/ 2853
1314. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Il n’y a plus aucune place, en effet, pour les divertissements comiques pendant ces dernières années du règne de Henri III où s’engage la lutte suprême de la Ligue et de la royauté. […] Quand je fus sorti du palais, arrivé sur la place, je te pris mon trésorier par un pied et le lançai en l’air jusqu’à la voûte du ciel.

1315. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Après avoir constaté le développement considérable que prend le rôle de cette dernière dans les civilisations plus avancées, il ajoute : « Il faut reconnaître que l’individu n’aurait pu prendre cette place dans le développement de la poésie s’il n’avait joué quelque rôle dès l’origine et si la masse avait eu, comme le voulait Grimm, une sorte de faculté créatrice42. » M.  […] Le moraliste, lui, tient la beauté en suspicion ; il l’élimine ou du moins ne lui accorde en art qu’une place subordonnée.

1316. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Mais le procès de Jésus ne laisse place à aucun doute. […] On remarquera, du reste, que, dans l’évangile de Jean, l’expression de « Verbe » ne revient pas hors du prologue, et que jamais le narrateur ne la place dans la bouche de Jésus.

1317. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Un tel dialogue tue sur place ; c’est de la terreur fulgurante. […] Les meurtriers sont couchés à la place où leurs victimes étaient étendues ; la femme qui se dressait sur le corps du père gît terrassée aux pieds de son fils.

1318. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il s’exposoit à perdre sa place & ses espérances. […] Il perd sa place de précepteur des enfans de France.

1319. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Entre le matérialisme, qui réduit tout à la pluralité, et le panthéisme, qui réduit tout à l’unité, se place le spiritualisme, qui admet les unités secondaires entre l’unité première et la pluralité infinie. […] Combien l’homme occupe peu de place dans sa philosophie !

1320. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Supposez à la place des ruines d’une ville, quelque grand tombeau. […] Si j’avais eu à former la place de Louis XV où elle est, je me serais bien gardé d’abattre la forêt.

1321. (1761) Apologie de l’étude

L’expérience l’a dit longtemps avant Horace : on ne se trouve heureux qu’à la place des autres, et jamais à la sienne ; le seul avantage que donnent les lumières, si c’en est un, est de n’envier l’état de personne, sans en être plus content du sien. […] Chacun songeant donc également, et à se tirer de lui-même, et à faire désirer aux autres d’être à sa place, celui-ci aspire aux grandes richesses, celui-là aux grands honneurs ; un troisième espère trouver dans le sein de la méditation et de la retraite un bonheur plus facile et plus pur.

1322. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Il suffisait tout simplement de dire pour sa gloire la place que Janin a eue et gardera dans la littérature française, et de ne pas le déplacer pour lui donner une autre place qui n’est pas la sienne.

1323. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

La beauté et la laideur morale tiennent une telle place dans les hommes, même les plus éclatants par le génie et par la gloire, que toutes ces figures qui passent rayonnantes, ténébreuses ou indécises, dans cette étendue du xvie  siècle, lequel semble plus grand par l’effet de tout ce qu’il contient dans sa longueur encombrée, paraissent, sous la main de ce grand connaisseur en beauté morale, avoir des lumières ou des ombres de plus ! […] Dargaud, et qui sentaient que leur pouvoir politique allait tomber avec le pouvoir religieux, s’ils ne défendaient pas ce pouvoir religieux comme un commandant de place, sa forteresse ; mais qu’importent au catholicisme les moyens de défense qu’on employait pour le défendre !

1324. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Le style en est simple, mais la poésie nouvelle, même après Homère : « Les cavales87 qui m’entraînent se sont élancées aussi loin que le cœur me poussait, puisqu’elles m’ont porté sur la voie glorieuse de la divinité, qui place l’homme éclairé au milieu de tous les mystères. […] Mais considère et touche du doigt le côté certain de chaque chose ; et, pour avoir vu de tes yeux, ne te confie pas plus que pour avoir toi-même entendu : ne crois pas un vain bruit plus que le raisonnement, ni quoi que ce soit, là où il y a place pour la réflexion.

