Par le choix, par la méthode et le complet de ces collections, Marolles s’est placé au premier rang des amateurs et des curieux, et s’est acquis l’estime et la reconnaissance des artistes. […] Ce qui manqua, en effet, à Marolles doué d’une grande facilité et de dispositions vagues pour les lettres, ce fut précisément un maître digne de ce nom, qui lui transmît quelque chose des fortes habitudes et de la méthode du xvie siècle, et lui apprît à étudier les anciens avec précision, ou qui du moins l’avertît des dangers du trop de sans-gêne avec eux.
Autre méthode d’investigation. — Les deux idées peuvent être irréductibles entre elles, sans que les deux ordres de faits soient irréductibles entre eux. — Deux objets nous semblent différents quand les voies par lesquelles nous acquérons leurs idées sont différentes. — Exemples. — La loi générale s’applique au cas dont il s’agit. — Différence absolue entre le procédé pair lequel nous acquérons l’idée d’une sensation et le procédé par lequel nous acquérons l’idée des centres nerveux et de leurs mouvements moléculaires. — Les deux idées doivent, être irréductibles entre elles. — Il est possible que leurs deux objets soient un seul et même objet. […] Les philosophes du xviie siècle, Leibniz et Malebranche en tête, avaient nettement aperçu cette conséquence et concluaient hardiment qu’il y a là une harmonie préétablie, l’accord artificiel de deux horloges indépendantes, un ajustement extrinsèque et venu d’en haut, un décret spécial de Dieu. — Rien de moins conforme aux méthodes de l’induction scientifique, car elles excluent toute hypothèse qui n’explique pas, et, comme on le montrera, le principe de raison explicative est un axiome qui ne souffre aucune exception157.
Retournons la méthode, partons de cette vérité acquise et cherchons sur ce principe ce que doit être la poésie. […] Composons une fable d’après cette méthode ; nous voulons démontrer une maxime de morale, et rien de plus.
Maurice Maeterlinck n’est pas un simple fantastique, et cet art n’est chez lui qu’une méthode, plus au juste une expression naturelle de son tempérament. […] Le mysticisme étant la méthode d’un esprit curieux de savoir, mais tournant sa curiosité sur soi-même, y cherchant une interne et intuitive lumière, — pour un païen est plutôt plastique, artistique, philosophique, pour un chrétien théologique et religieux ; celui-là apparaît dans les civilisations décadentes, celui-ci aux âges naïfs.
Elle deviendra un des éléments de cette méthode objective et inductive qui tend à prévaloir en psychologie. […] La méthode de l’auteur, qui est celle du xviiie siècle, est inacceptable sur plusieurs points, et aujourd’hui généralement repoussée.
Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle Comme un devoir m’est de répondre à l’heur qui m’est offert de résumer en cette Revue l’égoïste vouloir de ma Poésie, en même temps de rendre à chacun ce qui lui est dû avec l’impartialité de qui admire et de qui, d’autre part, ne peut être ému devant choses lui étant indifférentes. […] C’est au mois de mars 1888, qu’il me fut donné, sûr de ma pensée, à vingt-cinq ans (l’âge des autres dit plus haut, il m’est permis de dire le mien), d’écrire en son intégralité mon Traité du Verbe, en argument à mon Œuvre entière — édition où sont développées mes présentes méthode de Philosophie évolutive et manière d’art, l’Instrumentation poétique.
L’homme-machine de Lamettrie était l’exagération, mais l’exagération très-conséquente de la méthode généralement adoptée. […] Elle imaginait en outre les causes intérieures sur le modèle des causes externes, et, appliquant la méthode baconienne à la psychologie, elle ne voyait dans les facultés de l’âme et dans l’esprit lui-même que des noms abstraits représentant des causes inconnues.
