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2676. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Comment s’y conduire, soit pour les éviter, soit pour ne pas les envenimer ; par quelles illusions nous confondons la vérité avec notre intérêt ; par quel sophisme de la vanité, croyant ne faire que redresser notre prochain, nous l’opprimons ; dans quelle mesure doit-on résister ou déférer aux opinions établies, respecter les personnes d’autorité ou ceux qu’elles, accréditent, prétendre à la créance des autres ; quels sacrifices nous conseille notre intérêt bien entendu, et nous commande la charité chrétienne : voilà les points que touche Nicole, et sur lesquels il n’est pas d’esprit droit qui ne soit d’accord avec lui.

2677. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

C’est l’opinion soutenue par M. 

2678. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

C’est aussi l’opinion de Mosso.

2679. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

On accuse les déterministes défaire reposer leur opinion sur des considérations de passé ou de futur, de dire que telle chose aurait pu être autrement, ou encore que l’on aurait pu d’avance la prévoir.

2680. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Ces théories sont probables ; avec de nombreux tempéraments que l’expérience suggèrera, il est possible qu’on finisse par en reconnaître la vérité ; elles ne nous semblent, par contre, ni justes dans leur rigueur, ni exactement vendables, ni par conséquent d’une certitude telle dans l’application, qu’on puisse en tirer parti, comme d’une méthode d’investigation historique ; il nous sera permis de formuler ces opinions en toute liberté, malgré le respect et l’admiration que nous éprouvons pour un des premiers penseurs de ce tempsdb.

2681. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

On pourrait faire plus aujourd’hui, on pourrait, en quelques instants, parcourir soi-même ces différents climats intellectuels du globe, et se rendre compte par sa propre sensation des sensations différentes des races et des peuples qui vivent ou qui meurent sous les différentes latitudes de la pensée, — « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », — s’écriait le religieux Pascal lui-même en sondant cet horrible mystère des opinions et des doutes des mortels !

2682. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Mais nous nous formons souvent une opinion fort erronée, lorsque nous supposons que des espèces proche-alliées envahissent nécessairement le territoire l’une de l’autre dès que de libres communications s’établissent entre elles.

2683. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Je reconnais qu’il y a une large part de vérité dans cette opinion, et néanmoins je ne puis la croire tout à fait exacte.

2684. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Dans ce débat entre la science et la conscience, l’opinion du monde savant semble quelque peu complice de la physiologie.

2685. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Ledrain serait de n’avoir pas lu l’auteur de Zarathoustra et de ne s’en être rapporté qu’à l’opinion des autres. […] Ils se tiennent là, dit-il à son cœur, les voilà qui rient, ils ne comprennent point, je ne suis pas la bouche qu’il faut à ces oreilles. » Et maintenant, une opinion s’est cristallisée, pour longtemps ; Nietzsche est immoral, une sorte de Crébillon fils qui aurait mis le Sopha en Évangiles ; autre chose aussi : un Rousseau athée.

2686. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Or, on discute sans doute sur l’origine des Mollusques, mais, à quelque opinion qu’on se rallie, on accordera que Mollusques et Vertébrés se sont séparés de leur tronc commun bien avant l’apparition d’un oeil aussi complexe que celui du Peigne. […] Telle est encore l’opinion de beaucoup de naturalistes.

2687. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Car laite, contrairement à l’opinion répandue, date d’avant la guerre, et Victor Hugo, jamais pressé puisque sûr de lui, avait retardé presque jusqu’à la fin de ses jours la publication de ce magnifique morceau de bravoure. […] L’exposition de 1855 ouverte en pleine guerre de Crimée, celle de 1867, étalant ses splendeurs pendant qu’on fusillait au-delà des mers ce Maximilien l’Unique que notre gouvernement d’alors avait placé sur un trône acheté par tant de vies précieuses, celle de 1878 préludant au sanglant conflit russo-turc, enfin le centenaire et l’exposition dernière éclatant au milieu de luttes d’opinion sans exemple peut-être dans notre histoire et sous la menace d’une formidable coalition étrangère plus à nos aguets que jamais, démontrent à l’évidence l’inanité des rêveurs qui prétendent encore essayer de nous présenter ces gigantesques Concours Généraux comme des panacées universelles, comme les fêtes annonciatrices et les prémisses d’une fraternité prouvée dérisoire et odieusement mensongère par les événements eux-mêmes, et quels !

