, dit à ce sujet Louis XIV, fut un peu violente ; mais que ne fait-on point pour se soustraire d’une domination étrangère !

1428. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Dès qu’on est arrivé au repaire dans la montagne, au quartier général de tous les Mandrins de la contrée, les histoires de voleurs se succèdent et ne tarissent pas ; chaque bande qui arrive raconte la sienne, ses prouesses, ses pertes : il y a de fameux voleurs qui viennent de périr et qu’on exalte ni plus ni moins que des héros, Lamachus, Thrasyléon ; il faut entendre comme leurs compagnons en parlent, comme ils en sont fiers et en quels termes ils les déplorent : c’est à donner envie de se faire brigand, si l’on a du cœur.

1429. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

C’est ainsi qu’il parlait de lui-même en des termes simples et réservés.

1430. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Ducis le lui annonçait en termes souriants : « Eh bien !

1431. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Le fait est que, le contrat une fois dressé et signé dans les termes de 1801, il en devait sortir, à cause du rapprochement et de l’enchevêtrement des ‘deux puissances, une lutte sourde et tôt ou tard déclarée.

1432. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Enfin, l’aimable et brillant Horace saura suffire à tous les âges de la vie comme à toutes les phases de son talent, et fournir jusqu’au terme, sans broncher, toutes les étapes d’une noble carrière.

1433. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Son nom, dans tous les actes, précède toujours celui de ses associés ; en même temps qu’il est le plus brave au jeu, à ce que nous appellerions le feu de la rampe et devant le public, il prend vis-à-vis des siens, dans l’affaire commune, la grosse part de la responsabilité ; il souscrit pour tous des obligations, il s’engage, et finalement, les recettes étant insuffisantes, les fournisseurs n’étant pas payés, les obligations n’étant pas remboursées au terme préfix, Molière se voit un jour appréhendé au corps et mis en prison au Grand-Châtelet.

1434. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

L’amour-propre, s’il est fin, change de ton et de voix ; il a des gémissements et des soupirs ; il se fait inquiet sur le sort de ses frères, sur le danger que courent des âmes fidèles et simples ; il faut, à tout prix, préserver les faibles : et l’amour-propre agit et s’en donne alors en toute sûreté de conscience et, comme on dit, à cœur joie : il accuse l’adversaire, il le dénonce, il le conspue, il le qualifie dans les termes les plus outrageux, les plus humiliants ; et comme il ne veut point cependant paraître, même à ses propres yeux, de l’amour-propre, il se retourne, quand il a fini, et se fait humble aussitôt ; il demande pardon à son semblable d’en avoir agi de la sorte : il n’a voulu que le toucher, le convertir ; on assure même qu’il est de force à lui proposer en secret (après l’avoir insulté en public) de lui donner le baiser de paix et de l’embrasser.

1435. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Notez que le prix dont il s’agit, dans les termes posés par le testateur, n’implique que des conditions de science et de talent.

1436. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Après l’échauffourée de la convocation des Notables et cet échec de Calonne qui ne s’en montrait que plus entreprenant et présomptueux, la reine entra en lutte à son sujet, et, pleine de confiance en Brienne, elle l’imposa presque au roi qui l’estimait peu, et qui finit par l’accepter en disant à ceux qui le pressaient : « Vous le voulez, vous vous en repentirez peut-être. » Il dit le mot pour Brienne ; il le redira pour Necker seize mois après et presque dans les mêmes termes.

1437. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Tous les biographes disent qu’en cette même année de la conquête de la Franche-Comté (1674), Catinat présent à la bataille de Senef y fut blessé et reçut à ce sujet un billet du grand Condé, dont il cite même les termes.

1438. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Duveyrier a tracé de lui une vie abrégée et un beau portrait en ces termes : « … Héritier de la réputation de ses ancêtres, Othman, dès son enfance, s’est fait remarquer par sa perspicacité.

1439. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Eugénie qui voit juste, qui voit bien, mais qui n’a pas, comme on dit, le diable au corps, continue en ces termes sa description souriante et sobre, que nous donnerons jusqu’à la fin comme un exemple parfait en son genre : « Le verre cassé, on s’est mis en danse.

1440. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Dans ces termes même, je trouve qu’il va trop loin.

1441. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Ce que les lecteurs mondains diraient de nos jours en lisant le détail des mortifications et de certains excès, un grand nombre parmi les contemporains des personnages le disaient également et presque par les mêmes termes.

1442. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

« Le seul art dont j’oserais soupçonner Mme de Sévigné, dit Mme Necker, c’est d’employer souvent des termes généraux, et par conséquent un peu vagues, qu’elle fait ressembler, par la façon dont elle les place, à ces robes flottantes dont une main habile change la forme à son gré. » La comparaison est ingénieuse ; mais il ne faut pas voir un artifice d’auteur dans cette manière commune à l’époque.

1443. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Eugène est le modèle auquel aurait dû aspirer tout homme bien né de ce temps-là, c’est un Grandisson sans fadeur et sans ennui ; il n’a pas encore atteint ce portrait un peu solennel que la maréchale lui a d’avance assigné pour le terme de ses vingt-cinq ans, ce portrait dans le goût de ceux que trace Mademoiselle de Montpensier.

1444. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Si j’osais hasarder le contraste, je nommerais encore pour terme de ressemblance un autre nom, un nom girondin aussi, mais tout plébéien, celui de Mme Roland.

1445. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Pendant quelques années on semble chercher un moyen terme entre l’unité et la multiplicité, soit par la juxtaposition de lieux réellement contigus, soit par une certaine indétermination du lieu.

1446. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

S’étant fait une loi rigoureuse de la propriété, de la particularité îles termes, possédant le plus riche vocabulaire d’expressions locales et pittoresques, V.

1447. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

J’y ai relevé des traces de scolastique, comme lorsque l’orateur nous dit que la confession est à la fois, pour le prêtre, un pouvoir, un honneur, un privilège et un droit, et qu’il nous explique chacun de ces quatre termes.

1448. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Ou parfois, inattendu professeur de grammaire, il recommande aux disciples — qui sont, remarquez-le, un fossoyeur, un carrier et un maçon : « Ayez soin de venir à moi à tout instant, comme d’un terme dérivatif on va à l’étymologie. » Les gens du peuple, fort nombreux dans cette tragédie, mêlent avec agrément grossièretés populaires et élégances naturistes.

1449. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Je ne saurais dire combien me paraît intéressant tout ce chapitre par le jour qu’il jette sur le procédé politique de Napoléon, sur le point fixe de sa croyance supérieure (croyance en Dieu), sur son indifférence profonde pour les articles secondaires et sur l’importance extrême qu’il affectait pourtant d’y attacher, en un mot, sur la règle de conduite qu’il regardait évidemment comme la seule loi des chefs d’empire, puisqu’il nous l’expose en termes si nets et si peu voilés.

1450. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Guizot parlait bien, mais sans rien d’extraordinaire ; il avait de la netteté, une lucidité parfaite d’exposition, mais des répétitions de termes abstraits, assez peu d’élégance, peu de chaleur.

1451. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Ce sont les gestes d’un jeune homme et les retours d’imagination d’un vieillard, ou, s’il n’était pas vieillard alors qu’il écrivait, d’un homme politique entre deux âges, qui revient à sa jeunesse dans les intervalles de son jeu, de sorte qu’il y a bigarrure, et que par moments l’effet qu’on reçoit est double : c’est vrai et c’est faux à la fois. » On en pourrait dire autant de la plupart des mémoires nés avant terme et composés en vue d’un effet présent.

1452. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

On assure qu’il est vrai, sans faste, sans hauteur, prêt à écouter sans prévention, et à répondre en termes précis.

1453. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

M. d’Aguesseau aurait préféré, nous dit son fils, rester dans la pure et véritable magistrature, et passer ses jours dans une charge de conseiller au Parlement de Paris, et il ajoute, en des termes qui rappellent l’hôtel Rambouillet plus subtilement qu’il ne convenait à un ami et à un disciple de Boileau : « Les maîtres des requêtes ressemblent aux désirs du cœur humain, ils aspirent à n’être plus ; c’est un état qu’on n’embrasse que pour le quitter… » Or, cette phrase étrange sur les maîtres des requêtes, comparés aux désirs du cœur qui aspirent à n’être plus, serait inexplicable chez un aussi bon esprit sans une phrase de saint Augustin qui dit cela, en effet, des désirs du cœur humain (sunt ut non sint).

1454. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Un jour que Louville entrait avec le duc de Medinaceli dans l’appartement de Mme des Ursins, où celle-ci les introduisait pour causer plus librement, d’Aubigny, qui était installé au fond, ne voyant que la princesse et la croyant seule, se mit à l’apostropher en des termes d’une familiarité brusque, et des plus crus, qui mirent tout le monde dans la confusion.

1455. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Bref, le mariage est fixé à l’hiver prochain ; Alfred, qui a été blessé à l’armée, a lui-même besoin d’un délai, bien que ce terme de huit mois lui semble bien long.

1456. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Et c’est le même qui, à Rome, en se trouvant pour la première fois au milieu de ces augustes solitudes du Colisée et des Terme Antoniane, ne pourra s’empêcher « de ressentir dans l’âme quelque petit saisissement, à la vue de la vieille majesté de leurs antiques masses révérées et abandonnées » ; c’est le même qui aura sur les marbres antiques et sur leur magnificence grandiose une page pleine de majesté et presque d’amour : « On peut dire qu’en France nous ne savons presque ce que c’est que des marbres, et qu’on n’en a point vu si l’on n’est venu dans ce pays-ci… » (T. 

1457. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Vieux, arrivé au terme d’une existence jusque-là des plus favorisées et des plus également douces, l’abbé Barthélemy se vit tout d’un coup privé par la Révolution de la fortune, de l’aisance et de la liberté ; dans ces instants d’ennui et de retraite, il eut l’idée d’écrire des Mémoires sur sa vie, restés inachevés, mais suffisants, et qui sont la source où l’on apprend le mieux à le connaître.

1458. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

— Richelieu aime et préfère les honnêtes gens : en quels termes mémorables n’a-t-il point parlé dans ses Mémoires de la gravité héroïque d’Achille de Harlay, de la prud’homie du président Jeannin !

1459. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Nous rencontrerons plus d’une fois, ajoute-t-il, l’expression de ces qualités toutes savoisiennes, mais jamais plus complètes que chez les deux écrivains qui, dans l’ordre des dates, sont aux deux termes extrêmes de l’histoire littéraire de leur pays, saint François de Sales qui l’ouvre au xviie  siècle, et Xavier de Maistre qui la termine de nos jours.

1460. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Nous maintenons cette étiquette, Vers libre ; d’abord parce que ce fut celle qui s’imposa d’elle-même, spontanée, à nos premiers efforts ; elle dit mieux le sens de notre essai de rajeunissement que cet affreux mot, vers polymorphe, inventé par la critique hostile, et qui fait penser à quelque terme d’une nomenclature scientifique, déplacé d’ailleurs en matière d’esthétique du vers.

1461. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Je l’ai constaté : progrès marqué sur les autres critiques contemporaines, cette critique d’âme et d’idée, avant tout, ne sort pas assez nettement d’une métaphysique dont on voie les termes et qui donne à l’esprit éclairé et affermi de son auteur la règle suprême, le dictamen inflexible, le bâton de longueur qui vaut sceptre et avec lequel le critique, qui est juge et roi à force d’être juge, prend la mesure des œuvres et des hommes.

1462. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Pour cela, des voies moins pures sont nécessaires, etc. », ce qui veut dire, en termes qu’on surveille, mais qu’il est impossible de ne pas comprendre, que le bien, pour être, a besoin du mal, et que la vertu ne peut rien de grand et de fort dans le monde sans l’aide des gredins et l’appoint de la coquinerie.

1463. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

La nature apparaît telle qu’elle est, comme un ensemble de faits observables, dont le groupement fait les substances, dont les rapports fondent les forces ; et la science, ramenée dans le lit où elle coule depuis deux siècles, se porte entière et d’un élan vers son terme unique et magnifique, la connaissance des faits et des lois.

1464. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Epicure lui-même est mort, au terme de la carrière, lui qui par le génie surpassa l’espèce humaine et couvrit toutes les renommées de son éclat, comme le soleil dans les airs éteint toutes les étoiles.

1465. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Vico avait dit bien antérieurement : « Tout peuple qui ne sait pas trouver en lui le commandement et l’obéissance, obéira à un autre peuple. » D’abord la perte de l’ordre et des libertés, ensuite la perte de la nationalité, voilà le terme de cette redoutable progression. […] Il fallait que cette lutte eût un terme, et, dans une des nombreuses conversations que l’empereur eut avec M. Fiévée, il avait fait pressentir le terme qu’elle aurait. […] La faveur mêlée de refroidissement dont jouit M. de Fontanes sous l’empire, et l’espèce de disgrâce qui y mit un terme, sont précisément, en montant dans une sphère plus élevée, la reproduction du tableau des destinées du Journal des Débats. […] C’est un des caractères de cette époque que la communauté des efforts intellectuels, et, si l’on peut se servir de ce terme, la parenté littéraire de tous les esprits élevés qui conduisent le chœur des intelligences.

1466. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Avant lui, un autre romancier distingué de Madrid, Pedro Antonio de Alarcon, catholique celui-ci, au vrai sens du terme, touchait à une situation de ce genre dans son Escandalo. […] Au poète, il semble que chanter ce qu’il voit n’est pas peindre la nature assez belle et la vie assez riante, et il imagine un monde baroque qu’il doit peindre en termes non moins étranges. […] À la mort d’Hartzenbusch, le doyen des poètes romantiques, l’Académie de La Lengua a choisi pour lui succéder un jeune homme de vingt-trois ans, encore mineur aux termes de la loi. […] La raison en est que les Scènes de la Vie cléricale appartiennent à ce que l’on est convenu d’appeler la littérature catholique, — et qui n’est littérature que par accident, sous la plume de deux ou trois écrivains qui viennent et qui vont ailleurs, et qui n’est catholique jamais, dans le sens réel du terme. […] « La plus jeune, une fillette de dix-sept à dix-huit ans, avait le nez friand, du vice et de l’intelligence de Paris sur un minois futé, des bottines qui reniflaient l’eau, une tenue de petite rouleuse du quartier Latin, une voix éraillée, une conversation agrémentée de termes médicaux.

1467. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Ne pas s’inquiéter des phrases mal faites ni des mots impropres, aller toujours son train, pousser jusqu’au terme du développement, et, une fois au bout, recommencer le même exercice ; le recommencer trois fois, quatre fois, dix fois, sans se lasser. […] Charles, se confiant à un vieil ami, déclare en propres termes « que sa femme est bête ». […] La faute remonte à vingt-cinq ans ; pendant vingt-cinq ans, elle a été réparée tous les jours ; M. et Mme Ledoux ont d’ailleurs atteint depuis longtemps le terme de leur vie passionnelle. […] Réboval est parfaitement heureux ; il a pu réunir enfin ses deux familles et toutes ses affections sous le même toit ; il parle souvent à la nouvelle Mme Réboval, en termes touchants, des vertus de la défunte. […] Mme Boisset est une bonne dame indolente qui oublie de réclamer les volumes et qui, du fauteuil où elle est affalée, prie les clients de se servir eux-mêmes et leur dit, d’une voix molle, des choses désagréables quand ils ne sont pas contents… Et voilà comment elle doit deux termes à M. 

1468. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le chevalier de Grammont conte au roi l’histoire de Termes ou de l’aumônier Poussatin ; tout le monde quitte le bal pour venir l’écouter, et, le conte fait, chacun rit à se tenir les côtes. […] On se pique de savoir parfaitement sa langue, de ne jamais manquer au sens exact des termes, d’écarter les expressions roturières, d’aligner les antithèses, d’employer les développements, de pratiquer la rhétorique. […] Il plante et jardine, sur un sol fertile, dans un pays dont l’air lui convient, parmi des plates-bandes régulières, au bord d’un canal bien droit et flanqué d’une terrasse bien correcte, et il se loue en bons termes, avec toute la discrétion convenable, du caractère qu’il possède et du parti qu’il a pris. « Je me suis souvent étonné, dit-il, qu’Épicure ait trouvé tant d’âpres et amers censeurs dans les âges qui l’ont suivi, lorsque la beauté de son esprit, l’excellence de son naturel, le bonheur de sa diction, l’agrément de son entretien, la tempérance de sa vie et la constance de sa mort l’ont fait tant aimer de ses amis, admirer de ses disciples et honorer par les Athéniens605. » Il a raison de défendre Épicure, car il a suivi ses préceptes, évitant les grands bouleversements d’esprit, et s’installant comme un des dieux de Lucrèce dans un des interstices des mondes. « Quand les philosophes ont vu les passions entrer et s’enraciner dans l’État, ils ont cru que c’était folie pour les honnêtes gens que de se mêler des affaires publiques606… Le vrai service du public est une entreprise d’un si grand labeur et d’un si grand souci, qu’un homme bon et sage, quoiqu’il puisse ne point la refuser s’il y est appelé par son prince ou par son pays, et s’il croit pouvoir y rendre des services plus qu’ordinaires, doit pourtant ne la rechercher que rarement ou jamais, et la laisser le plus communément à ces hommes, qui, sous le couvert du bien public, poursuivent leurs propres visées de richesse, de pouvoir et d’honneurs illégitimes607. » Voilà de quel air il s’annonce. […] Ces gens prennent une thèse de théologie, un lieu commun de philosophie, un précepte de poésie, et le développent en prose mesurée, munie de rimes ; ils n’inventent rien, ne sentent pas grand’chose, et ne s’occupent qu’à faire de bons raisonnements avec des métaphores classiques, en termes nobles, sur un patron convenu. […] Arrivés au terme, un second courant nous prend et fait de même.

