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1567. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

. — Plusieurs vocabulaires peuvent se succéder dans son esprit, par l’oblitération d’anciens mots que de nouveaux mots remplacent. — Plusieurs significations peuvent se succéder pour lui autour du même mot qui reste fixe. — Plusieurs mots inventés par lui sont des gestes vocaux naturels. — Au total, il apprend la langue faite, comme un vrai musicien apprend le contre-point, comme un vrai poète apprend la prosodie ; c’est un génie original qui s’adapte à une forme construite pièce à pièce par une succession de génies originaux ; si elle lui manquait, il la retrouverait peu à peu ou en découvrirait une autre équivalente. […] » Animal ou arbre, elle le traite tout de suite comme une personne elle veut savoir sa pensée, sa parole ; c’est là pour elle l’essentiel ; par une induction spontanée, elle l’imagine d’après elle et d’après nous ; elle l’humanise. — On retrouve cette disposition chez les peuples primitifs ; et d’autant plus forte qu’ils sont plus primitifs ; dans l’Edda, surtout dans le Mabinogion, les animaux ont aussi la parole ; un aigle, un cerf, un saumon sont de sages vieillards expérimentés qui se souviennent des événements anciens et instruisent l’homme179. […] Comme les peuples primitifs, ils sont enclins aux idées générales et vastes ; les linguistes nous disent que tel est le caractère des racines, et partant des conceptions premières telles qu’on les trouve dans les plus anciens documents, notamment dans le Rig-Véda. […] Le meilleur exemple de cet état du langage est donné par l’ancien chinois ; là, une même racine, selon sa position dans la phrase, peut signifier grand, grandeur, grandement, être grand ; dans y-cang (avec un bâton, en latin baculo), y n’est pas une simple préposition comme en français, c’est une racine, qui, comme verbe, signifie employer ; ainsi en chinois y-cang signifie littéralement employer bâton.

1568. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Il menaçait tout le monde, même ses anciens amis. […] Marie-Antoinette tourna la tête du côté de son ancien palais, et regarda quelques instants ce théâtre odieux et cher de sa grandeur et de sa chute. […] Le peuple lui voua injustement toute la haine dont il poursuivait l’ancien régime. […] Favorite charmante et dangereuse d’une monarchie vieillie, plutôt que reine d’une monarchie nouvelle, elle n’eut ni le prestige de l’ancienne royauté : le respect ; ni le prestige du nouveau règne : la popularité.

1569. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Et ce légitimiste renforcé, en fait, était assez libéral, à la façon de nos anciens magistrats du Parlement : il haïssait, ou méprisait les émigrés ; il tenait la Révolution pour un fait providentiel, comme tous les autres673, et, ce qui est plus méritoire, comme un fait historique, qui devait changer les maximes du gouvernement royal ; il lui semblait absurde qu’on pût prétendre à biffer tout bonnement vingt ans d’histoire, et quelles années ! […] Sans cesse, il fallait recourir aux principes de l’ancien droit, ou du droit nouveau, les expliquer, les fonder, les dissoudre, rechercher le sens des grands événements d’où le présent était sorti, et dresser comme des inventaires de leurs résultats moraux ou sociaux. […] On aura une idée de son tour d’imagination par ce seul passage : « Les Bourbons reviennent, ils reparaissent au milieu d’un peuple nouveau, entourés des solennelles antiquailles de l’ancien régime, de prélats anti-concordataires pleins des idées serviles d’autrefois, ennemis de tout ce que n’avait pas vu leur jeunesse, Gers de n’avoir rien appris depuis quarante ans ; de vieux abbés dont l’ambition moisie dans l’exil infectait les antichambres du château ; de valets aux genoux d’autres valets : tout cela se remuait et fourmillait à la cour des fils de Louis XIV, comme des vers dans un cadavre. » (XII. 262.) […] Foy (1775-1825), général de division en 1810, député de l’Aisne en 1819, de Paris en 1824 : il se donna pour rôle principal de défendre dans leur réputation et leurs intérêts collectifs ou individuels les anciens soldats de la Révolution et de l’Empire, Discours, 2 vol. in-8, 1826.

1570. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Elle réforma la règle des anciennes communautés religieuses et elle en créa de nouvelles. […] Détruire l’ordre ancien de fond en comble, briser le signe de la Rédemption, renverser le Saint-Siège, pour mieux, plus tard, renverser les trônes, tel était le but couvert ou montré, mais le but qui empêchait de dormir. […] Le monde ancien allait crouler. […] Nous que le temps présent dégoûte et qui voudrions voir le principe de l’autorité, en toutes choses, relevé de toute sa hauteur et florissant comme aux anciens jours, n’oublions jamais que ce que Clément a fait, il avait droit de le faire, Le droit ne lui fut pas contesté une minute, même par ceux que l’abolition atteignait.