1325. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Champion, qui va par les halles et les places publiques, avec sa croix d’honneur sur son manteau bleu, y faisant des distributions, séance tenante, à tous les pauvres gens qui passent, non sans quelque bizarrerie et ostentation), — M.

1326. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Une discussion dans les bureaux du Constitutionnel »

Nous ne demandons qu’à rester dans le rôle obscur et d’observateur malgré nous, qui nous a été fait par huit années de secrétariat, ne cherchant pas à nous exhausser sur la tombe du maître, mais ne négligeant rien non plus, cependant, quand l’occasion s’en présente, de ce qui peut servir à éclairer, par quelque point important et lumineux, la biographie de celui qui nous fit son éditeur posthume, son légataire universel, et nous mit en son lieu et place pour la correction et la publication de ses dernières œuvres.

1327. (1874) Premiers lundis. Tome II « Le poète Fontaney »

Sa vocation, ce semble, si elle avait pu se développer naturellement, eût été le commerce des poètes, des artistes, parmi lesquels il n’aurait pris, à titre de poète lui-même, qu’une place modeste ; il se faisait de l’art une si haute idée, il avait un tel dédain du goût vulgaire, qu’il n’admettait guère les essais incomplets et qu’il ne voulait que les œuvres sûres.

1328. (1875) Premiers lundis. Tome III « Viollet-Le-Duc »

Viollet-Le-Duc, qui dans sa jeunesse s’est essayé contre l’école alors régnante de Delille par un petit Art poétique qui parut une satire hardie, a depuis pris place parmi les érudits en vieille littérature par une très-bonne édition de Mathurin Regnier (1822) ; il y mit en tête, comme Introduction, une histoire de la Satire en France.

1329. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition »

L’invention s’accompagne forcément d’un certain arrangement des parties et arrête certaines expressions : il est impossible de trouver les idées qui conviennent à un sujet, sans prendre déjà, une sorte de parti sur la place qu’on leur assignera et les termes qui les traduiront.

1330. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

L’auteur de la Curée , de l’Idole et de Popularité a conquis par lui-même, sans le secours d’amitiés complaisantes, la place à laquelle il avait droit de prétendre.

1331. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouilhet, Louis (1821-1869) »

Maxime Du Camp Parmi les poetæ minores, il arrive en tête ; certaines de ses pièces de vers subsisteront, il aura place dans tous les Selectæ ; Melænis est une œuvre très remarquable, de longue haleine, savante, bien conduite et de forte poésie, mais, dans le défilé des poètes de ce temps, il me semble qu’il ne marche qu’après Alfred de Musset, Victor Hugo, Lamartine, Victor de Laprade, Auguste Barbier, Théophile Gautier.

1332. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Courteline, Georges (1858-1929) »

       Le nouveau locataire est là qui veut la place.

1333. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

C’est parce que cet exemple est particulièrement salutaire en un temps de désarroi et de lassitude comme le nôtre, que j’ai cru pouvoir donner à Roumanille une place dans ma modeste galerie, et montrer en lui, non pas le troubadour de légende, d’Opéra-Comique et de vignette, mais l’homme de bien, le poète de talent, se résignant à parler la langue de ceux qu’il veut convertir, et à renfermer sa popularité dans un étroit espace, pour la rendre plus utile et plus solide.

1334. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

N’est-il pas nécessaire qu’il vienne un architecte pour coordonner les efforts et les travaux discordants, pour assigner leur place aux fondations, aux murs, aux piliers, pour ramener à des proportions justes ce qui est trop grand ou trop petit, pour construire enfin un édifice dont les différentes parties, comme les membres d’un corps, se fondent en un tout organique d’une harmonieuse complexité ?

1335. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 145-150

Désormeaux doit occuper une place distinguée parmi nos Biographes modernes.

1336. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

C’est ainsi que Despréaux l’annonce pour le créateur de la belle Poésie parmi nous : Enfin Malherbe vint, & le premier, en France, Fit sentir dans ses Vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit sa Muse aux regles du devoir.

1337. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 190-194

Louis à Henri IV, le tableau de tous les Rois de France qui doivent un jour y occuper une place.