1469. (1902) Le critique mort jeune

II Par ses premières études, il s’intéressait vivement à la science du langage, et non pas en érudit seulement mais aussi en artiste et en philosophe (deux termes qu’il reconnaîtrait, je crois bien, pour identiques). […] Faguet a parlé de la « Henriade » en des termes qui ne laissent pas de doute. […] Ce sont les propres termes de M.  […] Il a dit, en propres termes, qu’il écrivait l’histoire « avec son cœur ». […] Elle en a pourtant excusé d’autres, où l’on disait bien pis et en termes infiniment moins aimables.

1470. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Je vous ouvris la route, & votre noble audace De la barriere au terme a sçu franchir l’espace. […] Ce fut à-peu-près en ces termes qu’il s’énonça : D’un tyrannique amour trop esclave moi-même, J’en fis de mes travaux le mobile suprême. […] Ensuite le Dieu, lui-même, s’adressa à toute l’assemblée & lui dit, en meilleurs termes que je ne vais le répéter : Renoncez aux soins superflus De réunir tous les suffrages. […] Il résuma, en termes scientifiques, ce qui avait été jugé contr’eux, ou en leur faveur, dans le cours de cette séance ; mais ce langage même est ce qui me dispense d’en être ici l’écho. […] Les termes, les couleurs les plus propres semblent prévenir son choix.

1471. (1922) Gustave Flaubert

Les termes employés par la nièce de Flaubert nous éclairent excellemment sur la substance et la veine alcofibrasienne du Garçon. […] C’est le terme intermédiaire, c’est l’essence de ces deux sentiments confondus25. » Mais ce n’est pas le terme intermédiaire, c’est la totalité qu’exige Louise. […] Le drame y a peu de part ; si cet élément dramatique est bien noyé dans le ton général du livre, peut-être ne s’apercevra-t-on pas de ce manque d’harmonie entre les différentes phases quant à leur développement, et puis il me semble que la vie en elle-même est un peu ça. » Les termes qu’emploie ici Flaubert sont caractéristiques. […] La critique, désemparée devant Madame Bovary, et manquant de termes de comparaison, chercha une échelle pour la mesurer, en général Balzac. […] Une certaine critique a épuisé sur Bouvard et Pécuchet, comme sur les Fleurs du mal, tous les termes du scandale et du mépris.

1472. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Le fâcheux destin de Werther, c’est qu’il existe chez lui la même contradiction entre la condition et les sentiments que nous venons de remarquer chez Charlotte, et que moins heureux que sa bien-aimée, il ne lui est ni possible, ni même permis d’en réconcilier les termes ennemis. […] Comparez Wilhelm à son début dans la vie à Wilhelm au terme de son apprentissage, et vous comprendrez ce que Goethe entend par le bonheur. […] Voyez-le maintenant au terme de son pèlerinage, lorsque la formule sacramentelle a été prononcée sur lui : « Va, la nature t’a affranchi » : est-il désabusé, désenchanté, blasé ? […] Pour prendre le plus grand et le plus saint des exemples, nous pardonnons aujourd’hui les offenses commises contre nous, parce qu’il y a dix-huit cents ans Jésus de Nazareth pardonna à ses bourreaux, et nous pardonnons dans les mêmes termes. […] mon ami, les sentiers par lesquels vous fait passer l’ennui ressemblent aux sentiers pénibles que préfère, dit-on, la vertu ; mais au terme du désagréable voyage on trouve bien, je vous assure, la récompense de ses fatigues.

1473. (1902) La poésie nouvelle

Quelques-uns d’entre eux sont « naturistes » ; d’autres se font un devoir, pour être de leur temps et l’exprimer, de célébrer les Universités populaires ; d’autres écrivent au secrétaire perpétuel de l’Académie française pour le sommer de mettre un terme à l’anarchie de la métrique contemporaine. […] C’est-à-dire qu’il faudra faciliter, de toutes manières, l’innombrable variation du terme, conformément à l’infinie variété des apparences du phénomène. […] Les poètes de la Pléiade avaient eux aussi constaté l’insuffisance du vocabulaire qu’ils avaient à leur disposition, et, pour l’enrichir, ils eurent recours à des procédés divers dont le défaut fut parfois d’emprunter à des idiomes étrangers des termes qu’il était difficile de naturaliser. […] Les Romantiques, voyant qu’il dépérissait, voulurent le régénérer « d’une multitude de termes proscrits ». […] Il délaisse le Moyen-âge, les « grâces et mignardises de cet âge verdissant » ; il renonce aux innovations verbales du seizième siècle, aux termes rares ou surannés, aux doctes dérivations latines ou grecques.

1474. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Le terme est trop court : beaucoup d’ouvrages médiocres ont soutenu l’épreuve et trompé le public pendant plus de vingt ans : il est vrai que, dans les dernières années, plus on les regardait, moins on les trouvait beaux ; mais on n’osait pas s’en dédire. […] Mais puisque M. de Lamotte fait honneur de cette critique à M. le marquis de Lassay, pourquoi donc M. de Voltaire s’exprime-t-il en ces termes équivoques : Je dois dire que la critique de Lamotte est de feu M. le marquis de Lassay  ? […] Dans Quinault, l’amant dit, dans la même occasion et dans les mêmes termes : Madame, obligez-moi, ne me parlez plus d’elle. […] Il y a dans le Tartufe même des termes qui paraissent aujourd’hui d’une horrible grossièreté ; ils sont, il est vrai, dans la bouche d’une servante ; mais nous voulons, nous, que le langage des servantes soit aussi pur que celui des maîtresses, et qu’un rustre parle comme un courtisan : le dégoût pour ce qui est naturel, franc et vrai, est le cachet du goût actuel. […] Les expressions les plus comiques de Molière seraient sifflées aujourd’hui, ainsi que la plupart de ses meilleures comédies, où il n’y a ni pointes, ni jeux de mots, ni termes à double sens, où l’on trouve un comique fort de choses, un bon sens vigoureux, et une verve de style qui souvent scandalise nos précieuses et nos aussi beaux-esprits.

1475. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

L’abbé Gioberti, à qui l’on doit cette justice que, chrétien et prêtre, il n’a jamais parlé de Leopardi qu’en des termes pleins de sympathie et d’une admiration compatissante142, a raconté qu’ayant connu le poëte à Florence, en 1828, et l’ayant accompagné dans un petit voyage à Recanati, il entendit chemin faisant, de sa bouche, le récit de sa conversion philosophique, c’est ainsi que Leopardi la nommait : la première impulsion lui serait venue d’un personnage qu’il admirait beaucoup, littérateur influent par son esprit et par ses ouvrages. […] Et toutefois, vous collines et coteaux, vous ne resterez pas longtemps plongés dans l’ombre, vous retrouverez tout à l’heure, de l’autre côté de l’horizon, une aube nouvelle, suivie d’un radieux soleil ; et il ajoutait : « Mais la vie mortelle, du moment que la belle jeunesse a disparu, ne se colore plus jamais d’une autre lumière ni d’une autre aurore ; elle est veuve jusqu’à la fin, et, à cette nuit qui obscurcit tous les autres âges, les Dieux n’ont mis pour terme que le tombeau. » Ma la vita mortal, poi che la bella Giovinezza spari, non si colora D’altra luce giammai, nè d’altra aurora.

1476. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il faut un terme qui concilie ces deux nécessités de notre territoire et de notre caractère. […] Je ne vois, il est vrai, nulle unité dans son principe ; et toutes les fois que l’on a entrepris de le définir, on s’est perdu dans les termes ; mais je ne vois pas qu’on ait été plus précis dans la définition de Dieu.

1477. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Si le concours de la Revue des Revues nous révélait un moyen terme, j’en serais aussi enchantée qu’étonnée. […] Depuis quelques siècles notre littérature a un caractère aristocratique : elle meurt aujourd’hui d’inanition dans les salons et les boudoirs, elle épuise enfin les combinaisons multipliées à l’infini des trois termes de l’adultère élégant.

1478. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

., les termes essentiels (lyrisme, épopée) sont précédés et suivis d’autres catégories en vérité assez problématiques. […] Croce reproche à D’Annunzio, dans les termes que j’ai cités plus haut, a donc des origines plus profondes et des conséquences beaucoup plus graves que M. 

1479. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Celles-ci sont des derniers temps de sa vie ; car sa vieillesse est allée jusqu’au terme en s’affermissant et se perfectionnant.

1480. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Rosny, conduit à Vendôme par son père et présenté par lui à Henri, devant la reine Jeanne d’Albret sa mère, lui débita très bien sa petite harangue avec des protestations de lui être à jamais très fidèle et très obéissant serviteur : Ce que vous lui jurâtes en si beaux termes, lui rappellent ses secrétaires, avec tant de grâce et d’assurance, et un ton de voix si agréable qu’il conçut dès lors de bonnes espérances de vous ; et vous ayant relevé, car vous étiez à genoux, il vous embrassa deux fois et vous dit qu’il admirait votre gentillesse, vu votre âge qui n’était que d’onze années, et que vous lui aviez présenté votre service avec une si grande facilité et étiez de si bonne race qu’il ne doutait point qu’un jour vous n’en fissiez paraître les effets en vrai gentilhomme.

1481. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Ici Joinville a des instincts d’historien : il sent qu’on ne peut rien comprendre à une expédition en Égypte si l’on n’a une idée du Nil, et il nous en fait au début une description qui est célèbre à la fois par quelques traits fidèles et par un mélange d’ignorance et de crédulité : « Il nous convient premièrement parler du fleuve qui vient d’Égypte et de Paradis terrestre… » C’est ainsi que plus tard il parlera des Bédouins, et cette fois en des termes plus exacts ; et aussi des mamelouks, qui jouaient déjà un grand rôle à cette époque.

1482. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Quand je dis campagne et quand je prends les termes de guerre, je ne fais que suivre exactement sa pensée : car dans son séjour à Milan, dès 1818, je vois qu’il avait préludé à ce projet d’attaque en traçant une carte du théâtre des opérations, où était représentée la position respective des deux armées, dites classique et romantique.

1483. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Vous aurez le temps, en voyage, de recueillir un magasin de louanges dont vous pourrez vous servir dans l’occasion. » Six mois après (23 janvier 1774), il écrivait à son frère une lettre qui devait lui être rendue à son retour de Russie, à la frontière, et où il le félicite de s’être si bien tiré de sa mission, en des termes qui marquent de sa part de singulières méfiances.

1484. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Dès les premières pages des prétendus mémoires, comment se peut-il admettre qu’une personne du xviiie  siècle, une douairière à peu près contemporaine de Mme du Deffand7, et qui doit avoir sinon les mêmes principes, du moins le même ton et la même langue, vienne nous parler théologie en des termes qui ne datent que de 1814 au plus tôt, et nous dise en raillant et réprouvant les protestants d’Allemagne : C’est un mélange inouï de vide et d’informe, de mielleux, d’arrogant et de niais, de mystique, d’érotique et de germanique enfin, qu’on trouve inconcevable et qui ne saurait s’exprimer.

1485. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Et, le 18 du même mois : Il y a plaisir à l’entendre parler de sa santé en des termes qui expriment l’amour de la vie, et il est assez étonnant que la méditation continuelle de l’Évangile n’ôte pas ce sentiment.

1486. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

Il trouve sa liberté de vouloir absente ou insuffisante ; il ne trouve nulle part le repos, pas même en soi ; non seulement l’homme extérieur en lui contrarie l’homme intérieur, mais du fond de l’homme intérieur il sent ressortir des contradictions dont il n’est pas maître : « Quel sera le terme de ces contradictions ?

1487. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Mirabeau toujours préoccupé de l’idée que Vauvenargues n’est pas ambitieux, qu’il est philosophe par tempérament et par choix (il le juge trop sur la mine, et par le dehors), qu’il est porté à l’inaction et au rêve, le presse souvent et dans les termes d’une cordiale amitié de se proposer un plan de vie, un but, de ne plus vivre au jour la journée : « Nous avons besoin de nous joindre, mon cher ami ; vous appuieriez sur la raison, et je vous fournirais des idées. » Vauvenargues décline ce titre de philosophe auquel, dit-il, il n’a pas droit : Vous me faites trop d’honneur en cherchant à me soutenir par le nom de philosophe dont vous couvrez mes singularités ; c’est un nom que je n’ai pas pris ; on me l’a jeté à la tête, je ne le mérite point ; je l’ai reçu sans en prendre les charges ; le poids en est trop fort pour moi.

1488. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Si cependant, pour éclaircir ses idées, on veut absolument, parmi les salons connus, chercher un terme de comparaison avec le salon de Mme Swetchine, celui de Mme Récamier se présente naturellement à l’esprit.

1489. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Enfin le prieur, dom Le Noble, homme jeune encore, qui l’avait pris en amitié, eût achevé de le désabuser, s’il lui était resté des illusions sur ce genre de vie ; car il la lui dépeignait d’après ce qu’il avait sous les yeux, avec toutes les misères, les rivalités et les envies intestines qu’elle recelait, avec les imbécillités et les démences qui en étaient trop souvent le terme et le résultat.

1490. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Un autre témoin fort digne d’être écouté à son sujet, Dutens, un esprit sérieux et solide, le premier éditeur complet de Leibnitz, Anglais d’adoption et de jugement, qui avait visité les principales Cours d’Europe et qui avait en soi bien des termes de comparaison, a parlé de ce prince dans le même sens que le président Hénault : « M. le prince de Conti était l’un des plus aimables et des plus grands hommes de son siècle : il avait la taille parfaitement belle (il dérogeait par là notablement à la race des Conti, qui avait la bosse héréditaire), l’air noble et majestueux, les traits beaux et réguliers, la physionomie agréable et spirituelle, le regard fier ou doux, suivant l’occasion ; il parlait bien, avec une éloquence mâle et vive, s’exprimait sur tous les sujets avec beaucoup de chaleur et de force ; l’élévation de son âme, la fermeté de son caractère, son courage et sa capacité sont assez connus en Europe pour que je me dispense d’en parler ici.

1491. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Peu s’en faut que je ne brûle ce que j’ai déjà écrit. » Enfin, pour faire des deux côtés son devoir d’amie, elle adresse en même temps, deux jours après (27 juillet), à Rousseau l’admirable lettre de remontrance que Mme du Deffand elle-même, toujours aigre-douce envers Mme de Boufflers, se voit obligée d’annoncer à Horace Walpole comme un chef-d’œuvre ; c’est en ces termes qu’en parlaient le petit nombre de personnes qui en avaient eu la confidence ; le mot n’est pas trop fort, on va en juger ; la voici : « A Paris, ce 27 juillet 1766.

1492. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Écrivez-moi, je vous prie, quelques détails, mais dans des termes tels que vous n’ayez pas à vous soucier, en cas de décès, en quelles mains votre lettre peut tomber34.

1493. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

La voici en propres termes : « Monsieur de Montaigne, pour ce que j’ai en estime grande votre fidélité et zélée dévotion à mon service, ce m’a été plaisir d’entendre que vous avez été élu major de ma ville de Bourdeaux, ayant eu très agréable et confirmé ladite élection, et d’autant plus volontiers qu’elle a été sans brigue et en votre lointaine absence.

1494. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Mais la fumée littéraire si subtile lui a évidemment monté au cerveau et l’a légèrement enivré ; bien traité et plus que poliment par des critiques en renom, il s’est dit qu’il était un critique littéraire lui-même, et voici en quels termes il parle ou fait parler de lui dans un Prospectus, destiné, dit-il, à la province, mais que les gens de Paris ont pu lire au passage : « M. 

1495. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Sa demande au ministre de l’intérieur est apostillée (circonstance unique) par M. d’Argenson qui n’a peut-être jamais apostillé que cette requête, et surtout dans les termes où il le fit.

1496. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Cependant les termes y sont, et il est impossible de ne pas en être frappé comme d’éclairs avant-coureurs : « Il y a bien des mois que je n’entends rien de vos lectures, de vos applications : je ne vois plus rien là-dessus de l’abbé, qui tous les mois aurait dû m’envoyer vos amusements utiles et raisonnables ; tout cela me fait trembler : je vous vois aller avec une certaine sûreté et nonchalance à grands pas à vous perdre, au moins à vous égarer

1497. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

On dit qu’il ouvrit les conférences de Londres en ces termes : « Messieurs, je viens m’entretenir avec vous des moyens de conserver la paix à l’Europe… » Il y réussit, et remporta ce jour-là sa plus signalée victoire diplomatique.

1498. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

entre vous quelle conformité secrète à l’origine, quelle distance inouïe au terme !

1499. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

Je ne donnerai plus que le billet suivant, écrit après le retour, après les orages, au terme des déchirements et à la veille d’un départ pour le Berri :  « Mercredi.

1500. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

. — Si j’avais à écrire un article sur lui, je ne pourrais m’empêcher de le commencer en ces termes : « Il faut avoir quelque esprit pour être parfaitement sot : Töpffer l’a dit et Viennet l’a prouvé. » Vers la fin sa vie, il me disait en me parlant des poëtes : « Je n’en reconnais que huit avant moi. — Et lesquels ? 

1501. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Ce qui n’a pas été remarqué, c’est que cette apostrophe si admirée à l’Amour n’est autre qu’un passage de la Notice de Latouche sur André Chénier ; Latouche y apostrophait déjà en propres termes « ce sentiment qui tient à la douleur par un lien, par tant d’autres à la volupté.

1502. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

M. de Cayrol, en mêlant ces sorties sans motif à la célébration de son innocent et gracieux poëte, pourrait compromettre la cause de celui-ci et lui attirer par contrecoup des désagréments, si on ne faisait la part d’une grosseur de termes qui tient à une plume rarement taillée, et si on ne rabattait d’un emportement qui n’est guère qu’une faute de goût.

1503. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Ce moment est indiqué dans le curieux carnet autrefois cité par M.Loève-Veimars, et dont il existe plus d’une copie ; voici les termes : « Départ pour l’Allemagne, 15 mai 1811. — Un tout autre atmosphère. — Plus de luttes. — Charlotte contente.

1504. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

On aura remarqué la précision presque géométrique des termes et l’exquise curiosité pittoresque du vocabulaire.

1505. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Il s’écrie volontiers (en termes plus distingués et sans lever les bras, mais plutôt en mettant ses mains sur ses yeux) : « Où allons-nous ? 

