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1145. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Et, si nous ramenons nos regards sur les temps qui sont à peine écoulés, quels prodiges viennent de s’opérer ! […] s’écrient nos adversaires ; les tragédies dont vous venez de proclamer les noms, sont romantiques, et nous les adoptons comme telles.

1146. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Je viens de lire ces Lettres qui tapagent, et, d’honneur ! […] Stendhal, qu’il a imité et qu’il n’égala jamais d’aucune manière, Stendhal, qui s’était mêlé aux polémiques du temps et qui venait de publier son étrange chef-d’œuvre de Rouge et Noir, avait eu pour lui les bontés que le génie a pour le talent, mais l’homme qui travailla le plus, dans ce temps-là et depuis, à le faire célèbre, fut, nous l’avons dit plus haut, Gustave Planche, presque oublié maintenant, mais qui tenait alors, à la Revue des Deux-Mondes, le bâton haut d’une critique redoutée.

1147. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Royer-Collard, qu’on venait de nommer professeur de philosophie à la Sorbonne, se promenait sur les quais fort embarrassé. […] Je viens de voir la forêt ; un peintre l’eût vue mille fois mieux.

1148. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [M. de Latena, Étude de l’homme.] » pp. 523-526

— Je crois que moyennant deux ou trois corrections que je viens de faire et un ou deux mots où j’ai appuyé, il ne saurait y avoir de doute sur le sens de mon jugement : ce n’est point à titre de nouveau, comme quelques personnes l’ont pensé, que je recommandais ce que j’allais citer, c’est en prenant sur mon goût habituel et non en y cédant que je rendais justice à un moraliste estimableu, sans avoir d’ailleurs le moins du monde l’intention de le rapprocher de M. 

1149. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

L'abbé Frayssinous vient de mourir le dernier des gallicans et le plus affaibli ; mais il en était encore.

1150. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Patin, qui vient de compléter son ouvrage sur les Tragiques grecs : l’ouvrage a peut-être plus de valeur encore que celle que vous indiquiez.

1151. (1874) Premiers lundis. Tome I « Hoffmann : Contes nocturnes »

Mais le brave professeur vient de mourir, laissant une respectable veuve de soixante-quatre ans, et une petite nièce de quatorze, et lorsque Eugène se met, dès le matin qui suit l’enterrement, à contempler comme à l’ordinaire le galanthus nivalis et l’amaryllis reginæ, il est interrompu par la bonne veuve, qui l’avertit en rougissant qu’il faudra bien, pour éviter les malins caquets, ne plus continuer de loger ensemble sous le même toit.

1152. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

l’œuvre reste, si elle doit rester ; rien de grand ne se perd dans la mémoire des hommes. » On m’a souvent opposé ce genre de raisons sévères, et ce que je viens de dire y répond en partie.

1153. (1875) Premiers lundis. Tome III « Le roi Jérôme »

Un adieu suprême est dû au dernier représentant de la grande époque, au dernier né de la première génération des Napoléons, et qui vient de disparaître aussi le dernier.

1154. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

M. de Persigny qui, il y a neuf ans, présentait à la signature de l’empereur un plan d’inventaire sommaire de toutes les Archives de l’Empire et organisait ce travail qui n’a cessé depuis de se poursuivre et qui vient de produire ses premiers résultats imprimés, a compris où est le point de la difficulté et suggéré un moyen qui peut être d’un utile exemple.

1155. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »

La conclusion de tout ce que je viens de dire est que l’étude de la langue, du vocabulaire est une partie essentielle de l’art d’écrire.

1156. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les derniers rois »

« Si j’avais eu besoin de consolation, j’en aurais trouvé une bien douce dans une nouvelle faveur que le gouvernement de la France vient de m’accorder.

1157. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Nous y voyons (et cela est neuf) que la multiplicité de ses amours vint de ce qu’elle se croyait d’un tempérament froid, et que c’était cette persuasion, un peu humiliante, qui l’incitait à plus d’expériences qu’elle n’eût voulu… Nous y découvrons aussi qu’elle ne commença à aimer Musset « pour de bon » qu’à partir du jour où, l’ayant trompé, elle le congédia : et ce nous est une nouvelle preuve qu’elle fut une personne d’une extraordinaire imagination.

