En suivant une métaphysique vulgaire qui fut la théologie des poètes, nous rappellerons (Voy.
Saint Jean en rappela et prêcha l’amour, après en avoir prêché la colère. […] Par le type et par l’arrangement des cheveux, cette tête ravissante rappelle la jeunesse de madame Récamier. […] Rappelez-vous qu’à la fin de Faust, Méphistophélès s’écrie : Maintenant, viens à moi ! […] — Toi qui égorges tes semblables, toi qui passes le jour à tuer et le soir à célébrer des banquets, te rappelles-tu le matin un seul de tes songes ?… Et quand tu te le rappellerais, le comprendrais-tu ?
Il lui rappela que les morts parlent et que leur voix est impérieuse. […] On dut le rappeler ; et ce ne fut point commode. […] Son allégresse de promoteur enthousiaste et de rénovateur rappelle celle qu’il y a dans la Défense et illustration de la langue française. […] Je me le rappelle entouré d’hommages, fort triste et soucieux. […] Poincaré se rappelait son aventure présente : et alors, il prenait le ton le plus dégagé, le plus familier.
* * * Je me rappelle la première soirée où je rencontrai Henri Franck, qui vient de mourir, à peine âgé de vingt-cinq ans. […] Il faut se rappeler l’état d’esprit de la génération « symboliste » pour apprécier celle qui se plaît aux comédies de Lemaître, aux études de Maurras, aux romans de Boylesve, aux Flâneries d’André Hallays. […] Rappelez-vous, dans le Lys Rouge — déjà — le sujet de roman qu’expose l’écrivain Paul Vence. […] Rappelez-vous la chèvre dont parle Alphonse Daudet ! […] Parfois, pour nous rappeler qu’il fut le collaborateur de M.
J’arrive au théâtre, je cause avec les amis, et particulièrement, je me rappelle très bien, avec les amis de la maison. […] Vous vous rappelez, si vous êtes vieux, le succès prodigieux de Marivaux, l’engouement même dont il fut l’objet à cette époque. […] Rappelez-vous qu’il cherche toujours le but moral de l’art, et que, pour lui, l’art est une leçon. […] Il avança le fauteuil et rappela Mme d’Avaray. Casimir Bonjour avait, lui aussi, en homme de son temps, le sens de la politesse, sans qu’on eût jamais besoin de le lui rappeler.
Pour en citer un exemple, nous rappellerons que de là est venue la croyance bizarre au mépris des anciens pour leurs femmes et à la servitude dans laquelle ils les tenaient. […] Il ne se peut rien voir de plus senti, de plus nettement exécuté que cette invention ; qu’on se rappelle le passage où Bernerette mourante fait un retour sur le passé et dit à son amant : « Quand nous nous sommes aimés autrefois, si nous avions eu plus d’économie, cela aurait mieux été, mais tu voulais aller au spectacle et nous amuser. […] Si les héros sont des mannequins fort bien faits et bien groupés ; l’imagination n’est donc pas rebutée et lorsqu’on a fermé le livre on n’y pense plus, cela est vrai, mais si quelqu’un vous le rappelle, on n’a pas gardé d’amertume et à toutes les critiques auxquelles on ne saurait trop qu’objecter, on peut du moins répondre : Ce n’était pas ennuyeux. […] Le casque surmonté d’un fer de pique, rappelle agréablement les preux. […] Il commence à propos d’un livre ou d’une pièce de théâtre par raisonner sur le temps qu’il fait ; il s’attendrit ou il s’irrite, il se rappelle combien le ciel était gris ou bleu un autre jour ; il regarde le soleil se lever ou se coucher et quelquefois il se trompe, il met le couchant à l’Orient, et l’Orient au couchant.
Bourget, il faut se rappeler qu’il est arrivé à un moment où ces questions et ces problèmes tendaient à disparaître de la littérature d’imagination, du roman surtout. […] Jules Lemaître sans rappeler d’abord qu’il a débuté par un article, resté célèbre, sur M. […] Vers délicats, mélancoliques, dont l’inspiration rappelle un peu celle de M. […] Comment ne pas rappeler ici la magnificence avec laquelle M. […] Je rappelle ici que je n’étudie l’œuvre de M.