1338. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VIII. Des Églises gothiques. »

Ces deux monuments, changés de place, auraient perdu leur principale beauté, c’est-à-dire leurs rapports avec les institutions et les habitudes des peuples.

1339. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Ainsi Polybe se place entre le politique Thucydide et le philosophe Xénophon ; Salluste tient à la fois de Tacite et de Tite-Live ; mais le premier le surpasse par la force de la pensée, et l’autre par la beauté de la narration.

1340. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Point de places luisantes ; point de taches noires.

1341. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Un jeune peintre de vingt-deux ans, qui se montre, et se place tout de suite sur la ligne de Berghem !

1342. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Sans les révolutions auxquelles elle a été mêlée et qui lui ont donné l’effroyable importance de leurs résultats, cette malheureuse littérature métaphysico-politique, ou de tout autre nom qu’on voudra la nommer, aurait trouvé depuis longtemps dans le mépris de tout le monde la place qu’elle n’occupe aujourd’hui que dans le mépris des hommes supérieurs.

1343. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Dans les trouvères la finesse naïve du récit tient la place du talent poétique. […] Tout cela suppose un grand loisir dans une nation ; ces jeux d’esprit ne trouveraient guère place chez un peuple agité par de graves intérêts. […] Dans le feu de l’abîme, Rome, vous avez votre place. […] L’ambition y tient moins de place que l’amour. […] Les Grecs brûlent les vaisseaux des Latins ; mais une trahison de palais fait périr Alexis, et met à sa place un seigneur de sa cour.

1344. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

C’est seulement par illusion que le vulgaire place tout le moi dans le conscient. […] Le monde est une place assiégée. […] Ici, le mot l’indique, point de place pour la passivité. […] Les autres, par l’intermédiaire du raisonnement : voyons donc où peut avoir place l’erreur. […] Elles dépendent de la place qu’occupe le moyen terme dans les prémisses.

1345. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Quand le pauvre Jean-Jacques dans sa jeunesse s’en revint d’un voyage entrepris pour sa santé, il trouva la place occupée ; Mme de Warens avait fait choix de ce grand diable, s’il vous en souvient, de celui-là qui menuisait toute la journée et frappait si fort. […] Dupin doit l’adorer ; car Vatout, c’est l’esprit de basoche qui se fait élégant : il doit être l’homme du monde idéal pour Dupin. — Un fonds d’idées très commun, mais en très belle humeur. — Il a tout l’esprit que peut comporter et concevoir la femme de l’agent de change ; c’est l’Hercule-Farnèse, l’Hercule-Boufflers de la finance, de la rue Laffitte, de la place Saint-Georges. […] Il y a un proverbe anglais qui dit à peu près : « Ayez votre place dans la loge, et vous entrerez ensuite au parterre ou à la galerie. » CXLIV Le nom de M.  […] Ce n’est qu’au mois d’octobre suivant, c’est-à-dire plus de six mois après le 24 février, et sous le régime relativement fort pacifié du général Cavaignac, que j’ai accepté ou même sollicité, pour vivre de ma littérature, une place de professeur à l’université de Liège. […] Dubois, on me croyait bien un peu fou par moments, ou du moins très engoué : on se le disait quand j’avais le dos tourné, je le savais ; je tenais bon, tout en regimbant à la rencontre ; mais, malgré tout, nous avions des alliés dans la place, Leroux, Magnin ; les autres n’étaient point hostiles, et la cause romantique gagnait chaque jour.

1346. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

. —  Sa place dans la civilisation moderne. —  Développement du roman en Angleterre. —  Réalisme et honnêteté. —  En quoi ce genre est bourgeois et anglais. […] Un monde nouveau, bourgeois, plébéien, occupe désormais la place, attire les yeux, impose sa forme dans les mœurs, imprime son image dans les esprits. […] Lui aussi enfin, comme les grands plébéiens de France, comme Rousseau le premier de tous, il avait conquis sa place. […] Né dans une grande famille, mais n’ayant qu’une petite fortune, il accepta sans réflexion l’offre de son oncle, qui voulait lui donner une place de clerc à la chambre des communes ; mais il fallait subir un examen, et ses nerfs se démontaient à la seule idée qu’il faudrait paraître et parler en public. […] The feelings of a man when he arrives at the place of execution are, probably, much as mine were every time I set my foot in the office, which was every day for more than a half year together.

