/ 2102
1061. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Voilà pourquoi ceux qui aiment la beauté partout où elle est, — qui l’aiment pour elle-même et même indépendamment de ce qu’elle exprime, liront ces pages où il y a tant à condamner, mais tant à plaindre et tant aussi à admirer !

1062. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

La philosophie, qui s’embusque partout où elle peut tirer de là sur la religion, ne s’est pas contentée de nier la divinité de Jésus-Christ dans les livres d’une exégèse difficile, de bouleverser le sens des prophéties, de discuter et de dénaturer les miracles.

1063. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Si, par hasard, il est des Musées qu’on n’ait pas visités, il peut y avoir là tels chefs-d’œuvre qui ne sont pas seulement telles idées de moins pour le critique d’art, mais dont l’ignorance où il en est doit compromettre l’aplomb et lui donner de terribles anxiétés de conscience ; car, en peinture, l’imitation, la ressemblance, la réminiscence, et, je dirai plus, la pillerie, peuvent tenir une grande place et se dissimuler mieux que partout ailleurs.

1064. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Cette vieille époque affaiblie, qui n’a plus d’intense que ses sentiments de vanité et d’envie, et qui, comme Tarquin, sans être Tarquin, voudrait couper tout à hauteur de pavot sous sa baguette égalitaire, a fait de Dieu un homme, et même un charmant homme pour les petites femmes, sous la plume de Renan ; — des grands hommes les produits d’un milieu, sous la plume de Taine ; — et sous celle de beaucoup d’autres, et même de Gérard du Boulan, des types du génie des symboles, pour que partout, dans toutes les sphères, la supériorité divine ne soit plus !

1065. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Elle a partout de la souplesse et de grasses et opulentes plénitudes.

1066. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Vous pouvez prendre Mes premières années de Paris pièce par pièce, page par page, vers par vers, mot par mot, et vous reconnaîtrez partout l’ubiquité de Victor Hugo, dans ce livre rempli de son omniprésence !

1067. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Auguste Barbier, partout ailleurs l’auteur des Fleurs du mal est lui-même et tranche fièrement sur tous les talents de ce temps.

1068. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Mais tous, tous, tant qu’ils aient été et quoi qu’ils soient, ont été plus ou moins trempés dans ce cuvier de couleur vermeille qui est la couleur de la vie et de la poésie de Ronsard, et dont ceux-ci sont ressortis écarlates, ceux-là pourprés ou seulement roses, mais tous érubescents, tous teints de cette ardente couleur de la vie que les xviie et xviiie  siècles, voués à l’incolore, avaient effacé partout et fini par ne connaître plus !

1069. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Dans son Curé de campagne, Les Célibataires, Une ténébreuse affaire, qui finit justement par un brelan de prêtres terribles : Sieyès, Talleyrand et Fouché ; partout, même quand il masque Vautrin de son splendide et effroyable abbé Carlos Herrera, Balzac a montré que son génie faisait équation avec le génie du prêtre, tant il le comprenait !

1070. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Il est vrai qu’à côté des quelques misérables de lettres dont MM. de Goncourt ont fait « Les Hommes de lettres », il y a deux ou trois opulents portraits, très-ressemblants, dans lesquels on reconnaît quelques littérateurs de ce temps qu’on aime à rencontrer partout, mais surtout là, où ils nous lavent et nous essuyent l’imagination des figures inventées par MM. de Goncourt, en mépris de la littérature.

1071. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

Les lecteurs de ce livre auraient le droit de me dire : « Pourquoi ne nous parlez-vous pas de ces Mémoires d’une femme de chambre dont on a tant parlé partout ?

1072. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Edgar Poe » pp. 339-351

V Et, en effet, l’originalité vraie d’Edgar Poe, ce qui lui gardera une place visible dans l’Histoire littéraire du dix-neuvième siècle, c’est le procédé qu’on retrouve partout dans ses œuvres ; aussi bien dans son roman d’Arthur Gordon Pym que dans ses Histoires extraordinaires, et qui fait du poëte et du conteur américain ce qu’il est, c’est-à-dire le plus énergique des artistes volontaires, la volonté la plus étonnamment acharnée, froidissant l’inspiration pour y ajouter.

