Sire, L e tableau des actions de votre auguste Pere, que j'ose présenter à Votre Majesté, a été fait pour être inséré dans un Ouvrage intitulé Galerie des Hommes célebres de toutes les Nations. […] Madame, A près avoir eu l’honneur d’être choisi pour tracer le Tableau historique des actions de Votre Majesté Impériale, mon premier empressement doit être de le lui présenter. […] Monseigneur, C’est présenter à Votre Altesse Royale un hommage digne d’elle, que de lui offrir le Tableau historique des actions de deux Souverains, si dignes de l’admiration de l’Europe. […] Pour tout dire, en un mot, il loue & blâme, dans ses Ecrits, le même Homme, la même action, la même vertu, le même vice, le même sentiment, la même idée.
Mais il n’y a pas ici de roman, parce qu’il n’y a pas d’action, d’événements, de passions en lutte, de caractères, et que la synthèse de la vie n’y introduit pas la concentration de son ensemble tout puissant ; parce qu’on n’y trouve, en définitive, qu’une description psychique et physiologique d’un cas d’organisation très particulier. […] Pourquoi un grand clown — car, à sa manière, un clown qui est un artiste peut très bien être grand, — ne serait-il pas quelque chose comme un Rivarol ou un Hogarth en action ? […] Mais l’âme de ces clowns, qui ont une âme, et qui, comme tous ceux qui en ont une, vont souffrir et mourir de leur âme, M. de Goncourt ne la montre point dans sa beauté, ne la creuse pas dans sa profondeur, ne la dramatise pas dans son action et dans sa destinée. […] « J’en réclame la paternité, la regardant, cette expression, comme la formule définissant le mieux et le plus significativement le mode nouveau de travail de l’école qui a succédé au Romantisme. » Or, ce nom de baptême du document humain, donné après coup au Naturalisme, n’est, en somme et en effet, que le nom du Naturalisme en deux mots, et, en supposant qu’il soit autre chose qu’une Lapalissade que des niais veulent faire prendre pour une idée à des niais plus sots qu’eux, — attendu que tous les romanciers qu’il y ait jamais eu dans le monde se sont nécessairement occupés du document humain, puisqu’ils avaient à peindre l’âme de l’homme en action dans ses vices et dans ses vertus, sans avoir besoin d’employer pour cela une formule si ridiculement pédantesque, — en réclamer la paternité, comme le fait M. de Goncourt, c’est se poser, en termes doux et furtifs, le chef de cette École qui a succédé au Romantisme, et noyer du coup l’auteur de Pot-Bouille dans le bouillon qu’il a inventé, et qu’il est, présentement, en train de boire… Et ce document humain, dont il est fier comme d’une découverte de génie, M. de Goncourt lui sacrifie jusqu’à la fierté de son attitude et de sa pensée ; car, le croirait-on si on n’avait pas sous les yeux l’étonnante préface de son livre ?
Je ne doute pas un moment, dans ma croyance profonde, que ce bon père ne soit le témoin le plus intime de tes actions et qu’il n’ait réveillé en toi le germe de la foi religieuse à laquelle il a sacrifié l’immense héritage de nos oncles protestants. — Je l’ai toujours béni de ce courage, comme de la misère qu’il nous a léguée pour avoir donné tout son bien aux pauvres. […] C’est grand de penser que nous sommes les maîtres, même dans notre pauvreté, de diriger toutes nos actions du moins pour le mériter. […] On consacre tous les jours de longues pages aux hommes soi-disant de puissance et d’action qui, bien souvent gouvernés eux-mêmes, passent pour avoir gouverné le monde, à ceux qui ont traité et souvent trafiqué des nations : pourquoi regarderait-on à quelques pages de plus ou de moins, quand il s’agit de ces êtres d’élite qui ont habité et véritablement régné dans la sphère spirituelle, dans le monde du cœur, et qui n’ont cessé toute leur vie de cultiver et de cueillir la fleur des meilleurs sentiments ; êtres innocents et brisés, mais qui parlent par leurs blessures et qui apprennent ou rappellent de douces choses, — ou des choses amères, exprimées avec douceur, — aux hommes leurs semblables ?
