Une foule d’écrivains s’y essayent ; plusieurs y gagnent une fortune, une réputation, on pourrait dire une gloire d’une espèce particulière ; ils voient leur nom et leurs œuvres pénétrer dans des milieux où n’ont jamais pénétré ceux des maîtres de la littérature française ; ils intéressent, ils font pleurer, ils égayent, ils ennuient un peuple entier ; ils sont les vrais créateurs et les vrais soutiens d’une certaine presse, investis d’une puissance plus immédiate sur ses destinées que tous les écrivains politiques, les économistes, les critiques, les reporters et les correspondants de la rédaction, et je me rappelle que l’administrateur général d’un des plus importants petits journaux de Paris me disait que, dans la première semaine après le commencement d’un feuilleton, le tirage du journal montait ou s’abaissait de cinquante mille, de quatre-vingt mille exemplaires par jour, selon que le feuilleton plaisait ou ne plaisait pas. […] Il exerce, en effet, une véritable et enviable puissance.
Plus elle pourra contracter de ces moments en un seul, plus solide est la prise qu’elle nous donnera sur la matière ; de sorte que la mémoire d’un être vivant paraît bien mesurer avant tout la puissance de son action sur les choses, et n’en être que la répercussion intellectuelle. […] Les mêmes besoins, la même puissance d’agir qui ont découpé notre corps dans la matière vont délimiter des corps distincts dans le milieu qui nous environne.
Comment définirez-vous la rêverie, ce frémissement intérieur de l’âme où viennent se rassembler et comme se perdre, dans une confusion mystérieuse, toutes les puissances des sens et de la pensée ? […] Une paix durable avec les puissances continentales, nanties de compensations, sur les principes de Bâle, était non seulement possible, mais prévue en Europe. […] La vigne deviendra radicale, et elle fait à Véretz du radicalisme en puissance. […] Depuis cent ans que la production du roman se succède chez nous, avec une puissance et une continuité d’élément, nous ne remarquons nullement en elle cet épuisement rapide et ce formalisme vide qui ont caractérisé la tragédie du xviiie siècle. […] Il éleva à la deuxième puissance son génie poétique : le monologue qui n’était que comte devint duc, prince, burgrave, empereur, que sais-je ?
Le poète dramatique, s’il est vraiment tel qu’il s’en est vu aux glorieuses époques et qu’on a le droit d’en espérer toujours, ce poète, dans la liberté et le premier feu de ses conceptions, ne songe point à faire directement un ouvrage moral ; il pense à faire un ouvrage vrai puisé dans la nature, dans la vie ou dans l’histoire, et qui sache en exprimer avec puissance les grandeurs, les malheurs, les crimes, les catastrophes et les passions.
Vers ce même temps, et non plus dans l’ordre de l’action, mais dans celui du sentiment, de la méditation et du rêve, il y avait deux génies, alors naissants, et longuement depuis combattus et refoulés, admirateurs à la fois et adversaires de ce développement gigantesque qu’ils avaient sous les yeux ; sentant aussi en eux l’infini, mais par des aspects tout différents du premier, le sentant dans la poésie, dans l’histoire, dans les beautés des arts ou de la nature, dans le culte ressuscité du passé, dans les aspirations sympathiques vers l’avenir ; nobles et vagues puissances, lumineux précurseurs, représentants des idées, des enthousiasmes, des réminiscences illusoires ou des espérances prophétiques qui devaient triompher de l’Empire et régner durant les quinze années qui succédèrent ; il y avait Corinne et René, Mais, vers ce temps, il y eut aussi, sans qu’on le sût, ni durant tout l’Empire, ni durant les quinze années suivantes, il y eut un autre type, non moins profond, non moins admirable et sacré, de la sensation de l’infini en nous, de l’infinienvisagé et senti hors de l’action, hors de l’histoire, hors des religions du passé ou des vues progressives, de l’infini en lui-même face à face avec nous-même.
» Jamais puissances du cœur, jamais facultés aimantes ont-elles eu de plus saisissant langage, de plus irrésistibles accents de tendresse ?
