Ainsi le parterre de 1734 dut trouver fort étrange cette Adélaïde, tombée comme des nues dans les murs de Lille ; ce Nemours qui se trouve, à point nommé, général de l’armée des assiégeants, sans que Vendôme en sache rien ; ce Nemours, que son frère renverse et fait prisonnier sans le connaître, qu’il se fait amener par curiosité, et qu’il ne regarde seulement pas lorsqu’il paraît. […] Voltaire sentit le danger, et se hâta d’y remédier en habile homme qui savait conduire autre chose que des intrigues de tragédies ; il se fit écrire, par un de ses compères nommé La Lindelle, une lettre qu’on n’a pas négligé d’insérer dans ses œuvres ; le style en est assez déguisé pour qu’on n’y reconnaisse pas la plume de Voltaire. […] Quoi qu’il en soit, ce coup de théâtre si vanté est aujourd’hui d’un effet médiocre ; il exige une combinaison qui réussit rarement : il faut que Narbas se trouve à point nommé en état d’arrêter le poignard de Mérope. […] Ce qui est très honorable pour l’humanité, c’est que la restitution que fait le président n’est pas une belle chimère comme la plupart des actes de bienfaisance qui figurent sur la scène : il a réellement existé au parlement de Rennes un magistrat nommé La Falure, qui s’est cru obligé de réparer la faute de son secrétaire, et de dédommager aux dépens de sa fortune une famille ruinée par un arrêt injuste. […] Ce qu’on prend pour esprit dans le siècle où nous sommes, N’est, ou je me trompe fort, Qu’une frivole effervescence, Qu’un accès, une fièvre, un délire, un transport Que l’on nomme autrement, faute de connaissance.
Sa mère était la fille d’un négociant hollandais nommé Coninck. […] Cette nichée cultivait donc à Copenhague la vertu la plus austère, quand le patriarche Jean Monod fut, on ne sait par qui, d’ailleurs, nommé pasteur à Paris. […] C’est alors que désirant faire son chemin dans le monde, il abjura son erreur ; il fut nommé pasteur à Saint-Quentin, au mois d’août 1828. […] J’ai connu un jeune colley, nommé Diamant, qui me provoquait au jeu, inlassablement. […] De ceux qu’on nomme éolithes.
C’est ce qu’on nomme la marche de la civilisation. […] C’est ici le lieu de nommer un homme qui paraît unir ensemble les deux époques. […] Quelques écrivains que nous avons nommés illustrent cette époque. […] Oui, sans doute, elles sont tout, car il est impossible d’en séparer ce qu’on a nommé le style ; il est leur production immédiate. […] Bien au-dessus de ceux que nous venons de nommer, et sans marcher sous aucune de leurs bannières, brillait Rousseau.
Le gouvernement impérial, qui avait nommé en 1862 E. […] On a souvent raconté que Taine, après son échec, avait été nommé suppléant de sixième au collège de Toulon, et qu’il avait donné sa démission au ministre par ces simples mots : « Pourquoi pas au bagne ? […] Duruy, ministre de l’instruction publique, le maréchal Randon, ministre de la guerre, le nomma examinateur (d’histoire et d’allemand) au concours d’admission à Saint-Cyr. […] Il fut nommé en février 1827. […] En 1831, il avait été nommé chef de la division historique aux Archives nationales.
Maintenant si l’on veut avoir une idée de la littérature du peintre, voici un bout de traduction du livre jaune : Dans une lointaine province de l’Ouest, il y avait un grand seigneur, nommé « le grand cœur », ayant un revenu d’un million de tonnes de riz. […] Et c’est sur la colline de Takata, d’où l’on voit le Fouzi-yama, trois femmes de la société, reconnaissables au rouleau de soie qui entoure leur chevelure, faisant collation auprès d’un arbre dans l’entre-deux des branches duquel est posé un télescope dirigé vers la montagne ; et c’est dans la chute d’eau de Dondo, nommé ainsi à cause du bruit, des gens pêchant avec des charpagnes. […] À propos du goût d’Hokousaï pour la poésie, on raconte qu’il était membre d’une société de poètes, nommés les sociétaires de Katsoushika et, en raison de sa supériorité sur ses confrères, y exerçant une sorte de présidence. […] Détail curieux, le professeur d’architecture d’Hokousaï fut un des élèves de son atelier, nommé Hokou-oun, qui s’assimila tellement la manière de son maître qu’il publia une Mangwa où des pages de croquis seraient données par les plus fins connaisseurs à Hokousaï. […] Les filles, ce sont : Onao, qui mourut dans son enfance, et Oyei, qui se maria avec un peintre nommé Tômei, mais divorça et vécut, comme nous l’avons dit, la fin de la vie d’Hokousaï, avec son père.
« 14 mars 1828. » Quelques mois après, lorsque j’eus publié mon Tableau de la Poésie française au xvie siècle et mon Choix de Ronsard dont les inventions et les innovations rhythmiques m’avaient paru avoir plus d’un rapport avec celles de la jeune école, héritière d’André Chénier, De Vigny, nommé à plus d’une reprise dans ces volumes, m’écrivait : « Bellefontaine, 3 août 1828. […] Chatterton est un ouvrage émouvant, mais pointilleux, vaniteux, douloureux ; de la souffrance au lieu de passion ; cela sent des pieds jusqu’à la tête le rhumatisme littéraire… » J’ai aussi entendu nommer très-spirituellement cette maladie d’espèce nouvelle dont sont atteints de jeunes talents, la chlorose littéraire.
Omettre Régnier ou ne le nommer qu’en courant, ce serait négliger une tes formes les plus pleines et les plus essentielles denotre langue poétique. […] Après Louis XIV les monuments cessent ; nous recommençons à errer et à butiner. — La polémique qui s’est élevée, il y a plus de trente ans, au sujet de Jean-Baptiste Rousseau, de celui que des classiques de seconde main s’obstinaient à nommer le grand Lyrique, est dès longtemps épuisée ; il est facile aujourd’hui d’être juste et de ne lui dénier aucun de ses mérites.
« Grande chose était de Paris, nous dit-on vers 1400, quand maître Eustache de Pavilly, maître Jean Gerson, frère Jacques le Grand, le ministre des Mathurins et autres docteurs et clercs voulaient prêcher tant d’excellents sermons112. » Des quatre prédicateurs ici nommés, le plus illustre et le seul dont nous puissions juger l’éloquence est Jean Gerson113. […] Biographie : Jean Charlier. de Gerson (près Rethel), né en 1363, mort en 1429, boursier, puis docteur, puis chancelier de Navarre, protégé du duc de Bourgogne, enseigne et prêche jusqu’en 1397, se retire à Bruges pendant trois ans, est nomme curé de Saint-Jean en Grève à son retour vers 1401, va représenter le roi, l’église de Sens et l’Université de Paris au concile de Constance (1414) ; il finit sa vie à Lyon au couvent des Célestins.
Andromaque pourrait se nommer à juste titre la tragi-comédie de l’amour. […] Deschanel saisit fort bien les éléments du romantisme tel qu’il a fleuri dans des œuvres que tout le monde peut nommer.
Et, si je la nomme de nouveau, c’est qu’elle eut un merveilleux don de réceptivité et qu’elle refléta toutes les idées et toutes les chimères de son temps. […] « L’inquiétude du mystère », mais elle est jusque dans la petite âme sensuelle et triste d’Emma Bovary. « L’inquiétude du mystère », elle est dans l’âme simple et lourde de Charles Bovary quand il dit : « C’est la faute de la fatalité ». — Et, si ce n’est l’inquiétude du mystère, c’est donc la résignation à ne pas le comprendre en somme, un sentiment consécutif à cette inquiétude, et non moins humain, et non moins navrant qui pénètre la dernière conversation, à petites phrases brèves et mornes, de Frédéric et de Deslauriers, quand ils se rappellent leur vie, et comment ils l’ont manquée, et que cela leur est presque indifférent parce qu’ils la mesurent, sans le dire, à quelque chose qu’ils ne sauraient nommer ; et quand, s’étant remémoré une anecdote honteuse et naïve de leur enfance, ils disent tranquillement et désespérément : « C’est peut-être ce que nous avons eu de meilleur » ; de meilleur, puisqu’ils n’ont eu que le rêve, et que ce rêve était le premier.
Ce royaume, le nommons nous la mort ? […] Wolzogen s’est attaché à répertorier et à nommer ces leitmotive mais cette question a toujours été débattue et est au cœur de la réflexion sur l’organisation musicale et sémantique de l’œuvre.
À l’entrée de la ville capitale, est une place, nommée Cajolerie, ouverte de trois côtés, et qu’on a rendue spacieuse par la ruine du temple de la pudeur. […] C’est certainement bien elle qu’il a voulu désigner par le nom propre de Madelon, et par le nom usurpé de Polixène ; mademoiselle de Scudéry se nommait Madeleine, et son nom du Parnasse était Sapho.
Apollon le confie à ce guide céleste, avec une tendre insistance : — « Et toi, mon frère, comme moi fils de Zeus, prends-le sous ta garde, sois le bien nommé, deviens son conducteur, il est mon Suppliant. » II. — Caractère mythique d’Apollon. — Transformation de sa divinité solaire. — Médecin des corps et des âmes. — Dieu des pardons et des expiations. […] Mais vous offenser sans motif ne serait pas juste. » Les Érynnies se nomment et elles exposent leur réclamation. — Cet homme a tué sa mère : il leur appartient par son crime, l’équité veut qu’il leur soit livré.
Ainsi, par exemple, il nous dira : Homme qui femme prend se met en un état Que de tous, à bon droit, on peut nommer le pire : Fol était le second qui fit un tel contrat. […] Bezons, l’année suivante, 1684, Bezons étant mort, Boileau se représenta de nouveau, il fut nommé à l’unanimité, car il y avait un ordre tacite du Roi ; et quand on vint annoncer au Roi la nomination de Boileau, il eut un sourire et il dit : « Je suis satisfait de cette élection.
II Le caractère principal du roman si malheureusement nommé de ce titre abstrait, pédagogique et pédant : L’Éducation sentimentale, est avant tout la vulgarité, la vulgarité prise dans le ruisseau, où elle se tient, et sous les pieds de tout le monde. […] Et quand, après le long temps qu’il mettait à tout, il écrivit Salammbô, et fit de l’archaïsme carthaginois d’une science plus ou moins incertaine, personne, à l’exception d’un seul que je ne nommerai pas, ne vit, dans ce tour de force d’antiquaire et de lettré, l’épuisement d’un romancier tari au premier jaillissement de sa source… Et, depuis comme alors, quand le travailleur obstiné qui était en Flaubert, n’en voulant pas avoir le démenti, revint de Salammbô au roman pour nous donner ces compositions hybrides et sans nom de L’Éducation sentimentale et de La Tentation de saint Antoine, il y eut encore des timbrés de Madame Bovary qui soutinrent que le Flaubert de Madame Bovary vivait toujours.
Les familles ne peuvent avoir été nommées d’une manière convenable à leur origine, si l’on n’en fait venir le nom de ces famuli, ou serviteurs des premiers pères de famille. […] De même sur les rivages de Tarente il y eut une colonie syrienne appelée Siri, que les Grecs nommèrent ensuite Polylée ; Minerve, qui y avait un temple, en tira le surnom de Poliade.
Quand le renard s’approche du corbeau, pour lui voler son fromage, il débute en papelard, pieusement et avec précaution, en suivant les généalogies ; il lui nomme « son bon père, dom Rohart, qui si bien chantoit » : il loue sa voix qui est si claire et si épurge. » « Au mieux du monde chantissiez, si vous vous gardissiez des noix. » Renard est un Scapin, un artiste en inventions, non pas un simple gourmand ; il aime la fourberie pour elle-même ; il jouit de sa supériorité, il prolonge la moquerie ; quand Tibert le chat par son conseil s’est pendu à la corde de la cloche en voulant sonner, il développe l’ironie, il la goûte et la savoure ; il a l’air de s’impatienter contre le pauvre sot qu’il a pris au lacs, l’appelle orgueilleux, se plaint de ce que l’autre ne lui répond pas, qu’il veut monter aux nues, et aller retrouver les saints.
Ces journaux, nous éviterons de les nommer.
Nommer Despréaux Desvipéreaux, lui reprocher d’avoir fait servir des alouettes au mois de juin dans son Repas ridicule, glorifier Pelletier de recevoir chaque jour vingt-cinq personnes à sa table, traiter l’auteur des Satires de « bouffon » et de « faussaire », ou de « jeune dogue » qui aboie autour de lui, et lui dire agréablement qu’il ne fait rien « que les mouches ne fassent sur les glaces les plus nettes », le menacer du bâton ou faire entendre que les cotrets ont déjà pris le contact de ses épaules, trouver dans ses vers des insultes au parlement, à la cour, au clergé, au roi, et un athéisme digne du sort de Vanini, le reprendre tantôt d’user « de quolibets des carrefours, de déclamations du Pont-Neuf qui ne peuvent être souffertes que dans un impromptu de corps de garde », et tantôt de piller Horace, Juvénal ou Molière : voilà ce que la rancune venimeuse des victimes de Boileau invente pour le confondre.
Il reçoit à l’assaut de Rabastens une blessure qui l’oblige à porter un « touret de nez », et qui donne occasion à la cour de lui nommer un successeur.
En 17S7, il partit pour l’Anglelerre, comme secrétaire de M. de la Luzerne nommé ambassadeur.
Nous avons en commun, eux et nous, les instruments de travail naturels, ceux que nommait déjà Montaigne, la raison et l’expérience.
Puisque j’ai nommé M.
Gaston Deschamps Dans un fragment très court, qui nous est parvenu du fond de l’antiquité grecque, et que l’on attribue à un musicien nommé Héraclite de Pont, on lit ceci : « L’harmonie dorienne a un caractère viril et magnifique ; elle n’est point relâchée ni joyeuse, mais austère et puissante, sans formes variées et recherchées. » Il semble que le poète altier des Érinyes, le pieux traducteur d’
Les phénomènes électriques, d’après la théorie de Lorentz, sont dus aux déplacements de petites particules chargées appelées électrons et plongées dans le milieu que nous nommons éther.
» Verlaine nous nomma. « Vous voyez bien !
Le nervosisme, qui paraît être la grande maladie de notre siècle, a eu certainement sa part dans l’efflorescence éphémère de ce qu’on a nommé la littérature décadente.
Il apparaît dès aujourd’hui le vrai classique, et dont le temps ne fait que commencer encore. » J’ai nommé Gustave Flaubert.
Ceux qui sont nez d’un espagnol et d’une americaine s’appellent mestisses, et ils se nomment mulâtres quand la mere est négresse.
Leurs sentimens deviennent les nôtres, et c’est à de pareils préjugez que Virgile et les auteurs qu’on nomme communément classiques, doivent la plus grande partie de leur réputation.
Voilà pourquoi Aristides nomme la mélopée basse, la mélopée hypathoide, et la mélopée haute la mélopée nétoide.
En effet, plusieurs passages des écrivains de l’antiquité, entr’autres le récit que fait Aulugelle de l’avanture arrivée à un comédien nommé Polus qui joüoit le personnage d’Electre, nous apprennent que les anciens distribuoient souvent à des hommes des rôlles de femme.
La critique peut-elle du moins hâter la venue de ce génie sauveur, le nommer avant sa naissance et l’amener par la main au milieu du monde qu’il doit régénérer ?
Par opposition à la littérature classique, on a nommé littérature romantique celle où l’on professe une plus grande indépendance des règles, où l’on se permet de nouvelles alliances de mots, et surtout de nouvelles inventions de style ; où l’on secoue les lois de l’analogie, où l’imitation étend son domaine, où la pensée fait effort contre la parole fixée, la parole écrite ; où les sujets sont tirés des traditions modernes.
Les Bas-bleus (Blue stockings), ainsi nommés, à Londres, du temps de Pope, pour dire des femmes qui, de préoccupation intellectuelle, en étaient arrivées à ne plus faire leur toilette et qui portaient des bas comme tous les cuistres d’Angleterre, sont restés imperturbablement ce qu’ils étaient, du temps de Pope.
Elle ne se nomma pas autrement alors.
Otez l’opinion politique qu’on pourrait nommer, et dont il n’est pas nécessaire de démontrer ici le plus ou moins de justesse, ôtez cette opinion politique sous la tyrannie de laquelle il écrit, et vous n’avez plus rien dans ce livre sur l’empire russe.
» Eh bien, si c’est de partir, si c’est de vouloir, si c’est de deviner le vrai et le possible d’une grande chose et d’avoir sacrifié sa vie pour la conquérir, le comte Gaston de Raousset-Boulbon est un de ces touchants grands hommes que l’histoire nomme un jour entre deux de ses pages et puis finit par oublier !
Les temps modernes ne sont pas tellement beaux pour la littérature qu’elle ne puisse supporter beaucoup de choses cruelles et qu’elle n’y soit même accoutumée ; mais la condition d’avoir Buloz pour correcteur, — non plus d’épreuves, mais de son style et de sa pensée, — lui sembla cependant trop dure pour la supporter, et on vit en très peu de temps tout ce groupe de talents que je viens de nommer se détacher de la Revue des Deux Mondes 24, s’égrener et complètement disparaître d’un recueil dont la rédaction, pour qui avait le sentiment de sa valeur propre ou de son œuvre, était une douleur, quand ce n’était pas une indignité.
Les trois sommets de l’île de la Trinité, aperçus par lui et répétant à leur manière le nom projeté de cette île, qu’il devait appeler la Trinidad avant de l’avoir découverte, l’histoire de la croix plantée de sa main à la Vera-Cruz et dont le bois produisit pendant tant d’années des guérisons si extraordinaires et si désespérées, le compte inouï de tous les grands événements de la première expédition de Colomb, lesquels, tous heureux, tombèrent à point nommé le vendredi, depuis le vendredi du départ jusqu’au vendredi du retour, tous ces faits que le très commode hasard, inventé pour faire substitution et pièce « à la Providence », n’explique et n’éclaire plus, parce que le hasard est essentiellement solitaire et que des faits nombreux et continus lui ôtent son caractère de hasard, M.
En 1772, Goethe, âgé de vingt-trois ans, habitait Wetzlar, dans les États prussiens, et il y était devenu l’ami d’un jeune homme comme lui, nommé Kestner, secrétaire de l’ambassade hanovrienne, lequel était, sinon fiancé, au moins lié de cœur avec mademoiselle Charlotte Buff, de la famille de M.
L’autre jour, en feuilletant un poème de mauvais goût, écrit par un carme, nommé le P.
Comme tant d’autres qu’on pourrait nommer, il n’était ni le bateleur ni le montreur des curiosités de son esprit.
Mais (pour nommer les plus acceptés et les plus célèbres) Sainte-Beuve, par exemple, ce sondeur, qui avait gardé pour la littérature son ancienne sonde de carabin ; — mais Gustave Planche, cet esprit difficile et dégoûté ; — mais le bon Janin, qui, dans ses plus jolies gaîtés, avait à l’œil, perlant de son eau bête, la larme éternelle d’un Prudhomme attendri sur les honnêtes gens et la littérature honnête !
J’ai nommé plus haut la Delphine de madame de Staël.
Cet affaiblissement du caractère, qu’on nomme politesse, et qui craint tant d’offenser l’amour-propre, c’est-à-dire la faiblesse inquiète et vaine, était alors plus inconnu.
Et pour en commencer l’énumération, Jupiter fut le ciel chez les Chaldéens, en ce sens qu’ils croyaient recevoir de lui la connaissance de l’avenir par l’observation des aspects divers et des mouvements des étoiles, et on nomma astronomie et astrologie la science des lois qu’observent les astres, et celle de leur langage ; la dernière fut prise dans le sens d’astrologie judiciaire, et dans les lois romaines Chaldéen veut dire astrologue. — Chez les Perses, Jupiter fut le ciel, qui faisait connaître aux hommes les choses cachées ; ceux qui possédaient cette science s’appelaient Mages, et tenaient dans leurs rites une verge qui répond au bâton augural des Romains.
Un viveur parisien, un peu déclassé, un inutile de grand cercle, parvient à se faire nommer préfet ; sa préfecture lui donnera des ressources pour réparer les brèches que l’existence mondaine a faites à sa fortune, et cela pour ne pas infliger à sa femme une réduction du train de sa maison. […] Et que de réflexions juste à chaque page ; celle-ci entre cent : L’argent est une telle préoccupation pour bien des gens que sa pensée est toujours présente, qu’il n’y a pas besoin de le nommer, et qu’on dit simplement « j’en ai », « je n’en ai pas », comme une femme adultère ne nomme pas son mari et dit à son amant : « Il est sorti, tu peux rester » ; ou bien, entendant des pas dans l’escalier : « Oh ! […] Il se nommait Paul Baudry. […] À propos de l’Académie dont je parlais tout à l’heure et de Victor Hugo, je trouve ces lignes pleines de bon sens : Je me souviens que voyant Victor Hugo, avec lequel j’étais alors très lié, remuer tant de ressorts pour se faire nommer de l’Académie, je lui dis : « Pourquoi étant seul, un des deux si vous voulez avec Lamartine, voulez-vous vous diminuer en devenant un des Quarante ? […] Bien qu’il eût été la même année nommé architecte de Saint-Pierre, qu’il fût occupé de l’achèvement de la chapelle Pauline et qu’il retournât toujours au tombeau de Jules II, il ne pouvait se détacher cependant d’un souvenir que son âge avancé rendait plus douloureux.
Il se souvient également qu’un jour, comme il demandait au cardinal Duperron s’il faisait encore des vers, celui-ci lui a répondu « qu’il ne fallait plus que personne s’en mêlât, après un gentilhomme de Normandie, établi en Provence, nommé Malherbe ». […] Je ne nomme, on le voit, que de nos prosateurs. […] Il l’appelle son serviteur, quoique infidèle, à cause qu’il l’a nommé pour exécuter ses décrets. […] On l’appelait Desmarets, et il se nommait de Saint-Sorlin. […] Nous connaissons tous des athées honnêtes, et j’en nommerais, au besoin, de vertueux.
Mon cher ami (j’ose encore vous nommer de ce nom, malgré votre dignité nouvelle), cela est grave. […] L’auteur nouveau se nomme Claude Lorris, et il paraît nous venir d’Afrique, car son roman se passe partie à Oran, partie à Tlemcen. […] À peine député à la Constituante, il en avait profité pour se faire nommer directeur du Commerce et de l’Agriculture en Corse. […] Ce Delobelle-là se fût nommé Boche. […] Tout, la façon dont il avait été nommé, le fait que Charles XIII vivait encore, la demi-malveillance même de l’empereur, tout servait à point le favori du destin Bernadotte.
Ce Shakespeare, c’est un garçon qui avait un camarade nommé Burbage. […] Et vous croyez qu’un simple acteur nommé Shakespeare eût aisément traité ainsi la patrie de la reine ? […] Et vous croyez qu’un simple acteur nommé Shakespeare se fût adressé familièrement à ce comte de Southampton ? […] La Mothe-Cadillac avait été nommé gouverneur en 1712 ; il fut révoqué en 1716. […] C’est la même précaution de pensée ou de langage, que les uns nomment pudeur et, les autres, hypocrisie.
Quelques personnes seules, spécialement nommées, furent exceptées de cette effroyable parodie du jugement dernier. […] Heureusement, il est nommé chef d’escadron et va être envoyé en Algérie. […] Brunetière ne l’a seulement jamais nommé. […] Je ne vous le nommerai pas. […] Bouvard et Pécuchet aimeraient à y venir « humer le piot » et lamper la cervoise dans ces hanaps de verre qu’on nomme aussi des bocks.
Thèse dans Les Idées de Mme Aubray… Mais il n’en est guère qu’il ne fallût nommer, si l’on voulait être complet. […] Émile de Girardin est donc là, très affairé comme toujours et très calme dans l’agitation, comme il affectait toujours d’être, et il s’attend à être nommé ministre le soir même. […] La présence de Glatigny en ce lieu funèbre qu’on nomme la Brasserie antiacadémique est donc justifiée. […] — une nommée Weber. […] Judith, sans en rien dire à son mari, en a recommandé un autre, et celui-ci a été nommé.
En 1821, l’aîné, qui s’appelait aussi Léopold, fut nommé curé de Flavigny-sur-Moselle, et ses deux frères, l’un François et l’autre Quirin, furent, peu de temps après, nommés dans des paroisses toutes proches. […] Vintras le nomme Pontife de Sagesse. […] Un autre esprit, nommé Rector, l’excusa : Hodgson était allé reprendre haleine. […] Je vous nommerai Dieu, et je vous tends la main. […] N’est-ce pas à peu près cela qu’on nomme à présent le pragmatisme ?
J’en connais plus de vingt que je pourrais nommer. […] On pourrait les nommer, d’un nom qui ne saurait désobliger personne — puisque l’on a trouvé qu’il convenait à Bossuet — les sublimes interprètes des idées communes. […] Mais il ajoutait ailleurs : « Ce qu’on nomme communément la littérature se rapporte réellement à une connaissance spéciale, qui est celle de la vie humaine. […] Car, vous ne croyez pas sans doute, — je ne nomme ici que des morts, tout à fait morts, — vous ne croyez pas qu’ils eussent l’âme noble, les La Harpe ou les Fréron ? […] Mirbeau, — qu’il faut bien que je finisse par nommer, puisque c’est lui qui se plaint le plus fort, — ou ceux encore de M.
Le roi ayant un jour demandé au prélat s’il faisait encore des vers, celui-ci répondit que « depuis que le roi lui avait fait l’honneur de l’employer dans ses affaires, il avait tout à fait quitté cet exercice, et qu’il ne fallait plus que personne s’en mêlât après un gentilhomme de Normandie établi en Provence, nommé Malherbe, qui avait porté la poésie française à un si haut point que personne n’en pouvait approcher ». […] En vain, pour satisfaire à nos lâches envies, Nous passons près des rois tout le temps de nos vies A souffrir des mépris et ployer les genoux ; Ce qu’ils peuvent n’est rien ; ils sont ce que nous sommes, Véritablement hommes, Et meurent comme nous… Ces Stances, d’un plein souffle et d’une entière perfection, ont été mises en musique, de nos jours, par le même compositeur sévère que nous nommions tout à l’heure, M. […] Après en avoir cité quelques-uns : « Feuilletez ceux que je vous nomme, ajoute-t-il, et vous me direz si vous ne découvrez pas visiblement, dans leurs mots et dans leurs pensées, des esprits verts quoique ridés, des voix sonores et cassées, l’autorité des cheveux blancs, enfin des têtes de vieillards.
En effet, avec ce que je nomme l’intelligence on démêle bien le vrai du faux, on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique ; on saisit bien le caractère des hommes et des temps, on n’exagère rien, on ne fait rien de trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et, quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. […] Le Sénat avait pour attribution de nommer les membres du pouvoir législatif et du tribunat. […] Le général Bonaparte, voulant l’avoir auprès de sa personne, avait commis la faute de ne pas le nommer commandant en chef et lui avait laissé l’ordre de revenir très prochainement en Europe.
Oui, cette nuit, Catilina, c’est dans la maison de Lecca que tu as distribué les postes de l’Italie, que tu as nommé ceux des tiens que tu amènerais avec toi, ceux que tu laisserais dans ces murs, que tu as désigné les quartiers de la ville où il faudrait mettre le feu. […] Je me suis mis en défense ; j’ai fait refuser l’entrée de ma maison à ceux qui se sont présentés chez moi, comme pour me rendre visite ; et c’étaient ceux que j’avais nommés d’avance à plusieurs de nos plus respectables citoyens, et l’heure était celle que j’avais marquée. […] toi, nommé dans tous les temps le soutien de l’empire romain !
Ceci est le seul fait positif et particulier pour lequel l’intervention du prétendu démon nous soit attestée par un témoignage authentique ; Xénophon, qui le rapporte, mais qui était absent d’Athènes lors du procès et de la mort de Socrate, nomme son garant, un certain Hermogène, fils d’Hipponicus, que nous savons par d’autres textes200 avoir été parmi les familiers de Socrate. […] Socrate ne croyait guère à des dieux personnels ; s’il eut eu pareille croyance, sans doute il eût identifié la voix du divin avec celle d’Apollon, qui avait, par l’organe de la Pythie, garanti sa sagesse et encouragé son apostolat207, et, sous l’influence d’une telle conviction, la voix eût sans doute pris une autre allure : Socrate eût eu de véritables révélations, en belle et bonne prose, ou même en vers ; l’oracle se fût nommé ; peut-être même le dieu eût apparu sous une forme visible. […] passage intéressant quant à ce que Nathalie Sarraute nommera dans sa conférence de 1956 « conversation » et « sous-conversation » (voir 2e partie de notre présentation).
Il se forma sous le regne de Henri II une société de sept beaux esprits qu’on nomma la Pleyade. […] Bientôt on imagina de mettre en action ces Cantiques, & de-là ces jeux qui furent nommés les Mysteres. […] On nommait ainsi une troupe de farceurs qui donnaient au public un spectacle plus prophane & moins absurde que le premier. […] On nomme ainsi la réunion de plusieurs chants sur un seul & même sujet. […] On peut le nommer le pere du Vaudeville.
Ctésias les nomme, car il était là. […] Là-dessus, il fut nommé général avec trois autres. […] La tendresse de ce Dieu mère, qu’on ne sait comment nommer, éclatait, débordait pour lui. […] Michelet est cette sensibilité exaltée qu’on a nommée l’imagination du cœur. […] En vain vous me nommerez le vert et le bleu, la ligne brisée et la ligne sinueuse.
C’est en vain que vous avez soin de ne pas nommer vos victimes, toutes vos victimes se sont nommées sur les marges de ce manifeste ambitieux. […] » 12 juillet. — On siffle à l’Opéra. — Simon le danseur vient d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur. […] Comment se nomme votre père ? […] Dans ce Gévaudan, il arriva qu’un ex-notaire royal de village, un Monk en sabots, nommé Charrié, entreprit de rétablir la monarchie et le roi légitime. […] J’en vais citer un autre, nommé Condorcet ; c’était un philosophe, mais aussi c’était un grand seigneur.
Ceux-ci avaient encore à leur service beaucoup de héros que je ne puis nommer. […] À cause de la mort d’un seul moururent les fils de maintes mères. » AVENTURES DE SÎFRIT « En ce temps-là croissait dans le Niderlant le fils d’un roi puissant, — son père se nommait Sigemunt, sa mère Sigelint, — en un burg très-fort et connu au loin, situé près du Rhin : ce burg s’appelait Santen. […] « C’est toi que je nomme ainsi, dit Kriemhilt. […] Il fut nommé Ortliep.
En effet, la convention qui attache un mot à une idée peut être, non pas arbitraire, mais motivée par un rapport plus ou moins éloigné entre les deux termes que l’on associe ; nous pouvons, par exemple, convenir de nommer le cheval par une imitation de son hennissement ou par celle du bruit d’un fouet ; il semble même que de tels sons, moins étrangers à l’idée, la réveilleront plus sûrement dans les esprits ; en tout cas, il est incontestable qu’un signe, en même temps qu’il est un signe, peut être une partie de l’idée qu’il exprime : tel est le cas des signes visibles idéographiques, et, dans le langage, celui des onomatopées : Houyhnhmns, dans Swift40, désigne assez bien un peuple de chevaux ; craquer et craquement, en français, ne cessent pas d’être des mots de la langue parce que ce sont des imitations du phénomène qu’ils représentent ; ils ne font pas tache dans la phrase sur les mots qui les entourent ; ils ont pour l’esprit à peu près la même valeur que ceux-ci. […] On dit généralement que les idées particulières ne sont point nommées ; mais il faudrait s’entendre sur le sens du mot particulières. […] Un phénomène déterminé dans l’espace et dans le temps, voilà ce qui n’a de nom préétabli dans aucune langue ; on le nomme par définition, en accouplant des noms généraux ; mais il a un signe plus immédiat que sa définition : le rôle et un des caractères du signe appartiennent en effet à celui des éléments constitutifs de l’idée phénoménale qui sert le mieux à réveiller le souvenir de l’ensemble, et qui, une fois revenu à la conscience avec ses concomitants, se détache avec le plus de vivacité ; en d’autres termes, le signe naturel d’un phénomène, c’est son élément le plus important et le plus distinct. […] Diderot : « Combien de choses senties et qui ne sont pas nommées !