Ce sont ces vues qu’il poursuit et met en action dans Latréaumont et dans Jean Cavalier. […] Latréaumont, à titre de roman, a de l’intérêt et de l’action : le talent dramatique de M. […] La comédienne Toinon et son sigisbée Taboureau, jetés à travers l’action, servent à la renouer, et reposent d’ailleurs en faisant sourire.
Car il est justement l’œuvre de ce public nouveau que forment alors le nouveau régime et les nouvelles mœurs : je veux dire de l’aristocratie désœuvrée par la monarchie envahissante, des gens bien nés, bien élevés, qui, écartés de l’action, se rejettent vers la conversation et occupent leur loisir à goûter tous les plaisirs sérieux ou délicats de l’esprit348. […] Toute la littérature classique porte l’empreinte de ce talent ; il n’y a pas de genre où il ne pénètre et n’introduise les qualités d’un bon discours Il domine dans les genres qui, par eux-mêmes, ne sont qu’à demi littéraires, mais qui, grâce à lui, le deviennent, et il transforme en belles œuvres d’art des écrits que leur matière semblait reléguer parmi les livres de science, parmi les instruments d’action, parmi les documents d’histoire, traités philosophiques, exposés de doctrine, sermons, polémique, dissertations et démonstrations, dictionnaires mêmes, depuis Descartes jusqu’à Condillac, depuis Bossuet jusqu’à Buffon et Voltaire, depuis Pascal jusqu’à Rousseau et Beaumarchais, bref la prose presque tout entière, même les dépêches officielles et la correspondance diplomatique, même les correspondances intimes, et, depuis Mme de Sévigné jusqu’à Mme du Deffand, tant de lettres parfaites échappées à la plume de femmes qui n’y songeaient pas Il domine dans les genres qui, par eux-mêmes, sont littéraires, mais qui reçoivent de lui un tour oratoire. […] Encore est-il vrai que souvent il les omet, et que, dans les autres cas, il n’en introduit qu’un petit nombre, parce qu’il évite de donner à des caractères généraux une richesse et une complexité qui embarrasseraient l’action.
Cette race rêveuse, passionnée, capable de fougueuse exaltation et d’infinie désespérance, avait produit très anciennement une très abondante poésie : elle était la poésie même, par l’intensité de la vie intérieure, par sa puissance d’absorption passive si prodigieusement supérieure à sa capacité d’action expansive. […] L’idéal de la galanterie chevaleresque, c’est Lancelot, et le roman de la Charrette en explique le code, mis en action et en exemples. […] Le Graal devenait le plat de la Cène, que Jésus Christ lui-même avait apporté à Joseph d’Arimathie dans la prison où les Juifs le tenaient : commémoratif de l’institution de l’Eucharistie, il était doué de propriétés merveilleuses, comme celles de distinguer les pécheurs : ce Graal, porté en Angleterre, ne pouvait être trouvé que par un chevalier pur de tout péché, et qui accomplirait certaines actions impossibles à tout autre.
Griffin est le miroir de l’action où se développe, où s’avère le moi ; et il ne faut pas s’y tromper, pour l’auteur des Épisodes le songe, s’il nous révèle parfois les images d’une antérieure existence, est un don venu de l’extérieur ; il éclaire notre âme et vivifie le lieu où il se déploie mais demeure une manifestation du Destin. […] Vielé-Griffin, il eût assurément tenté lui-même ces prouesses, par la hache et le glaive, car il aime tout ce qui montre en action la magnificence de la force. […] Non seulement pour l’action du drame et le cadre où elle se meut ; mais tels détails comme le sang du dragon qui fait entendre les oiseaux, l’histoire de la Peur, etc… Siegfried lui-même est enfant du génie populaire et peut s’affronter avec Tiehl Uylenspiegel par exemple.