2688. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

C’était aussi l’opinion de Leibniz, qui écrivait dans une de ses lettres : « Je crois que ce qu’on dit pour blâmer la raison est à son avantage. […] Mais surtout gagnons la voix publique. » Remarquez en passant que Corneille, citant librement l’opinion de Térence, croit pouvoir ajouter au Peuple la Cour. — Molière n’exprimera pas d’autres sentiments, et prêchera aussi que la première de toutes les règles est de plaire au Peuple et à la Cour. […] C’est une sorte de résumé de l’opinion des spectateurs désintéressés, sous ce titre : « le Jugement du Cid, composé par un Bourgeois de Paris, marguillier de sa paroisse. » En voici quelques passages : « Je me suis résolu, dit-il, en attendant le Jugement de l’Académie, à faire voir le mien, qui est, ce me semble, le sentiment des honnêtes gens d’entre le peuple (le public). […] Le Cid n’a eu qu’une voix pour lui à sa naissance, qui a été celle de l’admiration ; il s’est vu plus fort que l’autorité et la politique, qui ont tenté vainement de le détruire ; il a réuni en sa faveur des esprits toujours partagés d’opinions et de sentiments, les Grands et le Peuple ; ils s’accordent tous à le savoir de mémoire et à prévenir au théâtre les acteurs qui le récitent. […] Plus est grave l’opinion de M. 

2689. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Sainte-Beuve, de m’appesantir sur certains noms qu’il réprouvait et sur lesquels les historiens les plus convaincus de nos jours ne sont jamais parvenus à le faire revenir d’une opinion conçue et formée dès l’enfance : il avait sur leur compte la tradition orale28.

2690. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Mais ceux qui connaissent mieux le cœur humain, ceux qui auront étudié un peu le vôtre, ceux enfin dont l’opinion et l’amitié peuvent être quelque chose pour vous, sauront bien que votre âme expansive a besoin d’une âme qui réponde à chaque instant à la vôtre.

2691. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

La cause de cette inertie est manifeste ; interrogés sur leur opinion, tous répondent : « Nous sommes de la province, il nous faut attendre pour savoir ce que l’on fait à Paris ».

2692. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

. — Opinion de Weber. — Ces conditions sont des types distincts d’action pour le même nerf. — Expériences de Fick. — Les caractères différents que nous trouvons dans les sensations totales de contact, de température, de plaisir et de douleur, s’expliquent par l’arrangement différent des mêmes sensations élémentaires.

2693. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

. — Vous ne sauriez, dit l’homme, me prouver cette proposition, et si vous rencontrez quelqu’un qui soit de votre opinion, je consentirai à tout ce que vous voudrez. »184 Donnons-nous le plaisir de décomposer tout à loisir la fable de La Fontaine ; elle est peut-être la plus longue de l’ouvrage, et cette multitude de détails ne fera que rendre plus sensible l’unité du tout.

2694. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

À cet âge nos amitiés font nos opinions ; il ne faut pas s’étonner si Horace, dans la société du fils de Cicéron, de Bibulus et de Messala, s’attacha bientôt après à la cause de Brutus et de Cassius, contre la tyrannie du dictateur de Rome.

2695. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

il écoutait froidement, se tenait le menton dans la main droite en appuyant son coude droit sur le revers de la main gauche, et se formait en toute affaire des opinions desquelles il ne revenait point.

2696. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Ils nous ont trop appris depuis que nous ne faisions qu’accorder une prime à des usuriers de toutes les opinions.

2697. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Nous avons vu, précisément, que la musique a pour objet cette révélation de l’Idée même du monde : or, il en résulte que le musicien créateur doit considérer tout ce que cette idée contient ; et c’est ainsi qu’il exprime, non sa propre opinion sur le monde, mais le monde lui-même, dans lequel alternent la douleur et la joie, le bien et le mal.

2698. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

À propos de Sigurdbm Depuis quelque temps, le courant de l’opinion, dans le monde musical, change et se transforme sensiblement.

2699. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Puis, je quittai Rouen, quoique lieu par l’opinion doté des naissances de Corneille et de Boieldieu ; c’était en 1878 ; les nécessités de me prédisposer à l’École Normale Supérieure me conduisirent à Paris, et pendant trois années à l’éminent lycée de Louis-le-Grand.

