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917. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

L’acte précédent s’ouvrait par une cantate sur les tribus d’Israël ; celui-ci débute par un long soliloque de Claude à la nature et à Dieu. […] On dirait qu’elle a pour marraine une de ces fées qui chaque fois que leur filleule ouvre les lèvres, en font tomber une perle.

918. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Après quelques instants d’attente, la porte s’ouvre et Goethe paraît : Il était là, sérieux, solennel, et il me regardait fixement. […] Le grand compositeur, sourd, misanthrope, amer pour tous, fut pour elle, dès la première visite, ouvert, confiant, abondant en bonnes et magnifiques paroles : il se mit aussitôt au piano, et joua et chanta, à son intention, ses chants les plus divins.

919. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Il exhortait et fortifiait de son mieux la pauvre âme en peine, que Bossuet soutenait et excitait de son côté : J’ai vu M. de Condom (Bossuet), et lui ai ouvert mon cœur, écrivait Mme de La Vallière au maréchal (21 novembre 1673) : il admire la grande miséricorde de Dieu sur moi, et me presse d’exécuter sur-le-champ sa sainte volonté ; il est même persuadé que je le ferai plus tôt que je ne crois. […] Je me trouve dans des dispositions si douces et si cruelles, mais en même temps si décidées (accordez cette opposition qui est en moi), que les personnes à qui j’ouvre mon cœur admirent de plus en plus l’extrême miséricorde de Dieu à mon égard.

920. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Il était de plus réclamé à Orléans, qui était de son apanage et où un parti assez considérable voulait ouvrir les portes à l’armée royale, qui s’avançait du côté de Blois. […] Le 2 juillet 1652, quand se livra le sanglant combat du faubourg Saint-Antoine, et que le prince de Condé, après des prodiges de valeur, allait être écrasé avec tous les siens par Turenne, si Paris n’ouvrait ses portes à son armée épuisée, ce fut Mademoiselle qui, arrachant le consentement de Monsieur, déjà traître à demi, se porta à l’Hôtel de ville, y força le mauvais vouloir des indécis et des neutres.

921. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Elle le fit avec succès, avec éclat ; elle donna des cours, comme c’est l’usage de tout temps en Suisse ; elle eut des élèves des deux sexes ; et, il y a quelques années, on montrait encore, près de Lausanne, dans un petit vallon, l’estrade ou tertre de verdure élevée en guise de chaire ou de trône par les étudiants du lieu, et d’où la belle orpheline de Crassier décernait les éloges ou les prix, ou peut-être même, aux beaux jours d’été, faisait à ciel ouvert ses leçons. […] Quand on ouvre les Mélanges de Mme Necker au sortir d’un ouvrage du xviie  siècle, il semble qu’on entre dans un monde tout nouveau, et qu’on n’ait plus affaire à la même langue.

922. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Cette capitale n’est qu’un vaste spectacle qui doit être ouvert en tout temps : ce n’est point la liberté qu’il lui faut, cet aliment des républiques est trop indigeste pour de frêles Sybarites ; c’est la sûreté qu’elle exige, et, si une armée la menace, elle doit être désertée en deux jours. […] si les provinces ouvrent jamais les yeux, si elles découvrent un jour combien leurs intérêts sont, je ne dis pas différents, mais opposés aux intérêts de Paris, comme cette ville sera abandonnée à elle-même !

923. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Grand, beau, l’air ouvert et martial, l’œil plein de feu, la tête haute, avec une coiffure à lui, la chevelure assez rase et en rond, à la Charles XII, ou à la Titus comme nous dirions, Bonneval attirait les regards. […] Tirant une clef de sa poche, il ouvre ; et, au lieu d’in-folio, je vois des rangées de bouteilles des meilleurs vins, et nous nous mîmes tous deux à rire de grand cœur : « C’est là, me dit le pacha, ma bibliothèque et mon harem ; car, étant vieux, les femmes abrégeraient ma vie, tandis que le bon vin ne peut que me la conserver, ou du moins me la rendre plus agréable. » Les détails qui suivent montrent que le spirituel pacha avait cherché à tirer tout le meilleur parti de sa position nouvelle ; qu’il avait réuni autour de lui ce qu’on pouvait appeler les honnêtes gens de là-bas, et fait rendre à la Turquie tout ce qu’elle renfermait de ressources de société.

924. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Beaumarchais y allait plus à cœur ouvert ; et, en même temps, il avait le genre de plaisanterie moderne, ce tour et ce trait aiguisé qu’on aimait à la pensée depuis Voltaire ; il avait la saillie, le pétillement continuel. […] Beaumarchais, présent, était dans l’ivresse : « Il courait de tous côtés, dit un témoin26, comme un homme hors de lui-même ; et, comme on se plaignait de la chaleur, il ne donna pas le temps d’ouvrir les fenêtres, et cassa tous les carreaux avec sa canne, ce qui fit dire, après la pièce, qu’il avait doublement cassé les vitres. » Fort de toutes ces approbations et presque de ces complicités, et sur un mot vague de M. de Breteuil, dont il s’était emparé comme d’une autorisation, Beaumarchais avait si bien fait qu’il avait persuadé aux comédiens de représenter sa pièce dans les derniers jours de février 1784 ; la répétition avait déjà eu lieu, et il fallut que le lieutenant de police (M. 

925. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

C’est l’homme du précepte orné et sensé, qui ouvre à l’école une fenêtre du côté du monde : Et, quoique en robe, on l’écoutait, a dit de lui Voltaire. […] Ainsi s’exprimait éloquemment, dans l’amertume de son cœur et avec un sentiment de deuil profond, un biographe et un successeur de Rollin, il y a près de cinquante ans, en présence des générations dont René ouvrait la marche, et auxquelles nous avons tous plus ou moins appartenu.

926. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Mais le xviiie  siècle, dans son ambition, ne se contente point de si peu ; Sieyès, dans un de ses rares moments d’épanchement, disait : « La politique est une science que je crois avoir achevée. » Et quant à la morale, plus d’un philosophe du temps eût été plus loin et eût dit : « Je crois l’avoir à la fois achevée et inventée. » Piqué par les reproches du Génie et enhardi par sa présence, le voyageur s’ouvre donc à lui ; il veut savoir « par quels mobiles s’élèvent et s’abaissent les empires ; de quelles causes naissent la prospérité et les malheurs des nations ; sur quels principes enfin doivent s’établir la paix des sociétés et le bonheur des hommes. » Ici les ruines de Palmyre s’oublient : le Génie enlève le voyageur dans les airs, lui montre la terre sous ses pieds, lui déroule l’immensité des lieux et des temps, et commence à sa manière toute une histoire de l’humanité et du principe des choses, de l’origine des sociétés, le tout sous forme abstraite et en style analytique, avec un mélange de versets dans le genre du Coran. […] En même temps qu’il ouvrait sa voie propre, il a été pour eux tous, par plus d’un côté, l’héritier habile et brillant.

927. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

De ce que je ne puis ouvrir la porte A qui est fermée, tandis que je puis ouvrir la porte B qui est ouverte, en résulte-t-il que ma force provienne tout entière de la porte A ?

928. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

L’arabesque est incommensurable ; il a une puissance inouïe d’extension et d’agrandissement ; il emplit des horizons et il en ouvre d’autres ; il intercepte les fonds lumineux par d’innombrables entrecroisements, et, si vous mêlez à ce branchage la figure humaine, l’ensemble est vertigineux ; c’est un saisissement. […] Othello, Roméo, Iago, Macbeth, Shylock, Richard III, Jules César, Obéron, Puck, Ophélia, Desdemona, Juliette, Titania, les hommes, les femmes, les sorcières, les fées, les âmes, Shakespeare est tout grand ouvert, prenez, prenez, prenez, en voulez-vous encore ?

929. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

il frappe gravement à la porte de l’infini, et dit : Ouvre, je suis Dante. […] La même indication se retrouve dans le Roi Lear ; le fils du comte de Glocester se réfugie, lui aussi, dans la démence apparente ; il y a là une clé pour ouvrir et comprendre la pensée de Shakespeare.

930. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

L’éternel semeur qui ne se trompe jamais n’a pas ouvert sur ces terres ingrates sa main pleine de génies. […] Qu’on ouvre Mesure pour Mesure.

931. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Asselin, Doury, et de qui l’on connaît la bienveillance éclairée pour les débutants de valeur et dont le journal a toujours été ouvert aux tentatives nouvelles. […] Jacques Boulenger. — Avec un soin scrupuleux servi par un sens psychologique très averti ouvre les Comptes de Louise de Savoie et s’intéresse aux Protestants de Nîmes après l’édit de Nantes.

932. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

A l’extrémité de cette longue et stérile avenue qu’on appelle la Faculté des arts, sur laquelle on s’est ennuyé et fatigué sans fruit pendant sept à huit ans, s’ouvrent trois vestibules par lesquels on entre ou dans la Faculté de théologie, ou dans la Faculté de droit, ou dans la Faculté de médecine. […] Mais depuis qu’on en a tiré ce qu’ils contenaient de richesses ; depuis que les arts et les sciences ont fait des progrès immenses ; que la science s’est mise à parler vulgairement, et que les idiomes anciens ne sont plus utiles qu’à quelques conditions particulières de la société, l’ordre et la nature de l’enseignement doivent être tout à fait différents ; et il serait bien singulier, pour ne rien dire de plus, qu’une école publique, une école où l’on recevrait indistinctement tous les sujets d’un empire, s’ouvrît par une étude, par une science qui ne conviendrait qu’à la moindre partie d’entre eux.

933. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Mais — ô notre maître Rouveyred, — sur ce chemin délicat que vous avez ouvert à nos curiosités froissées par la pesanteur et l’insincérité des critiques professionnels — ne nous avez-vous pas enseigné que tout fait vrai, doré d’un peu de sentiment, peut avoir son prix et son parfum ? […] Je m’ouvris à lui de ce vœu.

934. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Ce qu’on a toujours oublié, ce qu’on oublie toujours encore dans cette question de Galilée, c’est qu’il prétendait être théologien de par les mathématiques et enseigner ce que les docteurs en droit canon, et encore sous le regard ouvert de l’Église, ont seuls le droit d’enseigner. […] » Trait profond et final, flèche de Parthe — car la mort est une fuite et même la fuite des fuites — décochée, en décampant, à ces coquins d’éditeurs, ce qui, je dois l’avouer, me gâte un peu mon Chasles d’autrefois, qui se moquait trop des éditeurs pour s’en défier, comme un grand seigneur qui se soucie bien d’être volé par ses fermiers plus ou moins fripons ; et cela me gâte aussi et son discours, et sa recommandation solaire, et le soleil lui-même devant lequel il parle de ces boutiqueries, et sa nièce, enfin, qui rapporte tout cela comme une belle chose et m’annonce ainsi, avant que j’aie ouvert le livre, ce que, hélas !

935. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

défunts, ouvrez vos bières ! […] Comme fait sur la pierre sèche La scie acariâtre et rêche, Qui dans le grès ouvre une brèche, En agaçant ses dents d’acier ; Comme avant qu’il s’ensevelisse Égratigne la paroi lisse L’ongle du malheureux qui glisse Dans la crevasse d’un glacier !

936. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

Il a le monde ouvert devant lui, qu’il y rentre. […] C’est à tous qu’il importe d’ouvrir les yeux à la réalité ; mais c’est aux jeunes êtres voués au Minotaure-Église qu’il serait nécessaire d’adresser les plus pressantes paroles, les plus chauds et les plus directs avis.

937. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Ouvrons, après une histoire socialiste, une histoire individualiste de la notion de d’État au xixe  siècle3 : l’une comme l’autre nous laissent dans l’esprit l’idée que les individus ont les mêmes droits « non seulement à l’existence, mais encore à la culture », et qu’en face d’eux l’État n’a plus « que des devoirs », comme l’administration des intérêts collectifs et la garantie des droits individuels. […] Mais tous du moins, les uns plus tôt, les autres plus tard, sont obligés de s’ouvrir à l’idée de l’égalité politique.

938. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

La chute et les légendes héroïques de l’Empire ouvrirent une source nouvelle aux imaginations françaises ; et, sans partialité contemporaine, il faut, dans l’époque qui suivit, reconnaître un âge poétique. […] J’ai vu l’Océan, soulevé par l’astre des tempêtes, assaillir ma barque et m’ouvrir ses abîmes.

939. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Flaubert était trop ouvert à la sonorité des mots pour ne pas se griser du romantisme, lequel est lui-même l’exaltation des parties basses de l’humanité, aux dépens de la divine raison. […] » Ces deux phrases implicites reviennent dans mon esprit, chaque fois que j’ouvre un livre de Chateaubriand ou de Hugo, et elles se superposent à ma lecture. […] Il brouille la clé dans la serrure, de telle façon que le temps se passe à ne pouvoir ouvrir la porte de la chambre métaphysique de l’esprit. […] Sa ruine, l’effondrement de sa famille, le massacre périodique de ses enfants, ne lui ouvrent nullement les yeux. […] L’effondrement spirituel et intellectuel, qui ouvrait la Sorbonne à l’étranger, ouvrait le Palais de justice à la pire faiblesse et au pire désordre, en dépit de talents éclatants, mais dont les éclats blessaient le Droit.

940. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Un de nous, plus cultivé, d’un cerveau plus meublé, ouvre-t-il l’entretien sur l’ouvrage récemment paru, chacun tend l’oreille et l’esprit, — on se prépare. […] Peut-être, si on lui ouvrait le crâne, trouverait-on un orchestre imprimé sur son cerveau ! […] Le point sensible n’existe pas, il est impossible de trouver le secret qui ouvrira cette nature. […] Elle ouvre en toute ingénuité son cœur à cet amour, elle n’a point peur. […] Vellini, c’est comme un trésor caché à tous les yeux, qui s’ouvre et resplendit seulement devant le bien-aimé.

941. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

Les hommes ne peuvent ouvrir ce fruit divin et y chercher l’amande… » M. 

942. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Je faisais dès ce temps-là des vers, mais pour moi seul et sans m’en vanter : je saisis vite les choses neuves que j’entendais pour la première fois et qui, à l’instant, m’ouvrirent un jour sur le style et sur la facture du vers ; comme je m’occupais déjà de nos vieux poëtes du xvie siècle, j’étais tout préparé à faire des applications et à trouver moi-même des raisons à l’appui.

943. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

On démêla d’une manière générale le sujet du Cours qu’il venait ouvrir ; il se proposait de parler de la société civile, des lois de la civilisation et de la perfectibilité, du rapport qui existe entre les lumières et le bonheur des nations ; c’était un publiciste qui aspirait à remanier le grand problème du xviiie  siècle et à se frayer une voie entre Montesquieu et Rousseau.

944. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

Ils ne manquèrent pas au christianisme, et sous l’unité inflexible des traditions générales, plusieurs surent se créer des variétés fécondes d’idées et de formes, s’ouvrir, selon les lieux et les temps, des perspectives inattendues.

945. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

C’est ce que, depuis juillet, malgré la clameur universelle, il a exécuté avec une sévère et imperturbable logique ; c’est ce qui a fait sacrifier la République à la quasi-Restauration ; c’est ce qui a fait sacrifier l’honneur du nom français, le sang de la Pologne, la liberté de l’Espagne et de l’Italie, à l’exigence et au despotisme des rois ; c’est ce qui a fait sacrifier toute amélioration du sort de la classe ouvrière à l’étroit égoïsme de la classe bourgeoise, sacrifier aux menues fantaisies d’un fils de roi la somme destinée à l’éducation des fils de cent mille prolétaires ; c’est ce qui a maintenu l’impôt sur les boissons et sur le sel, et rejeté les blés étrangers par-delà nos frontières ; c’est ce qui a ouvert nos provinces aux insolentes violences des carlistes, troublé nos villes aux éclats de la voix des prolétaires se frayant une issue sur les places publiques, souillé nos régiments du sang des citoyens, et répandu de toutes parts sur le sol ces étincelles qui allument la guerre civile au sein des nations.

946. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Mais encore un coup, tout ce que nous disons à l’avantage de M. de Bernard n’est pas pour dégager son talent de l’obligation qu’il a contractée envers celui de M. de Balzac ; quand l’auteur d’Eugénie Grandet et de la Femme de trente ans finirait comme il a commencé, c’est-à-dire quand ses volumes heureux se trouveraient suivis d’autant d’œuvres illusoires qu’ils ont été précédés d’œuvres insignifiantes, quand lui-même, l’auteur de la Femme de quarante ans et de Gerfaut, serait devenu, par bien d’autres productions dont il est capable, le romancier régnant, il ne devrait pas, en avançant, séparer tout bas son progrès de son point de départ, car en littérature il est un peu comme un fils de famille ; il entre de plain-pied dans un genre ouvert, il arrive le lendemain d’un héritage riche, qu’il n’a qu’à grossir après l’avoir débrouillé.

947. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

Son désespoir est tel, qu’il se sauve dans la sacristie ; là, il dépouille son rochet et sa soutanelle d’enfant de chœur ; il ouvre la porte qui donne sur le cimetière, escalade le mur, se jette au hasard à travers champs.

948. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre IV Le Bovarysme des collectivités : sa forme imitative »

Ils se sont vu placer devant les yeux des modèles parfaits, mettre en main des méthodes — merveilleux instruments de mentalité ; — ils se sont vu montrer des raccourcis, ouvrir des portes dérobées et soudain ils se trouvèrent de plain-pied avec un territoire où fleurissaient l’art, la science et le goût, où s’épanouissaient déjà la connaissance et la beauté.

949. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

Qu’on lui passe une image un peu ambitieuse, le volcan d’une révolution était ouvert devant ses yeux.

950. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Adolphe Garnier, dans son livre si ingénieux et si exact sur la Psychologie et la Phrénologie comparées, avait ouvert cette voie.

951. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 16, objection tirée du caractere des romains et des hollandois, réponse à l’objection » pp. 277-289

Elle y croupit, et elle y devient tellement infectée, que lorsqu’il arrive aux fouilleurs d’ouvrir en creusant un de ces canaux, la puanteur et l’infection qui s’en exhalent, leur donnent souvent des maladies mortelles.

952. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 14, de la danse ou de la saltation théatrale. Comment l’acteur qui faisoit les gestes pouvoit s’accorder avec l’acteur qui récitoit, de la danse des choeurs » pp. 234-247

Quintilien en parlant de la contenance qu’un orateur sur qui tous les yeux des auditeurs sont déja tournez, quoiqu’il n’ait pas encore commencé à parler, doit tenir durant un temps avant que d’ouvrir la bouche, dit que les comédiens appellent en leur stile ce silence étudié, des retardemens.

953. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

Ils n’ont donc de ce qu’ils attaquent qu’une notion bien confuse Le héros du Disciple, qui a ouvert la campagne il y a environ neuf ans, n’est pas seulement un triste caractère, c’est un médiocre esprit, un mauvais élève qui n’a pas compris son maître.

954. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

À sa mort, en 1826, quand on porta en terre cet homme heureux, on ouvrit dans le cimetière encore une fois son cercueil pour mettre une dernière couronne de lauriers sur ses cheveux gris.

955. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

pour peu que, libre de ces préoccupations de parti qui bandent les yeux aux intelligences avant de les tuer, comme on fait aux hommes qu’on fusille, on ouvre l’Histoire d’une main impartiale, on ne trouve nulle part, depuis que le monde romain a sombré, de chose humaine qui ait plus que l’Empire de Napoléon ce caractère grandiose, monumental et merveilleux, qui fait penser à l’Épopée.

956. (1888) Portraits de maîtres

Ouvrir cette galerie de portraits, c’était dans notre conception faire appel et rendre service à ces recrues de la France, à ces jeunes hommes qui viennent remplacer ou assister leurs aînés. […] À peine a-t-on ouvert le livre que l’invocation nous a saisis tout entiers, ravis sans retour possible. […] C’est bien alors que la muse des pasteurs ouvre ses refuges d’ombre où la fatigue des sociétés va goûter les heures sereines de l’apaisement. […] Ce centime et cette mouche en disent beaucoup sur ce pays. » Après cette première partie où domine l’éloquente pitié, s’ouvre le Banquet dont l’exposition se déroule pendant douze chapitres. […] Ses yeux s’ouvrirent sur les choses en Allemagne où on l’emmena voir son père, alors commissaire des guerres à l’armée du Rhin.

957. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

On saisit en cela la ligne de force principale de l’ouvrage, qui entend ouvrir l’espace clos dans lequel l’esprit fin de siècle avait tenu la poésie. […] … Mallarmé vint ouvrir lui-même, me tendit la main, du geste simple qu’on a à la redonner à l’ami que l’on quittait hier. […] Elle resta peu de temps, un quart d’heure peut-être, mais au moment de partir elle lui présenta, le priant de l’agréer, un papier qu’elle ouvrit de doigts un peu tremblants : elle s’était permis, dit-elle, de traduire en sa langue en vers, le « Vase brisé ». […] Mr (Camille Mauclair) au « Mercure de France » : il est presque impossible d’ouvrir une Revue dont les numéros aient paru entre 1890 et 1900, sans trouver une chronique ou un écho contre René Ghil, le Fondateur de l’Ecole évolutive. […] Je vous avouerai même que c’est toujours un plaisir nouveau pour moi, quand j’ouvre une de leurs revues, de m’y voir traité de vieux crétin ou de triple idiot.

958. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

La Restauration s’ouvrit par une boucherie. […] La mère ouvre, veut vendre Lucy pour elle-même et à son profit, les injurie et les renvoie. […] La Renaissance finit, l’âge classique s’ouvre, et l’artiste fait place à l’écrivain. […] Et quoi de plus attrayant pour un homme de salon, que ce frais bouton de jeunesse encore fermé, mais qui déjà rougit et va s’ouvrir ? […] Ouvrez la première venue de ses pièces à la première scène venue ; au bout de trois réponses, vous êtes entraîné ou plutôt emmené.

959. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

La Thorillère arracha la pancarte insultante, les portes du cimetière s’ouvrirent et l’on enfouit enfin les restes de cet homme dont le génie avait été fait de bonté, de pitié, d’ironie et de souffrance. […] Après avoir traversé une espèce d’antichambre étroite et carrée, on pénètre tout de suite dans cette pièce principale ; une porte à doubles battants revêtus de glaces s’ouvre devant vous. […] Thiers, de Montalivet, Charles Nodier, Casimir Delavigne, le maréchal Gérard, l’acteur Samson, Alexandre Duval, Scribe, etc., se réunit et ouvrir une souscription dans le même but. […] Le romantisme, — à qui nous devons, ce qui l’absout, des merveilles de poésie lyrique, — le romantisme qui nous ouvrit, il faut le reconnaître, des mondes nouveaux, nous y retint malheureusement prisonniers. […] Cette maison, qui s’ouvre sur le passage Hulot, est habitée par un marchand de vins, M. 

960. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Le fils du marquis de Parny, brillant, aimable, nouveau venu de Versailles, dut être une bonne fortune pour la société de Saint-Paul ; sa condition lui ouvrait toutes les portes, ses talents lui ménagèrent des familiarités. […] Quel glorieux souvenir sans tache il eût laissé alors, et quel libre champ ouvert au rêve ! […] Le début du Consulat s’ouvre dans une assez belle proportion encore d’ordre et de liberté, et on sait quelles œuvres brillantes ont honoré cette date glorieuse.

961. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Puis elle ouvrit la fenêtre et promena ses yeux partout autour d’elle, espérant découvrir quelque peu de la rue, un angle de maison, un coin de pavé, et pouvoir guetter là Marius. […] Par instants elle entendait à une certaine distance des espèces de secousses sourdes, et elle disait : — C’est singulier qu’on ouvre et qu’on ferme les portes cochères de si bonne heure ! […] La plupart, causant à cœur ouvert, rendaient justice aux qualités de ce roi mitoyen à la monarchie et à la révolution ; aucun ne le haïssait.

962. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Toutes les fois qu’il ouvre la bouche, l’orchestre laisse échapper un gargouillement drolatique, une épigramme des clarinettes, une médisance des bassons, une bouffonnerie des tubas, une facétie des cors en sourdine. […] David, l’apprenti, ouvre la porte, tenant rubans et fleurs, si joyeux que sa joie déborde. […] « L’assemblée des maîtres, dit le vieil historien, a lieu dans l’église Sainte Catherine, après l’office de midi… » À cet effet, on ouvre près du chœur une estrade peu élevée, (ein niedriges Gerüst) sur laquelle on place une table avec un pupitre noir.

963. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Leurs intérêts les portaient à la révolution, qui émancipait la classe cadette de la nation et qui ouvrait aux cadets des familles nobles la carrière des honneurs, autrefois fermée. […] Le Romantisme ouvre l’ère du sérieux, de la mélancolie, du sentimentalisme, des images grandioses et des descriptions sensationnelles : « les ouvrages gais, prédisait Mme de Staël avec un sens de rare divination, vont être dédaignés comme de simples délassements de l’esprit, dont on conserve fort peu de souvenir ». […] Mais sa nature gauloise se rebella, et, ainsi que la Rosine de Beaumarchais, elle ouvrit au séducteur son cœur à deux battants, elle se laissa vaincre sans résistance.