Dans une lettre à madame Cosway, qui est un ingénieux et délicat dialogue entre la tête et le cœur, à la manière de Sterne ou du Socrate de Philadelphie déjà tant de fois cité, notre philosophe balance les prérogatives des deux puissances rivales qui se partagent notre être, et il ne donne pas le dessous à la plus tendre.
En effet, les grands hommes d’action doivent avoir cette puissance de retrancher aux choses qui sont en spectacle devant leurs yeux et de n’en voir que ce qu’il en faut pour se diriger dessus et y enfoncer la pensée comme un coin.
Il arrive en effet que dans cet orage naturel qui s’agite au dedans de lui aux heures de paroles ou de composition, il se fait des éclats peu mesurés, qui vont au-delà de l’équitable pensée, qui dévient et frappent à faux, qui heurtent en face les scrupuleux et les superstitieux, qui pourraient en aveugler à tort quelques-uns sur un ensemble plein d’utilité et de puissance.
Elle n’a jamais douté, d’abord, de sa puissance et de son droit de dogmatiser, de juger d’après des dogmes littéraires.
Descaves, en particulier, une singulière puissance de style, leur « système » est intéressant.
Mais il le sera en virtualité, en puissance, non en fait ; il le sera non pour refléter passivement, à la façon d’une ondé, ses éléments confus, mais parce qu’il en aura dégagé l’Âme, la Loi.
De tous ceux dont le sang coule dans ses veines et, en particulier, de ses derniers aïeux il tient des puissances qui existent en lui à l’état latent, des germes qui sommeillent engourdis, mais vivants, dans les profondeurs de son être.
Les innombrables critiques qui saluèrent en Mendès un poète firent, presque tous, une cour intéressée à cette puissance des bureaux de rédaction.
— Mais de même qu’en lisant un auteur simple on prend assez facilement l’habitude, par la lecture méditée, d’y mettre beaucoup de choses qu’il n’a point pensées ou qu’il n’a pensées qu’en puissance ; tout de même, en simplifiant les auteurs compliqués, ne leur fait-on pas le tort de leur ôter leur seul mérite ?
Deux novateurs de cet ordre, deux créateurs de cette puissance ont pu imposer leurs œuvres, comme points de départ et premiers modèles d’une évolution littéraire dont l’origine et les conséquences sont ineffaçables.
Ce livre est, selon moi, le livre supérieur de l’ouvrage, et comme j’en suis pour le moment à faire des découvertes dans les facultés de Masson, j’ai été particulièrement frappé par la puissance avec laquelle il a analysé ce fait, cruel et mortel aux races, de la mésalliance, — de ce sac à hontes et à douleurs de la mésalliance qu’il nous pointille toutes et nous trie sous les yeux, sans nous faire grâce d’une seule de ces hontes et de ces douleurs !
Seulement, montre-t-il l’accomplissement de ces prophéties avec assez de puissance ?
En effet, qu’y a-t-il de commun entre un grand tableau à la détrempe, vrai de couleur, de dessin et de perspective comme une enseigne, fait pour les myopes ou les organes grossiers, et les petits chefs-d’œuvre à la sanguine, grands comme l’ongle, où le sentiment, malgré l’exiguïté du cadre, a une puissance infinie, et qui rappellent ces noyaux de pêche que Properzia di Rossi a ciselés avec tant de passion dans la fantaisie et tant de précision dans la main !
Doué d’une indéniable puissance, de la force d’application anglaise, il avait une originalité profonde et laborieuse, mais il avait le génie aussi sec que le cœur.
Taillandier n’a pas l’honneur d’être protestant, ou, s’il l’est ; car tout le monde qui désobéit peut l’être, c’est un protestant sans doctrine, comme il est un philosophe sans philosophie, comme il est un fantaisiste sans invention, et l’introduction de son livre d’histoire et de philosophie religieuse nous met particulièrement au courant de cette fantaisie sans puissance.
Quant aux autres progrès que le livre d’Émaux et Camées nous atteste, ils sont moins faits pour étonner parce qu’ils sont dans le sens et dans la donnée des facultés connues du poète et de ses puissances.