1506. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

D’abord, il convient de fixer la signification que nous prêterons à un terme aux diverses acceptions, le mot génie.

1507. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

D’abord, il convient de fixer la signification que nous prêterons à un terme aux diverses acceptions, le mot génie.

1508. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

En un mot, le génie complet est puissance et harmonie, le génie partiel est ou puissance ou harmonie.  » La formule à laquelle nous aboutissons dit la même chose en termes plus précis.

1509. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Il nous peint en termes naturels l’étonnement et la douleur qu’elle témoigna à cette première nouvelle.

1510. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Cette longue agonie eut son terme.

1511. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Francueil et la petite femme sont ivres comme le premier jour. » Mais l’ivresse a son terme.

1512. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Il remarque que nulle part il ne se rencontre plus de cordialité, plus de facilité de commerce et d’égalité véritable qu’entre avocats : « Nulle part, dit-il, la réputation, l’âge, le talent, ne font moins sentir leur supériorité et n’exigent moins de déférence que dans cette corporation singulière où les relations sont presque toujours hostiles. » Pourtant, avec tous les mérites solides et fins qu’il allait posséder, et en partie à cause de ces mérites mêmes, il manquait de ce qui procure le succès au barreau ; quand il avait donné les bonnes raisons en bons termes, il ne savait pas se répéter et au besoin en trouver d’autres : Le juge y compte, dit-il malicieusement ; et peut-être l’avocat qui serait le plus disposé à s’en corriger, est-il obligé de reproduire une seconde série des mêmes raisonnements, quand il voit que le tribunal n’a pas écouté la première.

1513. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Je ne sais qui a dit de Saint-Simon que quand il écrit mal, et quand il force les termes, il est déjà dans la langue le premier des barbares.

1514. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Un Français réfugié, Jordan de Berlin, qui le visita en 1733, parle de lui en des termes qui nous le font entrevoir sous cet aspect universellement respecté : « M. de Fontenelle est magnifiquement logé ; il paraît très à son aise, et richement partagé des biens de dame Fortune.

1515. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Se reportant aux âges antérieurs et à l’esprit de ce qui subsistait alors, il définit en termes singulièrement heureux l’antique et vague Constitution de la France, ce qu’il appelle le mystère de l’État : Chaque monarchie a le sien ; celui de la France consiste dans cette espèce de silence religieux et sacré dans lequel on ensevelit, en obéissant presque toujours aveuglément aux rois, le droit que l’on ne veut croire avoir de s’en dispenser que dans les occasions où il ne serait pas même de leur service de leur plaire.

1516. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

On aura remarqué ce trait d’observation et de malice féminine, que la reine d’Angleterre n’ayant été belle que jusqu’à l’âge de vingt-deux ans, assignait involontairement ce terme à la beauté de toutes les femmes.

1517. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

Gourville, en effet, de retour en France, et au terme de ses aventures, demanda au prince de Condé de lui accorder la jouissance, sa vie durant, de la capitainerie de Saint-Maur, et il y fit de la dépense en bâtiments et en jardins : ce genre de folie, remarque-t-il en s’en confessant légèrement atteint, était une des maladies qui couraient de ce temps-là.

1518. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Chez Bossuet, la parole grande et simple sort et se répand par un cours naturel, irrésistible, et en déroulant à grands flots ses largeurs, ses audaces ou ses négligences : chez Montesquieu, il y a eu étude, combinaison profonde, effort, comme chez Salluste, pour revenir à une propriété expressive de termes et à une concision mémorable ; comme chez Tacite, pour faire l’image à la fois magnifique et brève, et imprimer à toute sa diction je ne sais quoi de grave et d’auguste.

1519. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Il éluda cette défense en passant le journal sous le nom de son frère, le jeune Benjamin, auquel il remit à cet effet, et pour la forme, son brevet d’apprentissage avec libération ; il fut convenu toutefois, par un nouvel engagement destiné à rester secret, que Benjamin continuerait de le servir comme apprenti jusqu’au terme primitivement convenu.

1520. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Mêlant ses idées religieuses si honorables à ses combinaisons de finance, il suppose que Colbert devait à son génie politique d’être plus religieux qu’un autre : « Un grand administrateur s’attache plus fortement qu’un autre à l’idée d’un Dieu. » Dieu, quelque part, est appelé, par un singulier rapprochement de termes, « l’Administrateur éternel ».

1521. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

Maintenant, lorsque Boileau, dans un ouvrage spécial et presque technique, nous donne en termes un peu froids des recettes pour faire des chefs-d’œuvre, lorsqu’il imite Descartes et fait en quelque sorte le Discours sur la méthode de la poésie, je crains qu’il n’ait donné au didactique plus que la poésie n’en peut supporter, et qu’il n’ait cru à la vertu des règles plus qu’elles ne le méritent.

1522. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

Je n’aime pas non plus les termes techniques écorchés du Grec ; il falloit en substituer de plus intelligibles.

1523. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

D’ailleurs, ils peuvent trouver dans cette situation même une raison de se dévouer, et Robert Hertz, fils d’Allemand, nous fait voir en termes admirables que se connaissant comme un adopté il veut se conduire de manière à mériter son adoption.

1524. (1902) Propos littéraires. Première série

Remarquez qu’en sens inverse, la critique fait, périodiquement, avec insistance, l’éloge chaleureux de cinq ou six auteurs qui sont en bons termes avec le journalisme ; et que ces cinq ou six auteurs ne se vendent jamais. […] L’association même de ces deux termes me paraît un contresens. […] Ce qu’il y a là, ce que révèlent, au premier regard, ces deux dispositions d’esprit successives, c’est une âme singulièrement ardente, que les moyens termes ne satisfont point, et qui demande à la vérité d’avoir quelque chose de tranché et d’impérieux, si ce n’est même d’excessif. […] Mais, les jours passant, les mois s’écoulant, et, approchant le terme fatal, c’est à cette promesse funèbre de sa maîtresse qu’il s’attache et qu’il s’accroche lâchement, comme à une consolation. […] Jamais on n’a parlé de la jeunesse en termes plus élevés ni avec une plus grande émotion religieuse.

1525. (1774) Correspondance générale

Livet, M. le baron de Boyer de Sainte-Suzanne autorisait, dans les termes les plus gracieux, la reproduction de quatre longues lettres relatives au séjour et au retour de Russie. […] Howyn de Tranchère nous faisait connaître en quels termes Diderot posait sa candidature à l’Académie impériale des arts. […] À peine mes deux lettres eurent-elles paru, que je reçus un billet conçu en ces termes : « Si M.  […] Moi qui estime la vertu à tel point que je donnerais volontiers ce que je possède pour être parvenu jusqu’au moment où je vis avec l’innocence que j’apportai en naissant, ou pour arriver au terme dernier avec l’oubli des fautes que j’ai faites et la conscience de n’en avoir point augmenté le nombre ! […] Ils auraient vu mon désespoir (le terme n’est pas trop fort) ; ils m’en auraient demandé la raison, que je n’aurais pas eu la force de la leur celer, et votre ouvrage serait décrié et perdu.

1526. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Le petit Latimer étudia âprement, prit ses grades, et resta longtemps bon catholique, ou, comme il disait, « dans les ténèbres et l’ombre de la mort. » Vers trente ans, ayant fréquenté Bilney le martyr, et surtout ayant connu le monde et pensé par lui-même, il commença « à flairer la parole de Dieu et à abandonner les docteurs d’école et les sottises de ce genre », bientôt à prêcher, et tout de suite à passer « pour un séditieux grandement incommode aux gens en place qui étaient injustes. » Car ce fut là d’abord le trait saillant de son éloquence ; il parlait aux gens de leurs devoirs, et en termes précis. […] Cette énorme obscurité, cette noire mer inexplorée377 qu’ils aperçoivent au terme de notre triste vie, qui sait si elle n’est pas bordée par un autre rivage ? […] En tête de la Bible, le traducteur386 a mis une table des principaux termes de l’Écriture, chacun avec sa définition et les textes à l’appui. […] Comme les enfants, les paysans et tous les esprits incultes, il change les raisonnements en paraboles ; il ne saisit les vérités qu’habillées d’images ; les termes abstraits lui échappent ; il veut palper des formes et contempler des couleurs.

1527. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Et comme il se contente de les indiquer, le signe, chez lui, ne se détache pas tout à fait de la chose signifiée, mais il en est tout imprégné encore ; ce sont, grâce à je ne sais quelle délicieuse indécision de termes, des passages aisés de l’idée à l’image et, presque dans le même moment, des retours de l’image à l’idée : en sorte que (presque toujours) cette poésie exprime simultanément l’âme et les choses, et est donc la plus large, la plus compréhensive et, au fond, la plus riche qu’on puisse concevoir. […] Il faudrait trouver quelque exemple, qui valût pour des milliers de cas  Je vous rappelle d’abord que, dans la « comparaison », le poète exprime les deux objets que son imagination rapproche ; que la « métaphore » est une comparaison dont le second terme est seul exprimé ; que l’« allégorie » n’est qu’une métaphore prolongée et que le « symbole » n’est peut-être qu’une allégorie plus libre et plus flottante. […] Le terme inexprimé de la comparaison a mangé l’autre. […] Remarquez-vous comme les deux termes de la comparaison sont intimement liés ; comme ils se pénètrent l’un l’autre ; comme le premier demeure présent dans le second ; comme le mot « nuits » vient rappeler, dans le dernier vers, le mot « nuptial » du vers précédent ; comme cette expression adorable est un peu fuyante et vague : « chaîne des nuits », corrige ce qu’il y aurait de trop précis et de puéril dans la vision d’une chaîne formée d’anneaux de mariage, et sauve ainsi le poète de tout gongorisme ; comme l’idée de la ressemblance matérielle de l’anneau d’une chaîne avec une bague est seulement suggérée et s’évanouit aussitôt ; comme on passe mollement de l’image de la bague à l’image de la chaîne et de celle-ci à l’idée de la « succession » indéfinie des nuits amoureuses, et comme tout cela est fondu, fluide, indéterminé dans les mots, et quelle grâce et quelle suavité dans l’impression totale.

1528. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Sous ce titre : Une Voiture de Masques, ils ont réuni en volume une multitude de bluettes et de fragments, remarquables d’un bout à l’autre, — je suis bien forcé de le dire, — par la recherche de la phrase poussée jusqu’à la puérilité, et le parti pris de l’excentricité aboutissant au dernier terme de l’absurde. […] Hippolyte Castille va, vient, se démène, enfle sa voix, vocifère et fulmine contre la société et le train du monde, des anathèmes ridicules, qui traînent depuis vingt-cinq ans à tous les coins de rue littéraires. — Pour donner à ces banalités prétentieuses une apparence de nouveauté, il les saupoudre de vocables rébarbatifs et de termes ambitieux empruntés au jargon philosophique. […] Il serait bien temps, ce me semble, de mettre un terme à cette absurde convention, dont le moindre inconvénient est de souffleter à tout propos la réalité et la vraisemblance. […] Les femmes et le réalisme Cette fois, la femme laide put enfin prévoir le terme de son injuste ostracisme.

1529. (1929) Amiel ou la part du rêve

Vous ne savez plus à quoi vous en tenir, mais ayez patience et vous reconnaîtrez que vous avez dans une Université une équation à mille termes, image en petit de la grande équation de la vie. […] Mais il y a des hommes faits pour être une Université, pour assumer dans leur cerveau l’équation à mille termes, pousser spontanément et libéralement les contraires sinon à la vie, du moins à cette ombre de vie à laquelle les réduit leur coexistence : Amiel, avec sa pluralité et ses inconséquences, avec sa culture multiforme, en est. […] Nul doute que la fiche signalétique du professeur Amiel ne soit établie à peu près dans ces termes : « C’est un radical, puisqu’il a été nommé par le gouvernement radical, et c’est un don Juan, parce que les femmes paraissent le préoccuper aussi fort que lui-même préoccupe les femmes. » Il est écrit : Ne jugez point ! […] Précisément Amiel a posé le problème en les mêmes termes, le résolvant en sens inverse ; le journal-intimiste, l’intérieur, le perpétuel refusant, a jeté l’anathème à la peau.

1530. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Il fut condamné par le jury des Hautes-Pyrénées (dans ce temps-là on n’acquittait pas) à cinq ans d’emprisonnement et dix années de surveillance, et remercia le jury et la population en ces termes : « Braves et estimables habitants de cette ville, le tendre intérêt que vous m’avez témoigné m’est connu. […] — Il y a l’amour de tête, celui qui commence par l’imagination, s’entretient et se nourrit par l’imagination, et s’éteint d’ordinaire dans les réalités de l’amour, ce qui fait qu’il est, si l’on me passe l’étrangeté du terme, une sorte d’amour physique intellectuel. […] Or le terme suprême de la métaphysique d’imagination, c’est l’idée de Dieu, et la preuve, c’est qu’il n’y a pas de Dieu preuve sérieuse, et que les déistes réfléchis et sincères reconnaissent que Dieu ne se prouve pas. […] Avec Proudhon, malgré ses sophismes de discussion, on peut être sûr de ne pas rester dans les régions oratoires et d’aller jusqu’au terme extrême et net de l’idée. […] Sans avoir à tenir compte de son esprit taquin et de son humeur paradoxale, ni même, quoique ici il y ait lieu d’y songer, des emportements et entraînements de sa passion dialectique, on comprend bien que Proudhon soit arrivé à ce dernier terme, quoique partant de l’idée de justice.

1531. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Et il faut y réussir sous peine de se voir comme le Quintius français, au terme de sa vie, dépossédé de ce qu’on croyait être, et incapable de savoir ce que l’on est. […] Après avoir lu de mes yeux que l’Angleterre, en refusant, sur l’avis complaisant de ses jurisconsultes, de recevoir comme hôte un tel vaincu, puis, en l’enchaînant sur le rocher de Sainte-Hélène, n’avait fait qu’user du droit de « toutes les sociétés d’enchaîner les êtres reconnus dangereux », il m’avait paru que, légitime ou non, ce n’était pas à un historien français à reconnaître ce droit, et j’avais relevé la chose en termes vifs. […] Tout cela était dit avec tant de candeur, en termes si délicats, que je commençai à réfléchir à l’inconvénient des engagements précipités. […] Souvenirs sur Pasteur et Claude Bernard I Parmi les marques de bienveillance que j’ai reçues de Napoléon III, celle qui m’a le plus obligé fut la mesure qui m’appelait en 1858 à la haute direction (ce sont les termes de l’arrêté) de l’École normale supérieure. […] Au terme d’un long voyage, après deux ou trois nuits passées dans ces boîtes, et quatre ou cinq repas pris en commun, des gens qui s’étaient rencontrés pour la première fois dans la cour des messageries se quittaient à l’arrivée, échangeant des poignées de main et de gais « au revoir », comme de vieux amis.

1532. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

À la condition de se garder contre les dangers de la métaphore on pourra même trouver profit à en désigner les phases successives par les termes consacrés de majeure, de mineure et de conclusion. […] Le développement de l’invention rappelle ici, par sa forme, l’enchaînement des termes d’un syllogisme. […] Seulement, ce qui distingue l’évolution des autres procédés de développement, c’est que chaque terme de la série, chaque invention nouvelle est bien systématisée non seulement avec celle qui la précède, ou avec l’élément qui la provoque, mais avec l’ensemble de la série. […] Au reste ceux-ci peuvent sembler aussi bien des inventeurs par raisonnement, et je rangerais volontiers Edgar Poë parmi eux, parce que, s’ils veulent expliquer ou simplement raconter leurs créations, comme elles sont produites par un mécanisme bien systématisé et qu’ils sont amenés à les exprimer en termes indiquant des états de conscience, ils doivent les présenter sous la forme d’une série de raisonnements, — l’enchaînement rigoureux de phénomènes de conscience auquel on pense le plus aisément, — quand la chose est possible. […] Quoique l’évolution ne soit pas bien considérable dans le cas de Lamartine, et que nous ne puissions guère déterminer celle des œuvres de Mozart qui parle en termes très généraux, elle est appréciable cependant.

1533. (1933) De mon temps…

Mallarmé, bien qu’il se fût « déparnassiennisé », était resté en fort bons termes avec Mendès dont la facilité l’émerveillait. « Catulle est étonnant, disait-il volontiers, on pourrait le réveiller à n’importe quelle heure de la nuit et il aurait, toujours prêtes, deux cent lignes de copie. » Ce mérite d’improvisateur, reconnu, ne l’empêchait pas de sourire quand Villiers de l’Isle-Adam déclarait : « Catulle, c’est une frégate dans une bouteille. […] Lié d’étroite amitié avec Paul Hervieu, Octave Mirbeau était également en fort bons termes avec José-Maria de Heredia et ce fut sans doute dans le fumoir de la rue Balzac qu’il rencontra, comme je l’y rencontrai moi-même, le vieux peintre Jean Gigout qui habitait un petit hôtel du voisinage, situé rue Lord-Byron ou rue Chateaubriand. […] Pour l’écrire, Verhaeren s’est créé une langue originale par la variété de son vocabulaire qui ne proscrit ni le néologisme ni le terme technique, par les hardiesses de sa syntaxe qui ose des virtuosités singulièrement expressives.

1534. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Pour citer des dates positives, Bernis, dans une lettre à Choiseul du 23 août 1769, exprimait encore toute sa méfiance en des termes qu’on n’a pas à craindre de reproduire, parce qu’ils vont donner à la rectification tout son prix : Il est certain que la cour de Madrid, disait-il, fait beaucoup de cajoleries au pape, et que Sa Sainteté les lui rend.

1535. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

.) — Il est question de Roederer à la cour de Naples, en plusieurs endroits des Souvenirs de Stanislas Girardin, qui était alors attaché au roi Joseph comme premier écuyer, et toujours il est parlé de lui dans les meilleurs termes (t. 

1536. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

« La vie humaine est partagée entre deux règnes, celui de l’espérance et celui de la crainte. » M. de Meilhan, disons-le à son honneur, n’a cessé d’agiter ce problème et d’en vouloir concilier les deux termes, en apparence contradictoires.