1347. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Rien de si attachant pour le spectateur, que ces sortes de situations ; il se met à la place du héros et éprouve les mêmes déchirements. […] Le second acte, ou tout au plus le commencement du troisième, paraissent en être la place naturelle. […] Corneille, dans ses discours sur l’art dramatique, recommande de ne donner à l’amour que la seconde place, et de céder la première aux autres passions. […] L’amour, dans la comédie, paraît être beaucoup plus à sa place ; et personne ne la lui a jamais contestée. […] Le genre pastoral trouve aussi sa place au théâtre lyrique.

1348. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Des écrevisses armées de ciseaux, sortant de la place insultée, culbutaient leurs brillants ennemis. […] Quand il peut marcher, il arrête sa place dans un paquebot et débarque à Southampton le 17 mai 1793. […] Voyez les fripons en place, la fortune allant au scélérat, l’honnête homme volé, assassiné, méprisé. […] Ici se place l’épisode de Velléda. […] Il dut se contenter de sa place de pair et de son titre de ministre d’État.

1349. (1923) Nouvelles études et autres figures

À la dernière étape de l’ascension dantesque, Béatrice cède sa place à saint Bernard. […] Cette place est parfaitement injustifiable selon la dogmatique chrétienne. […] Il devait être mené en place de Grève, pendu et étranglé à une potence, puis réduit en cendres. […] Il ne s’efface que là où son attitude tenait plus de place que son sentiment. […] Et voilà des tas d’étrangers au cœur de la place.

1350. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Dans la série des espèces intellectuelles, le Moraliste occupe une place nettement circonscrite. […] La disproportion est forte entre le rang qu’il occupe devant le public et la place que lui décernent les artistes. […] A côté d’eux il y a place pour ceux dont l’intelligence a, comme pôle naturel, non pas l’analyse, mais le rêve. […] L’une souligne et enlumine aux mêmes places où l’autre atténuait et ombrait. […] Cela seul lui donne une place unique parmi les analystes contemporains.

1351. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Aujourd’hui comme il y a dix ans, je place la beauté au-dessus du reste des choses. […] Nous avons besoin, pour concevoir réelle la vie de l’art, qu’entre elle et nous rien ne se place appartenant à une réalité différente. […] La vie que peuvent recréer les littératures est une vie où les émotions interrompent, par places, la série des notions. […] Enfin, les notes et les accords, qui valaient seulement par leurs relations et mesures, revotent des significations propres, indépendantes de leur place dans la mélodie. […] Je courus à l’agence médiumnitique, installée, comme on sait, dans un pompeux entresol de la place Vendôme.

1352. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

À trente et un ans, espérant une place du roi Guillaume III, il édita les œuvres de son patron, les dédia au souverain, lui remit un placet, n’eut rien, et retomba au poste de secrétaire chez lord Berkeley, cette fois chapelain de la famille, avec tous les dégoûts dont ce rôle de valet ecclésiastique rassasiait alors un homme de cœur […] Il va assidûment aux prières, selon l’étiquette de sa place, et profère des ordures et des blasphèmes à la porte de la chapelle. […] Un ministre est un entremetteur qui, ayant prostitué sa femme ou clabaudé pour le bien public, s’est rendu maître de toutes les places, et qui, pour mieux voler l’argent de la nation, achète les députés avec l’argent de la nation. […] He goes constantly to prayers in the forms of his place, and will talk bawdy and blasphemy at the chapel door. […] His time was come, he ran his race ; We hope he’s in a better place.’

1353. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

J’ai transformé des mots en d’autres mots ; j’ai piétiné sur place. […] Il n’y a point de place entre elles deux pour une circonstance qui vienne les disjoindre, car elles ne font qu’une seule chose sous deux aspects. […] S’il y a une place entre les deux nations, c’est la nôtre. […] We affirm, that wherever and whenever the inward feelings and outward facts implied in the word generosity have place, then and there the existence and manifestation of an inward feeling, honour, would be followed in our minds by another inward feeling, approval. […] They have existed, and the effects or consequences which they were fitted to produce have taken place (as often as the other conditions of the production met), from the very beginning of our experience.