1158. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »

C’était un pâle jeune homme, aux regards nostalgiques, au front grave ; il venait de l’île Bourbon, dont l’exotisme le hantait.

1159. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Retté, Adolphe (1863-1930) »

La richesse de celui-ci, qui commande à sa volonté, lui vient de ses aïeux.

1160. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Ce ne fut pas seulement la mort de Molière qui marqua un terme à la protection que les lettres donnaient à la société licencieuse contre la société d’élite ; l’esprit satirique de Boileau, la courtoisie de Racine, la licence de La Fontaine, s’arrêtèrent en même temps devant les progrès de cette société : comme ces progrès atteignaient la cour elle-même, nos poètes virent que le temps était venu de prendre un autre ton, une autre direction, et ils furent plusieurs années à contempler en silence le changement qui s’opérait.

1161. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VI, première guerre médique »

Cette course fulgurante déconcerta l’ennemi retrouvant, aux abords d’Athènes, l’armée qui venait de le vaincre à dix lieues de là.

1162. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

On vient de traduire le The Fan, ainsi que les fables du même auteur, poëte estimable & très-bon ami de Pope.

1163. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142

Un autre inconvenient, ajoute l’anglois, qui vient de la mauvaise mode de mettre de l’amour par tout ; c’est que les poëtes françois font amoureux à leur mode des princes âgez et des heros qui, dans tous les tems, ont eu une reputation de fermeté qui nous les répresente d’un caractere bien opposé à celui qu’ils leur prêtent.

1164. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 27, que les sujets ne sont pas épuisez pour les poëtes, qu’on peut encore trouver de nouveaux caracteres dans la comedie » pp. 227-236

Section 27, que les sujets ne sont pas épuisez pour les poëtes, qu’on peut encore trouver de nouveaux caracteres dans la comedie Ce que nous venons de dire de la peinture se peut dire aussi de la poësie.

1165. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

Tous les orateurs et tous les comédiens que nous avons vû réussir éminemment dans leurs professions, étoient des personnes nées avec la sensibilité dont je viens de parler.

1166. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 42, de notre maniere de réciter la tragédie et la comedie » pp. 417-428

Monsieur Adison, c’est lui-même que je viens de citer, dit encore bien des choses dans cet écrit, et dans celui qu’il publia huit jours après contre d’autres usages communs sur le théatre anglois, et qui lui paroissent avec raison des usages vicieux.

1167. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 46, quelques refléxions sur la musique des italiens, que les italiens n’ont cultivé cet art qu’après les françois et les flamands » pp. 464-478

La méprise vient de que Roland Lassé a pris à la tête de plusieurs oeuvres dont les paroles sont latines, le surplus d’Orlandus Lassus , en latinisant son surnom suivant l’usage de ce temps-là.

1168. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

Tous les philosophes, de quelque secte qu’ils soient, tombent d’accord que le caractere des esprits vient de la conformation de ceux des organes du cerveau qui servent à l’ame spirituelle à faire ses fonctions.

1169. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Deuxième tableau » pp. 196-209

Imbécile, tu viens de marcher sur mon œil…

1170. (1818) Essai sur les institutions sociales « Préface » pp. 5-12

Nodier, comme on vient de le voir, portait dans l’examen du livre un esprit troublé encore par les graves circonstances où nous nous trouvions, après en avoir épuisé de si terribles.

1171. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Les dîners littéraires »

toute la différence de cet accueil vient de la gimblette.

1172. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

La meilleure raison qu’on puisse invoquer de cette impossibilité, qui vient de la nature des choses et non de l’intolérance des esprits, tient à l’essence même du protestantisme, à son origine et à sa descendance.

1173. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

— de ce patois qui fut la première langue de sa jeunesse ; car nous autres, gens de province, la première langue que nous ayons entendue a été un patois… Dans ces Récits de la Luçotte, nous n’avons affaire qu’à la première fileuse venue de la Bretagne, rhapsodisant, en tournant son rouet, ses vieilles histoires, et c’est pour cela que, brusquement et de plain-pied, elle est entrée dans ses Récits, sans explication, sans théorie et sans préface, et comme si toute la terre devait aimer le piché qu’elle nous verse et qui va nous griser, pour sûr !