Cheveux de sa mère sans doute, qu’il soignait en souvenir d’elle, ne voulant rien livrer aux ciseaux, de ce qui lui rappelait une image adorée de femme et de mère ! […] Des vallons peuplés de jolies maisons blanches qu’entourent des bosquets, des coteaux jaunis par les vignes, ou blanchis par les fleurs du cerisier, de vieux murs couverts de chèvrefeuilles naissants, des jardins de roses d’où sort tout à coup une tour élancée, tout rappelle la fécondité de la terre ou l’ancienneté de ses monuments, et tout intéresse dans les œuvres de ses habitants industrieux. […] J’abandonne pour toujours le service du lâche prince qui nous a trahis. » XIII Stello avait paru ; quelque chose qui rappelait Sterne, inconséquent, décousu, fragmentaire, doux, fort, sensible, ému et plaisant tour à tour ; livre multicolore où perçait la philosophie stoïque à travers la raillerie gauloise. […] Si les machines vous appartenaient, je trouverais très bon que leur production vous appartînt ; mais j’ai acheté les mécaniques avec l’argent que mes bras ont gagné : faites de même, soyez laborieux, et surtout économes. — Rappelez-vous bien ce sage proverbe de nos pères : Gardons bien les sous, les schellings se gardent eux-mêmes.
Sans doute, il existe un petit nombre de seigneurs qui ne rappellent en rien cet odieux et ridicule personnage, et l’auteur en dépeint loyalement plusieurs dans ses récits, mais, ce ne sont là que des accidents heureux, comme on l’a dit du pouvoir. […] — lui cria-t-il en le voyant s’éloigner, — et rappelle-toi que si jamais je te reprends… Cela dit, le forestier rentra tranquillement dans l’isba, ferma la porte, et se mit à remuer je ne sais quoi dans un coin. […] Ayant rassemblé toutes ses forces, il se mit à me parler de Moscou, des amis qu’il y avait laissés, de Pouchkine, du théâtre, de la littérature russe ; il me rappela nos petites bombances d’autrefois, les discussions ardentes que nous engagions à cette époque, et prononça avec attendrissement les noms de plusieurs de nos amis qui n’étaient plus… — Te souviens-tu de Dacha ? […] Mais à un léger souffle de vent, les cimes des arbres s’agitent, et ce bruit rappelle, à s’y méprendre, celui d’une cascade… Des herbes élancées croissent çà et là sur le lit de feuilles fanées qui sont tombées l’année dernière ; des champignons se dressent séparément coiffés de leurs chapeaux.
Zola ait voulu les rappeler, et je ne saurais mieux faire que de lui laisser la parole : « Tout petits, dès leur sixième, ils s’étaient pris de la passion des longues promenades. […] Leurs manifestes rappelaient par leur impétueuse allure les proclamations de Napoléon. […] À considérer les hautes pailles des blés, il rappelle Pan et Cérès. […] On se rappelle les souffrances qu’éprouvait Flaubert pour tailler une phrase, et si Zola se soucie moins de la perfection des petites choses, il s’efforce surtout de donner à ses monuments de vastes et logiques proportions.