1571. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Mais l’habitude ancienne est là : elle résiste à la nouvelle habitude que nous voulons contracter au moyen d’elle. […] Il y a donc, d’un côté, la représentation schématique du mouvement total et nouveau, de l’autre les images kinesthésiques de mouvements anciens, identiques ou analogues aux mouvements élémentaires en lesquels le mouvement total a été analysé. L’apprentissage de la valse consistera à obtenir de ces images kinesthésiques diverses, déjà anciennes, une nouvelle systématisation qui leur permette de s’insérer ensemble dans le schéma. […] Mais l’ancien groupement lutte contre le groupement nouveau.

1572. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

En un mot, il n’est pas seulement de l’ancienne race féodale et frondeuse qui se relève et regimbe sous le niveau, il est déjà de la race qui écrit et qui imprime. […] Dans le temps même où il traitait de cette union, il recevait avis qu’il y avait sentence de mort portée contre lui en France ; ce lui fut une occasion d’éprouver sa fiancée, qui répondit en femme des anciens jours : « Je suis bien heureuse d’avoir part avec vous à la querelle de Dieu ; ce que Dieu a conjoint, l’homme ne le séparera point. » Il continua de vieillir en écrivant, en discutant ou raillant, en payant l’hospitalité des Suisses par des conseils d’ingénieur et de vieux soldat.

1573. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Celui-ci, ancien chevalier de Malte, brave guerrier, duelliste, frondeur, donnant des collations aux dames, s’était tout d’un coup retiré, après être devenu veuf, et s’était fait arranger un corps de logis près de Mme de Sablé dans les dehors de Port-Royal de Paris. […] Ayant quitté la maison de Paris en 1669, et s’étant retiré dans les dehors de la maison des Champs, lorsque les Sœurs y furent réunies, il eut la charitable idée de leur faire bâtir un cloître (car l’ancien bâtiment incomplet était devenu trop étroit), et il fut assez estimé d’elles pour leur faire accepter son bienfait.

1574. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

L’ancienne France suffisait à elle-même et au monde ; l’histoire change avec la géographie. […] Les anciens gravaient les distances pour les voyageurs sur les bornes milliaires qui bordaient les voies romaines, du Capitole aux extrémités de l’empire ; combien le voyage eût été plus instructif et plus intéressant, si chaque borne milliaire, en vous disant la distance, vous eût raconté en même temps tout ce qui s’était passé avant vous sur chacun de ces espaces circonscrit entre ces deux pierres, et s’il avait reproduit ainsi tous les faits et tous les acteurs, en même temps qu’il reproduisait le lieu de la scène de tous ces grands drames de l’humanité !

1575. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Les conteurs limitent leur ambition et leur effort : entre la bouffonnerie épique, l’universalité scientifique de Rabelais, et la gauloiserie satirique sans portée des anciens couleurs français, ils déterminent une voie moyenne : Noël du Fail205, surtout, mêle le réalisme pittoresque de la description des mœurs à la satire particulière des divers caractères de l’homme et des divers états de la vie. […] Latiniste et juriste très érudit et peu artiste, profondément bourgeois et Français, honnête, laborieux, de vie calme et de mœurs graves, d’esprit ardent et caustique tout à la fois, il est par son aimable solidité un des plus parfaits exemplaires de cette classe parlementaire qui a fait tant d’honneur à l’ancienne France.

1576. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Nous étions sortis de l’École Normale, mes camarades et moi, très admirateurs des grandes constructions d’art littéraire que Taine avait édifiées, mais au fond très décidés à ne point nous mettre au service d’un système, tout préparés par nos maîtres, Fustel de Coulanges, Tournier, Boissier, Lavisse, qui nous avaient donné l’idée des méthodes exactes, à essayer d’adapter à l’histoire littéraire de la France les procédés de la critique ancienne et de l’histoire. […] Il aime mieux, puisqu’on ne sait rien, ne pas conjecturer le pis : et quand d’autres soupçonnent Molière d’avoir épousé la sœur ou la fille de son ancienne maîtresse, et d’avoir été « sot » comme Arnolphe ne voulait point l’être, il est content de pouvoir acquitter, faute de preuves, le grand écrivain qu’il aime.