Poinsot et Normandy sur les tendances de la poésie nouvelle, j’insisterai à mon tour sur des innovations nécessaires qui tendent à élargir le domaine poétique, qui sont acceptées par des poètes de grand talent et dont l’emploi est fort justifiable, pourvu qu’il se fasse avec méthode, tact et goût, afin de garder à la pensée sa pleine valeur et sa juste expression, ce respect du bien dire. […] Banville, Glatigny, Mendès, en dépit des dénégations de Gautier et de Leconte de Lisle, adoptèrent cette méthode qui tend de nos jours à se généraliser de plus en plus.
Cette belle classification des témoignages, cette critique de la capacité des témoins, ce renvoi exact aux bonnes éditions et à la page précise, cette méthode de jurisconsulte et de savant, suffit-elle pour vous convaincre ? […] Ceci est une méthode ; cette lourde façon de manier la beauté en la froissant est une habitude.
, Ainsi, et seulement ainsi, la critique fait une œuvre supérieure. « Mon métier est de semer des doutes » Ce mot de Pierre Bayle confient toute une méthode et toute une morale. […] Autant vaudrait, presque, vivre et sentir par soi-même, ouvrir les yeux, tendre les oreilles, exercer ses mains, méthode lente qui n’apprend à écrire qu’à ceux qui en ont reçu le don. […] Or le goût, c’est la clef de la méthode. […] Albalat nous conseille une aimable lenteur et sa propre méthode, qui est de ne pas prendre de notes, mais de « souligner d’un coup de crayon les passages à retenir ». […] C’est bien déjà la méthode scientifique.
Il y a une Méthode de lever les plans & les cartes de terre & de mer, à Paris 1690 in-12.
Ils ont tous à peu près suivi la même méthode ; adoptons-la et, toute transposition gardée, elle nous donnera ce qu’elle leur a donné.
Cette méthode, cependant, M. […] Chevrillon lui-même il n’a eu d’autre intérêt que de lui fournir un prétexte à exercer sa méthode. […] Il l’a fait en suivant jusque dans ses moindres procédés la méthode de M. Taine, qui était d’ailleurs, certainement, une méthode excellente. […] La méthode était simple, mais elle ne pouvait manquer de s’user bientôt.
Pour cela, il faudrait que la critique eût une méthode et sût où elle va. […] Il lui faut une méthode. […] » Cela rappelle un peu les méthodes pour apprendre l’anglais en vingt-cinq leçons. La méthode peut être ingénieuse et bonne pour des élèves qui commencent. […] Vraiment, la méthode est trop commode !
Mais quand elle s’imagine que, sachant prévoir le passé, elle pourra, pour les mêmes raisons et par application des mêmes méthodes, prévoir l’avenir des œuvres présentes, elle aura toutes chances de se tromper. […] L’exemple de Sainte-Beuve est caractéristique ; il nous permet d’appliquer la méthode des variations concomitantes. […] Le Discours sur la méthode, le Discours sur l’histoire universelle, le Discours sur les Révolutions du globe, ont pour but de révéler un ordre dans cette méthode, cette histoire et ces révolutions. […] En tout cas sa méthode, ou plutôt le fond de sa méthode, s’accorde avec le cœur même de la critique professionnelle. […] Taine se plaisait à y voir une manière d’appliquer à la critique la méthode des naturalistes.
L’auteur a emprunté aussi la méthode platonicienne, et il en a fait l’emploi le plus judicieux et le plus habile. […] Il n’a pas pu prêter un instant d’attention à cette méthode à la fois enfantine et sophistique, qui, si elle était appliquée, ne pourrait produire que des monstres. […] non, ce cheval est redevable de son âme non au sculpteur, mais aux méthodes grecques d’équitation. Ce n’est pas le buveur d’air du Sahara, c’est un cheval barbe dressé selon les méthodes de Cimon et de Xénophon. […] L’inspiration peut faire parfois défaut, mais jamais la méthode, et là où le génie se refuse ou se dérobe l’art arrive pour en masquer l’absence ou en soutenir la défaillance.