Ainsi, pour ne citer toujours que ce que notre mémoire nous rappelle, la scène de Ménélas avec la portière du palais (Hélène, acte I) ; la scène du phrygien (Oreste, acte IV). […] » Ici Scudéry s’indigne de tant d’orgueil et rappelle à « ce trois fois grand avthevr du Cid… les modestes paroles par où le Tasse, le plus grand homme de son siècle, a commencé l’apologie du plus beau de ses ouurages, contre la plus aigre et la plus iniuste Censure, qu’on fera peut-être iamais. […] Il a cédé, lui, au désir de peindre tous ces fanatismes, toutes ces superstitions, maladies des religions à certaines époques ; à l’envie de jouer de tous ces hommes, comme dit Hamlet ; d’étager au-dessous et autour de Cromwell, centre et pivot de cette cour, de ce peuple, de ce monde, ralliant tout à son unité et imprimant à tout son impulsion, et cette double conspiration tramée par deux factions qui s’abhorrent, se liguent pour jeter bas l’homme qui les gêne, mais s’unissent sans se mêler ; et ce parti puritain, fanatique, divers, sombre, désintéressé, prenant pour chef l’homme le plus petit pour un si grand rôle, l’égoïste et pusillanime Lambert ; et ce parti des cavaliers, étourdi, joyeux, peu scrupuleux, insouciant, dévoué, dirigé par l’homme qui, hormis le dévouement, le représente le moins, le probe et sévère Ormond ; et ces ambassadeurs, si humbles devant le soldat de fortune ; et cette cour étrange toute mêlée d’hommes de hasard et de grands seigneurs disputant de bassesse ; et ces quatre bouffons que le dédaigneux oubli de l’histoire permettait d’imaginer ; et cette famille dont chaque membre est une plaie de Cromwell ; et ce Thurloë, l’Achates du Protecteur ; et ce rabbin juif, cet Israël Ben-Manassé, espion, usurier et astrologue, vil de deux côtés, sublime par le troisième ; et ce Rochester, ce bizarre Rochester, ridicule et spirituel, élégant et crapuleux, jurant sans cesse, toujours amoureux et toujours ivre, ainsi qu’il s’en vantait à l’évêque Burnet, mauvais poëte et bon gentilhomme, vicieux et naïf, jouant sa tête et se souciant peu de gagner la partie pourvu qu’elle l’amuse, capable de tout, en un mot, de ruse et d’étourderie, de folie et de calcul, de turpitude et de générosité ; et ce sauvage Carr, dont l’histoire ne dessine qu’un trait, mais bien caractéristique et bien fécond ; et ces fanatiques de tout ordre et de tout genre, Harrison, fanatique pillard ; Barebone, marchand fanatique ; Syndercomb, tueur ; Augustin Garland, assassin larmoyant et dévot ; le brave colonel Overton, lettré un peu déclamateur ; l’austère et rigide Ludlow, qui alla plus tard laisser sa cendre et son épitaphe à Lausanne ; enfin « Milton et quelques autres qui avaient de l’esprit », comme dit un pamphlet de 1675 (Cromwell politique), qui nous rappelle le Dantem quemdam de la chronique italienne. […] Il ignore cet art de souder une beauté à la place d’une tache, et il n’a jamais pu rappeler l’inspiration sur une œuvre refroidie.
Ç’a été la chimère de Taine, nous le rappelions plus haut, que de vouloir à tout prix, comme il disait, les « souder » les unes aux autres, et rien n’est plus laborieux, ni plus triste en un sens, dans ses derniers écrits, que la peine qu’il se donne pour se persuader à lui-même qu’il y a réussi. […] * Parmi les membres du « comité d’honneur » sous les auspices duquel on banquettera ce soir, je me rappelle avoir vu le nom du docteur Clemenceau. […] Depuis trois mois, en effet, que j’ai publié l’article que l’on « conspuera » ce soir, à défaut de moi-même, on m’a reproché sur tous les tons qu’il était de « la personne la plus étrangère à l’esprit scientifique » ; et, en effet, je ne me rappelle pas avoir publié le moindre travail de thermochimie. […] ou n’avons-nous jamais lu les Soirées de Saint-Pétersbourg; et rappellerai-je ici la belle page de Joseph de Maistre sur les indulgences ?
Indiana rappelle davantage Delphine, à laquelle je ne la trouve pas de bien loin inférieure, et qui, dans son étendue, offre également des disparates de composition.
Ce qui est bon à rappeler, c’est qu’on n’en sort jamais, après tout, qu’avec le fonds d’enjeu qu’on y a apporté, je veux dire avec le talent propre et personnel : le reste était déclamation, appareil d’école, attirail facile à prendre, et que le dernier venu, eût-il moins de talent, portera plus haut en renchérissant sur tous les autres.