Il donna, dès ses débuts, dans tous les vices et tous les travers de son temps : duelliste, joueur, débauché, un raffiné en toute chose : avec cela un tour d’esprit qui sentait l’homme poli jusque dans l’homme de guerre et qui sauvait ses actions de la brutalité. […] Bussy tient à honneur de nous faire entrer dans l’esprit de cette campagne, l’une des plus glorieuses pour Turenne, quoiqu’il y en ait eu de bien plus brillantes : Il ne tiendrait qu’à moi de ne rien dire de cette action, écrit-il au sujet d’une des affaires de cette campagne ; et peut-être que les flatteurs du maréchal ne l’ont pas sue ou n’ont pas été assez habiles pour la remarquer ; mais ni l’amitié ni la haine ne me feront jamais manquer à ce que je dois à la vérité. […] Ce même amour de la vérité, de la réalité historique et humaine ; lui fait retrancher toutes ces exagérations auxquelles on se laisse emporter si aisément en racontant les grandes actions où l’on a été témoin ou acteur.
« Sous l’action combinée de la jurisprudence et des lois récentes, la concession de la personnalité civile s’étend peu à peu à toutes les associations ; il sera bientôt évident que le vieux principe est usé, et qu’il faut lui substituer le principe opposé de la personnalité de plein droit162 », — Ainsi nos institutions mêmes, malgré leurs tendances premières, laissent apercevoir le progrès des forces sociales contre lesquelles elles ne peuvent lutter. […] Il en est, comme la famille ou la patrie, auxquelles on appartient sans le vouloir et dont on subit l’action sans le savoir ; c’est sans se nommer, pour ainsi dire dans l’ombre et le silence que beaucoup tissent leurs filets autour de nous. […] Toutes ses idées sont déterminées comme toutes ses actions sont commandées par la collectivité ; sa personnalité reste fondue dans la masse, et on ne mesure l’estime qu’on lui accorde qu’à la valeur du groupe auquel il est inféodé.
Ils attachaient cette action civile au domaine du fond qui dépend de la cité et dérive de la force pour ainsi dire centrale qui lui est propre. […] L’action d’Horace qui tue sa sœur pour avoir pleuré Curiace, devient plus vraisemblable si l’on suppose qu’il était non son fiancé, mais son ravisseur76. […] L’hospitalité héroïque entraîna aussi dans d’autres occasions l’idée d’inimitié : Pâris fut hôte d’Hélène, Thésée d’Ariane, Jason de Médée, Énée de Didon ; ces enlèvemens, ces trahisons étaient des actions héroïques.
Un philosophe éloquent du dernier siècle a voulu surprendre et décrire l’entrée du premier homme dans la vie, son action instinctive, l’éveil de ses sensations, et ce qu’il nomme les plaisirs de sa grande et noble existence. […] L’action de ces hommes, dans les combats de la Judée avec la Phénicie, l’Assyrie, la Perse, est la plus grande peut-être que l’intelligence dévouée et passionnée ait exercée contre le nombre et la force. […] On y voit en symbole et en action le culte de Dieu, l’amour de la patrie juive, la persuasion des promesses divines, la certitude de la délivrance, l’immutabilité de la foi primordiale et l’extension future de ses rameaux transformés.
Il savait encore, et mieux que personne, m’a-t-on dit, le moment opportun où, dans les grandes mêlées polémiques engagées alors entre les principaux journaux, l’adversaire s’étant trop avancé et venant à prêter flanc, il était à propos d’entrer dans l’action et de donner ; il avait du tacticien. […] On sourit en commençant à lire ; peu à peu la verve et la sincérité du narrateur nous gagnent, et l’on finit, au milieu de tant de soucis plus pressants, de tant d’intérêts du jour qui nous tirent et nous sollicitent, par se laisser aller de bonne foi, jusqu’à concevoir avec lui des doutes sur la parfaite convenance des deux portraits de Nestor et de Philoctète, placés à travers l’action et venant interrompre ou retarder le combat d’Adraste et de Phalante.