2700. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Enfin sur toutes choses, deux opinions d’une autorité presque égale, dont l’une dit blanc, l’autre dit noir, et les notions de tout, confuses, incertaines, et dans cette anarchie de croyances, plus une seule vérité debout, et qui ne soit entamée par le doute.

2701. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Nous ne partageons pas cette opinion.

2702. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

une voix enfin qui ne parle ni au nom de l’opinion, chose fugitive ; ni au nom de la philosophie, chose discutable ; ni au nom de la patrie, chose locale ; ni au nom de la souveraineté du prince, chose temporelle ; ni au nom de l’orateur lui-même, chose transformée ; mais au nom de Dieu, autorité de langage qui n’a rien d’égal sur la terre, et contre laquelle le moindre murmure est impiété et la moindre protestation blasphème !

2703. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

D’ailleurs », en me montrant du doigt, « sais-tu seulement devant qui tu parles, et si tu ne blesses pas les opinions et le cœur de ce jeune homme, qui a été élevé dans le culte des Bourbons par sa famille ? 

2704. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Delécluze, dont nous ne partageons pas toujours les opinions, mais qui a toujours su sauvegarder ses franchises, et qui sans fanfares ni emphase a eu souvent le mérite de dénicher les talents jeunes et inconnus.

2705. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Il garde une opinion à part, et longtemps laissée libre, sur l’époque de la création des âmes ; il partage le dissentiment d’Origène quant à l’éternité des peines.

2706. (1739) Vie de Molière

Depuis, lorsque le fameux acteur Baron étant remonté sur le théâtre, après trente ans d’absence, joua le Misanthrope, la pièce n’attira pas un grand concours ; ce qui confirma l’opinion où l’on était que cette pièce serait plus admirée que suivie.

2707. (1927) Approximations. Deuxième série

Au « je » du mémorialiste se substituent — parfois sous la forme de propos entre guillemets, mais le plus souvent (et c’est là que Strachey est vraiment incomparable) sous la forme pour ainsi dire de la parole intérieure — les opinions, les points de vue et les jugements des personnages qui successivement viennent occuper le devant de la scène ; ailleurs, dans les parties où Strachey ne rapporte plus, où il évoque, il fait toujours figurer l’un ou l’autre de ces détails matériels qui demeurent bizarrement incrustés au premier plan de la vision interne pour y rompre toute perspective : au seul fait de leur mention à la minute opportune, l’apparition surgit. […] Oui, « c’est une certaine opinion intime et sensuelle sur la brièveté de la vie qui décide de nos penséescx » ; mais si rien n’est plus fréquent comme thème que la brièveté de la vie — qu’il s’agisse d’une oraison funèbre ou de n’importe quel admirable morceau d’anthologie (et alors le degré même où l’on objective agit comme un mode de délivrance), — rien n’est plus rare au contraire que de se refuser à objectiver de la sorte, que de repousser toute délivrance facile et de laisser le sablier s’écouler à l’intérieur. […] Le volume des Études comprenait deux essais sur Claudel et sur Gide qui anticipaient de dix ans l’état actuel de l’opinion cultivée à leur égard. […] Mais du moins il est plus courageux, plus digne d’un homme, c’est-à-dire, — car ici il faut traduire la pensée profonde de celui qui parle — c’est-à-dire il me laisse un rôle bien plus important, il me permet de me tenir debout, de développer toute ma taille ; il me consolide et me confirme à la place que l’opinion que j’ai de moi-même me faisait désirer d’occuperjh » ; et Rivière ajoute : « Il n’y a pas très loin à ce point de vue du déisme à l’athéisme. Sentimentalement cette opinion est très voisine de l’orgueil nihiliste d’un Vigny154, se posant en antithèse au « silence éternel de la divinité ».

2708. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Cette pièce a du mérite et eut du succès, ce qui n’empêcha pas la Gazette Burlesque, le Charivari de cette époque, d’en rendre compte ainsi qu’il suit : L’histoire d’Endymion, Qui, selon mon opinion, Est celle de tout le monde, En plusieurs beaux traits est féconde, Et fait juger Monsieur Gilbert Écrivain tout à fait expert. […] Cela piqua au jeu l’habile poëte tragique, et ne voulant pas avoir le démenti de son opinion, il se mit à travailler Phèdre. […] Boileau fut le seul qui maintint, envers et contre tous, son opinion. […] On continua, dans le public, à la croire détestable, et ce ne fut qu’après son interprétation par les comédiens de Paris, qui durent affronter l’orage d’un public mal disposé, que ce public comprit enfin qu’il avait fait fausse route et revint franchement sur son opinion erronée. […] Toutefois, aucun de ceux que l’opinion, ou plutôt la coterie, posèrent au dix-septième siècle en rivaux de Racine, ne peut soutenir le moindre parallèle avec lui.