Ma prévoyance, il y a quinze ans, n’y a point songé, ou j’ai résisté à la Nature qui tout bas me l’insinuait, et la Nature aujourd’hui me le rappelle.
On le rappelle, et il ne quitte plus Genève, dont il fait vraiment le centre religieux de la Réforme française.
Ce fut un four, comme on dirait aujourd’hui… Les cinq actes se déroulèrent au milieu d’un silence morne… Je ne suis jamais revenu d’une de mes premières représentations les plus bruyantes et les plus applaudies sans me rappeler le froid de cette grande salle… et sans me dire tout bas, pendant que mes amis me félicitaient : « C’est possible ; mais j’aimerais mieux avoir fait Charles VII qui n’a pas réussi ».
Pour Alfred de Musset, la poésie était le contraire ; sa poésie, c’était lui-même, il s’y était rivé tout entier ; il s’y précipitait à corps perdu ; c’était son âme juvénile, c’était sa chair et son sang qui s’écoulait ; et quand il avait jeté aux autres ces lambeaux, ces membres éblouissants du poète qui semblaient parfois des membres de Phaéton et d’un jeune dieu (se rappeler les magnifiques apostrophes et invocations de Rolla), il gardait son lambeau à lui, son cœur saignant, son cœur brûlant et ennuyé.
Maintenant il se rappelle ; lentement se réédifient en son esprit les ruines dont la désolation l’entoure.
Edmond Rostand nous apporta Les Romanesques, et l’on se rappelle l’effet de surprise heureuse que firent sur les spectateurs ces vers amoureux, ces vers délicieux murmurés par deux fiancés de dix-huit ans, à l’ombre d’un vieux mur, sous la joubarbe et les aristoloches.
Rappelons en quelques mots où en était la scène française à la même époque.
Il paraît que ce nom rappela aux Italiens leur ancien type, si important sur le théâtre des Gelosi.
Qui ne se le rappelle, dressant au milieu du brouillard des pipes, dans le vacarme des soucoupes, sa silhouette 1830, et chantant d’une voix réfractaire, sans trop se soucier du piano, Struggle for life ou les Bigorneaux de l’École romane.
Et elle ajoute : « Faut-il rappeler que Léon Bloy et Léon Cladel restent nos fidèles collaborateurs, que Paul Verlaine, Stéphane, Mallarmé, Jean Moréas, Stuart Merrill, Jean Richepin, Maurice Boucher, Ernest Raynaud, René Ghil et Gabriel Vicaire ne négligeront rien pour charmer les âmes impressionnables ; qu’enfin, Lucien Descaves, Georges Darien, Louis Dumur, Oscar Méténier, J.
Enfin, rappelons-nous ici deux faits qui repoussent l’insinuation de M.
Tout ce qui a pu donner lieu à des réflexions intéressantes, à des critiques utiles, à des réfutations nécessaires, à des discussions de morale ou de littérature ; en un mot, tout ce qui a été une occasion de rappeler aux vrais principes & de répandre de la variété, n’a pas été regardé comme étranger à notre Ouvrage.
Réunissant l’impétuosité de Juvénal à l’enouement d’Horace, il rend dans ses vers les impressions de son ame, & rappelle aux loix du Goût & de la Raison.
Il se rappellera toujours ce que ses prédécesseurs ont trop oublié, que lui aussi il a une religion et une patrie.
Il rappelle quantité de contes puériles, de livres apocryphes, de subterfuges qu’on imaginoit dans les premiers siècles de l’église pour l’accréditer, & dont elle n’avoit pas besoin.
enfin, l’abus qu’on fait d’une réputation acquise, pour se relâcher, & pour en imposer à la faveur d’un nom célèbre, en osant publier des ouvrages dignes des premiers qu’on a donnés ; cette inégalité choquante qu’on est étonné de voir quelquefois dans le même homme, me rappelle ce que les Italiens disoient du Tintoret, qu’il avoit trois pinceaux, un d’or, un d’argent, & l’autre de fer *.