Étonnée, elle demanda ce que cela signifiait : « Il me dit alors que ce rat avait fait une action criminelle et digne du dernier supplice, selon les lois militaires ; qu’il avait grimpé par-dessus les remparts d’une forteresse de carton qu’il avait sur la table dans ce cabinet, et avait mangé deux sentinelles, faites d’amadou, en faction sur un des bas-tions ; qu’il avait fait juger le criminel par les lois de la guerre ; que son chien couchant avait attrapé le rat, et que tout de suite il avait été pendu comme je le voyais, et qu’il resterait là exposé aux yeux du public pendant trois jours, pour l’exemple. […] disait-elle, mon petit ménage va toujours son train » ; ou encore : « Il faut bien arranger son petit ménage. » Cependant le grand-duc n’eut pas même ce léger grain de bon sens qui aurait dû l’avertir de ne jamais se brouiller ni rompre avec sa femme et de la toujours consulter, du moins pour ses actions extérieures.
Mais ce qui me paraît résulter du spectacle général du monde, c’est qu’il se bâtit une œuvre infinie, où chacun insère son action comme un atome. Cette action, une fois, posée est un fait éternel… ».
Je voudrais que vous fussiez habitué de bonne heure à mépriser les renommées les plus hautes quand elles ont été le fruit d’une action perverse, et à n’estimer jamais que le bien et le vrai dans l’homme qui écrit comme dans l’homme qui agit. […] Il est rapporté dans la Vie de saint Jérôme qu’il fut battu de verges par un Ange, qui lui reprochait, en le frappant, de lire avec plus d’ardeur Cicéron que l’Évangile : combien plus vos lectures mériteraient-elles ce châtiment, si Dieu nous témoignait toujours, dès cette vie, ce qu’il pense de nos actions ?
Mais vienne la chiquenaude : voilà tout en branle ; la machine siffle, fume, crache, craque ; on est stupéfait de la disproportion de son action vertigineuse et de son infernal tapage avec le simple geste qui leur a donné naissance. […] La philosophie de Diderot, dans ses parties caractéristiques, est vraiment une philosophie de la nature : ce qu’il tire de Leibniz, ce sont ces principes de raison suffisante, de moindre action, de continuité, que l’étude scientifique du monde organisé et inorganique suppose et vérifie constamment ; et c’est lui d’abord qui, avant Helvétius, avant d’Holbach, remet l’homme dans la nature, et réduit les sciences morales aux sciences naturelles.
La critique, dans la seconde moitié du xixe siècle, a exercé une très forte action sur la création littéraire. […] Dans ses belles études sur la Philosophie de l’art, Taine, procédant toujours, comme il a dit, en naturaliste, suit dans la sculpture grecque, dans la peinture et la sculpture italiennes, dans la peinture des Pays-Bas, l’action déterminante de la race, du milieu et du moment.
Ou bien encore M. d’Aurevilly nous montre, dans des faits inexplicables, l’action directe du diable, Jeanne le Hardouey voit un jour à l’église l’abbé de la Croix-Jugan. […] Cette croyance, si triomphalement affichée, à l’action du diable et à son ingérence dans les affaires humaines, peut paraître piquante, surtout quand on se rappelle le caractère si peu chrétien du catholicisme de M. d’Aurevilly.
Une tragédie chrétienne dont l’action se passe à un moment quelconque des trois premiers siècles de l’Empire, de Néron à Dioclétien, cela comporte un certain nombre de personnages sans doute inévitables. […] Quant à l’action, elle consiste généralement dans les amours d’une païenne et d’un chrétien (ou inversement) et dans les efforts que fait celui-ci pour amener l’autre à la foi.
À tous ces présents de la nature, il a joint d’heureux accidents de fortune ; de bonne heure, il a attiré sur lui l’attention des hommes et conquis une place élevée dans le mouvement des lettres et de la politique ; mais rien de parfaitement solide et de complètement initiateur n’est résulté de son action et de ses travaux. […] « Il y a plus de réelle grandeur, disait Lamartine, dans une bonne action, que dans un beau poème, ou une grande victoire. » Mieux que personne il pouvait comparer ces trois grandeurs, les ayant réunies en lui.