1073. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

C’est alors que les jésuites, qui gouvernent l’Église, comme on sait, et font du pape leur polichinelle, lèvent sur Julio, pour ne plus le baisser jamais, le terrible glaive dont, suivant un cliché célèbre, la poignée est à Rome et la pointe partout, et, cette pointe de l’épée aux reins, ils le chassent de Toulouse et l’envoient dans la petite cure de Saint-Aventin, sise aux montagnes des Pyrénées, où ce curé amateur va faire désormais de la botanique et de la géologie, entre ses messes.

1074. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Néanmoins, à force d’agiter partout sa nullité sonore, *** est connu de beaucoup de monde, et, dans sa famille, il a fait croire que c’était lui qui écrivait des pièces de théâtre sous le pseudonyme de Scribe. […] On le rencontre un peu partout, mais particulièrement dans les lieux publics. […] Le rédacteur pour tout faire semble posséder le don d’ubiquité, — il est partout en même temps ; — il fait honnêtement et discrètement son métier, sans prétentions et sans bruit. […] Adopter en tout, et proclamer partout et toujours le système du maître qu’il veut suivre ; avoir dans sa poche du drap de toutes les couleurs, afin de changer de cocarde littéraire en même temps que celui-ci. […] — Monsieur, me répondit-il gravement, je ne puis nier qu’il y en ait quelques-unes ici, comme partout ; mais si je leur tolère la salle à manger, je leur interdis la chambre à coucher.

1075. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

On s’est rencontré un peu partout, aux premières, dans les salons, aux bureaux des journaux, à table. […] Il a horreur du banal, du commun, du bourgeois, des phrases et des situations qui ont traîné partout (pauvre M.  […] Je pourrais lui rappeler ensuite qu’il est également facile et banal de soutenir ces deux thèses opposées : ou que l’homme est toujours et partout le même, ou que l’homme est partout et toujours ondoyant et divers, et j’oserais insinuer que la vérité se rencontre peut-être dans la conciliation de ces deux extrêmes. […] Il écrit : « J’éprouve comme une pitié reconnaissante pour les talents ordonnés et lumineux, dont les œuvres portent en elles cette vertu suprême, la mesure. » Et il adore Racine, le plus mesuré de nos classiques, comme il salue, partout où il les rencontre, la grâce légère, l’inspiration facile, la langue pure, la pensée limpide. […] Anatole France ; il aime tant les chats qu’il en a mis partout dans ses romans !) 

1076. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Ses larges feuilles me cachaient très bien et, quelquefois, je me laissais chercher partout, quand j’étais là, tout près. […] Il y en avait en voile blanc, qui couraient partout, puis elles s’en allèrent encore, et le temps passa. […] La sœur tourière me cherchait partout : on me demandait au parloir. […] Partout règne une sévérité morne, insouciante du beau et ne songeant pas à revêtir l’idée d’une forme. […] Les réjouissances consistaient surtout à faire tout ce que l’on voulait, à se promener partout et à manger une quantité de gâteaux invraisemblable.

1077. (1900) Molière pp. -283

» Mais, comme il est très destitué d’énergie, comme il est au milieu d’un monde où chacun l’attaque, n’osant se défendre par lui-même, il veut mettre la police partout, même où elle n’a que faire. […] Je ne crois pas, je l’ai dit, je ne puis pas croire que Molière se soit posé pour but de déterminer la ruine de la noblesse par le ridicule, comme Louis XIV la ruinait par son gouvernement, en substituant partout, dans les grandes charges, les roturiers aux gentilshommes. […] Aujourd’hui encore, après que Shakespeare a paru quelque temps partout le dieu et l’idole de la poésie, après que le théâtre allemand a si vivement remué les cœurs et les imaginations, ce sont les produits les plus légers et les plus futiles de notre scène comique qui forment une bonne moitié de la littérature théâtrale de l’Europe. […] Oublies-tu, mon cher hypocrite, que tes joyeuses folies sont l’unique entretien d’Athènes, qu’il n’est bruit partout que de ta légèreté, et que, si la République veut se perdre gaiement, Timon le misanthrope lui conseille de se jeter entre tes bras ? […] ——— Les hommes ont beau s’élever ou descendre ; ils restent partout ce que la première éducation les a faits.