Cette distribution égale de huit vers pour le Prologue, et de huit autres pour la fable, rappelle ce que nous avons dit dans la note sur celle du coq et de la perle, liv.
Dans une de ces batailles, je me rappelle encore des soldats touchés avec force et délicatesse, quoique ce ne soit pas le mérite ordinaire de ce maître ; là ou ailleurs (car comme je compte sur vous je parcours les choses un peu légèrement), sur le devant un soldat mort, un étendard, un tambour, une terrasse peints avec beaucoup de vigueur.
Je ne crois pas qu’il y ait de plus impatientant procédé que celui-là, commun, du reste, à tous les diplomates, que cette suppression impertinente qui rappelle celle que le cant anglais opéra un jour, par les mains de Thomas Moore, sur les Mémoires de Lord Byron.
Eugène Talbot, dont le nom rappelle celui d’un héros encore plus crâne que lui, me produit cependant l’effet d’un héros de goût d’avoir fait cela, et, pour mon compte, je lui sais un gré infini d’avoir, en publiant cette édition qui est soignée et très belle, remis les choses en leur place naturelle, — c’est-à-dire Larcher au sépulcre et Saliat hors de son tombeau !
» Et l’historien en question ajoute, textuellement : « Si des ecclésiastiques ont régi tant d’États militaires, c’est qu’ils étaient plus expérimentés, plus véritablement propres aux affaires, que des généraux et des courtisans. » Raison qui rappelle le mot des médecins de Molière : L’opium fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive , et qui fait sourire venant d’un homme d’autant d’esprit que Voltaire ; car c’est Voltaire qui est cet historien !
Seulement, moins heureux dans tout ce qui tient à l’appréciation de l’intelligence qu’à l’appréciation de la moralité du caractère, Chateaubriand a trop consacré une réputation d’esprit dont il n’était pas juge ; car, dans ses Mémoires, on se rappelle comment il a traité Rivarol.
Marie-Thérèse pouvait se rappeler qu’elle avait traité de cousine madame de Pompadour.
Marie-Thérèse pouvait se rappeler qu’elle avait traité de cousine Mme de Pompadour.
Vaublanc, lorsque vous le lisez, vous rappelle involontairement le Julien Sorel de Rouge et Noir et le Fabrice de la Chartreuse de Parme, qui n’est, du reste, que le même homme, C’est le même genre de courage qui raisonne, s’analyse, calcule et se doit de jouer encore la partie, quand elle semble le plus perdue sans ressource.
Mais il n’en est pas moins vrai que l’auteur des Ruines a l’honneur d’avoir avec eux la fraternité des idées et une parenté d’intelligence… Ce Revelière inconnu, et qui, dans l’égarement universel de la raison, a grande chance de rester inconnu, est un esprit d’une force rare, toujours, dans la pensée, et souvent dans l’expression, mais il est moins près de ces hommes profonds et sans égaux que d’un autre homme de leur temps, un autre observateur politique trop oublié et qu’il rappelle, ce Mallet-Dupan qui, lui aussi, préjugea la Révolution française dès son origine, et dont le préjugé eut parfois toute la justesse d’un jugement… L’auteur des Ruines est une espèce de Mallet-Dupan après la lettre, la terrible lettre de la Révolution !
À travers le journaliste, fatalement vieilli comme ils vieillissent tous, dont la personnalité reculait, en s’effaçant, dans un passé qui s’éloignait et qu’on rapproche, on aperçoit l’homme, si on peut dire l’homme de cet enfant trépignant et passionné, qu’il aurait valu mieux faire oublier que rappeler, pour son honneur et pour sa gloire.