M. le Conte de L’Isle s’était d’abord révélé par de magnifiques vers descriptifs dont nous parlerons tout à l’heure, et sur cet échantillon d’un ballot trompeur et qu’on nous étale aujourd’hui tout entier, quelques personnes, promptes à l’enthousiasme, avaient voulu faire de M. le Conte de L’Isle une puissance.
À ses yeux, c’est un de ces points où toute la vie d’une nation reflue, quand l’activité nationale, fatiguée de chercher en vain la sève qui lui manque, s’efforce de se répandre au dehors et d’atteindre des puissances nouvelles.
Notre libre arbitre, notre volonté libre peut seule réprimer ainsi l’impulsion du corps… Tous les corps sont des agents nécessaires, et que les mécaniciens appellent forces, efforts, puissances, ne sont que les mouvements des corps, mouvements étrangers au sentiment.
Lar signifiait la propriété de la maison, dii hospitales l’hospitalité, dii penates la puissance paternelle, deus genius le droit du mariage, deus terminus le domaine territorial, dii manes la sépulture.
Homme vraiment divin, type suprême de toutes les puissances, vertus et grâces intellectuelles, immortel patron des vrais serviteurs de l’esprit ! […] Et pareillement, c’est méconnaître le génie hellénique que de le résumer dans la finesse, la grâce, le sourire, et de n’en point apercevoir la puissance et la grandeur. […] Clemenceau, nous ne cessons d’expier les fautes qui ont détruit la puissance athénienne. […] La première accroît et la seconde diminue notre puissance de penser, de laquelle tout dépend. […] Il devait donc frayer avec les puissances et se faire son propre nonce ou légat.
D’où vient cette puissance hilarante des évocations scatologiques ? […] Vous vous rappelez que le vieil Akim, dans la Puissance des ténèbres, faisait exactement le même métier que le héros de Gueullette. […] N’y aurais-je point retrouvé la jeunesse et la puissance des impressions premières ? […] Est-il assez convaincu qu’il est une puissance ! […] Il sent une puissance en lui, une puissance qui serait bienfaisante et qui ferait honneur à l’humanité si elle pouvait se déployer.
La force d’une démocratie réside dans la puissance de l’opinion, dans le respect de tous envers la loi. […] Tu vois, dans les eaux de Crète, la République nager parmi les puissances comme une pintade dans une compagnie de goélands. […] Il salue la puissance humaine toutes les fois qu’il croit la découvrir dans un grand individu ou dans une grande race. […] Il a regardé, là-bas, dans ce coin du Midi, une des formes locales que prend la lutte universelle de l’humanité contre les puissances aveugles. […] Il est doué d’une puissance d’illusion divinement enfantine.
Jules Sandeau à l’Académie française, jamais le roman n’avait conquis une telle puissance, joué un tel rôle, ni fait autant parler de lui. » À quoi pense donc M. […] La logique des barricades se trouvait élevée à sa seconde puissance. […] C’est une raillerie cruelle adressée au malheur et à l’honneur politique au bénéfice de la puissance et du succès. […] Bovary est un être inoffensif, mais sensuel, égoïste à sa manière, lourd, épais, plutôt débonnaire que bon, vulgaire, et par-dessus tout d’une sottise élevée à la troisième puissance. […] Fanny n’est que le roman de Volupté élevé à sa plus haute puissance, avec des draperies do moins et des hardiesses de plus.
Si l’on dit que la multiplicité est en puissance dans le concept, on introduit visiblement un élément obscur. […] Entendre ainsi le jugement, c’est retomber dans les notions métaphysiques et obscures de puissance et d’acte, de forme et de matière. […] Boscovich est spiritualiste, et subordonne l’existence du monde, qu’il tient pour contingent, à l’arbitre d’une puissance infinie. […] Dès lors leur réunion peut paraître exiger l’intervention d’une puissance surnaturelle. […] Telle est celle de l’implicite et de l’explicite, laquelle ne résout la difficulté qu’en faisant appel à l’obscure distinction métaphysique de la puissance et de l’acte.