1078. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

« On est allé partout et même « chez le curé pour avoir de la chandelle, il ne s’en est point trouvé… Point de cheminée. […] Au soir, le boulevard fourmillant et lumineux, les théâtres étincelants et malsains, partout le luxe, le plaisir et l’esprit outres aboutissent à la sensation excessive et apprêtée. […] Il allait chercher partout la plus haute tragédie humaine, dans Byron, Dante, le Tasse et Shakespeare, en Orient, en Grèce, autour de nous, dans le rêve et dans l’histoire. […] Partout où j’allais, il semblait me suivre, car je l’ai trouvé à tous les étages de l’amphithéâtre. […] Partout les grands artistes ont été les hérauts et les interprètes de leur peuple : Phidias en Grèce, Rubens en Flandre, Titien et Véronèse à Venise, Murillo et Velasquez en Espagne.

1079. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Elle est constamment préoccupée de l’effet qu’elle produit sur les autres ; elle se regarde ; même seule, elle pose pour une galerie invisible qu’elle porte partout en elle-même. […] Les hommes comme Alceste portent partout, et même dans leurs passions amoureuses, la même ardeur de logique intransigeante. […] Le bon Blandinet aurait la sottise de voir partout le bien, et il serait brutalement tiré de cette erreur. Alors Blandinet, devenu enragé, aurait le tort de voir partout le mal. […] Mais il est évident qu’elle doit tenir à le paraître partout, même dans sa maison et aux yeux des siens, et même à ses propres yeux.

1080. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Chaque critique se pourtrait de profil ou de trois quarts dans ses ouvrages : Nisard, sous prétexte de maintenir et d’exalter l’esprit français, ne fait autre chose que de célébrer en tout et partout ses propres qualités. […] LXXI Le La Rochefoucauld est vrai presque partout où on l’examine, partout où il est donné de pénétrer ; les moralistes les plus consommés en viennent à juger comme lui après avoir bien connu l’homme : toujours et partout, regardez-y bien, on est dans l’intérêt, dans la vanité, dans l’amour de soi, quelles que soient les formes généreuses qu’affectent nos passions. […] — De Vigny exhale tous les matins une petite atmosphère à son usage ; il s’en enveloppe et s’en revêt ; il y vit, il y habite tout le jour, il s’y glorifie comme dans son nimbe ; il s’y conserve merveilleusement et la porte partout avec lui.

1081. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

II Ce ne sont là que les dehors ; tâchons d’entrer plus avant, de voir les passions, la tournure d’esprit, l’intérieur des hommes ; c’est cet état intérieur qui suscite et modèle le drame, comme le reste ; les inclinations invisibles sont partout la cause des œuvres visibles, et le dedans fait le dehors. […] Les légendes douloureuses ont pullulé ; tout cimetière a son revenant ; partout où un homme a été tué revient un esprit. […] Voilà leur idée de l’homme et de la vie, idée nationale qui remplit le théâtre de calamités et de désespoirs, qui étale les supplices et les massacres, qui prodigue la folie et le crime, qui met partout la mort comme issue ; une brume menaçante et sombre couvre leur esprit comme leur ciel, et la joie comme le soleil ne perce chez eux que violemment et par intervalles. […] La mort est partout ; à la fin de chaque drame, tous les grands personnages trébuchent ensemble dans le sang ; tueries et boucheries, la scène devient un champ de bataille ou un cimetière61. […] Aspasia délaissée, « marche sombre, les yeux humides et attachés sur la terre94. —  Elle ne se plaît qu’aux bois solitaires, et, quand elle voit une rive, —  toute pleine de fleurs, avec un soupir, elle dit à ses femmes, —  quelle jolie place ce serait pour y ensevelir des amants ; elle leur dit — de cueillir les fleurs et de l’en joncher comme une morte. —  Partout avec elle, elle porte sa peine, qui, comme une contagion, —  gagne tous les assistants.