1537. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Il aimait la réflexion, l’étude, le vrai pour le vrai, le bien pour le bien ; il avait un sentiment de justice, de droiture, de cordialité que rien n’altéra, et qu’il exprime en des termes d’une sensibilité incomparable : Je suis tout accoutumé, disait-il, à cette espèce d’ingratitude ordinaire, qui est l’oubli des bienfaits, qui ne consiste qu’à ne pas rendre le bien pour le bien.

1538. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Ce rappel lui fut accordé d’ailleurs dans les termes d’une entière satisfaction.

1539. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Le représentant muscadin se retira honteux et confus ; néanmoins, dans son rapport au Directoire, il loua en termes pompeux le bon esprit des troupes : voilà comme on écrit l’histoire.

1540. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Toujours, quand il sera question de la rapidité et de la fuite des générations des hommes qui ressemblent, a dit le vieil Homère, aux feuilles des forêts ; toujours, quand on considérera la brièveté et le terme si court assigné aux plus nobles et aux plus triomphantes destinées : Stat sua quaeque dies, breve et irreparabile tempus Omnibus est vitae… mais surtout lorsque la pensée se reportera à ces images riantes et fugitives de la beauté évanouie, depuis Hélène jusqu’à Ninon, à ces groupes passagers qui semblent tour à tour emportés dans l’abîme par une danse légère, à ces femmes du Décaméron, de l’Heptaméron à celles des fêtes de Venise ou de la cour de Ferrare, à ces cortèges de Diane, — de la Diane de Henri II, — qui animaient les chasses galantes d’Anet, de Chambord ou de Fontainebleau ; quand on évoquera en souvenir les fières, les pompeuses ou tendres rivales qui faisaient guirlande autour de la jeunesse de Louis XIV : Ces belles Montbazons, ces Châtillons brillantes, Dansant avec Louis sous des berceaux de fleurs ; quand, plus près encore, mais déjà bien loin, on repassera ces noms qui résonnaient si vifs et si frais dans notre jeunesse, les reines des élégances d’alors, les Juliette, les Hortense, ensuite les Delphine, les Elvire même et jusqu’aux Lisette des poètes, et quand on se demandera avec un retour de tristesse : « Où sont-elles ? 

1541. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Cette influence cessant, une autre qui y succéda passagèrement, celle de Mme Récamier, décida de sa conduite au 19 mars 1815 ; et c’est pour plaire à cette beauté, amie des Bourbons, pour ne pas être éclipsé en zèle royaliste et antibonapartiste auprès d’elle, pour ne pas voir un rival, le guerroyant comte de Forbin, avec son sabre, obtenir un plus gracieux sourire que lui avec sa plume, qu’il se hâta d’écrire ce fameux article du Journal des Débats, et de le faire dans des termes tels qu’il était le seul peut-être de son parti qui ne put se rallier le lendemain à Napoléon, même par les meilleurs et les plus nobles motifs de résipiscence, sans s’exposer à une contradiction flagrante et à un échec moral irréparable.

1542. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Comme il a fait une pièce de vers intitulée Bon Temps, que ces mots reviennent assez souvent sous sa plume et qu’il avait pour prénom Roger, on a conjecturé que c’est de lui que vient le nom et le masque populaire de Roger Bon-Temps, ce qui reste très douteux ; car, dans le cas contraire, et en supposant que Roger Bon-Temps ait eu cours avait lui pour signifier un personnage de nul souci et de joyeuse humeur, il serait tout naturel que, s’appelant Roger, il eût fait des pièces de poésie sur le Bon Temps pour faire honneur à son prénom et pour le faire cadrer avec le terme courant que consacrait la locution vulgaire.

1543. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Que si l’on tient à savoir au juste les paroles dites par l’empereur Nicolas à Horace Vernet au sujet de la mort du duc d’Orléans, je les donnerai en propres termes, d’après une note digne de foi que j’ai sous les yeux, et qui a été écrite sous la dictée d’Horace lui-même.

1544. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Mais en quels termes altiers et mâles il le dit !

1545. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Napoléon, irrité de la lettre de Ney, lui faisait signifier par Jomini son mécontentement en des termes fort durs qui nous ont été conservés : « Que signifiaient ces mouvements qu’il n’avait point ordonnés, qui fatiguaient les troupes et qui pourraient les compromettre ?

1546. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

On conçoit cependant, je le répète, une Société de gens de lettres s’entendant de leur mieux pour s’assurer le plus grand salaire possible de leurs veilles, si leur force unie se contient dans des termes d’équité et ne va jamais jusqu’à la coaction envers les éditeurs : car il ne faudrait ]pas tomber ici dans rien qui rappelât les coalitions d’ouvriers ; on a bien crié contre la camaraderie, ceci est déjà du compagnonnage.

1547. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Pourquoi lui faire dire en termes exprès par manière d’enseignement au lecteur : « Tout le secret de ma patience est dans cette unique pensée : Dieu le veut.

1548. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

XXII), s’élève en des termes approchants contre cette cohue de poëtes.

1549. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Par l’autre voix secrète, il n’était pas moins excité à se marquer une place entre les jeunes et hardis investigateurs qui, dans les dix dernières années de la Restauration, allaient demander aux littératures étrangères des vues plus larges, des précédents et des points d’appui pour l’émancipation de l’art, et des termes nombreux de comparaison pour l’histoire de l’humaine pensée.

1550. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Posée en ces termes, la question, au premier abord, n’a rien que de plausible et redevient au moins douteuse ; c’est affaire de textes.

1551. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Eynard n’a pas de termes assez forts pour flétrir ce qu’il appelle cette épouvantable mort, et il y voit un tableau aussi lugubre que saisissant .

1552. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Dans la Préface d’Atala qui parut peu après cette Lettre d’attaque, l’auteur consignait à la fin une sorte de rétractation, mais dont les termes mêmes laissent à désirer.

1553. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Fénelon, après en avoir discuté et fait modifier les termes dans un sens qui excluait toute application de la censure à la personne de madame Guyon, signa l’exposé des principes purement théologiques de cette déclaration.

1554. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Boileau est un réaliste dans toute la force, ou, si l’on veut, dans toute l’étroitesse du terme : si nous séparons dans son œuvre ce qui est virtuosité acquise de ce qui était don naturel, nous ne trouvons rien autre chose en lui.

1555. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Ce nouveau terme de comparaison explique toute la transformation de son âme.

1556. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Mais il se pourrait que son naturalisme, dans lequel un rationalisme positiviste se combine avec la recherche d’une forme esthétique, et qui pose ces trois termes comme identiques ou inséparables, plaisir, beauté, vérité : il se pourrait que ce fut en somme la doctrine littéraire la plus appropriée aux qualités et aux besoins permanents de notre esprit371.

1557. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Mais tandis que le mathématicien convertit ses formules sous nos yeux, et nous conduit à sa conclusion par une suite de propositions constamment évidentes, Voltaire supprime les intermédiaires ; il substitue brusquement la vérité connue à la proposition non démontrée, l’absurdité sensible à la proposition non réfutée ; et il nous laisse le soin de saisir l’équivalence des termes de chaque couple.

1558. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Ils ont créé vraiment le style impressionniste : un style très artistique, qui sacrifie la grammaire à l’impression, qui, par la suppression de tous les mots incolores, inexpressifs, que réclamait l’ancienne régularité de la construction grammaticale, par élimination de tout ce qui n’est qu’articulation de la phrase et signe de rapport, ne laisse subsister, juxtaposés dans une sorte de pointillé, que les termes producteurs de sensations.

1559. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Les données de ses romans, réduites à leurs termes essentiels, continuent d’être à peu près les mêmes.

1560. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

Il faut bien remarquer qu’un sentiment n’a pas ordinairement dans notre ame une cause unique ; c’est, si j’ose me servir de ce terme, une certaine dose qui en produit la force & la variété.

1561. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Pour moi, de même que je m’en tiens religieusement aux noms des écrivains qui subsistent, bornant mon étude à en peser la valeur consacrée, de même j’accepte les termes généraux qui ont servi à caractériser certaines époques, et je me contente de me rendre compte de leur signification.

1562. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre X. La Science est-elle artificielle ? »

Aussitôt qu’intervient le langage, je ne dispose plus que d’un nombre fini de termes pour exprimer les nuances en nombre infini que mes impressions pourraient revêtir.

1563. (1890) L’avenir de la science « II »

L’oscillation, au contraire, est le caractère du développement véritablement humain, et les constitutions modernes sont conséquentes quand elles se posent des termes périodiques auxquels elles peuvent être modifiées.

1564. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

On comprendra donc bien que le terme «  suspect  » renvoie à une possible homosexualité du compositeur.

1565. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Madame de Maintenon parle en termes plus modestes, mais non moins significatifs, du changement arrivé dans la situation de la reine.

1566. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Il s’agissait de faire entendre à une Altesse Sérénissime qu’on était amoureux d’elle sans prononcer le mot d’amour, de retourner cette idée galante en tous sens, de simuler une ardeur contenue encore dans les termes du respect, d’obtenir d’elle des faveurs enfin.

1567. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

» Il est inépuisable en images heureuses pour exprimer cette terrible lenteur, qui, sans déjouer son profond espoir, peut en ajourner le terme jusqu’à des temps qu’il ne verra pas.

1568. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

et puis toujours des rapports ; ce terme de rapports est continuel dans sa langue.

1569. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Il appellera gredin, un moment après, l’un des grands dignitaires de l’ordre de Malte ; mais, même ce terme de valet à part, toute cette doctrine brutale sur la prééminence absolue de l’Académie française paraissait fort étrange à M. de Maistre, qui savait de quels noms s’honoraient l’Académie des inscriptions et celle des sciences.

1570. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Royer-Collard, et de ce terme mitoyen qui a longtemps eu cours dans nos écoles sous le titre de sentiment.

1571. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Je dois vous apprendre que la grande noblesse du royaume sacrifie volontiers sa vie et ses biens pour le service du roi, mais que nous ne lui devons rien contre notre honneur ; ainsi, si dans le terme de trois mois je ne reçois pas une satisfaction raisonnable sur l’affront que vous me faites, j’irai au service de l’empereur, où tous les ministres sont gens de qualité et savent comment il faut traiter leurs semblables.

1572. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

[NdA] Non pas qu’on prétende que ce premier gentilhomme (le duc de Duras) ait dit en propres termes : « L’étiquette s’oppose… » Il suffit qu’il ait répondu : « Monsieur, ce n’est pas l’usage de rentrer si vite chez le roi. »

1573. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

J’ai dit qu’après quelques débats sur les termes du marché, Voltaire acheta du président la terre et le château de Tourney sa vie durant ; il avait de grands projets d’abattre, de reconstruire et d’embellir, et il s’y fait aussitôt avec sa vivacité naturelle, en commençant comme de juste par le théâtre.

1574. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Et le soir le général Sébastiani recevait sur un plat d’orfèvrerie, la tête coupée de la femme, avec un message conçu à peu près en ces termes.

1575. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

. — L’art, ayant pour but d’établir un lien de société sensible et de sympathie entre des être vivants, n’y peut arriver, nous l’avons vu, que par le moyen terme d’une sympathie inspirée pour des êtres vivants qui sont sa création.

1576. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

En résumé, l’utile n’est beau que par l’élément intellectuel de finalité aperçue et par l’élément sensible de satisfaction éprouvée d’avance ; il est une anticipation de l’agréable la par perception d’un ensemble de moyens bien ordonnés pour cette fin ; il satisfait donc l’intelligence et la volonté, et il peut aussi, dès à présent, satisfaire la sensibilité ; quand ce triple résultat se produit, quand l’utile nous transporte d’avance au terme et au but, la finalité devient beauté.

1577. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Que l’on conçoive un travail psychologique, historique, littéraire de cette sorte, accompli parfaitement pour l’art, les artistes et les admirateurs dans une époque, dans un peuple ; que l’on sache celui-ci divisé par un procédé approximatif, en une série de types intellectuels et de similaires, à constitution déterminée par termes scientifiques précis : que ces types soient connus et posés comme des hommes vivants et en chair, ces foules comme des agrégats tumultueux, vivants, animés, logés, vêtus, gesticulant, ayant une conduite, une religion, une politique, des intérêts, des entreprises, une patrie, — qu’à ces groupes ainsi déterminés et montrés, on associe, si l’histoire en porte trace, cette tourbe inférieure ne participant ni à l’art ni à la vie luxueuse ou politique communeee, et dont on peut vaguement soupçonner l’être, par le défaut même des aptitudes reconnues aux autres classes ; que l’on condense enfin cette immense masse d’intelligence, de cerveaux, de corps, qu’on la range sous ses chefs et ses types, on aura atteint d’une époque ou d’un peuple la connaissance la plus parfaite que nous puissions concevoir dans l’état actuel de la science, la plus profonde pénétration dans les limbes du passé, la plus saisissante évocation des légions d’ombres évanouies.

1578. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

III Nous sommes au terme de notre analyse ; que l’on prenne les influences successives, nationales et esthétiques auxquelles Heine s’est soumis, que l’on considère la diversité de ses inspirations, des genres qu’il a cultivés, des facultés qu’il a exercées, le trait marquant de son organisation mentale s’accuse en une sorte d’instabilité naturelle qui fit passer le poète par toute la succession des humeurs ; de la gaieté à l’ironie, de l’ironie au désespoir, et cela sans cesse, avec une singulière rapidité.

1579. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

En reviendrions-nous peu à peu, dans les régions doctes, à la métonymie terme de chimie, et à l’opinion de Pradon sur la métaphore ?

1580. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Introduction La liberté de penser Le terme de libre penseur est généralement entendu dans un sens assez équivoque.

1581. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Lacuzon, en termes moins solennels, se ramènent aux formules classiques de l’Hermès d’André Chénier12.

1582. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Un savant du XIIe et du XIIIe  siècle n’était qu’un misérable ergoteur, un impertinent très-insupportable dans toute la valeur du terme ; mais cet impertinent était considéré.

1583. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Et, le salut donné, il se retourne vers le gros du public avec un sourire qui signifie : Voyez, vous autres manants, en quels termes je suis avec la noblesse !

1584. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Mais enfin tout a son terme, et l’auteur des Recollections creusera son livre, en effet assez creux, et il y déposera le secret impossible à garder que rediront toutes les plumes de l’Europe, comme les fameux roseaux : Midas, le roi Midas a des oreilles d’âne !

1585. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

Tel est le schéma de cette évolution psychique au terme de laquelle l’abbé Pierre se convertit à l’humanité.

1586. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Depuis le moment où Tocqueville la saluait en termes religieux, la procession de l’humanité vers la démocratie est un fait, semble-t-il, universellement reconnu.

1587. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

En abordant ce grave sujet, il faut avoir bien soin de définir nettement les termes dont on se sert, d’en délimiter strictement le sens. […] Et l’on hésite à lui donner un nom, à dire s’il est un poète, ou un peintre, ou un musicien, chacun de ces mots étant pris dans le sens le plus large, ou encore s’il ne convient pas de créer, pour le désigner, un nouveau terme. […] Cela nous autorise pleinement à considérer ses dernières diatribes contre Wagner comme des manifestations morbides, comme des produits malsains de son génie déjà moribond, d’autant qu’au moment de la rupture, il avait su exprimer en termes élevés et d’une mélancolie intense la douleur de la séparation. […] En ce qui concerne la musique en général, il me semble qu’il n’a même pas soupçonné les termes du problème. […] « La musique, disait-il, arrive seulement au terme d’une évolution.

1588. (1888) Portraits de maîtres

Quoi tout avait été remué, secoué, bouleversé, et seule la littérature semblait être restée en place, immobile comme le dieu Terme ! […] Et pourtant il y a plus de force réelle chez Lamartine que chez un naturaliste coutumier d’accumuler les expressions violentes, les termes d’argot, et de puiser à pleines mains dans le vocabulaire de la populace et le lexique des bagnes. […] Ce fut un triomphe que cette publication de Jocelyn, et, si le retentissement s’en est affaibli à distance, la victoire n’en demeure pas moins bien et dûment gagnée ; car, pour qui lit sans parti-pris cette œuvre captivante et frémissante à la fois, cette œuvre sentie, vécue, pensée dans la plénitude de ces termes, il est impossible de ne pas être comme ravi par une continuité d’admiration. […] Guizot, en son opuscule sur lady Russell, est pour elle le terme de la vie et la forme même de la perfection. […] Lui-même en propres termes nous avoue qu’il eût choisi cette ville natale.

1589. (1864) Le roman contemporain

Toute une génération de romanciers arrive au terme de sa carrière. […] Au terme de cette longue carrière parcourue avec tant d’éclat, et parmi tout cet imposant cortège de grands esprits et de nobles cœurs, c’est un romancier, homme ou femme, qui l’attendait pour lui donner le coup de grâce ! […] Pendant que ces événements du dehors retentissaient chez nous, l’Assemblée constituante marchait rapidement vers le terme légal de ses travaux, en votant la Constitution. […] Faut-il accepter, les yeux fermés, ceux qu’elle donne elle-même en ces termes : « J’affirme que je ne pouvais pas raconter et expliquer ma vie sans avoir raconté et fait comprendre celle de mes parents. […] Mais est-ce avec raison qu’on l’a loué d’avoir mis un terme au long divorce qui a existé entre les plaisirs de l’imagination et les vertus paisibles de la vie de famille, et d’avoir marié l’esprit judicieux et moral de la charmante Henriette avec l’esprit des personnages ?