1577. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire Conférence faite à l’Université de Bruxelles Mesdames, Messieurs, Lorsque Boileau se constituait le défenseur des anciens contre Perrault et ses amis, le docte Huet déniait à ce poète si médiocrement érudit qu’il eût qualité pour le faire, et lui disait en le voyant s’échauffer : « Monsieur Despréaux, il me semble que cela nous regarde plus que vous. » J’ai peur, Mesdames et Messieurs, qu’en venant discourir ici sur la méthode scientifique  moi dont la culture et l’étude sont entièrement littéraires  j’ai peur que mes deux illustres compatriotes qui sont ici, le mathématicien Poincaré et le biologiste Le Dantec, ne me tirent par la manche et ne me disent : « Mon cher collègue, cela nous regarde plus que vous. » Ce n’est qu’avec beaucoup de discrétion et de réserves que j’ose transporter cette notion de méthode scientifique à l’histoire littéraire, et il faut d’abord que je précise brièvement en quel sens et dans quelle mesure nous osons prétendre que nous faisons du travail scientifique. […] En dépit des critiques à l’ancienne mode, qui, de théorie ou de pratique, nient la possibilité d’une étude scientifique, c’est-à-dire exacte et patiente, de la littérature, il est incontestable qu’en ces vingt ou trente dernières années, même pour les quatre siècles modernes, qui sont comme le champ de bataille de tous les dogmatismes ou la foire de toutes les fantaisies, la masse de la connaissance solide s’est considérablement accrue : et cela dans deux directions.

1578. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Il est retourné aux moyens anciens d’expression poétique, les trouvant sans doute tout à fait suffisants et parfaitement adaptés à son but. […] Tu rêves, blanc et pur, à la source, aux oiseaux,’ Au vent qui passe en murmurant des voix anciennes, Aux princesses de marbre éveillées au soleil, À la belle Galathée, à l’immortel Acis, Au sombre Polyphème penché sur la fontaine, À la Grèce, au Parnasse, aux flûtes, aux abeilles.

1579. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Ce lui fut l’occasion toute naturelle de revoir ses classiques anciens, et de ces études d’homme sortit une traduction de Théocrite et d’Anacréon, dont la savoureuse littéralité fut un régal pour les délicats et mit hors de l’ombre ce nom que d’incessants travaux allaient rendre glorieux. […] Puis, l’amour des anciens le reprit, et, en relativement peu d’années, il dota la littérature française d’immortelles traductions d’

1580. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Flétrissant l’ancien partage de la Pologne, et posant en principe que l’injustice amène tôt ou tard après elle le châtiment, l’orateur fait voir « la nation opprimée qui s’attache aux flancs de la puissance opprimante comme une plaie vengeresse immortelle ». […] Je demande pardon d’insister sur ces nuances, mais les anciens, nos maîtres en tout, et particulièrement en éloquence, y apportaient une minutieuse attention, et un grand orateur moderne a dit : « On a toujours la voix de son esprit. » Un esprit clair, net, ferme, généreux, un peu dédaigneux, marque tout cela dans sa voix.

1581. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

C’est ainsi, pour ne faire entrer en ligne de compte que des exemples invoqués déjà et familiers, c’est ainsi que les anciens Hindous, les premiers Grecs et les premiers Romains pourvoyaient à la satisfaction du vœu de l’espèce par la croyance que l’on a décrite en une vie posthume et souterraine. […] Or il nous apparaît que la croyance de ces anciens peuples était chimérique, et que les mânes n’avaient souci des nourritures dont les vivants leur avaient assuré, par la procréation d’une famille, le bénéfice et le tribut, mais il nous apparaît bien que cette croyance chimérique, en leur faisant redouter le célibat, en les contraignant à contracter des unions consacrées selon les rites religieux et sociaux, et à élever une famille, il nous apparaît bien que cette croyance singulière favorisait le vœu de l’espèce.

1582. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Elle avait donné un logement dans sa maison à La Fontaine, qu’elle regardait presque comme un animal domestique ; et après un déplacement, elle disait : Je n’ai plus, dans mon ancienne maison, que moi, mon chat, mon chien, et mon La Fontaine. […] Par l’air en Amérique : Il ne fallait point particulariser, ni nommer l’Amérique : du moins fallait-il ne nommer qu’une contrée de l’ancien hémisphère.

1583. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Quand Démodocus recommençait ses chants, et que les anciens l’excitaient à continuer (car ils étaient charmés de ses paroles), Ulysse s’enveloppait la tête de nouveau, et recommençait à pleurer. » Ce sont des beautés de cette nature qui, de siècle en siècle, ont assuré à Homère la première place entre les plus grands génies. […] C’est ce qu’Homère lui-même avait senti, puisque le roi d’Ithaque se découvre à sa nourrice Euryclée par une ancienne cicatrice, et à Laërte, par la circonstance des treize poiriers que le vieillard avait donnés à Ulysse enfant.

1584. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Celui-ci a je ne sais quoi qui vous rappelle la manière simple, non recherchée, isolée et tranquille de composer des anciens, manière où les figures restent comme le moment les a placées, et ne sont vraiment liées que par la circonstance, le fait et la sensation commune. […] La tête et la poitrine de la peinture sont comme d’un ancien maître.