1354. (1904) Zangwill pp. 7-90

Les humanités panthéistes et généralement théistes avaient, dans l’ordre de la divinité, excellemment, éminemment le sens de l’infini, de l’absolu, du tout ; mais justement parce qu’elles avaient le sens du tout comme tout, elles avaient le sens de la modeste humanité comme étant à sa place particulière dans ce tout ; elles connaissaient les limitations de l’humanité ; elles référaient, comparaient incessamment l’humanité au reste ; et au tout ; ajouterai-je que ces humanités étaient généralement profondes, et qu’elles ne vivaient point sur des contrariétés intérieures sans les avoir connues par les profondes voies de l’instinct ; dans ces humanités l’homme était reconnu partie et limité aux limites humaines ; l’historien demeurait un homme. […] Quand l’homme se trouvait en présence de dieux avoués, qualifiés, reconnus, et pour ainsi dire notifiés, il pouvait nettement demeurer un homme ; justement parce que Dieu se nommait Dieu, l’homme pouvait se nommer homme ; que ce fussent des dieux humains ou surhumains, un Dieu Tout ou un Dieu personnel, Dieu étant mis à sa place de Dieu, notre homme pouvait demeurer à sa place d’homme ; par une ironie vraiment nouvelle, c’est justement à l’âge où l’homme croit s’être émancipé, à l’âge où l’homme croit s’être débarrassé de tous les dieux que lui-même il ne se tient plus à sa place d’homme et qu’au contraire il s’embarrasse de tous les anciens Dieux ; mangeurs de bon Dieu, c’est la formule populaire de nos démagogues anticatholiques ; ils ont eux-mêmes absorbé beaucoup plus de bons Dieux, et de mauvais Dieux, qu’ils ne le croient. […] « Deux jeunes hommes, deux de ses disciples, l’écoutaient avec moi. » — Je vous assure, monsieur le journaliste, que vous vous trompez ; il n’y a point, sur la place, une philosophie qui soit proprement la philosophie de M.  […] Le sacrifice alors est fait à l’idéal, et l’être sacrifié a sa petite place dans l’œuvre éternelle, ce que tant d’autres êtres n’ont pas. […] Mais la vie de l’homme dans le tout, la place qu’il y tient, sa part à la conscience générale, voilà ce qui n’a aucun lien avec un organisme, voilà ce qui est éternel.

1355. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

On se risque, on se compromet pour des chances de places futures, on se dévoue pour un parti qui représente l’avenir. […] Ayez 2 000 francs, vous envoyez quelqu’un se faire tuer à votre place ; ne les ayez pas, vous êtes déclaré chair à canon. […] Tout le monde nous tombe dessus, et Sainte-Beuve finit par déclarer que la France ne sera libre, que lorsque Voltaire aura sa statue sur la place Louis XV. […] qui n’ont pas choisi leurs places… qu’il faut leur pardonner d’être médiocres ». […] Elle nous disait que souvent, à ses retours d’une demi-journée passée à Rouen, elle retrouvait son fils à la même place, dans la même pose, effrayée presque de son immobilité.

1356. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

J’ai transformé des mots en d’autres mots ; j’ai piétiné sur place. […] Il n’y a point de place entre elles deux pour une circonstance qui vienne les disjoindre, car elles ne font qu’une seule chose sous deux aspects. […] S’il y a une place entre les deux nations, c’est la nôtre. […] We affirm, that wherever and whenever the inward feelings and outward facts implied in the word generosity have place, then and there the existence and manifestation of an inward feeling, honour, would be followed in our minds by another inward feeling, approval. […] They have existed, and the effects or consequences which they were fitted to produce have taken place (as often as the other conditions of the production met), from the very beginning of our experience.