Ajoutons ce qui est plus important à constater pour les rapprochements que nous aurons à faire, c’est que, dans de telles pièces, l’action est presque tout ; on compte peu sur les discours pour dessiner les caractères, pour traduire les mouvements de l’âme. […] Lorsque celle-ci vint s’installer en France, elle apporta par conséquent à notre théâtre les exemples dont il avait le plus grand besoin ; elle enseignait l’action à notre comédie qui penchait naturellement vers la conversation et la tirade, et qui finit toujours par tomber de ce côté-là.
S’il avait choisi de bonne heure une route simple et droite ; si, au lieu de promener sa rêverie sur le monde entier qu’il ne peut embrasser, il avait mesuré son regard à son bras ; s’il s’était dit chaque jour en s’éveillant : Voilà ce que je peux, voilà ce que je voudrai ; s’il avait marqué sa place au-dessous de Newton, de Condé ou de Saint-Preux ; s’il avait préféré délibérément la science, l’action ou l’amour ; s’il avait épié d’un œil vigilant le premier éveil de ses facultés, s’il avait démêlé nettement sa destinée, s’il avait marché d’un pas sûr et persévérant vers la paix sereine de l’intelligence, l’énergique ardeur de la volonté ou le bonheur aveugle et crédule, il ne serait pas vain, il ne dédaignerait pas. […] Pour justifier son ennui et son abattement, elle interroge, comme un juge, toutes les actions qu’autrefois elle approuvait sans contrôle.
Le centre d’action de Jésus, à cette époque de sa vie, fut la petite ville de Capharnahum, située sur le bord du lac de Génésareth. […] Son action était fort restreinte.
L’influence de l’âge, des tempéraments, des climats, de la maladie ou de la santé, les affections mentales, le sommeil et ses annexes, telles sont les vastes questions où se rencontrent le médecin et le philosophe, où l’on cherche à surprendre l’influence réciproque du physique sur le moral, du moral sur le physique ; mais comme toutes les actions physiologiques et nerveuses viennent se concentrer dans le cerveau, que le cerveau paraît être l’organe propre et immédiat de l’aine, c’est en définitive en lui que s’opère l’union des deux substances, et si l’on peut surprendre quelque chose de cette mystérieuse union, c’est lui qu’il faut étudier en premier lieu. […] Enfin il perd toute intelligence, toute perception, toute volition, toute action spontanée.
Elle tourna son orgueil aux grandes choses ; elle vint à temps, et son action fut décisive. […] Son action, à elle, fut autrement puissante que celle de cette Italienne qui passa dans la vie de Louis après l’amour troublé.
Beaucoup sont incapables d’y procéder ; et celles qui en sont capables se règlent, dans cette opération, sur la forme de leur activité et sur la nature de leurs besoins. « Les corps, écrivions-nous, sont taillés dans l’étoffe de la nature par une perception dont les ciseaux suivent le pointillé des lignes sur lesquelles l’action passerait 16 ». […] Elle résout le corps en un nombre quasi indéfini de corpuscules élémentaires ; et en même temps elle nous montre ce corps lié aux autres corps par mille actions et réactions réciproques.
Tirant le comique du fond des caractères, et mettant sur la scène la morale en action, un poète français est devenu le plus aimable précepteur de l’humanité qu’on eût vu depuis Socrate274.
. — Tiens, c’est vrai ; on commence à avoir sommeil ; allons-nous coucher » combien elle est supérieure par sa modernité, sa finesse, son appropriation au code et à l’âme des propriétaires du jour, surtout par cette invention qui, pas plus que les Déménageurs, n’est dans Guignol, cette divine Hortense, enceinte de neuf mois, autour de laquelle pivote l’action, et qui est ainsi saluée à son entrée : LE CŒUR DES DÉMÉNAGEURS Ciel, quel spectacle !
Roumanille était un homme d’action.
Non seulement des fragments détachés ne permettent pas de saisir les relations étroites qui existent entre les choses, ni les mille actions et réactions qu’elles exercent les unes sur les autres ; mais quel chaos ne peuvent-ils pas aussi produire dans l’esprit !