1585. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXII. La comtesse Guiccioli »

Je me disais que quand il s’agit de Byron et qu’on eut l’honneur d’en être aimée, il fallait quelque chose de plus… Je m’étais persuadé qu’une femme, au moins d’esprit, qui s’aviserait d’avoir du courage, après avoir si longtemps pensé au danger d’en avoir et qui prenait, au dernier moment de sa vie, le parti de dire le mot de la fin sur Byron, ne voudrait pas, uniquement, nous précipiter dans d’anciennes lectures déjà faites, et nous faire reprendre un bain déjà pris dans la même baignoire et dans la même eau. […] On a dit, je le sais bien que, tous les poëtes étaient, plus ou moins, des enfants sublimes ; mais pour être déjà ancien, le mot n’est pas plus vrai.

1586. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Dans l’état de la pensée et des connaissances contemporaines, il faudrait élever contre les anciennes préventions un de ces livres péremptoires, éclairés également par la réflexion et par la science, et qui gardent, en littérature, la solidité d’un édifice, après avoir fait le bruit d’un renversement En d’autres termes, un chef-d’œuvre ne serait pas de trop pour purifier d’une seule fois tous les courants où l’Opinion, cette brebis qui n’est pas sans tache, se désaltère avec moins d’innocence que l’agneau de la Fable, et pour rasseoir dans une limpidité profonde ce cristal de l’Histoire que tous les genres de passion ont remué par la plume de tant d’écrivains et en particulier par celle de Voltaire. […] Cherchant aujourd’hui le droit dans le fait à propos de la Ligue qui l’avait trouvé dans le ciel, et en face de la race nouvelle érigée sur les débris des races anciennes parmi nous, il aurait proclamé l’arrêt suprême et vu ce que tout le monde sans exception verrait pour le moment en France, si la pitié pour les victimes n’attendrissait le jugement contre les coupables, et si quelques gouttes du sang de martyr de Louis XVI ne nous étaient entrées dans les yeux pour nous retomber sur le cœur !

1587. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Ils ne seraient pas de l’ancienne loi, ils seraient de la nouvelle. […] Il a contre lui les ennemis de l’Ancien Monde. Je veux dire appartenant à l’Ancien Monde. […] Il a contre lui les ennemis de l’Ancien Continent. […] Elle était l’unité itinéraire de l’ancienne France.

1588. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Mais c’est la simplicité et la façon presque antique dont il me communiquerait sa sagesse…… Un ancien soldat n’est pas cruel. […] Les anciens déjà considéraient la sobriété comme une vertu. […] On ne respecte plus les formes anciennes ni les conventions d’autrefois. […] — la discrétion suprême de leurs tendances, ils ont pris pour devise de leur club l’ancienne maxime : “Toutes proportions gardées.” […] N’y a-t-il pas quelque part, dans une comédie ancienne, une scène où deux personnages quêtent la faveur du Peuple, Démos ? 

1589. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

On ne saurait traduire avec plus de justesse le charme alangui des anciens tableaux. […] Les vieux fauteuils gardent dans leurs plis de vagues parfums ; le tic-tac des anciennes horloges boite comme le pas d’un vieillard. […] Aujourd’hui il a renoncé aux anciennes fautes, mais la grâce l’a quitté. […] Il a lu certainement tout ce qu’ont produit les poètes anciens et modernes, hindous, chinois, arabes, grecs, latins, anglais et français. […] Il embrasse, comme les anciens mélos de l’Ambigu, une énorme période.

1590. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIV » pp. 141-143

C'est ancien, mais il mérite éloge, il a été impartial.

1591. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

Cousin le goût de la philosophie ancienne, à M.

1592. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Sur les Jeune France. (Se rapporte à l’article Théophile Gautier, page 280.) »

Auguste Le Prévost, l’antiquaire normand, était, ainsi que son compatriote l’aimable poète Ulric Guttinguer, des plus anciens amis littéraires de Hugo, des amis qui dataient de 1824 environ, qui s’étaient ralliés à lui pour tant de belles odes et de jolies ballades, pour ses inspirations du Moyen-Age et du gothique, pour ses colères et anathèmes contre la Bande noire, etc.

1593. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « a propos de casanova de seingalt  » pp. 510-511

Les anciens Perses dans leur mythologie appellent l’Esprit du mal Celui qui dit toujours non ; eh bien !

1594. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Klingsor, Tristan (1874-1966) »

Tristan Klingsor, tout rempli de baladins, de fols, de princesses en robes orfévrées, la rose au corsage, Maud, Iseult, et de pages-fées et de pages-fleurs, exhale un parfum musqué et vieillot d’ancien missel.

1595. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lebrun, Pierre (1785-1873) »

Il est bien, en effet, un poète de transition et de l’époque intermédiaire, en ce sens qu’il unit en lui plus d’un ton de l’ancienne école et déjà de la nouvelle ; mais, ce que je prétends, c’est que ce n’est nullement par un procédé d’imitation ou par un goût de fusion qu’il nous offre de tels produits de son talent, car il est, il a été poète, sincèrement poète, de son cru et pour son propre compte ; il en porte la marque, le signe, au cœur et au front : il a la verve.