1357. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Ce sera toujours don Quichotte et Sancho cheminant et devisant ensemble, don Quichotte et Sancho rossés et laissés sur place. […] Quand il parle, il parle beaucoup et longtemps, comme un homme à qui l’on n’a jamais coupé la parole et que son rang place au-dessus de la contradiction. […] Son épisode tient une assez grande place dans le Wilhelm Meister, et cependant combien y a-t-il de lecteurs qui se souviennent de ce personnage ? […] Qui sait cependant si cette petite ville ne tient pas dans l’ordre général de l’univers une plus grande place que d’autres matériellement plus considérables ? […] Comme mon ami l’hypocondriaque, elle tire maintenant son bonheur de son impuissance, et place dans le néant son suprême espoir et sa dernière récompense.

1358. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Ponsard » pp. 301-305

La discussion sur la tragédie, y compris la règle des trois unités (ce qui est peut-être de trop), a tenu une grande place aussi dans les paroles du directeur.

1359. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLI » pp. 167-171

Aimable pays après tout que celui de France, où un simple homme de lettres qui ne peut rien, qui n’est rien, tient tant de place, et où se déclare si spontanément l’hommage de tous pour l’esprit, pour le talent et la grâce !

1360. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Le poëte a évidemment voulu peindre avant tout le pays et les mœurs ; la fable (si fable il y a), l’action romanesque qu’il a jetée à travers, n’est qu’un prétexte et tient peu de place, trop peu sans doute.

1361. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

La ville où l’on séjourne a beau être embrouillée, inégale, tortueuse, sans ordre et sans plan, pleine de carrefours, de tréteaux de charlatans, de passages et de ruelles, de monuments inachevés dont le pierres encombrent les places, d’arcs de triomphe sans chars ni statues de vainqueurs, de clochers et de coupoles sans croix : quand le soleil est couché, quand, du haut des collines prochaines, le voyageur qui n’est pas entré dans cette ville, et qui n’y a pas vécu, l’aperçoit à l’horizon dessinant sa silhouette déjà sombre sur le ciel encore rougi du couchant, il la voit toute différente ; il y distingue des étages naturels, des accidents dominants, des masses imposantes et combinées ; les édifices, que la distance et l’obscurité achèvent et idéalisent à ses yeux, lui apparaissent selon des hauteurs bien diverses.

1362. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Ses Eglogues sur-tout lui donnent un nouveau trait de ressemblance avec le Chantre de Mantoue, & peuvent trouver place à côté des Bucoliques.

1363. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

On le comprendra, en présence de ces deux monuments, le trophée de l’Étoile, le tombeau de son père, l’un national, l’autre domestique, tous deux sacrés, il ne pouvait y avoir place dans son âme que pour une pensée grave, paisible et sereine.

1364. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Angelo, tyran de Padoue » (1835) »

Placer donc comme la providence le place, dans l’ombre, grinçant des dents à tous les sourires, ce misérable intelligent et perdu qui ne peut que nuire, car toutes les portes que son amour trouve fermées, sa vengeance les trouve ouvertes.

1365. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la comédie chez les Anciens. » pp. 25-29

La comédie d’intrigue est celle où l’auteur place ses personnages dans des situations bizarres et plaisantes qui naissent les unes des autres, jusqu’à ce que D’un secret, tout à coup la vérité connue, Change tout, donne à tout une face imprévue, et amène le dénouement.

1366. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

je te suis au rivage où je brûle d’arriver, et j’y vais retenir une place pour l’homme à qui je ne la souhaite pas de longtemps, mais auprès duquel je veux être éternellement assise.

1367. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IX. Application des principes établis dans les chapitres précédents. Caractère de Satan. »

… Mais si je me repentais, si, par un acte de la grâce divine, je remontais à ma première place ?

1368. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 43, que le plaisir que nous avons au théatre n’est point produit par l’illusion » pp. 429-434

L’idée generale de l’ouvrage a pris son assiete, pour ainsi dire, dans l’imagination ; car il faut qu’une telle idée y demeure quelque-temps avant que d’y bien prendre sa place.

1369. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491

Suivant qu’on est plus ou moins sensible au coloris, ou bien à la poësie pittoresque, on place le coloriste au dessus du poëte, ou le poëte au-dessus du coloriste.

1370. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Law »

une destinée dont le secret ne se trouve qu’à deux places : dans le passé et dans le sol.

/ 2853