1082. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Ce sont là, si vous voulez, les contradictions d’un poëte, mais ce sont aussi les divinations d’un poëte ; sous ces variations apparentes, il y a un idéal nouveau qui se lève ; les vieilles morales étroites vont faire place à la large sympathie de l’homme moderne qui aime le beau partout où le beau se rencontre, et qui, refusant de mutiler la nature humaine, se trouve à la fois païen et chrétien. […] Partout où nous nous arrêtions, comme il s’accommodait gentiment à un chacun ! […] Un perruquier chez lui fait tourner le ciel et la terre autour de ses perruques ; si la Révolution française prend pied partout, c’est que les magistrats ont renoncé à cet ornement. « Prenez garde, Monkbarns, dit-il piteusement en retenant par la basque de l’habit une des trois pratiques qui lui restent, au nom de Dieu, prenez garde. […] On l’y trouvait partout, à l’entrée comme au centre. […] Partout ailleurs son monde est au-delà du nôtre.

1083. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Partout où il entre avec cette lampe, il porte une lumière inconnue. […] Il dépasse partout l’histoire politique et officielle. […] Partout le même état de l’imagination a produit la même doctrine. […] Ils s’en sont servis partout comme d’une méthode, Hegel pour saisir la formule de toute chose, Gœthe pour se donner la vision de toute chose ; ils s’en sont imbus si profondément, qu’ils en ont tiré leurs sentiments intérieurs et habituels, leur morale et leur conduite. […] Toute religion est venue ici pour nous rappeler plus ou moins bien ce que nous savons déjà plus ou moins bien, à savoir qu’il y a une différence absolument infinie entre un homme de bien et un homme méchant, pour nous ordonner d’aimer l’un, infiniment, d’abhorrer et d’éviter l’autre infiniment, de nous efforcer infiniment d’être l’un et de n’être point l’autre1445. » — « Toute religion qui n’aboutit pas à l’action, au travail, peut s’en aller et habiter parmi les brahmanes, les antinomiens, les derviches tourneurs, partout où elle voudra ; chez moi, elle n’a pas de place1446. » Chez vous, fort bien, mais elle en trouve ailleurs.

1084. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Or, si les pédants dont je parle (il y a de pédanterie même dans la bassesse), et qui ont des représentants partout, cette théorie flattant également l’impuissance et la paresse, ne voulaient pas que la chose fût entendue ainsi, croyons simplement qu’ils voulaient dire : « Nous n’avons pas d’imagination, et nous décrétons que personne n’en aura. » Mystérieuse faculté que cette reine des facultés ! […] Mais une faculté qui n’est certes pas féminine, et qu’il possède à un degré éminent, est de saisir les parcelles du beau égarées sur la terre, de suivre le beau à la piste partout où il a pu se glisser à travers les trivialités de la nature déchue. […] Il étonne lentement, je le veux bien, il enchante peu à peu ; mais il faut savoir pénétrer dans sa science, car, chez lui, il n’y a pas de papillotage, mais partout une infaillible rigueur d’harmonie. […] On dirait que pour lui toute la lumière qui inonde le monde est partout baissée d’un ou de plusieurs tons. […] Frémiet représente l’intelligence humaine portant partout avec elle l’idée de la sagesse et le goût de la folie.

1085. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Le cancan est son élément, il le cherche partout, l’extrait d’une conversation, l’emporte comme un butin, l’entasse sans ordre, semblant ne se soucier que de réunir un tohu-bohu de matériaux, pour une histoire qui ne sera jamais écrite. […] En femme qui s’est donné la mission de tout voir, pour tout expliquer, accuser, défendre ou soulager, Séverine nous conduit partout, jusque dans les décombres dès incendies, au milieu des cadavres des victimes d’un accident de chemin de fer, jusqu’aux courses des taureaux qu’elle maudit en véritable femme française qu’elle est. […] Partout ils ont trouvé leur lit nuptial. […] C’est que le détail est partout captivant, et que l’auteur, un peu à la façon des habiles prestidigitateurs qui, en vous parlant, détournent votre attention du petit miracle qu’ils préparent, en une phrase, en trois mots qui semblent n’être là que pour être agréables, a effectué une évolution ou posé un trait caractéristique. […] Partout ils avaient ouvert des écoles primaires, des écoles secondaires pour répandre leur langue au détriment de la nôtre, établi des communautés religieuses qui exerçaient une incontestable influence sur l’opinion de là bourgeoisie et de l’aristocratie bureaucratique des villes.