1596. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villeroy, Auguste »

Tandis que, des fils de l’empereur, l’un, Chéréas, toujours indécis, essaye d’oublier, en faisant des vers, la chute qui menace Chrysopolis, et l’autre Théodore, insouciant et léger, oublie les malheurs de la patrie en courant au cirque et en fréquentant chez les courtisanes, Hérakléa, fière et pure, prie les Dieux, honore les vertus anciennes et pousse à la lutte acharnée.

1597. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 7-11

On peut même penser que c’est pour rendre hommage au goût & réparer ses propres écarts, qu’il s’est occupé à rajeunir plusieurs Pieces de notre ancienne & vraie Comédie.

1598. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 507-511

Son Histoire du Commerce & de la Navigation des Anciens, est dans la maniere de l’Auteur, c’est-à-dire qu’on y trouve une érudition sage & éclairée par un jugement exquis.

1599. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

On y trouve l’Histoire des démêlés des Ecrivains les plus célebres, anciens & modernes ; il est assez bien écrit, & contient un grand nombre d’anecdotes singulieres, propres à le rendre amusant ; mais la vérité, la justice & le bon goût y sont presque toujours sacrifiés à M. de Voltaire, dont M. l’Abbé Iraïl a élevé un des petits neveux.

1600. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 5-9

Après avoir tâché de se rendre utile au Public par des Ouvrages, tels qu’une Traduction de la Siphylis de Fracastor ; l’Histoire des Révolutions de l’Empire de Russie ; l’Histoire de Christine, Reine de Suede ; l’Abrégé chronologique de l’Histoire Ancienne, celui de l’Histoire du Nord ; le Dictionnaire portatif des Beaux-Arts, & la Poétique de M. de Voltaire ; de l’amour des Lettres, il est passé à celui de la Librairie.

1601. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Préface » pp. 1-3

[NdE] Sainte-Beuve donna à l’Université de Liège, entre le 30 octobre 1848 et le 30 avril 1849, un cours d’« Ancienne littérature », allant du Moyen Âge au xviiie siècle, qui lui fournit la matière de nombreuses causeries, et un cours sur « Chateaubriand et son groupe littéraire », que le critique reprit en partie dans quatre causeries (aux t. 

1602. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Les anciens ont peu connu cette inquiétude secrète, cette aigreur des passions étouffées qui fermentent toutes ensemble : une grande existence politique, les jeux du Gymnase et du Champ-de-Mars, les affaires du Forum et de la place publique, remplissaient leurs moments, et ne laissaient aucune place aux ennuis du cœur.

1603. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XII. Des livres de jurisprudence » pp. 320-324

En général pour tous les livres de droit civil & canonique, il faut donner la préférence aux éditions récentes, parce que les anciennes, quoique mieux exécutées, manquent de bien de choses qu’on a ajouté aux nouvelles.

1604. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 23, quelques remarques sur le poëme épique, observation touchant le lieu et le tems où il faut prendre l’action » pp. 179-182

Que ceux qui ne voudroient pas faire le choix du sujet d’un poëme épique, tel que je le propose, alleguent donc leur veritable excuse : c’est que le secours de la poësie des anciens leur étant necessaire, pour rendre leur verve feconde, ils aiment mieux traiter les mêmes sujets que les poëtes grecs et les poëtes latins ont traitez, que des sujets modernes où ils ne pourroient pas s’aider aussi facilement de la poësie du stile et de l’invention des premiers.

1605. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Il regrettait de l’ordre ancien plus de choses encore qu’il n’en espérait de l’ordre nouveau ; il voulait et il ne voulait pas. […] L’illusion de sa part dura des années : on avait beau se dire dans ce monde des poètes que la passion explique tout, excuse tout, purifie tout, le contraste ici était trop frappant, et plus d’un ancien admirateur d’Éloa ne pouvait s’empêcher de murmurer dans son cœur : « Sur quel sein cette larme de Jésus-Christ est-elle allée tomber !  […] Victor Hugo pourtant croyait devoir à une ancienne amitié et à l’ordre des mérites de le porter, de le mettre en avant. […] Mais la pièce, selon moi, la plus belle du recueil, et au moins égale, je le crois, à n’importe lequel de ses anciens poèmes, c’est la Colère de Samson, écrite en 1839 et restée inédite jusqu’ici. […] Je m’instruirai à penser comme vous, si je ne puis agir aussi grandement… » Cette lettre, qui porte la date du 5 septembre 1766, avec désignation du lieu : « King’s Bench, in State-House, number 7 », est signée « Jean-René de Vigny, ancien mousquetaire et officier dans une des compagnies de la garde du roi de France. » Le nom n’est précédé d’aucun titre. — (Et, jusqu’à preuve du contraire, je soupçonnerais ce titre de comte de ne s’être joint au nom de De Vigny qu’à dater de 1814 : je ne propose, au reste, ce cas de généalogie nobiliaire que parce qu’il ne me paraît pas parfaitement résolu, et que j’ai vu le même léger doute à d’autres que moi.)

