Au printemps, il alla passer quelques mois dans l’abbaye de Senones, auprès du savant dom Calmet, religieux d’une érudition immense et indigeste, mais d’un caractère naïf et tolérant, qui plaisait beaucoup à Voltaire.
Les lames de Tolède, les médailles florentines ne sont pas plus acérées ou plus délicates que les strophes qu’il lui plaît d’ouvrer.
Gustave Moreau, qui, naguère avait promis à l’art quelque moderne Vinci, se plaît à l’ordonnance harmonieuse de coloris charmants.
On sert en même temps des plats gras et des plais maigres.
La Revanche, dont jusqu’à ce jour l’hostilité avait égalé, sans guère la dépasser, celle des autres journaux spécialement anti-prussiens ou anti-wagnériens, répondit par un article où sont ces lignes (19 avril) : … Puisqu’il plaît à M.
Plût à Dieu que je fusse dans le cas d'en faire autant à l'égard de tous les Auteurs irréligieux !
Il hantait les pâtres et il les aimait, il se plaisait à leur apparaître vêtu, comme eux, d’une peau de chèvre noire.
» Samedi 12 février Pour me connaître, pour savoir ce que je vaux, il faut me plaire : avec les gens qui ne me sont pas sympathiques, je me referme et ne laisse rien passer de moi.
Nous en citerons deux qui résument les autres ; d’abord celle de Guillaume de Humboldt, rencontrant la question au cours de ses études sur l’histoire du langage : « Il peut sembler étrange, dit-il, puisque la poésie se plaît avant tout à la forme, à la couleur et à la variété, de vouloir l’unir avec les idées les plus simples et les plus abstraites, et pourtant cette association n’en est pas moins légitime.
Quand le feuilleton prétendait m’instruire, je me résignais à l’écouter dans l’espoir d’apprendre : s’il ne se charge que de me plaire, j’ai droit à une causerie aussi élégante qu’ingénieuse.
L’Aréopage acquitte Phryné… Juger ce qui plaît tant, est presque impossible !
Pour établir cette collaboration, il ouvre chez son éditeur Charpentier un petit bureau de bienfaisance et de confidences où il attendra patiemment les renseignements demandés, et, entre tous, il prend la peine de signaler ceux qui lui plairaient davantage, et ce sont les impressions des jeunes filles, et même des toutes petites filles, et « l’éveil simultané de leur intelligence et de leur coquetterie… ».
Je le traite en artiste fort, en homme qui doit savoir la nature humaine et la faire vibrer à commandement quand il lui plaît ; mais qui, malheureusement, n’a montré dans son Homme qui rit ni art, ni âme, ni nature humaine !
Tout poète pourra donc se révéler homme d’esprit quand il lui plaira.
Quand les plus illustres noms de France entraient dans sa chambre, il lui plaisait souvent de ne pas lever les yeux de sa besogne. […] » C’est l’avilissement de la Religion, Dieu mis en tiers dans tous les mouvements auxquels il plaît au cœur de se laisser entraîner. […] Cette séduction continuelle à l’inconsistance d’impressions fugitives semble plaire et rafraîchir tout d’abord, mais dès qu’elle se prolonge, elle accable. […] Là-dessus un biographe a dit qu’il plut à Mme de Charrière comme un « gamin désabusé ». […] Il ne se plaisait qu’à errer à l’aventure, il ne disait jamais ce qu’il devenait, où il allait ; lui-même ne le savait pas.
Maintenant, quand je dis que ce microcosme se comportera toujours de la même manière, que la chaleur provoquera nécessairement, au bout d’un certain temps, l’ébullition de l’eau, j’admets que, si je me donne un certain nombre d’éléments du système, cela suffit pour que le système soit complet : il se complète automatiquement, je ne suis pas libre de le compléter par la pensée comme il me plaît. […] Mais l’homme n’entretient pas seulement sa machine ; il arrive à s’en servir comme il lui plaît.
Ils se tiennent le plus souvent dans le vent, dans la poussière, dans les buissons, dans certains cailloux, et de là, quand ils voient passer une femme qui leur plaît, ils pénètrent en elle. […] Mais l’esprit, auquel elle plaisait, la poursuivit et pénétra en elle. […] Mais cette vue, qui est la mienne, je ne pense pas qu’elle soit généralement admise ; les hommes, pour s’y plaire, sont encore trop imprégnés de religiosité. […] Il faut lui plaire, et pour cela montrer beaucoup de docilité, beaucoup de patience.