2709. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

L’opinion commune est qu’une ordonnance règne dans la vie et l’œuvre de Racine et qu’elle ne règne pas, au même titre et tant s’en faut, dans la vie et l’œuvre de Corneille. […] Il faut du courage, et beaucoup de barbarie, et de la décision, et prendre sur soi, et se faire à soi-même un rude refoulement, et être résolu à se faire, à se donner à soi-même une bien triste opinion de soi-même pour couper ici, pour ainsi rompre aussi arbitrairement cette scène la plus liée qu’il y ait au théâtre, s’il est permis de parler ici de théâtre ; (et pourquoi n’en parlerions- nous pas, si ce fut l’art de Corneille, et s’il est vrai qu’un grand artiste, un grand écrivain ne méprise pas, ne néglige pas les conditions, organiques, et le métier de son art, mais leur donne au contraire la plus grande considération) ; d’une liaison intérieure tout à fait indissoluble. […] Il est devenu si évident pour un certain nombre de personnes, et cette année même pour l’opinion, en général, pour la grande opinion, que nos cahiers sont (devenus), constituent plus qu’une entreprise unique, une institution unique, d’un prix unique, et en un certain sens une réussite unique que je sais bien qu’il y a une conspiration constante, un complot permanent, non pas peut-être pour nous nourrir, mais pour nous empêcher de tomber, et même pour nous empêcher de nous exposer.

2710. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Mais comme beaucoup de ceux qui seraient tentés de railler avec nous La Motte sur ce que son opinion a d’excessif pourraient bien être en partie du même avis plus qu’ils ne se l’imaginent, il est mieux de parler sérieusement et de reconnaître ce qui est.

2711. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Quelque temps après, causant avec son maréchal des logis, il lui dit qu’il n’a pas bonne opinion des protestants.

2712. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

L’empereur Louis de Bavière avait pris parti pour l’une de ces opinions ; il avait marché à Rome, à la tête d’une armée d’Allemands, pour soutenir les cordeliers rebelles au pape.

2713. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Il n’espérait pas me ramener à ses opinions de famille ; je n’avais rien à flatter en lui que la proscription : il y avait entre nous toute une dynastie.

2714. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Il y avait là tout ce qui cultive les lettres pour elles-mêmes, sans exception d’opinion, de parti, de dynastie.

2715. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Là est le point de conciliation des opinions en apparence contradictoires, mais qui ne sont que partielles en leur expression, selon qu’elles s’attachent à une face du phénomène plutôt qu’à l’autre.

2716. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Artabane se réveilla en sursaut, avec des cris d’épouvante : il rétracta son opinion de la veille et se déclara convaincu.

2717. (1909) De la poésie scientifique

Opinion, entre autres, de M. 

2718. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Et mon interlocuteur appuie sur les incertitudes du critique, ses tergiversations de jugement, sa quête de l’opinion des autres, du jugement des petites dames, et parfois sur l’intimidation morale, produite par l’invasion de grands diables comme Turgan et Feydeau, tombés inopinément chez lui, et qui enlevèrent son article sur Fanny.

2719. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Picard nous le montre, pendant toute la Défense nationale, assis sur une chaise, en arrière de la table du conseil, en un coin, dissimulé, et retraité dans l’ombre, ne se décidant sur rien, ne se prononçant sur quoi que ce soit, ne se compromettant par aucune opinion tranchée, ménageant tous les partis, et se conservant pour toutes les aventures du hasard.

2720. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Il n’avait pas d’abord d’opinion politique.

2721. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Stapfer en exposant avec bienveillance nos idées sur l’art dans la Revue bleue nous a attribué cette opinion, qui n’est pas la nôtre.

2722. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Cessant graduellement d’être comme le voyant, le miroir, l’intelligence de toutes les formes de l’âme humaine, se réduisant à n’en concevoir qu’une, la sienne propre, comme exemplaire, manifestant ce prosélytisme par des indications, des insistances, des exclusions arbitraires, puis par des opinions expresses.