En le voyant tant produire, on a mis en doute sa puissance. […] L’excellence d’un orateur politique ou religieux, par exemple, se mesure non seulement à la qualité de ses discours, mais aussi et peut-être d’abord à leur quantité, on, pour mieux dire, à la puissance active, utile et féconde dont cette quantité est le signe. […] Les voix de la multitude, sincères ou non, intelligentes ou niaises, font nombre, et quelle que soit la valeur individuelle de chacune, leur masse a une puissance souveraine, qu’il n’est pas permis de mépriser en pays de suffrage universel. […] Il n’y a ni arrêt ni mesure à cette puissance plastique de l’esprit humain, qui lui permet de transformer toutes choses ; mais, du même coup, il n’y en a pas non plus à l’impuissance où il est de les voir comme elles sont. […] Personne n’a mis en un plus éclatant relief que l’auteur des Héros le rôle principal des individus dans l’histoire, la souveraine grandeur du génie, la force et la puissance de la volonté libre.
Il a toujours affirmé, avec un accent de certitude passionnée, la puissance infinie de la raison. […] Taine régna sur nous par deux qualités souveraines qui furent ses facultés maîtresses : la puissance de sa vision extérieure ; l’intensité de sa réflexion intérieure. […] On y souffre, et cela est raisonnable ; veux-tu demander aux grandes puissances de la nature, de se transformer pour épargner la délicatesse de tes nerfs et de ton cœur ? […] Anatole France, qu’on ne prend jamais au dépourvu, pourra répondre qu’après tout les tirades idéalistes d’Oswald et les exigences plus précises de Jacques Dechartre doivent aboutir, par la puissance des fatalités naturelles, au même résultat. […] Voilà la puissance de la femme sur un saint.
Ce qui caractérise d’abord cette image, c’est la puissance de négation qu’elle porte en elle. […] Singulière force que cette puissance intuitive de négation ! […] Et s’il varie dans ce qu’il affirme, ce sera encore en vertu de la puissance de négation immanente à l’intuition ou à son image. […] En un mot, l’esprit de synthèse n’est qu’une plus haute puissance de l’esprit d’analyse. […] Or, c’est par cette concentration de toutes les puissances de l’esprit et du cœur sur un point unique que se constitue une personnalité.
Bientôt, l’étonnement devient stupeur ; on se trouve errant au milieu d’un pêle-mêle qui n’a non plus d’ensemble ni de but, qu’un magasin de curiosités, vous avez la mémoire encore fraîche et le cœur ébranlé des anathèmes les plus audacieux contre toutes les puissances du ciel et de la terre, votre lèvre murmure ces vers méprisants : Vous me demanderez si j’aime ma patrie : Oui ! […] Autour du héros, tous les hommes sont riches, toutes les femmes sont belles et il ne semble pas que la douleur ait la puissance de percer jamais l’atmosphère de bien-être dont ces puissants épicuriens sont enveloppés. […] Janin une certaine puissance qui n’est pas commune ; c’est la puissance d’amuser. […] Personne comme lui ne sait mettre le doigt sur les intentions d’un auteur et faire ressortir les particularités de son génie ; il a une puissance très vive de pénétration et une sagacité merveilleuse.
Zola n’avait pas été entraîné par son tempérament d’artiste très loin de ses prétentions de savant, ses livres n’auraient ni la puissance ni la saveur qui en font l’intérêt. […] Puissance négative de l’intelligence ; elle se refuse à accepter les règles fixes de la morale et les compromet en les compliquant. […] Un trait par lequel il différera beaucoup de son prédécesseur, c’est qu’en art comme en lettres il préférera peut-être la puissance à la délicatesse, précisément parce que la puissance est la qualité qu’il lui serait le plus difficile d’obtenir, et se méfiera de la perfection, sachant trop bien combien de défauts elle cache et que les vrais chefs-d’œuvre ne sont jamais parfaits. […] Dumas ne s’attache à décrire que les mœurs de la classe particulière de la société dans laquelle cette question se pose le plus fréquemment et dans toute sa puissance. […] Le cas du dernier héros de Tolstoï, Posdnicheff, est de même ordre : et c’est avec une puissance égale à celle qu’il a déployée dans ses grands romans que le vieux maître suit pas à pas, dans un cœur violent, la marche ascendante de la haine.