964. (1914) Boulevard et coulisses

Ils devaient nous ouvrir ou nous fermer à jamais la carrière des lettres. […] Mais à peine avait-il commencé que la porte s’ouvrit et que parut un homme de taille moyenne, très élégant, en habit et cravate blanche, tenant d’une main des gants et agitant, de l’autre, un paquet d’épreuves d’imprimerie. […] Certes, le vaste champ de la pornographie nous est ouvert et tout le monde a le droit de faire chanter des chansons obscènes par des femmes légèrement vêtues de deux boucles d’oreilles ; mais si nous avions le talent, ce n’est pas la censure qui nous empêcherait de faire jouer Tartuffe et le Mariage de Figaro ou de publier Candide.

965. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Jour sur Londres, sur Rome, Survienne, et tous ouvraient les yeux, hormis cet homme ; Et Berlin souriait et le guettait sans bruit. […] C’est vague. — Ouvrons les œuvres en prose pour éclaircir ce point. […] Le volume que nous analysons s’ouvre par une pièce qui commence ainsi : Quant à flatter la foule, ô mon esprit, non pas ! […] A quelque page que vous ouvriez l’un de ces quatre énormes in-folio, l’intérêt vous saisit bientôt et vous tient attaché ; il faut continuer à lire, comme quand on prend au hasard un volume de Voltaire ou de Macaulay. […] Ouvrez un des livres d’histoire approuvés par l’Église, et lisez-y le récit des croisades.

966. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

La mère Raquin, attirée par le bruit, voit et devine, ouvre la bouche pour crier : « Assassins !  […] C’est cette puissance qui lui a ouvert les portes de l’hôtel d’Aurec, et pas mal d’autres portes à la suite. Il compte que cette même puissance lui ouvrira… disons le cœur de la princesse. […] Les scènes de famille qui ouvrent la pièce sont du Paul de Kock attendri. […] » A ce moment, un contrevent s’ouvre : la complice se dénonce.

967. (1898) Essai sur Goethe

Herdt, qui lui renvoya sa lettre sans l’ouvrir. […] Sur sa table, il y avait un exemplaire ouvert d’Emilia Galotti. […] Comment pouvais-je être confiant et ouvert quand, de propos délibéré, tu me repoussais de toi ? […] Le gouvernail est brisé ; le navire craque de toutes parts ; la planche éclate et s’ouvre sous les pieds ! […] Ils s’ouvrirent l’un à l’autre aussi complètement que peuvent s’ouvrir deux âmes étrangères, dont chacune est grande à sa manière, riche de trésors qu’elle pourrait détenir.

968. (1927) Approximations. Deuxième série

De chaque pièce d’or, ils ont cru qu’il fallait jusqu’au dernier sou toujours restituer la monnaie : ils n’ont pas su ouvrir ce compte de « Profits et Pertes » dont l’artiste tout à fait grand découvre bien vite que son industrie ne saurait se passer. […] C’est l’état qui nous est naturel, et toutefois le plus contraire à notre inclination ; nous brûlons de désir de trouver une assiette ferme, et une dernière base constante pour y édifier une tour qui s’élève à l’infini ; mais tout notre fondement craque, et la terre s’ouvre jusqu’aux abîmescc. […] Ouvert à toutes les manifestations du talent, Jaloux pratique envers elles l’hospitalité la plus large et la plus désintéressée : il fut le premier à témoigner publiquement, et sans les restrictions d’usage, en faveur de la prodigieuse signification de l’œuvre d’un Marcel Proust : dès l’origine il sut apprécier un Giraudoux, un Larbaud, un Morand. […] — Il fallait savoir à qui retourner ces lettres : c’est mon excuse pour avoir ouvert celle que je tiens. […] Pour que l’humilité puisse être à ce point féconde, pour que ce ne soit pas seulement le cœur, mais l’esprit même qu’elle ouvre « comme on ouvre un fruit150 », il faut qu’elle soit de cette sorte qui ne se rencontre que chez les très rares qui sont — c’est le cas où jamais de reprendre la forte expression chrétienne — « fondés en humilité ».