2723. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Le succès d’un livre est donc le signe certain de la présence dans le public d’un nombre plus ou moins considérable de gens qui partagent, dans une certaine mesure, les opinions, les émotions, les sensations qu’il présente, qui partagent donc les tendances qu’il marque chez son auteur, qui se trouvent lui ressembler.

2724. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Du droit d’une opinion, d’un système, d’une fantaisie, d’une vanité, d’une boutade de Danton (et encore Danton lui-même ne proclamait que la guerre défensive et traitait avec la Prusse).

2725. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Tu as été trop indifférent aux causes publiques de ta patrie et du monde, et le choc des verres t’a empêché d’entendre le choc des idées, des opinions, des partis, qui germaient, combattaient, mouraient pour la cause du bonheur ou du progrès du peuple ?

2726. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Si l’agriculture est la plus favorisée des conditions, les hommes seront entraînés où leur plus grand intérêt les poussera, et il n’y aura fantaisie, passion, préjugés, opinions qui tiennent.

2727. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

. — Remarquons en passant qu’on pourrait, à la rigueur, attribuer cette opinion à Kant, puisque l’Esthétique transcendantale ne fait pas de différence entre les données des divers sens en ce qui concerne leur extension dans l’espace.

2728. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Il fallut des années pour que l’on s’y accoutumât, car la Gloire durable ne s’acquiert pas tout d’un coup : c’est seulement par le lent et progressif travail de l’opinion que la statue d’un grand homme prend les proportions qu’elle doit garder dans l’avenir, alors même que les hommages officiels l’ont déjà dressée sur son socle. […] Il faut tenir compte de cette nuance : avoir conçu, en s’en créant un premier titre à la gloire, une métaphysique de l’amour qui repose toute sur l’observation désenchantée de ses exigences physiologiques ; en avoir déduit, dans une langue aussi claire qu’impérieuse, des servitudes qui s’imposent à l’humanité suivant la rigueur implacable de l’antique destinée… puis rencontrer soudain dans l’œuvre rapprochée de cinq auteurs femmes qui n’eurent guère entre elle que ce point commun, je ne dis pas seulement la confirmation, mais une manière d’hymne enthousiaste à vos plus solides croyances, n’est-ce pas là de quoi brouiller le meilleur regard, intervertir les opinions du plus robuste misogyne ?

2729. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Elle vit ou vivote en province sans pouvoir se faire d’opinions personnelles ni précises, réduite à des impressions vagues et à des émotions aveugles, obligée de se remettre aux mains de gens plus instruits qu’elle expédie dans la capitale et qui la remplacent quand il faut décider de la guerre, de la paix ou des impôts. — Même substitution s’il s’agit de la religion, de la justice, de l’armée et de la marine. […] » — Ainsi par-delà le tombeau, c’est encore la vie présente qui le préoccupe. « L’âme du rapide Achille s’éloigne alors marchant à grands pas dans la prairie d’asphodèles, joyeuse parce que je lui avais dit que son fils était illustre et brave. » A toutes les époques de la civilisation grecque reparaît avec diverses nuances le même sentiment ; leur monde est celui que le soleil éclaire ; le mourant a pour espoir et consolation la survivance en pleine lumière de ses fils, de sa gloire, de son tombeau, de sa patrie. « Le plus heureux homme que j’aie connu », disait Solon à Crésus, c’est Tellus d’Athènes ; car, sa cité étant prospère, il a eu des enfants beaux et bons qui ont eu tous des enfants et conservé leurs biens, lui vivant ; ayant ainsi prospéré dans vie, sa fin a été glorieuse ; car les Athéniens ayant combattu contre leurs voisins d’Eleusis, il a porté aide, et il est mort en faisant fuir les ennemis, et les Athéniens l’ont enseveli aux frais de l’État à l’endroit où il est tombé, et ils l’ont honoré grandement. » Aux temps de Platon, Hippias, interprète de l’opinion populaire, dit de même : « Ce qu’il y a de plus beau en tout temps, pour tout homme et en tout lieu, c’est d’avoir des richesses, de la santé, de la considération parmi les Grecs, de parvenir ainsi à la vieillesse, et, après avoir rendu honorablement les derniers devoirs à ses parents, d’être conduit soi-même au tombeau par ses descendants avec la même magnificence. » Lorsque la réflexion philosophique vient à s’appesantir sur l’au-delà, il ne paraît point terrible, infini, disproportionné à la vie présente, aussi indubitable qu’elle, inépuisable en supplices ou en délices, comme un gouffre épouvantable ou comme une gloire angélique. « De deux » choses la mort est l’une, disait Socrate à ses juges ; ou bien celui qui est mort n’est plus rien et n’a aucune sensation d’aucune chose, quelle qu’elle soit ; ou bien, comme on le dit, la mort se trouve être un changement, le passage de l’âme qui va de ce lieu-ci en un autre lieu.