Très répandu dans le grand monde, affectionnant particulièrement celui des duchesses dont les noms revenaient sans cesse comme par hasard à sa bouche58, il mettait de la méthode jusque dans les dissipations de chaque journée.
La voie est déjà grande ouverte à ces enquêtes fécondes : il reste à s’y enfoncer résolument ; il reste surtout à perfectionner les méthodes employées, à en éliminer les chances d’erreur qu’amène l’intrusion de la question de goût là où elle n’a que faire.
Mais sa méthode est plus accessible bien que nous ne puissions l’approuver.
Pour la mener à bonne fin, il était pourvu des plus récentes méthodes scientifiques et de toutes les ressources de douceur élégiaque et de nuance qu’avaient amassées les George Sand et les Sainte-Beuve.
Ordre dans lequel les diverses méthodes furent employées par la philosophie.
Faguet, dont la lourdeur naturelle s’aggrave d’une robe longue et d’une méthode gauche, ne pardonne pas non plus à Voltaire ses vivacités et ses espiègleries. […] Arnould n’a pas la faculté d’évoquer et le don de la vie : sa phrase est lourde, sa méthode est lente, son livre est gros. […] Il lui arriva pourtant en une brochurette lourde de méthode sur l’Évolution Félibréenne de dire quelques paroles peut-être courageuses : « Beaucoup, déclare-t-il, sont entrés dans le mouvement félibréen qui ne détestaient point une façon de plus de s’imposer à l’estime de leurs concitoyens ou qui tenaient à écrire dans leur idiome local des vers qui n’auraient pas mieux valu en français. » Et encore : « Que le félibrige soit tombé en discrédit et, pour ne rien céder, se soit même rendu un peu ridicule, il est regrettable qu’il y ait des félibres à ne s’en être point aperçus. » Charles-Brun est félibre ; il n’appartient pas du moins au ridicule félibrige de Paris où pontifient toutes les semaines cinquante grotesques dont les plus connus sont Maurice Faure, ce sénateur ; Albert Tournier, ce député ; Batisto Bonnet, cette canaille ; Sextius Michel, ce gaga.
Fauriel, l’élève et le rejeton, ce semble, de la société d’Auteuil, l’ami filial de Cabanis, sera le devancier, l’initiateur secret, mais direct, l’inoculateur de la plupart des esprits distingués de ce temps-ci en histoire, en méthode littéraire, en critique. […] Peu de gens savent comme vous que la brièveté veut souvent une phrase longue, et que la méthode des phrases courtes est souvent celle de la prolixité. […] Cette gloire-là survivra, selon moi, à l’effort, d’ailleurs très-noble, du dogmatisme mitigé sous le nom d’éclectisme, ou plutôt l’éclectisme, bien à le prendre, ne serait qu’une méthode et une clef appropriée à ce genre d’histoire. […] On peut observer que la méthode de M. […] Je vois toujours plus que qui en sait trois ou quatre en sait mille. » M. de Tracy était plus précis et plus ferme d’analyse, plus rigoureux de méthode que Cabanis : celui-ci était bien plus ouvert dans ses horizons, plus accessible aux vues diverses.
La méthode en est bien connue. […] Je crains que l’érudition contemporaine, avec ses procédés et ses méthodes, n’en ait abondamment multiplié l’espèce. […] C’est d’avoir toute sa vie combattu, dans la personne de Linné, par exemple, les « naturalistes classificateurs », ou plus généralement d’avoir nié le pouvoir des Méthodes. […] Pellissier de le dire ; et tout occupé, dans son chapitre sur la Critique, de définir la méthode générale de M. […] Mais ce que cette méthode a fait depuis une trentaine d’années pour l’évolution du mouvement littéraire du siècle, c’est ce que je voudrais indiquer en deux mots.