1606. (1929) Dialogues critiques

Sous l’ancien régime, l’Académie était l’unique endroit du royaume où un poète crotté fût l’égal d’un duc et pair ou même d’un prince du sang. […] Pierre Henri Rochefort prétendait avoir reçu une carte farouchement moralisatrice, signée : « X…, marchand de cartes transparentes, ancien magistrat. » M.  […] Paul Il me paraît surtout dur pour l’ancien secrétaire d’Anatole France. […] Paul J’en connais une : mon ancien professeur de rhétorique, Ernest Dupuy, qui a fait sur Hugo un bon livre. […] Pierre C’est peut-être qu’il se rappelle une historiette de l’ancien Figaro de la rue Drouot.

1607. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Comment Tennyson retrouve la naïveté et la simplicité de l’ancienne épopée. —  Les Idylles du roi. […] Il imitait tour à tour Homère et Chaucer, Théocrite et Spenser, les vieux poëtes anglais et les anciens poëtes arabes. […] Le propre de l’ancienne épopée est la clarté et le calme. […] L’édifice nouveau a été raccordé avec l’ancien ; même seul et moderne, il ne manque point de style ; les pignons, les meneaux, les grandes fenêtres, les tourelles nichées à tous les coins ont dans leur fraîcheur un air gothique. […] Elle semble faite exprès pour ces bourgeois opulents, cultivés, libres, héritiers de l’ancienne noblesse, chefs modernes d’une Angleterre nouvelle.

1608. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

J’ai peur de réparer trop bien mes anciens torts. […] Je sens qu’il faut maintenant que ma vie soit environnée : je n’ai plus retrouvé en moi l’ancien voyageur ; je ne songe qu’à ce que j’ai quitté, et les changements de scène m’importunent. […] « L’ennui, mon cher et ancien ami, produit une fièvre intermittente ; tantôt il engourdit mes doigts et mes idées, tantôt il me fait écrire comme l’abbé Trublet. […] » XXV Pendant ces absences, madame Récamier lui conservait ou lui recrutait d’anciens ou de nouveaux amis, pour que son salon le rappelât et le retînt par tous les agréments du cœur, de la poésie, de l’art. […] Quelques hommes consulaires des anciens régimes achevaient des tirades éloquentes contre le livre et contre l’auteur quand M. 

1609. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

VII Le salon dans lequel il passait la soirée avec ses enfants, et quelquefois avec ses hôtes, ses parents, ou ceux de sa femme, et le vieux curé d’Andillac, conservait aussi quelques traces d’élégance de l’ancienne cour : une cheminée antique, une glace, une pendule, un canapé, des fauteuils et des chaises de tapisserie. […] VIII M. de Guérin, émigré dès son enfance et rentré tout jeune de l’émigration, en avait rapporté au Cayla cette foi antique et robuste de caste et de famille, qui était plus enfoncée dans son cœur que les fondements de son ancien manoir dans le rocher d’Andillac. […] X Tel apparaissait le château du Cayla, vieux nid démantelé, qu’habitaient encore les jeunes rejetons de l’ancienne famille, heureux et riches tant qu’ils ne le quittaient pas, pauvres et réduits aux dernières conditions de la société aussitôt qu’ils en sortaient pour chercher dans le monde leur ancienne place. […] C’était Jean de Persac, notre ancien métayer, et que je n’avais pas vu depuis longtemps.

1610. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Il me sembla que je le connaissais depuis mon enfance : il me rappelait ces aimables curés de campagne de l’ancien régime, avec quelques boucles de cheveux sur le cou, et toute la charité joviale du christianisme sur les lèvres. […] « Ces circonstances lui permirent, en 1793, de sauver plus d’un de ses anciens protecteurs et de ses anciens amis. […] « M. de Villers, dont il parle dans cette lettre, était un vieil ami de la famille, ancien abbé et comte de Lyon, retiré à Nogent, petit village situé près de l’Isle-Adam. Mon frère avait déjà fait plusieurs séjours chez lui ; la spirituelle conversation de ce bon vieillard, ses curieuses anecdotes sur l’ancienne cour, où il avait obtenu de grands succès, les encouragements qu’il donnait à mon frère, dont il était le confident, avaient fait naître une telle affection entre eux qu’Honoré appelait plus tard l’Isle-Adam son paradis inspirateur.