Risqué déjà à une autre époque, ce noble aveu — on se le rappelle — rapporta un orage de sifflets à l’une des tragédies du poète, mais maintenant que cet aveu est affermi et courageusement répété, tous ceux qui avaient drapé Silvio Pellico en martyr contre l’Autriche reprendront leur pitié… et leurs sifflets, et ce n’est plus une tragédie qu’ils siffleront.
Il rappelle, par la variété des connaissances et des aptitudes, un autre Italien de son siècle, monstrueux, il est vrai, dans l’ordre physique de l’action, mais charmant dans l’ordre de l’esprit, l’aventurier Casanova, dont on dit aussi : que ne fut-il pas et que n’aurait-il pas pu être ?
Saisset ne vénérerait pas la force jusque dans l’abus qu’on fait d’elle, un bon sens plus fier n’aurait pas de ces attitudes devant les gauchissements du génie ou ses crimes, car les fautes intellectuelles d’un homme investi de facultés transcendantes peuvent aller jusque-là, mais il faut se rappeler que M.
C’était un de ces suppléants qui ne peuvent inquiéter l’amour-propre de ceux qu’ils suppléent, et qui les rappellent, mais par tout ce qu’ils ne sont pas.
En vain a-t-elle rappelé la femme au sentiment tout-puissant de sa faiblesse et a-t-elle dit avec, un grand bon sens chinois étonnant et qui étonnerait même en Europe, qu’il n’y avait pour la femme que la modestie qui rougit et l’ombre du mystère qui voile cette rougeur charmante, M.
Rappelons-nous le proverbe : Lorsqu’il y a dix pas à faire, neuf est la moitié du chemin.
Risqué déjà à une autre époque, ce noble aveu, — on se le rappelle, — rapporta un orage de sifflets à l’une des tragédies du poëte, mais aujourd’hui que cet aveu est affermi et courageusement répété, tous ceux qui avaient drapé Silvio Pellico, en martyr contre l’Autriche, reprendront leur pitié… et leurs sifflets, et ce n’est plus une tragédie qu’ils siffleront !
Cela rappelle trop le mot de Rivarol : « C’est là de la prose où les vers se sont mis. » Et encore, nous connaissons beaucoup de proses d’un tissu plus serré, plus étincelant, plus ferme et plus souple que ces molles poésies sans articulation et sans relief.
Il faudrait citer tout le poème, mais je n’ai voulu que le rappeler, par ces vers inouïs, à ceux qui l’ont depuis trente ans dans la mémoire.
Vous vous le rappelez ?
Son nom rappelle encore aujourd’hui de grandes idées, les idées de patrie, de courage et d’éloquence.
Enfin, qu’on ne cesse de se rappeler que chacun de ces chapitres parut d’abord sous forme d’articles4. […] Cette forme, rappelons-le, n’est bonne que pour Fort. […] Ce sont de mauvaises farces qui rappellent les grossières plaisanteries des jouets allemands. […] Comment se rappeler que Sully Prudhomme a écrit des livres d’esthétique, des études philosophiques, des articles de sociologie ? […] L’âme qui te mirait, je l’ai déjà perdue, et mes yeux refermés ne se rappellent rien.
Il ne séparait pas la science de la morale, et il n’était pas non plus de ceux qui ensevelissent leurs débuts pénibles et leurs origines ; il avait eu la vie rude et même misérable ; il avait été pauvre, et il lui arrivait de le rappeler à son fils en des termes qui ne s’oublient pas : « Il m’est arrivé de manquer de pain, toi déjà né. […] Son visage creusé et sombre, son air noirâtre, qui, de profil, me rappelle parfois celui de Lamennais, n’est nullement désagréable quand il s’anime et qu’il y passe un rayon. […] Littré, dans la Revue des Deux Mondes du 1er avril 1838, à propos des Œuvres d’histoire naturelle de Goethe : « En commençant, j’ai rappelé, dit-il, la magnificence du spectacle du ciel, et combien les yeux se plaisent à considérer ces étoiles innombrables, ces globes semés dans l’espace, ces îles de lumière, comme dit Byron, dont se pare la nuit : je termine en rappelant que, pour les yeux de l’intelligence, le spectacle des lois mystérieuses et irrésistibles qui gouvernent les choses n’est ni moins splendide ni moins attrayant.