Seulement, de ce que les définitions de l’Art et du Beau se trouvent être insuffisantes, il ne résulte pas, comme le prétend le penseur russe, que l’esthétique consiste tout uniment « à reconnaître comme artistiques un certain nombre d’œuvres parce qu’elles nous plaisent, et à combiner une théorie de l’Art qui puisse s’adapter à ces œuvres-là ». […] Il écrit ceci : « L’Art n’est point, comme le déclarent les métaphysiciens, la manifestation de quelque idée mystérieuse de la Beauté, de Dieu ; il n’est pas, comme l’affirment les physiologistes, un jeu dans lequel l’homme dépense son excédent d’énergie ; il n’est point l’expression des émotions au moyen de signes extérieurs ; il ne consiste pas dans la création d’objets qui plaisent ; il n’est point surtout le plaisir. […] Ce pouvoir étrange de la musique d’éveiller notre sensibilité dans ce qu’elle a de plus secret et de plus intime, explique le prodigieux effet que l’intervention de la musique ajoute à tous les actes de la vie auxquels il nous plaît de l’associer. […] En un mot, ni Beauté, ni Midi, rien de la fine clarté du ciel méridional, rien qui rappelle la grâce, point de dunes, à peine une volonté de logique ; une certaine lourdeur même, qui est encore soulignée, comme si l’artiste voulait nous dire : “Elle fait partie de mes intentions” ; un manteau pesant, quelque chose de volontairement barbare et solennel, un clinquant de dentelles et de préciosités savantes et surannées, quelque chose d’allemand, dans le meilleur et dans le plus mauvais sens du mot, quelque chose de germaniquement multiple, d’informe et d’inépuisable ; une certaine puissance et une plénitude d’âme allemande qui ne craint pas de se dérober sous les raffinements de la décadence, — qui peut-être s’y plaît mieux ; la véritable marque de l’âme allemande, en même temps jeune et démodée, trop faible encore et trop riche d’avenir ; ce genre de musique exprime le mieux ce que je pense des Allemands ; ils sont d’avant-hier et d’après-demain, — ils n’ont pas encore d’aujourd’hui16. » Voilà une page d’admirable critique en dépit du parti pris de Nietzsche contre son auteur, d’où résultent certaines appréciations inexplicables.
Jeune page, il avait su plaire à Louis XIII par quelques attentions et de l’adresse à la chasse, en lui présentant commodément son cheval de rechange ou en rendant le cor après s’en être proprement servi.
» Le Parny de ces jolies pièces qu’on se plaît à citer était bien celui qu’on retrouvait avec agrément dans la société et dans l’intimité, aux années du Consulat et de l’Empire, celui qui, n’ayant plus rien d’érotique au premier aspect, rachetait ces pertes de l’âge par quelque chose de fin, de discret, de noble, que tous ceux qui l’ont approché lui ont reconnu.
Il aimait à séduire les yeux et les oreilles plus qu’à posséder les cœurs ; c’est l’homme doué de la plus innocente coquetterie d’esprit et de figure que j’aie jamais connu ; tel il était alors à Naples sous l’habit de cour, tel je l’ai vu plus tard sous l’uniforme de mousquetaire de Louis XVIII, tel sous le costume d’archevêque, apportant le même apprêt à plaire dans le salon, dans la revue, qu’à l’autel.
III Ces trois noms : Phidias, Michel-Ange, Canova, n’expriment pas, à Dieu ne plaise, tout l’art dont ils sont les artistes souverains à trois époques de l’humanité ; mais ils résument, en trois éclatantes individualités, la sculpture dans l’antiquité, la sculpture dans la renaissance, la sculpture moderne dans notre temps.
. — Plût au ciel vraiment que tu le pusses !
La mèche de cheveux dérobée me semble de trop et ne me plaît pas.
Infâme, tant qu’il vous plaira ; c’est le siècle, c’est l’homme.