1611. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

L’ouverture était fermée avec de la vieille paille, et le travail si proprement exécuté, qu’il ne restait plus de trace de l’ancienne porte. […] Il avait été arraché de la voûte, et le nouveau était fixé un peu au-dessus de la place qu’occupait l’ancien. […] J’ai remarqué que, lorsque les pewees reviennent au printemps, ils consolident leur ancienne habitation par des additions aux parties extérieures adhérentes au roc ; c’est pour l’empêcher de tomber, ce qui lui arrive cependant quelquefois, lorsqu’elle date de plusieurs années. […] Du moment que l’hirondelle a trouvé dans nos maisons tant de commodités pour y établir son nid, on l’a vue abandonner avec une sagacité vraiment remarquable ses anciennes retraites dans le creux des arbres, et prendre possession de nos cheminées, ce qui, sans aucun doute, lui a valu le nom sous lequel on la connaît généralement. […] Lisez ces anciennes monographies.

1612. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Cet ancien apprenti graveur aimait à tracer de beaux caractères, surtout quand ces beaux caractères formaient des phrases dont il était l’auteur. […] L’ancien petit ami de la grosse Warens, l’amant de Thérèse, oublieux de ses cinq infanticides probables, enseignerait la morale à l’univers entier, du pied même de la chaire de Calvin. […] Le médecin Thierry, mon ancien ami, vint me voir et m’éclaira sur mon état. […] Et, comme l’ancien amant se tient un peu sur la réserve : « Embrassez-la, dit Wolmar, appelez-la Julie. […] Saint-Preux se dérobe, alléguant qu’il n’est pas encore assez sûr de lui : « La blessure guérit, mais la marque reste. » Vous avez remarqué que, dans toute la seconde moitié du roman (six cents pages), tous les personnages sont dans une situation fausse, et cela par leur volonté : Julie entre son mari, son ancien amant, et son amie finalement amoureuse de cet amant ; Saint-Preux entre son ancienne maîtresse, le mari d’icelle, et son amie devenue amoureuse de Saint-Preux ; Wolmar entre sa femme, l’ancien amant de sa femme, et l’ancienne complice de sa femme ; Claire, enfin, entre son amie et l’ancien amant de cette amie, duquel elle est amoureuse… Et ils vivent tous quatre, serrés les uns contre les autres, dans la plus étroite intimité.

1613. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Quant au feuilleton hebdomadaire, il est plus ancien ; mais il n’est pas très vieux non plus. […] Les anciens servent d’excuse aux modernes, les modernes font comprendre les anciens. […] Elle répète avec complaisance que les anciens étaient des hommes, et que leurs œuvres, par conséquent, étaient imparfaites. […] Quand elle dit : « N’imitez pas les anciens », ce n’est pas qu’elle veuille dire, comme plus tard Chateaubriand. « Soyez vous-mêmes, et tâchez d’être originaux. » Non ; si elle dissuade d’imiter les anciens, c’est pour conseiller d’en imiter d’autres. […] Son père, ancien commerçant ruiné par la Révolution, appartenait à l’armée, dans les bas grades ; il était fort pauvre.

1614. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Il est trop facile de répondre que, même en acceptant cette étroite définition de l’art classique, Voltaire, puisque les modèles sont dans la nature et chez les anciens, au lieu d’imiter Racine, n’avait, comme avant lui Racine, qu’à imiter directement la nature et les anciens. […] Frantin, dans des temps très anciens ; M.  […] Un ancien a dit là-dessus, et — ce qui est admirable !  […] et n’est-ce pas ici que le livre devient pour l’histoire des mœurs sous l’ancien régime un document sans prix ? […] À la querelle un peu puérile des Jobelins et des Uranistes avait succédé la querelle des Anciens et des Modernes.

1615. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

trop ancien, le vieil athéisme, rajeuni sous le nom de panthéisme, et décoré des livrées de la démagogie ? […] Au lieu de consulter mes forces, je me suis fié à mes intentions connues et à une ancienne indulgence. […] L’Allemagne n’a pas seule servi la philosophie ancienne. […] Elle eut lieu, et le trône, la noblesse, le clergé, tout l’ordre ancien y succomba. […] Nos anciens adversaires eux-mêmes se sont empressés de réclamer l’œuvre de la monarchie nouvelle.

1616. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Ces quinze années, je les ai passées au milieu des orages de la vie publique ; j’ai vu s’écouler un trône ancien et s’élever un trône nouveau ; j’ai vu la Révolution française poursuivre son invincible cours. […] Aucun historien ancien ou moderne n’a si bien exposé les affaires, si bien démêlé les négociations, si bien compris les campagnes. […] Il voyait le siècle nouveau de toute la hauteur de l’ancien siècle ; c’était l’Assemblée constituante réapparaissant avec ses aristocraties d’esprit et ses traditions monarchiques dans les conseils d’un jeune dictateur. […] Et, chose singulière, cette illusion, qu’elle se plaisait à provoquer chez eux, elle aurait presque voulu la partager aussi ; car elle eût préféré voir son époux sujet des Bourbons, mais sujet protecteur de ses rois, entouré des hommages de l’ancienne aristocratie française, à le voir monarque couronné par la main de la nation. […] Cette proposition, présentée au parlement et accueillie avec respect, fut combattue par ses anciens amis, devenus ses ennemis, et notamment par M. 