Du collège d’Amiens, le jeune professeur fut rappelé comme agrégé à Paris, et nommé pour faire la classe de troisième au collège de La Marche : il y était encore lors de sa réception à l’Académie, en 1774. […] Dans les châteaux, dans les familles, en province, partout, abondaient les poèmes de Delille ; on y trouvait, sous une forme facile et jolie, toutes choses qu’on aimait à apprendre ou à se rappeler, des souvenirs classiques, des allusions de collège à la portée de chacun, des épisodes d’un romanesque touchant, des noms historiques, des infortunes ou des gloires aisément populaires, des descriptions de jeux de société ou d’expériences de physique, des notes anecdotiques ou savantes, qui formaient comme une petite encyclopédie autour du poëme, et vous donnaient un vernis d’instruction universelle. […] On est déjà si loin de l’ancienne Université, qu’il n’est pas inutile de rappeler que les colléges de Lisieux et de Beauvais étaient À Paris, tandis que le collège d’Amiens était bien dans cette ville même.
Arrivés à la définition du singe, ils se rappelleront confusément que le singe est un animal comique, dont l’aspect donne envie de rire ; mais tous les caractères de la bête seront entièrement sortis de leur mémoire : bonne occasion pour la logique. […] Elle a voyagé en pays étranger, et elle se rappelle encore son premier scandale et sa longue indignation, aux cris d’admiration que poussaient les sauvages pour leur Dante, leur Caldéron eu leur Shakespeare. […] On peut bien m’énumérer tous les ingrédients qui entrent dans un certain mets, et me rappeler que chacun d’eux m’est d’ailleurs agréable, en m’assurant de pins avec vérité qu’il est très sain, je reste sourd à toutes ces raisons, je fais l’essai de ce mets sur ma langue et sur mon palais, et c’est d’après cela (et non d’après des principes universels) que je porte mon jugement.
Mais un nouveau soupir échappé de mon père me rappela ses respirations pénibles de la nuit, et je lui en demandai encore une fois la cause : il ne me répondit pas, mais moi, m’apercevant que ses yeux se remplissaient de larmes, j’en devinai trop la source, et je me hâtai de changer de discours. […] Ce petit défi de beauté rappela la bonne humeur, on demeura encore quelque temps ensemble ; à la fin, ils sortirent tous et toutes pour me laisser la liberté de m’habiller. […] L’homme raisonnable (prenant une prise de tabac). « Difficilement, car la signora est morte cette nuit, au coup de deux heures. » Cette catastrophe de la représentation de Don Juan, de Mozart, racontée ainsi par un indifférent à Hoffmann, à une table d’auberge, le lendemain de cette nuit qui avait transfiguré l’amateur en pur esprit, nous rappelle la mort de madame Malibran, la plus extatique apparition de la beauté, de l’enthousiasme et de la musique incréée, morte aussi d’excès d’impression musicale, après une représentation de Mozart.
Des lettres du directeur des théâtres de Mannheim le rappellent dans cette ville avec un traitement de cinquante louis par an, salaire exigu de ses travaux pour la scène. […] La maison que tu habites avait disparu déjà dans le lointain ; je me rappelais tout alors : comment, la nuit, tu t’étais promené avec moi dans le jardin ; comment tu souriais quand je t’expliquais les formes fantastiques des nuages et mes beaux rêves ; comment tu écoutais avec moi le murmure des feuilles au vent de la nuit. » On croit véritablement entendre les confidences de Daïamanti au dieu son amant, dans une scène des drames indiens ; l’imagination allemande est teinte des eaux du Gange. […] XX S’il est permis de comparer la littérature et la politique, Goethe rappela à ce point de vue un homme supérieur auquel les moralistes peuvent refuser leur estime, mais auquel les historiens observateurs et philosophes ne pourraient contester l’admiration : le prince de Talleyrand.