Le style qui y regne, annonce, nous en convenons, une plume exercée, le ton d’un Critique pénétrant, qui croit démêler le principe des actions & apprécier justement les hommes ; mais des Critiques plus pénétrans retrouvent trop souvent le Romancier dans l’Historien, le Bel-Esprit académique dans l’Ecrivain, l’homme à prétention dans le Moraliste.
Par cette louable discrétion, l’esprit n’est occupé que des actions racontées ; il les voit, les saisit, les compare, les pese, les juge.
D’autant plus dangereux, qu’il est moins redouté, Une feinte douceur cache sa cruauté ; Le perside amollit les plus fermes courages, Du Temple de la Gloire assiége les passages, Et soufflant dans le sein une coupable ardeur, Des grandes actions obscurcit la splendeur ; Il dort entre les bras d’une oisive mollesse ; Les Remords dévorans, la Douleur vengeresse, Implacables Enfans des lâches Voluptés, Cherchent à s’emparer des cœurs qu’il a domptés.
.… Prendre un ton emphatique pour parler de la vertu, mais ne la mettre que dans vos discours & jamais dans vos actions.… voilà le grand mystere de votre Philosophie ». pag. 443.
Un long séjour à Rome acheva ma conversion ; c’est peu à peu, par l’étude des faits, par la logique des choses et surtout par l’action vivante des hommes, que j’en suis arrivé aux conclusions philosophiques de mon livre ; elles ne sont pas un point de départ, elles sont une conviction lentement conquise sur d’anciens préjugés. — Cette foi nouvelle hésitait encore, étonnée de sa propre hardiesse, lorsque je vous connus, cher ami Bédier ; notre longue promenade d’avril 1904, dans le jardin du Palais-Royal, et de là au Panthéon, m’est inoubliable ; votre confiance, votre amitié me révélaient enfin le Paris entrevu dans les livres, ce Paris dont je dis ailleurs, en des mots d’amour, qu’il est la ville du livre lumineux et du pavé sanglant, d’où l’idée prend son essor vers l’humanité.
Agamemnon tue lui-même les deux agneaux dont le sang doit consacrer le traité fait avec Priam ; tant on attachait alors une idée magnifique à une action qui nous semble maintenant celle d’un boucher !
Ils étaient inutiles à l’action. D’action, il n’y en a pas ombre. […] Vous allez par la pensée d’un côté ; la parole et l’action vous mènent d’un autre ! […] Tous ces ballets nous semblent ralentir et interrompre l’action. […] Le public semble donner raison à Cadet, qui possède sur lui une action que je ne conteste pas.
Ce fut, comme l’a dit Chamfort, la seule action blâmable de sa vie. […] Nous avons déjà vu le rocailleux Chapelain être l’objet de leurs plaisanteries ; sa Pucelle fut également pour eux le texte d’une sorte d’épigramme en action. […] doucement, répondit Molière, ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal à propos ; c’est la dernière action de notre vie, il n’en faut pas manquer le mérite. […] Rien dans ses ouvrages, dans ses actions, ne peut porter à croire qu’il ait eu jamais le dessein de fuir devant de tels ennemis, ou le regret de se les être attirés. […] Les Romains avaient pensé que ce drame convenait mieux à cette solennité que le tableau en action de quelque haut fait de ce maître du monde.
En somme, le pessimisme avec le besoin et le goût de l’action. […] L’action se déroule, simplement et largement. […] Puis, les détails de l’action ne sont pas tous parfaitement clairs. […] Mais, au reste, le divorce n’est employé ici que comme ressort de l’action. […] Voici l’action en deux mots.
Et il y a tant d’hommes illustres, dont la vie est un peu embarrassante à conter, dont certaines actions veulent être expliquées, excusées, pardonnées ! […] Oui, souvent, ce qui est mis sous nos yeux nous frappe plus que ce qui nous est raconté ; oui, l’action est d’ordinaire plus émouvante que le récit. Mais ce qui dépasse infiniment en pathétique l’action racontée ou vue, c’est l’action devinée. […] dit Rémoussin, quand on réfléchit bien… Il continue, l’empoisonnement moral du faible Rémoussin : car toute mauvaise action laisse en nous de mauvais sentiments, tout prêts à engendrer de nouvelles actions mauvaises. […] L’action nous avait paru un peu simplette et prévue ; car c’est tout uniment, comme vous savez, l’action du Bourgeois gentilhomme (les rôles de M. et de Mme Jourdain étant intervertis).