Comme l’a dit un philosophe américain, la religion est avant tout une méthode que les hommes suivent pour atteindre ce qui est raisonnablement hors de leur portée. […] Les religions anciennes, qui n’étaient qu’une méthode pour éviter le plus grand malheur, à savoir la colère des dieux, n’avaient pas cette astuce et elles furent vaincues. […] Il y a longtemps que les orthopédistes se sont adonnés à la méthode de redressement des épines dorsales et je ne sais pas du tout s’ils y ont réussi, mais on le croirait assez, à voir la prospérité de leurs établissements. […] Quand donc enseignera-t-on dans les écoles la méthode préservatrice de la crédulité ? […] Progrès certes sur l’époque et les mœurs où la jeune fille n’est pas même consultée, mais méthode qui nous paraît encore un peu barbare.
Mais il faut raconter tout cela par ordre et avec méthode, et mettre chacun à même de bien juger de l’état au moins de la question. […] Il rencontre à chaque pas bien des gens de sa connaissance ; il les aborde, il les embrasse et on l’embrasse ; c’est la méthode ordinaire avec lui.
Il est aisé aujourd’hui à un ancien élève de l’École normale qui a de plus couronné son éducation classique à l’École d’Athènes, et qui a parcouru avec méthode pendant des années le cercle complet des lectures tant latines que grecques, de venir indiquer par où pouvait pécher une tentative d’imitation et un retour quelconque vers l’antique, et de relever les témérités ou les inexpériences. […] Elle n’ose jamais procéder que suivant la méthode la plus scrupuleuse et la plus uniforme de la grammaire : on voit toujours venir d’abord un nominatif substantif qui mène son adjectif comme par la main ; son verbe ne manque pas de marcher derrière, suivi d’un adverbe qui ne souffre rien entre deux ; et le régime appelle aussitôt un accusatif, qui ne peut jamais se déplacer.
Dans la dernière moitié de l’ouvrage qui n’est pas moins étudiée ni moins exactement exprimée que la première, je signalerai un inconvénient qui a trop éclaté ; c’est que, sans que l’auteur y ait visé certainement, mais par l’effet même de sa méthode qui consiste à tout décrire et à insister sur tout ce qui se rencontre, il y a des détails bien vifs, scabreux, et qui touchent, peu s’en faut, à l’émotion des sens ; il eût absolument fallu s’arrêter en deçà. […] Au moment même où le père Rouault, arrivé tout exprès, vient d’enterrer sa fille, au milieu de sa douleur désespérée il a un mot de paysan, grotesque et sublime de naturel : chaque année il envoyait à Charles Bovary une dinde en souvenir de sa jambe remise ; en le quittant les larmes aux yeux, il lui dit pour dernier mot de sentiment : « N’ayez peur, vous recevrez toujours votre dinde. » Tout en me rendant bien compte du parti pris qui est la méthode même et qui constitue l’art poétique de l’auteur, un reproche que je fais à son livre, c’est que le bien est trop absent ; pas un personnage ne le représente.
La méthode de raisonner, d’ailleurs, du savant prélat et celle de M. […] C’est presque le cabinet d’un docteur Faust, s’il n’y avait plus de méthode dans l’esprit du maître, sans trace aucune de diablerie.
Le Play et celles des autres philosophes politiques, lors même qu’ils ont l’air de se rapprocher, consiste dans le point de départ, dans la méthode et aussi dans l’inspiration. […] Le Play eût fait preuve à la face du monde, dans la réalisation magnifique de cette Exposition universelle dont il a été le principal directeur, d’un génie de classification et de méthode qui embrasse, divise et distribue en la coordonnant toute l’œuvre de la civilisation.
C’est la méthode de Ritter bien appliquée. […] Écoutons l’historien sévère qui, en ce qu’il va dire, n’accorde pas un mot à la phrase, à l’imagination, à la pointe ; c’est une méthode neuve parmi nous que cette application juste de la science à l’action et au jeu de l’histoire.