1590. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Cette même Fatime, qui tout à l’heure était si doucereuse, se sert ici d’un terme malhonnête, et nous présente Zaïre comme une fille sans frein. […] Si notre système de société et de galanterie a fourni quelquefois des beautés à nos auteurs tragiques, convenons qu’il leur a fourni encore un bien plus grand nombre de sottises et d’extravagances : il est vrai que le public ne réfléchit point au théâtre, et qu’il adopte les plus grandes absurdités, pourvu qu’elles soient revêtues de termes pompeux, de vers ronflants, et surtout accompagnées des cris et de la pantomime d’un acteur qui se bat les flancs. […] Sophocle et Euripide sont les premiers poètes dramatiques de la Grèce, comme Corneille et Racine sont les premiers tragiques de la France ; et non seulement il est faux, il est même absurde dans les termes, d’avancer que nos grands hommes du siècle de Louis XIV surpassent infiniment les grands hommes du siècle d’Alexandre. […] Il s’en faut beaucoup que Voltaire même, en corrigeant Maffei, ait évité tous les défauts, puisqu’il est forcé de convenir que, dans plusieurs endroits, Maffei est plus raisonnable et plus régulier que lui ; mais ces défauts de raison et de jugement étaient à ses yeux bien légers, quand il espérait en faire éclore un intérêt considérable : ce sont ses termes, et l’on sait qu’il a tout sacrifié à l’intérêt. […] Après avoir présenté la reine, S’avançant tristement, tremblante entre mes bras, il fallait un autre terme pour exprimer la démarche d’Égisthe, qui n’était ni triste ni tremblante.

1591. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Toutefois, un mot encore pour en rafraîchir les termes dans notre mémoire. […] voilà une question que le livre ne résout pas d’un seul terme. […] Dans la scène du commencement, qui ressemble si peu à celle de Faust, quoique Byron ait avoué cette ressemblance, Byron proclame encore l’immortalité de l’âme, en des termes plus clairs que les précédents : Les Génies. — Que veux-tu de nous, fils des mortels ? […] Nous étions autour de lui quatre ou cinq apprentis, entre autres Félix Pyat et Jules Sandeau, qui, assis à de petites tables couvertes de jolis lapis, tâchions, à certaines heures de la matinée, de lui fournir ce qu’on appelle la copie, terme très impropre pour dire du manuscrit.

1592. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

On a depuis appliqué la qualification de doctrinaire à tant de choses et à tant de gens, que c’est à faire pitié, quand on sait combien ce terme se restreignait primitivement à une élite, presque à une secte d’esprits éminents qui ne se pouvaient confondre avec les plus proches. […] Le refrain de Béranger, au contraire, qui tombait presque dans les mêmes termes, allait en sens inverse du reste des paroles, et de ce contraste sortait l’amère ironie : Oui, ma mie, il faut vous croire, Faisons-nous d’obscurs loisirs : Sans plus songer à la gloire, 204.

1593. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Sa colère éclata en termes mal contenus ; il chargea un de mes proches parents, président de son conseil, M.  […] J’écrivis en conséquence cette lettre en termes convenables, mais résolus, au roi.

1594. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

« Lamartine, dites-vous encore, me l’écrivit en des termes plus indulgents pour moi que justes pour A. […] Il y mêle son jugement sur les Consolations, lequel est si favorable qu’il y aurait pudeur à le produire, si lui-même, bien des années après, n’avait dit les mêmes choses, et en des termes presque semblables, dans un de ses Entretiens familiers sur la littérature.

1595. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Enfin, pour qu’il n’y eût pas une seule des causes de la ruine des langues qui ne pût s’autoriser de ce grand nom, il recommandait, à titre de nouveauté gracieuse, de joindre les termes qu’on n’a pas coutume de mettre ensemble. […] Le charme de la poésie n’est pas seulement dans la difficulté vaincue ; il naît surtout de cette beauté singulière qui résulte de la propriété des termes jointe à l’exactitude de la rime.

1596. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

L’idéal n’est autre chose que la nature même considérée dans ses tendances supérieures ; l’idéal est le terme auquel l’évolution elle-même tend. […] Jusqu’alors on avait dit « l’amour » tout simplement ; le romancier est en droit d’employer des termes scientifiques comme de nous montrer les choses sous un aspect scientifique, mais il y a, parmi les savants eux-mêmes, certains vulgarisateurs qui insistent avec complaisance sur tels et tels sujets scabreux dans un tout autre but que l’esprit purement scientifique : ils veulent avoir simplement un succès de librairie.

1597. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

L’influence du Christianisme sur la société, lors du mélange des nouveaux-venus Barbares et des Romains dégénérés, n’est pas du tout méconnue ; mais cette appréciation, cet hommage, ne sortent pas des termes philosophiques. […] N’avons-nous pas vu de nos jours un déchaînement semblable, et presque dans les mêmes termes, contre une femme la plus éminente en littérature qui se soit rencontrée depuis l’auteur de Delphine ? […] Des deux articles insérés par Ginguené dans la Décade, le premier commence en ces termes : « Aucun ouvrage n’a depuis longtemps occupé le public autant que ce roman ; c’est un genre de succès qu’il n’est pas indifférent d’obtenir, mais qu’on est rarement dispensé d’expier.

1598. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Qu’il y a de la sagesse à être religieux 824 : c’est là son premier sermon, fort célèbre de son temps et qui commença sa fortune. « Cette phrase, dit-il, comprend deux termes qui ne sont point différents de sens, tellement qu’ils ne diffèrent que comme la cause et l’effet, lesquels, par une métonymie employée par tous les genres d’auteurs, sont souvent mis l’un pour l’autre825. » Ce début inquiète ; est-ce que par hasard ce grand écrivain serait un grammairien d’école ? […] Les artifices oratoires deviennent entre ses mains des instruments de supplice, et lorsqu’il lime ses périodes c’est pour enfoncer plus avant et plus sûrement le couteau ; avec quelle audace d’invective, avec quelle roideur d’animosité, avec quelle ironie corrosive et brûlante, appliquée sur les parties les plus secrètes de la vie privée, avec quelle insistance inexorable de persécution calculée et méditée, les textes seuls pourront le dire : « Milord, écrit-il au duc de Bedford, vous êtes si peu accoutumé à recevoir du public quelque marque de respect ou d’estime, que si dans les lignes qui suivent un compliment ou un terme d’approbation venait à m’échapper, vous le prendrez, je le crains, pour un sarcasme lancé contre votre réputation établie ou peut-être pour une insulte infligée à votre discernement862… » « Il y a quelque chose, écrit-il au duc de Grafton, dans votre caractère et dans votre conduite qui vous distingue non-seulement de tous les autres ministres, mais encore de tous les autres hommes : ce n’est pas seulement de faire le mal par dessein, mais encore de n’avoir jamais fait le bien par méprise ; ce n’est pas seulement d’avoir employé avec un égal dommage votre indolence et votre activité, c’est encore d’avoir pris pour principe premier et uniforme, et, si je puis l’appeler ainsi, pour génie dominant de votre vie, le talent de traverser tous les changements et toutes les contradictions possibles de conduite, sans que jamais l’apparence ou l’imputation d’une vertu ait pu s’appliquer à votre personne, ni que jamais la versatilité la plus effrénée ait pu vous tromper et vous séduire jusqu’à vous engager dans une seule sage ou honorable action863. » Il continue et s’acharne ; même lorsqu’il le voit tombé et déshonoré, il s’acharne encore. […] Il n’importe, on l’a trahi ; il veut punir les traîtres, et voici à quel pilori il attache « les janissaires d’antichambre » qui, par ordre du prince, viennent de déserter au milieu du combat : Le domaine entier du langage ne fournit pas de termes assez forts et assez poignants pour marquer le mépris que je ressens pour leur conduite.

1599. (1925) Portraits et souvenirs

Rien de plus poétique, au plus pur sens du terme que la vie de Gérard de Nerval. […] Toujours il emploie l’expression exacte, le terme juste. […] Rentrées Si les premiers jours du mois d’octobre sont pour les écoliers de France une date fatidique puisqu’elle met un terme à la douce liberté des vacances et qu’elle marque la reprise du travail scolaire, elle ne manque point non plus, pour les professeurs, d’une certaine mélancolie. […] C’est à proprement parler un « margandier », selon le terme par lequel on désignait jadis les hardis compagnons qui faisaient passer la frontière aux marchandises prohibées.

1600. (1864) Études sur Shakespeare

Corneille bourgeois n’avait point de termes assez humbles pour exprimer sa reconnaissance et sa dépendance envers le cardinal de Richelieu ; Corneille poëte repoussait l’autorité qui voulait prescrire des règles à son génie, et défendait, contre les prétentions littéraires d’un ministre absolu, les « secrets de plaire qu’il pouvoit avoir trouvés dans son art. » Enfin les esprits, encore vigoureux, échappaient de mille manières au joug d’un despotisme encore incomplet ou novice, et l’imagination s’élançait de toutes parts dans les routes ouvertes à son essor. […] Dans Cymbeline que, malgré son titre, on doit ranger parmi les comédies puisque la pièce est entièrement conçue dans le même système, la conduite de Jachimo n’est ni moins fourbe, ni moins perverse que celle d’Iago dans Othello ; mais son caractère n’a point expliqué sa conduite, ou plutôt il n’a point de caractère ; et toujours prêta dépouiller le manteau de scélérat dont l’a revêtu le poëte, dès que l’intrigue touchera à son terme, dès que l’aveu du secret que lui seul peut révéler sera nécessaire pour faire cesser, entre Posthumus et Imogène, la mésintelligence que lui seul a causée, il n’attendra pas même qu’on le lui demande, et il méritera ainsi d’avoir part à cette amnistie générale qui doit être la fin de toute comédie. […] Mais le temps a fourni sa carrière ; la Providence est à son terme ; les événements que Hamlet a préparés se précipitent sans son concours ; ils se consomment par lui et contre lui ; et il tombe victime des décrets dont il a assuré l’accomplissement, destiné à montrer combien l’homme compte pour peu de chose, même dans ce qu’il a voulu. […] Une passion violemment excitée ne saurait prétendre à un tel effet ; elle a ses orages momentanés dont le cours, soumis à des causes extérieures et variables, doit trouver en peu de temps son terme.

1601. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Mais par paresse peut-être, ou par dandysme, il secoua le joug pesant du devoir poétique, railla la forme, bafoua la rime, nargua la syntaxe, ne se soucia guère de la propriété des termes, prenant pour une audace de bon goût ce qui n’était qu’une rébellion criminelle. […] Victor Hugo, d’un puissant coup d’aile, a rompu la vieille entrave de l’école, il a mis en liberté la pensée ; à l’ode, il a rendu ses ailes d’aigle ou de rossignol ; il a fait du roman l’épopée moderne ; du ventre de la tragédie morte, il a tiré le drame vivant ; dans un ordre d’idées plus humble en apparence, — en apparence seulement, — il a quadruplé le nombre des mots en usage dans ce qu’on appelait la langue noble, — sans néologisme cependant, car le néologisme est hideux, — exhumant les expressions des époques naïves, acceptant les termes populaires de l’époque nouvelle ; enfin il a réalisé notre admirable vers français, que Ronsard avait entrevu, que Corneille avait voulu, que Chénier avait rêvé, ce vers peu compris peut-être par les oreilles étrangères et inconsidérément calomnié, qui, souple et divers, harmonieusement nombreux et propre à s’emplir de choses comme le vers métrique d’Homère et de Lucain, en outre porte à sa cime, comme une bannière claquante, sa retentissante rime, multiple, innombrable, et dont l’effet, personnel à notre langue, manque à toute autre poésie que la nôtre. […] Ce n’était plus le temps des bohèmes souriantes que Murger a racontées, des pièces de cent sous empruntées avec une désinvolture fâcheuse, des éclats de rire les jours des termes non payés. […] Chaque fois que Cladel allait publier un conte ou un article, chaque fois qu’il recevait des épreuves de son premier volume, les Martyrs ridicule, Baudelaire survenait, sévère et implacable, relisait l’œuvre phrase à phrase, se montrait sans pitié pour tout ce qui n’était pas voulu, exigeait la propriété des termes, l’impeccable correction du style. […] Ces divers termes ne sont pas synonymes ; ils ont, chacun d’eux, une acception toute particulière ; ils disent plus ou moins dans le même ordre d’idées, et non pas identiquement la même chose !

1602. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

« Multitude, solitude ; termes égaux et convertibles par le poète actif et fécond. […] La phrase de Dominique sur son père est étrange : « Mon père vécut encore quelques années, mais dans un état de santé si misérable que je cessai de sentir sa présence longtemps avant de le perdre, et que sa mort remonte pour moi bien au-delà de son décès réel… Je n’attachai qu’un sens des plus vagues au mot d’orphelin qu’on répétait autour de moi comme un nom de malheur. » Cette mésentente, à laquelle les succès de peintre de Fromentin, et surtout son mariage, mettent, superficiellement du moins, un terme, lui pèse d’autant plus que tous ses goûts sont d’un homme d’intérieur. […] Il est entendu que le terme d’Orient s’entend de tous les pays chauds qui vont de l’Inde au Maroc. […] Le terme de peinture littéraire s’emploie toujours en mauvaise part, celui de littérature plastique non. […] Tout se tourne chez lui en un mysticisme métaphysique, nous fait comprendre la coupe vraie à laquelle répond le terme double, en apparence si arbitrairement forgé, d’indo-germanique.

1603. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Et dès qu’un filet noir à peine visible aux lorgnettes marines, s’esquisse au lointain horizon, le chien frissonne… Il arrive en trois bonds au terme de l’estacade, tout près du phare, perce la foule, se dresse, appuie son devant à hauteur d’homme sur la dernière palissade et aboie dans l’infini ! […] M. de Guerne est un poète dans toute la force du terme et par la hauteur des idées et par l’éloquence de leur émission. […] Quand je rapproche de cette première victoire les 7 439 216 suffrages sur 8 080 053 qui ratifiant le coup d’État du 2 Décembre 1851, lui déléguèrent le droit appartenant au peuple, au vrai souverain de donner une Constitution à la France ; quand je me rappelle cette entrée splendide à Bordeaux, en octobre 1852, au terme du voyage triomphal où fut fait l’Empire, consacré quelques mois après par un nouveau plébiscite réunissant 7 824 189 suffrages sur 8 077 334, je me figure que l’empereur Napoléon, dès avant son avènement au trône, avait épuisé toutes les jouissances personnelles dont l’exercice du pouvoir suprême peut être la source et les satisfactions d’une immense, d’une incomparable popularité !

1604. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

» Si l’on s’en tient aux termes mêmes de cette définition, le profil des snobs est assez difficile à saisir, puisque leur nez tourne au vent comme une girouette, et qu’ils sont uniquement préoccupés de connaître la « dernière mode », de proférer le « dernier cri ». […] On lit dans le dictionnaire de Littré : « Safre, adjectif, terme populaire. […] On abuse tellement, dans la critique, des termes vagues, des hyperboles outrées ou des sous-entendus désobligeants, que je ne saurais prendre trop de précautions pour déterminer exactement ce que je veux dire, L’Armature a eu ce qu’on appelle une bonne presse, trop bonne, au gré de ceux qui estiment que le talent de M.  […] Le gouvernement essaye, parfois, de mettre un terme à ces vendettas. […] Et M. le professeur Lanson, dont l’humanisme représente excellemment les scrupules, les audaces, les élégances d’une critique sagement novatrice, a fait allusion à lui en ces termes : Les œuvres manquent encore.

1605. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Villemain ne changeront rien aux termes de la question : pour se prononcer sur le mérite d’un livre, il n’est pas nécessaire de siéger dans les commissions. […] Quoiqu’elle n’écoute jamais sans trembler la voix de son maître, elle garde pour le serment qu’elle a prononcé un respect religieux : elle souffre silencieusement, et n’entrevoit pas l’adultère comme le terme de ses douleurs. […] Rien, dans sa parole et son argumentation ne révèle l’étude attentive et complète du monument théologique dont il fait l’éloge en fort bons termes. […] Je l’avoue à regret, mais je ne puis pas ne pas l’avouer, je n’ai pas trouvé dans ces soixante pages un sentiment ou une pensée qui n’ait été depuis quatre ans développé en termes plus précis par la polémique de la presse ou de la tribune. […] Après la tragédie consulaire et impériale qui se nourrissait de flatterie, après la tragédie allusive de la restauration, qui prenait pour le dernier terme de la poésie dramatique les taquineries d’un hémistiche, nous avons eu le drame shakespearien.

1606. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Ce ne sont pas, comme chez nous aujourd’hui, des termes abstraits ou complexes : non. […] Dans cette pièce, écrite en latin barbare, sont mêlés plusieurs termes de la langue romane. […] On m’a conseillé, en termes ingénieux, de passer vite à la poésie des troubadours ; mais il faut me pardonner encore quelques recherches techniques. […] À cette époque, les savants, même Grégoire de Tours, écrivaient dans un style grossier, dont les constructions sont souvent défectueuses, mêlées de termes qui n’appartiennent pas à la langue latine. […] La procédure anglaise est remplie de termes du vieux français.

1607. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Il a le sentiment de la mission et de la gravité de l’histoire ; il se reproche à un certain moment (en termes assez obscurs) d’en être descendu, d’y avoir dérogé.

1608. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Elle vient et revient à la charge, demandant au roi justice et vengeance ; elle le fait en des termes singuliers : « Ô roi !

1609. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

N’est-ce pas là une belle description, et n’admirez-vous pas cet homme, qui a toujours des termes propres à exprimer tout ce qu’il pense, et qui voit dans toutes choses ce qui y est ? 

1610. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

On dirait que les termes lui manquent quelquefois : « Mais si je raconte les choses en détail, je n’en finirai jamais ; il faudrait vous écrire un volume… Je ferai ?

1611. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Au seuil nouveau déposant ta piqûre Et n’abjurant nulle ancienne amitié, Du mal présent que tu prends en pitié Tu vois le terme, et ton espoir s’épure.

1612. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Dieu aidant, il n’est pas indispensable d’avoir marché jusqu’au bout pour être arrivé, et même on ne mériterait pas d’arriver du tout si, après un certain terme, on avait besoin de marcher toujours. 

1613. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

La tradition en littérature mérite donc grandement qu’on la défende ; mais, dans les termes où M.

1614. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Cousin s’est donc levé, disions-nous, et il a exprimé quelque chose d’approchant et en des termes bien meilleurs, bien plus persuasifs, on le supposera sans peine ; mais nous ne croyons pas trahir sa pensée en la produisant sous cette forme ; et voilà la période philologique qui commence.