Ce même homme qui a écrit Le Misanthrope, qui vous a montré les plus beaux esprits et les plus grands seigneurs de Versailles, tenus en respect par une coquette nommée Célimène, maintenant il va vous montrer un libertin, dans la double acception du mot, abusant sans pitié et sans respect de toutes les femmes qu’il rencontre, quelle que soit leur condition. […] Vous l’avez dit, vous l’avez nommé, l’enchanteur de Versailles naissant, le vrai poète de ces poésies, le collaborateur de ces grands poètes, l’homme le plus populaire et le plus aimé de cette cour qui s’abandonne à tous les enivrements de l’amour et de la gloire, c’est Lulli ! […] Il a été toute sa vie le maître de son art ; il a été le seul et sans partage ; il a tenu à ses gages, assez minces, un des plus grands poètes de la France, nommé Quinault, et peu s’en est fallu qu’il ne fît, de La Fontaine lui-même, un poète à sa suite ! […] — Dans ce jeu si singulier nommé femme, les diamants sont toujours à-tout sur les cœurs. » Ce qui est une triste, une maussade, une méchante plaisanterie et, pour le dire en passant, tout à fait déplacée à propos de mademoiselle de La Vallière. […] Aujourd’hui tout le monde, quelle que soit sa position, court après ce qu’on nomme spéculations tentantes !
Homère en nomme une trentaine18, et il y en eut plusieurs centaines quand les colonies se furent établies et multipliées. […] Il y en a une autre nommée anapale, où les jeunes garçons simulent la lutte et le pancrace. […] Homère avait cité Achille et Nérée comme les plus beaux des Grecs assemblés contre Troie ; Hérodote nomme Callicrate le Spartiate comme le plus beau des Grecs armés contre Mardonius. […] Pour comprendre ce langage, il nous suffit de sortir de nos villes artificielles et de nos cultures alignées ; celui qui va seul en un pays montueux, sur les côtes de la mer et se laisse occuper tout entier par les aspects de la nature intacte, converse bientôt avec elle ; elle s’anime pour lui, comme une physionomie ; les montagnes, immobiles et menaçantes deviennent des géants chauves ou des monstres accroupis ; les eaux qui luisent et bondissent sont de folles créatures babillardes et rieuses ; les grands pins silencieux ressemblent à des vierges sévères, et quand il regarde la mer du midi, azurée, rayonnante, parée comme pour une fête, avec l’universel sourire dont parlait tout à l’heure Eschyle, il est tout conduit, pour exprimer la beauté voluptueuse dont l’infinité l’entoure et le pénètre, à nommer la déesse née de l’écume, qui, sortant de la vague, vient ravir le cœur des mortels et des dieux. […] Sans doute les premiers hommes avaient d’abord adoré sous son nom la sérénité de l’air éclairci ; devant cette subite blancheur virginale ils étaient tombés à genoux, tous pénétrés par la fraîcheur fortifiante qui suit l’orage ; ils l’avaient comparée à une jeune fille énergique66, et l’avaient nommée Pallas.
Sans doute Leibniz s’oppose-t-il, d’autre part, au rationalisme intempérant de Descartes, et demande-t-il à la philosophie qu’elle n’explique pas uniquement la nature par le jeu d’un universel mécanisme mathématique, mais aussi par une certaine tendance interne à la beauté et au bien dont tous ses éléments seraient animés, et qui se nomme, dans le langage des philosophes, la finalité. […] Ce qu’ils nomment populaire, il faut le nommer archaïque. […] Noire imagination qui n’est pas sans harmonie avec les couleurs d’incendie sombrement fastueuses de l’œuvre conclusive du maître : ce Crépuscule des Dieux, qu’il n’aurait, au cas où seraient fondés ces tragiques pressentiments d’histoire, que trop véridiquement nommé. […] Telle était, aux yeux de Baptiste, l’importance de son auteur qu’il ne le nommait même plus de son nom. […] Tante Rose, la bien nommée, avait un visage d’un magnifique rose qui, soutenu sans nuances ni dégradations, des profonds replis du menton à la racine des cheveux d’un blanc éclatant, lui prêtait l’apparence de la plus belle pièce de confiserie.
Jamais on n’y avait connu la peinture qu’on nomme classique. […] Qu’ils se nomment Eviradnus, Olivier, Charlemagne, Barberousse, Napoléon ; qu’ils luttent dans les défilés des Pyrénées ou dans les plaines de Waterloo, ses héros, en action comme en paroles, crèvent presque toujours les bornes de l’humanité. […] Elle se nommait Manuella, et « gouvernait absolument mon âme »… « Je n’ai jamais cessé de l’aimer, quoique sans espérance, puisqu’elle était fiancée à un fils du président. […] Loin d’être “chef de l’école” par priorité ou par mérite, je puis à peine me reconnaître comme y appartenant, si le style du peu que j’ai fait en peinture venait à être comparé avec les ouvrages des autres peintres nommés préraphaélites. […] Les qualités de réalisme émotionnel mais extrêmement minutieux qui donnent le cachet au style nommé préraphaélite se trouvent principalement dans tous les tableaux de Holman Hunt, dans la plupart de ceux de Madox Brown, dans quelques morceaux de Hughes, et dans l’œuvre admirable de la jeunesse de Millais.
J’ai nommé Gustave Flaubert. […] D’autant que déjà la remplace ce que je nommerai la « symphonie dansée » dont le premier chef-d’œuvre, né d’hier, est l’Oiseau de Feu. […] Comme tout cela nous inquiéterait peu, comme nous laisserions mourir tout cela, — mourir ayant vécu à peine — si nos pseudo-classiques n’avaient pas pour soutien, pour néfaste encouragement, l’exemple d’un vrai poète que nous admirons tous — et qu’il faut cependant combattre… J’ai nommé M. […] Le germe du Rostand futur, je le discerne avant d’entr’ouvrir le volume, dans le titre, rien que dans le titre de ce premier livre de vers qui se nomme les Musardises : nonchalance et préciosité. […] Mais, ces trois lois diverses (symétrie, constante, équilibre) ne se laissent-elles pas ramener assez aisément à un principe général, qui est précisément le principe essentiel de la tradition métrique : j’ai nommé le « parallélisme » ?
Louis XVI, qui était, bien le roi d’un écrivain comme Bernardin, le nommait intendant du Jardin-des-Plantes. […] Terrier de Montciel, précédemment ministre de l’intérieur, s’était réfugié au Jardin-des-Plantes chez Bernardin de Saint-Pierre, qu’il y avait fait nommer, mais qu’il y resta peu de temps, ayant été assez mal accueilli par son protégé, qui craignait de se compromettre.
Je veux te nommer les tombes dont je te recommande le soin dès demain. […] L’Allemagne était pleine d’hommes à sa hauteur en philosophie, en histoire, en science, en politique, en roman, en critique, en poésie ; il suffit de nommer les Herder, les Kant, les Jacobi, les Schlegel, les Winckelmann, les Klopstock, les Wieland, les Schiller, pour assigner au dix-huitième siècle allemand la même fécondité intellectuelle qu’au dix-huitième siècle français.
— Mais, monsieur, en travaillant jour et nuit, en escomptant mes récoltes sur pied, en hypothéquant les racines de mes vignes, en retranchant à mes parents les plus chers, à mes amis les plus nécessiteux leurs pensions les plus sacrées et aux mendiants eux-mêmes leurs plus restreintes oboles, je touchais au moment désiré, j’allais dire mon Nunc dimittis, lorsque des actes que je ne veux pas qualifier, parce que je ne sais pas comment on nomme l’acte qui dérobe l’espérance au malheureux, me rejetaient dans vos mains. […] De là la petite fille nous fit tourner la vallée pour remonter du côté opposé des montagnes par une large et profonde pente qu’on nomme le ravin.
Un lâche affront qu’il éprouva alors de la part d’un grand seigneur de la maison de Rohan le força à demander réparation les armes à la main ; la réparation lui fut indignement refusée ; il ne crut pas pouvoir rester plus longtemps dans une patrie qui lui interdisait de venger son honneur, il se retira en Angleterre, il y passa deux ans dans un petit village nommé Mandworth, aux environs de Londres. […] Un poëte impie, médiocre et trivial, nommé Piron, qui avait fait par hasard une comédie de premier ordre, la Métromanie, et qui ne faisait plus que des épigrammes, ces chefs-d’œuvre des esprits courts et des mauvais cœurs, harcela Voltaire depuis ce moment jusqu’au tombeau.
Bossuet est nommé, pour l’histoire, à côté de Cordemoy. […] Quand on parle de la raison qui met sa gloire à abdiquer, on a nommé Pascal.
Un légitimisme implacable écartait jusqu’à la possibilité de nommer sans horreur la Révolution et Napoléon. […] On n’y nommait jamais M.
Il disait à Bourdoise : « Après avoir travaillé pendant dix-sept ans à former seulement trois prêtres tels que je les souhaitais pour m’aider à réformer le clergé de mon diocèse, je n’ai réussi à en former qu’un seul et demi. » Alors apparaissent les hommes d’une piété grave et raisonnable que je nommais tout à l’heure. […] Engagé jeune dans l’état ecclésiastique, il fut nommé, par l’influence de sa famille, curé de la paroisse de Saint-Sulpice, qui était alors une dépendance de l’abbaye de Saint-Germain des Prés.
Les Arabes, d’après Hérodote, avaient un Bacchus nommé Orotal, et ils prétendaient se couper les cheveux comme le dieu lui-même, c’est-à-dire en rond et en se rasant les deux tempes. […] L’an 186, un homme, nommé Titus Rutilus, propose à son beau-fils, dont il était le tuteur, de l’initier aux mystères des Bacchanalia.
Et sa palette d’artiste lui offre toujours, à point nommé, des couleurs entre toutes adéquates et reconnaissantes. […] Parmi les tout premiers il y aurait lieu de nommer ici M.
Hélène, aux murs troyens, blanche fille du cygne, Attend l’arc d’Héraclès pour nommer son vainqueur, Héros, presse tes pas et retiens ta douleur : Aux oreilles des dieux toute plainte est indigne. […] Mais bien qu’elle les nomme souvent, Junon, Éros, Priapos, les dieux ne sont pour elle que de poétiques mythes.
Puis il rapporte à ses contemporains, avides de cette manne céleste, la nourriture de l’âme qu’on nomme l’idéal. […] Puis-je donc vous nommer ceux qui sont restés inconnus ?
» Audin, qu’il faut nommer le premier parmi les catholiques modernes, Audin, l’auteur du Luther, du Calvin, du Léon X, que je n’appellerai point illustre parce qu’il ne l’est pas et que sa gloire est encore à venir pour sa peine d’être catholique, a écrit une histoire de la Saint-Barthélemy qui tache en lui l’historien. […] Forneron croit justement qu’il l’a perdue par la faute des hommes, — par ce que nous nommons, nous autres catholiques, le Péché, et ce que les mondains appellent seulement des fautes… Et c’est la vérité.
La philosophie, spéculant sur les résultats de l’expérience et de la science positive, et en formant telle ou telle de ces synthèses qu’on nomme des systèmes, a besoin de voir les choses de très-haut pour pouvoir en saisir les rapports généraux, et s’élever ainsi, selon le sujet de ses recherches, à l’unité de loi, de type, de cause ou de substance, Or, dans cette contemplation suprême, il est presque inévitable, ou bien que les caractères propres de la réalité échappent au philosophe placé à un tel point de vue d’observation, ou bien qu’ils s’effacent et tendent à disparaître dans le vaste horizon ouvert sous ses pieds à ses yeux éblouis. […] C’est donc en haut et non en bas qu’il faut regarder, en haut, c’est-à-dire au plus profond de la conscience humaine, et non à la surface même de la nature inorganique, pour y trouver l’essence de l’être, de l’être infime qu’on nomme la pierre comme de l’être supérieur qui est le roi du monde connu.
Notez que, sans nommer l’auteur de ces vers, je me garderais bien de faire l’allusion même la plus lointaine à son poème rejeté et enseveli, si lui-même, par son procédé, n’avait depuis lors rompu toute mesure et ne nous avait dégagés du secret, en s’attaquant d’une manière inqualifiable (et de quoi n’est pas capable un poète piqué ?)
La belle-sœur y consentit de bon cœur, et tout de suite nous nous fîmes apporter de bonnes verges entourées d’orties ; nous nous fîmes accompagner par une veuve qui était chez moi, parmi mes femmes, nommée Tatiana Jourievna, et nous entrâmes toutes les trois dans mon cabinet, où nous trouvâmes Léon Narichkine à la même place, chantant à gorge déployée sa chanson.
Cela le mène à dire, par exemple, à un jeune homme qui lui parlait de l’Allemagne où il avait voyagé : « Parmi les hommes que vous me nommez comme les gloires récentes de l’Allemagne, il en est au moins deux, Kant et Goethe, qui ont été de mauvais génies.
Depuis le concordat, il nomme les dignitaires de l’Église.
Il raconte à Mme de La Fontaine que son premier soin, en entrant dans un pays, est de s’enquérir des jolies femmes : « Je m’en fis nommer quelques-unes, à mon ordinaire. » Il entre dans une allée profonde et couverte, et explique (toujours à Mme de La Fontaine) « qu’il se plairait extrêmement à avoir en cet endroit une aventure amoureuse. » Il insiste pour plus de clarté (toujours dans une lettre à Mme de La Fontaine) : « Si Morphée m’eût amené la fille de l’hôte, je pense bien que je ne l’aurais pas renvoyée.
Et il a d’ailleurs, dans les moindres mouvements de sa sensibilité et de sa pensée, une grâce d’un charme si pénétrant que, si je ne puis l’appeler féminine, je ne saurai vraiment de quel autre nom la nommer.
Jamais rien de médiocre n’entra dans cet esprit ; jamais le moindre grain de rancune ou de haine, même en ce monde de haine et d’envie qu’on nomme la politique.
Cet aliment de la malignité humaine, cette vile ressource des esprits bornés, ce petit orgueil vain & puéril qu’on nomme médisance lui sera inconnu.
D’après Nietzsche, la beauté est le signe auquel se reconnaissent les nobles exemplaires humains, à un degré supérieur ces « superbes plantes tropicales, ces êtres d’élite qui pourront s’élever jusqu’à une tâche plus noble et jusqu’à une existence plus noble, semblables à cette plante grimpante d’Asie, ivre de soleil — on la nomme Sipo-matador — qui enserre un chêne de ses lianes multiples, tant qu’enfin, bien au-dessus de lui, mais appuyée sur ses branches, elle puisse développer sa couronne dans l’air libre, étalant son bonheur aux regards de tous » (Par-delà le Bien et le Mal).
La croyance que certains hommes sont des incarnations de facultés ou de « puissances » divines, était répandue ; les Samaritains possédaient vers le même temps un thaumaturge nommé Simon, qu’on identifiait avec « la grande vertu de Dieu 718. » Depuis près de deux siècles, les esprits spéculatifs du judaïsme se laissaient aller au penchant de faire des personnes distinctes avec les attributs divins ou avec certaines expressions qu’on rapportait à la divinité.
Elle avait trouvé alors un ami dévoué et fidèle dans un gentilhomme nommé Du Boulay, capitaine au régiment d’Orléans, qui fut son chevalier Des Grieux.
Cyr, nommée la Maison-Fort, d’une ancienne famille de Berry, parente très-estimable, & devenue la favorite de madame de Maintenon.
Guizot adhère à cette parole, qui semble n’être sous une autre forme que sa propre doctrine, lorsqu’il nous dit que l’infini est objet de croyance, non de science ; mais il ne consent point à nommer instinct cette intuition de la réalité intérieure et extérieure qui est le fait primitif de la connaissance.
Les parties principales de toute tragédie sont l’exposition, le nœud ou intrigue, et le dénouement ou catastrophe : mais ces mêmes parties, qu’Aristote appelle les parties d’extension ou de quantité, en supposent plusieurs autres qui font corps avec elles, et que le même poète nomme parties intégrantes.
Vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé.
Comte, il est vrai, ne l’a pas jugée suffisante ; il a trouvé nécessaire de la compléter par ce qu’il nomme la méthode historique ; mais la cause en est dans sa conception particulière des lois sociologiques.
Je ne les nommerai pas, car il y en a qui sont de mes amis.
Cuvillier-Fleury s’avisât de l’en nommer « le Roi », se laissait dire par la femme qui lui avait tant donné en l’épousant, et qui exerçait sur ce préoccupé du style une délicieuse petite puissance maternelle : « Tenez, voilà votre journée !
Il y a bien là-bas dans la brume, rangés autour de son trône, une île qui s’appelle l’Angleterre, une vaste contrée qui s’appelle l’Allemagne, de petits lopins de terre comme la Suisse, la Belgique, la Hollande, le Danemark, des territoires entassés au centre de l’Europe, par-delà les mers une informe agglomération humaine, les États-Unis d’Amérique, plus loin une terre sauvage nommée Australie, d’autres contrées encore : mais quelque soit leur vie, leur originalité, leur valeur, leur population, leur avenir, leur richesse, ce ne sont là, après tout, que des pays vulgaires, sans gloire, sans tradition, sans lumière, sans culture.
On les nomme idéologues, et avec justice : ils opèrent sur des idées et non sur des faits ; ils sont moins psychologues que logiciens.
Mais pas un des trente poètes nommés par M.
Enfin, nommé consul par Julien, comme Pline par Trajan, il prononça aussi un panégyrique pour remercier son bienfaiteur et son prince ; mais il y a bien plus de distance entre les deux orateurs qu’entre les deux héros.
Par un hasard singulier, l’orateur se nommait Platon, et l’on dit que son éloquence ne le rendait pas indigne de porter ce nom célèbre.
Elle se nomme Chloé. […] D’autres, plus malheureux que madame Sand, ne sont pas même nommés. […] Si Émile Augier est nommé le moins possible, Octave Feuillet ne l’est pas du tout. […] Il n’attendit pas moins jusqu’à cinquante-deux ans avant d’être nommé évêque. […] Parcourez la liste des membres qu’il fait nommer, c’est une collection pompeuse de nullités.
On ne sait de quel nom nommer Alceste. […] — Avec un jeune homme nommé Octave, fils d’un certain seigneur Argante. — Ô Ciel ! […] Il y a là un étudiant en médecine, un rapin, une vieille demoiselle, — et un nommé Vautrin, qui tient des propos d’une philosophie cynique. […] Aux réponses évasives qu’on lui fait, elle comprend que Henri l’avait parfaitement oubliée, qu’il ne l’a même jamais nommée une seule fois. […] Mais des critiques distraits, que je ne vous nommerai point, l’ont laissée ouverte.
J’aurais pu nommer aussi Homère, Euripide et Shakespeare, — et j’aurais pu nommer MM. […] Ce nom même d’Eyolf, dont il a baptisé son petit garçon, c’est celui dont il nommait jadis Asta, par badinage. Il a conservé l’habitude de la nommer ainsi, même devant sa femme, et dans ses plus intimes épanchements conjugaux. […] J’ai nommé les puissances noires. […] Il s’aime, dis-je, directement, sans ce détour et cette espèce de crochet bienfaisant qu’on a nommé l’altruisme.
— Et comment, interrogea Pons, se nommait ce maître admirable ? — Je ne puis le nommer. […] — C’est ainsi qu’il me nommait autrefois. […] L’un, licencié ès sciences, a été nommé, grâce à son diplôme, commis principal au contrôle d’une compagnie de chemins de fer. […] Assez causé sur les emprunts que Corneille fit ou ne fit pas au nommé Guilhen de Castro.
On s’est moqué souvent, et non sans raison, de ce que l’on a nommé assez irrévérencieusement la littérature pour dames. […] Parmi ceux-là, deux surtout doivent attirer l’attention de l’observateur qui étudie le flux et reflux du goût public : ai-je besoin de nommer Chateaubriand et Lamartine ? […] A ce groupe d’écrivains par désir passionné d’être ailleurs appartenait ce même Byron, qu’il faut nommer sans cesse lorsqu’on parle de M. d’Aurevilly, et qui composa la Fiancée d’Abydos en quelques nuits, afin de chasser des fantômes qui sont toujours revenus. A ce même groupe, ce furieux duc de Saint-Simon, qu’il faut nommer aussi de nouveau. […] Tous vous connaissez les livres que je viens de vous nommer, et qui sont classiques déjà par leur forme, malgré les hardiesses de certaines de leurs pages.
Ici il le nomme parmi les modèles du genre satirique ; là il le loue d’avoir connu le mieux, avant Molière, les mœurs des hommes ; ailleurs il ne réclame pour lui-même que l’honneur de s’être assis sur le Parnasse assez près de Regnier 151. […] Tel novateur n’est qu’un vieil ennemi de l’esprit français : il y a deux siècles, on le nommait Pradon. […] Il ne manque à cette image de l’esprit français ni la franchise qui nomme toute chose par son nom162, ni l’éveil sur tout ce qui est ridicule, ni la haine des sots et de tout succès qui n’est point mérité163. […] Je ne puis rien nommer, si ce n’est par son nom : J’appelle un chat, un chat, et Rolet un fripon.
Anatole France, nommé membre de la Commission du dictionnaire, reprendrait sa place parmi nous. […] Ce serait nommer toute la jeune littérature d’alors, si j’énumérais les mardis tes de la rue de l’Echaudé. […] Parfois, il reparaît à Paris où il a conservé sa soupente de la rue Cassette, la « Grande Chasublerie » ainsi qu’il la nomme. […] Il y aurait une amusante étude à faire sur les trois manières de ces redoutables virtuoses de l’épigramme, ainsi que l’on nommait jadis ces sortes de jugements en raccourci portés sur les gens et les faits.
Le Voyage d’un nommé Chrétien (The Pilgrim’s Progress), de Bunyan, le Voyage spirituel, de l’espagnol Palafox, le Palais de l’Amour divin, d’un inconnu, ne sont pas œuvres totalement méprisables, mais les choses y sont vraiment trop expliquées et les personnages y portent des noms vraiment trop évidents. Voit-on sur quelque théâtre libre un drame joué entre des êtres qui se nomment Cœur, Haine, Joie, Silence, Souci, Soupir, Peur, Colère et Pudeur ! […] « Donc, le Réel, pour nous, est seulement ce qui nous touche, soit les sens, soit l’esprit ; selon le degré d’intensité dont cet unique réel que nous puissions apprécier et nommer tel, nous impressionne, nous classons dans notre esprit le degré d’être plus ou moins riche en contenu qu’il nous semble atteindre, et que, par conséquent, il est légitime de dire qu’il réalise. […] c’est tiré des singulières Poésies : « Les perturbations, les anxiétés, les dépravations, la mort, les exceptions dans l’ordre physique ou moral, l’esprit de négation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volonté, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilités, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu’il ne faut pas faire, les singularités chimiques du vautour mystérieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expériences précoces et avortées, les obscurités à carapace de punaise, la monomanie terrible de l’orgueil, l’inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funèbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impiétés, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la démence, le spleen, les épouvantements raisonnés, les inquiétudes étranges, que le lecteur préférerait ne pas éprouver, les grimaces, les névroses, les filières sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagérations, l’absence de sincérité, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cour d’assises, les tragédies, les odes, les mélodrames, les extrêmes présentés à perpétuité, la raison impunément sifflée, les odeurs de poule mouillée, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des déserts, ce qui est somnambule, louche, nocturne, somnifère, noctambule, visqueux, phoque parlant, équivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anémique, borgne, hermaphrodite, bâtard, albinos, pédéraste, phénomène d’aquarium et femme à barbe, les heures soûles du découragement taciturne, les fantaisies, les âcretés, les monstres, les syllogismes démoralisateurs, les ordures, ce qui ne réfléchit pas comme l’enfant, la désolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfumés, les cuisses des camélias, la culpabilité d’un écrivain qui roule sur la pente du néant et se méprise lui-même avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats sérieux sur les axiomes sacrés, la vermine et ses chatouillements insinuants, les préfaces insensées comme celles de Cromwell, de Mademoiselle de Maupin et de Dumas fils, les caducités, les impuissances, les blasphèmes, les asphyxies, les étouffements, les rages, — devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de réagir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe souverainement. » Maldoror (ou Lautréamont) semble s’être jugé lui-même en se faisant apostropher ainsi par son énigmatique Crapaud : « Ton esprit est tellement malade qu’il ne s’en aperçoit pas, et que tu crois être dans ton naturel chaque fois qu’il sort de ta bouche des paroles insensées, quoique pleines d’une infernale grandeur. » Tristan Corbière Laforgue, au courant d’une lecture, crayonna sur Corbière des notes qui, non rédigées, sont tout de même définitives ; parmi : « Bohème de l’Océan — picaresque et falot — cassant, concis, cinglant le vers à la cravache — strident comme le cri des mouettes et comme elles jamais las — sans esthétisme — pas de la poésie et pas du vers, à peine de la littérature — sensuel, il ne montre jamais la chair — voyou et byronien — toujours le mot net — il n’est un autre artiste en vers plus dégagé que lui du langage poétique — il a un métier sans intérêt plastique — l’intérêt, l’effet est dans le cinglé, la pointe-sèche, le calembour, la fringance, le haché romantique — il veut être indéfinissable, incatalogable, pas être aimé, pas être haï ; bref, déclassé detoutes les latitudes, de toutes les mœurs, en deçà et au-delà des Pyrénées. » Ceci est sans doute la vérité : Corbière fut toute sa vie dominé et mené par le démon de la contradiction.
Curiace déplore le malheur d’Albe, qui n’a point encore nommé les trois guerriers qu’elle doit opposer aux trois Horaces. […] Ce sont des traits légers et presque imperceptibles qui différencient les caractères et les passions selon les personnes ; car les mêmes passions ont encore certaines choses qui les empêchent de se ressembler tout à fait, et ce sont ces légères différences qu’on nomme nuances. […] Le comique bas, ainsi nommé parce qu’il imite les mœurs du bas peuple, peut avoir, comme les tableaux français, le mérite du coloris, de la vérité et de la gaîté : il en a aussi la finesse et les grâces, et il ne faut pas le confondre avec le comique grossier. […] Après avoir ainsi nommé le sujet et créé la situation, après l’avoir préparée et fondée par les discours, le poète n’en fournit plus que les masses, qu’il abandonne au génie du compositeur ; c’est à celui-ci à leur donner toute l’expression, et à développer toute la finesse des détails dont elles sont susceptibles.
C’est moi-même ébloui que j’ai nommé le ciel, Et je ne sens pas bien ce que j’ai de réel. […] Et qui, parmi ce qu’on nomme aujourd’hui le public, aime et comprend cette merveille : les Emaux et Camées ? […] Et on en pourrait nommer, qui ne sont point méprisables, dont la première ne sera jamais épuisée. […] Jamais il n’a loué, jamais il n’a seulement nommé tel romancier « idéaliste » estimé pourtant des bourgeois. […] Ce vieux fonds inépuisable se retrouve chez nos conteurs d’aujourd’hui, surtout chez trois ou quatre que je n’ai pas besoin de nommer.
Un scrupule m’empêche de nommer ici Sedaine, dont le Philosophe sans le savoir est de 1765. […] Le bon Lélio a eu jadis, d’un mariage clandestin, une fille nommée Léonor. […] Coppée nomme huit espèces d’oiseaux, de quoi monter une cage : c’est un chroniqueur qui en fait le calcul. […] Je vous nommais mon père Et je vous… Non ! […] Fenoux, déjà nommé.
Si nous rappelons après cela que Paul et Virginie paraissait quatre ans plus tard, en 1788, avec le dernier volume des Études de la nature, — dont l’idylle était comme une sorte d’illustration, — nous aurons nommé les seuls ouvrages de Bernardin de Saint-Pierre qui soutiennent encore la gloire de son nom. […] Vous parliez tout à l’heure, monsieur, d’un chef-d’œuvre que vous nommiez à bon droit immortel ; or savez-vous, sans compter beaucoup d’autres raisons, ce qui pour moi fait que Gil Blas est vraiment un chef-d’œuvre ? […] Peut-être écrira-t-on l’histoire du théâtre contemporain sans trouver l’occasion de nommer ni Montjoie, ni Dalila, ni le Sphinx. […] Tout au rebours des dilettantes et des sceptiques, — dont le dilettantisme ici s’accommode merveilleusement avec les intérêts de leur tranquillité, — nous croyons que rien au monde n’est ce qu’ils nomment indifférent, et que, comme tout a sa raison d’être, tout aussi a ses conséquences. […] Et jusqu’aux environs de 1860, il serait difficile de nommer un poète qui ne procédât à quelques égards de l’auteur des Poèmes antiques et des Poèmes barbares.
De là on le fait passer au camp : Narcisse harangue le soldat ; il s’élève des cris : on demande les noms des coupables ; ils sont nommés, et leur sang coule. […] Il se prend de fantaisie pour une affranchie nommée Acte. […] En nommerait-on d’autres que certains docteurs de la loi ? […] Britannicus touchait à sa quatorzième année : le nommer le véritable successeur de Claude, c’était le proscrire ; et bientôt il est empoisonné à table (TACIT. […] Tacite ne nomme que Burrhus (Annal, lib.
Elle les nomme autrement, voilà tout. […] Le héros est un jeune homme nommé Eusebio, qui à sa naissance a été placé sous la protection de la Croix et abandonné sur une route au pied du symbole sacré. […] Je viens incidemment de nommer le dieu qui fit cesser le règne des Titans et inaugura le règne des hommes. […] Vous comprendrez comment ce qui est aujourd’hui nommé l’idéal a pu sortir de la nature en voyant la réalité le reproduire trait pour trait dans telle combinaison de faits et tel groupe de personnages. […] Est-ce sécheresse ou noblesse, est-ce égoïsme ou vertu qu’il faut nommer une telle détermination ?
Bien résolu à ne me nommer, ni avant, ni pendant, ni après, je ne voyais aucun inconvénient à ce que M. Durantin se nommât une fois que la pièce serait lancée. […] « Le 12 juin, il était nommé. […] Ce n’est point de ce ton qu’on parle de vous dans la Légende dorée : on vous y nomme blanche colombe, lis de pureté, rose d’amour. […] Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur, et on put lui faire passer, chez les Arabes, cette croix si noblement gagnée qu’il porta pendant toute sa captivité.
Et si vous demandez à un jeune Allemand un peu instruit de vous nommer l’homme le plus remarquable de la littérature allemande contemporaine, il ne manquera pas de vous nommer celui-là. […] Hogg entreprit de publier la collection complète de ses œuvres, il dut charger spécialement un de ses employés, un jeune garçon nommé Roderick, de surveiller Quincey et de le contraindre à corriger exactement ses épreuves. […] Il n’a eu d’autre objet que de remplir fidèlement la volonté de Poe, qui l’a nommé son exécuteur testamentaire, quoiqu’il se fût, dans les derniers temps, querellé avec lui. […] C’est en 1864 que Pater, son diplôme enfin obtenu, fut nommé fellow au collège de Brasenose, un des plus importants de l’Université d’Oxford. […] Le traducteur ne nomme pas même, sur le titre du livre, l’auteur qu’il traduit.
97 La Fontaine sait tous les termes spéciaux, tout le détail le voit et le fait voir, nomme les frelons demandeurs, et les abeilles « leurs parties. » C’est par cette précision et cette minutie que des oeuvres d’imagination deviennent des documents d’histoire. « On traduit la cause » devant une certaine guêpe ; les témoins viennent, reviennent, sont entendus ; la cause est remise à huitaine, et jusqu’à plus ample informé. […] Vous devez la lire tel jour, à telle heure ; l’émotion coulera-t-elle à point nommé comme quand on tourne un robinet ? […] Ils se sentent de leur condition, qui est basse, qui les met dans le fumier, dans la boue, et les assujettit aux actions comme aux instincts corporels, La Fontaine ne leur épargne pas les mots vrais, nomme les « hoquetons, les balandras, les jupons crasseux et détestables » ; il peint leurs jardins utiles, « chicorée, oseille, poireaux, maîtres choux, et tout ce qu’il faut pour mettre au potage » ; il montre le roulier embourbé qui jure et peste, et patauge dans le mortier qui enduit ses roues.
Un prote distingué, nommé M. […] IV Cependant il avait échappé aux dangers de la révolution ; le 9 thermidor et le 18 brumaire avaient tari le sang et ramené l’ordre, quand Bernardin, veuf de mademoiselle Didot et père de deux enfants, nommé membre du premier Tribunat national, comme le premier écrivain de sentiment de la France et investi d’une considération immense et d’une aisance due à son logement du Louvre, à ses opérations littéraires, à ses pensions, éprouva le désir d’assurer une seconde mère à ses enfants. […] Vainement, au milieu du tumulte, il cherchait à placer un mot: on refusait de l’entendre, et l’idéologue Cabanis (c’est le seul que nous nommerons), emporté par la colère, s’écria: « Je jure qu’il n’y a pas de Dieu !
Artiste admirablement doué, possédant une immense somme intellectuelle, Gœthe a moins créé qu’il n’a pensé ; et il s’est trouvé que cet esprit si clair et si maître de soi, sachant tout et disposant à son gré de sa force encyclopédique, n’a conçu, définitivement, qu’un poème plein d’abstractions et d’obscurités mystérieuses à travers lesquelles il est tellement difficile de saisir sa pensée, qu’il le nommait lui-même le livre aux sept sceaux. […] Elles s’écroulent par ces déchirures de montagnes qu’on nomme des ravines, escaliers de six à sept lieues, hérissés de végétations sauvages, bouleversés comme une ruine de quelque Babel colossale. […] Or, il n’y a de respectable, en fait de poésie, que le Beau, et ce qu’on nomme le public n’a point qualité pour en juger.