L’homme d’action se sert de son intelligence pour agir, et l’homme intelligent qui est mêlé à l’action ne se sert guère de l’action que pour comprendre plus de choses. […] Sans analyser en détail l’action de l’œuvre de M. […] Il n’eut pas une pensée qui ne fût une action, et toutes ses actions furent grandes et communes. […] L’action de ces récits est tellement serrée qu’il est difficile d’en donner un extrait significatif. […] Yvan, effrayé de cette action, saisit une partie du contenu et le jeta dans la cheminée.
Voilà ce qu’à Lausanne on sait si bien : voilà ce que j’enviais dans certaine visite à l’ombre de la cathédrale, quand je voyais toute une destinée d’étude, de sacrifice et d’humble et constante action. […] N’est-ce pas dans cette affection romanesque, mais illégitime et sans honnête espoir, qu’il puisait le poison à l’action duquel il allait succomber ailleurs ? […] Lorsqu’on se jette dans l’action sociale avant d’être guéri et pacifié au-dedans, on court risque d’irriter en soi bien des germes équivoques. […] 94 Au dix-septième siècle pas plus qu’aujourd’hui, la grande action de M. […] Il est beau de montrer ce que deviennent, sous l’influence de la grâce, comme sous l’action d’un greffe divine, ces forces que la grâce ne détruit pas, ces besoins qu’elle ne nie pas.
Le désir de l’action hantait les cerveaux adolescents. […] Parfois l’action s’interrompt, stagne et laisse place aux digressions. […] Son action visa un but précis et noble, mais limité. […] Son action fut considérable, destructive et féconde à la fois. […] Elles duraient peu généralement, mais leur action était plus durable qu’elles.
Peut-être cela montre-t-il qu’il n’était pas fait pour l’action. […] L’action est toujours bête ; cela ne la rend pas méprisable. […] Il ne croit pas aux catégories selon lesquelles nous classons les actions humaines. […] L’esprit de cette sorte, ordinaire chez l’homme d’action, compare et classe d’une façon discontinue. […] Morale en action. — Desfontaines.
L’Académie française n’a pas été créée pour autre chose que pour inféoder les destinées de la littérature à celles de la France même ; et pour qu’il ne fût pas dit qu’une force sociale aussi considérable qu’était déjà celle de l’esprit pût échapper entièrement à l’action du pouvoir central. […] C’est ici que les historiens de la littérature française placent l’action de Descartes et de son Discours de la méthode ; lequel est en effet de 1637. […] Où trouve-t-on trace en tout cela de l’action de Descartes et du cartésianisme ? […] 3º Les Œuvres. — Remarques sur la langue française, Paris, 1647, in-4º ; — et Quinte-Curce : de la vie et des actions d’Alexandre le Grand, traduit par le sieur Cl. […] Mesnard, II, 367]. = — Conséquences de ce principe. — 1º Les actions rares, extraordinaires et « complexes » de Corneille remplacées par des actions simples, « chargées de peu de matière », et d’expérience quotidienne [Cf.
Rien d’étonnant donc que Fénelon, par son côté antique et de simplicité ingénue, lui ait échappé, et qu’il ait surtout vu en lui la part subtile et malsaine, l’action efféminée du directeur.
C’est cette série d’actions et de réactions, ce jeu d’influences réciproques, qu’à la rigueur il faudrait poursuivre et démêler chez les différents peuples ; mais, dans un si vaste problème, la multiplicité des termes et l’indétermination de la plupart des données surpassent les forces de toute analyse ; et, d’ailleurs, avoir ainsi posé la question, c’est déjà en avoir donné la solution la plus générale et la plus utile.