1615. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Quelques remarques, à propos de Britannicus, préciseront notre pensée et la justifieront si, dans ces termes généraux, elle semblait un peu téméraire.

1616. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Il se serait défait sans doute de ses vieux termes ruer, bailler, de ses proverbes un peu rustiques.

1617. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Les conseils de Bordeu lui firent dans le moment assez d’impression ; mais comme elle était fille dans toute l’acception du terme, et que les filles ne réfléchissent ni ne calculent, et n’ont aucune suite, après avoir un instant pleuré, elle dit qu’elle verrait, et parut peu inquiète de la santé du roi.

1618. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Cette répétition de la même idée dans la première partie du verset, et se reproduisant presque en mêmes termes dans la seconde partie, avait chez les anciens et chez les Hébreux évidemment une autre cause.

1619. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Le fourbe et fanatique Savonarole, qui voulait prendre pied sur un cadavre pour se montrer plus dévoué au peuple, osa troubler son agonie en venant lui offrir sa bénédiction dans des termes qui semblaient révoquer en doute sa foi chrétienne ; il l’interrogea sur ses sentiments.

1620. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

Mais l’usage de l’instinct crée le mérite et le démérite : l’homme est libre, et, selon sa science, choisit entre les actes que son instinct lui suggère ; s’il suit la nature et l’Évangile, qui en termes différents lui font le même commandement, la nature l’avertissant de travailler pour l’espèce, l’Évangile lui enjoignant de se dévouer au prochain, il se désintéressera ; il éloignera l’ambition, l’avarice, la volupté, l’égoïsme : il sera doux, humble, charitable, et s’efforcera de vaincre par l’amour les misères sociales.

1621. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Ce qui l’y aida, c’est que le roi continua à vivre avec lui dans les mêmes termes qu’avant.

1622. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Plus de style noble : « un style familier, comique, tragique, et parfois épique », toujours selon les termes de Vigny.

1623. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Sarcey définit ces trois termes.

1624. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Elle est proche de son terme : le curé la recueille au presbytère, et c’est là qu’elle met son enfant au monde.

1625. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Paul Souchon forme le même vœu presque dans les mêmes termes.

1626. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

En perdant la mélancolie de René, il perdrait cette paix qui s’y mêle à la fin, et ce repos au terme de la lutte, plus doux que celui du vieux soldat qui se délasse des fatigues des longues guerres au foyer du pays natal.

1627. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Mais cet âge touche à son terme ; le rôle principal va de plus en plus, ce me semble, passer aux hommes de la pensée.

1628. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Le bonhomme se retourne, s’imaginant qu’ils parlent à quelqu’un placé derrière lui, Quand il est bien convaincu que ses fils s’adressent à lui, il faut voir comme il se fâche ; et il faut entendre de quel ton son frère lui explique cette mode du grand monde. « C’est, dit-il, que le terme de mon père est trop ignoble, trop grossier ; il n’y a que les petites gens qui s’en servent ; mais chez les personnes aussi distinguées que Messieurs vos fils, on supprime dans le discours toutes ces qualités triviales que donne la nature, et, au lieu de dire rustiquement mon père comme le menu peuple, on dit Monsieur ; cela a plus de dignité89. » L’ironie est visible, et, dans les pièces de Marivaux, les parents tutoient déjà leurs enfants, ce qui est un acheminement à se laisser tutoyer par eux.

1629. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

» Cent ans au plus ; voilà le terme de la plus longue espérance.

1630. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Bref, pour conclure littérairement sur Bussy, il a sa date dans l’histoire de la langue ; il est grammairien, puriste, cherchant et trouvant la propriété des termes : « Il écrivait avec peine, a dit quelqu’un qui l’a bien connu39, mais les lecteurs n’y perdaient rien ; ce qu’il écrivait ne coûtait qu’à lui. » Il y a du Vaugelas en Bussy ; et de plus, dans le genre épistolaire, il fait le lien de Voiture à Mme de Sévigné.

1631. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

La politique d’André Chénier dans son ensemble se définirait donc pour nous très nettement en ces termes : Ce n’est point une action concertée et suivie, c’est une protestation individuelle, logique de forme, lyrique de source et de jet, la protestation d’un honnête homme qui brave à la fois ceux qu’il réfute, et ne craint pas d’appeler sur lui le glaive.

1632. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

[NdA] Un témoin dont on ne saurait récuser le patriotisme et l’impartialité, Gouvion Saint-Cyr, qui servait alors dans l’armée du Rhin (1793), n’a pu s’empêcher de parler incidemment de la mission de Saint-Just et de Lebas auprès de cette armée, et il le fait en ces termes (Mémoires sur les campagnes des armées du Rhin, t. 

1633. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Il est, à vrai dire, le lieu où des êtres vivants, que d’un terme abstrait nous nommons des instincts, viennent en contact, et, s’unissant ou s’opposant, forment des gouvernements où tel groupe est tour à tour prépondérant.

1634. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Aux termes de la loi, un juge a dû assister à cette exécution.

1635. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

La tourmenter au-delà c’est la gâter et l’affaiblir ; c’est un libertinage d’esprit, qui ne procrée qu’une race dégénérée. « L’acheteur exige du bon, a-t-on dit ; il n’achète qu’à cette condition. » Mais le bon est un terme relatif : sans doute on lui vendra du passable ; mais c’est de l’excellent qu’on aurait pu lui donner, sans cette fatale nécessité d’écrire à la tâche.

1636. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Ce symbolisme reste forcément assez obscur car les interprètes qui traduisent les termes abstraits de la langue indigène ne possèdent que rarement le français d’une façon suffisante pour rendre exactement l’idée.

1637. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Mais n’importe, servons-nous des termes usités, après y avoir attaché l’idée précise qui leur convient.

1638. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

S’il a un bon patron, quitte à le contredire à part soi pour la politique, il vit en bons termes avec lui, et réciproquement le patron avec l’ouvrier.

1639. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Nous partons d’un « état virtuel », que nous conduisons peu à peu, à travers une série de plans de conscience différents, jusqu’au terme où il se matérialise dans une perception actuelle, c’est-à-dire jusqu’au point où il devient un état présent et agissant, c’est. à-dire enfin jusqu’à ce plan extrême de notre conscience où se dessine notre corps.

1640. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

dans le chant du Pæan, on reconnaissait dans ces termes étrangers à l’idiome grec l’alleluia des Hébreux.

1641. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

L’imagination peut rêver sans terme l’allégresse triomphale et l’enthousiasme lyrique de ce dénouement, où le libérateur posait une couronne sur la tête du porte-flamme de l’humanité, en même temps qu’il le déliait de ses chaînes.

1642. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Ses vers ne manquent ni d’énergie, ni de couleur ; mais ils manquent parfois de propriété dans les termes et très souvent d’harmonie. […] Mais n’est-il pas singulier que, trois cents ans après Shakespeare et cent ans après Goethe, on affecte encore en France de ne pas comprendre un auteur parce qu’il prend pour terme de comparaison, dans un drame, un oiseau qui n’est pas consacré par la mythologie grecque !  […] Il laisse le bottier Mizabran, qui lui doit cinq ou six termes, lui fabriquer, en acompte, des quantités de paires de bottes dont il n’a que faire. […] Ses locataires, même le bottier Mizabran, lui apportent leurs termes arriérés. […] Cette mère abominable, qui conseille, et en quels termes !

1643. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

La mort vint mettre un terme à l’exercice de tant de facultés que n’avait pu affaiblir la souffrance physique. […] Au terme de sa vie agitée, parfois si brillante et toujours douloureuse, il demanda un fauteuil à l’Académie ; l’Académie le lui refusa et, pour aggraver son refus, elle donna ce fauteuil à M.  […] Il reprocha en termes couverts au fils auguste de Vénus d’avoir fait le 2 Décembre. […] Catherine en rendit compte à son père le lendemain en ces termes : « J’ai fait ma toilette pour recevoir le prince. […] Nos bacheliers ès lettres sont-ils mieux armés pour le combat de la vie depuis qu’on a mis dans leur tête quelques termes de chimie ?

1644. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Ensuite, lorsque ces magistrats auront atteint le terme de l’année, il nous faudra établir des tribunaux dont les juges seront choisis parmi les riches ou tirés au sort parmi le peuple entier, et faire comparaître les magistrats à l’effet de rendre compte de leur conduite : quiconque le voudra pourra les accuser de n’avoir pas, pendant l’année, dirigé les navires suivant les lois écrites ou suivant les coutumes des ancêtres. […] À mesure qu’on approche du terme de l’extrême liberté, on arrive à secouer le joug des lois, et quand on est enfin arrivé à ce terme, on ne respecte ni ses promesses ni ses serments, on ne connaît plus de Dieux ; on imite et l’on renouvelle l’audace des anciens Titans et l’on aboutit, comme eux, au supplice d’une existence affreuse qui n’est plus qu’un enchaînement de maux… » Il y a une objection à ces assertions véhémentes. […] La morale sera sociologique ou théologique, et l’on ne voit pas pour le moment un troisième terme. […] Nous ne souffrons pas positivement (ou ce serait bien abuser des termes que de le dire) de ne pas voir de belles choses ; mais nous jouissons, et singulièrement, d’en voir de belles. […] Platon, à mesure qu’il parle en son nom et aussi qu’il approche du terme, quitte ce ton complètement.

1645. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

L’un d’eux a décrit en ces termes le genre de vie que l’on menait à Ettenheim : « L’habitation du prince était petite, mais commode. […] Un jour, Napoléon rencontre Talleyrand et lui annonce, à peu près en ces termes, une grande nouvelle : « C’en est fait. […] Enfin, après avoir dépeint, en termes enchanteurs, l’agrément des « chères études », il feignit de regretter ce qu’il venait de dire, et se tournant avec grâce vers le héros de son panégyrique, il eut l’aplomb de prononcer sans rire, cette phrase monumentale : Ah ! […] Plus tard, elle a reconnu son erreur en des termes qui doivent lui concilier l’indulgence de la postérité. […] Et Loti, présentant son livre à une duchesse pleine de grâce et de bonté, ne pouvait s’empêcher d’exprimer sa surprise en termes ingénieux : Madame la duchesse, Veuillez agréer ce livre comme un hommage de très respectueuse amitié.

1646. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il n’oublie pas de donner à sa femme le titre d’usage ; il est furieux en termes officiels et choisis ; il ne se commettra jamais avec un insolent. […] 97 La Fontaine sait tous les termes spéciaux, tout le détail le voit et le fait voir, nomme les frelons demandeurs, et les abeilles « leurs parties. » C’est par cette précision et cette minutie que des oeuvres d’imagination deviennent des documents d’histoire. « On traduit la cause » devant une certaine guêpe ; les témoins viennent, reviennent, sont entendus ; la cause est remise à huitaine, et jusqu’à plus ample informé.

1647. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Chateaubriand atteint quelquefois ce double terme de la beauté suprême de l’expression et de la sensibilité de l’âme ; mais il n’y reste pas. […] Soutiens donc l’épreuve qui t’est donnée, afin d’accroître le bonheur de ta Virginie par des amours qui n’auront plus de terme, par un hymen dont les flambeaux ne pourront plus s’éteindre.

1648. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Buloz, l’auteur de Saül, de Clytemnestre, de Jeanne d’Arc, de Norma, de la Fête de Néron, du Gladiateur, de la Divine Épopée, le poète qui partage le trône de la poésie avec Hugo et Lamartine ; l’homme dont la vie entière a été un dévouement à l’art dramatique, a été chassé par vous, c’est le terme dont Soumet s’est servi ce matin même, a été chassé par vous du Théâtre-Français. […] L’affiche était donc conçue en ces termes : CINNA, Tragédie en cinq actes et en vers de Racine.

1649. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Sa phrase, endimanchée de ces gros termes, a les allures solennelles et gourdes des phrases d’instituteur. […] Ils renonceront, nous l’avons vu, au terme abstrait en faveur de l’image ; ils choisiront dans les mots ceux qui ont, en soi-même et en dehors du sens, une beauté et une valeur propres25, par quoi ils seront amenés, ou à les détourner de leur vrai sens, ou à les associer, en vue de l’effet, à des mots d’un autre ordre, ou à créer de toutes pièces des vocables nouveaux. […] Les termes extrêmes de ces deux conceptions pourraient bien être, pour les naturalistes, À vau-l’eau, de M.  […] En effet, cela m’en dit plus que tous les termes savants, à moi qui ne suis pas forcé d’être un botaniste.

1650. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

L’excellent Ribadeneira commence son pieux récit en ces termes : « Les peines du mariage sont si grandes, et son fardeau si lourd, qu’il est impossible de les supporter sans le secours de la grâce divine ; et quand le mari est grossier, cruel et plus brutal qu’humain, c’est un joug intolérable à une femme. […] Ils firent attendre leur réponse quatre jours, et cette réponse fut qu’ils ne pouvaient, aux termes de leurs règlements de guerre, laisser pénétrer du chloroforme dans une place assiégée, le chloroforme étant un dérivé de l’alcool (sic). […] Il faut, ma cousine, que vous ayez aujourd’hui (qui est jour de terme) une pensée compatissante pour les honnêtes gens qui déménagent, car c’est là un grand ennui. […] Au concile du Vatican, lorsque le secrétaire de l’assemblée annonça la majorité en ces termes : Fere omnes surrexerunt, Darboy se pencha vers son voisin, le cardinal Manning, et lui glissa dans l’oreille ce calembour : «Toutes les bêtes ont voté oui !

1651. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Cependant on ne le dit point ; et la raison en est qu’on sait bien quel est l’objet de la géométrie et qu’il consiste en preuves, et quel est l’objet de la médecine et qu’il consiste en la guérison ; mais on ne sait ce que c’est que ce modèle naturel qu’il faut imiter ; et à faute de cette circonstance, on a inventé de certains termes bizarres, siècle d’or, merveille de nos jours, etc. ; et on appelle ce jargon beauté poétique. […] Être vrai, être faux, voilà pour moi dans l’art les deux termes correspondant à bon et mauvais, être utile ou inutile, voilà pour moi leurs corrélatifs dans la science, et, d’autant plus nettement qu’elles sont plus simplement exprimées, les deux manières d’être dont j’ai parlé. […] Pourquoi me diront presque toutes les écoles, avoir choisi comme termes d’opposition le bon et le mauvais, et pourquoi le vrai et le faux, l’utile et l’inutile vous semblent-ils représenter le bon et le mauvais, mieux que le beau et le laid par exemple ? […] — J’avoue que je ne connais rien de plus bouffon que cette affirmation, que cette chose très exactement imitée (ce sont bien les termes) qui se trouve être si peu exacte qu’elle diffère d’elle-même comme un mort d’un vivant Toute l’argumentation de M. 

1652. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Celles qui sont assez éloignées de la forme humaine pour que nous ne songions pas à la forme humaine en les regardant, et qui ne sont pas non plus trop éloignées de la forme humaine, auquel cas nous n’avons plus de terme de comparaison pour les juger. […] En termes plus philosophiques, si vous voulez, une idée littéraire est une analyse, et une idée philosophique est une synthèse. […] Et cette philosophie, il l’exprime souvent en termes admirables, en couplets et en strophes qui sont d’un véritable poète lyrique. […] Voilà ce que c’est d’avoir parlé, et en bons termes, sous le coude d’une statue. […] les chanoines ont ajouté en propres termes dans un imprimé que j’ai lu, « que la lumière favorisera le vol des bourses, les insultes de toute espèce, que l’illumination donnera aux libertins plus de facilité à sortir tous les soirs, que déjà il est remarquable que ce commerce a surtout lieu au clair de la lune, en sorte qu’il est bien évident que la lumière favorise le crime et la débauche et est plus nuisible qu’utile à la sûreté publique. » De là ne suit-il pas qu’on devrait aussi supprimer la lune ?

1653. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

» Je crois que, s’il eût répondu franchement, le journaliste eût dit : Le terme d’octobre à payer ; mais une sorte de pudeur patriotique le retint, et il dit, un peu au hasard : « On parle beaucoup des affaires de Naples. — Ah oui ! […] Le cœur humain, puisque c’est là le terme consacré pour désigner ce je ne sais quoi qui est le mobile de toutes les actions des hommes., bat dans toutes les poitrines, sous les haillons, sous la cuirasse, sous les dentelles, et le vrai romancier l’y laisse toujours. […] Prendre des mots honnêtes en eux-mêmes pour défendre une bonne cause, et les accoupler habilement sous sa plume de façon à présenter des images offensantes, me paraît le dernier terme de la dépravation littéraire. […] Pour me servir des termes mêmes de l’arrêté de M. le ministre de l’instruction publique, M.  […] Dans la harangue qui leur a été adressée à leur arrivée à Paris, on leur a surtout recommandé, dans des termes que la modestie occidentale semblait devoir nous interdire, d’étudier la grandeur de la France.

1654. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Bernhardi serait heureux de nous faire croire qu’il sacrifie, en ces termes, des contrats médiocres au « droit de l’éternel humain ». […] Bref, le roi de France était prié de songer à la « solidarité des trônes » : est-ce que Guillaume II ne s’est pas adressé, hypocritement d’ailleurs, à Nicolas II en termes pareils ? […] Et puis, le plus simple bonhomme qui arrive au terme de ses jours, et qui probablement n’a guère médité, a pourtant résolu maints problèmes, que posent les métaphysiciens et qu’ils ne résolvent pas. […] C’est un Stoïque (et les Stoïques ont de la fierté), ce Guillaume du Vair qui présente son livre en ces termes : « Quant à ce peu qui est du mien, qui n’est quasi que la disposition et les paroles, je vous le présente comme Apelle et Polyclète faisaient leurs tableaux et images, le pinceau et le ciseau encore à la main, prêt à réformer tout ce qu’un plus délié jugement y trouvera à redire. » Ils ont tous cette aménité souriante et cette politesse. […] L’on redouble de zèle… « J’approchais du terme et je pus prodiguer mes forces… » Le discours domine de mieux en mieux la multitude et la dompte.