1617. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

La pensée, nourrie par l’étude, prépare à l’action politique ; l’action politique donne un corps à la pensée, exerce le caractère, enseigne par l’expérience les choses humaines et construit en nous le suprême résultat d’une longue vie, la philosophie (ce que les anciens appelaient la sagesse). […] Ne savons-nous pas que Catulus, ce citoyen si éminent dans tous les genres de mérite, qui ne demandait à son ancien collègue Marius que l’exil pour toute grâce, fut réduit à la nécessité de s’ôter la vie ? […] « — Il y a longtemps aussi, lui dis-je, que j’attends cet ouvrage, et cependant je n’ose pas vous presser, car j’ai appris de notre ami Libon, dont vous connaissez la passion pour les lettres, que vous n’interrompez pas un seul instant ce travail, que vous y employez tous vos soins et que jamais il ne sort de vos mains ; mais il est une demande que je n’avais jamais songé à vous faire et que je vous ferai, maintenant que j’ai entrepris moi-même d’élever quelque monument à ces études qui me furent communes avec vous, et d’introduire dans notre littérature latine cette ancienne philosophie de Socrate. […] Il est vrai que, averti par l’ancien proverbe, je pense toujours aux vivants ; mais, quand je voudrais oublier Épicure, comment le pourrais-je, lui dont nos amis ont le portrait, non seulement reproduit à grands traits par la peinture, mais encore gravé sur leurs coupes et sur leurs bagues ? […] Je veux de même, sans oublier mon ancien caractère d’orateur, m’attacher aux matières de philosophie : je les trouve infiniment plus grandes, plus abondantes, plus fécondes que celles de la tribune ; mon opinion a toujours été que ces questions élevées, pour ne rien dire de leur intérêt et de leur beauté, doivent être traitées avec étendue et avec toutes les perfections de style qui dépendent du langage.

1618. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Naguère deux des plus anciens rédacteurs de l’Univers se retiraient du journal, ne pouvant prendre sur eux de conformer désormais leur conduite politique aux instructions du pape Léon XIII. […] Mais vous savez qu’en ce siècle raisonneur il s’est trouvé des prêtres ou des philosophes chrétiens, ou d’anciens élèves de l’École polytechnique, pour expliquer couramment ce qui est, par nature, inexplicable. […] Il n’y a pas lieu de s’étonner que les collèges des jésuites sous l’ancien régime aient produit tant de païens et de libres penseurs, y compris Voltaire. […] Les bases politiques seront le suffrage universel, l’hérédité de la fonction suprême, la division du territoire en grandes agglomérations territoriales correspondant aux anciennes provinces. […] Le passé, il le transfigure ; il voit le moyen âge et l’ancien régime comme il lui plaît de les voir.

1619. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Les îles constituent, on le sait, des conservatoires de formes vivantes anciennes. […] Son monde ancien et son monde nouveau, au lieu de se combiner pour la faire vivre, la tuent par leur contraste. […] L’ensemble de la critique universitaire reste sur ses anciennes positions (on fera les exceptions qui conviennent, M.  […] On peut en pêcher déjà quelques bribes dans ses anciennes et ses nouvelles Pages. […] Ce sont idées anciennes, idées considérables.

1620. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — France, Anatole (1844-1924) »

Il est épris tout à la fois de la douceur païenne et de la douceur chrétienne ; et, ainsi, il était mieux préparé que personne à dramatiser, pour nous, la lutte de la doctrine ancienne et du dogme nouveau dans la Grèce vieillie.

1621. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Glatigny, Albert (1839-1873) »

Ce qui constitue l’originalité curieuse et sans égale d’Albert Glatigny, c’est qu’il est non pas un poète de seconde main et en grande partie artificiel, comme ceux que produisent les civilisations très parfaites, mais, si ce mot peut rendre ma pensée, un poète primitif, pareil à ceux des âges anciens, et qui eut été poète, quand même on l’eût abandonné petit enfant, seul et nu dans une île déserte.

1622. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Préface »

Guizot ; et tout en signalant ce qui nous paraissait inacceptable dans l’ancienne orthodoxie, nous nous sommes demandé si le Christianisme transformé ne pourrait pas être l’issue de la crise religieuse dont souffre la société contemporaine.

1623. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Pierre » pp. 200-201

Le tout a l’air ou d’une première ébauche, ou d’un mauvais tableau ancien dont on a enlevé la couleur en le nettoyant.

1624. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

C’est dans cette voie qu’on devra marcher, sous peine de retomber dans l’idéologie et les errements dont les anciens Manuels ont épuisé toute l’illustration.

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