Quant aux Francs, ce n’est pas par ce qu’ils ont mis en nous de l’esprit germanique que leur action se marque.
C’est une poésie toute d’action, conçue dans la douleur, née dans l’orage, familiarisée dès le berceau avec l’odeur de la poudre, le sifflement des obus et le bruit du canon, ayant eu pour langes le lambeau d’un drapeau troué de balles ou le linceul d’un mobile mort en criant : « Vive la France !
La pièce de Mme Judith Gautier est imitée de plusieurs drames japonais, habilement fondus en une action unique… J’ai indiqué rapidement les lignes principales de cette œuvre saisissante, où l’églogue et l’élégie se mêlent à l’épopée.
Peu d’hommes ont mieux connu la marche des passions, & peu ont su les mettre en action avec plus d’énergie.
Il faut qu’il puisse saluer le drapeau tricolore sans insulter les fleur de lys ; il faut qu’il puisse dans le même livre, presque à la même page, flétrir « l’homme qui a vendu une femme » et louer un noble jeune prince pour une bonne action bien faite, glorifier la haute idée sculptée sur l’arc de l’Étoile et consoler la triste pensée enfermée dans la tombe de Charles X.
Mettre en présence, dans une action toute résultante du cœur, deux graves et douloureuses figures, la femme dans la société, la femme hors de la société ; c’est-à-dire, en deux types vivants, toutes les femmes, toute la femme.
Quant aux actions des intelligences chrétiennes, il ne nous sera pas difficile de prouver bientôt qu’elles sont plus vastes et plus fortes que celles des dieux mythologiques.
L’intérêt de ces trois visages est mesuré avec une intelligence infinie ; il n’est pas possible de donner un grain d’action ou de passion à l’une, sans les désaccorder toutes en ce point.
Taine n’a rien inventé, ni un type, comme fait un poète, ni une action dramatique, ni une métaphysique, ni même la philosophie dont il se recommande.
Elle aime de l’amour des anges, et sa dernière action est sublime, car au moment où elle peut espérer d’être heureuse, elle donne sa vie pour ne pas manquer à la pudeur. […] Il représente à lui seul d’abord les erreurs honnêtes, puis l’action insensée, puis le repentir, puis l’isolement contristé, jamais les crimes ni les fureurs des partis. […] Mais loin de le donner, cet aveu, il s’opposa aux démarches de l’archevêque d’Aix, qui jouissait alors d’une puissante influence. « Je ne veux, disait-il, ni qu’on puisse soupçonner ma plume d’être vénale, ni la mettre à la solde d’aucun corps. » Ainsi, chaque calomnie dont on a tenté de flétrir ce grand écrivain nous fera découvrir une action honorable. […] et Dieu permit que ces lignes, inspirées par l’amour du genre humain, fussent au-dessus de tout ce que l’auteur de tant d’ouvrages éloquents avait écrit jusqu’alors, afin que, dans sa plus belle page, la postérité pût lire sa plus belle action. […] Je le tenais sans cesse en action, marchant avec lui au soleil et à la pluie, de jour et de nuit, l’égarant exprès dans les bois, les défrichés, les champs, afin de distraire son esprit par la fatigue de son corps, et de donner le change à ses réflexions par l’ignorance du lieu où nous étions et du chemin que nous avions perdu.
* * * — Pourquoi pas un ordre du jour à la Mairie pour les belles actions civiles, comme à la caserne pour les actions d’éclat ? […] Toute vanité, toute ambition, toute intelligence, toute fermeté et résolution d’action et de plan : ça allait à l’amour. […] * * * — Le monde est généralement représenté comme un théâtre et un lieu d’action. […] 30 mars Lu dans un journal une lettre de Louis Blanc, qui me semble vraiment bien préoccupé de l’action sur le public de notre Histoire de la société française pendant la Révolution. […] * * * — Ces jours-ci, nous avons eu à dîner Pouthier, qui nous confessait que tous les soirs, après avoir soufflé sa bougie, il soupirait comme une action de grâces à Dieu : « Comment !