1086. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

— Spinoza : Dieu est partout, Dieu est en tout, — et ainsi de suite. […] Cette personnalité peut ne s’affirmer nulle part, elle s’échappe de partout ; subtile comme une atmosphère, elle se dégage des moindres pensées, de l’arrangement et du choix même des mots. […] Il est probable que le meilleur moyen de rendre le travail possible pour tous, c’est « de le rendre partout libre » ; l’initiative individuelle et la charité privée feront le reste213. […] Il n’y a que de mauvais cultivateurs223. » Malgré son esprit chimérique, Hugo a sur l’histoire quelques vues justes : « Les historiens qui n’écrivent que pour briller, dit-il, veulent voir partout des crimes et du génie ; il leur faut des géants, mais leurs géants sont comme les girafes, grands par devant et petits par derrière.

1087. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Dans Shakespeare, partout l’amour est le magicien. […] Je vois des extraits de Stendhal, de Fagueto et même de Paul Brulatp s’éditer partout. […] Le Cornet à dés, c’est une sorte de miraculeuse corne d’abondance, vous savez, comme on en voit dans les trumeaux du xviiie  siècle, toute ornée, toute enguirlandée et d’où fleurs et fruits s’échappent, si pressés et si luxuriants, que c’est un flot, d’odeurs et de couleurs, et une griserie sans fin qui se répandent partout alentour. […] Il est de partout et de nulle part.

1088. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Plante frêle et vivace, sa fleur ne s’épanouit que sous de trop rares soleils ; mais sa racine est partout, et, pour que la fleur pût disparaître, il faudrait que la racine disparût ! […] Partout où se dirige Abailard, on dirait que l’analyse et la controverse montent en croupe et marchent avec lui. […] Quelle curiosité enthousiaste le suivait partout ! […] Remarquons en effet qu’à cette époque la révolution ne se fit dans la rue qu’après s’être préparée dans les salons, au théâtre, dans les livres, dans les journaux, partout où l’on avait de l’esprit. […] Faut-il donc s’étonner si tant de plumes se sont évertuées à nous décrire Paris, et si les livres qui nous en parlent sont partout accueillis avec passion ?

1089. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Thiers l’a rêvé aussi, ce rôle idéal ; il s’en fait l’interprète pour tous, et de même que dans les chants du chœur antique, dans ces vœux, ces prières, ces conseils jetés au milieu de l’action sans la hâter ni la ralentir, le spectateur aimait à entendre le cri de la nature humaine et à reconnaître ses propres impressions, de même, en lisant l’historien, on éprouve une vive et continuelle jouissance à retrouver partout l’accent simple et vrai d’une émotion qu’on partage et à sentir un cœur d’homme palpiter sous ces attachants récits.

1090. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112

L’amour de la liberté était pour les Grecs une habitude, une manière d’être, et non une passion dominante dont ils eussent besoin de retrouver partout l’expression.

1091. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Partout où il a existé quelques institutions sages, soit pour améliorer l’administration, soit pour garantir la liberté civile ou la tolérance religieuse, soit pour exciter le courage et la fierté nationale, les progrès des lumières se sont aussitôt signalés.

1092. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Les métaphores du soleil plastique et de la lune romantique sont partout dans la Poétique de Jean-Paul.

1093. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Partout l’ignorance et la docilité politiques sont parfaites.

1094. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Orgueilleux, il craignait d’autant plus d’être ridicule ; sensible, il souffrait d’autant plus de cette crainte ; clairvoyant, il rencontrait partout des occasions d’en souffrir, ou même les faisait naître.