1174. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

Il n’est pas vain de rappeler aux insoucieux et aux dilettantes de la vie que l’avenir du monde est lié à la banqueroute ou au succès des principes dont nous venons de résumer l’esprit : triomphe de la pensée libre, respect de la réalité, élargissement de la conscience.

1175. (1921) Esquisses critiques. Première série

Les fables de ses romans retracent en les transposant à peine des faits qui viennent de s’accomplir. […] À MM. de Flers et Caillavet il faut un monde plaisantin et sans culture : c’est exactement la foule de ces boulevardier d’occasion que nous venons de signaler. […] Mais on ne peut promettre un pareil destin à ceux que nous venons de citer. […] Comme nous venons de le dire, l’essentiel des recherches de M.  […] Ma tristesse me vient de plus loin que moi-même .

1176. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Pierre se fiant que Jean dirait au moins une partie de la vérité promit d’atténuer sa plainte et barbotta, comme on vient de le voir). […] Vérola qu’il s’agit — je n’ai juste qu’à confirmer sur sa tête ce que je viens de dire et je crois que nous aurons toute la notalité de ce volume qui nous occupe. […] L’abîme, dans l’espèce, mon abîme, c’est une crise morbide par où je viens de passer. […] Mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, nos voisins viennent de l’éprouver — et parmi eux, l’un des plus considérables, j’ai nommé M.  […] Francis Poictevin vient de nous donner son onzième volume et cette série qui va s’affirmant de plus en plus délicatement nous prépare pour les jours d’enfin notre temps de repos et de lectures sans arrière-pensées, de réelles et substantielles délices.

1177. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Il s’appelle Knut Hamsun, et l’éditeur Albert Langen vient de nous révéler une œuvre extraordinaire de ce Norvégien : La Faim. […] Il était trop compréhensif pour cela ; et sa sévérité, dont il ne faut pas le blâmer, lui venait de sa haute conception de l’œuvre d’art, et de son désir vers le mieux et vers le beau. […] Il nous venait de ces deux nobles esprits une émulation puissante et le désir ardent de bien vivre et de mieux faire. […] Au dire de Remy de Gourmont, ce brave Jéhovah venait de créer l’homme. […] … Pourquoi ne protègerait-elle pas, contre les attentats du genre de ceux que je viens de dire, le domaine intellectuel commun ?

1178. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

L’esprit militaire de la France venait de ce quelle avait de germanique ; en chassant violemment les éléments germaniques et en les remplaçant par une conception philosophique et égalitaire de la société, la France a rejeté du même coup tout ce qu’il y avait en elle d’esprit militaire. […] La moralité supérieure du peuple allemand vient de ce qu’il a été jusqu’à nos jours très maltraité. […] Il suffit que le plan de réforme que vous venez de tracer ait été celui de la Prusse pour que j’ose affirmer que ce ne sera pas celui de la France. […] IV Dans la lutte qui vient de finir l’infériorité de la France a été surtout intellectuelle ; ce qui nous a manqué, ce n’est pas le cœur, c’est la tête. […] L’Angleterre s’éloigne sans cesse du type que nous venons de décrire pour se rapprocher du type américain.

1179. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Léon Cahun vient de préciser ce rêve avec une singulière clarté. […] Je n’en veux d’autre preuve qu’un livre, qui vient de paraître à la librairie militaire de Berger-Levrault, sous ce titre : Pingot et moi, journal d’un officier d’artillerie. […] Il faut secouer le spleen de ce conscrit, spleen sans malice, puisque, si ses mains sont un peu gauches au début, si son esprit est un peu distrait, cela vient de ce qu’il est bon sujet, bon fils, considéré par les conseillers municipaux de sa commune. […] Georges Dalmeyda vient de traduire avec la plus élégante minutie, prouvent que, sur certaines folies du désir humain, tout est dit et l’on vient trop tard20. […] Ces oiseaux de grand vol, messagers de paix et avant-coureurs d’un printemps qui n’a pas encore fleuri, étaient venus de tous les côtés de l’horizon : de Russie, de Norvège, de Hongrie, de Genève, de France.