Les littératures étrangères et populaires ont présenté des types inconnus de beauté ; les sciences ont fourni leurs méthodes et leurs systèmes pour fonder de nouvelles doctrines esthétiques et critiques. […] Et le xixe siècle sans y songer, par une évolution naturelle, s’est vu ramené plus près de Despréaux que le xviiie siècle n’a jamais été : si l’on regarde du moins les lois qui règlent la pratique, et non la méthode qui les établit.
De même que son insuffisance comme observateur l’avait trompé sur la nature des animaux, son dédain pour les méthodes le trompa sur leurs propriétés. […] Il faut penser au Discours de la méthode et au traité de la Connaissance de Dieu et de soi-même, pour trouver à quelles créations de l’esprit humain comparer les Époques.
D’autre part, il n’a point eu de logique ; les méthodes des sciences positives se sont développées sans lui, toujours réglées par Bacon et Newton, privées par lui de l’analyse et de la clarté qu’y avaient portées les maîtres du dix-huitième siècle, contredites par lui, condamnées par lui à ignorer. l’essence des choses93, et ne découvrir que des apparences et leurs lois. […] Pour la première fois, la science des méthodes et des vues d’ensemble demeurait nulle, laissant les sciences particulières marcher à leur gré et toutes seules, rattachée tout entière à la morale, commentaire du Vicaire savoyard, demandant à la religion place à côté d’elle, et réduite à lui offrir respectueusement un secours suspect94.
Ce qui vient d’Allemagne, c’est la superstition ridicule de la méthode et c’en est la consécration quasi religieuse. […] Gustave Lanson, La Méthode de l’histoire littéraire, dans le volume publié sous la direction de M. […] Borel, qui a pour titre : De la méthode dans les sciences, 2e série, 1911. » Qu’on lise La Méthode de l’histoire littéraire. […] Qu’on lise La Méthode de l’histoire littéraire ; et l’on connaîtra les fureurs de l’inutile érudition. […] On a représenté là des études qui n’ont ensemble nulle analogie d’objet ni de méthode.
Ou, pour procéder avec méthode, voyons ce que devrait être le costume, ce qu’il est, et pourquoi il est ainsi.
Son stile est simple & uni, mais serré & nerveux : celui de Platon est grand & élevé, mais lâche & diffus : celui-ci dit toujours plus qu’il n’en faut dire ; celui-là n’en dit jamais assez, & laisse à penser toujours plus qu’il n’en dit : l’un surprend l’esprit, & l’éblouit par un caractère eclatant & fleuri ; l’autre l’éclaire & l’instruit par une méthode juste & solide…..
L’un et l’autre, pour prévoir plus certainement l’effet de leurs vers, en étoient venus à une méthode à peu près pareille à celle de Malherbe et de Moliere.
Or, il y a pour l’épopée deux méthodes bien distinctes : à savoir la méthode cyclique et la méthode dramatique. […] Nous pensons qu’elle pourrait entreprendre et accomplir des travaux d’une grande valeur ; mais, pour réaliser cette utile destinée, il faudrait abandonner sans retour la méthode mise en pratique jusqu’à présent. […] Pour appliquer plus sûrement la méthode philosophique à laquelle je me suis arrêté, je la dégagerai pourtant des rares accessoires qui compliquent l’effet scénique. […] Réalisée dans de certaines limites, cette méthode a des avantages incontestables. […] J’aurais voulu prouver, mais la chose est inutile, que la poésie des mots, si habile qu’elle soit, n’est pas une méthode de raisonnement politique.
c’est précisément selon cette méthode que M. […] Cherbuliez nous donne ici le petit secret de sa méthode ou de sa tendance. […] Chez lui, ce n’est pas une méthode ; c’est une tournure d’esprit, c’est un trait de complexion. […] Pour lui la théorie de l’organisme social n’est nullement une vérité ; c’est une méthode. […] Voilà la méthode vraiment scientifique.