Mais qu’un jeune homme, qui n’est après tout qu’un niais, pénètre d’un seul coup toutes les profondeurs de la religion et de la philosophie, parce qu’une femme a posé ses lèvres sur les siennes, c’est là une idée qui peut plaire aux théoriciens du pessimisme, mais qui ne persuadera jamais un esprit sain, malgré tout l’artifice du dramaturge et du musicien.
jeûnez pour votre compte, ma chère ; mais laissez-moi, s’il me plaît, me régaler d’un bon bifteck, aux risques et périls de mon âme.
Ces années, comme les fantômes de Macbeth, passant leurs mains par-dessus mon épaule, me montrent du doigt non des couronnes, mais un sépulcre ; et plût à Dieu que j’y fusse déjà couché !
Les Ganoïdes sont placés par leurs affinités entre les Sélaciens et les Téléostéens ; ces derniers sont aujourd’hui prépondérants quant au nombre ; mais les Sélaciens et les Ganoïdes ont existé seuls pendant longtemps ; et en ce cas, selon la norme de supériorité qu’il plaira de choisir, on pourra dire que les poissons ont rétrogradé ou progressé dans leur organisation.
Mais ce que nous pouvons faire et ce que nous faisons, c’est de choisir les variations que la nature produit et de les accumuler dans la direction qui nous plaît.
Flourens, qui incline vers la psychologie de Descartes et se plaît à réfuter les paradoxes de M.
Je la donne ou la retire comme il me plaît, je la dirige tour à tour vers plusieurs points, je la concentre sur chaque point aussi longtemps que ma volonté peut soutenir son effort19. » Si ce n’est pas là une description de convention et de fantaisie, si l’auteur la tire de sa propre expérience, je ne puis que l’admirer. […] Pourtant le pouvoir volontaire n’est pas toujours suspendu, puisque nous essayons quelquefois de nous maintenir dans un état qui nous plaît ou de nous soustraire à une situation désagréable.
Dans l’enfance donc et dans l’adolescence encore, rien de mieux littérairement, poétiquement, que de se plaire, durant les récréations du cœur, à quelques sentiers favoris, hors des grands chemins, auxquels il faut bien pourtant, tôt ou tard, se rallier et aboutir.
Boutin de la Coulommière, fils d’un receveur général des finances, se récria à la vue de ce mécanisme ingénieux dont il se plaisait à faire jouer les ressorts, et se tournant vers l’abbé de Canillac : « Cela, dit-il, est admirable sans doute ; mais ce qui me semble plus admirable encore, c’est que Son Éminence, étant au-dessus des faiblesses humaines, veuille bien s’y accommoder. » Mot précieux et seul capable de montrer le rang, la position d’un prélat grand seigneur en province.
Il avait existé sous l’ancienne monarchie un clergé puissant, en possession d’une grande partie du sol, ne supportant aucune des charges publiques, faisant seulement, quand il lui plaisait, des dons volontaires au trésor royal, constitué en pouvoir politique, et formant l’un des trois ordres qui, dans les états généraux, exprimaient les volontés nationales.
Son imagination allumée pour Julie, l’amante pédantesque de son drame, se convertit un instant en amour réel, mais purement sensuel, pour madame d’Houdetot, sa voisine de campagne, femme très séduisante, mais très solidement attachée à Saint-Lambert, ami de Rousseau, et qui se plaisait dans la société de Rousseau par la réminiscence fidèle de Saint-Lambert absent.
Il voulut donc aller le visiter sous quelque prétexte, — comme il était allé chez Calcagnini, — afin de juger si ses manières lui plaisaient, et pour s’entretenir un peu avec lui.
Plaire est le symptôme d’aimer.
Ce fut là que j’eus l’occasion de voir et d’admirer, suspendue aux bras de sa mère, cette ravissante princesse Christine, dans toute la fleur de beauté et d’intelligence, que son sort destinait pour épouse au roi d’Espagne, Ferdinand VII, et qui a su, au milieu des tempêtes, plaire, gouverner, transmettre un trône à sa fille, régner, tomber, ou plutôt se retirer du trône, plus heureuse et plus habile que Christine de Suède, dans le demi-jour d’une existence à l’abri des coups de vent.