Mercredi 20 février Donc, je vais être nommé officier de la Légion d’honneur. […] Dimanche 22 septembre Rattier parle d’un médecin de Châlons, nommé Titon, qui l’a soigné, et qui est mort, il y a une dizaine d’années, en laissant une grande réputation dans les départements de l’Est. […] Samedi 12 octobre Je suis en butte à une vraie persécution de la part d’un banquier de Barcelone, nommé Daniel Grant.
Avant l’époque que la société moderne a nommée antique, il existe une autre ère, que les anciens appelaient fabuleuse, et qu’il serait plus exact d’appeler primitive. […] Lorsque Dante Alighieri a terminé son redoutable Enfer, qu’il en a refermé les portes, et qu’il ne lui reste plus qu’à nommer son œuvre, l’instinct de son génie lui fait voir que ce poëme multiforme est une émanation du drame, non de l’épopée ; et sur le frontispice du gigantesque monument, il écrit de sa plume de bronze : Divina Commedia. […] Les défauts, du moins ce que nous nommons ainsi, sont souvent la condition native, nécessaire, fatale, des qualités.
Je m’étais retiré de toutes fonctions diplomatiques ; je m’étais fermé résolument, quoique à regret, toute carrière ; j’avais voyagé, puis j’étais rentré dans mon pays : j’y avais été nommé député indépendant, pour débattre les intérêts de la nation. […] La partie n’était pas liée entre nous ; nous étions une (ligue) de mécontents, nous n’étions nullement une conjuration avec un but, un mot d’ordre, un chef nommé d’avance. […] » XXVI Sa modestie combattait son dévouement ; mais le dévouement l’emporta, il se laissa nommer à un million de voix à l’Assemblée constituante.
Nommé juge à la Nouvelle-Calédonie, il part pour l’Océanie. […] Tandis que son pays se prépare à la guerre et que lord Irondale, nommé général en chef de l’armée des Indes, va prendre son commandement, le Centaure est tout à son extase et tout à son amour. […] La prose est susceptible d’une harmonie délicieuse et très expressive ; peut-être depuis quelque temps appelez-vous un vers telle forme de langage qui charme l’oreille et que pourtant je persiste à nommer prose.
D’autres poètes encore : Edmond Haraucourt, Philippe Dufour, et le petit groupe déjà nommé des Quillard, des Mikhaël, des Herold. […] Cette belle et fraîche personne qui lui servit souvent de modèle et joua un certain rôle dans sa vie se nommait Méry Laurent. […] Viaud était parti de Saint-Domingue sur un brigantin nommé le Tigre, commandé par M. […] Là, « Mecaenas », comme se plaisait à le nommer Voltaire, trouvait un cadre digne de lui. […] Il se nomme Alexandre-Anne du Bard de Curley.
Mais il la nomme, lui fait une place, attire l’attention sur elle, de telle sorte que dès 1816 Raynouard publie son Choix de poésies de langue d’oc et oriente ses recherches du côté d’où va sortir, grâce d’abord à lui, un romanisme scientifique. […] La politique nommera ces deux tendances en 1830, quand elle opposera le parti de la résistance et le parti du mouvement. […] Malheureusement ce qu’on nomme l’inspiration était chez lui précaire, l’ardeur juvénile à fondre un morceau en un seul jet s’affaiblit de bonne heure. […] Mais à partir de 1834 il se rapproche du jeune duc d’Orléans, surtout, en 1837, de la duchesse d’Orléans, qui le fera nommer pair de France en 1845 et en faveur de qui il parlera courageusement, monté sur une borne, pendant les journées révolutionnaires de 1848. […] Deux ans après, le jour anniversaire, en 1845, de la mort du duc d’Orléans, et sur la prière de la duchesse, Louis-Philippe, d’ailleurs malgré lui, nomme Hugo pair de France.
Ils sont pour les gens prévenus, comme ces geants dont parle Me D qui croissoient toutes les années d’une coudée en grosseur, et de deux en hauteur. à mesure qu’ils s’éloignent de nous, leur autorité s’augmente, nous ne nous accoûtumons pas assez à les entendre nommer, comme les écrivains de nôtre siécle : nous y attachons une idée de grandeur devant qui les noms modernes ne tiennent point. […] Mr Despreaux et Mr Dacier ont justifié, dit-on, l’académie de cet excès ; je les respecte tous deux, comme je le dois ; l’un par son génie et ses talents, l’autre par son érudition et son travail : mais ne diroit-on pas que ce fussent des arbitres nommez exprès pour cette affaire, et que le corps leur eût remis son autorité pour la décision ? […] Et pourquoi a-t-elle pris garde à n’en point nommer de plus accréditez ? […] Il a fait beaucoup d’ouvrages sensez et poëtiques mêmes : il avoit particulierement le génie de la traduction ; mais soit que dans celle-ci, le dessein de rendre trop exactement Homere, eût contraint son propre goût, soit qu’il n’eût pas fait assez d’efforts pour vaincre la difficulté, il ne donna que des vers froids et durs : je nomme ici les choses par leur nom, parce que cela ne le touche plus, en un mot, il ne se ressembla pas à lui-même. […] Y remet à regret l’aimable Chryséide, et nomme, en soupirant, Ulysse pour son guide.
Son père, sans un tel fils, serait resté un de ces favoris comblés, mais obscurs, que l’histoire nomme tout au plus en passant, mais dont elle ne s’occupe pas. […] monsieur, voilà encore un homme qui nous quitte », dit le roi au secrétaire d’État de la guerre Chamillart, en lui répétant les termes de la lettre ; et il ne le pardonna point de plusieurs années à Saint-Simon, qui put bien avoir encore quelquefois l’honneur d’être nommé pour le bougeoir au petit coucher, mais qui fut rayé in petto de tout acheminement à une faveur réelle, si jamais il avait été en passe d’en obtenir.
Venu à Paris, à Versailles, il y rejoignit son compatriote et camarade Bertin, qui sortait également des études ; ils se lièrent étroitement, et dans ces années 1770-1773 on les trouve tous deux membres de cette joyeuse et poétique confrérie qui s’intitulait l’Ordre de la Caserne ou de Feuillancour : « Représentez-vous, madame, écrivait Bertin dans son Voyage de Bourgogne, une douzaine de jeunes militaires dont le plus âgé ne compte pas encore cinq lustres ; transplantés la plupart d’un autre hémisphère, unis entre eux par la plus tendre amitié, passionnés pour tous les arts et pour tous les talents, faisant de la musique, griffonnant quelquefois des vers ; paresseux, délicats et voluptueux par excellence : passant l’hiver à Paris et la belle saison dans leur délicieuse vallée de Feuillancour 166 ; l’un et l’autre asile est nommé par eux la Caserne… » Et Parny, au moment où il venait de se séparer de cette chère coterie, écrivait à son frère, durant les ennuis de la traversée : « … Mon cœur m’avertit que le bonheur n’est pas dans la solitude, et l’Espérance vint me dire à l’oreille : Tu les reverras, ces épicuriens aimables, qui portent en écharpe le ruban gris de lin et la grappe de raisin couronnée de myrte ; tu la reverras cette maison, non pas de plaisance, mais de plaisir, où l’œil des profanes ne pénètre jamais… » C’est ainsi, je le soupçonne, si l’on pouvait y pénétrer, que commencent bien des jeunesses, même de celles qui doivent se couronner plus tard de la plus respectable maturité ; mais toutes ne s’organisent point aussi directement, pour ainsi dire, que celle de Parny pour l’épicuréisme et le plaisir. […] Il est à croire que, si l’on avait conservé quelques-unes de ces élégies toutes premières de Lamartine qui ont été jetées au feu, on aurait le lien par lequel ce successeur, trop grand pour être nommé un rival, se serait rattaché un moment à Parny. — Voilà tout ce qu’il m’a été possible de ramasser et de combiner ici sur le gracieux poëte, trop longtemps oublié de nous ; et je n’ai voulu autre chose, en produisant ces divers souvenirs et ces jugements, que lui apporter en définitive un hommage, de la part de ceux-là même qui eussent le moins trouvé grâce devant lui.
C’est l’ensemble, c’est le composé de toutes les lois absolues dont le Créateur de ce pauvre embryon de Dieu, nommé l’homme, a formé sa courte et imparfaite créature, en le jetant, on ne sait pour quelle fin (châtiment, expiation, germination, mais, en tout cas, misère), sur ce petit globe misérable lui-même, composé d’un éclair de temps, d’un atome d’espace, d’un nombre infinitésimal de jours, d’un éclair de vie et d’une nuit de mort ! […] La génération qui a actuellement son tour de passage sur la terre n’est pas forcée de l’abréger pour les générations, ses égales après tout, qui auront leur tour plus tard. — J’existe, murmure ce quelqu’un qui se nomme Tous.
Je ne l’ai jamais rencontré dans mes recherches ; Dieu est une hypothèse dont je n’ai jamais eu besoin dans mes calculs. » Aucun homme, qui a reçu ce résumé de nos sens qu’on nomme logique, ne peut se contenter de cette négation : quant à moi, dans les effets, c’est la cause seule que je cherche ; une pensée de Socrate, une idée d’Aristote, une conception de Descartes, m’importent plus que ces milliers de faits sans conclusion de vos Cosmos sans âme et sans Dieu. […] On sépare ce qui semble former les extrêmes de la figure et de la couleur, sans s’inquiéter des familles de peuples qui échappent à ces grandes classes et que l’on a nommées, tantôt races scythiques, tantôt races allophyliques.
Les deux élèves qui primaient sur tout le reste étaient un jeune homme de Chambéry, nommé Louis de Vignet, et moi. […] Elle était fille d’un épicier, et se nommait Mlle Lard, vrai modèle d’une statue grecque, et que je citerais pour la plus belle fille que j’aie jamais vue, s’il y avait quelque véritable beauté sans vie et sans âme.
C’est d’abord que leur pensée est devenue plus forte avec l’âge ; c’est ensuite que tout a chancelé autour d’eux ; c’est qu’ils ont vu cette société qu’ils croyaient rentrée dans la voie de la tradition s’en écarter de nouveau ; c’est que cette tentative si bien nommée restauration, qui prétendait rendre à la France son ancien ordre social et religieux, a déçu toutes leurs espérances, partagés qu’ils étaient entre les sentiments de gloire et de liberté de notre âge, et cette gloire du passé qui avait bien de quoi les séduire. […] Pourquoi fais-tu réveiller ta jeune Espagnole dans son tombeau par un affreux squelette, que tu nommes la Mort, et qui vient convier ce fantôme à la danse des fantômes, en lui passant dans les cheveux ses doigts longs et noueux de squelette ?
Il est certain que, s’il y avait un être constant qu’on pût appeler âme, comme il y a des êtres qu’on appelle spath d’Islande, quartz, mica, il y aurait une science nommée psychologie, analogue à la minéralogie. […] La Révolution et l’Empire n’ont produit aucun poème qui mérite d’être nommé ; ils ont fait bien mieux.
Elle se nomme Kundry, et a comme deux âmes, deux existences diverses qui alternent l’une avec l’autre. […] » Cette bonté du cœur est identique à l’état de Sainteté, et tous les deux sont ce que le philosophe nomme la Négation de la Volonté.
Mais une qualité qui admet du plus et du moins enveloppe des relations quantitatives, fussent-elles irréductibles à cette mesure subjective de la quantité qu’on nomme le nombre. […] Le second volume sera consacré plus spécialement à ce qu’on nomme la vie intellectuelle.
Le terme du développement volontaire est ce qu’on nomme liberté. […] Nous désirons donc toutes les formes de puissance à leur maximum, y compris la puissance de la volonté sur les objets extérieurs ou même sur ces objets intérieurs qu’on nomme motifs et mobiles.
VI Je compris ainsi à demi qu’il existait par ces livres, sans cesse feuilletés sous ses mains pieuses le matin et le soir, je ne sais quelle littérature sacrée, par laquelle, au moyen de certaines pages qui contenaient sans doute des secrets au-dessus de mon âge, celui qu’on me nommait le bon Dieu s’entretenait avec les mères, et les mères s’entretenaient avec le bon Dieu. […] Il y avait, à quelque distance de la maison rustique de mon père, une montagne isolée des autres groupes de collines ; on la nomme, sans doute par dérivation de son ancien nom latin, mons arduus, la montagne de Monsard.
Ici commence le récit dialogué du poète épique : « Un soir, Kounti, la mère fugitive que le brahmane avait recueillie, était restée seule à la maison avec un de ses fils, nommé Bhima, pendant que les autres enfants étaient allés mendier leur nourriture dans la ville. […] Il y découvre un bocage sacré qui abritait l’ermitage d’un saint vieillard solitaire nommé Canoua, célèbre, dans toutes les Indes, par sa sagesse, son don de prophétie et son ascétisme.
De quel nom te nommer ? […] « Et par quel mot pour toi veux-tu que je me nomme ?
Dès la premiere fois que j’eus l’honneur d’être nommé pour y prêcher, je fus assez heureux de recevoir un avis d’un Courtisan des plus habiles : Ne donnez pas, me dit-il, dans l’écueil commun. […] “Si j’avois à nommer, dit l’Abbé Trublet, celui de tous les hommes qui me paroît avoir été le plus parfait dans sa profession, dans son art, dans son talent, &c. je nommerois feu Mr.
Lui et moi avions été nommés pour porter cette parole ; mais il me surmonta en voix, en ayant obtenu sept, et moi cinq seulement : si le sort fût tombé sur moi, je me fusse bien gardé d’user de cette perfidie, et je m’en fusse acquitté en homme de bien34.
Ses Commentaires, ainsi nommés très justement, sont dans sa pensée un livre tout pratique, destiné à instruire la jeune noblesse de son temps et à la former au métier des armes.
Les choses se passent comme on l’avait prévu et à point nommé.
Il est homme de lettres celui que la nécessité (pourquoi ne pas la nommer, cette mère rigoureuse de plus d’un grand esprit ?)
Enfin ces Mémoires de Mme Récamier (comme diraient les Anglais, qui excellent à ces sortes de livres) sont aussi fidèlement et habilement construits qu’on le peut désirer, et ce n’est pas être indiscret que d’en nommer ici l’auteur et rédacteur, la nièce de Mme Récamier et sa fille adoptive, Mme Lenormant : on doit la remercier d’avoir su tirer un aussi heureux et aussi ingénieux parti de tout ce qu’elle avait entre les mains.
M. de Tocqueville, non content d’écrire et de méditer, entra dans la politique active et fut nommé député en 1839 ; il s’était présenté aux électeurs dès 1837, et un incident curieux signala cette première candidature.
Il eut l’honneur d’être le premier académicien nommé dans ces conditions ; car jusqu’alors (à moins d’être évêque) tout académicien était censé résider à Paris.
C’est ici qu’il me faudrait la plume d’un Théophile Gautier pour traduire à mon tour ces dessins et les montrer à tous dans un langage aussi pittoresque que le leur ; mais je ne sais nommer toutes ces choses, je n’ai pas à mon service tous les vocabulaires, et je ne puis que dire que ces dessins me semblent fort beaux, d’un tour riche et opulent, qu’ils ont un caractère grandiose qui renouvelle (je répète le mot) l’aspect de ces humbles Contes et leur rend de leur premier merveilleux antérieur à Perrault même, qu’ils se ressentent un peu du voisinage de l’Allemagne et des bords du Rhin (M.
De ces tendres reprises conjugales, on sait, à point nommé, l’heure et la minute.
Je ne fais aussi que nommer et réserver l’essai de traduction en vers du Théâtre d’Aristophane, par M.
M. de Senfft n’avait que trente-deux ans lorsqu’il fut nommé ministre plénipotentiaire de l’Électeur de Saxe à Paris, en février 1806.
Je le trouve dans une personne qui, sans être Française de nation, Test par la langue, dans une Genevoise qui a publié, depuis bien des années, quantité d’écrits remarquables, saisissants, éloquents avec une pointe d’étrangeté : il me faut bien la nommer, quoiqu’elle n’ait point inscrit son nom en tête de tous ses nombreux et piquants ouvrages ; elle voudra bien m’excuser de cette liberté, car je ne suis pas comme M. de Rémusat qui, dans la Revue des Deux Mondes, a pu parler d’elle hier à merveille et à fond, en toute discrétion cependant, pour des lecteurs déjà au fait et initiés aux sous-entendus.
Or, le successeur d’Édon, Pinson, que Mme Sand a plus d’une fois nommé dans ses livres, avait gardé sur son enseigne le nom du premier patron.
Dès le début, nommé membre de l’Assemblée par le clergé de son diocèse, il donne son programme dans un discours remarquable, tout pratique, où, sans se jeter dans le vague des théories, il résume les principales réformes et les améliorations qu’il estime nécessaires, et qui ont été depuis en partie gagnées définitivement et conquises, en partie aussi outrepassées ou reperdues.
S’il nomme souvent l’idéal dans ses vers, il ne fait pas comme plusieurs pour qui ce n’est qu’un grand mot : il n’y déroge jamais.
C’est la gloire propre de Bernardin de Saint-Pierre d’avoir, le premier, reproduit et comme découvert ce nouveau monde éclatant, d’en avoir nommé par leur vrai nom les magnificences, les félicités, les tempêtes, dans sa grande et virginale idylle.
Ravenel)254 elle ne se nommait pas ainsi : son père s’appelait Cordier ; mais, ayant été obligé de s’expatrier pour quelque cause qu’on ne dit pas, il laissa en France sa femme jeune et belle qui reprit son nom de famille ( Delaunay ), et la fille, à son tour, prit le nom de sa mère qui lui est resté.
Il existe une foule de bons ouvrages en allemand, que je n’ai point indiqués, parce que ceux que j’ai nommés suffisaient pour prouver ce que je disais du caractère de la littérature allemande en général.
. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous.
Nodier (1783-1844) fut nommé, le 1er janvier 1824, directeur de la Bibliothèque de Monsieur (Arsenal).
La compétition étant énorme en regard de l’exiguïté de ces articulets, la faveur d’être nommé est vite mise aux enchères ; les directeurs ont compris, devant la foule des livres bâclés par vanité, qu’ils pouvaient affermer aussi cette colonne de leurs gazettes en prélevant un impôt sur la soif de vedette des gens qui écrivent.
Par les contours du vers aussi bien que par les images y incluses, (malgré quelques passages un peu faibles de rythme ou de syntaxe), certaines pièces s’érigent comme d’un seul bloc indestructible ; je veux nommer les Sites surtout, et les Sonnets ; mais il en est ailleurs, dans les Épisodes par exemple : À la source des seins impérieux et beaux J’ai bu le lait divin dont m’a nourri ma Mère Pour que, plus tard, le glaive étrange et solitaire Ne connût point la honte aux rouilles des fourreaux ; Dans l’éblouissement de métal des barreaux D’un casque grillé d’or, orné d’une chimère, J’eus une vision vermeille de la terre Où les cailloux roulaient sous les pas des Héros ; Et fidèle à la gloire antique et présagée, J’ai marché vers le but ardu d’un apogée Pour que, divinisé par le culte futur Des temps, Signe céleste, au firmament, j’élève, Parmi les astres clairs qui constellent l’azur, Une Étoile à la pointe altière de mon glaive.
Vous ne me citerez pas un poète récent — et j’en nommais beaucoup tout à l’heure — qui songe au poème philosophique.
Moins large certes et moins puissante que celle des grands rénovateurs que je nommais tout à l’heure, les Socrate, les Descartes et les Kant, elle est peut-être destinée pourtant à renouveler pour quelques années une partie de la philosophie.
Comme elle parut, à un certain moment, s’éloigner un peu du cercle Polignac et s’habituer dans le salon de Mme d’Ossun, sa dame d’atour, « un habitué du salon Polignac (que M. de La Marck ne nomme pas, mais qui paraît avoir été un des plus considérables de ce cercle) fit contre la reine un couplet très méchant, et ce couplet, fondé sur un infâme mensonge, alla circuler dans Paris ».
Cet homme qui, comme je l’ai dit, n’avait jamais été qu’un demi-séditieux, et non un Catilina, comme l’a nommé Voltaire, et qui, jusque dans ses plus grandes révoltes, avait toujours respecté, en ce qui regardait l’autorité royale, ce qu’il appelait le « titre du sanctuaire », était devenu le plus réconcilié et le plus zélé des cardinaux français pour les intérêts de Louis XIV.
Cousin dit à l’oreille de ses collègues : « Nommons Rémusat rapporteur, et embarquons-le du coup en pleine mer. » Ce qui fut fait.
Son esprit de philosophie, de conciliation & de tolérance ne se manifesta jamais mieux, que lorsqu’il fut nommé à l’épiscopat.
I. daigne le consulter, je ne demande, pour prix de l’avoir indiqué, que la faveur de lui être nommé comme celui qui l’a indiqué à S.
Pylade avoit nommé l’ italique l’art du geste propre aux pantomimes.
Il serait téméraire de la nommer et de la déterminer absolument ; non seulement elle n’a pas encore atteint son développement normal, mais il est impossible de fournir à son endroit autre chose que des conjectures.
Deschanel et Reyssié nous apprennent encore ou nous rappellent, — que Lamartine eut au plus haut point ce qu’on a nommé avec indulgence le « don de l’inexactitude », spécialement quand il parle de lui-même. […] Émile Deschanel parle dignement du Crucifix, de Bonaparte, du Poète mourant : mais pourquoi ne nomme-t-il même pas la pièce qui ouvre les Nouvelles Méditations et qui est intitulée le Passé ? […] Ces « psaumes modernes », comme Lamartine avait voulu les nommer, sont en effet un vaste cantique au Divin perçu et considéré successivement dans toutes ses manifestations et tous ses modes ; mais ils suivent, si je ne m’abuse, une espèce d’ordre logique, naturel et ascendant. […] « Pour lui-même, il en a le droit, et on peut nommer cela, si l’on veut, « la perfection héroïque » (le mot est de M. […] Et c’est, présentement, le rêve de Léon Tolstoï, pour ne nommer que lui.
oui, maître, il faut que vous soyez vraiment bon, vraiment grand, vraiment généreux, pour être exposé, après un si long règne, à ces violences misérables… On fait des livres aujourd’hui pour réhabiliter les ennemis de Voltaire, on fait des livres aujourd’hui tout exprès pour déshonorer Voltaire, ceux qui l’ont aimé, qui l’ont servi… » Au nombre de ceux qui ont voulu déshonorer Voltaire et réhabiliter ses ennemis, à coup sûr, le plus violent de tous est celui qui a écrit les lignes suivantes : « Dans cette liste formidable et très incomplète des grands écrivains et des grands ouvrages auxquels Fréron eut affaire toute sa vie, ne vous ai-je pas nommé le plus redoutable, le plus intrépide, le plus atroce de tous, Voltaire ? […] Il faut faire une exception cependant en faveur de l’Illustration, qui a demandé le nom du coupable… Le coupable, Figaro l’a nommé, lorsqu’il a dit : un feuilletoniste. Origine du chantage Le chantage (puisqu’il faut le nommer par son nom !) […] Ses ténors, à lui, se nommaient Charles-Quint, François Ier, Paul III ! […] Le ranz des anges, l’infirmerie des âmes, la maladie du pays céleste, — toutes ces chutes affadies d’un jargon ridicule me rappellent cette moralité de la grisette styliste du Quart de Monde : « L’indifférence est lu commissionnaire qui a emporté le biblot de mon amour. » Un mot à M. de Prémaray, puisque je viens de le nommer.
Trois femmes l’entourent : l’une, qui symbolise les Banquets éternels porte un plat chargé de fruits ; l’autre, enveloppée d’un manteau étoilé, se nomme la Santé ; la troisième, tenant le fil des Parques entre ses doigts, est appelée la Belle. […] « Loys XI avoyt donné l’abbaye de Turpenay à ung gentilhomme qui jouissant du revenu, se faisoyt nommer monsieur de Turpenay. […] On y voit Alexandre VI présentant à saint Pierre l’évêque in partibus de Paphos, qu’il vient de nommer général de ses galères. […] Un jour il lui tua un de ses favoris, nommé Peroto, sous son manteau où il s’était réfugié ; si bien que le sang sauta à la face du pape. — « Chaque jour, dans Rome, dit une relation vénitienne, — il se trouve que, la nuit, on a tué quatre ou cinq seigneurs, évêques, prélats ou autres. […] Il faut l’entendre, dans son Discours sur les principes de l’art du Dessin, parler en idolâtre de la beauté du corps humain, de ses ossements, de ses membres, des ressorts internes qui le font mouvoir et agir. « Tu feras copier à ton élève un de ces magnifiques os des hanches qui ont la forme d’un bassin, et qui s’articulent si admirablement avec l’os de la cuisse… Quand tu auras dessiné et bien gravé dans ta mémoire ces os, tu commenceras à dessiner celui qui est placé entre les deux hanches il est très beau et se nomme sacrum… Tu étudieras ensuite la merveilleuse épine du dos que l’on nomme colonne vertébrale.
. — Au moment de sa mort, « son âme, naturellement chrétienne, se tourna vers le Ciel… Il pria pour ses parents, les nomma tous et ne plaignit qu’eux. » Un passage du récit rend avec beauté ce tableau des morts chrétiennes dont on était désaccoutumé depuis si longtemps en notre littérature, et que le génie de M. de Chateaubriand, quelques années après, devait remettre en si glorieux et si pathétique honneur : « L’orage de la Révolution avait poussé jusqu’à Turin un solitaire de l’ordre de la Trappe. […] Les Français, comme on l’a dit, étant entrés en Savoie le 22 septembre 1792, on ne vit, pendant un mois, que ce qu’on voit dans toutes les conquêtes ; mais bientôt, les assemblées primaires ayant été convoquées, elles nommèrent des députés qui se réunirent à Chambéry sous le nom d’Assemblée nationale des Allobroges. […] Logé avec sa femme et ses deux enfants dans une seule pièce du rez-de-chaussée à l’hôtel du résident d’Autriche, qui n’avait pu lui faire accepter davantage, il s’y livrait encore à l’étude, à la méditation, et le soir, quand son hôte (le comte de Kevenhüller), le cardinal Maury et d’autres personnages distingués, venaient s’y asseoir auprès de lui, il les étonnait par l’étendue de son coup d’œil et sa vigueur d’espérance : « Tout ceci, disait-il, n’est qu’un mouvement de la vague ; demain peut-être elle nous portera trop haut, et c’est alors qu’il sera difficile de gouverner. » Après diverses fluctuations résultant des événements, M. de Maistre fut mandé en Sardaigne par son souverain et nommé régent de la Grande-Chancellerie de ce royaume ainsi réduit. Le 12 janvier 1800, il arriva à Cagliari, la capitale, et y remplit les fonctions multipliées que comportait sa charge, jusqu’à ce qu’en septembre 1802 il fut nommé ministre plénipotentiaire à la cour de Saint-Pétersbourg.
« La conscience des pensées que l’on a, en tant que ce sont des pensées, est de reconnaître cette sorte d’égalité ou d’homogénéité, de sentir que toutes les combinaisons de la sorte sont légitimes, naturelles, et que la méthode consiste à les exciter, à les voir avec précision, à chercher ce qu’elles impliquent. » Valéry conçoit, dans ce lieu abstrait de la pensée qu’il nomme Vinci et qui serait aussi bien un Valéry à la nième puissance, un monde de la qualité, un monde des pensées, analogue, d’un certain point de vue, au monde de la quantité numérique : dans celui-ci, non seulement tout nombre, mais toute fraction de nombre existe, et le négatif comme le positif. […] L’objet que nous voyons et nommons, pour l’utiliser, c’est l’absence, voulue par nous et favorable à nous, du reste de l’univers. […] Elle repousse cette figure du monde traîné vers la répétition, la multitude, la fécondité, — l’autrui — ce que Platon nommait l’Autre, — et cette « manie humaine de faire écho » qui monnaye en le billon humain une invisible pièce d’or ! […] Mais quand l’Aurore t’appelle à la belle architecture, aux chantiers de l’art, de la page ou de l’homme, quand tu te nommes Sémiramis, éveille-toi !
Cette qualité, la rhétorique classique la nommait d’un terme bien modeste : la composition ». […] Bourget, qui dit citer au hasard, est obligé d’en nommer deux qui sont du théâtre, et cela me paraît assez typique. […] Il nous est d’ailleurs un peu indifférent qu’il se nomme Philippe ou qu’il demeure anonyme. […] Deffoux et Zavie nomment l’ombre de Zola, n’y figure que pour mémoire, et, sans parler de son fameux télégramme, pour quelques contes assez savoureux (ses romans ne valent rien). […] Cette qualité, la rhétorique classique la nommait d’un terme bien modeste : la composition ».
Denis, nommé Tom Rouvière, célibataire incorrigible et touriste infatigable ; il raconte ses voyages, il se moque un peu de madame Denis, provinciale renforcée ; il fait rougir M. […] l’homme qu’on a nommé dans tout ceci et qu’il eût été de meilleur goût d’épargner, est un de ceux qui ont le mieux saisi ce type de bourgeois dévot par intérêt ou par peur, sceptique par sottise ou par habitude, ayant un Eucologe sous le bras et un Voltaire dans sa poche. […] Je viens de nommer le rival, l’ennemi intime du biographe de madame de Longueville. […] Je viens de nommer l’objet des prédilections constantes de M. […] Je ne me crois pas le droit de le nommer ici ; mais, si jamais M.
J’ai nommé M. […] « Et le même ajouta : On ne vous nommera plus à l’avenir Jacob, mais Israël : car, si vous avez été fort contre Dieu, combien le serez-vous davantage contre les hommes ? […] « Aussitôt qu’il eut passé ce lieu qu’il venait de nommer Phanuel, il vit le soleil qui se levait ; mais il se trouva boiteux d’une jambe. […] Elle a cet incomparable avantage, qu’à n’importe quel point de son progrès, chaque dessin a l’air suffisamment fini ; vous nommerez cela une ébauche si vous voulez, mais ébauche parfaite. […] C’est cette infaillible nature qui a créé le parricide et l’anthropophagie, et mille autres abominations que la pudeur et la délicatesse nous empêchent de nommer.
Elle se fait nommer les guerriers. […] » C’est très bien expliqué dans les discours sur le Poème dramatique d’un nommé Pierre Corneille qui avait fréquenté le théâtre de son temps. […] Au personnage, inconnu encore, qu’Arcas désigne plus haut par : « je le nomment l’accuse à regret ». […] — Trois acteurs, l’amant, l’oncle, le père, Manquant à point nommé, font cette belle affaire. […] Un nommé Rousin surtout se fâcha très fort.
Brunet lui parlant amicalement de son sort, l’autre lui disait : « Moi je me regarde comme le plus heureux des hommes… Je suis maître timonier en second, et je vais être nommé prochainement timonier en premier, et je serai un jour décoré… Oui, il n’y a pas une peau d’homme autre que la mienne, où je voudrais être… Dans ma vie, il n’y a qu’une chose qui m’embête, c’est que j’ai un frère plus jeune que moi, que j’aurais voulu voir amateur de galon… Eh bien, il s’est fait calicot ! […] Puis, je ne sais à propos de quoi, le nom de Meissonier est tombé dans la conversation, et l’on cite ce mot immense du peintre à un ami, lui annonçant qu’il avait eu l’influence de faire nommer une rue : Rue Meissonier. […] Jeudi 23 juillet En revenant de Saint-Gratien, dans le chemin de fer, le docteur Blanche me parlait de cette loi de nature féroce, de l’espèce de courant électrique, qui pousse les gens des familles, où il y a des aliénés, à se réunir, à se joindre, à se marier ensemble — et sans me nommer les gens, il me citait des multitudes de cas venus à sa connaissance, comme médecin aliéniste.
Ballanche courut à Rome retrouver celle que plus tard il nomma du nom de Béatrix ; il lut au sein de cette petite société romaine la fin d’Antigone, la scène des funérailles. […] C’est encore une chose excessivement curieuse que l’illusion que vous a faite cet esprit que je nommais tout à l’heure, au point de vous faire prendre l’agonie pour une phase de la santé ; car c’est ce que signifie au fond votre théorie de l’émancipation de la pensée, etc.