2730. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Je me suis fait souvent raconter par ma mère cet incident qui me semblait prophétique, et exprimait si bien l’opinion que je devais avoir, plus tard, de l’existence. […] Ce n’était certes pas à cause d’opinions antireligieuses, aussi peu vraisemblables dans la famille italienne et pieuse de ma mère, que dans la famille Gautier, ardemment légitimiste et fidèle autant à l’autel qu’au trône. […] Il se proclamait le disciple de mon père et ils avaient, entre eux, une similitude extraordinaire de goûts et d’opinions artistiques ; une parenté d’esprit très singulière, qui leur créa même, à propos du feuilleton du lundi, qu’ils faisaient tous deux dans des journaux différents, de bien curieux embarras.

2731. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

C’est, pour Ryons, une manière de simplifier d’avance la besogne aux personnes qu’il a troublées, de leur épargner les longs discours, de leur préparer une chute aisée, rapide, naturelle… Mais sentez-vous aussi quelle opinion a de ses clientes cet ami des femmes ? […] — Et mon opinion est la vraie, mais l’autre se peut aussi démontrer. […] Mais ailleurs, et pas plus loin que la brasserie du tournant de la rue, nulle crainte des puissants du jour, nul respect des opinions régnantes ne l’empêchera, vienne l’occasion, d’épancher ce qu’il pense vraiment et qui l’étouffe ; il irait plutôt le hurler sur la place de la Concorde.

2732. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Les idées, les faits, les opinions, les connaissances, comme le dit admirablement Buffon, « sont hors de l’homme ; le style est l’homme même ; le style ne peut donc ni s’enlever, ni se transporter, ni s’altérer. » Ainsi, tandis que dans une œuvre scientifique proprement dite, la personnalité ne paraît presque pas, elle éclate dans une œuvre de style et d’art. […] Plusieurs fois il osa être de son opinion contre le roi, et contre le grand Condé, si terrible dans la dispute, et qui, comme sur les champs de bataille de Rocroi et de Lens, « étonnait de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups. » Boileau, devant le Père de la Chaise, fit l’éloge d’Arnaud disgracié. […] Un tel état, par sa nature, est passager, mobile, ondoyant, fugitif : — éclair, étincelle électrique, — au propre peut-être comme au figuré ; c’était l’opinion de deux hommes qui s’y connaissaient, Buffon et Napoléon. […] La peinture Selon Voltaire, « il n’en est pas de la peinture comme de la musique et de la poésie : une nation peut avoir un chant qui ne plaise qu’à elle, parce que le génie de sa langue n’en admettra pas d’autre ; mais les peintres doivent représenter la nature, qui est la même dans tous les pays. » Ici l’opinion de Voltaire a besoin, ce me semble, d’être un peu éclaircie.

2733. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Mais, d’autre part, le janséniste, si humble devant Dieu, nourrit, et peut-être à son insu, un secret orgueil, comme un homme qui ne ressemble pas aux autres, qui ne veut pas leur ressembler, et qui a des « opinions particulières ». […] Mais l’opinion de Port-Royal sur la nature humaine se retrouvera dans ses tragédies ; elle le fera véridique et hardi dans ses peintures de l’homme. […] J’ajoute que, s’il craint d’oublier sa langue, ailleurs il nous parle des bourgeois d’Uzès en des termes qui nous donnent assez bonne opinion de la vie provinciale dans ce coin de vieille France : Ils causent des mieux… et pour moi, j’espère que l’air du pays va me raffiner de moitié, pour peu que j’y demeure ; car je vous assure qu’on y est fin et délié plus qu’en aucun lieu du monde. […] Et ceci qui est contre l’opinion commune : Il ne travaillait pas vite, mais il n’était pas fâché qu’on le crût expéditif.

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