Car en vérité je ne distingue ici qu’ordre et méthode, entente tacite pour organiser des carrières, et ce je ne sais quoi d’un peu administratif par où l’on prépare les beaux avancements dans la magistrature. […] Laissons dire : il n’est rien comme les esprits brouillons pour mettre sur le compte de l’impuissance ce qui n’est qu’ordre et méthode dans l’art de composer. […] et quand j’inscris ce mot : Méthode, je sens toute l’insuffisance, toute l’impropriété d’un terme qui semble marquer je ne sais quoi de voulu, d’artificiel, contraire à la réalité des faits. Une méthode, c’est quelque chose de froid, de réglé, comme toute discipline d’esprit se subordonnant à la logique, tandis que création d’art, chez un être vraiment doué, est synonyme d’impulsivité, d’ardeur où se manifeste une part d’inconscience. […] On voudra bien ne pas s’en étonner, puisqu’à vrai dire les méthodes de composition sont identiques et qu’il serait aisé de classer, par catégories d’esprits, tous ceux qui, munis d’un outil distinct, appartiennent pourtant au même type psychologique.
Sa méthode est facile et naturelle.
Ce que Tardieu traduit avec une sécheresse brutale et étroite « la prédisposition à l’étude de la médecine est le fait de deux facteurs associés : l’aptitude aux manipulations mécaniques, la faculté d’enregistrer passivement et impartialement, selon la méthode scientifique, les impressions matérielles, les sensations brutes, données par le fonctionnement des organismes vivants » (Revue philosophique).
Enfin au xixe siècle, après la reprise du sentiment religieux et du sens artistique qui produit l’explosion romantique, voici que jusqu’à une date très rapprochée de nous, l’esprit critique et expérimental devient le principal ressort de l’âme française, et se traduit littérairement par l’abondante floraison du roman et du théâtre réalistes, par l’étonnant développement de l’histoire et de la critique, par un effort enfin universel et sensible pour soumettre l’inspiration de l’écrivain aux lois de la méthode scientifique.
Quand il y avoit un si grand nombre de personnes qui faisoient leur profession des arts musicaux ; faut-il s’étonner que les anciens eussent tant de méthodes et tant de pratiques relatives à la science de la musique, lesquelles nous n’avons pas.
Il se remit, en toute confiance, aux sévères méthodes de l’investigation rationnelle. […] À l’âge de vingt-cinq ans, Renan était en possession du premier article de sa méthode. […] La méthode suivie par le penseur qui a institué cette enquête diffère singulièrement des moyens employés par la plupart des philosophes. […] Une méthode y est appliquée, qui a modifié notre façon d’apercevoir l’histoire des lettres comme la méthode de Renan a modifié notre façon d’apercevoir l’histoire des religions. […] Là, plus que partout ailleurs, apparaissent, dans la méthode suivie par l’auteur, le triomphe et les excès de la synthèse.
C’est qu’en toute chose, poésie ou histoire, la sympathie est la grande méthode. […] Taine s’est chargé lui-même de définir sa méthode à plusieurs reprises. […] Et d’abord, cette méthode est, entre toutes, celle qui permet le plus à l’histoire de produire des effets d’ensemble. […] Cette méthode n’est pas uniquement féconde en effets d’ensemble. […] Un second inconvénient de la méthode réside dans la répétition forcée du même procédé.