Je crois que nulle passion ne peut surpasser la force d’une telle liaison… » Je ne rapporterai pas tout ce qui se pourrait extraire de chaque lettre, pour ainsi dire, de Mme de Sévigné ; car il y en a peu où Mme de La Fayette ne soit nommée, et plusieurs sont écrites ou fermées chez elle, avec les compliments tout vifs de M. de La Rochefoucauld que voilà. […] — Je lis plus loin une phrase sur ces années « dont on ne s’est point encore sincèrement repenti, parce qu’on est assez injuste pour excuser sa foiblesse et pour aimer ce qui en a été cause 125. » Un an avant de mourir, Mme de La Fayette écrivait à Mme de Sévigné un petit billet qui exprime son mal sans repos nuit et jour, sa résignation à Dieu, et qui finit par ces mots : « Croyez, ma très-chère, que vous êtes la personne du monde que j’ai le plus véritablement aimée. » L’autre affection qu’elle ne nommait plus, qu’elle ne comptait plus, était-elle donc enfin ensevelie, consumée en sacrifice ?
Vers 1811, l’ennui de ses facultés mobiles, bientôt à l’étroit dans le riant Quintigny, et l’espérance de trouver des ressources à l’étranger, le poussèrent en Italie, et de là en Carniole : il fut nommé bibliothécaire à Laybach. […] Corbière, ministre de l’intérieur et bibliophile très-éclairé, le nomma, sur sa réputation et sans qu’il l’eût demandé, bibliothécaire de l’Arsenal en remplacement de l’abbé Grosier qui venait de mourir.
L’un d’eux, nommé Dupré et traité par Leuret, se croyait et se disait à la fois Napoléon, Delavigne, Picard, Andrieux, Destouches et Bernardin de Saint-Pierre. — Une femme citée par Leuret, et qui s’appelait Catherine, n’est plus elle-même ; elle ne s’appelle plus Catherine ; il y a rupture entre son passé et son présent ; elle ne parle de soi qu’à la troisième personne, en disant : « la personne de moi-même ». — D’autres étaient transformés en animaux. […] Leuret, Fragments psychologiques, histoire analogue d’un fou nommé Benoît, p. 64.
Une lettre du fils de Cicéron à un nommé Tiron, affranchi de son père, nous donne une idée de la vie que ces jeunes Romains menaient à Athènes. […] VIII Cassius le nomma, pour ses exploits, tribun des soldats ; c’était un grade éminent dans l’armée romaine, équivalant au grade de colonel ou de général de brigade dans nos camps.
Ils se nommaient Cloridan et Médor ; dans la bonne fortune comme dans la mauvaise, ils avaient aimé également leur prince Dardinel, et maintenant ils avaient passé la mer pour venir combattre en France avec lui. […] Le 10 décembre suivant, Napoléon Bonaparte fut nommé président.
Diderot est le plus digne d’être nommé. […] La guerre intestine qu’il avait déclarée aux philosophes, ses premiers prôneurs, lui avait créé entre le christianisme et l’athéisme une situation exceptionnelle qui lui faisait ce qu’on nomme un tiers-parti dans les assemblées.
Il a quitté son nom et se nomme lui-même « l’homme des bois d’Amérique1 » ; c’est le seul titre qui lui convienne. […] Des magistrats nommés régulateurs sont chargés de cet office ; voici comment ils procèdent : Lorsqu’un des membres des nouvelles colonies a violé les lois, commis un meurtre ou un larcin, outragé ouvertement la décence et la probité, les notables de l’endroit choisissent dans leur sein plusieurs personnes chargées d’examiner et de punir le coupable ; ce sont les régulateurs.
Erda — Tu n’es pas — ce que tu te nommes ! […] — à toi, Non-sage, — je le nomme en l’oreille, — pour que, insoucieuse, éternellement, tu dormes. — La Fin des Dieux — d’angoisse ne me tourmente pas, — depuis que mon Désir la veut… — Ce que, dans l’âpre douleur de la discorde, — désespérant, jadis, j’ai décidé, — joyeux et jouissant, — aujourd’hui, librement, je l’ordonne : — en un furieux dégoût, j’ai voué — l’univers à l’envieux Nibelung ; — au très gai Waelsung — je retourne, maintenant, mon héritage. — Lui, élu par moi, — mais par moi non connu, — très hardi garçon, — dénué de mon conseil, — il a pris l’anneau du Nibelung : — exempt d’envie, — radieux d’amour, — il ne subit pas, le Noble, — la malédiction d’Albérich ; — car étrangère lui reste la crainte. — Celle que tu m’as enfantée, — Brünnhilde, — sera éveillée par lui, pour lui, le gracieux Héros : — veillante, elle accomplira, — ta Sachante enfant, — l’acte de l’Universelle Libération… — Donc, dors, à présent, toi, — ferme ton œil ; — rêvante, vois ma Fin !
L’animal n’a point toutes ces notions ; ce qui ne l’empêche pas de distinguer sensitivement la droite de la gauche (sans les nommer), l’avant et l’arrière, la situation et la distance concrètes d’un objet désiré ou craint, etc. […] A notre avis, ce sont déjà des mouvements d’aversion ou de propension ; ils manifestent ce commencement de propension ou de désir, voisin de l’indifférence, qu’on nomme attente.
Il est un prince nommé Nala, semblable aux dieux jumeaux qui habitent le ciel ; c’est le dieu de l’amour lui-même, revêtu d’une forme terrestre. […] On nomme devant elle les princes ; ils se lèvent, et s’offrent à ses regards.
et — puisqu’on ne peut enfin le nommer sans la rappeler — qu’y a-t-il de plus humain dans sa mélancolie que la Ballade des dames du temps jadis ? […] L’Épopée antique ; — et qu’il est abusif de nommer de ce nom des « romans d’aventures » qui n’ont aucun des caractères de l’épopée ; — le Roman d’Alexandre le Grand et le Roman de Troie sont les Trois Mousquetaires ou les Quarante-Cinq de leur temps ; — ce qui revient à dire que le Moyen Âge n’a vu dans les légendes de l’antiquité que ce qu’elles contenaient de « merveilleux » ou de « surprenant » ; — et qu’à cet égard, avec les moins historiques de nos chansons de geste, les épopées inspirées de l’antiquité servent de transition aux Romans de la Table-Ronde.
Nous en avons nommé les héroïnes ; mais ce qui dépasse infiniment l’admiration et le culte que M. […] X Et, puisque nous venons de nommer le P.
Aujourd’hui, nous pouvons retrouver ce même esprit en plein, et comme à sa source, dans un large réservoir où toutes les inventions satiriques sont rassemblées, c’est ce qu’on nomme le Roman de Renart.
Pourtant un des blessés mourants parmi les Lacédémoniens, le nommé Othryades, se soulevant sur le champ de bataille ensanglanté et se voyant seul, eut assez de force et de souffle encore pour dépouiller un vaincu, pour dresser un trophée, chose sacrée et qu’avaient oubliée les autres, et sur le bouclier il écrivit de son sang : « La victoire est aux Lacédémoniens. » Puis il expira.
Il paraissait croire que, s’il avait été nommé contrôleur général, il n’y aurait pas eu de révolution, et il en a toujours voulu à M.
Il y rappelle le temps de la première prise d’armes, et les circonstances déjà trop oubliées des victorieux : Vous ne demandiez lors sinon l’exercice de votre religion, demeurant toujours celle des catholiques reçue et autorisée par traités, édits, comme elle était avant l’introduction de la vôtre : et ceux qui pouvaient grandement affaiblir votre cause s’ils s’en fussent séparés, s’y joignirent volontiers et firent la guerre avec vous, non seulement parce que les privilèges communs avaient été violés par un gouvernement trop rude, que vous nommiez tous tyrannique, mais parce qu’ils n’estimaient pas raisonnable de vous priver de la liberté de prier Dieu selon la créance en laquelle vous aviez été instruits.
Buffon rencontrait là en effet une de ses idées favorites chez Bailly, et il la saluait : celui-ci dans ce premier ouvrage n’avait toutefois présenté que par un aperçu rapide, et comme par intervalles, sa supposition d’un ancien peuple qu’on ne nommait pas, premier inventeur naturel des sciences, et duquel les autres peuples d’Asie n’auraient été que des héritiers plus ou moins incomplets et ignorants.
Il se nomme Boulanger ; mais ce n’est pas celui qui est connu à Paris.
Il fait d’une remarque juste un semblant de système ; d’une condition essentielle qu’il nomme d’un nom nouveau, il fait la condition unique et universelle.
Il dut à sa conduite à Senef, où il ne cessa de combattre, bien que blessé au commencement de l’action, d’être nommé colonel de cavalerie ; il avait vingt et un ans.
Elle était, à l’époque où Marolles y fut nommé abbé, dans un grand désordre, plus grand qu’il ne l’a osé indiquer dans ses Mémoires imprimés.
Nommé, à trente-deux ans, intendant du Jardin du roi, physicien et géomètre jusqu’alors, il est mis en demeure de s’improviser naturaliste, ce à quoi il n’avait guère songé auparavant ; il le devient, comme le grand Frédéric, quand il le fallut, devint général, par l’application d’un bon et haut esprit et d’une opiniâtre volonté.
Si vous-même vous êtes né pauvre et assujetti, si, aux prises avec la vie commune, vous ne rougissez pas d’en nommer les moindres détails, et si vous ne vous rebutez pas aux misères mêmes de la réalité ; si, en revanche, vous ne faites pas fi des joies bourgeoises ou populaires, si les souvenirs de l’enfance n’ont pas cessé de vous émouvoir, si l’aspect de la vallée ou de la montagne natale, le seuil de la ferme où vous alliez, enfant, vous régaler de laitage et de fruits les jours de promenade, rit en songe à votre cœur, alors vous trouverez votre compte avec Rousseau, même dans ces quelques lettres qu’on nous donne ici ; vous lui passerez bien des préoccupations vulgaires en faveur des élans de sensibilité et d’âme par lesquels il les rachète ; vous l’aimerez pour ces accents de cordialité sincère que toute son humeur ne parvient pas à étouffer.
Je m’aperçois que j’omets de noter une singularité littéraire mémorable : l’homme éminent que nous critiquons et qui s’offre si délibérément coup sur coup au jugement du public, n’avait pas tout à fait les vingt-cinq ans exigés par le règlement, lorsqu’en 1812 il fut nommé par M. de Fontanes à une chaire de la Faculté des Lettres ; il lui fallut une dispense d’âge.
Ce livre, en effet, qui a titre Seconde Abdication, mériterait de se nommer tout uniment M.
On ne voit agir, en fait de divinités, que Pan et les Nymphes : on n’en nomme guère d’autres, et on voit en même temps que ces divinités suffisent aux besoins des bergers. » — « Et cependant, ajoutait Goethe, obéissant a la suggestion de son interlocuteur et continuant la pensée d’Eckermann ou plutôt la sienne propre, cependant, avec toute cette mesure, là se développe un monde tout entier : nous voyons des bergers de toute nature, des laboureurs, des jardiniers, des vendangeurs, des mariniers, des voleurs, des soldats, de nobles citadins, des grands seigneurs et des esclaves. » C’est tout ce dialogue qui manque, pour le dire en passant, dans la page de préface ajoutée à ta présente édition, où elle fait d’ailleurs une si digne et si magistrale figure.
Certes, cet homme de haut talent et, jusqu’à un certain point, de génie, de noble aspect et « d’une figure avantageuse » (ainsi en parlent ceux qui l’ont vu et qui ne songeaient point à faire, comme aujourd’hui, des caricatures à tout propos) ; cet homme à l’âme ardente, élevée, d’un esprit libre, d’un caractère indépendant et fier, qui n’avait pu se plier à la vie de Turin, et qui n’hésita pas, en renonçant à son pays, à sacrifier les deux tiers de sa fortune pour se mieux dévouer à l’objet de son culte ; le poète qui, dans la Dédicace de Myrrha, s’étonnant d’avoir tant tardé à nommer publiquement celle qui l’inspire, lui disait : « Ma vie ne compte que depuis le jour qu’elle s’est enlacée à ta vie » ; un pareil homme méritait que la comtesse d’Albany, déçue et frappée dans sa destinée, crût elle-même s’honorer par un tel choix, et ne pas perdre, même aux yeux du monde, en échangeant royauté contre royauté.
Viollet-Le-Duc était, de tous les professeurs nouvellement nommés, celui dont le Cours était le plus attendu parce que l’Histoire de l’Architecture qui en fait le sujet est d’un intérêt plus général, et que le professeur représente un esprit connu, un esprit nouveau dans l’enseignement.
Le maréchal Ney, auquel il s’adressa ensuite, eut l’honneur le premier de le comprendre, de l’accueillir ; non seulement il lui avança des fonds pour l’impression de son livre, mais il lui offrit de l’emmener au camp de Boulogne comme volontaire, lui promettant de le faire nommer plus tard son aide de camp.
Le public, qui ne lit pas ces ébauches plus ou moins téméraires et malheureuses, ne sait pas ce qu’il en coûte pour arriver jusqu’à lui, et dans ces marches forcées de l’intelligence, pour un qui atteint au but ou qui obtient du moins d’être nommé et discuté, combien d’autres tombent obscurément le long du chemin, sans une mention, sans un regard.
Le temps est loin en effet, où le duc de Villars s’y voyait nommé pour succéder à son père le maréchal, lequel en était pour la victoire de Denain.
Attaquons-nous maintenant, sans plus tarder, aux œuvres de Jean-Baptiste : nous laisserons de côté son théâtre, et puisque nous avons nommé ses allégories, nous les frapperons tout d’abord.
Puisque j’ai eu occasion de nommer Parny et que probablement j’y reviendrai peu, qu’on me permette d’ajouter une note écrite sur lui en toute sincérité dans un livret de Pensées : « Le grand tort, le malheur de Parny est d’avoir fait son poëme de la Guerre des Dieux : il subit par là le sort de Piron à cause de son ode, de Laclos pour son roman, de Louvet jusque dans sa renommée politique pour son Faublas, le sort auquel Voltaire n’échappe, pour sa Pucelle, qu’à la faveur de ses cent autres volumes où elle se noie, le sort qu’un immortel chansonnier encourrait pour sa part, s’il avait multiplié le nombre de certains couplets sans aveu.
Les hommes ne veulent pas qu’on renonce totalement à ses intérêts personnels, et ce qui est, à un certain points contre leur nature, est déjoué par eux ; de tous ses avantages il n’y a que la vie qu’on puisse sacrifier avec éclat ; l’abandon des autres, quoique bien plus rare et plus estimable, est représenté comme une sorte de duperie ; et quoique ce soit le plus haut degré du dévouement, dès qu’il est nommé duperie, il n’excite plus l’enthousiasme de ceux mêmes qui sont l’objet du sacrifice.
En général, étant donnés deux faits, l’un antécédent, l’autre conséquent, joints par une liaison constante, on nomme force dans l’antécédent la particularité qu’il a d’être toujours suivi par le conséquent, et l’on mesure cette force par la grandeur du conséquent.
Puisque le Renard n’est que la ruse en général, nous ne lui prêterons ni réflexions railleuses, ni discours persuasifs, ni démarche cauteleuse, ni contenance hypocrite, ni physionomie sournoise : nous le nommerons sans le décrire ; nous rapporterons ses paroles sans le faire parler lui-même.
d’Ancenis, ville bretonne, que son patriotisme angevin n’a jamais consenti à nommer une fois.
Ce deuxième cas est, selon moi, celui de Tartuffe, et c’est sans doute parce que, dans la pensée de Molière, l’imposture du personnage est complète, qu’il l’a nommé l’Imposteur.
monsieur de la Ressource, que vous êtes bien nommé, et que j’ai de grâces à rendre au ciel de m’avoir adressé un homme de votre probité et de votre expérience !
Alcibiade, chez les Grecs, et Pétrone, chez les Romains, avaient essayé de remonter un courant de vulgarité, mais pour que cet état d’esprit, que l’on a nommé le dandysme, prît toute sa valeur et sa force cohésive, il y fallait des conditions spéciales et la mentalité singulière d’un peuple qui se fait gloire d’une vertu que Stendhal juge d’un ridicule stupide et dont Remy de Gourmont se moquait avec tant d’insistance.
Toutes les vertus d’humilité, de pardon, de charité, d’abnégation, de dureté pour soi-même, vertus qu’on a nommées à bon droit chrétiennes, si l’on veut dire par là qu’elles ont été vraiment prêchées par le Christ, étaient en germe dans ce premier enseignement.
De concert avec l’abbé de Ciron, elle posa les bases de l’institut nouveau qu’elle prétendait fonder ; elle dressa les Constitutions de la congrégation dite de l’Enfance, ainsi nommée parce qu’il s’agissait d’y honorer particulièrement la divine enfance de Jésus-Christ.
Cette pensée, je m’assure, vous paraîtra visionnaire d’abord, voyant ceux de qui dépendent ces sortes de grâces, si éloignés de vous en faire ; mais, pour vous éclaircir cette énigme, sachez que, parmi une infinité d’affaires qui se traitent entre la France et l’Angleterre, cette dernière en aura dans quelque temps, à Rome, d’une telle conséquence et pour lesquelles on sera si aise d’obliger le roi mon frère, que je suis assurée qu’on ne lui refusera rien ; et j’ai pris mes avances auprès de lui pour qu’il demandât, sans nommer pour qui, un chapeau de cardinal, lequel il m’a promis, et ce sera pour vous ; ainsi vous pouvez compter là-dessus… Ce chapeau de cardinal, qu’elle montre ainsi à l’improviste prêt à tomber sur un homme en disgrâce, fait un singulier effet, et on reste convaincu encore, même après avoir lu, qu’il y avait là-dedans un peu de vision et de fantaisie, comme les femmes qui ont le plus d’esprit en mêlent volontiers à leur politique.
Par exemple, au lieu de nommer tout simplement Achille ou Agamemnon, on dira : Ceux qui sont autour d’Achille ou d’Agamemnon, tant on est loin de concevoir le personnage isolé et sans son cortège !
Quoiqu’il eût débuté tard, la situation de Ducis était faite d’assez bonne heure ; nommé secrétaire de Monsieur depuis Louis XVIII, il avait été désigné, par son grand succès d’Œdipe chez Admète, à remplacer, honneur insigne !
Le ministre de l’Intérieur Paré, dans une lettre honorable écrite en style d’Anacharsis, s’empressa d’annoncer à Barthélemy, pour réparer cette rigueur d’un moment, qu’il était nommé garde général de la Bibliothèque.
., où tout l’effort du poète tendit à décrire sans les nommer ces meubles !)
Les compositions allegoriques que nous avons nommées des compositions mixtes, sont d’un plus grand usage que les compositions purement allegoriques.
Mais ne serait-on pas en droit d’exiger qu’un ancien élève de l’École normale, un homme qui vient de se nommer à l’unanimité porte-drapeau du « bon sens », se donnât la peine d’avoir du sens commun ?
Dieu, dans l’Écriture, nomme Cyrus son Christ.
Quant à l’hécatombe de son livre, je n’en nommerai aucun des bœufs.
Il ne sait pas bien non plus ce qu’est cette abstraction personnifiée, douée d’yeux, changée en témoin, et nommée la conscience.
Des deux voies, vous n’en fermez qu’une à l’adversaire ; vous lui fermez l’addition ; vous ne lui fermez pas cette opération qui retranche, et qu’on nomme abstraction.
De retour en France, il enseigne un an au lycée de Saint-Brieuc, se marie en 1899, est nommé à Chartres et y prépare sa thèse sur le romantisme dont la soutenance aura lieu le 2 mars 1907. […] Ce que Rousseau nomme sa réforme personnelle, ce fut l’adoption d’une attitude injurieuse à toutes les bienséances, ce « vernis du vice ». […] L’unique motif d’exister de ces belles âmes, c’est qu’elles parcourent en l’embellissant et en l’agrandissant sans cesse l’histoire de leurs émotions généreuses, de leurs sublimes scrupules, de leurs délicieuses faiblesses, qu’elles nomment des « crimes ». […] Tout lettré a déjà nommé Senancour. […] Ceux-ci ne nomment jamais l’un sans l’autre, et c’est pour y enchaîner, sans reprendre souffle, morale, ciel, religion et Dieu.
Les critiques autorisés aiment à lui rendre justice, le nomment le père de la symphonie. […] Et dans ses efforts métaphysiques, — efforts que, toujours ironique, il nomme ses certitudes — les faiblesses abondent, les contradictions. […] Parmi les écrivains de notre temps, personne n’a plus constamment, et en plus de façons, montré l’absolue vanité de ce qu’on nomme l’intelligence. […] Alors un jeune pâtre, nommé Chalek, vint au château royal, apportant avec lui une herbe (probablement quelque camomille) qui se chargeait de guérir les fièvres ignorées. […] En effet, à mesure que l’on se rappelait mieux ces liaisons de faits, qu’on nommait des lois, elles se reproduisaient plus constamment.
Si cet homme qui honore sa haute naissance par les talents les plus distingués , n’était pas un homme de paille, Voltaire l’eût nommé, comme il nomme souvent le marquis de Vauvenargues, lequel est un des principaux endosseurs de ses sophismes et de ses hérésies. […] Peu importe, au reste, que la Mort de Pompée s’appelle tragédie, qu’on la nomme comme on voudra, pourvu que ce soit un chef-d’œuvre fort supérieur à une foule de tragédies très fières de leur titre et de leur prétendue régularité : je dis prétendue ; car je prétends, moi, que Pompée est un ouvrage bien mieux conçu, et qui satisfait beaucoup mieux aux premières grandes règles de la tragédie, que nos petites merveilles modernes qu’on vante le plus. […] L’accusateur produit en preuve la ressemblance extraordinaire des deux pièces pour les idées, les caractères et les situations : cependant le cinquième acte est tout à fait différent ; Gilbert a changé les noms des deux princesses ; il appelle Rodogune la Cléopâtre de Corneille, et Lydie, celle que Corneille nomme Rodogune. […] Sa proposition, si elle est mal accueillie, lui fournit du moins un prétexte pour différer de nommer un roi et de se donner un maître. […] Lorsque les princes viennent supplier Rodogune de choisir entre eux un époux, et de nommer un roi par ce choix, n’est-il pas naturel qu’elle cherche à éluder l’importunité de ses amants, et à se dispenser d’un choix si dangereux, en leur faisant à son tour une proposition qui doit arrêter, et en quelque sorte contreminer les machinations infernales de Cléopâtre ?
Il y avait Parny et d’autres poètes ou conteurs qu’il ne nomme pas. […] Voltaire néanmoins est un sot… Voltaire fut un véritable sot, qui travailla, vécut et mourut sottement. » Les personnes que cette opinion dérouterait sont priées de se rappeler que Tertullien ne craint pas de nommer « sots éternels » Aristote et Platon. […] Mais cette force résistante, ne la confondons pas avec ce qu’on nomme un parti rétrograde. […] En 1875, il fut nommé professeur de rhétorique au lycée du Havre. […] Il aura toujours beaucoup de dureté, quelque férocité parfois, pour ces déplorables gens que l’on nomme les bourgeois, les riches, les représentants de l’autorité.
Il nous serait même facile, si nous le voulions, de montrer, — et nous le pouvons toujours par anticipation, — qu’autant qu’à l’auteur du Menteur, Molière est redevable à celui des Visionnaires, que nous nommions tout à l’heure. […] Scarron ne se nommait-il pas « le malade » en titre de la reine Anne d’Autriche, auprès de laquelle on pourrait dire qu’il jouait ainsi lui-même le personnage de son dom Japhet ? […] Ainsi, la fin qu’ils poursuivent leur donne à eux-mêmes le change sur la nature des moyens qu’ils emploient, et ils ne les nomment point par leur nom, ces moyens, parce qu’ils ne les connaissent qu’à peine sous leur véritable aspect. […] — on ne trouvait à nommer, entre Racine, qui avait cessé d’écrire en 1677, et Voltaire, dont la première tragédie, son Œdipe, est de 1718, on ne trouvait à citer que le seul Crébillon. […] Nomme-moi les climats où tu souhaites vivre ; Parle ; dès ce moment je suis prête à te suivre, Sûre que les remords qui saisissent ton cœur Viennent de ta vertu plus que de ton malheur.
Entre ces deux femmes, celle-ci qui s’en va emportant la comédie avec elle, et celle-là qui arrive apportant à sa suite la tragédie, il faut placer une autre femme, une illustre, une infortunée, une passionnée, une éloquente… l’honneur et la maîtresse du drame moderne, qui est né avec elle, qui est mort avec elle : est-il besoin de nommer madame Dorval ? […] Il découvrit, lui qui voyait tout, en tête d’une méchante comédie de Boursault, une dissertation littéraire et religieuse, signée d’un théatin nommé le P. […] Ce Mascarille est tout simplement l’aïeul illégitime d’un bâtard nommé Figaro, qui a fait, dit-on, une révolution ! […] de quelqu’un que les femmes ne nomment jamais ! […] Devéria avait tout à fait l’air de ces enrichis de la Chaussée-d’Antin qui, une fois gros propriétaires, se font nommer membres du conseil général ou de la Chambre des députés.
Car cette magistrature n’est nommée ni par le roi, ni par le peuple. […] La Constituante aurait dû se nommer reconstituante. […] Elle garde bien un fond de tendresse pour le temps dont elle est ; elle nomme encore avec vénération Montesquieu et Rousseau ; encore est-il que le conseil que semble donner l’Allemagne presque à chaque page, c’est d’oublier la Littérature. […] A peine Marivaux, dans des ouvrages très mêlés, avait-il montré ce que l’analyse délicate des sentiments complexes avait d’intérêt et de charme, que les romans à thèse, et qui ne sont que des cadres pour les idées, avaient repris l’attention ; et si l’on néglige, pour le moment, les romans d’aventures et les romans de petite maison, on arrive au roman sentimental à la Jean-Jacques, qui nous mène jusqu’à Mme de Staël, pour ne pas nommer Mme Cottin. […] Je ne le trahis point ; je n’exagère point ses conclusions ; ceci est de lui : « Il y a une partie de la personne humaine qui de nécessité reste individuelle et indépendante… Quand elle franchit cette ligne, la société est usurpatrice, la majorité est factieuse… Lorsque l’autorité commet de pareils actes, il importe peu de quelle source elle se dise émanée, qu’elle se nomme individu ou nation ; elle serait la nation entière, moins le citoyen qu’elle opprime, qu’elle n’en serait pas plus légitime. » Qu’est-ce à dire ?
C’est son aîné Achille, qui vient d’être nommé chirurgien adjoint à l’Hôtel-Dieu et que tout désigne comme son successeur. […] Son voyage en Orient ayant eu quelque figure de mission officielle et ayant été suivi d’un vague rapport, il s’était fait nommer officier de la Légion d’honneur. […] (le triomphateur du roman avec Homais, le bien nommé comme Emma pourrait être appelée la malheureuse). […] On l’avait nommé tétrarque à la prise de Drépanum. […] On fait une garde nationale à Croisset, et on l’en nomme lieutenant.
Est-ce que, depuis le psaume jusqu’à la chanson, depuis l’épopée jusqu’à l’épigramme, depuis l’ode jusqu’à l’élégie, depuis la tragédie jusqu’à la comédie, depuis le discours politique jusqu’à l’entretien familier, chacun de ces artistes de la main n’a pas son parallèle dans un des grands artistes de l’esprit, auquel on le compare involontairement dès qu’on le nomme ? […] La poésie lettrée ou illettrée est chose de jeunesse ; une fois aux prises avec les occupations actives et sérieuses de la vie, on ne se passionne plus pour ces fables chantées qu’on nomme les poèmes : l’âge mûr n’a pas le temps, la vieillesse n’a plus le goût de ces rêveries ; on songe à vivre, on pense à mourir.
Cette belle personne se nommait Geneviève, Ginevra : il lui adressait mentalement des élégies, des odes et des sonnets d’une perfection au moins égale à celle de son poème ; vous allez voir tout à l’heure que ce nom chéri occupait sans cesse sa pensée et qu’il l’encadra dans son poème, en faisant de Ginevra l’épisode le plus touchant et le plus enchanteur d’un de ses chants. […] Cet étranger se nommait Ariodant.
Mais, plein de colère et d’emportement, et méconnaissant alors le danger, ou, si l’on veut, assez dominé par la passion pour m’exposer à la grandeur du péril qui menaçait nos têtes, je parvins jusqu’à trois fois à reprendre mon passeport, m’écriant à haute voix : “Voyez et écoutez-moi : Je me nomme Alfieri ; je ne suis pas Français, je suis Italien ; grand, maigre, pâle, les cheveux roux ; c’est bien moi, regardez plutôt. […] Il plut à ces messieurs (je ne saurais les nommer, car mon ami Caluso s’était démis de sa place de secrétaire de l’académie), il leur plut, dis-je, de m’élire membre de cet institut et de me l’apprendre directement par une lettre.
Le miel du mont Hymette les rendait chères aux Athéniens : « On distingue plusieurs espèces d’abeilles : la meilleure est petite, ronde et de plusieurs couleurs ; la seconde est allongée et semblable au frelon ; la troisième est l’abeille qu’on nomme voleuse : sa couleur est noire, son ventre large ; la quatrième espèce est celle du bourdon : il est plus grand que les abeilles des trois premières espèces. […] C’est là qu’il puise ce sentiment étrange et noble qui se nomme le respect de soi, gage assuré du respect que lui devront et que lui donneront ses semblables et qu’il leur rendra.
Je suis lié avec des hommes très distingués ; vous ferez peu à peu connaissance avec eux, et leur commerce sera pour vous à un haut degré instructif et utile. » Il me nomma plusieurs personnes, me dit en peu de mots leurs mérites distinctifs, et continua : « Où pourriez-vous trouver, sur un petit espace, tant d’avantages ? […] Ces deux grandes puissances que je viens de nommer n’étaient pas des amis du fait établi ; leur ferme persuasion était bien plutôt qu’il fallait épurer le vieux levain, et que l’on ne pouvait continuer à marcher toujours dans la fausseté, l’injustice et l’imperfection. » * * * Mardi, 27 janvier 1824.
On a été jusqu’à le nommer le « stupide xixe siècle a ». […] Mais le xixe siècle compte par surcroît tous ceux que vous nommez, sans oublier Leconte de Lisle, et Anatole France, et Pierre Loti que vous ne mentionnez pas.
On les nommait ainsi parce que chaque homme congédié ou mort étant immédiatement remplacé, la cohorte renaissait d’elle-même et semblait douée d’immortalité. […] Il y avait, à Élis, une statue ou plutôt un mannequin de Poséidon (Neptune), que ses prêtres costumaient d’oripeaux splendides ; par dérision, on l’avait nommé le Satrape.
C’est là encore une loi dérivée que les psychologues contemporains, par exemple Bain et James Sully, ont nommée loi de contraste, pour l’opposer aux lois de stimulation et de modération. […] C’est là, nous l’avons vu, ce que les anciens appelaient le plaisir en mouvement, ἡδονή ἐν ϰινήσει, ce que nous nommons des émotions, des troubles, des perturbations de l’âme.
21 mars … Il est question d’une maîtresse de Sainte-Beuve, nommée Mme W…, qu’il croyait fermement Espagnole, qu’il consultait sur tout ce qui lui arrivait de littérature de l’autre côté des Pyrénées, et qui lui donna des notes sur Calderon, etc., etc. […] * * * — Quelqu’un me racontait, qu’une de ses parentes ayant été nommée dame d’honneur d’une princesse, sous Louis XVI, le jour où elle entra en charge, la dame d’honneur qu’elle remplaçait, lui demanda si elle avait fait sa toilette, et sur son étonnement, lui révéla le secret du mot.
. *** — et elle nomme son mari — a une jalousie contre vous que je ne m’explique pas… » Elle reprend : « Ça le rend tout à fait malheureux… Entre moi et lui, ça n’a jamais été formulé d’une manière bien nette… mais cela a amené pourtant des scènes dans notre intérieur… Oui, il faut que nous renoncions à ce plaisir tous… Concevez-vous qu’il m’empêche de vous lire… Que voulez-vous, nous nous retrouverons, une fois par an, comme cela par hasard… Cela me pesait depuis longtemps, j’ai mieux aimé que vous le sachiez. » Et mon frère la quitte, persuadé, comme moi, que cette femme qui vient presque de lui avouer la tendresse de sa pensée, ne ferait jamais pour lui, s’il en devenait vraiment amoureux, le sacrifice de son orgueil d’honnête femme. […] » * * * — En descendant, ce soir, l’escalier de la princesse, Théophile Gautier, nommé bibliothécaire de Son Altesse, m’adresse cette question : « Mais au fait, dites-moi, en toute sincérité, est-ce que la princesse a une bibliothèque ?
Et il parle des gens de finance, à éclipse dans les prisons, nous en citant un, sans le nommer, qu’il faisait mettre à Mazas, et qu’il retrouvait, quelque temps après, à un dîner du ministère, à la droite du ministre, et de là lui envoyant un petit signe bienveillant de protection ; nous citant un autre, qui, dans ses passages à travers deux ou trois prisons, avait fait décorer de décorations étrangères, tous les directeurs et gros employés. […] L’amputé ramasse son nez dans le ruisseau, et a l’idée de monter chez un médecin-dentiste demeurant en face, nommé Carnajou, qui lui recoud à tout hasard, le nez avec du fil.