L’élargissement graduel du groupe des gens instruits a son contrecoup immédiat dans la situation des écrivains et aussi dans le caractère de leurs œuvres ; car un auteur, tout en songeant à exprimer ce qu’il pense et ce qu’il sent, dédaigne rarement de plaire aux lecteurs qu’il prévoit ou aux lectrices qu’il désire.
Mais ce sont de telles conceptions qu’on se plaît le plus à attaquer.
* * * — Ne jamais parler de soi aux autres et leur parler toujours d’eux-mêmes, c’est tout l’art de plaire.
Et ce sont, sortant d’elle, espacées par de longs silences, des phrases comme celles-ci : « L’amour des autres, non, non, ça ne ressemblait pas au nôtre… le monde ne peut pas savoir… c’est cependant bien simple… moi je n’ai pas de famille… lui était comme moi… nous étions tout l’un pour l’autre. » Et quelques moments après : « Oui, toute ma vie, toutes mes pensées, toutes mes actions, tout… ça allait toujours à lui… ça cherchait toujours à lui être agréable… à lui plaire même, quand j’achetais un bout de ruban… et ce sera chez moi, ainsi jusqu’à l’agonie, jusqu’à l’agonie !
Symbole du sacrifice de soi-même à l’amour des hommes, exemple de cette charité qui plaît aux dieux, et qui s’étend au-delà des hommes à toute la création animée ou inanimée.
Personne n’est plus en état de remplir ce paragraphe que Sa Majesté Impériale ; elle s’inscrira quand il lui plaira parmi les protecteurs de la langue russe.
et ce fut ainsi que se réalisa une fois de plus le beau mot de Balzac l’ancien sur la France : « La France est un vaisseau qui a pour pilote la tempête. » Évidemment, en présence de ces événements et de ces immensités, l’écrivain peut se tenir dispensé du maigre travail des biographies, ou, s’il lui plaît d’en faire encore, ce ne doit pas être pour mesurer la grandeur des hommes, mais pour montrer leur petitesse, et la montrer avec l’implacable exactitude d’un niveau.
Au lieu de s’abandonner, comme la fleur aux souffles du ciel, à l’inspiration qui lui dictait des vers comme les vers adorables : À Hélène, il l’interrompit pour parler et pour plaire à la curiosité, — ce sentiment bête de tout le monde, — et il fut à la fois le Sphinx et l’Œdipe d’énigmes qui ne pouvaient intéresser et passionner que des imaginations inférieures.
Elle n’avait plus de victime que la divine Eucharistie ; elle n’aurait plus permis, même à titre de symbole, ces danses réputées religieuses où se plaisaient des peuples sensuels et guerriers.
Pour plaire à des esprits ainsi disposés, il faut se préoccuper de leurs idées beaucoup plus que de sa propre inspiration, et rechercher l’effet avec plus de soin que la vérité. […] Ils se plaisent à reproduire le ridicule, la laideur et le vice.
Samson se plaît à bercer la belle esclave et lui chante en hébreu une chanson funèbre dont elle ne saisit pas le sens : Elle ne comprend pas la parole étrangère, Mais le chant verse un somme en sa tête légère.
« Il se plaît de préférence dans la compagnie des sages, mais il ne rebute point ceux qui ne le sont pas.
Je ne me compare pas, à Dieu ne plaise !
Ces divers points de Rome m’impressionnèrent si vivement que, malgré son laconisme habituel, mon père se plut souvent à me les expliquer.
Ce fut alors, pour plaire à cet ami, qu’elle commença à former autour d’elle ce salon politique et lettré dont on voit la composition accidentelle dans les hommes célèbres convoqués à la lecture du Moïse dont j’ai parlé en commençant.
La noblesse, presque toute militaire, lui donnait quelque chose de martial qui plaît aux habitudes de ce peuple brave et guerrier ; la bourgeoisie, émancipée par le gouvernement de la France pendant vingt ans, était rentrée dans sa subalternité antique ; elle se pliait avec une résignation doucereuse, mais amère, à la supériorité de l’aristocratie.
Elle se plaisait avec lui.
C’est un art dont l’objet est moins de persuader que de plaire.
Mais je ne puis que répéter ce que Sidney Smith disait des passages vertigineux d’un virtuose : « Plût à Dieu que ce fût « impossible !