Ici on sent que rien n’a été fait sur l’antiquité, en dehors de l’archéologie, et qu’il manque un résurrectionniste de cette antiquité, à la façon d’un Michelet, pour l’histoire de France… La belle besogne pour un malade de Paris, pour un jeune blessé de la société moderne, de venir s’enterrer ici, de faire une suite de monographies qui s’appelleraient le Panthéon, le Colisée… ou mieux, s’il en avait la puissance, de reconstituer, dans un grand et gros livre, toute la société antique, et s’aidant des musées, de tout le petit monde de choses et d’objets qui a approché l’homme ancien, le montrerait comme on ne l’a pas encore montré, — et, avec la strigille accrochée dans une vitrine, vous ferait toucher la peau de bronze de la vieille Rome. […] Puis il nous parle de choses ignorées, d’une proposition de la Russie, effrayée des résultats de la bataille de Sadowa, proposition, répétée deux fois, de se donner franchement à la France, mais à la condition qu’on ne lui parlerait plus de la Pologne, offrant une alliance entière, et déclarant qu’il n’y avait que cette union des deux grandes puissances pour remettre l’équilibre en Europe, — dût cette alliance ne pas durer plus longtemps que les traités de 1815, une cinquantaine d’années, un laps de temps suffisant pour faire la gloire des deux souverains qui auraient signé cette alliance. […] On causait ce soir des puissances et des effets de la transmission du sang. […] Ç’a été un spectacle étonnant et tout inattendu, que ce gros Farnèse de Bonnet, étendu, aplati par terre, rendu inerte, la puissance de sa masse brisée sous cet homme, à tête de satin noir, couché presque doucement sur lui avec la pesée légère et fantastique d’une chimère et d’un cauchemar.
On y comptait Chateaubriand, encore invisible, mais qui mûrissait son génie dans un grenier de Londres ; M. de Talleyrand, puissance d’esprit qui laissait passer l’orage en Amérique pour revenir au premier vent maniable dans sa patrie ; le comte de Maistre alors en Russie, qui se posait, dans ses Considérations sur la Révolution française, en confident intime de la Providence, et qui prophétisait à coup sûr la ruine à une Convention qui s’entretuait ; Mme de Staël, à Coppet ; Mallet du Pan, écrivain de combat, à Bâle ; Rivarol, épigrammatiste éblouissant, à Hambourg ; M. de Fontanes, à Genève ; M. de Bonald, gentilhomme philosophe du Rouergue, menant à pied ses petits-enfants par la main sur les grandes routes de la Hollande, et méditant sa Législation primitive, théocratie biblique et absolue inventée en haine et en vengeance de notre terrorisme. […] Je n’oublierai jamais l’expression divine de ses traits ; c’était l’air serein de la puissance et du génie. » XX Ces trois figures de Chateaubriand, de madame de Staël, de lord Byron, vues à mon premier regard sur la vie, augmentaient déjà beaucoup à mes yeux le groupe d’esprits plus ou moins immortels que chaque temps présente à la postérité. […] Janin dans la littérature du Journal des Débats ; les deux Bertin, fondateurs de ce journal, deux puissances occultes faisant les renommées. […] Le mépris était sa puissance, il le portait jusqu’au sublime.
Selon lui, en effet, dans le récit des plus circonstanciés qu’il nous offre des dispositions des puissances à ce congrès et des phases diverses par lesquelles on passa successivement, M. de Talleyrand, qui eut l’art et le mérite, dès le premier jour, de s’y faire une place digne de la France, n’aurait point été également habile à profiter de la situation qu’il s’y était faite ; il aurait dû tenter d’autres alliances que celles qu’il pratiqua, se rapprocher de la Russie et de la Prusse plutôt que de se lier avec l’Angleterre et avec l’Autriche.
Il est arrivé de là qu’une œuvre si pleine de puissance et souvent de grâce, mais où ne circule aucun zéphyr mûrissant, a paru extraordinaire plutôt que belle, et a effrayé plutôt que charmé ceux qui admirent sur la foi de leur cœur.
Dieu me garde de croire, vingt-cinq ans après Napoléon, qu’un nouveau despote, à quelque titre et sous quelque forme que ce fût, pût jamais asservir de nouveau et réduire cette foule émancipée de grands citoyens qui (nous en sommes les témoins édifiés) se précipitent bien loin de toute flatterie et de toute servitude, et qui, en ce moment même, ne flagornent plus aucune puissance !