Quillard nommait récemment « le triste pasteur de Galilée », tous les désirs meurtris des femmes énervées qu’il a, depuis dix-neuf siècles, volées à la saine volupté. […] Et comme le chiffre de celle-là est au-delà de la femme qui aime sensuellement, laquelle est nommée du nombre de toutes les autres, son amour surhumain va à Dieu sous la forme d’homme, qui descendit de cœlis ; et Don Juan, qui, par les agitations de guerre de la ville, ne daigne les grands coups que sous l’étendard des courtines, elle l’a vu mettre en fuite, comme Dieu vainqueur de la mort, divers malandrins, sous les yeux et pour leur complaire, de Mille-et-trois.
Hugo, « le penseur du xixe siècle », que les hugolâtres nomment « le siècle de Hugo » ; Hugo, qui portait dans son crâne « l’idée humaine » vécut indifférent au milieu de ce prodigieux mouvement d’idées. […] Tout écrivain que consacre l’engouement du public, quels que soient ses mérites et démérites littéraires, acquiert par ce seul fait une haute valeur historique et devient ce que Emerson nommait un type représentatif d’une classe, d’une époque. — Il s’agit de rechercher comment Hugo parvint à conquérir l’admiration de la bourgeoisie.
On sent plus, dans ces vers du premier disciple de Boileau, la sautillante inspiration d’Horace que le pas grave et lourd de Boileau lui-même ; mais on voit que Voltaire ne craignait pas plus que nous de confesser une sérieuse estime pour les services littéraires de celui qu’il nomme l’oracle du goût, dans un temps où le génie français était né avec Corneille, et où il allait périr, sans Boileau, dans les mignardises italiennes ou dans les rodomontades espagnoles de l’hôtel de Rambouillet. […] Que l’amour de ce rien qu’on nomme renommée N’a jamais enivré d’une vaine fumée !
Car, n’allons pas reprocher à ces libres fictions qu’elle nomme romans, pour “faire comme tout le monde”, leur étrangeté, leur invraisemblance, leur “à-priorisme” absolu. […] Elles forment une majorité dans les lettres nous ne nommerons encore que les principales.
Mais en réalité il n’y a ni sensations identiques, ni goûts multiples ; car sensations et goûts m’apparaissent comme des choses dès que je les isole et que je les nomme, et il n’y a guère dans l’âme humaine que des progrès. […] Que si maintenant quelque romancier hardi, déchirant la toile habilement tissée de notre moi conventionnel, nous montre sous cette logique apparente une absurdité fondamentale, sous cette juxtaposition d’états simples une pénétration infinie de mille impressions diverses qui ont déjà cessé d’être au moment où on les nomme, nous le louons de nous avoir mieux connus que nous ne nous connaissions nous-mêmes.
Elle s’était prise de grande amitié pour un fils naturel du Régent, et qu’il avait eu d’une danseuse de l’Opéra nommée Florence : il lui rappelait feu Monsieur, avec une plus belle taille.
Nommé à la Chambre des pairs en 1819, M.
Montaigne (il le nomme en chaire) a beau dire, il a beau tenir en échec la foi, rabaisser la nature humaine, et la comparer aux bêtes en lui donnant souvent le dessous : Mais dites-moi, subtil philosophe, qui vous riez si finement de l’homme qui s’imagine être quelque chose, compterez-vous encore pour rien de connaître Dieu ?
Maucroix, le paresseux et l’homme de loisir, ne put donc éluder les honneurs ni les charges ; il se vit nommé secrétaire général de l’Assemblée.
» Dans une Histoire contemporaine comme celle qu’il écrit et où il est témoin et quelquefois acteur, il lui est difficile de ne point parler de soi ; il n’évite pas ces sortes de digressions ou d’épisodies, selon qu’il les appelle ; il s’y complaît même ; toutefois, malgré le coin de vanité et d’amour de gloire, qui est sa partie tendre, il a soin le plus souvent de ne pas se nommer, et ce n’est qu’avec quelque attention qu’on s’aperçoit que c’est lui, sous le nom tantôt d’un écuyer, tantôt d’un mestre de camp, qui est en cause dans ces endroits, et qui donne tel conseil, qui tient tel discours.
Je fus nommé par ce jeune homme qui est mon parent, et il n’en fallut pas plus pour engager M. de Roullet à chercher à me procurer quelques avantages.
Charron, l’éloquent missionnaire de la Ligue, et un moine augustin nommé Racineux, dirigèrent les premières attaques contre Henri IV et ses adhérents.
J’eusse bien plus estimé une louange de lui en ce métier, duquel il était le premier maître de son temps, que toutes celles de tous les capitaines qui restent vivants… Je veux donc séparer ma vie en deux, nommer celle que j’ai passée heureuse, puisqu’elle a servi Henri le Grand ; et celle que j’ai à vivre, malheureuse, et l’employer à regretter, pleurer, plaindre et soupirer.
Nommons-les par leurs noms : la sœur de Louis XVI, Mme Élisabeth, qui aurait pu tant de fois s’échapper et sortir de France, voulut demeurer là où était le danger et se résigna à tout souffrir et à périr.
C’est, madame, que M. de Torcy, de son chef, et sans y intéresser le nom du roi en rien, voulût, par manière de conversation, demander à l’ambassadeur de Savoie, qui est à Paris, quelle est la personne que son maître destine ù cet emploi, et qu’il voulût bien me nommer comme m’y trouvant assez propre.
Une première fois (1778), nommé bailli ou préfet à Gessenai, contrée pastorale et l’une des plus belles des Alpes suisses, il aimait à raconter les instructions qu’il reçut de l’avoyer d’Erlach à la veille de son départ.
Son panégyriste Le Beau a raconté comme une gentillesse qu’à une ou deux années de là, lorsqu’il fut nommé à un emploi d’inspecteur des fermes en Provence, il y eut à Marseille une grande attente à la nouvelle que le fils de Racine arrivait ; les dames surtout en espéraient beaucoup : dans leur curiosité, elles se rendirent en nombre dans une maison où il devait passer la soirée ; mais le désappointement fut extrême.
Nisard à la troisième page du journal où il écrit, et il a bien voulu me nommer tout à côté dans une intention des plus bienveillantes : je l’en remercie, mais vraiment son étonnement m’a fait sourire.
Que tous ceux qui auront à nommer le Paradis le regardent et l’indiquent de la main. » Ce n’est pas tout : indépendamment des acteurs proprement dits, il y a un lecteur et un chœur, comme, si l’on était dans l’église.
Pour type des Mystères à leur moment de grande célébrité et de solennité, il est naturel de prendre le plus important de tous, celui qui a donné son nom aux Confrères mêmes, fondateurs de notre ancien Théâtre régulier ; le Mystère de la Passion, et on n’a rien de mieux à faire que de le lire, dans sa version la plus étendue, tel qu’il a été imprimé avec les arrangements et additions du nommé Jean Michel, — que dis-je ?
Toutes ces machines semblent sortir de terre à point nommé.
Développons, autant qu’il est en nous, l’intelligence, la moralité, les habitudes de travail dans toutes les classes de la société française ; cela fait, nous pourrons mourir tranquilles ; la France sera libre, non de cette liberté absolue qui n’est point de ce monde, mais de cette liberté relative qui seule répond aux conditions imparfaites, mais perfectibles, de notre nature. » C’est fort sensé, et du moins, on l’avouera, très spécieux ; mais cela ne satisfait point peut-être ceux qui sont restés entièrement fidèles à la notion première et indivisible de liberté, et je ne serai que vrai en reconnaissant qu’il subsiste, toutes concessions faites, une ligne de séparation marquée entre deux classes d’esprits et d’intelligences : Les uns tenant ferme pour le souffle de flamme généreux et puissant qui se comporte différemment selon les temps et les peuples divers, mais qui émane d’un même foyer moral ; estimant et pensant que tous ces grands hommes, même aristocrates, et durs et hautains, que nous avons ci-devant nommés, étaient au fond d’une même religion politique ; occupés avant tout et soigneux de la noblesse et de la dignité humaines ; accordant beaucoup sinon à l’humanité en masse, du moins aux classes politiques avancées et suffisamment éclairées qui représentent cette humanité à leurs yeux.
J’ai déjà nommé Addison et Fénelon.
Dans un article intitulé l’Idolâtrie de l’Antiquité, il s’est attaqué à une traduction qui a été faite, il y a quelques années, de Méléagre, le premier collecteur de l’Anthologie ; il a trouvé fort plaisante l’appréciation favorable qu’on avait donnée de cet élégant poète, à qui pourtant M. de Humboldt, peu sujet de sa nature à idolâtrie, n’a pas dédaigné de faire une place dans son Cosmos et qu’il a nommé avec honneur pour son idylle du Printemps.
Non, il ne doit pas trop en vouloir au général Cavaignac de lui avoir procuré ces heures de noble intimité, de bonne et « attachante compagnie » ; c’est ainsi que lui-même il les nomme.
Nous avons presque à nous excuser de savoir si bien et si à point nommé ces choses de l’alcôve ; mais il nous est impossible de n’avoir pas lu les Mémoires de d’Argenson, de Richelieu, de Maurepas, le Journal du duc de Luynes ; nous en savons trop ; aussi, sans y mettre plus de façons qu’il n’est convenable en un cas si éclatant, nous dirons le fait comme il a été, et entre dix versions toutes plus ou moins concordantes, nous donnerons celle de l’un des hommes les moins médisants et les mieux informés, de ce même M.
M. de Bonald, par exemple, que je viens de nommer, était un esprit éminent et ingénieux, mais absolu, qui, vivement frappé de tout ce que la Révolution avait supprimé de fondamental et de vital en détruisant l’ancien régime, désirait un retour en arrière, et qui, la Restauration venue, aurait voulu voir rétablir purement et simplement, et par des moyens d’autorité directe, tout ce qu’on pouvait ramener de cet ancien régime à moitié ressuscité.
Les tribuns sont en guerre déclarée avec les consuls ; on ne parvient plus à nommer à temps ces derniers : chaque année commence par un interrègne.
Dans une histoire sommaire des grandes guerres, venu entre le prince Eugène et le grand Frédéric, il est un peu perdu, il n’est pas à leur niveau ; au plus sera-t-il nommé et mentionné comme un jalon intermédiaire18.
Enfin, comme il est temps de se mettre à imprimer, l’Académie se détermina hier à me nommer seul plénipotentiaire à cet égard.
, et La Fontaine, dès ce moment, se crut appelé à composer des odes : il en fit, dit-on, plusieurs, et de mauvaises ; mais un de ses parents, nommé Pintrel, et son camarade de collège, Maucroix, le détournèrent de ce genre et l’engagèrent à étudier les anciens.
L’affection et le respect s’attachent au caractère individuel, et l’homme qui se croit un autre lorsqu’il a été nommé à une grande place, vous indique lui-même que, s’il la perd, votre intérêt et votre considération doivent passer à son successeur.
Telle que l’Académie est composée en 1687, elle compte bien six ou sept partisans hautement déclarés des anciens : vous n’en trouvez pas plus de trois ou quatre, et Boileau n’en nomme pas davantage, qui fussent en humeur de batailler pour les modernes.
Car la nature est bonne, et veut ce qu’il faut, quand elle n’est ni déviée ni comprimée : « parce que gens libères, bien nés, bien instruits, conversans en compagnies honnêtes, ont par nature un instinct et aiguillon qui toujours les pousse à faits vertueux, et retire de vice ; lequel ils nommaient honneur ».
Aux Cinq-Cents, nous n’aurions à nommer que deux débutants.
Il fut nommé professeur d’hébreu au Collège de France (1861), puis destitué : il reprit sa chaire en 1870.Éditions :L’Avenir de la science, pensées de 1848, Calmann Lévy, 1890, in-8 ; Averroès et l’averroïsme, 1852, in-8 ; Histoire générale et système comparé des langues sémitiques, 1855, in-8 ; Études d’histoire religieuse, 1857, in-8 ; Essais de morale et de critique, 1859, in-8 ; les Origines du Christianisme, comprenant : Vie de Jésus (1863), les Apôtres (1866), Saint Paul (1869), l’Antéchrist (1873), les Évangiles (1877), l’Eglise chrétienne (1879), Marc Aurèle (1881) et un index général (1883) : 8 vol. in-8 ; Calmann Lévy.
L’ode sur les Algues, qui s’ouvre de façon grandiose et somptueuse, finit, si je puis dire, en queue oratoire, par la figure que les professeurs nomment prétérition. « Comment dire tout cela, ô poète ?
On en a l’écho dans les livres qu’ils publièrent à leur retour au foyer, et où ils ne manquaient pas de laisser éclater leur rancœur : Au port d’armes d’Henry Fèvre, Misères du Sabre et Sous-Offs de Lucien Descaves, le Cavalier Miserey d’Abel Hermant, le Nommé Perreux de Paul Bonnetain et tant d’autres.
Ils procédaient dans cette hypothèse qu’on peut trouver quelque chose d’unique, qui entre, à titre d’ingrédient commun, dans toute la classe des objets nommés beaux. » Mais cela n’est pas ; sans quoi, depuis deux mille ans, ce beau-type aurait été découvert.
En effet, Messieurs, il y a presque toujours eu état de guerre entre ce que je nommerai la littérature militante et la haute culture que représente l’enseignement universitaire.
En 1675, Racine fit Iphigénie ; le roi le nomma historiographe de France avec Boileau.
Il n’est pas sorti des Confessions les mains vides et, sans nommer saint Augustin, il paraphrase en une page, qu’il réussit à rendre inepte, l’admirable « amabam amare ».
Il avait espéré être nommé résident ou chargé d’affaires de Pologne à Paris ; M. de Béthune l’appuyait auprès du roi et de la reine ; mais celle-ci protégeait un M.
Il y a je ne sais quelle force cachée, a dit Lucrèce (ce que d’autres avec Bossuet nommeront Providence), qui semble se plaire à briser les choses humaines, à faire manquer d’un coup l’appareil établi de la puissance, et à déjouer la pièce, juste au moment où elle promettait de mieux aller.
Ce n’est pas que je n’eusse la tête encore passablement garnie ; mais la garniture paraissait un peu trop antique, et je craignais qu’elle ne blessât enfin les yeux d’Amarante ; c’est comme je nomme la belle qui maintenant tient mon cœur.
Étienne y fut nommé de préférence à Alexandre Duval, et il prit séance, le 7 novembre 1811, par un discours de réception qui fut très remarqué, et où il soutenait cette thèse piquante que, quand tout serait détruit des deux derniers siècles, il suffirait que les comédies seules survécussent, pour qu’on pût deviner par elles « toutes les révolutions politiques et morales » de ces deux siècles.
Non seulement pour un livre ; mais pour un auteur ; et beaucoup ne lisent un ou plusieurs ouvrages d’un homme que quand il est passé grand écrivain dans l’estime de tout le public, ou quand il a été nommé de l’Académie française, ce qui, du reste, n’est pas tout à fait exactement la même chose ; ou quand ils apprennent sa mort ; ces lecteurs nécrologiques sont assez nombreux.
Et pour ne parler que de notre pays, Lamartine, Victor Hugo, Alfred de Musset, Sainte-Beuve, Théophile Gautier, sont des prosateurs presque identiques en valeur à ce qu’ils sont comme poètes ; et Alfred de Vigny, qui est de cette constellation poétique éclose dans le ciel de feu de 1830, doit être nommé, non après eux, mais avec eux… Seulement, comme quelques-uns d’entre eux, Vigny n’a pas eu tout à coup le double génie et n’a pas trouvé dans son âme les deux aptitudes entrelacées comme deux sœurs dans le même berceau.
Je les mettrais tous, au commencement ou à la fin de chaque période, dans un chapitre consacré aux idées et aux conditions générales, et je ne les nommerais ailleurs, dans les chapitres consacrés à l’art, que très brièvement.
On y lit l’histoire d’une circonstance mal déterminée, désignée par une métaphore poétique, et nommée empire de soi, possession de soi, et on n’y lit rien autre chose.
Qui nommerai-je encore ?
La bourgeoisie lui fut reconnaissante à sa manière ; elle nomma Louis-Napoléon président de la République. […] Ils sont nombreux, en toute langue, les refrains à hoquets rimés pour la plus grande gloire de ceux que Rabelais nommait les « humeurs de piot », et ce n’est point à l’honneur de la poésie cosmopolite. […] Curieux du pourquoi des choses, il voulait qu’après quatre heures écoulées, le corps fût ouvert en présence de personnes qu’il nommait et qu’on examinât soigneusement l’état des parties internes, pour découvrir la cause de sa mort. […] Cette dernière victime était un pauvre enfant nommé Paul Tékvili, âgé de cinq ans et orphelin depuis 1865. […] Les curés de Montlandon et de Rolampot furent laissés morts sur place ; à Buey-le-Long, les Cosaques grillèrent les jambes d’un domestique nommé Leclerc, laissé à la garde d’un château.
La périphrase, telle que maniée par les poètes didactiques, n’est peut-être ridicule que par l’impuissance poétique dont elle témoigne, car il y a bien des manières agréables de ne pas nommer ce que l’on veut évoquer. […] Ce n’est pas la peur du mot propre qui lui fait décrire ce qu’il faudrait nommer, c’est la raideur de sa poétique et la médiocrité de son talent ; il n’est imprécis que par impuissance et il n’est très mauvais que quand il est imprécis. […] Si, au contraire, on voulait redonner à l’idée de décadence littéraire son sens véritable et véritablement cruel, ce n’est plus Mallarmé qu’il faudrait nommer, on s’en doute, ni Laforgue, ni tel symboliste dont la carrière se poursuit. […] La troisième erreur de ce genre est la plus curieuse, la plus absurde et la plus tenace ; c’est celle qui fait d’un grec nommé Denys, converti par saint Paul, à la fois l’auteur d’une série d’admirables ouvrages mystiques, le premier évêque d’Athènes et le premier évêque de Paris. […] Vers les années où Cicéron prévoyait un avenir de science et de philosophie, de liberté intellectuelle, il naissait en Judée, parmi les copeaux d’une cabane, un paysan nommé Joseph.
Il ne faut point appeler hauteur de la révolution ce qui ne serait que la région des vautours : restons dans l’atmosphère de l’humanité et de la justice. » Et ailleurs, après une description un peu idéale de ce que c’est que ce peuple tant invoqué : « Quant aux factions plus ou moins obscures, plus ou moins intrigantes, plus ou moins impuissantes, quant aux agrégations partielles qui agitent, qui divisent, qui assassinent, et que l’on s’obstine à nommer le peuple, elles ne sont pas plus le peuple que les marais ne sont la nature et que les reptiles ne sont l’univers. » Ce style de Daunou, si contenu d’ordinaire, si en garde contre les trop fortes images, s’élève donc involontairement en ces heures violentes et paraît comme porté un moment par le souffle des grandes tempêtes. […] Il essaya d’une première rédaction, que Cambacérès qualifia de malicieuse et d’hostile ; il y glissait plus d’un petit article préservatif contre l’usurpation, celui-ci, par exemple : « Si l’un des Consuls prend le commandement d’une armée, il est, pendant toute la durée dé ce commandement, suspendu de ses fonctions consulaires, et il y est remplacé temporairement par l’un des tribuns que nomme à cet effet le Conseil des Deux-Cents, etc., etc. » Qu’on juge de l’effet sur le futur Consul. […] En 1807, Daunou, qui avait quelques places à sa désignation dans les Archives, y nomma son ami ; lorsque Napoléon dut ratifier le choix, il le fit en disant : « Voilà un tour que Daunou m’a joué. » A partir de cette date, ou plutôt même depuis 1799, Chénier et Daunou se virent presque tous les jours, et ils eurent l’un sur l’autre une réciproque et salutaire influence.
Pour ce qui est public aujourd’hui, il me semble inutile de le rappeler ; chacun sait qu’il eut pour père un philanthrope abolitionniste, qu’il fit les plus brillantes et les plus complètes études classiques, qu’à vingt-cinq ans son essai sur Milton le rendit célèbre, qu’à trente ans il entra au Parlement, et y marqua entre les premiers orateurs, qu’il alla dans l’Inde réformer la loi, et qu’au retour il fut nommé à de grandes places, qu’un jour, ses opinions libérales en matière de religion lui ôtèrent les voix de ses électeurs, qu’il fut réélu aux applaudissements universels, qu’il demeura le publiciste le plus célèbre et l’écrivain le plus accompli du parti whig, et qu’à ce titre, à la fin de sa vie, la reconnaissance de son parti et l’admiration publique le firent lord et pair d’Angleterre. — Ce sera une belle vie à raconter, honorée et heureuse, dévouée à de nobles idées et occupée par des entreprises viriles, littéraire par excellence, mais assez remplie d’action et assez mêlée aux affaires pour fournir la substance et la solidité à l’éloquence et au style, pour former l’observateur à côté de l’artiste, et le penseur à côté de l’écrivain. […] Telle est cette déesse qu’on nomme la Liberté. […] S’il nomme un régiment, il indique en quelques lignes les actions d’éclat qu’il a faites depuis son institution jusqu’à nos jours : voilà les officiers de ce régiment campés en Crimée, à Malte ou à Calcutta, obligés de lire son histoire
Je n’ai jamais aimé les petites chapelles, coteries littéraires, ou de quelque nom qu’on les nomme, et puis me rendre cette justice de n’avoir pas tenté une démarche en vue de participer aux bénéfices du groupement. […] J’ai connu la sœur d’un poète, qu’il est préférable de ne pas nommer, car cette omission permettra à plusieurs de se retrouver en son exemple : elle ne le quittait presque jamais et l’accompagnait dans ses démarches extérieures ; ses yeux tendres et voilés, constamment fixés sur lui, disaient l’admiration, le dévouement du chien fidèle, et seuls faisaient écho à sa parole, car elle eût craint d’affaiblir d’un seul mot ce qu’elle jugeait définitif, étant tombé de ses lèvres à lui. […] Faut-il nommer l’auteur illustre de la Femme et de l’Amour ? […] Faut-il les nommer, ces vertus cardinales, authentiques soutiens de la société ?
C’est alors que la revue Littérature, ainsi nommée par antiphrase entreprit l’enquête : Pourquoi écrivez-vous ? […] Avant l’apothéose masochiste, il y a eu, certes, quelques divertissements, ce que les Français nomment bagatelles de la porte : flirt baptismal avec saint Jean-Baptiste, petite toilette intime et parfumée des mains des Saintes femmes, et surtout, la Cène avec le pain (et le pain long, on sait ce qu’il peut représenter et on sait aussi que, jamais, les peintres qui firent de ce repas, tant de tableaux célèbres, n’ont posé, sur la table, des petits pains fendus, symboliques, eux, du sexe féminin). […] Le musée Dupuytren est un musée d’anatomie pathologique de Paris créé en 1835 par Mathieu Orfila, situé rue de l’École de médecine, nommé d’après le nom de l’anatomiste et chirurgien français Guillaume Dupuytren. […] Byron aurait eu des relations incestueuses avec sa demi-sœur Augusta, dont serait née une fille, nommée Medora.
La philosophie de Rabelais, c’est lui qui l’a nommée, c’est le Pantagruélisme. […] Le Diable qui tourmentait Saül est nommé esprit mauvais de dieu. […] — D’abord il n’y a pas de choses indifférentes ; ensuite, pour celles qu’on peut à la rigueur nommer ainsi, même pour celles-là, il est mauvais de nous croire libres. […] Daurat, nommé principal du collège Coqueret, y installa ce qu’on appelait une académie, c’est-à-dire une réunion libre de jeunes et vieux étudiants. […] Je ne signale que ceux que lui ou du Bellay nomment, pour ne rien donner à la conjecture.
Nommerai-je ces hermaphrodites : les Henri Fouquier, les Catulle Mendès, les Marcel Prévost, les Jules Bois, les René Maizeroy ? […] Mais quand Mary Léopold-Lacour cite en une même phrase Taine, de Puibusque, Mérimée et je ne sais qui encore ; quand elle appelle Gœthe à son aide pour nous apprendre que les domestiques ne sont point parfaits ; quand elle nomme nos prisons de « modernes ergastules », je suis tenté de jurer que c’est elle qui fut le condisciple de Gaston Deschamps. […] Je ne m’égayais pas non plus à lui voir parodier Musset : Si vous croyez que je vais dire Qui j’ose aimer, On a bien moins que sous l’Empire Droit de parler… et adresser une déclaration, d’un grotesque inconscient, à Zola « sans le nommer » ! […] *** Mary Summer, deux fois nommée, a eu l’ingratitude de vouloir blaguer ces bons immortels. […] Combien d’autres, que je ne nommerai même pas, ont recommencé à manifester une ineptie déjà trop connue !
Pour légitimer aux yeux de tous sa conquête — tellement est puissant encore le prestige de l’Empire englouti — le roi des Francs se fait nommer, par l’empereur d’Orient, consul et patrice des Romains. […] Ces deux tentatives d’affranchissement se nomment dans l’histoire la Réforme et la Révolution. […] Il faut donc à tout prix maintenir ce qu’on nomme les « humanités » — apparemment parce qu’elles préparent tout autre chose que des hommes, — perpétuer l’enseignement « classique » et ses programmes surannés, sous peine de perdre sa raison d’être dans le monde. […] Je n’entends pas désigner ici un simple avatar du pur édifice administratif, banal, froid, morose, que nous nommons hôtel-de-ville. […] Je ne puis m’empêcher de songer au précepte de Platon bannissant ce qu’il appelle les « poètes », et ce qu’on nommerait plus justement les sophistes, de sa République.
Notez qu’à la fin du drame sa situation extérieure est fort bonne ; il réussit dans les choses qui devraient seules lui importer s’il était vraiment « fort » ; il est nommé député, et se trouve donc en passe de dominer les hommes autrement encore que par l’argent. […] Il rampe néanmoins vers son but, avec une lenteur tenace, cependant qu’il exhale son désespoir en ironies forcenées sur les autres et sur lui-même, sur l’humanité, et sur ce qu’on nomme la liberté, et sur ce qu’on nomme la justice et sur ce qu’on nomme Dieu. […] Grâce à quoi, il fut nommé directeur de la Banque. […] Ma délicatesse ne me permet pas de vous la nommer. […] Si Prétextat, sans nommer Frédégonde, imaginait quelque moyen discret d’éloigner Mérovée du lieu où son assassin compte le joindre, manquerait-il à son devoir de confesseur ?
Il y a cinq ou six ans, on dirait un siècle, tant il s’est passé de choses depuis, Célestin Nanteuil fut nommé directeur de l’école de dessin à Dijon, nous l’avons dit en parlant de lui l’autrefois. […] La cloche se nommait l’airain sonore, la mer, l’élément humide ou liquide, et ainsi de suite. […] Elle ne compte guère de coloriste, et quand on a nommé Watteau, qui était presque flamand, Chardin, Prud’hon et Gros, on hésite. […] L’Allemagne le connaissait et l’applaudissait ; on le nommait parmi les grands maîtres modernes. […] Frédérick Lemaître, que nous venons de nommer, et madame Dorval formaient un couple théâtral parfaitement assorti.
Un premier caractère de l’Idéal romantique est ce que je nommerai, faute d’un terme plus précis : l’exotisme. […] Taine historien L’un des premiers écrivains de notre époque, le premier peut-être par la force de la logique, l’ardeur éloquente du style, l’audace indomptable de la pensée, la persévérance du travail, — j’ai nommé M. […] Mais, depuis lors, je n’ai plus eu à me plaindre du destin… » Il servait au 6e dragons et fut nommé sous-lieutenant à Romanengo, entre Brescia et Lodi. […] Nous savons, grâce aux Mémoires de cet étonnant Casanova, si bien nommé Aventuros par le prince de Ligne, quelle douce existence, riches et pauvres, nobles et plébéiens, menaient dans les cités italiennes du XVIIIe siècle. […] Ce fut une griserie heureuse de toute une armée, et une griserie exquise de Beyle entre tous, car entre tous il raffolait du naturel et de ce qu’il nommait, en épicurien sentimental, le Divin Imprévu, « Qu’on juge de mes transports », disait-il bien des années après, « quand j’ai trouvé en Italie, sans qu’aucun voyageur m’eût gâté le plaisir en m’avertissant, que c’était justement dans la bonne compagnie qu’il y avait le plus d’imprévu… » Et jusqu’au moment où il put retourner vers cette patrie de félicité intime, ce ne sont que désirs d’amant éloigné, rêveries tendres, impatiences brûlantes.
Il avait été nommé maire de Milhau en 1785. […] » Et il y insiste : « En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille… J’appartiens au petit nombre de ceux qui veulent résister à ce qui se nomme le peuple, dans son intérêt bien compris. […] Il est nommé suppléant à Nevers avec douze cents francs d’appointements. […] Enfant, c’est un enseignement de l’Etat qu’il reçoit, dans un bâtiment de l’Etat régi par l’Etat, peuplé de professeurs nommes par l’Etat. […] La destinée n’a pas permis aux trois que j’ai nommées de se développer tout entières.
Formey, s’asseoir chez un libraire nommé Michallet, où il feuilletait les nouveautés et s’amusait avec une enfant fort gentille, fille du libraire, qu’il avait prise en amitié. […] « En 1790, la bourgeoisie d’Issoudun jouissait d’un médecin nommé Rouget, qui passait pour un homme profondément malicieux ». […] Pendant une vacance du Congrès, il avait nommé son ami, M. […] Personnages précieux, nés de la servilité et de la fidélité féodales, composés de dévouement et de bassesse, images d’un temps où un nomme était l’État. […] Quoique les principales de ces dignités fussent à la nomination du peuple, Brigham en était le maître ; jamais on ne nommait que les candidats qu’il avait présentés.
Je viens de nommer Mme Dutour ; je crois par là avoir tout dit, et que Valville est à peu près au fait. […] Plus de liberté. — Il ne nommera même pas les juges, car il ferait des juges des instruments, et de la justice un système de récompenses ou de vengeances personnelles. […] C’est la forme de la liberté, qu’il nomme liberté ; mais ici la forme sollicite le fond, et semble presque le contraindre à être. […] Il s’arrête au milieu de son long travail pour s’écrier : « Vierges du mont Piérie, entendez-vous le nom dont je vous nomme ? […] Dans un passage sur les jeux scolaires, il ose nommer la « balle », le « ballon » et le « sabot » ; et ce sabot ne saurait se souffrir. — Sait-on bien que Racine lui-même n’est pas constamment élégant ?
C’est bien le même homme qui, se jugeant plus tard à l’âge de cinquante-quatre ans, presque au terme de sa carrière, disait de lui encore : « Le sol primitif a été considérablement amélioré par la culture ; mais on peut se demander si quelques fleurs d’illusion, quelques agréables erreurs n’ont pas été déracinées avec ces mauvaises herbes qu’on nomme préjugés. » Culture, suite, ordre, méthode, une belle intelligence, froide, fine, toujours exercée et aiguisée, des affections modérées, constantes, d’ailleurs l’étincelle sacrée absente, jamais le coup de tonnerre : c’est sous ces traits que Gibbon s’offre à nous en tout temps et dès sa jeunesse.
Duclos répond par un éclat de rire, et se refuse d’abord à croire à la duperie de tant de gens plus ou moins considérables qu’on a nommés : Il me répondit, continue Duclos, que j’étais jeune et ne connaissais encore ni les hommes ni Paris ; que dans cette ville où la lumière de la philosophie paraît se répandre de toutes parts, il n’y a point de genre de folie qui ne conserve son foyer, qui éclate plus ou moins loin, suivant la mode et les circonstances.
[NdA] Le Mercure galant, de juin 1679 (p. 274), annonce que le père Bourdaloue vient d’être nommé prédicateur ordinaire du roi.
Il nous a nommé lui-même sa passion favorite et l’a ouvertement célébrée dans des stances à Chaulieu Sur la paresse ; il attribue à cette enchanteresse plus de mérite qu’on ne peut lui en reconnaître quand on sait quelle fut son influence sur sa vie : Pour avoir secoué le joug de quelque vice, Qu’avec peu de raison l’homme s’enorgueillit !
Roucher, que j’ai nommé, et qui laissera du moins son nom pour être mort le même jour et sur le même échafaud qu’André Chénier, serait plus fait pour sentir cette sorte de douceur et de charme.
[NdA] Le mot propre est auburn lock, cette couleur entre le brun et le blond, chère aux Anglais, et qu’ils ont ainsi nommée de l’écorce de certains arbres.
[NdA] Je voulais parler de la chaire de Poésie latine au Collège de France à laquelle je venais d’être nommé, sur la présentation presque unanime du Collège même et de l’Académie des inscriptions.