1180. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Il n’y consentira certainement pas : il préfère descendre tout de suite dans la tombe avec toutes les choses aimées qui viennent de mourir. […] Le Hardouey vient de se venger : il croit que sa femme a été la maîtresse du prêtre. […] La supériorité de Shakespeare, de Molière et de Balzac vient de leur impersonnalité. […] Seulement, tout vient de l’homme, il est la source. […] Sylvestre de Sacy, lequel vient de publier une préface, pleine de promesses, aux rapports de MM. 

1181. (1911) Nos directions

Une poésie lyrique nous est née, a prospéré, large, diverse — et si vivace que, s’étant un moment figée, elle vient de rejaillir encore, d’un flot plus clair. […] Et je vois ces centaines de visages blancs Et je sais qu’il y a là le caissier qui sait que demain On vérifiera les livres et la mère adultère dont l’enfant vient de tomber malade Et celui qui vient de voler pour la première fois, et celui qui n’a rien fait de tout le jour. […] Claude Debussy eut une autre idée de son rôle ; il vient de nous prouver qu’un « musicien dramatique » n’est pas fatalement moins qu’un musicien, mais peut, doit être davantage. […] Il vient de trouver son repos dans cette discipline classique du XVIIe siècle dont je proclamais la légitimité temporaire. […] Ni libre — je viens de le montrer — ni vers même, au sens académique du mot.

1182. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

nous souhaiterions que vous ne fussiez jamais venu de Worms d’outre-Rhin. […] Je penche à croire que l’honneur vient de l’Inde, car il n’a été connu en Europe qu’à l’époque où les tribus asiatiques ont paru en Espagne, en Aquitaine, en Turquie, en Arabie, et enfin au Caucase, en Allemagne, et chez les Slaves. […] Ce sentiment vient de l’Orient. […] Les peuples qui viennent de passer brillamment par trois grandes phases de philosophie dans le dix-huitième siècle, d’action militaire dans le dix-neuvième et de pensée éloquente dans notre dernière période de la restauration en France, sont-ils donc comme les individus qui se lassent à moitié route et qui déposent leur fardeau pour que d’autres plus jeunes et moins découragés les reprennent et les portent plus loin sur le chemin de l’avenir ?

1183. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Groult se disposant à les porter dans la voiture, la femme qui venait de les lui vendre, lui disant : « Il y a encore une condition… ce sont mes aïeux… et je ne consentirai à les laisser sortir, que la nuit tombée. » Et la vendeuse promenait dans les vignes son vendeur jusqu’au crépuscule. […] Mercredi dernier, Maupassant qui vient de louer un appartement avenue Victor-Hugo, me disait qu’il cherchait une chambre pour dormir, à cause du passage devant chez lui des omnibus et des camions. […] À dîner, Léon Daudet qui vient de quitter Drumont, nous dit qu’il se croit empoisonné par les juifs, et que depuis trois jours, où il a bu un verre d’eau dans une réunion électorale, il a été pris de vomissements et que le marquis de Morès est dans le même cas que lui. […] Vendredi 19 septembre À propos de l’historique des jetons de l’Académie, et de je ne sais quel académicien qui les toucha tous, le jour de l’exécution de Louis XVI, quelqu’un raconte qu’aux journées de Juin, Villemain qui habitait l’Institut, dans la persuasion d’être tout seul à toucher, avait ouvert et clos la séance, quand Cousin qui venait de traverser les barricades et d’affronter la mort, apparut dans la salle, en s’écriant : « Part à deux ! 

1184. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Comme le mariage, il a ses fêtes ; il a ses anniversaires ; il a ses deuils ; il a ses billets d’enterrement. — On a vu, de nos jours, un homme d’un grand esprit à qui la mort charitable enlevait sa maîtresse, mariée à un autre homme, et qui faisait imprimer le billet que voici : « Monsieur Myrtil a l’honneur de vous faire part de la perte douloureuse qu’il vient de faire en la personne de madame Agnès, et vous prie d’assister… » etc. […] La langue qu’il parle est si retenue en ses plus vifs emportements, elle a quelque chose de si réservé, même quand elle ose le plus, elle est si bien le langage de la meilleure compagnie, même quand elle passe par la bouche de Frontin ou de Lisette, qu’il est impossible, aux femmes les plus sévères, de ne pas écouter, malgré elles, et même assez volontiers, ces beaux discours fleuris, à rencontre des choses du cœur, ces folles dissertations d’amour, cette éloquence enivrante qui appartient beaucoup plus aux sens et à l’esprit qu’elle ne vient de l’âme. […] disait-elle, nous sommes venus de bien loin, mon mari et moi, pour vous voir jouer une fois encore, mais nous sommes arrivés trop tard ! 