1655. (1932) Le clavecin de Diderot

Et d’abord, il importe de noter que si un terme de comparaison, celui-là et pas un autre, s’est imposé au maître des encyclopédistes, pour une fois, le symbole n’a pas perdu son homme. […] Rendus au mouvement les objets, à la dialectique des idées, dès lors, la propriété, l’individualisme (deux masques pour la boule d’escalier qui sert de visage au dieu terme obscurantisme) ne sauraient plus les condamner à se tenir cois. […] Engels qui cite cette phrase de Hegel la commente en ces termes : La liberté n’est pas dans une indépendance illusoire par rapport aux lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité, fondée sur cette connaissance, de les faire agir, afin d’atteindre des fins déterminées.

1656. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Elle lui en sut un gré infini, et elle l’en remerciait en des termes qui montrent une fois de plus son humilité et sa façon, à elle, de dire et de sentir toute chose comme personne autre : cette originalité, même avec ses fautes, ne vaut-elle pas de plus correctes beautés ?

1657. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Le Privilège des Poésies de Du Bellay, donné, au nom de Henri II, dans les termes les plus flatteurs pour le poète, tel qu’il se lit à la suite des sonnets des Antiquités, est daté de Fontainebleau, 3 mars 1557, M. d’Avanson présent.

1658. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

s’écrie-t-il ; mourez aujourd’hui. » Et plus loin, en termes exprès : « Quelques reproches qu’on ait pu justement lui faire, nous croyons que Mirabeau restera grand.

1659. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Il en fut de même à l’époque de sa réception à l’Académie française ; j’ai lu ce discours dans lequel il loue en termes magnifiques, en commençant, le nouveau César et la nouvelle impératrice, femme, fille des Césars ; il se refusa seulement à louer le régicide ou à l’amnistier dans la personne de Chénier qu’il avait à remplacer, et à raturer quelques phrases à double sens sur Tacite.

1660. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

VI « Résolvez les deux problèmes, encouragez le riche et protégez le pauvre, supprimez la misère, mettez un terme à l’exploitation injuste du faible par le fort, mettez un frein à la jalousie inique de celui qui est en route contre celui qui est arrivé, ajustez mathématiquement et fraternellement le salaire au travail, mêlez l’enseignement gratuit et obligatoire à la croissance de l’enfance et faites de la science la base de la virilité, développez les intelligences tout en occupant les bras, soyez à la fois un peuple puissant et une famille d’hommes heureux, démocratisez la propriété, non en l’abolissant, mais en l’universalisant, de façon que tout citoyen sans exception soit propriétaire, chose plus facile qu’on ne croit ; en deux mots, sachez produire la richesse et sachez la répartir, et vous aurez tout ensemble la grandeur matérielle et la grandeur morale ; et vous serez dignes de vous appeler la France.

1661. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Ces maximes, que je glane dans Astrate, et qui se retrouveraient en d’antres termes dans tout le théâtre de Quinault, en firent le succès.

1662. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Cette absolution le relevait de toutes ses fautes ; elle lui permettait de rentrer dans le monastère de Maillezais, et d’exercer, avec la permission de son supérieur, et sans rémunération, l’art de la médecine « jusqu’à l’incision et la brûlure exclusivement. » Les termes mêmes de la bulle, qui louaient son zèle pour la religion et les lettres, sa probité et ses bonnes mœurs, rendaient vaines toutes les accusations contre sa vie passée.

1663. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

« C’est, écrivait-on alors, cet art qui commande à tous les autres ; qui ne se contente pas de plaire par la pureté du style et par les grâces du langage, mais qui entreprend de persuader par la force de la doctrine et par l’abondance de la raison. » Qui donc en donnait une idée si exacte, en des termes si nobles et si précis ?

1664. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Vieillards enfin arrivés au terme « du long espoir et des vastes pensées », le fabuliste nous aide à nous souvenir.

1665. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

On abuse aujourd’hui du mot de pessimisme, qui, pour beaucoup de personnes, est un terme d’opprobre sans signification précise, que d’autres appliquent indifféremment à une théorie philosophique et à un état moral ; dans ce dernier sens, on peut qualifier Lohengrin d’œuvre pessimiste, par excellence. — Or, la foi, l’affirmation, exigent un effort ; affirmer est toujours créer ; le doute n’exige que l’abstention d’une faculté.

1666. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Ils sont témoins de la séduction, ils en calculent la durée, ils en prédisent le terme.

1667. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Taine sur les rapports du milieu social avec le génie artistique et sur les déductions possibles de l’un des termes à l’autre, il faut ajouter une théorie fondée sur le principe opposé.

1668. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Il faut que je vous fasse une confidence : Corneille a été amoureux toute sa vie et, jusqu’au dernier terme, il a parlé de l’amour de la façon la plus admirable.

1669. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Il y a les fables qui sont des contes, et quoique je vous en aie parlé trop brièvement à mon gré, je n’en reparlerai pas aujourd’hui ; — il y a les fables que j’appellerai zoologiques, en vous demandant pardon du pédantisme du terme, c’est-à-dire qu’il y a des fables où figurent des animaux et seulement des animaux   il y a, en troisième lieu, les fables que j’appellerai d’un mot encore plus pédantesque, mais il n’y en a pas d’autre, ce me semble, les fables naturistes, c’est-à-dire les fables où l’anecdote n’est qu’un prétexte à une description ou à une narration de la nature, les fables où le fond du petit poème est un aspect ou plusieurs aspects successifs de la nature ; — enfin, il y a des fables qui ne sont plus du tout des fables et qui ne sont que des discours philosophiques ou moraux ; le mot discours peut vous paraître un peu trop fort, un peu trop solennel, encore que La Fontaine l’ait employé lui-même, je dirai : il y a des fables qui sont des causeries philosophiques et morales et qui ne sont presque pas autre chose.

1670. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Le légataire de Sainte-Beuve, qui administre son testateur lui-même comme sa fortune, — comme une propriété dont on a, aux termes de la loi, le droit d’user et d’abuser, crierait comme une oie du Capitole (il a déjà crié) si on touchait un peu rudement à son illustre maître, et qu’on discutât son talent en le réduisant à ce qu’il est, sans exagération et sans ambages.

1671. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Ce terme s’applique ordinairement à tous ceux qui manient les formes d’art de la littérature, de la peinture, de la sculpture, de la musique, et exclusivement à eux.

1672. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Certes, si l’on voulait marquer les deux extrêmes d’élévation et de bassesse chez un peuple poli, on ne pourrait en mieux choisir les termes que de prendre, d’une part, quelques strophes des grands tragiques à la gloire d’Athènes, ou cet hymne que Pindare vint chanter à ses fêtes, et d’autre part, la cantate à Démétrius Poliorcète.

1673. (1890) Dramaturges et romanciers

Feuillet, voici, je suppose, en quels termes il s’exprimerait : « À l’époque où l’auteur de Dalila entra dans la vie, la société française n’était plus ce qu’on l’avait vue dans les années qui suivirent la révolution de 1830. […] Feuillet, c’est que son analyse des sentiments, qui est généralement délicate, n’est jamais obscure, et que sa jurisprudence morale rend toujours ses arrêts, quelles que soient les difficultés de l’interprétation, avec une précision de termes qu’on ne saurait trop louer. […] Il n’a pas eu à faire d’imprudences, l’étude lui ayant rendu dès longtemps familiers ces procédés par lesquels les maîtres savent exécuter l’accouchement de leur pensée, et, une fois née, l’amener jusqu’au terme de sa croissance en la préservant des erreurs qui pourraient la blesser, la mutiler ou la tuer. […] Puisque je viens de nommer Œdipe roi, je veux emprunter à cette grande œuvre un terme de comparaison qui me permettra de faire saisir avec la dernière exactitude la nature de ce sentiment du mystère qui est l’essence même de toute poésie. […] De même qu’il avait fallu en politique mettre un terme aux coûteux abus de cette maxime que l’insurrection est le plus saint des devoirs, l’instant semblait venu en morale de démontrer au moins que le concubinage n’est pas le plus sacré des liens.

1674. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

On voit donc que tous les termes de la méthode expérimentale sont solidaires les uns des autres. […] Celle-ci, ainsi que nous le verrons plus tard, n’est qu’une observation comparative invoquée dans les circonstances complexes afin de simplifier les phénomènes et de se prémunir contre les causes d’erreur imprévues ; la contre-épreuve, au contraire, est un contre-jugement s’adressant directement à la conclusion expérimentale et formant un de ses termes nécessaires. […] Le raisonnement expérimental, dont nous avons dans ce qui précède examiné les différents termes, se propose le même but dans toutes les sciences. […] Le but de la méthode expérimentale ou le terme de toute recherche scientifique est donc identique pour les corps vivants et pour les corps bruts ; il consiste à trouver les relations qui rattachent un phénomène quelconque à sa cause prochaine, ou autrement dit, à déterminer les conditions nécessaires à la manifestation de ce phénomène. […] On peut fixer exactement les deux termes extrêmes de la nutrition, mais si l’on veut ensuite interpréter l’intermédiaire qui les sépare, on se trouve dans un inconnu dont l’imagination crée la plus grande partie, et d’autant plus facilement que les chiffres se prêtent souvent merveilleusement à la démonstration des hypothèses les plus diverses.

1675. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Si le génie est rare chez nous, le talent, dans toute la force du terme, court les rues. […] » Sa pensée, haute, droite, peu flexible, ne connaît pas les moyens termes, et quand par hasard elle se trompe, c’est avec une conscience imperturbable, un aplomb effrayant et une rigueur de déductions qui vous stupéfie. […] Comme si ce n’était pas assez des difficultés naturelles du sujet, l’auteur s’est interdit tout terme technique, tout mot qui rappellerait des idées postérieures. […] Mais par les sujets qu’aime à traiter le poëte, le sommeil sans terme, la nuit éternelle, la mort libératrice, on voit que Mme Ackermann en est arrivée comme le poëte italien à goûter le charme de la mort. […] Avec Marie Stuart, la question des deux écoles avait disparu dans l’émotion publique et dans le succès ; avec Le Cid d’Andalousie, elle reparaissait tout entière, et il est peut-être curieux de rappeler aujourd’hui en quels termes était posé le débat littéraire.

1676. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Quant à la langue, Moréas voulait qu’on l’enrichît ; et voici ce qu’il demandait : « La bonne et luxuriante et fringante langue française d’avant les Vaugelas et les Boileau-Despréaux, la langue de François Rabelais et de Philippe de Commines, de Villon, de Rutebeuf et de tant d’autres écrivains libres et dardant le terme acut du langage, tels des toxotes de Thrace leurs flèches sinueuses. » Évidemment ! […] Il suivait le précepte de Quintilien : Grammatices amor vitae spatio terminetur ; « que ton amour de la grammaire soit limité au terme de ta vie ». […] Ou, en termes plus modestes, quelle efficacité n’allons-nous pas attribuer à l’activité secrète, involontaire et quasi spontanée de l’esprit ? […] Avec une admirable tranquillité d’âme et une impérieuse rigueur logique, Henri Poincaré conclut : « Si nous voulons de plus en plus affranchir l’homme des soucis matériels, c’est pour qu’il puisse employer sa liberté reconquise à l’étude et à la contemplation de la vérité. » Ces formules sont terribles, qui, en termes si simples, énoncent un devoir si impérieux, si occupant, si grave, qu’il emplit toute l’existence et n’y laisse aucune place pour l’amusement, le badinage, la tendresse et, enfin, le hasard ! […] Or, selon Marcelin Berthelot, le progrès matériel s’arrêtera en même temps que le progrès intellectuel : « Quand l’homme aura capté les chutes d’eau, utilisé les forces des marées, la chaleur solaire, la chaleur terrestre, et qu’il aura remplacé les produits de la terre et des animaux par des aliments artificiels en tout semblables aux aliments naturels, on aura, semble-t-il, atteint les termes du progrès matériel.

1677. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Chacun travaillera, personne ne lira si ce n’est de grands journaux in-folio, où toute vérité s’énoncera dans les termes les plus directs et les plus nets. […] Au reste, chaque poète fera des expériences, à la suite desquelles il est possible que l’espace d’une année soit trouvé le terme moyen convenable.

1678. (1920) Action, n° 2, mars 1920

D’où cette préface éblouissante de bonhomie narquoise, où Quimper, ses tailleurs et ses érudits sont chantés avec une mélancolie rieuse, où les celtisants de profession, et les anglomanes de cabinet sont nargués avec condescendance, et où, pour finir, quelques mécènes sont remerciés, en termes inoubliables. […] On trouve le terme panclastite chez Péladan (Le Vice suprême, 1884) et chez Léon Bloy (Histoires désobligeantes, 1894).

1679. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Seulement, dans le train de la vie ordinaire, les personnes qui répètent une chose déjà dite par eux la répètent à peu près dans les mêmes termes, ils n’y ajoutent rien que la force même de la répétition qui a par elle-même une puissance propre. […] Ce ne sont point les termes exprès du feuilleton que je n’ai plus sous les yeux ; c’en est au moins le sens. […] J’avais pris soin de le déclarer en propres termes quand j’avais dit que Toinette était depuis quinze ans à la maison. […] C’est ainsi que Coquelin déblayait (c’est le terme d’argot) d’une voix puissante et gaie le récit de chasse des Fâcheux ou celui de la prise de bec des deux vieilles au dernier acte de L’Étourdi. […] Ou plutôt, non, il ne s’y applique pas ; le terme est impropre.

1680. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Il choisit les termes élégants ou nobles, n’admet point de mots oiseux ni de phrases redondantes. […] Il semble qu’arrivée là la Renaissance ait atteint son terme, et que, pareille à une plante épuisée et flétrie, elle n’ait plus qu’à laisser la place au nouveau germe qui commence à lever sous ses débris. […] Toujours pour lui l’objet d’une science est l’établissement d’un art, c’est-à-dire la production d’une chose active et utile ; quand il veut rendre sensible par un roman la nature efficace de sa philosophie, il décrit dans sa Nouvelle Atlantide, avec une hardiesse de poëte et une justesse de devin, presque en propres termes, les applications modernes et l’organisation présente des sciences, académies, observatoires, aérostats, bateaux sous-marins, amendements des terres, transformations des espèces, reviviscences, découverte des remèdes, conservation des aliments. […] Dans une autre pièce, Complaint on the absence of her lover being upon the sea, il parle en propres termes presque aussi tendrement de sa femme.

1681. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

— Terme spécial qui ne se trouve pas dans le Dictionnaire d’économie politique de Maurice Block, monsieur le ministre ; ça veut dire qu’on a eu des malheurs… Situation très intéressante, que ce mal au genou ! […] Aussi ce fut pour elle, rien que pour elle qu’en termes doux, presque de pardon, elle renonça à son projet de vengeance. « Seulement n’exige pas que je retourne avec lui… J’aurais trop honte… J’accompagnerai ma sœur dans le Midi… Après, plus tard, nous verrons. » Le président rentrait. […] La plus jeune, une fillette de dix-sept à dix-huit ans, avait le nez friand, du vice et de l’intelligence de Paris sur un minois futé, des bottines qui reniflaient l’eau, une tenue de petite rouleuse du Quartier latin, une voix éraillée, une conversation agrémentée de termes médicaux. […] Il le disait même en termes moins honnêtes, empruntant plus volontiers ses comparaisons à l’histoire naturelle qu’à la mythologie.

1682. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Soyons franc : l’amplification que Cicéron conseille et qui est la marque de son talent, c’est tout bonnement la surcharge, le piétinement, l’abus des termes nuancés et synonymes, l’art d’ajouter et de varier les substantifs, verbes, épithètes, etc. […] On pourrait, en répétant les mêmes idées dans des termes différents, continuer pendant des pages ce morceau d’amplification, que je viens d’improviser. […] On reproche à Leconte de Lisle sa recherche de termes archaïques, ses méprises de noms propres, sa dureté, sa crudité, ses contresens63. […] Ce n’est point par le sentiment de son néant que l’homme a élevé un tel sépulcre, c’est par l’instinct de son immortalité : ce sépulcre n’est point la borne qui annonce la fin d’une carrière d’un jour, c’est la borne qui marque l’entrée d’une vie sans terme ; c’est une espèce de porte éternelle bâtie sur les confins de l’éternité. […] La médiocrité qui est l’incontestable partage de la moyenne des hommes n’est pas rigoureusement exigée lorsqu’on se mêle d’écrire ; et si l’on n’a point par devers soi quelque faculté ou quelque travail de plus, ce n’est guère la peine de livrer à J’impression exactement ce que chacun peut avoir dit dans les mêmes termes ou le matin ou la veille.

1683. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Je prends presque au hasard, dans le dernier recueil qu’il a publié (Yarrow revisited) deux ou trois termes de comparaison.

1684. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

L’habitude des discours académiques, qui consiste à revêtir, selon le précepte de Buffon, les choses particulières de termes généraux, se retrouve, à l’absence de certains détails, jusque dans le grand morceau sur Pascal des premiers Mélanges.

1685. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

La première des pièces consacrées à la louange de Louise, dans l’édition de 1555, est une petite épigramme grecque qui peut jeter quelque jour sur cette situation ; à la faveur et un peu à l’abri du grec, les termes qui expriment son infortune particulière de cœur y sont formels.

1686. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Un peu plus tôt, un peu plus tard, l’aimable société avait son terme marqué vers ce moment qui enleva plusieurs de ses principaux convives : l’un des Ségur mourut, l’aîné devenait maître des cérémonies ; Després, nommé secrétaire des commandements du roi de Hollande, et d’autres membres encore, appelés à de graves fonctions officielles, durent renoncer à des amusements qui semblaient incompatibles avec l’étiquette renaissante.

1687. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Cependant lisez encore cette dernière page : Gardons, ainsi, gardons nos chastes solitudes : Le terme en est divin, si les sentiers sont rudes.