Bordes de Lyon, sur la nomination de Clément XIV, il lui dit (juillet 1769) : Je ne sais pas trop ce que sera le cordelier Ganganelli ; tout ce que je sais, c’est que le cardinal de Bernis l’a nommé pape, et que par conséquent ce ne sera pas un Sixte-Quint.
Taine ne nomme pas, et qui est un des plus ingénieux fabricateurs de fables faites exprès et purement en vue de la leçon.
C’est lui qu’on rencontre incidemment nommé dans les lettres du grand Frédéric, et chargé en 1757 par la margrave, sa sœur, d’une négociation secrète auprès de la marquise de Pompadour et de l’abbé de Bernis pour obtenir et acheter la paix4.
Elle a des maximes, des principes qui contrastent avec sa date, avec sa jeunesse, avec son air enfant : Défions-nous surtout de ceux qui s’élèvent avec tant d’acharnement contre ce qu’ils nomment les préjugés reçus dans la société.
Sa femme cependant accouche toujours, et comme pour remplacer Jean, cet aîné que le père n’a pas pour cela cessé d’aimer, elle lui donne un petit Jacques, qu’on nomme ainsi parce que le roi veut bien faire aux parents l’honneur de le tenir au baptême.
Je ne pense point vous avoir jamais témoigné désirer autre chose que de la savoir, et je vous répète présentement que, si j’ai à espérer quelque reconnaissance de vous avoir donné occasion de faire votre fortune, ce ne sera jamais d’autre chose que d’être informé, à point nommé, de ce qui se passe et de ce que vous croyez que l’on doit faire, quand même vous auriez connu par mes lettres que cela est contre mon sens. » On dira de Louvois bien des choses, on ne dira pas qu’il n’avait point la probité de son emploi.
Les quatre places investies sont prises à point nommé, et l’on en vient à ce fameux passage du Rhin, poétiquement chanté par Boileau et très simplement raconté par Louis XIV.
Je suis obligé d’en sortir, et le public, dès qu’on lui a nommé Montaigne, nous appelle sur un terrain plus étendu.
Il habitait, déjà depuis plus d’une année le cloître qu’il était encore de nom et de droit empereur, et il n’eut la satisfaction d’apprendre qu’enfin il n’était plus rien et de pouvoir se nommer Charles tout court que dans les derniers mois de sa retraite.
La voix du public le désigne et le nomme.
C’est de là qu’est sorti le parti clérical actuel, nommé d’un nom dont il se glorifie lui-même et qu’il me répugnerait sans cela d’employer. — Je parcourrai ces quatre moments si distincts, et je tâcherai de les caractériser avec toute l’impartialité dont je suis capable.
On ne nomme que Gérard, mais on connaît l’autre : c’est le maréchal Ney. — La Sœur de charité ; un soldat blessé est reconnu par une sœur de charité jeune ; une plus vieille est au seuil de la maison et regarde.
Mais je ne puis nommer tous ceux qui ont marqué depuis quinze ans et plus dans cette voie, et je n’ai point qualité pour les ranger : deux, entre autres, ont été signalés hors ligne, et ici même56, pour leur science intelligente et leur universalité : Charles Blanc et Théophile Gautier.
Cet Édouard, contre lequel Émile se montre si irrité et qu’il veut châtier, est son propre frère utérin, le fils légitime de sa mère, et l’abbé lui nomme alors cette mère pour la première fois. — « J’ai donc des parents, repris-je vivement avec un mouvement qui ressemblait à de la joie, mais qui dura moins de temps qu’il n’en fallut pour l’exprimer. » — Ceci est beau, beau de nature ; car, au moment même où cette joie le traverse, une angoisse cruelle a saisi l’âme d’Émile : il avait déjà provoqué Édouard, déjà le duel est réglé, c’est le lendemain malin qu’il doit se battre, et il apprend que c’est contre un frère !
Voltaire nomme à peine Don Quichotte dans ses écrits.
» Avis à nous autres impatients et susceptibles, quand nous nous attaquons en chemin à quelqu’une de ces plumes insipides, infatuées, intarissables, que nous ne voulons plus même nommer !
Trouessart n’est pas nommé, et il ne paraȋt même pas avoir été lu par l’auteur qui en a si bien profité : les pièces et documents qu’il avait eu le soin de réunir et qu’il avait mis le premier en circulation seraient, nous assure-t-on, arrivés à d’autres par voie indirecte et de seconde main : Sic vos non vobis… M.
Il vient de poser la généalogie des La Feuillade et de nommer divers membres de la famille : « Celui-ci, dit-il du maréchal, se poussa à la guerre, et fut fort aidé à la Cour par son frère, l’archevêque d’Embrun, qui y était en considération, et qui lui céda ses droits d’aînesse.
Cette province est un bel exemple pour les autres, et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernantes, de ne leur point dire d’injures et de ne point jeter de pierres dans leur jardin ; » et enfin : « Vous me parlez bien plaisamment de nos misères : nous ne sommes plus si roués ; un en huit jours seulement pour entretenir la justice : la penderie me paroît maintenant un rafraîchissement. » Le duc de Chaulnes, qui a provoqué toutes ces vengeances, parce qu’on a jeté des pierres dans son jardin et qu’on lui a dit mille injures dont la plus douce et la plus familière était gros cochon, ne baisse pas pour cela d’un cran dans l’amitié de Mme de Sévigné ; il reste toujours pour elle et pour Mme de Grignan notre bon duc à tour de bras ; bien plus, lorsqu’il est nommé ambassadeur à Home et qu’il part du pays, il laisse toute la Bretagne en tristesse.
Si j’osais hasarder le contraste, je nommerais encore pour terme de ressemblance un autre nom, un nom girondin aussi, mais tout plébéien, celui de Mme Roland.
Elle achevait à peine de les poser qu’un jeune homme entra, et, se découvrant respectueusement derrière la grille, demanda si l’on n’avait pas de lettres à l’adresse qu’il nomma.
La vogue du poème de l’Arioste engagea Garnier à écrire sa Bradamanle, qu’il nomma tragi-comédie : œuvre hybride, à dénoûment heureux, mêlée de tragique et de comique, dénuée de chœurs, plus alerte et plus directe en son développement que les autres pièces du poète, mais nouveauté dangereuse, en somme, parce qu’elle tendait à dévier la poésie dramatique vers la bigarrure de l’action extérieure et romanesque.
Michelet eut une grande joie en 1831 : il fut nommé chef de la section historique aux Archives nationales ; c’était, pour ainsi dire, tout le dépôt de notre histoire nationale qu’on lui confiait : il avait désormais sous la main, à sa discrétion, dans cette masse de documents, le dossier authentique, inconnu, de la vieille France.
* * * Nous devrions nommer l’éclipse de soleil une éclipse de terre.
Un certain Juda, de la ville de Gamala, sur la rive orientale du lac de Tibériade, et un pharisien nommé Sadok se firent, en niant la légitimité de l’impôt, une école nombreuse, qui aboutit bientôt à une révolte ouverte 184.
Goron, de Saint-Georges de Bouhélier ou même de mon ami Jean-Bernard : « À part l’escarbot merdivore, à part les saints déjà nommés, nul être humain ne barbota dans la crotte avec de pareilles délices. » Certes quand je cite de telles phrases chez Saint-Georges de Bouhélier c’est pour faire connaître par des exemples la manière ordinaire de mon auteur ; ici, je ris d’un accident plutôt rare, mais qui ne serait jamais arrivé au Tailhade ancien.
Nous sommes très sensibles depuis quelques années à ce que nous nommons la force, la puissance.
C’est à l’aide de ces qualités mêmes, que quelques-uns nommeraient des défauts, qu’il prend d’autant mieux sur la jeunesse.
Rousseau n’est pas seulement un ouvrier de la langue, apprenti avant d’être maître, et qui laisse voir par endroits la trace des soudures : c’est au moral un homme qui, jeune, a passé par les conditions les plus mêlées, et à qui certaines choses laides et vilaines ne font pas mal au cœur quand il les nomme.
La jeune Indienne, comme on la nommait à cause de son voyage d’Amérique, fut très remarquée à première vue, et elle ne perdait pas à l’examen.
M. de Breteuil avait été nommé en 1760 ministre plénipotentiaire en Russie ; Rulhière l’y suivit ; il assista de près à la révolution qui, en 1762, précipita Pierre III et mit Catherine II sur le trône.
Nous en avons trois entre autres (et il nommait les trois dont je viens de parler), qui nous mettent tous les jours en plus de confusion qu’il n’y en eut jamais à Babylone.
Elle y avait trouvé, il est vrai, de bien vifs et spirituels auxiliaires ; il suffit de nommer M.
Il ne lui fut point donné de faire acte dans l’histoire ; mais l’histoire du moins le nommera en passant, comme l’un de ceux sur lesquels elle avait droit de compter pour l’avenir.
On peut distinguer trois périodes dans la carrière poétique de Boileau : la première, qui s’étend jusqu’en 1667 à peu près, est celle du satirique pur, du jeune homme audacieux, chagrin, un peu étroit de vues, échappé du greffe et encore voisin de la basoche, occupé à rimer et à railler les sots rimeurs, à leur faire des niches dans ses hémistiches, et aussi à peindre avec relief et précision les ridicules extérieurs du quartier, à nommer bien haut les masques de sa connaissance : J’appelle un chat un chat, et Rolet un fripon.
Quand j’ai nommé Montaigne, ce ne peut être que dans un sens : l’auteur des Essais s’est attaché à rendre la philosophie, de sévère et farouche qu’elle était, accessible à tous et riante ; François de Sales fait la même chose pour la dévotion : il la veut rendre domestique, familière et populaire.
Là-dessus un académicien récemment nommé, de dire : « Moi, je ne sais qu’une chose, c’est lorsque j’ai été lui faire ma visite d’académicien, nous avons été reçus dans un salon si froid, si gelant, que Camille Doucet a pris une allumette se trouvant dans un coin, et a mis lui-même le feu au bois dans la cheminée. » Vendredi 9 janvier « Je vous présente mon élève », dit un jour à Bracquemond un vieux collectionneur d’une originalité toute particulière.
Il faut se souvenir des attaques dont le poursuivaient les romantiques ; ils le nommaient le « poète du bon sens » ; ils plaisantaient ses vers, n’osant plaisanter ceux de Molière.
Je comprens ici tant de professions differentes sous le nom de philosophie et de sciences, que je n’ose les nommer toutes.
Cette explication me semblerait plausible si les contes sont, dans leurs premières conception et forme, l’œuvre de ces parasites qu’on nomme griots.
Il ou elle en a comme cette statue antique, que nous ne nommerons pas, a de la beauté qui ne l’empêche pas d’être un monstre.
Ce n’est pas, comme le xviie siècle, qui la nomma, la crut, une chose de société, mais de nature humaine ; et voilà même pourquoi son nom est resté.
C’est une organisation à sang blanc et froid, et je ne veux point nommer toutes les espèces de bêtes auxquelles il ressemble.
Tantôt on nomme libertés les droits garantis ; on considère alors la vraie liberté comme postérieure à l’État, fille des lois qu’il promulgue et sanctionne.
Royer-Collard, qu’on venait de nommer professeur de philosophie à la Sorbonne, se promenait sur les quais fort embarrassé.
Cousin : « Daignez, monsieur, nous expliquer ce qu’est l’âme ; pourquoi vous la nommez une force libre ; comment une force qui est une qualité peut être le moi qui est un être. » Et M.
Après avoir suivi le genre des éloges chez les peuples barbares, ou ils n’étaient que l’expression guerrière de l’enthousiasme qu’inspirait la valeur ; chez les Égyptiens, où la religion les faisait servir à la morale ; chez les anciens Grecs, où ils furent employés tour à tour par la philosophie et la politique ; chez les premiers Romains, où ils furent consacrés d’abord à ce qu’ils nommaient vertu, c’est-à-dire, à l’amour de la liberté et de la patrie ; sous les empereurs, où ils ne devinrent qu’une étiquette d’esclaves, qui trop souvent parlaient à des tyrans ; enfin, chez les savants du seizième siècle, où ils ne furent, pour ainsi dire, qu’une affaire de style et un amas de sons harmonieux dans une langue étrangère qu’on voulait faire revivre ; il est temps de voir ce qu’ils ont été en France et dans notre langue même.
Bientôt, disais-je, la sagesse fera pénétrer ses leçons dans les humbles cabanes de ceux qui travaillent et gémissent ; et, conquérante par l’exemple de son bonheur, la France forcera les nations d’être libres, jusqu’à ce que l’amour et la joie paraissent à l’entour et nomment la terre leur domaine.
Sauf un très petit nombre d’exceptions, les membres nécessiteux sont de droit nommés commissaires pour tous les travaux, quels qu’ils soient. […] Quand il veut chasser son rival, au lieu de dire : Je suis le roi, ou d’appeler ses gardes sans se nommer, il se laisse insulter avec la longanimité d’un saint. […] Nommé gouverneur des Pays-Bas, don Juan comprime la révolte et assure à son frère la paisible possession d’une de ses plus riches provinces. […] Elle a nommé le roi, François Ier, la jeune fille, Blanche, et le père, Triboulet. […] Scarron, prié de travestir Corneille ou Racine, ne les eût pas traités plus lestement ; ce qui, parmi les sociétaires, se nomme le répertoire est une parodie indigne des tréteaux.
Je ne nomme que pour mémoire Anacharsis Clootz, brave Allemand du bon temps qui s’affublait, modestement de ce prénom par courtoisie analogique envers la France, sous la Révolution, laquelle d’ailleurs le guillotina. […] Elle n’est pas nommée, ni exceptée non plus. […] Ce plaisir est pour Spinoza si puissant, si profond, que c’est bien là ce qu’il nomme amour. […] Lasserre nomme, en première ligne, Leibniz, pour lequel il considère que la question ne se pose même pas. […] Il trouve Fustel de Coulanges fragile, accable Taine d’un mépris sans nuances et ne nomme même pas Guizot.
Le réalisme existe depuis que la littérature existe, il a éclairé de quelques-unes de ses lueurs les livres de bien des génies qui se sont succédés, et il a fait leur fortune, il arrive au jour où on le reconnaît, où on le nomme. […] Sur ces entrefaites, j’eus une conversation avec quelqu’un que je ne nommerai pas de peur d’offenser sa modestie, mais dont le nom et le portrait se trouvent tout au long dans les Contes d’automne. […] Je voudrais les nommer basses, communes, familières ; ces noms-là leur conviendraient mieux ; je hais ces mots d’enflure. […] Il arrive au jour où on le reconnaît, où on le nomme. […] Edmond About vient d’être nommé premier commis de la maison Hachette afin d’empêcher l’introduction dans cette maison honnête, des livres dangereux qui poussent les sous-maîtresses à s’enfuir avec des sous-lieutenants.
Un poète que je ne veux pas nommer, s’est même écrié : « La plus noire injustice brille dans les critiques de M. […] Un officier juif aurait, soi-disant, livré à l’étranger les secrets de Polichinelle de cette entreprise de meurtres qu’on nomme la Défense nationale. […] Elle inaugurait, parmi de solennelles grimaces, ce théâtre de la foire d’empoigne qu’on nomme la civilisation contemporaine — tréteaux où des arlequins royaux et présidentiels, des paillasses de ministère, des Scapins-députés, des Trimalchio sénateurs, les Glorieux-Vaincus des États-Majors brandissant leur colichemarde, les magistrats portant la toque sur l’œil et la peau de lapin sur l’épaule, les prêtres agitant des crucifix agrémentés de grelots et battant, avec les os des martyrs, la marche du miracle sur le tambour de la réclame dévident leurs boniments et dansent la ronde des Gros-Ventres devant un parterre de salariés ahuris, affamés et respectueux. […] Quant aux tenants du régime, pris d’émulation, désireux de fonder une « noblesse républicaine », ils se font nommer duc d’Entoto par Ménélick, comte Barbotini par le pape, ou baron de la Calebasse par le roi Toffa de la Côte-d’Ivoire. […] Dans le même temps, un nommé Foret, ouvrier sans travail, affame, essaye, sans y réussir, de dérober un lapin.
Musset nommait Régnier son premier maître, et il y a en effet du Régnier dans plus d’un passage, par exemple dans la comparaison des fileuses : Ainsi qu’on voit souvent, sur le bord des marnières, S’accroupir vers le soir de vieilles filandières, Qui, d’une main calleuse agitant leur coton, Faibles, sur leur genou laissent choir leur menton ; De même l’on dirait que, par l’âge lassée, Cette pauvre maison, honteuse et fracassée, S’est accroupie un soir au bord de ce chemin. […] » Musset dut la vie au dévouement de George Sand et d’un jeune médecin nommé Pagello. […] Après Il ne faut jurer de rien, Musset écrivit encore deux petits proverbes pleins d’esprit : Un Caprice (1837), et Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845) ; une gracieuse comédie, Carmosine (1850), et quelques piécettes anodines dont la dernière, L’Âne et le Ruisseau (1855), a pourtant le droit d’être nommée à cause d’un joli petit rôle d’ingénue. Elle se nomme Marguerite, et elle jouait encore hier à la poupée. […] Qu’ils se nomment eux-mêmes décadents ou symbolistes, c’est le romantisme qui renaît dans leurs ouvrages, déguisé et débaptisé, reconnaissable toutefois sous le masque et malgré les changements d’étiquettes.
Il remonte aux années qui suivent 1830, quand se forment les deux partis nommés partis de la résistance et parti du mouvement. […] Si l’on demandait quelle est la loi essentielle et utile de la République, celle qui mieux que toute autre a assuré son triomphe et sa durée, il nous faudrait nommer la loi de 1884 sur l’élection des maires, la plus hardiment libérale que le pouvoir central ait jamais donnée aux trente-six mille communes de France. […] Les électeurs de notre canton de Mâcon, qui envoient au Parlement, depuis soixante ans, d’abord nu radical, puis un socialiste — la marche à gauche — nomment non moins immuablement au conseil général un excellent agrarien conservateur, le baron du Teil. […] Mais en quoi consiste aujourd’hui cette catégorie de l’idéal pour un socialiste, et telle qu’un socialiste peut la penser et la nommer ? […] Le socialisme bénéficie, par position, de sa force habituelle, spontanée, anticonservatrice et révolutionnaire, contre l’éternel ennemi, si justement discerné et nommé par M.
Les gros livres les effaroucheraient s’ils savaient comme on les nomme ; s’ils savaient où les trouver. […] Cette Comédie humaine comme il la nomme, ce drame à cent actes divers , souvent au-dessous du médiocre, n’en a pas moins des richesses inouïes, des peintures du plus grand prix, des études de caractère comme on n’en trouve point ailleurs. […] Il a liquidé ses affaires, il a payé tous ses créanciers, et laissant sa femme et sa fille sous la protection de l’ancien lieutenant Dumay, son caissier et ce que l’on nomme diplomatiquement son âme damnée, il est parti pour le Levant, l’Amérique ou les Indes, enfin pour un pays où il reconstruira sa fortune.
Il nomme cela « sa diplopie ». […] Par la protection de Saint-Paul, il est nommé sous-préfet dans l’Ariège, et il me dévoile les mensonges du suffrage universel, me contant que dans une commune, où Saint-Paul avait eu l’unanimité, quelques mois après, le candidat de Gambetta avait la même unanimité. […] Et je causais avec Alfred Lenoir, de l’âge où il s’était pris de passion pour la sculpture, et il me racontait qu’à l’âge de quatorze ans, ayant eu une fièvre cérébrale, ses études avaient été interrompues, et qu’il passait sa journée à vaguer dans l’École des Beaux-Arts, dont son père venait d’être nommé le Directeur.
Est-il à ses débuts, il a une maîtresse du Théâtre-Libre ou de n’importe quel petit théâtre, mais nommé député, il lui faut une sociétaire ou au moins une pensionnaire de la rue de Richelieu. […] Vendredi 14 septembre Les éléments de la cuisine (viande de boucherie, gibier, poisson, légumes) sont si mauvais en Picardie, cette province, où règne le veau aux pruneaux, que Rattier père, qui était un gourmet supérieur, après avoir passé une journée à Doullens, où son fils était sous-préfet, lui dit : « Fais-toi nommer à Bayonne, ou n’importe où, et aussi loin que tu voudras… j’irai te voir… mais ici, jamais je ne reviendrai, on mange trop mal ! […] Il était nommé député.
Leconte de Lisle, dont le parti pris n’est pas d’ailleurs aussi visible, ne le cèdent pourtant en rien aux trois maîtres que nous avons déjà nommés. […] Il la nomme « la Vierge aux beaux seins d’albâtre59 » ; il lui rappelle qu’en son honneur il a planté son jardin d’ifs, de buis et de cyprès ; selon sa propre expression « il lui fait la cour », pour qu’elle daigne l’épargner. […] Ce sentiment de pitié sympathique, il l’a poussé plus loin encore, dans un sujet assez scabreux ; il a consacré quelques-unes de ses strophes les plus belles à celles qu’il nomme Femmes damnées, à ces prêtresses des amours unisexuelles, que la morale indulgente de la Grèce avait jadis acceptées sans horreur. […] Ceux-là, en 1830, se nommèrent les Jeune-France ; de nos jours c’est la nuée des romanciers quelconques qui ont accepté sans discussion la discipline édictée par d’autres, et qui ne se distinguent que par leur zèle dans l’observance rigoureuse des principes. […] Et puis, parmi les écrivains, dont les débuts remontent au-delà de quinze ou vingt ans, et que nous n’avons pas nommés, combien en est-il à qui l’on soit redevable d’une innovation de quelque importance, et que l’on puisse considérer, en bonne justice, comme des créateurs réellement exceptionnels ?
Après avoir nommé les personnes les plus considérables qui étaient de l’intimité de M. de Méré, l’abbé Nadal continue en ces termes : « C’étoit là toute sa société, si on ose y ajouter encore une personne illustre dont le nom emporte toutes les idées les plus sublimes de l’esprit, de la vertu, de la grandeur d’âme et de tant d’autres qualités qui mettent encore-au-dessous d’elle tout ce que la fortune a de plus élevé et de plus éblouissant. […] Je m’assure que, si vous l’eussiez souvent vue, ou qu’elle eût eu de vos écrits, elle vous eût ajouté à ces deux excellents génies. »— Pascal avait fort connu Mitton, et, dans les ébauches de ses Pensées, il le nomme par moments et le prend à partie, quand il songe au type du libertin qu’il veut réfuter : « Le moi est haïssable.
Mais, dépourvu d’esprit philosophique, il n’était pas capable de pénétrer la vraie nature de la comédie non plus que de la tragédie, et dans les puérils excès de sa réaction contre la critique française il se prit d’une admiration affectée pour les productions les plus médiocres, à tel point qu’il eut un jour l’effronterie175 de comparer publiquement à Aristophane un misérable farceur nommé Legrand. […] Le tragique, c’est la guerre des Dieux dans l’Humanité, c’est la discorde de ce petit nombre de sentiments pathétiques que j’ai tous nommés, et qui constituent le fond divin de la nature humaine. — Les Dieux sont unis dans l’Olympe, où Hébé leur verse, avec l’ambroisie et l’éternelle jeunesse, l’éternelle sérénité.
Bientôt il fut nommé à une place honorable et lucrative d’administrateur libre dans la Compagnie de l’Isthme de Suez. […] « Phaléas a eu tort aussi d’appeler, d’une manière générale, égalité des fortunes, l’égale répartition des terres, à laquelle il se borne ; car la fortune comprend encore les esclaves, les troupeaux, l’argent et toutes ces propriétés qu’on nomme mobilières.
« En quatrième lieu, je nommerai mes adversaires raisonnés. […] Ainsi, dans Shakespeare, un personnage, en voyant une charmante jeune fille, dit : « Heureux les parents qui la nomment leur fille ; heureux le jeune homme qui l’amènera comme fiancée !
A cela s’ajoute le sentiment complexe que nous nommons affection — sentiment qui, pouvant exister entre des personnes du même sexe, doit être regardé en lui-même comme un sentiment indépendant, mais qui atteint sa plus haute activité entre des amants. […] Il prend trois aspects distincts, selon qu’il y a activité de la part de l’objet, de la part du sujet, ou de la part des deux : 1° Si, tandis que le sujet est passif, l’objet produit un effet sur lui (ex. : rayonnement de chaleur, émission d’odeur, propagation du son), il en résulte dans le sujet une perception de ce qu’on appelle vulgairement une propriété seconde du corps ; mais qu’on appellera plus proprement une propriété dynamique ; 2° Si le sujet agit directement sur l’objet en le saisissant, tirant, poussant ou en usant de quelque autre procédé mécanique, et si l’objet réagit en une mesure égale, le sujet perçoit ces sortes de résistance qu’on a appelées secundo-premières, mais que je préfère classer sous le nom de statico-dynamiques ; 3° Et si Le sujet seul est actif, si ce qui occupe la conscience, ce n’est pas une action ou réaction de l’objet, mais quelque chose qui a été connu par le moyen de ces actions et réactions (comme la figure, la forme, la position), alors la propriété perçue est de l’espèce qu’on nomme communément premières, mais qu’on appellera ici statiques.
En cette cuisine diplomatique, Oliphant se trouvait bien des petits services que lui rendait Blowitz, et le traité signé, quand Thiers pour remercier son remplaçant, lui offrait de le nommer grand-croix de la Légion d’honneur, celui-ci repoussait cet honneur, et lui demandait la nomination au consulat de Venise, du correspondant français du Times avant la guerre, qui, je crois, était Yriarte, — et Blowitz prenait sa place. […] — Oui, et je mets dans mon petit panier… » Et elle nommera toutes les choses qui composent un déjeuner.
Et l’on sait combien le rôle de ces éléments est diminué chez Euripide, qui est en quelque sorte un révolutionnaire, bien que notre admiration le nomme toujours, d’un seul trait, avec Sophocle et Eschyle. […] Ibsen nomme cette pièce « un épilogue dramatique », ce qui en justifie le caractère un peu fantastique, et explique la diversité des lieux aussi bien que la légère imprécision du temps.
Cependant le roi et Mme de Pompadour restaient mécontents de Bernis ; il recevait précisément dans le moment même le chapeau de cardinal ; il avait été comblé de faveurs et de grâces depuis deux ans ; nommé successivement abbé de Saint-Médard, abbé de Trois-Fontaines7, commandeur du Saint-Esprit, on pouvait s’étonner qu’il se lassât de servir justement à l’heure où il lui était difficile de rien obtenir de plus pour sa fortune.
S’il dit les choses avec moins de particularité qu’Horace, il ne les rend pas avec moins de naturel ; car, en admettant que (les derniers vers exceptés) il n’y ait point d’ironie proprement dite dans le courant de l’ode d’Horace, on ne peut s’empêcher de remarquer qu’Alfius, ce soudain amateur des champs, se complaît fort, au milieu de son vœu frugal, à nommer les huîtres et les poissons du lac Lucrin, auxquels il déclare renoncer ; il y parle en détail des mets rares, des gelinottes, faisans ou autres oiseaux recherchés, auxquels il se promet désormais de préférer la mauve et l’olive.
Et ici, comme nous sommes au xvie siècle, il est nécessaire de remarquer qu’un des précepteurs de Sully, nommé La Brosse, qui se mêlait de tirer des horoscopes et de prédire des nativités, voyant que son élève, de six ans plus jeune que Henri de Navarre, était né, comme ce prince, le 12 ou 13 décembre, jour de Sainte-Luce, l’avait plus d’une fois assuré, avec de grands serments, que le prince, après maint labeur, serait un jour roi de France, et que lui Rosny serait des plus avant dans sa faveur et des mieux participants de sa prospérité.
À ce petit pont que Joinville défendait si bien, il en vit passer, et bien des gens de grand air, qui s’enfuyaient effréement, « lesquels je nommerais bien, dit-il ; mais je m’en tairai, car ils sont morts ».
Il y a un autre endroit où Cowper, sans le nommer, me paraît avoir évidemment pensé à Rousseau : c’est dans La Tâche, au chant cinquième, lorsqu’il s’agit de combattre les raisonnements de l’épicurien endurci qui s’abandonne ouvertement aux appétits naturels, aux liens de la chair, et qui jouit tout haut de son sommeil de mort : Hâte toi maintenant, philosophe, et délivre-le, si tu le peux, de sa chaîne.
» Dans les lettres badines même il trouvait trop de familiarité et de sans-gêne, et du mauvais goût à plaisanter sur certains sujets, comme lorsque Voiture parle de ses clous à Mme la princesse et à Chapelain, et qu’il nomme de vilains petits insectes qui font mal au cœur.
Ce diable d’homme (c’est le nom dont on le nomme involontairement) ne pouvait donc, dans aucun cas, malgré ses velléités de retraite et de riante sagesse, se confiner à l’existence brillante et douce d’un Atticus ou même d’un Horace, et se contenter pour la devise de sa vie de ce mot qu’il écrivait galamment au maréchal de Richelieu : « Je me borne à vous amuser. » Il avait commencé, nous l’avons vu, par dire à Mme de Bernières : « La grande affaire et la seule, c’est de vivre heureux » ; et, bon gré mal gré, il était entraîné à justifier chaque jour à l’avance le mot de Beaumarchais : « Ma vie est un combat. » La correspondance inédite donne peu de détails nouveaux sur la sortie de Voltaire hors du royaume en 1726 et sur cette retraite en Angleterre, qui fut si décisive pour son éducation intellectuelle.
Lorsque plus tard on créa l’Institut, et, au sein de l’Institut, une classe qui correspondait assez bien à l’Académie française, il n’y eut cependant aucune liaison directe de l’une à l’autre ; ceux des anciens académiciens qui furent nommés de l’Institut, le furent à titre nouveau, et non par une sorte de reprise de possession.
Rousseau et où elle avait eu occasion de nommer Mme de Boufflers, elle ajoutait : « On dit qu’elle épousera le prince de Conti ; il serait, je crois, beau et sage de le refuser.
» dit Werner ; Voigt hésitait et ne savait pas trop ce qu’il devait nommer. — « C’est Dieu !
Sans parler des graves raisons qu’il avait d’être absent et éloigné, protection des siens, pillage de sa maison, il ne faisait défaut à l’appel que pour deux ou trois mois au plus, in extremis, pour ainsi dire, et tout à la fin d’une seconde magistrature dont il était quasi dépouillé dès lors, et où un autre, déjà nommé, l’allait remplacer.
Hélène et Priam, au sommet de la tour, nommaient les chefs de l’armée grecque ; Antigone, amenée par son gouverneur sur la terrasse du palais d’Œdipe et cherchant à reconnaître son frère au milieu du camp des Sept Chefs, voilà des tableaux qui me passionnent et qui me semblent contenir toutes les solennités possibles de la nature et du drame humain. « Quel est ce guerrier au panache blanc qui marche en tête de l’armée ?
« L’ingénieuse absence avait agi sans nous et pour nous. » Un jour donc, Dominique se laisse aller à ouvrir son cœur et à livrer le secret de sa jeunesse à son nouvel ami, devenu son hôte au château des Trembles, — c’est ainsi qu’on nomme sa maison de famille ; — et cet ami, à son tour, nous fait part de la confidence.
On le rencontre, on le nomme, on le salue, et l’on passe outre sans plus s’arrêter.
Le comte d’Artois est léger comme un page et s’inquiète moins de la grammaire ni de quoi que ce soit. » Puis vient l’article délicat par excellence, Mme Du Barry, puisqu’il faut la nommer.
En politique, il a bien plus fondé de doctrines que ceux qu’on a nommés doctrinaires ; en philosophie, son ouvrage sur les religions contient plus de vérités neuves et mères qu’aucune des trois écoles opposées de Lamennais, de Cousin et de Tracy.
Mais alors, si ce critique distingué que je puis maintenant nommer puisque je lui ai fait réparation, M.
Nommez celui qui, avec la même volonté que moi, est dans une meilleure position pour agir.
Son frère, nommé vicaire à Saint-Malo, y dirigea une école ecclésiastique qui eut bientôt maille à partir avec l’Université naissante, ce qui explique la première haine vigoureuse de La Mennais.
Nommé grand chambellan, il conserva pourtant une attache officielle, mais de pure montre.
Il y a deux sortes de poëtes : ceux qui sont capables d’invention, d’art à proprement parler, doués d’imagination, de conception en sus de leur sensibilité ; qui possèdent cet organe applicable à divers sujets, qu’on nomme le talent : et il y a ceux en qui ce talent n’est nullement distinct de la sensibilité personnelle, et qui, par une confusion un peu débile mais touchante, ne sont poëtes qu’en tant qu’amants et présentement affectés.
On retrouverait en lui partout et dans le meilleur sens l’élève des jésuites et du Père Du Cerceau ; quand les jésuites ne se mêlaient pas de théologie, mais seulement de littérature, ils avaient de ce genre d’esprit dont Gresset représente la fleur la plus brillante et la plus mondaine : il suffit de nommer Commire, Cossart, Rapin, Porée, Bougeant et tant d’autres.