1095. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Ils rassemblaient, dit-elle, chez eux, comme le maréchal d’Albret, ce qu’il y avait de meilleur à Paris en hommes et en femmes ; et c’étaient à peu près les mêmes gens, excepté que l’abbé Testu, intime ami de madame de Richelieu, dominait à l’hôtel de Richelieu et s’en croyait le Voiture, Madame de Scarron y allait souvent, désirée partout également.

1096. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

Selon lui, les beautés du goût de toutes les nations doivent être conservées : mais il ne juge pas qu’il en soit de même de certaines beautés locales, que des allusions, à des usages particuliers, empêchent d’être senties partout, & rendent le plus souvent des énigmes insipides.

1097. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Il lui donne jour un peu partout dans son livre.

1098. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Elle entra dans la sphère pure de cette simplicité de femme du monde qui est parfois une simplicité très savante, très profonde, où l’art et le naturel désunis partout, frères ennemis si souvent, se réconcilient et s’embrassent.

1099. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Ôtez les vers de lord Byron qu’à chaque page on cite ; ôtez les fragments des Mémoires de lord Byron qu’on y ajoute ; ôtez les faits connus et trimbalés partout sur ce génie, déjà légendaire ; ôtez enfin tout ce qui n’est pas de l’auteur de Robert Emmet, et il ne restera rien et ce sera son livre !

1100. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Il écrit partout dans son livre : les gens du peuple et les gens du monde comme si les gens du peuple n’étaient pas du monde, et les gens du monde n’étaient pas du peuple !

1101. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Ouvrez où vous voudrez ce livre de Louis XVI et sa Cour, et voyez si partout l’écrivain, l’écrivain dont nous avons parlé au commencement de ce chapitre, ne fait pas descendre l’expression comme la lumière sur les côtés les plus ravalés de ce caractère tout à la fois inerte et brutal, sur cet homme épais, tout physique, qui oubliait son métier de roi dans des métiers mieux faits pour lui !

1102. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Chamfort »

Ceux qui disent le plus haut, avec la soif de la justice ou la sympathie pour l’infortune, que les fautes sont personnelles, ont-ils jamais pénétré dans la conscience de l’homme que les sociétés ont nommé partout du nom expiatoire de bâtard ?

1103. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

qui est devenue, en quelques années, la monstruosité inaperçue d’abord et plus tard affirmée et nommée : le réalisme, et que voilà établie partout, dans les lettres et les arts du xixe  siècle, et y souillant tout, comme les Harpies à la table des Troyens.

1104. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Malheureusement, quand on a goûté à un homme de génie, on trouve que c’est si bon qu’on imagine en retrouver partout la saveur.

1105. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Chateaubriand promenait dans l’Histoire, comme partout, sa hautaine misanthropie.

1106. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Il a son soin et son apprêt et il les porte partout, jusque dans ses lettres, où il a gardé le pli de ses livres et où je ne trouve aucune des qualités qui font d’une correspondance quelque chose de si vivant, de si intime, de si ouvert sur soi : la primesauterie, la négligence aimable, la grâce, la naïveté, l’impétuosité du mouvement, les enfantillages adorables des esprits puissants qui badinent avec leur force, comme des rois avec leur sceptre ou leur épée !

1107. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Il y a deux femmes, en effet, dans Guy Livingstone, les deux femmes éternelles qui sont partout, dans toutes les œuvres humaines, quelque nom qu’elles portent ; les deux types primitifs, dont les autres femmes ne sont jamais, plus ou moins, que les divers mélanges ou les dégradations… Il y a la Provocante terrible, le démon charmant, l’Astarté, et en vis-à-vis, pour le combat qui doit la tuer, la Pudeur fière, l’Amour profond, celle qui presque toujours, dans sa lutte contre l’autre, doit mourir… L’auteur de Guy Livingstone n’a pas inventé, en fait de femmes, quelque combinaison nouvelle de caractère ; mais son invention, c’est son intensité.