1688. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Une conjuration soudaine avait assailli le dictateur Jules César ; des embûches cachées avaient fait trébucher Caligula ; les ténèbres de la nuit et une maison de campagne obscure avaient abrité la fuite de Néron ; Pison et Galba étaient tombés comme sur un champ de bataille ; Vitellius, au contraire dans une assemblée publique, au milieu de ses propres soldats, en présence même des femmes, parla en termes brefs et convenables à la tristesse présente de sa situation. » XIX « Il dit qu’il se retirait par sollicitude pour la paix publique et pour le salut de l’État.

1689. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

III Relisons à tête reposée ce merveilleux livre, merveilleux d’utopie comme de saines inspirations ; laissons en pâture aux échenilleurs de mots et de formes les impropriétés de termes, les exagérations de phrases, les mauvais jeux d’esprit, les impuretés de langue, les fautes lourdes et même les saletés de goût, flatterie indigne du génie élevé d’un grand poète, cynisme de la démagogie, cette plèbe du langage, qui l’abaisse pour qu’il soit à son niveau, et qui le souille pour l’approprier à ses vices.

1690. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Je l’espère, et tandis que je nourris de cet espoir le misérable reste d’existence dont je désire vivement voir le terme, la chère mémoire d’André restera toujours gravée dans mon esprit et dans mon cœur.

1691. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Pradon ne nous en dit pas plus, avec plus d’aigreur, quand dans de mauvais vers oubliés, il représente « les Messieurs du Sublime », une longue rapière au côté, importunant les généraux, moqués des soldats, notant sur leur carnet des termes de l’argot militaire, ici jetés par leur cheval dans un noir bourbier, là tirant de longues lunettes pour regarder l’ennemi de très loin.

1692. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Arrivés au terme de leur énergique pèlerinage, ils eurent à lutter contre une nature rude et pauvre de soleil, dont l’inhumanité les condamnait à l’action violente, tandis que ses aspects les inclinaient aux rêves vagues et brumeux.

1693. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Car elles sont plus sensuelles que sensibles, selon la signification que le romantisme a prêtée à ce terme, et ce serait peut-être pourquoi Maurras, par exemple, a été aussi sévère pour cette école, ou plutôt, pratiquement, pour ses aboutissements contemporains.

1694. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Il faut entendre le terme de « drame » ou de « drame musical » dans le sens d’« œuvre d’art complète », rien de moins.

1695. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

L’éternel désaccord entre l’idéal et la vie, la recherche toujours inassouvie de visées vaguement pressenties mais jamais reconnues, ont précocement mis un terme à la vie de cet artiste qui par une force irrésistible fut poussé à communiquer son idéal à ses contemporains.

1696. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Ainsi le langage musical fut sans cesse plus complexe, sous la complexité sans cesse plus vive des émotions : et chacun de ses termes acquit une valeur émotionnelle plus précise, devint plus exclusivement le signe d’une émotion définie.

1697. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Fétis ne ménage pas les termes de son mépris : les conceptions de Wagner sont des monstruosités, des rêves insensés destinés à s’évanouir au grand jour.

1698. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

On s’est souvent étonné, depuis que nous pensons tout haut dans ce siècle, de notre admiration continue et persévérante pour ce grand écrivain, si peu poète dans la grande acception du terme, et surtout si peu lyrique, si peu éloquent, si peu enthousiaste.

1699. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Mais si l’écart est trop considérable, si la notion commune confond une pluralité de notions distinctes, la création de termes nouveaux et spéciaux s’impose.

1700. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Cela consiste à rapprocher un événement petit et trivial d’un grand événement historique ou mythologique, de parler des petites choses en termes emphatiques.

1701. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Singulier essai, par un homme qui devait savoir par état la valeur des termes qu’il employait, et dont le talent n’était pas d’ailleurs à l’âge timide où l’on essaye !

1702. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

La science des hommes d’État, dont il prouve l’inutilité même quand ces hommes d’État, ou qui écrivent de l’État, s’appellent saint Thomas d’Aquin, Machiavel ou Dante, n’est pour lui qu’une algèbre dont les termes sont invariablement donnés par la situation et l’opposition des peuples sur leur globe, et dont il s’agit de dégager les équations.

1703. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Nous avons une bien autre enseigne que celle d’un marchand de cochon, et enseigne est le mot, car voici les propres termes que M. 

1704. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Il est impossible, comme nous le disions, de la présenter en termes plus nets.

1705. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Alors une lutte étonnante s’engagea entre l’enfant héroïque avant de naître, et la mère barbare, qui parvint à le tenir caché en elle-même bien au-delà du terme fixé par la nature, si bien que l’enfant grandit dans sa prison de chair, se nourrissant de la substance de sa mère, tandis que celle-ci s’épuisait chaque en se donnant en pâture à cet hôte dangereux. […] Il nous a paru utile de montrer que la vérité de cette théorie si controversée des races était essentiellement relative aux sujets auxquels on l’appliquait, et que le jeune écrivain avait été aussi judicieux en l’appliquant dans les termes les plus absolus à l’histoire littéraire de l’Angleterre qu’il l’aurait été peu s’il l’eût appliqué à l’histoire littéraire de telle autre nation, celle de la France par exemple. […] « Maintenant, dit-il au début du cinquième acte, mon projet commence à prendre forme ; mes charmes ne se rompent pas, mes esprits obéissent, et le temps avance en droite ligne avec le dénouement qu’il apporte. » Mais en même temps il sent qu’il doit profiter de cette dernière heure pour exécuter son projet de retraite, car, cette heure propice qui marque le zénith de sa carrière une fois passée, sa fortune ira toujours en décroissant, et c’est à peu près en ces termes qu’il l’annonce à Miranda au début de la pièce. […] Vous hésitez à les nommer des fleurs et des plantes, vous hésitez à les nommer des animaux, et si, pour mettre un terme à cette indécision, vous les tirez de l’élément humide où elles fleurissent et se meuvent, vous ne trouvez plus qu’une gelée incolore qui se résout bien vite en quelques pâles gouttes d’eau. […] » Mais que penser d’une passion platonique qui s’exprime dans des termes pareils à ceux-ci : « Si ce billet vous trouve encore au lit, vous êtes une petite paresseuse, une petite coquine de dormeuse 9 ?

1706. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

D’ailleurs, c’est là un terme bien vague ; il est certain que, de tout temps, l’art a été symboliste et que, seuls, peut-être, les naturalistes ont affiché le parti-pris de se tenir dans le fait-divers, dans le cas exceptionnel, dans le particulier étroit, sans vouloir admettre les généralisations. […] Des petits frères à nous, malvenus, avant terme, qu’il a fallu élever dans du coton, et qui se ressentiront toute leur vie d’une jeunesse souffreteuse, poussée en serre chaude. […] réalistes, naturalistes, si l’on veut, bien que feu Champfleury et le médanisme aient fort galvaudé ces beaux termes ; — nous, les évolutionnistes, ou mieux encore les positivistes littéraires (oui, cette dernière appellation conviendrait, il me semble), nous les héritiers, les continuateurs de Sainte-Beuve et de Flaubert, enfin.

1707. (1927) André Gide pp. 8-126

Bien entendu, ces « traités » ne sont pas des exposés de doctrine en termes abstraits et dogmatiques, mais des contes ou des dialogues philosophiques : c’est ce qui les rend légèrement obscurs. […] Il n’y a point ici de crudité dans les termes.

1708. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Contrairement à toutes les théories sensualistes, nous pouvons donc hardiment poser en ces termes la loi de l’art : l’objet de l’art est la représentation de l’invisible. […] La langue allemande, plus riche que la nôtre en termes philosophiques, distingue nettement ces deux sortes d’imaginations. […] C’est là le véritable terme de toutes les impressions que l’homme reçoit du dehors, la source de toutes les réactions qu’il exerce sur les objets extérieurs et de toutes les révolutions qui s’accomplissent au-dedans de lui-même. […] Encore quelques progrès semblables et le joug que les idées et les termes nobles faisaient peser sur la parole sera complètement brisé, et l’argot jouera dans les futures démocraties le rôle initiateur réservé dans les anciennes sociétés au langage des cours ou des sanctuaires. […] Nous prendrons ce mot dans sa double acception, dont les deux termes sont moins contradictoires qu’ils ne paraissent.

1709. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Ce goût enfantin m’a laissé la connaissance de tous les termes techniques de marine. […] Dans le cours de notre intimité, qui dura de 1856 jusqu’à sa mort, une seule fois Balzac fit allusion, avec les termes les plus respectueux et les plus attendris, à un attachement de sa première jeunesse, et encore ne nous livra-t-il que le prénom de la personne dont, après tant d’années, le souvenir lui faisait les yeux humides. […] Il fallut nous retirer avec notre courte honte ; mais Balzac soutenait que c’était bien là, et remonté dans la voiture, grommelait des injures à l’endroit de la vieille ; « Stryge, harpie, magicienne, empouse, larve, lamie, lémure, goule, psylle, aspiole », et tout ce que l’habitude des litanies de Rabelais pouvait lui suggérer de termes bizarres. […] Comme si ce n’était pas assez des difficultés naturelles du sujet, l’auteur s’est interdit tout terme technique, tout mot qui rappellerait des idées postérieures. […] On les voyait — ce n’est pas une illusion de notre part, plusieurs des assistants l’ont remarqué  se décolorer et pâlir sur sa tête à mesure qu’on approchait du terme fatal et de la petite porte basse où se dit l’éternel adieu.

1710. (1887) George Sand

Qu’on essaye donc de la concevoir, cette loi, dans la contradiction de ses termes ! […] Sous l’influence de Pierre Leroux, il semble bien qu’il soit devenu le commencement et le terme du circulus universel. […] À présent, Dieu merci, on ne m’en demande pas davantage, et ceux qui veulent bien m’aimer, malgré le manque d’éclat de ma vie et de mon esprit, ne se plaignent pas de moi. » Elle me disait à peu près la même chose, en termes fort simples. […] Elle avait été en relations d’exquise courtoisie avec Octave Feuillet, qu’elle loua vivement et spontanément pour le Roman d’un jeune homme pauvre ; elle resta même avec lui en excellents termes jusqu’à l’apparition de l’Histoire de Sibylle, qui provoqua de sa part une réponse amère et passionnée, Mademoiselle de la Quintinie.

1711. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Chacun de ces problèmes est réduit à ses termes les plus simples. […] Ils marquent le dernier terme de l’évolution par laquelle la critique littéraire est devenue une des formes de l’histoire. […] Quoi qu’il arrive, il aura eu le mérite d’avoir posé le problème historique de la Révolution dans des termes tout nouveaux, et d’avoir contribué pour une large part à le transporter du domaine de la légende mystique ou des lieux communs oratoires dans celui de la réalité humaine et vivante. […] Il n’est pas à proprement parler un coloriste, il ne cherche pas à peindre par le choix curieux et l’association frappante des mots ; il n’est pas un logicien, apportant la conviction dans l’esprit par la justesse des termes et la forte liaison des idées ; il n’est pas un orateur, entraînant son public par l’ampleur et la gradation savamment ménagée des périodes. […] Voici en quels termes il défendait, le 28 août 1863, son procédé de reconstitution historique : « Je ne crois pas que cette façon de tâcher de reconstituer les physionomies originales du passé, soit si arbitraire que vous semblez le croire.

1712. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

» — Ce n’est pas étonnant, dit-il, j’ai un ami — il affectionne ce terme en parlant de ses serviteurs — qui a été mon professeur pendant dix ans et qui est resté ici avec moi : c’est un Parisien et un puriste ; et m’avez-vous entendu me servir d’une expression peu orthodoxe ? […] Paul Bourget que son besoin impérieux d’analyser désobligeait et qui lui reprochaient  d’être un de ces conteurs Qui n’ont jamais rien vu qu’avec un microscope, ne pourront pas cette fois l’accuser d’avoir sacrifié l’ensemble aux détails, l’action au raisonnement Une idylle tragique est un roman dans toute la force du terme, très bien construit, très bien combiné et intéressant par lui-même, sans symbole ni thèse apparente. […] Qu’ils écrivent donc votre langue comme elle doit l’être, simplement, nettement. » Il regrette en termes violents l’usage que Marcel Prévost fait de son talent, ne cache pas ses sympathies pour Sous-Off, de Lucien Descaves, et pour les œuvres d’Édouard Rod. […] Voici les termes dont s’est servie la reine Marie-Antoinette, dit le prince Bariatinsky, dans son rapport à l’impératrice Catherine : « Je me mettrai en quatre pour leur rendre le séjour d’ici agréable. » Suit le récit du séjour de Leurs Altesses à Lyon, où elles visitent les hôpitaux, à Fontainebleau, etc. […] Plus de 200 termes signifiant serpent furent l’objet d’un ouvrage d’un autre amateur de statistique.

1713. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Le bulletin du 8 mars prenait acte de la victoire en ces termes : « Comme il était aisé de le prévoir, la seconde représentation du Cid d’Andalousie n’a point ressemblé à la première.

1714. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

La première donnée historique ici était vague ; on ne disait pas le règne, on ne désignait qu’en termes généraux le ministre : pourtant Mme de Rémusat, en y insistant, parvint à imprimer à ses tableaux une couleur fidèle, à reproduire de vrais Espagnols, une vraie cour, de vrais moines : il y a un père jésuite qui agit et parle merveilleusement.

1715. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Pour remettre les choses de l’esprit, dans notre idiome vulgaire, en digne et haute posture, il était besoin d’un sursaut, d’un assaut, d’un coup de main vaillant dont Marot et ses amis n’étaient pas capables, d’un coup de collier vigoureux ; car c’est ainsi que j’envisage, c’est par ces termes expressifs que j’aime à caractériser la Poétique de Du Bellay et de Ronsard, Poétique toute de circonstance, mais qui fut d’une extrême utilité.

1716. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Tout ce qui dans un de ces couples produit, altère, ou supprime le premier terme, produit, altère ou supprime le second par contre-coup.

1717. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Et si l’on peut rester impartial quand on est attendri, nous posons en ces termes dans notre âme la redoutable question qui fait hésiter l’histoire, douter la justice, trembler l’humanité : XVI « La nation avait-elle le droit de juger en tribunal légal et régulier Louis XVI ?

1718. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

« Si quelqu’un suivit en aveugle, mais avec invariabilité et constance, la marche de la Révolution, jusqu’au terme et sans demander où elle conduisait, ce fut le duc d’Orléans.

1719. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Celui qui, dans ce temps-là, sur les ruines des temples du christianisme, en rappelait l’ancienne gloire, eût-il pu deviner qu’à peine arrivé au terme de son travail, il verrait se rouvrir ces mêmes temples sous les auspices d’un grand homme ?

1720. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Voyez comme ces choses-là sont dites en termes élégants : Tu sais combien de fois ses jalouses tendresses Ont pris soin d’assurer la mort de ses maîtresses64.

1721. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Et si rien n’est obtenu aux termes de ce délai, on ne mène pas une amitié plus avant, nul n’admet de perdre son temps.

1722. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

La confusion apparaît probable lorsque l’on songe à la confusion des termes eux-mêmes.

1723. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Le terme ne vient pas de Wagner lui-même qui parlait de motif fondamental ou de thème fondamental, de motif principal ou de motif thématique, de moment mélodique ou de motif de pressentiment.

1724. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Mademoiselle de Montpensier s’exprime sur les mœurs des précieuses en ces termes : « Si elles sont coquettes, je n’en dirai rien, car je fais profession d’être un auteur fort véritable et point médisant ; ainsi, je ne toucherai point à ce chapitre, étant persuadée qu’il n’y a rien à en dire.

1725. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Qui n’a pleuré à ces vers sublimes du Sardanapale. « — Écoute moi : le terme fatal s’avance.

1726. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

»… Et le terme de comique dans la bouche du Jordans moderne, équivalait à sublime.

1727. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Abd-Allatif a vu, vers 1220, à Alexandrie, « la colonne des piliers supportant une coupole », et il dit : « là était la bibliothèque que brûla Amrou-ben-Alas, par permission d’Omar. » Abulfaradge, en 1260, dans son Histoire dynastique, raconte en propres termes que, sur l’ordre d’Omar, on prit les livres, de la bibliothèque, et qu’on en chauffa pendant six mois les bains d’Alexandrie.

1728. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Nous ne faisons maintenant que restituer à cette série son véritable premier terme, dont l’importance propre exigeait un examen spécial plus développé.

1729. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

On triomphe de ceci (j’abrège un peu, je citerai un propos qui est un peu audacieux), on triomphe de ceci : La Fontaine a dit en propres termes aux Vendôme, en leur demandant de l’argent : Le reste ira, ne vous déplaise, En vin, en joie et coetera.

1730. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Ailleurs encore, et voilà le contre, il faut bien y venir  Voltaire y a insisté beaucoup  il s’alourdit sur deux accusations seulement, mais très fortes, très véhémentes même, et auxquelles il tenait puisqu’il les a répétées plusieurs fois, et que de volume en volume on voit reparaître, en mêmes termes quelquefois, la même théorie d’incriminations contre La Fontaine.

1731. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

« Ne vous rendez point semblables aux animaux muets », disent-ils ; et nos philosophes n’ont pas fait attention qu’en fondant la doctrine de l’invention de la parole ils ont fait de l’homme un animal muet lorsqu’il est sorti des mains du Créateur, ou plutôt, pour me servir de leurs propres termes, lorsqu’il a été produit par la nature.

1732. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Avant Charles II d’Angleterre, avant Jacques II, ce grand homme méconnu qui eut plus de conscience que de gloire, — ce que les hommes, qui font la gloire, ne comprennent pas et ne peuvent pardonner, — on n’avait point vu de rois en exil, ou si on en avait vu, c’était dans un exil armé, menaçant, toujours prêt à être le rebondissement de ces Dieux Termes de la Royauté qu’on avait jetés par-dessus la frontière qu’ils avaient si longtemps gardée, et qui s’opiniâtraient à revenir… Mais de rois prenant leur parti de la chose, vivant tranquillement dans l’exil, s’y engraissant, chanoines royaux de cet exil, ou s’y dégraissant de leurs majestés, on n’en avait pas vu.

/ 1918