969. (1896) Études et portraits littéraires

Il n’est guère de ses plus brefs chefs-d’œuvre qui n’ouvrent une échappée sur des prés ou des bois. […] Qui donc ouvre un livre de Loti pour y chercher de la métaphysique ? […] C’est dans le récit de deuil qui ouvre presque le volume. […] Quand il étudie un objet, il « l’ouvre », comme il dit. […] Pourtant, où qu’il vous tombe sous la main, ouvrez-le.

970. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Antoine Govea, Portugais de nation, & l’un des plus grands philosophes de son temps, ouvrit la séance. […] On lui fit ouvrir les yeux sur leur marche sourde, ambitieuse, intéressée. […] Ils ouvrent alors leur collège : ils donnent des leçons publiques le premier octobre 1564. […] Si leur collège de Paris étoit fermé, celui de la Flèche étoit ouvert. […] Ils voulurent avoir un collège ouvert dans la capitale.

971. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Il s’étonnait, en se rappelant les circonstances intimes dont il avait été témoin, des calomnies doctrinaires et orléanistes qui faisaient de moi un courtisan mécontent, renversant une monarchie qui ne lui avait pas ouvert ses rangs pour donner carrière à son ambition. […] Je me levai, et, dans un discours sténographié le soir et imprimé le lendemain, je dis catégoriquement aux deux cent vingt députés qui m’ouvraient leurs rangs et leurs cœurs : « Ne me comptez pas avec vous, je n’y suis que par occasion, et comme auxiliaire libre qui vous défend contre une coalition perverse et anarchique ; le jour où cette coalition sera vaincue, je me retirerai de vos rangs pour rentrer dans mon indépendance et peut-être dans une opposition loyale contre vous-mêmes. […] ces deux hommes consommés creusèrent en une nuit, tête à tête, de leurs propres mains, l’abîme qui allait les engloutir inévitablement tous les deux ; et sept ou huit ministres, capables chacun de bonne administration et de bon conseil, ne trouvèrent ni une parole ni un geste pour se jeter résolument entre le roi et le précipice ouvert devant lui. […] Molé, comme un des défenseurs les plus signalés des droits de la couronne et du gouvernement, pour assister aux débats intimes sur la résolution qu’il s’agit de prendre et pour nous éclairer de votre opinion sur les graves circonstances où nous nous trouvons. » La discussion s’ouvrit.

972. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Le lièvre devait être remis à Cyrus, et le messager était chargé de lui dire de vive voix de découper de ses propres mains l’animal, et de n’avoir personne auprès de lui quand il l’ouvrirait. […] Cyrus reçut le lièvre, et l’ayant ouvert lui-même, trouva et lut les tablettes qui portaient ces mots : « Fils de Cambyse, les dieux ne vous perdent pas de vue ; s’il en était autrement, votre conservation n’eût pas été si miraculeuse. […] Il supposa qu’il avait reçu des tablettes (il y avait écrit lui-même ce qui convenait à son projet), puis il convoqua les Perses, ouvrit ces tablettes en leur présence, et, les ayant lues publiquement, il fit croire à l’assemblée qu’Astyage l’avait nommé général des Perses. […] Ils nourrissent leurs chevaux et les autres bêtes de somme avec du poisson, qui abonde tellement, qu’il suffit pour le pêcher d’ouvrir la trappe sur le lac et de descendre dans l’eau une corbeille de jonc vide, que l’on retire un moment après entièrement pleine.

973. (1879) À propos de « l’Assommoir »

C’est lui qui a eu l’idée magnifique d’ouvrir au milieu son immense pain, et d’y enfermer son petit morceau de fromage ; c’est encore lui qui a imaginé la charmante scène muette de Gervaise, embrassant la rose que Goujet lui a offerte pour sa fête. […] Et quand on l’ouvre il est vide ; c’est un fruit qu’un ver a mangé intérieurement, et qui s’écrase dès qu’on le touche. […] Cette semaine, par corvée de métier, j’ai ouvert, pour la première fois, le soupirail qui mène à l’Assommoir : Voici le trou, voici l’échelle, descendez ! […] On se figure qu’il va chasser des sujets et des types de la littérature : il ne veut qu’ouvrir à tout le monde les portes du théâtre et du roman, afin que tout ce qui est puisse y entrer.

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