1185. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Des documents récents, sortis des Archives du Vatican, viennent de jeter du jour sur la seconde moitié de sa carrière, lorsqu’il était ambassadeur de France à Rome. […] En ce qui était des vers en particulier, comme on venait de représenter pour la première fois La Métromanie (1738), Bernis donnait cours à ses réflexions : « Il est difficile d’être jeune et de vivre à Paris sans avoir envie de faire des vers. » Et de ce qu’on en fait avec plus ou moins de talent, il ne s’ensuit pas que ce talent entraîne avec lui toutes les extravagances qui rendent certains versificateurs si ridicules : Heureux, s’écriait-il avec sentiment et justesse, heureux ceux qui reçurent un talent qui les suit partout, qui, dans la solitude et le silence, fait reparaître à leurs yeux tout ce que l’absence leur avait fait perdre ; qui prête un corps et des couleurs à tout ce qui respire, qui donne au monde des habitants que le vulgaire ignore !

1186. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Les lettres telles qu’il vient de les définir, c’est une espèce de paisible et magnifique hôtel des Invalides pour les passions ; elles n’y sont plus qu’à l’état de goûts innocents, comme dans les champs Élysées du poète. […] Mais la vraie oraison funèbre, la page immortelle (autant qu’une page humaine peut l’être), c’est cette lettre qu’on vient de lire, écrite dans l’effusion de la douleur par un roi qui ne veut être qu’un homme, un homme affligé, et avec des expressions non cherchées et naïves, dignes par leur tendresse de la jeune et aimable figure qui a disparu.

1187. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

L’accident au fond venait de lui : il tenait à un défaut et à une qualité. […] … J’ajouterai à tout ce que je viens de vous dire qu’il est impossible de bien travailler dans le découragement où je suis.

1188. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté Tomes iii et iv 45· Lundi, 30 mars 1857· J’ai précédemment parlé dans Le Moniteur 46 des deux premiers volumes de cet ouvrage : la lecture des deux derniers qui viennent de paraître, et qui complètent la publication du journal de Le Dieu, suggère quelques réflexions qu’il est impossible à la critique de dissimuler. […] Les deux derniers volumes qu’on vient de publier nous font mieux connaître l’abbé Le Dieu en lui-même, dans son fonds de nature, et l’on doit rétracter les éloges qu’on avait été trop prompt à lui donner d’après les premiers dehors et les commencements.

1189. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Mme de Sévigné, au moment où le roi venait de la faire danser, disait à son voisin en se rasseyant : « Il faut avouer que le roi a de grandes qualités ; je crois qu’il obscurcira la gloire de tous ses prédécesseurs. » Quand M. Chauvelin vient de causer avec d’Argenson pendant deux heures dans son cabinet ou dans les allées de Grosbois, ou de le promener dans son carrosse par les rues de Paris, quand il a l’air de le consulter et de le vouloir avancer, il lui paraît avoir l’étoffe d’un grand ministre et être le dernier de la grande école de Richelieu, de Louis XIV : notre homme s’enflamme pour lui, il compte sur lui ; il le considère, dans le ministère du vieux cardinal, comme le bras nerveux d’un cerveau sénile ; il le voit déjà comme l’âme énergique d’un nouveau ministère, le vainqueur de Maurepas et de la faction des marmousets dans une nouvelle journée des Dupes ; il lui souhaite la prochaine succession de Fleury, qu’il croit prête à s’ouvrir à l’amiable, et en augure bien pour la grandeur et la restauration politique de la France.

1190. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

que M. de Pontmartin, si l’on en juge par le manifeste alarmiste que je viens de citer, a donc rencontré dans sa vie de ces sauterelles qui lui ont paru de formidables dragons ! […] Je le suppose entrant dans un salon ; un livre nouveau vient de paraître, personne ne l’a lu encore ; on l’interroge : Qu’en pense-t-il ?