Le gouvernement de l’empereur10 n’est pas de ceux qui craignent d’avoir affaire à la démocratie, sous quelque forme qu’elle se présente, parce que ce gouvernement a la puissance et le secret de l’élever et de l’organiser.
Une certaine fierté d’âme, un détachement de la vie, que font naître, et l’âpreté du sol, et la tristesse du ciel, devaient rendre la servitude insupportable ; et longtemps avant que l’on connût en Angleterre, et la théorie des constitutions, et l’avantage des gouvernements représentatifs, l’esprit guerrier que les poésies erses et scandinaves chantent avec tant d’enthousiasme, donnait à l’homme une idée prodigieuse de sa force individuelle et de la puissance de sa volonté.
Peut-être aussi que la principale cause du grand plaisir attaché à cette lecture, c’est l’admiration qu’on éprouve pour la liberté d’un pays où l’on pouvait attaquer ainsi les ministres et le roi lui-même, sans que le repos et l’organisation sociale en souffrissent, sans que les dépositaires de la puissance publique eussent le droit de se soustraire à la plus véhémente expression de la censure individuelle.
Prenons les hommes tels qu’ils sont, en bloc, avec leurs qualités et leurs défauts, comme manifestations d’une même puissance, et ne demandons pas la ruse au lion, la force au renard, ni la grâce au paysan du Danube.
Il l’a été en effet avec puissance et avec finesse.
Émile Faguet Musset a touché au génie par la profondeur et la puissance de sa sensibilité, comme d’autres par la force de l’imagination.
Tout passe, mais il demeure, sans cesse nouveau et renaissant à chaque effort ; il est ta vie, il est la mienne, et chacun de nos gestes affirme encore sa puissance.
Le fait de recourir à la loi du divorce est ainsi un hommage indirect rendu à l’opinion, à la loi, au mariage en tant que lien légal, à toutes les puissances sociales.
Peu d’accord entre eux, jaloux les uns des autres, ennemis acharnés des Adversaires de leurs sentimens, ardens à former des intrigues pour accroître & soutenir leur cabale, & aujourd’hui, pour en retarder la ruine entiere ; décisifs & tranchans dans les Sociétés, adulateurs de la puissance & du crédit, calomniateurs artificieux du mérite qui leur résistoit, oppresseurs impitoyables des victimes de leur animosité ; on s’est écrié encore : Sont-ce là les guides qu’il faut suivre ?
Il doit les ramener à tous les grands principes d’ordre, de morale et d’honneur ; et, pour que sa puissance leur soit douce, il faut que toutes les fibres du cœur humain vibrent sous ses doigts comme les cordes d’une lyre.
Il n’est rien d’impatientant comme la fausse gloire à tous les degrés… Mme Gay a vécu quatre-vingts ans à l’état de petite puissance littéraire… On la croyait presque une étoile, et ce n’était qu’un rat-de-cave, dont nous allons souffler le lumignon !
Singulière puissance !
Réduit à son état atomique dans la personne de ses derniers prêtres à la Chine, le Christianisme n’en paraîtra que plus auguste, et sur les lèvres de ces derniers prêtres l’éclair de la puissance de Dieu brillera mieux !
Croyez-vous qu’il n’y ait pas, si maintenu qu’on soit par les faits, — ces fers aux pieds et aux mains, mais qui n’empêchent pas les hommes vraiment forts de se mouvoir et de se dilater dans la beauté de leur puissance, — croyez-vous qu’il n’y ait pas, au sein de tous les esclavages de l’histoire, des manières d’ouvrir ses points de vues qui sont de la plus haute, de la plus réelle originalité ?
Quant à Ninon, il est impossible de supposer que Debay ait eu la bonté d’ajouter ses puissances d’aperçu ou de rédaction à l’esprit de cette femme célèbre.
Par une de ces anomalies, par une de ces ironies de la puissance qui se joue de l’esprit de l’homme, c’est le côté sombre et poignant de la mort que ces riants historiens de la vie, dépaysés cette fois, ont le mieux rendu et le mieux compris !