Quiconque, dans ce siècle, a tenté de le dire, y a échoué misérablement, parce que, ne pouvant concevoir l’homme sans la moralité, sans le langage ou en dehors de la société, ce sont ainsi les éléments mêmes de sa définition qui échappent à la compétence, aux méthodes, aux prises enfin de la science. […] S’il se flattait de quelque chose au monde, c’était d’avoir introduit dans les questions d’exégèse et de philologie une rigueur, une précision, une délicatesse de méthodes égales ou du moins analogues à celle de la physiologie et de la chimie même. […] L’histoire du siècle présent prouve également à quel point le sort de tous a été amélioré par les idées nouvelles… Telles sont les conséquences de la méthode scientifique. […] C’est un homme qui, si peu qu’il ait fait, ne l’a fait qu’après eux, sur leurs traces, en leur empruntant leurs principes et leurs méthodes ! […] Mais pour le décider, commencer par le nier, on avouera que c’est une étrange méthode.
Remy de Gourmont donne la sensation d’une pensée solide, mais il ne s’est guère occupé avec méthode que de grammaire et de linguistique. […] Bergson dirige les plus consciencieux esprits de la jeune génération vers des méthodes philosophiques nouvelles : il recommande de dépasser le pur concept, et de chercher à atteindre le réel par l’intuition, et de même qu’une refonte des concepts sera nécessaire en philosophie, de même une transformation de la poétique sera nécessaire en poésie. […] Et d’autre part, les symbolistes, sentant qu’on pouvait écrire en vers suivant un mode moins rigide et moins conventionnel que les séries de vers, rigoureusement comptées et égales ; sentant aussi que le mouvement intérieur de l’âme peut et doit, le cas échéant, commander à la forme même ; trouvant, d’autre part, dans la tradition française les éléments d’une méthode souple et riche de versification, distincte de la précédente, défendaient avec des arguments sérieux leur conception un peu confuse. […] Du jour où on s’élève, par une méthode qui peut rappeler la dialectique hégélienne, à un point de vue supérieur, la conciliation des contraires semble toute naturelle. […] Et cette méthode qui consiste non à opposer systématiquement, mais à comprendre, semble devoir être de plus en plus celle de l’avenir.
On la leur a donnée, et depuis ce temps on voit tout changer en histoire : l’objet, la méthode, les instruments, la conception des lois et des causes. […] Personne ne l’a fait aussi juste et aussi grand que Sainte-Beuve ; à cet égard, nous sommes tous ses élèves ; sa méthode renouvelle aujourd’hui dans les livres et jusque dans les journaux toute la critique littéraire, philosophique et religieuse. […] Méthode psychologique.
Ce n’est pas que je blâme entièrement la méthode d’anthropomorphisme psychologique. […] Mais c’est une faute contre toute critique que de prétendre ériger une telle méthode en méthode scientifique et de faire d’une construction idéale une discussion objective sur les qualités d’un être.
Parmi les méthodes proposées pour l’enseignement des langues figure celle de Prendergast 67, dont le principe a été plus d’une fois utilisé. […] Avec cette seconde méthode, il faudra sans doute plus de temps pour se rappeler, mais il en faudra moins pour apprendre. […] Il y a quelque temps, jetant sur le papier le plan du présent article et arrêtant la liste des travaux à consulter, je voulus inscrire le nom de Prendergast, l’auteur dont je citais tout à l’heure la méthode intuitive et dont j’avais lu autrefois les publications parmi beaucoup d’autres sur la mémoire.
C’était d’ailleurs la division exacte de son discours que l’orateur venait de marquer selon sa méthode. […] Pendant que l’Église voit avec édification dans ces sages règlements la vérité de la doctrine, la pureté de la morale, l’intégrité de la discipline, l’autorité de la hiérarchie, établies, soutenues et conservées dans le diocèse de Noyon depuis l’heureux temps de votre épiscopat, nous y voyons encore ces divisions exactes, ces justes allusions, ces allégories soutenues, et surtout une méthode qu’on ne voit point ailleurs, et sans laquelle on suivrait difficilement des idées aussi magnifiques que les vôtres !
Voilà les deux systèmes en présence, et le petit chevalier exactement placé entre la méthode de Vauvenargues et celle de son frère, qui n’est pas du tout une méthode, mais un pur abandon à l’humeur et à la nature première.