1191. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Tout d’abord Montaigne procéda avec ceux qui venaient de l’élire comme il avait fait avec les princes qui, durant ses séjours à Paris, l’avaient pris pour médiateur et négociateur : il ne se donna pas pour meilleur et plus grand qu’il n’était ; il les prévint de ses défauts et de ses manquements ; il fit toutes ses réserves pour qu’ils n’eussent ensuite aucun mécompte et ne se crussent pas en droit de se plaindre de l’objet de leur choix. […] Il était naturel qu’on l’informât du fait important qui venait de se passer au sujet du Château-Trompette.

1192. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Il s’ouvre avec la matinée ; l’on est dans la maison de Chimène ; elle apprend la victoire que Rodrigue vient de remporter durant la nuit sur les Maures, débarqués et rembarqués presque aussitôt : « Leur abord fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte, Trois heures de combat laissent à nos guerriers Une victoire entière et deux rois prisonniers. » Trois heures de combat… Toujours la montre en main ! […] Le roi fait l’objection que tout le monde fera également : c’est que Rodrigue est fatigué ; il vient de passer la nuit à guerroyer contre les Maures : « Sortir d’une bataille et combattre à l’instant !

1193. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Telle est depuis longtemps mon idée sommaire de Marie-Antoinette, et rien de ce que je viens de lire dans les volumes nouveaux ne m’en a fait revenir et n’a réfuté en moi un jugement qui n’a rien d’ailleurs d’une accusation ni d’un reproche. […] L’abbé de Vermond, s’il revit en effet les endroits qu’on vient de lire, put y mettre quelques points et virgules et peut-être l’orthographe ; mais il n’y donna pas le mouvement et ce je ne sais quoi de léger qui tient à la personne.

1194. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

L’adversaire était le prince Eugène, généralisme des troupes de l’Empereur, que sa campagne contre les Turcs venait de rendre célèbre et qui marchait à pas rapides dans la grande carrière. […] Elle écrivait d’Ormesson, le 7 juillet 1703, à Mme de Grignan ; — elle vient de parler de MM. de Boufflers et de Villars : « Mais, madame, je m’amuse à vous parler des maréchaux de France employés, et je ne vous dis rien de celui [Catinat] dont le loisir et la sagesse sont au-dessus de tout ce que l’on en peut dire ; il me paraît avoir bien de l’esprit, une modestie charmante ; il ne me parle jamais de lui, et c’est par là qu’il me fait souvenir du maréchal de Choiseul ; tout cela me fait trouver bien partagée à Ormesson : c’est un parfait philosophe, et philosophe chrétien ; enfin, si j’avais eu un voisin à choisir, ne pouvant m’approcher de Grignon, j’aurais choisi celui-là… » De son côté, Fénelon, en décembre 1708, énumérant toutes les qualités nécessaires à un général qui eût commandé une armée sous le duc de Bourgogne et qui, en même temps, lui eût servi de mentor, écrivait au duc de Chevreuse : « Il faudrait qu’au lieu de M. de Vendôme, qui n’est capable que de le déshonorer et de hasarder la France, on lui donnât un homme sage et ferme, qui commandât sous lui, qui méritât sa confiance, qui le soulageât, qui l’instruisît, qui lui fît honneur de tout ce qui réussirait, qui ne rejetât jamais sur lui aucun fâcheux événement, et qui rétablît la réputation de nos armes.

1195. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Pierre de La Mennais s’était signalé par ses services pendant la guerre d’Amérique et depuis, par le zèle et l’habileté de ses entreprises, en fournissant au port de Saint-Malo les matières requises pour la construction et l’armement des navires, en pourvoyant avec la plus grande diligence aux transports nécessaires à l’armée de Rochambeau, et enfin en faisant venir de l’étranger, dans les disettes de 1782 et de 1786, une quantité considérable de blés et de fourrages qu’il avait généreusement livrés au commissaire royal et fait vendre au-dessous du prix courant. […] On aura remarqué que le talent d’écrivain, sans qu’il y vise, lui est venu de lui-même chemin faisant : il y a déjà telle lettre qui pourrait se citer d’un bout à l’autre, notamment l’une de 1812, où il introduit un passage de Fénelon en se l’appliquant, et qui débute en ces termes : « Je ne peux pas dire que je m’ennuie, je ne peux pas dire que je m’amuse, je ne peux pas dire que je sois oisif, je ne peux pas dire que je travaille.