Nous lui en avons trouvé trois : l’une, déjà nommée, Mlle Aïssé ; les deux autres, Cécile et Caliste, des Lettres de Lausanne.
Quand même, en mourant, il ne se serait pas souvenu de nous à cet effet, et ne nous aurait pas expressément nommé pour réparer à son égard et autant qu’il serait en nous, ce qu’il appelait la félonie du sort, nous aurions lieu d’y songer tout naturellement.
Il s’attacha à Henri III, qui le nomma son lecteur et conseiller au Parlement (de Grenoble ; après la mort de Henri III, il se rallia à Henri IV, qui le fit premier aumônier de la reine en 1600, et évêque de Séez en 1607.
Plusieurs d’entre eux attirent par le talent ; mais, on ne peut s’empêcher de le remarquer, leur méthode et celle des œuvres suggestives diffèrent entre elles comme une plaisanterie fortement appuyée diffère de l’allusion qui indique tout sans rien nommer et déjà se détourne en créant des sourires.
— Par contre, si, évoquant le vieux sens mythologique et liturgique, on veut désigner par ce vocable une faculté mystérieuse, une force semi-divine, un don accordé à quelques élus qu’on peut nommer et compter, je demanderai, de bonne foi, sur qui est descendue cette grâce et à quelle auréole on la reconnaît.
— Par contre, si, évoquant le vieux sens mythologique et liturgique, on veut désigner par ce vocable une faculté mystérieuse, une force semi-divine, un don accordé à quelques élus qu’on peut nommer et compter, je demanderai, de bonne foi, sur qui est descendue cette grâce et à quelle auréole on la reconnaît.
Le bâton générateur qui en tirait l’étincelle était nommé Pramantha, ce qui ajoutait au premier vocable le sens « d’arracher », de « ravir ».
Elle a marié sa fille Mathilde à un brave homme, nommé Hubert, qui vit du vin qu’il vendange et du blé qu’il sème dans son champ, et elle raille ce gendre rustique, qui le lui rend bien.
Madame Aubray a un vieil ami, nommé Barantin, éprouvé par des infortunes conjugales.
Encore une fois, je crois entrevoir là une Jeanne d’Arc primitive, possédée de son démon ou génie (nommez-le comme vous voudrez), mais de son génie accoutré à la mode du temps, la vraie Pucelle en personne, sans rien de fade ni de doucereux, gaie, fière, un peu rude, jurant par son bâton et en usant au besoin, un peu exaltée et enivrée de son rôle, ne doutant de rien, disant : Moi, c’est la voix de Dieu, parlant et écrivant de par le Dieu du ciel aux princes, aux seigneurs, aux bourgeois des villes, aux hérétiques des pays lointains, disposée à trancher dans les questions d’orthodoxie et de chrétienté pour peu qu’on lui laissât le temps d’écouter ses voix.
Théodore Leclercq avait été nommé receveur principal des droits réunis à Paris, place excellente et lucrative, mais à laquelle il ne put s’assujettir.
Nommé en 1739 intendant du Jardin du roi, et associé de l’Académie des sciences en cette même année, Buffon n’était encore connu que par l’une des traductions dont j’ai parlé et par quelques mémoires sur des sujets assez particuliers.
Retz obtint d’emblée d’être nommé coadjuteur de son oncle à l’archevêché de Paris, et dès lors, pour prendre son langage, il cesse d’être « dans le parterre, ou tout au plus dans l’orchestre, à jouer et à badiner avec les violons » ; il monte sur le théâtre.
Fiévée par ses adversaires politiques et constitutionnels d’alors, il faisait remarquer qu’il n’avait jamais vanté le gouvernement militaire, mais l’esprit militaire, ce qui était bien différent, et il se couvrait du mot de M. de Bonald : « Les nations finissent dans les boudoirs, elles recommencent dans les camps40. » Bien qu’il ne fût qu’une seule fois nommé dans cette brochure, Bonaparte sentit bien qu’elle lui était tout entière dédiée ; il fit venir aux Tuileries M.
Et quand on lui eut nommé M. d’Andilly : « J’en suis bien aise, répliqua-t-il, mais cela ne me convient nullement. » Il prit les lettres, les déchira, et les jetant à Brienne : « Refaites-en d’autres où je parle en roi et non pas en janséniste. » — C’est cette note royale que Louis XIV donna ensuite aux Périgny et aux Pellisson, et qu’ils s’appliquèrent à observer dans les rédactions qu’il leur confia ; c’est cette marque qu’il importe aujourd’hui de retrouver avant tout et de reconnaître, sans se mettre à exalter plus que de raison tel ou tel secrétaire.
Quand celui-ci est arraché à l’armée des Alpes et se voit à regret nommé au commandement de l’artillerie dans l’armée de l’Ouest, il emmène avec lui Junot et Marmont : « Quoique je ne fusse retenu auprès de lui qu’extraordinairement sur sa demande, dit Marmont, il me proposa de le suivre, et je me décidai à l’accompagner sans autre ordre que le sien. » En passant par la Bourgogne, Bonaparte s’arrête dans la famille de Marmont.
Il y avait trois places vacantes ; l’Académie, après avoir remis les élections à six mois, ne nomma point Courier.
C’est alors qu’il connut intimement le maréchal de Berwick lui-même, nommé gouverneur de la Guyenne.
Le duc de Saxe-Gotha le nomma son ministre à la cour de France ; la cour de Vienne lui conféra le diplôme de baron du Saint-Empire, et celle de Pétersbourg le fit colonel, puis conseiller d’État, grand cordon de la seconde classe de l’ordre de Saint-Vladimir.
Necker, en rentrant dans la politique, conserve toute son honnêteté et sa pudeur première, mais il retrouve sa susceptibilité, sa « fière raison », son « cœur orgueilleux » (c’est lui qui les nomme ainsi), ce dédain qu’il oublie aisément dans une méditation solitaire et tranquille, mais qui se réveille en présence des hommes.
Il y a un moment touchant, c’est celui où M. de Suhm, nommé par la cour de Dresde envoyé extraordinaire en Russie, quitte Berlin pour Pétersbourg (novembre 1736).
Membre de l’Institut dès 1799, puis rayé en 1816, il fut de nouveau nommé à l’Académie française en 1829.
Il n’y a donc d’autre expédient que de les nommer suivant l’idée à laquelle ils sont associés dans l’œuvre.
On peut encore se demander comment les variétés, que j’ai nommées des espèces naissantes, se transforment plus tard en des espèces bien distinctes, qui, dans les cas les plus nombreux, diffèrent les unes des autres beaucoup plus que ne le font ordinairement les variétés d’une même espèce ; comment aussi se forment ces groupes d’espèces qui constituent ce que l’on appelle des genres distincts et qui diffèrent les uns des autres plus que les espèces de chaque genre ne diffèrent entre elles.
Doyen a été suffisamment vengé de ses critiques par le suffrage public et le témoignage honorable de son académie qui sur son tableau l’a nommé adjoint à professeur.
J’aimerais à penser que ce fut de mépris, mais M. de Lescure nomme la maladie qui l’emporta.
Parti simple soldat, Amédée Rothstein fut promu sous-lieutenant, puis cité à l’ordre de l’armée pour avoir « montré une fougue et un sang-froid remarquables, qui ont fait l’admiration des officiers d’infanterie et de ses hommes », enfin nommé chevalier de la Légion d’honneur pour « s’être particulièrement distingué le 25 septembre 1916 en sortant le premier des tranchées et en entraînant vigoureusement ses hommes, ce qui a contribué à donner un élan superbe à la première vague d’assaut ».
À ce titre, vous les nommez des biens, et vous appelez bien la chose qui par elle-même est l’objet d’une tendance.
Boileau, son juge, poète sobre, est admirablement nommé lui aussi ; la postérité a très bien fait de rejeter le surnom insignifiant de Despréaux. […] Corinne, qui remporta cinq victoires sur Pindare lui-même et qu’on nommait la dixième muse ? […] Calvus disputa à Cicéron l’empire du barreau, et, meilleur poète que Cicéron, il écrivit des vers qui lui valurent l’honneur d’être constamment nommé à côté de Catulle par Ovide, Horace et Properce. […] Si vous ne pouvez faire cela, il n’est d’aucune utilité de persister à assembler des rimes, à faire sonner l’une contre l’autre des sensibilités, et de vous nommer vous-même Poète ; il n’y a aucun espoir pour vous. […] Il plut à Louis XIV de retenir à sa cour l’évêque de Condom, petite ville de quatre mille habitants, située à cent soixante lieues de Paris, et de le nommer précepteur du Dauphin.
De là ces préceptes si multipliés sur la nature et le naturel, nommés, cette fois, par leurs noms, et de telle sorte qu’on ne s’y puisse méprendre. […] Cependant, ceux que j’ai nommés sont personnels en ce sens qu’ils suivent, mais n’imitent point, n’étudient pas des « modèles » pour s’en inspirer. […] Descartes n’est cité ici que comme savant et savant chimérique, Pascal que comme auteur des Provinciales, et Malebranche n’est pas nommé. […] Un Sarcey est nommé dans la correspondance d’André-Marie Ampère. […] Aussi quand ses amis de Paris apprirent qu’il était nommé professeur de philosophie, lui écrivirent-ils unanimement : « Tu es très satisfait ; mais c’est un piège.
Il est gouverné par un tyran qui nomme lois les actes de sa tyrannie. […] Il est assez probable que les sophistes sont parmi ces hommes-là, quoiqu’ils ne soient pas nommés formellement dans l’Apologie. D’ailleurs sous ce nom vague « d’orateurs », les politiques étant nommés à part, il est assez difficile de ne pas comprendre les sophistes. […] Ce qui peut pousser d’ailleurs à croire, sans l’affirmer précisément, que notre âme est immortelle, à quoi, comme on vient de le voir, la morale est intéressée, c’est que l’âme, ou, comme on voudra le nommer, le principe intérieur qui gouverne tout notre être, a une nature très particulière. […] Honneurs, gloire, cela se ramène à être cité, nommé, désigné du doigt comme un homme qui a fait des choses qui ont plu et qui plaisent encore.
En écrivant : renaissance du journalisme, je ne songeais pas à insinuer qu’une pléiade de publicistes admirables venait tout soudain d’apparaître, mais qu’une forme de journalisme considérée comme désuète allait peut-être rentrer en faveur : la chronique proprement dite, celle que l’on nomme « parisienne » et que j’appellerai simplement, si vous le voulez bien, française. […] Alfred Capus répondant à M. de Porto-Riche, qui voyait une immoralité dans le fait de mettre des fripons à la scène, expliquait que rien, au contraire, n’était plus conforme à la saine tradition française ; et il ajoutait : Il en est de même pour ce que M. de Porto-Riche nomme « les désordres de l’amour ». […] Léon Bloy est prophète en son propre pays, que l’on nomme Bourg-la-Reine. […] La vie, et ce que l’on nomme l’expérience de la vie, se présente à lui en tableaux non point successifs, mais simultanés. […] Les doctrines étaient souvent méconnaissables, et les hommes n’étaient jamais nommés, mais on parvenait, sans grand effort, à identifier ceux-ci, à reconstituer celles-là.
Quand un général, même un simple officier, s’était distingué par ses services, par un acte de dévouement, l’empereur, à sa mort, le nommait génie de telle montagne, telle forêt, tel fleuve. […] Ils ont nommé encore la soudure électrique, qui fait gagner beaucoup d’argent à leurs métallurgistes : c’est un point de vue. […] Ainsi, en ce moment, il est question d’élargir une rue qui fait communiquer les deux rives à travers l’île Saint-Louis et des habitants de ce quartier insulaire s’insurgent contre ce que l’administration appelle, en son langage malséant, une opération de voirie, et ce qu’ils nomment, eux, une opération de vandalisme.
Alcuin, entre autres, des lettres duquel nous avons appris ces particularités, prit celui de Flaccus, qui était le surnom d’Horace ; un jeune seigneur qui se nommait Angilbert, prit celui d’Homère ; Adelard, évêque de Corbie, se nomma Augustin ; Riculphe, archevêque de Mayence, Damétas ; et le roi lui-même, David. […] Bien pénétrés de l’importance de cette vérité, les éditeurs de l’Encyclopédie après avoir déclaré qu’ils ne prétendaient point adopter tous les éloges qui pourraient y avoir été donnés par leurs collègues, soit à des gens de lettres, soit à d’autres, comme ils ne prétendaient pas non plus adopter les critiques, ni en général les opinions avancées ou soutenues ailleurs que dans leurs propres articles, puisque tout est libre dans cet ouvrage, excepté la satire, et que par cette raison chacun devant y répondre au public de ce qu’il avançait, de ce qu’il blâmait et de ce qu’il louait, ils s’étaient fait la loi de nommer leurs collègues sans aucun éloge.
Je les puis détruire par plus de cinquante passages d’Hippocrate et de Galien à point nommé, et par l’expérience même… L’expérience ici ne vient pourtant qu’après les textes d’Hippocrate et de Galien.
La Boétie a été la passion de Montaigne ; il lui a inspiré son plus beau chapitre, ou du moins son plus touchant ; leurs deux noms sont à jamais inséparables, et sitôt qu’on parle d’amitié, on les rencontre des premiers, on les cite inévitablement, de même que lorsqu’on parle de l’amour d’une mère pour sa fille, on nomme Mme de Sévigné.
M. de Malesherbes ayant été nommé ministre s’empressa, selon l’usage, de faire aussitôt la visite des maisons qui contenaient des prisonniers d’État.
J’ai entendu le roi parler légèrement de la vertu qu’on nomme bravoure.
Cousin ne me fît une querelle amicale, je dirais que Mme de Créqui est la Mme de Sablé de cet autre La Rochefoucauld qui se nomme M. de Meilhan.
Mais bientôt les esprits renaissent, le foyer intérieur se ranime, elle se remet à vivre, à penser, à écrire à ses amis ou à les appeler près d’elle, amis de choix et d’un commerce sérieux, parmi lesquels il est juste de nommer MM.
Il aura même poussé l’amitié, en partant le matin, jusqu’à accepter tout l’argent, toutes les épargnes de son généreux hôte, trop heureux de se dépouiller et de se mettre à la gêne pour le poète, comme il le nommait par excellence.
Benjamin Constant ne put même être nommé de l’Académie française après juillet 1830, après le triomphe de sa cause !
Elle fut fort avant dans les intrigues de Cour ; nommée dame du palais de la reine quelques années après le mariage du roi, on la voit, dans les Mémoires de M. de Luynes, de tous les soupers, des chasses, des voyages à Choisy, à la Muette, avec les trois sœurs favorites (de Nesle).
Royer-Collard releva la tête et reprit part au mouvement public, il adopta pour sa devise le contre-pied de celle de Danton ; nommé au Conseil des Cinq-Cents, le premier et le seul discours qu’il y fit et qui fut très-remarqué se terminait par ces mots : « Aux cris féroces de la démagogie invoquant l’audace et puis l’audace, et encore l’audace.
Le duc d’Albe, nommé pour aller commander aux Pays-Bas, ne put se dispenser d’aller prendre congé du prince à Aranjuez, où il était alors.
Lui personnellement n’était que comme le concierge et le portier de ses curiosités et de ses merveilles dramatiques ; sa ménagerie, comme il la nommait, était des plus curieuses : celui qui la montrait était insupportable. » Critiques de profession, trouvez donc mieux que cela !
Remarquez que le poète a la délicatesse de ne pas nommer le fard qui était en général mal porté, comme on dit.
Cousin, par exemple, qui le nomme en passant dans ses Notes de voyage, mais sans l’apprécier à sa valeur.
Il aurait voulu, à cette fin d’année, être nommé non-seulement commandant général, mais gouverneur général, mais lieutenant pour le roi dans les Pays-Bas25 : une prétention excessive et dont on n’osa pas même parler au roi qui venait de le combler.
. — Nommé commissaire général de la marine à Anvers, puis préfet maritime, Malouet, pendant sept années, exécuta avec des moyens bornés de grandes choses, et dévora en secret plus d’une amertume102.
» Mais je ne puis nommer tous ceux que je voudrais, et je ne fais qu’indiquer ici un développement qui sera mieux placé ailleurs, et dans le livre que je sollicite.
Nommer M. de Tocqueville près de l’ami qui nous occupe, c’est parler d’un talent de même portée, et comme d’essor fraternel.
Magnin, était nommée et mentionnée déjà en plus d’un endroit ; sans l’interruption de 89, on allait graduellement tout embrasser de l’Allemagne, depuis Hrosvitha jusqu’à Goëthe.
M. de Murçay, qui peut-être y pensait le plus constamment, évitait surtout d’en parler ; c’était au plus par quelque allusion de lieu qu’il le désignait ; et je croirais, en vérité, que, depuis la déclaration du berceau, il ne lui arriva jamais de nommer le mari de Mme de Pontivy par son nom dans le tête-à-tête.
Il allait y avoir un salon unique qui ressaisirait la fine fleur de l’ancien grand monde revenu de l’émigration, le salon de la princesse de Poix ; si aristocratique qu’il fût, c’était pourtant le plus simple, le plus naturel à beaucoup près de tous ceux que j’ai nommés : on y revenait à la simplicité de ton par l’extrême bon goût.
On le voit mourant, enveloppé dans sa robe de chambre, coiffé de son bonnet de nuit, l’instant d’après se démenant, criant, se disputant avec sa nièce la grosse Mme Denis, s’emportant contre Jean-Jacques ou le président de Brosses qu’un maladroit a nommés, se moquant du Père Adam, un Jésuite qu’il a recueilli, disant des douceurs aux dames, à condition qu’elles soient parées et spirituelles, toujours capricieux et inégal comme un enfant, toujours plein d’humeur et de saillies, causant avec cet esprit étincelant qui enivrait le prince de Ligne.
Je ne puis que nommer rapidement les principaux écrivains qui ont donné des œuvres agréables ou fortes, m’attachant de préférence aux originalités représentatives d’un groupe ou d’une tendance.
Pour lui comme pour beaucoup de personnes de la caste qu’il aime, le naturalisme en littérature et la démocratie en politique sont liés intimement à l’ensemble assez compliqué d’idées et de tendances qu’il nomme du nom commode de matérialisme.
Au lieu d’une Iris en l’air, le poète célébrait, — je devrais dire prostituait, — une maîtresse en chair et en os et nommée par son nom.
Goethe n’usa pas moins de son crédit pour faire nommer Schiller professeur d’histoire à Iéna.
M. de Broglie, et c’est tout simple, n’avait pas été nommé de l’Assemblée constituante.
L’Académie française nomma Choisy au nombre de ses membres en 1687 ; M.
» À Saint-Germain, où était la Cour, comme elle était pour la centième fois sur le point de nommer à Lauzun cette personne qu’elle avait choisie pour la rendre heureuse, et sur laquelle elle le consultait sans cesse, elle n’avait pourtant pas la force de lui articuler le nom : « Si j’avais une écritoire et du papier, je vous l’écrirais », lui disait-elle ; et montrant une glace qui était à côté : « J’ai envie de souffler dessus, et j’y écrirai le nom en grosses lettres, afin que vous le puissiez bien lire. » Ce qui est remarquable et ce qui fait le cachet du temps, c’est que l’idée du roi, le culte et l’idolâtrie officielle qu’on lui vouait, étaient en tiers dans tout cela.
M. de La Marck, tout étranger qu’il était de naissance, put être nommé membre des États généraux, à la faveur de quelques fiefs qu’il possédait dans le royaume.
Tous ces personnages, même les plus secondaires, étaient connus dans la société ; on se passait la clef, on se nommait les masques ; et aujourd’hui encore, là où nous savons les noms réels, nous ne parcourons point nous-mêmes sans curiosité les pages.
Par un tact qui est propre aux femmes, elle se rejette sur la parenté et n’appelle plus que cousin celui qu’elle voulait nommer d’un nom plus doux : Adieu, mon cher cousin ; rendez-en à une personne qui n’en rendra jamais qu’à vous, mon cœur vous étant sacrifié sans partage.
C’est pour ceux-là qu’il faudrait réserver le mot « cliché » ; les autres seraient mieux nommés « images abstraites ».
Ces passions encore favorites des anciens, que les tragiques aimaient à exciter sur les théâtres, et qu’on nomme la terreur et la pitié, ont été connues de ces deux poètes : Oreste, dans l’Andromaque de Racine, et Phèdre du même auteur, comme l’Œdipe et les Horaces de Corneille, en sont la preuve.
Madame Vassé et tant d’autres moitiés d’artistes que je nommerais bien ont aussi des lits, mais on y retrouve tout ce qu’on y oublie.
Ils se donnent à entendre en contrefaisant le bruit que fait la chose, ou en mettant dans le son imparfait qu’ils forment, quelque ton qui ait le rapport le plus marqué qu’il soit possible, avec la chose qu’ils veulent donner à comprendre sans pouvoir la nommer.
L’homme ne peut nommer que ce qui existe ; et ce n’est pas lui qui impose le nom, c’est la société.
Contingente, comme l’occasion qui lui a donné naissance, la Révolution française, qu’on nomme un événement aux racines éternelles, et dont l’horrible fleur devait s’épanouir à l’heure dite et prévue, aurait très bien pu ne pas être.
« Vous avez mis — lui écrivait cet atroce railleur qu’il ne nomme pas — vous avez mis la sympathie à la place de la controverse. » Et le mot est vrai dans sa flatterie cruelle.
Des couronnes de fleurs tombèrent aux pieds de l’auteur ; des sérénades la suivirent à sa demeure, et on la nomma la Melpomène castillane.
Albert Delpit, que j’ai déjà nommé, exprima un jour l’opinion qu’il y avait des gens académiques et d’autres qui ne l’étaient pas. […] C’est pourquoi on l’a nommé chevalier de la Légion d’Honneur. […] Maurice Barrès a été nommé député. […] Pour être nommé à quoi que ce soit, il est nécessaire d’être aussi bête que le suffrage universel, ou de le flatter en débitant et en faisant siennes les incommensurables inepties qu’il aime. […] Quelqu’un, que je ne puis nommer — car il est anonyme comme une foule — et qui n’avait pas lu l’article — car quand donc ce quelqu’un aurait-il le temps de lire quoi que ce soit ?
Le Journal des Débats (3 avril 1924) cite quelques-unes de ces formules toutes faites : « Une idée, en style parlementaire, se nomme une conception, une vue, une vision qui ne manque presque jamais d’être une claire vision. […] Ses actes — et ceci est sans doute un aveu — se nomment des altitudes ou encore des gestes ; ils n’ont pas de conséquences ni d’effets, mais des répercussions. […] Il sera toujours utile de leur montrer quels bénéfices l’art peut tirer de la délibération, et de faire voir aux gens du monde quel labeur exige cet objet de luxe, qu’on nomme Poésie. » C’est toujours faute d’un bon plan qu’on fait des romans trop longs. « Trop de papier », écrivait Flaubert à Alphonse Daudet, après avoir lu les deux volumes de Jack, un beau livre tout frémissant de pitié et de souffrance, mais un peu encombré d’épisodes. […] En dehors de Bossuet, Bourdaloue et Massillon, quels noms peut-on citer au dix-huitième et même au dix-neuvième siècle, quand on aura nommé le grisâtre Frayssinous et le romantique Lacordaire, qui fut célèbre à juste titre par son audace et son magnifique romantisme ? […] Au dix-septième siècle, un professeur de style nommé Richesource se fît une réputation en enseignant l’art de transposer la prose des grands orateurs et de démarquer leurs expressions et leurs tours de phrases.
Ne nous étonnons donc point que, dans cette sanglante tragédie d’amour, l’amour soit à peine nommé trois ou quatre fois. […] Joad ayant été nommé grand prêtre, Mathan a reconnu qu’il n’y avait plus d’avenir pour lui dans l’opposition et a passé au gouvernement, armes et bagages. […] Je n’irai pas vous les nommer. […] Le premier amant, — platonique : nous le nommerons Gérard Bréhal ; il sera beau, généreux, passionné, et il aura trente ans. Le second amant, présumé non platonique : nous le nommerons Philippe ; même âge ; ami du premier, très brave garçon.
Dans le précédent chapitre, j’ai déjà nommé Rousseau et Diderot, comme les avant-coureurs du mouvement romantique. […] Rentré en France après le 18 brumaire, il se rapprocha de Napoléon et fut envoyé à Rome en qualité de secrétaire d’ambassade avec le Cardinal Fesch, puis nommé ministre plénipotentiaire en Valais. […] Nommer pétrification ce qu’il appelle, lui, perfection, n’est-ce pas le comble de l’impertinence ! […] Nous l’avons vue prendre d’assaut la philosophie catholique et matérialiste ; nous allons la voir s’emparer de ce que les classiques se plaisaient à nommer le sceptre de la critique. […] Néanmoins, elle comprit que l’horizon de la France s’agrandissait même au point de vue littéraire, car elle nomma Schiller et Klopstock citoyens français ainsi que quelques autres célèbres étrangers14.
La table du soir (c’est ainsi qu’on la nomme, parce que, durant le jour, chacun vaquant à ses occupations ou courant à sa fantaisie, elle reste seule et tranquille dans le salon) a donc, chez les Montfeuilly, un rôle assez important. […] Et c’est pour cela qu’il est un maître que l’on peut, que l’on doit nommer à côté de ceux-là ; c’est pour cela que, n’étant pas toujours correct et charmant, il a, lui aussi, le malheur de n’être que sublime. […] Moi. — Il ne le nomme nulle part, et à propos de statuaire, dans son chapitre du Sublime, il cite un lion de Thorwaldsen. […] Je méprise tant cette construction sans vie, nommée le monde, et vantée sans cesse, que je n’ai pas essayé si mes paroles ne suffiraient pas pour la détruire ; mais je sens que, si je comprimais et faisais éclater d’un coup ma volonté, je pourrais éteindre cent étoiles et en faire surgir cent autres… car je suis immortel ! […] Je tournai à tout hasard du côté de la littérature, et j’allai résolument demander conseil à un compatriote dont la famille avait été de tout temps intimement liée avec la mienne, à M. de Latouche, que je ne connaissais pas encore personnellement, mais à qui je n’avais qu’à me nommer pour être assuré d’un bon accueil.
Indépendamment d’un contrat de 4, 000 livres de rentes viagères, ce Turc, qui avait du bon, et dont l’affection pour celle qu’il nommait sa fille était réelle, bien que mélangée, lui avait laissé en dernier lieu un billet d’une somme assez forte, payable par ses héritiers. […] Sans partager les vues religieuses de son amie, et pensant au fond comme son siècle, il consentait à tout, il se résignait d’avance à tous les termes où l’on jugerait bon de le réduire, pourvu qu’il gardât sa place dans le cœur de sa chère Sylvie , c’est ainsi qu’il la nommait.
Turgot l’honneur d’avoir l’un des premiers, le premier peut-être, fait entrer la publicité d ans ce qu’on avait jusqu’alors assez singulièrement nommé les affaires publiques . […] Une commission avait été nommée ; M. de Rémusat, qui en faisait partie comme secrétaire, évoqua à lui la question et composa une espèce d’ouvrage, de traité, qui avait pour butd’éclairer et de sonder l’opinion, mais qui ne parut qu’au lendemain de la circonstance et d’un air de théorie.
Les catholiques considérables que je nommais tout à l’heure, clercs ou laïques, appartenaient par leur naissance à la noblesse ou à la bourgeoisie. […] Veuillot n’a guère moins lutté contre le socialisme, sous toutes ses formes, que contre ce qui s’est appelé le libéralisme bourgeois et qu’on nomme aujourd’hui le radicalisme.
On ne donnait pas de nom à cette nouveauté ; Corneille, dans son dépit, la nomma tendresse : le mot était juste des tragédies de Quinault ; mais le vrai nom, celui qui est demeuré dans la langue de l’art, est né avec la chose, le jour où parut Andromaque : c’est le sentiment, lequel s’essaya sur la scène, dans les deux premières pièces de Racine, sous l’image populaire de la tendresse. […] … Mais nous, qui d’un autre œil jugeons les conquérants, Nous savons que les dieux ne sont pas des tyrans ; Et de quelque façon qu’un esclave le nomme, Le fils de Jupiter passe ici pour un homme.
Ces jours-ci, sur une demande directe d’en faire partie, et sur une aimable indiscrétion de Daudet, m’apprenant que je devais en être nommé président, je répondais à Toudouze par un refus formel, même brutal, lui déclarant que j’étais un individu vivant hors cadre, et pas du tout fabriqué pour faire partie d’une société. […] Là-dessus, son père lui dit que, dans le langage non articulé, qui est la musique, Wagner lui a donné des sensations, comme aucun musicien, mais que dans le langage articulé, qui est la littérature, il connaît des gens qui sont infiniment au-dessus de lui, notamment, le nommé Shakespeare.
C’est d’ailleurs la plus connue, celle où se délectent la plupart de nos contemporains, celle qui passe aussi pour représenter le mieux ce qu’on nomme l’esprit français. […] J’aimerais mieux que les intermédiaristes s’occupassent du vrai reviseur de ces Mémoires, qui fut, comme on le sait, un nommé Jean Laforgue, professeur de français à Dresde.
À mon point de vue, le système naturel est donc ramifié comme un arbre généalogique ; mais la valeur des modifications que les différents groupes ont subies doit s’exprimer par leur arrangement en ce qu’on nomme genres, sous-familles, familles, sections, ordres et classes. […] Mais en quelques genres la larve, en acquérant des organes sexuels, devient, soit un hermaphrodite, ayant la structure ordinaire des autres représentants de la classe, soit ce que j’ai nommé un mâle complémentaire.
Les malades savent évoquer la vision intérieure d’un objet qu’on leur nomme ; ils le décrivent fort bien ; ils ne peuvent cependant le reconnaître quand on le leur présente. […] Le sujet ne reconnaissait plus, sans doute, les rues de sa ville natale, en ce qu’il ne pouvait ni les nommer ni s’y orienter ; il savait pourtant que c’étaient des rues, et qu’il voyait des maisons.
Je défie bien qui que ce soit de distinguer chez Marivaux, parmi tant d’amoureux et d’amoureuses en quête d’aventures, un seul ou une seule qu’il puisse nommer par son nom. […] Mais en face d’Hugo, sans ses prétentions, en marge de ce qu’on nomme la littérature, le véritable drame romantique s’installe sur le « boulevard ». […] Quand on le nomme, on ne peut songer qu’à Eschyle, qu’à Shakespeare, qu’à Calderon : quelques restrictions pèsent peu devant cette parenté magnifique.
Aussi, entre ce qu’on appelait tragédie et ce qu’on nommait quelquefois comédie, la seule différence essentielle consistait-elle dans le dénouement, d’après le principe posé au xve siècle par le moine Lydgate qui veut que la comédie commence dans les plaintes et finisse par le contentement, tandis que la tragédie doit commencer par la prospérité et finir dans le malheur. […] En 1707, un poëte nommé Tate donna comme son ouvrage un Roi Lear, dont il a, dit-il, tiré le fond d’une pièce de même nom, qu’un de ses amis l’a engagé à lire comme intéressante. […] Il s’établira, comme la liberté, non sur le désordre et l’oubli de tout frein, mais sur des règles plus sévères et d’une observation plus difficile peut-être que celles qu’on réclame encore pour maintenir ce qu’on appelle l’ordre contre ce qu’on nomme la licence. […] Pamphlet publié en 1592, par un nommé Green, qui n’était pas le Greene, parent de Shakespeare.
Voyez sa désinvolture à railler Buffon, sans le nommer, mais en laissant entendre qu’il n’est pas, lui, M. […] Non seulement l’image complémentaire est intimement intriquée dans l’image fondamentale, mais les deux images, réagissant l’une sur l’autre ; se sont fondues en une troisième absolument inattendue ; cette fusion, art suprême, est obtenue en passant sous silence l’objet même qui sert de point de comparaison ; mais cet objet qui n’est pas nommé, il était inutile de le nommer. […] C’est dans ce petit réservoir qu’on trouvé à point nommé toutes les images dont on a besoin. […] Pour compléter ce groupe de poètes, qui ont été d’autant plus remarqués qu’ils semblaient plus originaux, non seulement par leur talent, mais aussi par leur manière non traditionnelle de sentir ou d’écrire, il faudrait nommer M.
Rabelais, et le fait est bien prouvé, avait un enfant, né à Lyon ; il l’avait reconnu et nommé Théodule ; le pauvre Théodule mourut âgé de deux ans, et aux larmes que versent les amis de Rabelais, il est permis de croire que celui à qui on a infligé un éclat de rire perpétuel ne rit pas pendant toute sa vie ; son ami intime, prêtre comme lui, faisant partie comme lui du cénacle de Marguerite de Navarre, a laissé sur ce petit mort des élégies, des distiques des plus touchants ; on y respire le parfum de l’antiquité ; je copie l’épitaphe traduite d’élégants vers latins : À Théodule Rabelais, mort âgé de deux ans Tu demandes qui repose en ce tombeau si petit ? […] Un jour, une grande dame du plus haut monde, qu’il m’a nommée, femme d’une extraordinaire beauté, lui écrivit et lui assigna un rendez-vous.