C’est ainsi que Rivarol, blâmant les forfanteries de l’impiété dans la jeunesse, disait : « L’impiété est la plus grande des indiscrétions. » Mais ce n’était pas seulement en ce sens trop fin et malin que la France du XIXe siècle entendait blâmer les licences de ses pères ; elle les réprouvait en elles-mêmes comme fausses et funestes, et contraires au bon régime des sociétés humaines ; elle comptait bien, d’ailleurs, emprunter au XVIIIe siècle tout ce qui était progrès, résultat utile, lui prendre ses méthodes, mais pour les perfectionner ou les rectifier, à la lumière des grands événements historiques qui avaient éclairé son berceau : elle entendait le continuer en le corrigeant, en se garantissant avec soin surtout de ses conclusions tranchantes et précipitées. […] Certains corps religieux ont eu, de tout temps, l’art d’élever et de captiver les jeunes esprits : ils ne négligent rien pour cela, ni les méthodes nouvelles, ni les études variées, ni même l’agrément et les grâces : tout est bon pour prendre les enfants du siècle.
J’aimerais en littérature à proportionner toujours notre méthode à notre sujet et à entourer de soins tout particuliers celui qui les appelle et qui les mérite. […] Il dut à sa condition de papiste de n’être point élevé dans les universités et de ne point passer par la voie commune et par les méthodes ordinaires.
Chez lui, l’imagination et le sentiment entrent volontiers en scène et finissent bientôt par l’emporter : il y a un moment où il laisse la méthode exacte et où il s’abandonne à l’enthousiasme. […] Travaillez donc, Copernic, Galilée, Newton, La Place, veillez vos longues veilles, suivez jusqu’au bout la méthode expérimentale ou l’analyse rigoureuse, et tous vos travaux qui ont fait de l’astronomie la plus digne et la plus parfaite des sciences vont derechef servir de support et comme de trépied à des rêveries néoplatoniciennes renouvelées, à des extases.
La rigueur de la méthode exige donc qu’en ce moment nous le laissions à part pour étudier d’abord la sensation à part. — Ainsi circonscrite, elle est ce premier événement intérieur, connu sans intermédiaire, accompagné d’images associées qui le situent, excité par un certain état des nerfs et des centres nerveux, état inconnu et qui d’ordinaire est provoqué en nous par le choc des objets extérieurs. […] Depuis longtemps, selon la méthode ordinaire, on a distribué les sensations en classes et sous-classes, plus ou moins heureusement, d’abord d’après le genre de service qu’elles nous rendent, ensuite d’après les circonstances particulières où elles naissent et d’après l’endroit où les images associées les situent, enfin, d’après les ressemblances assez grossières que l’observation intérieure trouve en elles67. — On a fait une première famille avec celles qui dénotent les divers états du corps sain ou malade, et qui sont moins des éléments de connaissance que des stimulants d’action ; on les a nommées sensations de la vie organique, et, d’après l’appareil ou la fonction qui les provoque, on les a divisées en genres et en espèces : ici l’effort, la fatigue, et diverses douleurs déterminées par l’état des muscles, des os et des tendons ; un peu plus loin, l’épuisement nerveux et les souffrances nerveuses déterminées par l’état propre des nerfs ; ailleurs les angoisses de la soif et de la faim déterminées par l’état de la circulation et de la nutrition ; là-bas, la suffocation et un certain état tout opposé de bien-être déterminés par l’état de la respiration ; ailleurs encore, les sensations de froid et de chaud, déterminées par un état général de tous les organes ; ailleurs enfin, d’autres, comme les sensations digestives, déterminées par l’état du canal alimentaire. — À côté de cette famille, on en a formé une seconde dont les premiers genres touchent aux derniers de la précédente ; elle comprend les sensations qui ne nous renseignent point sur la santé ou sur la maladie de notre corps, et qui sont moins des stimulants d’action que des éléments de connaissance.