1196. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Il y eut cette fois accueil sérieux, attentif, studieux, de l’enthousiasme même : miss Smithson, entre autres, ravissait tous les cœurs, et cette noble intelligence de Berlioz, qui vient de disparaître, soudainement frappée alors comme Roméo, voyait se réaliser devant ses yeux le premier objet de son idéal, la beauté véritable. […] (26 décembre 1821.) » — Cette Mme de Launay, nièce par alliance de l’ancien gouverneur de la Bastille, avait la plume alerte et gaie, l’esprit légèrement bigarré, railleuse, bonne royaliste d’ailleurs, et même, ce semble, assez bonne catholique : elle accommodait tout cela dans son joli caquetage, nouvelles de coulisses et nouvelles d’église : « (15 août 1822)… Tu dois savoir, par les journaux, que Damas (du Théâtre-Français) vient de donner sa démission.

1197. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

Nous sommes tristes, malheureux, souffrants ; l’amertume nous vient de tous côtés ; nous donnerions le reste des jours qui nous sont comptés pour voir, ne fût-ce qu’une heure, un visage ami, pour presser une main sincère, pour entendre des paroles d’encouragement et de bonté. […] La passion immortelle, qui a été chantée, romancée et déplorée des deux parts avec tant d’éclat, et qui est désormais entrée dans la poésie du siècle, venait de naître et s’éclairait, au début, d’une lune clémente.

1198. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Les Pleurs, qui viennent de paraître, avec plus de rhythme et de couleur que les précédents volumes. offrent aussi, l’avouerai-je ? […] Il n’y a qu’un mot à dire du roman qui a pour titre Une Raillerie de l’Amour, et que Mme Valmore vient de publier ; c’est une heure et demie de lecture légère et gracieuse, qui reporte avec charme au plus beau temps de l’Empire, à cette société éblouie et pleine de fêtes, après Wagram.

1199. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

L’auteur de Mademoiselle Justine de Liron 13, qui connaît cette littérature aimable et intime beaucoup mieux que nous, vient de l’augmenter d’une histoire touchante, qui, bien qu’offerte sous la forme du roman, garde à chaque ligne les traces de la réalité observée ou sentie. […] As-tu jamais essayé dans ton enfance de replacer ton pied précisément dans l’empreinte qu’il venait de laisser sur la terre ?

1200. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Mais, en vérité, est-il besoin de faire leur portrait, et ne suffit-il pas des détails qu’on vient de donner sur leur condition ? On les connaîtra plus tard et par leurs actions elles-mêmes, quand, en Touraine, ils assommeront à coup de sabots le maire et l’adjoint de leur choix, parce que, pour obéir à l’Assemblée nationale, ces deux pauvres gens ont dressé le tableau des impositions, ou quand, à Troyes, ils traîneront et déchireront dans les rues le magistrat vénérable qui les nourrit en ce moment même et qui vient de dresser son testament en leur faveur  Prenez le cerveau encore si brut d’un de nos paysans contemporains, et retranchez-en toutes les idées qui, depuis quatre-vingts ans, y entrent par tant de voies, par l’école primaire instituée dans chaque village, par le retour des conscrits après sept ans de service, par la multiplication prodigieuse des livres, des journaux, des routes, des chemins de fer, des voyages et des communications de toute espèce730.

1201. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

L’idée première des recherches qui occupèrent une bonne partie de sa vie vint de là, et la forme définitive de son esprit en resta déterminée : Montesquieu sera toujours un juriste ; toutes ses idées historiques, ses vues politiques, ses conceptions philosophiques revêtiront des formes juridiques. […] Notre monarchie parlementaire fut une réalisation de la théorie des trois pouvoirs ; et Montesquieu aurait pu dire, s’il était revenu, que les accidents qui, par deux fois, ont fait éclater la machine, sont venus de ce que les rouages en avaient été faussés, et l’équilibre des forces violemment rompu.

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