Quel est le Français qui l’a, le premier, nommé ? Mon Dieu, Murait et Moreau de Brasey l’ont nommé, à la fin du dix-septième siècle et au commencement du dix-huitième siècle, mais si incidemment que la mention qu’ils font de lui, sous la forme où ils la font, ne prouve qu’une chose, c’est à savoir à quel point il leur est indifférent. […] Oui, il fut blessé de ce que Letourneur, par un oubli assez singulier ou assez suspect, eût omis de nommer Voltaire dans sa liste des grands dramatistes français, ce qui, après tout, en 1776, était un peu fort, puisque ce serait assez fort même de nos jours. […] Dans la tragédie française on peut jeter le mouchoir et étrangler avec le mouchoir ; mais on ne le nomme pas. […] Félix a été nommé par l’empereur Décius (247) gouverneur d’Arménie, et, au moment où l’action commence, Pauline vient d’épouser, par obéissance aux désirs de son père, Polyeucte, riche seigneur de cette province.
Cette lumière apparue dont le galop se met à tout envahir, elle s’anime ici avec les métopes du Parthénon, dont Chateaubriand ne nomme pas les chevaux cabrés, mais où il a vu, où il exprime le mouvement de ces chevaux et la mobilité des ombres. […] Je cueille ceci dans le premier volume du Journal : « Un éreintement du nommé Baudrillart, dans les Débats. […] Celui-là, je ne le nommerai pas diable, par égard pour saint Thomas. […] Barthou ne mortifiera guère que ceux qu’il a nommés, et ceux-là sont légion. […] « Une idée qu’on ne pourrait pas nommer en français, je me dirais qu’elle n’est point française ; je m’en méfierais ; et volontiers je la laisserais, plutôt que de forger pour elle un nouveau mot… Ça ne peut pas se dire dans notre langue ?
Nommez-les.
Ici il n’y a pas de quoi s’offenser : c’est l’auteur même qui parle, qui se démontre, et la dissection ne porte que sur les procédés de l’intelligence ; ce que l’auteur ajoute sur sa disposition morale est digne de ce qui précède, et résume nettement sa profession de foi politique : « J’ai l’orgueil de croire que je suis plus propre que personne à apporter dans un pareil sujet une grande liberté d’esprit, et à y parler sans passion et sans réticence des hommes et des choses : car, quant aux hommes, quoiqu’ils aient vécu de notre temps, je suis sûr de n’avoir à leur égard ni amour ni haine ; et quant aux formes des choses qu’on nomme des constitutions, des lois, des dynasties, des classes, elles n’ont point, pour ainsi dire, je ne dirai pas de valeur, mais d’existence à mes yeux, indépendamment des effets qu’elles produisent.
Rien ne nourrit davantage l’amour-propre, quelque peu de talent qu’on ait, et quelque peu de cas qu’on fasse de cette sottise qu’on nomme réputation.
On nomma Dom Zozime, qu’il avait désigné, et qui mourut après quelques mois (1696).
Entre les disciples les plus chers de M. de La Mennais, il en est deux surtout dont la destinée se lie à la sienne, et qu’on ne peut s’empêcher de nommer à côté de lui.
L’auteur de ce récit, qui ne se nomme pas, est évidemment un homme vertueux, d’une parfaite bonne foi, sensible de cœur et pénétré de la vérité de ce qu’il raconte.
Un homme qui a plus que du talent, un grand esprit et une plume éloquente, c’est nommer M.
Mais puisque nous en sommes à ce qui est fini, il est une femme poëte, plutôt nommée que lue, qui me paraît à certains égards de l’école dont j’ai parlé, et en reproduire qualités et défauts, avec la différence des époques, Mme Dufrénoy.
Il fut donc décidé qu’on ne parlerait point au roi du caractère de sa maladie, qu’on ne la lui nommerait point, mais qu’on ne l’empêcherait pourtant pas de la deviner, si le traitement qu’on lui ferait et les boutons qui se multiplieraient lui en donnaient connaissance.
Il a parlé de certaines doctrines, mais il n’a nommé personne.
Il acheta une maison près de Genève, qu’il nomma les Délices, une autre à Monrion, près de Lausanne (1755). « Il faut, dit-il alors, que les philosophes aient deux ou trois trous sous terre contre les chiens qui courent après eux. » La leçon lui a profité.
Montesquieu n’avait pas trouvé à le nommer dans les Lettres persanes.
Voici un rocher nommé la Découverte de l’amitié, « parce que c’est de là qu’on voit venir l’Ami de la maison. » Cet ami de la maison est ce solitaire par qui Bernardin de Saint-Pierre se fait conter l’aventure de Paul et Virginie.
Il dit « le poison de son charme illusoire » : La haine sourdement mêlée à ses transports, La jalouse fureur qu’on nomme sa victoire, Et les cœurs séparés quand s’enlacent les corps.
Cinq siècles plus tard, on ne nommera entre les hommes illustres de ce siècle que Pierre, Paul, Jean, Matthieu, pauvres gens qui, assurément, faisaient peu figure.
. — Comment vous nommez-vous ?
Une petite fille, qu’on nomma Lionnette, naquit de ce dégel printanier.
À cette nouvelle, Chateaubriand prétendait que tout serait sauvé si on le nommait ministre de l’Intérieur.
Il avait été nommé de l’Académie française à temps, un mois juste avant sa disgrâce et sa prison (mars 1665).
Dans ces temps de violence, ils osèrent parler de justice ; dans ces temps de démence, ils osèrent examiner ; dans ces temps de la plus abjecte hypocrisie, ils ne feignirent point d’être des scélérats pour acheter leur repos aux dépens de l’innocence opprimée ; ils ne cachèrent point leur haine à des bourreaux qui, pour payer leurs amis et punir leurs ennemis, n’épargnaient rien, car il ne leur en coûtait que des crimes ; et un nommé A.
Cette Tragédie a été traduite deux fois en françois ; mais il y a deux siécles ; & ces versions n’étant plus supportables, il est inutile de nommer les plats traducteurs qui les ont faites.
« Il est homme de lettres celui que la nécessité (pourquoi ne pas la nommer, cette mère rigoureuse de plus d’un grand esprit ?)
Cet écrivain est un professeur de seconde au collège du Plessis, nommé Marin, mort il y a environ quarante ans3. (2) Ce même professeur a fait quelques épîtres dans le goût de celles d’Horace, où il paraît aussi, toujours autant qu’il nous est possible d’en juger, avoir assez bien pris le goût et la manière de ce poète.
Son livre, qu’il songeait à nommer « la Volonté de justice », comme un bouclier, une épée à opposer à « la Volonté de puissance » de ce Nietzsche qu’il comprenait maintenant.
Les nobles, seuls citoyens des premières patries, se nommèrent patriciens.
Cette même année, il fut nommé de l’Académie française. […] Cependant, quand cet ouvrage parut, la politique l’avait déjà attiré En 1833, il s’était fait nommer député. […] Lui, si éloigné de tout pédantisme, dans la préface de la Chute d’un ange nomme Lucrèce. […] En 1845 il fut nommé pair de France. […] Il avait été nommé sénateur par le collège électoral de Paris en 1876.
Nomme-moi donc encor ou ta sœur, ou ton Dieu ! […] Je nommai le cochon par son nom. […] Guichardin a nommé le Borgia ! […] Beaucoup sont oubliés ; plusieurs, et des plus illustres, sont à peine nommés. […] La guerre, l’horrible guerre est le privilège de l’espèce humaine : la sentence du meurtre est la seule que l’on respecte, et ce qu’on appelle dans les palais et dans les cathédrales la justice de Dieu n’est que la loi de la force. — Dans l’intérieur de l’État, c’est la même chose : la loi du besoin y règne seule ; c’est l’intérêt de la réciprocité qui fonde l’apparence de ce qu’on nomme la justice.
Si l’on énumère tous ceux qui à Rome n’ont pas considéré l’art comme un simple délassement, mais l’ont voulu faire servir à la diffusion de quelque grande idée, on se trouve avoir nommé Lucrèce, Virgile, Horace, Lucain, Perse et Juvénal. […] Son livre « l’hystoyre et plaisante cronicque du petit Jehan de Saintré et de la Dame des Belles-Cousines sans autre nom nommer » est par principe un roman d’éducation. […] Quant aux romans féodaux, comme ils intéressent certaines provinces en particulier, les villes y sont soigneusement nommées et l’on y fournit des indications que l’archéologie vérifie, celle par exemple d’un souterrain qui de Bordeaux conduisait dans la campagne. […] Poussant plus loin, peut-être, qu’on ne l’avait jamais fait l’analyse psychologique, ils pratiquèrent, pour employer leur expression, « l’anatomie du cœur humain », où ils démêlèrent deux ordres de sentiments, ceux qui trouvent leur origine et leur satisfaction dans la vie ordinaire et ceux qui, nés d’elle, tendent plus haut qu’elle et qu’on nomme à si bon droit des aspirations. […] Suit une définition anticipée de ce qui se nomme aujourd’hui le document : « En peignant un personnage de l’époque que j’ai choisie, j’ai fait entrer dans ma peinture un mot, une pensée, tirée des écrits de ce même personnage : non que ce mot et cette pensée fussent dignes d’être cités comme un modèle de beauté et de goût, mais parce qu’ils fixent les temps et les caractères150. » Alexandre Dumas ne parle pas autrement dans la préface de Caligula : « Les souvenirs imparfaits du collège étaient effacés ; la lecture des auteurs latins me parut insuffisante, et je partis pour l’Italie afin de voir Rome : car, ne pouvant étudier le cadavre, je voulais au moins visiter le tombeau. » Après y avoir passé deux mois, hantant, le jour, le Vatican et, la nuit, le Colisée, il s’aperçut qu’il n’avait vu « qu’une face du Janus antique ; face grave et sévère, qui était apparue à Corneille et à Racine et qui de sa bouche de bronze avait dicté à l’un les Horaces et à l’autre Britannicus ».
Elle nomme ceux à qui ces effets appartiennent, et elle en motive l’emprunt par la nature de la maladie de sa mère, qui exigeait plus de linge qu’il n’y en avait à la maison. […] Tandis que se roule ce plaisant écheveau, le maître71 prend pour son compte une maîtresse ; le premier ministre nomme un magistrat à la place de chancelier, immédiatement ce chancelier travaille à renverser le ministre, et il y réussit. […] Il se nomme Crillon, et il n’est pas indigne du nom qu’il porte. […] Elle nomma pour me conduire un galant homme plein d’honnêteté, de connaissances et d’esprit. […] Il faut que tu saches que quand je lui eus demandé la bagatelle à son usage, et nommé sa tasse et sa soucoupe, j’ajoutai : Ou une pierre gravée.
Mais bientôt, s’égarant au milieu des nuages, Il cherche les sentiers voilés par les orages ; Là, sous un arc-en-ciel qui couronne les eaux, S’il a vu, dans la nue et ses vagues réseaux, Passer le plaid léger d’une Écossaise errante, Et s’il entend sa voix dans les échos mourante, Il s’arrête enchanté, car il croit que ses yeux Viennent d’apercevoir la sœur de ses aïeux, Qui va faire frémir, ombre encore amoureuse, Sous ses doigts transparents la harpe vaporeuse ; Il cherche alors comment Ossian la nomma, Et, debout sur sa roche, appelle Évir-Coma. […] Ce brave homme, nommé Granchamp, avait suivi partout le chef de la famille dans les guerres et dans ses travaux de finances ; il avait été son écuyer dans les unes et son secrétaire dans les autres ; il était revenu d’Allemagne depuis peu de temps, apprendre à la mère et aux enfants les détails de la mort du maréchal, dont il avait reçu les derniers soupirs à Luzzelstein ; c’était un de ces fidèles serviteurs dont les modèles sont devenus trop rares en France, qui souffrent des malheurs de la famille et se réjouissent de ses joies, désirent qu’il se forme des mariages pour avoir à élever de jeunes maîtres, grondent les enfants et quelquefois les pères, s’exposent à la mort pour eux, les servent sans gages dans les révolutions, travaillent pour les nourrir, et, dans les temps prospères, les suivent et disent : « Voilà nos vignes », en revenant au château.
Il en décrit l’apparence et les convives ; trois chanteurs luttent ensemble ; un entrepreneur de bâtiments, un turc, et un chantre nomade nommé Iakof. […] On nomme Cadets les élèves des établissements d’éducation militaire en Russie.
… Non, le trouble qui suit la lecture de tels livres (le sillage d’effroi qu’ils laissent en nous) n’est-il pas fait pour inspirer aux uns la croyance de l’effort sans trêve, aux autres, plus subtils, le scepticisme triste apportant ce bienfait que Clemenceau nomme la suprême sagesse du doute, à tous une souffrance purifiante et un besoin de vie plus belle et plus intense ! […] La popularité de Voltaire est plutôt née de ce qu’on nommait son irréligion.
Il fut, en 1669, nommé à l’évêché de Condom. […] Louis XIV y nomma M. de Noailles.
La parole intérieure est une parole ; nous la nommons naturellement ainsi ; elle ressemble donc à la parole proprement dite, à la parole extérieure ; elle en est comme une imitation ou comme un écho. […] La parole intérieure a l’apparence d’un son, et ce son est celui que nous nommons parole ou langage : il se compose de deux sortes d’éléments, des voyelles et des articulations ; ces voyelles et ces articulations sont groupées en syllabes, les syllabes peuvent se grouper en mots, les mots se groupent en phrases ; une syllabe est un ensemble de voyelles et d’articulations simultanées ou qui se succèdent avec une continuité parfaite, sans le moindre intervalle de silence ; des syllabes, soit distinguées par l’intonation, soit séparées par un intervalle de silence extrêmement court, forment un mot ; des intervalles plus longs séparent les mots d’une même phrase, de plus longs encore les membres de phrase et les phrases ; les phrases sont, en outre, marquées par des intonations : chaque phrase a son chant propre et sa note finale ; enfin l’intensité du son varie dans le discours, mais entre des limites sensiblement fixes.
Puis, Victor Hugo, tout enfant, suit son père en Italie, en Espagne, lorsque le général Hugo y est nommé gouverneur. […] pour être aimé du Dieu qui se fit homme, Pour que le méchant même en s’inclinant vous nomme, Pour que votre foyer soit calme et fraternel ; Donnez ! […] Pour que le méchant même en s’inclinant vous nomme.
On m’a dit que vous veniez d’être nommé membre du Sénat conservateur dans notre nouvelle Constitution.
Nommé colonel de la garde nationale de Versailles, il fit son devoir en parfait grognard, et ceux qui l’ont vu à cette époque, qui l’ont rencontré à Paris dans les journées de juin 1848 au poste de l’Institut qu’il était chargé de garder, savent à quel point il était dans son rôle de citoyen en armes ou plutôt de vieille moustache, strict et ferré sur la discipline.
Il y eut là chez lui par avance quelques accents de Corneille, mais il faut les chercher ; et on en est loin encore lorsque, dans le troisième sonnet de ces Antiquités dont il n’a jamais fait que le premier livre, Du Bellay prélude en disant : Nouveau venu qui cherches Rome en Rome, Et rien de Rome en Rome n’aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme… Pour être imités d’une épigramme latine fort célèbre à son moment, ces jeux de mots redoublés n’en valent guère mieux.
Nommer Rousseau, Pascal, Voltaire, Bernardin de Saint-Pierre ou Fénelon, c’est assez rappeler ces analogies délicates à qui doit les sentir mieux que nous.
Rien ne saurait donner une plus juste idée du brusque changement qui se fit d’un règne à l’autre que ces phrases naïves de la mère de François Ier, Louise de Savoie, écrivant en son Journal : « Le 22 septembre 1314, le roi Louis XII, fort antique et débile, sortit de Paris pour aller au-devant de sa jeune femme la reine Marie. » Et quelques lignes plus bas : « Le premier jour de janvier 1515, mon fils fut roi de France. » Son fils, son César pacifique, ou encore son glorieux et triomphant César, subjugateur des Helvétiens, comme elle le nomme tour à tour.
J’ai nommé Boileau ; mais un La Bruyère ne serait pas possible aujourd’hui ; et, à chaque édition de son livre, il aurait dix procès de plus.
Chamfort conte avec aigreur que d’Alembert, au plus haut de sa réputation, étant chez Mme du Deffand avec le président Hénault et M. de Pont-de-Veyle, arrive un médecin nommé Fournier, qui en entrant dit à Mme du Deffand : « Madame, j’ai l’honneur de vous présenter mon très humble respect » ; au président Hénault : « Monsieur, j’ai bien l’honneur de vous saluer » ; à M. de Pont-de-Veyle : « Monsieur, je suis votre très humble serviteur », et à d’Alembert : « Bonjour, Monsieur595 ».
Il se garde bien surtout de recourir aux périphrases : il eût dit crûment un espion, plutôt Qu’un mortel dont l’État solde la vigilance 10 ; et nommé peut-être la poule au pot, s’il n’y avait eu moyen de s’en abstenir qu’en écrivant : Je veux enfin qu’au jour marqué pour le repos L’hôte laborieux des modestes hameaux, Sur sa table moins humble ait, par ma bienfaisance, Quelques-uns de ces mets réservés à l’aisance11.
A la fin du siècle, je ne vois à nommer que la pièce de Longepierre (1688), pour une Médée rendue avec une raideur énergique de dessin et une pauvreté de couleur qui font moins songer à l’antiquité qu’à David, et pour un Jason très curieux de réalité prosaïque, dans son rôle de bellâtre égoïste et plat.
Jules Tellier Il y a des pièces, dans son œuvre, où il est lui, vraiment ; et elles sont délicieuses ; Je ne crois pas qu’il ait d’égaux dans le rondel, dans le sonnet, dans le madrigal, dans les chansons d’amour, dans ce qu’on nommait autrefois « les petits genres ».
Goulu, quoiqu’il n’y fût que nommé, s’en irrita.
Et, pour abriter le trésor incomparable, Triturel construisit un temple sur une cime élevée ; et il nomma ce lieu La Montagne de Salvation — -Montsalvat.
Les romans que suscita presque aussitôt le triomphe de Madame Bovary (on me dispensera de les nommer) infligeaient à l’auteur la plus cruelle des punitions.
On peut très bien concevoir, ajoute-t-il, un être sensible qui serait « le sujet de changements perpétuels et infiniment variés », comme un miroir devant lequel passeraient les choses les plus disparates, sans qu’il se produisît pourtant rien de semblable à ce que nous nommons une conscience, à plus forte raison une mémoire.
À désigner d’une façon plus précise et plus concrète le groupe particulier pour lequel cette idée, générale est, en tout temps et en tout lieu, une altitude utile, en antagonisme avec l’attitude d’utilité spéciale à tout groupe national, on est amené, d’un point de vue d’observation positive, à nommer le peuple juif, nouveau-venu dans tous les pays du monde.
Cette fois-là, dans la même salle, je me suis mis aussi nu qu’un ver, j’ai endossé des lunettes bleues, et le conseil de révision me trouvant trop bel homme pour être myope, me nomma à la majorité des voix : hussard.
Il serait étrange de refuser aux hommes supérieurs la conscience de leur propre valeur, toujours amplifiée par l’inévitable grossissement de l’illusion humaine. « L’Eternel m’a nommé dès ma naissance, s’écriait le grand poète hébreu.
Il n’est pas, que je sache, nommé une seule fois.
Il a tort et grand tort de nommer en toutes lettres son ennemi Boursault, comme il aura tort, plus tard, de mettre l’abbé Cottin tout vif dans Les Femmes savantes ; il ne faut pas tuer les gens à coups de massue, un petit coup d’épingle, à la bonne heure ; et puis si vous tuez votre homme aujourd’hui que vous restera-t-il le lendemain ?
L’idée de composer trois pièces qui se suivent et forment un grand ensemble, est empruntée des Grecs, qui nommaient ce genre une trilogie.
Si l’on convient de nommer type moyen l’être schématique que l’on constituerait en rassemblant en un même tout, en une sorte d’individualité abstraite, les caractères les plus fréquents dans l’espèce avec leurs formes les plus fréquentes, on pourra dire que le type normal se confond avec le type moyen, et que tout écart par rapport à cet étalon de la santé est un phénomène morbide.
III Et si nous la nommons, nous n’inventons pas cette École.
… Sceptique enchanté, d’ailleurs, qui va jusqu’à faire la poésie de son scepticisme : « Un trait, — dit-il encore, dans ce livre de l’Antechrist ; — un trait qui caractérise les grands hommes européens, — (il se nommerait, s’il osait !)
… Quels que soient les mérites intrinsèques des livres d’Octave Feuillet, on ne peut nier qu’il n’ait dans le talent, dans la tournure de son talent, je ne sais quelle gracile élégance, et c’est même cette élégance qui le fît nommer un jour le clair de lune vertueux — quoiqu’ils soient très peu vertueux ordinairement, les clairs de lune, — de ce radieux libertin d’Alfred de Musset… Dans tous les temps, ce serait là quelque chose que cette appellation gracieuse ; mais par ce temps de littérature ignoble qui coule, c’est une gloire.
Mais n’aperçoit-on pas qu’elles pouvaient servir d’indication, et comment le rôle des cahiers et des carnets ne consiste pas simplement à rappeler des termes, des détails, des fragments d’histoire que la mémoire aurait pu perdre, mais surtout à renseigner l’écrivain sur la manière de traiter l’œuvre, sur ce qu’on nomme en peinture les valeurs ?
En même temps, la littérature devient plus descriptive, et perfectionne ce qu’on peut nommer la partie plastique de son art.
Il faut rapporter à-peu-près à ce même temps une partie des historiettes qui composent ce qu’on nomme parmi nous la Bibliotheque bleue.
J’avais, avec mes parents, deux grand’mères, l’une nommée grand’mère et l’autre bonne-maman. […] Elle ne possède plus ses croyances : ce qu’on nomme les préjugés, elle le sacrifie. […] Un jeune soldat sans fortune, joli garçon nommé Arsace, la tente assez bien ; seulement, elle ne le tente guère : le gaillard ne dissimule pas beaucoup la prédilection qu’il a pour des jeunesses. […] L’antiquité nomma les uns des Attiques, les autres des Asiatiques. […] Ce que les auteurs dramatiques nomment action, Musset le remplace, exprès, par le remuement, l’inutile agitation.
Comment elle définit le sublime : elle nommera Bossuet. — Elle nommera Victor Hugo, si je lui demande, à mon tour, comment elle se représente un talent poétique, qui soit plein de verve et de nouveauté, de pensées fortes et hardies, de couleur et de pittoresque, qui s’aventure quelquefois dans l’originalité jusqu’à la bizarrerie, dans le sublime jusqu’à l’excès ; mais si ferme d’ailleurs et si bien assis sur le terrain des grandes pensées, qu’il semble ne jouir de toute la liberté de ses mouvements, et ne marcher de son pas naturel que là où les beautés sont si près des défauts, et la hauteur si près des chutes. […] Il s’en fait et il s’en fera de nouvelles, longtemps encore, avant qu’on égale la simple pensée du peuple, qui, ne sachant peindre ni écrire, nomme Bonaparte avec je ne sais quel superstitieux mystère. […] Je ne veux nommer personne, non par peur de me faire des ennemis, — je craindrais bien plutôt de paraître en chercher, — mais parce que j’ai des amis dans la littérature facile, et des amis dont j’aime la personne, parce qu’elle vaut mieux que leur position, et le talent, parce qu’il vaut mieux que leur gloire. […] Il y en a un que je vais nommer contre mon dessein, parce que j’aime de cœur sa personne et son talent, et à qui je déplairai peut-être, mais pour le temps seulement qu’il lira ceci, j’en suis sûr, parce qu’il n’y a pas d’écrivain plus gâté qui soit plus vrai avec lui-même : c’est Jules Janin. […] Mais la critique qui se nomme est devenue sévère ; les plus indulgents et les plus engagés commencent à regimber.
La position de Helmer s’est subitement améliorée ; il vient d’être nommé directeur d’une banque. […] Tout s’explique-t-il par cette grande révolution littéraire, — peut-être néfaste, — qu’on nomme la Renaissance, et qui nous imposa les formes d’art d’une civilisation antérieure de deux mille ans à la nôtre : en sorte que, pendant deux siècles, nous n’avons pu, dans les œuvres d’imagination, exprimer notre âme qu’indirectement et comme par tricherie ? […] — Non, leur répondit-elle, Ce n’est plus Noémi ; ce nom veut dire belle ; J’ai perdu ma beauté, mes fils et mon ami : Nommez-moi malheureuse, et non pas Noémi. […] Ne se nomme-t-elle point « la Pucelle » tout comme Pallas ?
» Ces journaux allèrent jusqu’à supplier le ciel, sur un ton héroï-comique, d’ouvrir ses écluses sur ce qu’ils nommaient une profanation… Le ciel ne consentit point à écouler un aussi vain scrupule. […] Au sujet d’Homère, soyons pleins d’inquiétude, si vous voulez, devant la traduction de Bitaubé, mais n’accordons pas tant de confiance à celle de Leconte de Lisle : elle a nommé l’Olympe par son nom ; en est-elle moins languissante ? […] Alexandre Desrousseaux, qui sait le grec et qui vient de traduire les odes de Bacchylide, m’assure que du temps de Solon, qui est un temps vénérable, les Athéniens nommaient ainsi la fille de Déméter. […] — Ô fantôme, lui dis-je, je t’ai créé afin que tu parles avec une des mille voix de mon âme ; et j’ai voulu te nommer Tiberge, en souvenir des larmes que j’ai versées (quelques bouteilles de Saumur mousseux y aidèrent sans doute) une nuit sur la page où l’on lit comment le sensible Chevalier retrouva son ami à la Nouvelle-Orléans. […] Il eut une querelle avec un de ses collègues nommé Oriole : il s’est cru persécuté, il l’était peut-être.
Cette formule, ne la menons pas jusqu’à ses conséquences dernières, jusqu’au mysticisme et jusqu’à l’agnosticisme périlleux qui vous appellent dès qu’on a quitté les certitudes positives, du moins ce qu’on nomme, à tout hasard, ainsi. […] Un de ses amis, son plus parfait ami, — et qui fut, pour lui, si gentiment bon que l’on n’ose pas le nommer, — me disait : — Ne plaignez pas Bordes ; il est très heureux ! […] Si je nommais seulement ceux de nos romanciers qui manient de larges problèmes, on verrait comme il eut raison d’éviter leurs fautes. […] … Il nomme dissipation l’inutile désir d’éparpiller sa vie au hasard des chemins. […] Ils sont partis de cette idée qu’il ne faut pas aller, tout de go et comme d’un trait, jusqu’à l’absolu, jusqu’à la substance première, sans avoir pris dans le concret ses assurances ; mais ils vérifieront que ce qu’ils nomment le concret n’est pas un tout déterminé qui ne dépende que de soi : ils vérifieront que ce prétendu concret n’est pas moins abstrait que la substance pure, et qu’en un mot il n’est pas de physique nettement dégagé du métaphysique.
Pascal portait cette règle de ne point parler de soi, jusqu’à prétendre qu’un honnête homme devait éviter de se nommer, et même de se servir des mots de je et de moi. » Même silence sur soi dans Racine, dans Molière, dans La Fontaine. […] Comme il faut bien que quelque chose se meuve, il nomme substance ce je ne sais quel résidu, susceptible par son mouvement de suffire à toutes les métamorphoses. […] Des commissions nommées par l’État ? […] Je ne les nomme pas. […] Nous sommes dans une petite république dont les membres sont gouvernés par leurs pairs, qui s’administre par des prud’hommes et gardes de métier, qu’elle a nommés.
En de vagues accords où se mêlent Des battements d’ailes, Des sons d’étoiles, Des chutes de fleurs, En l’universelle rumeur Elle se fond, doucement, et s’achève, La chanson d’Ève11 Tous ces écrivains, qu’ils se nomment Lemonnier, Demolder, Giraud, Verhaeren, Rodenbach, Van Lerberghe, qu’ils descendent de Rubens, Van Dyck, ou Memling, qu’ils silhouettent des béguines frôlant à pas étouffés les vieilles maisons de Bruges, ou bien entonnent les chants rutilants d’une foule en liesse, que leurs teintes s’estompent, épuisées, dans une atmosphère de recueillement, qu’elles éclatent joyeuses et sonores comme l’appel d’une fanfare, qu’il s’agisse d’une cité ardente et rétive, ou du travail méthodique des abeilles, qu’ils peignent surtout avec leurs sens, leur sensibilité, leur imagination hallucinée ou leur mysticisme troublant, tous ces écrivains sont, d’abord, des coloristes. […] Et soudain, toutes deux se trouvent et se mêlent, Comme deux vagues qui se rencontrent et roulent Ensemble, écument, crient, éclatent et s’écroulent, Et sans doute est-ce là ce que l’on nomme amour. […] Et sans doute est-ce là ce qu’on nomme mourir81. […] Vous verrez que là aussi la partie la plus active de ce que nous nous plaisons à nommer « fatalité » est une force créée par les hommes.
Ce n’est qu’à la faveur de hazards multipliés et rendus vraisemblables, à force de préparations, qu’on rassemble dans le même lieu différents personages, pour y faire ou y dire à point nommé, selon le besoin de l’intrigue, des choses qui devroient être faites ou dites ailleurs. […] Ce romain aime tendrement Curiace, le frere de sa femme, et qui est près d’épouser sa soeur : mais dès qu’il apprend qu’Albe a nommé cet ami, pour combattre pour elle, tandis que Rome le choisit lui-même, pour défendre ses intérêts, il se dépoüille tout-à-coup de tout sentiment, et va jusqu’à s’enorgueillir de sa férocité : Albe vous a nommé ; je ne vous connois plus. […] M. le baron a remis le personnage dans le naturel, en prononçant avec un reste d’attendrissement : Albe vous a nommé ; je ne vous connois plus.
En 1831, c’est-à-dire près de vingt ans avant les Lundis, Sainte-Beuve distinguait ces deux critiques dans une page connue, qui, tirée à hue et à dia par Marcel Proust et par moi, faillit nous mettre en guerre : Loin de nous, dit Sainte-Beuve, de penser que le devoir et l’office de la critique consistent uniquement à venir après les grands artistes, à suivre leurs traces lumineuses, à recueillir, à inventorier leur héritage, à orner leur monument de tout ce qui peut le faire valoir et l’éclairer… Il en est une autre, plus alerte, plus mêlée au bruit du jour et à la question vivante, plus armée en quelque sorte à la légère et donnant le signal aux esprits contemporains… Elle doit nommer ses héros, ses poètes ; elle doit s’attacher à eux de préférence, les entourer de son amour et de ses conseils, leur jeter hardiment les mots de gloire et de génie dont les assistants se scandalisent, faire honte à la médiocrité qui les coudoie, crier place autour d’eux comme le héraut d’armes, marcher devant leur char comme l’écuyer. […] On lit dans le premier volume : Un éreintement du nommé Baudrillart, dans les Débats. […] Saintsbury, dans sa grande histoire de la critique, fait une belle place à Montaigne, que Brunetière, dans son Évolution de la Critique, ne nomme même pas. […] Paul Bourget nomme la crédibilité.
J’appuierai mon sentiment du témoignage d’un auteur grave que je ne serais pas trop fâché d’exposer à la légèreté de vos critiques, et c’est la raison pour laquelle je ne vous le nommerai pas. » Les lignes qui précèdent, et celles qui suivent, m’ont été adressées sans doute par un amateur de Sénèque ; j’ai transcrit les premières sans vanité, parce qu’elles étaient à la louange d’un autre, et sans indiscrétion, parce qu’il n’y a rien que d’honnête. […] Il est glorieux d’être ridicule aux yeux de tels personnages ; c’est presque leur ressembler que de les nommer sans indignation. […] Je ne te nomme pas, mais tu te reconnaîtras, si tu me lis… Tu rougis ! […] « Vous vous réduisîtes à admirer avec une simplicité tout à fait ingénue cette douceur de caractère, cette aménité naturelle qui captivait tous les cœurs, cette bienfaisance qui répandait sur un seul malheureux plus de pitié, plus de secours qu’un grand nombre n’en obtenait du reste des nommes ; et vous mîtes à votre éloge tant d’aisance, un air si vrai, que Gallion n’eut pas le moindre soupçon du piège. […] L’ingénieux et élégant abbé de Saint-Réal a nommé Sénèque dans plusieurs endroits de ses ouvrages : il y est parlé d’un entretien du philosophe avec la courtisane Épicharis ; de sa présence à une des assemblées des conspirateurs de Pison, et de son projet de monter au trône de l’Empire.