1108. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

Il le fut dans le Giaour, dans le Corsaire, dans ce Lara dont il est question, dans le Siège de Corinthe, dans la Fiancée d’Abydos, partout enfin, mais surtout dans le Don Juan, où il le devint tellement dans le chant du chanteur grec, aux noces d’Haïdée, qu’on aurait pu dire que le mode ionien ressuscité avait fondu, sous son haleine de rose, la langue anglaise, le sauvage et naturel idiome du poète !

1109. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

Et cependant, malgré cet ennui inconnu en Allemagne, mais partout ailleurs insupportable, d’une logique qui déchiquète l’abstraction plus que toutes les autres logiques qui aient jamais été publiées par les anatomistes du raisonnement, malgré l’effrayante spécialité de son langage et tout ce qui nous empêche, de peser sur le texte même d’Hegel, nous ne pourrons pas ne point l’atteindre, puisque nous voulons vous parler des travaux d’un écrivain qui en a fait le fond et le but de ses œuvres.

1110. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Elle est partout, circulant dans beaucoup de livres, comme certains poisons circulent dans le sang, mais elle ne se formule nulle part, dans des œuvres transcendantes, non pas seulement de fait, mais même de visée.

1111. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Sans le geste de la phrase, qui d’ailleurs ne varie pas et qui remue toutes ces idées assez communes, débitées partout sur la chute de l’empire romain, sur les Barbares, sur les premières grandeurs morales du christianisme, vous n’avez plus là, sous le nom de M. de Montalembert, que le style et les aperçus du Correspondant, c’est-à-dire de la Revue des Deux-Mondes, en soutane.

1112. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

La fleur littéraire, qui n’est parfois qu’un brin de muguet, insinue son parfum dans ces livres de nomenclatures et de descriptions anatomiques qui devraient être si secs et parfois st nauséabonds pour tout ce qui n’a pas l’ardente et féroce curiosité du savoir, et cette petite odeur qui surprend là, mais qui plaît partout, invite les esprits les moins enclins à la science à prendre ces livres et à les ouvrir.

1113. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Que si on tient absolument à fourrer de la couleur locale partout, comme les femmes fourrent des épingles, je dirai qu’il peut y avoir de la neige dans les œuvres de ce Suédois, mais que je n’y ai jamais vu briller les arcs-en-ciel qui parfois étincellent, comme une pluie d’escarboucles, sur les glaçons de son pays.

1114. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

IV Mais si la psychologie de Descartes a fait fléchir la rigueur d’une définition qui devait être rigoureuse sous la plume d’un aussi fort chrétien que l’auteur des Philosophes et la Philosophie, n’oublions pas que partout ailleurs, dans son livre, il reste l’homme irréprochable de ce Spiritualisme qui meurt actuellement sous l’étreinte du plus brutal Matérialisme, et que le Christianisme peut, seul, ressusciter, en l’en arrachant !

1115. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Il y a des différences dans la gloire de Bossuet, comme il y a des places plus rayonnantes, plus condensées, plus blanches dans la lumière, mais de l’absence de lumière, mais de l’ombre positive à un seul endroit de cette vie étonnante, on la cherche en vain… Seulement, cette lumière qui partout l’inonde, et dont l’écrivain qui la retrace finirait par être ébloui, passant à travers les mœurs simples et fortes de cet homme trop grand pour n’être pas un bon homme, donne à cette vie, aveuglante d’éclat, des tons doux, charmants, attendris, qui nous reposent et qui nous touchent, et qui ont influé, sans qu’on s’en soit rendu bien compte jusqu’ici, sur ce qu’il y avait de plus beau et de plus profond dans sa pensée.

1116. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Mais, à côté du chaut inspiré, il avait mis sa prose inspirée, — à côté de sa poésie, son histoire… Dans ses Memoranda, dans sa Correspondance, partout où s’est abattu le bec d’aigle de sa terrible plume, Byron s’est raconté, analysé, perscruté, dans sa vie autant que dans son âme.

1117. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

— répandue ici partout, rougit tout, et flambe et fume dans chacune de ses phrases comme du sang de taureau versé, et cette couleur, il ne se contente pas de la répandre, il la boit ; et comme Cambyse, qui, lui !

/ 2102