Ceci : Je chercherai une matière très subtile ; je subtiliserai un morceau de matière que l’on ne pourrait plus concevoir sans effort, Quintessence d’atome, extrait de la lumière, Je ne sais quoi plus vif et plus mobile encor Que le feu… Car enfin… Voyez, La Fontaine s’anime, il discute, évidemment, comme chez ses amis. […] Et comme il faut toujours que La Fontaine sourie : Choses réelles, quoique étranges… Il redevient sérieux immédiatement : Tant que l’enfance durerait, Cette fille du Ciel en nous ne paraîtrait Qu’une tendre et faible lumière ; L’organe étant plus fort, la raison percerait Les ténèbres de la matière, Qui toujours envelopperait L’autre âme imparfaite et grossière.
Au point de vue du temps d’aujourd’hui, vieux maniaque de connaissances et qui voudrait chasser l’ombre du monde comme une insulte à la lumière, cette éducation se réduisit à presque rien. […] Cette poésie, effluve de son être entier, avait la lueur douce, également noyée et fondue de la perle ; car le diamant semble avoir des interruptions d’éclat dans le scintillement de ses rayons, je ne sais quelles intermittences dans les frénésies de sa lumière !
Il ne me reste, monsieur le président, en vous remerciant, au nom de la Commission, du concours supérieur et des lumières que vous nous avez prêtés, qu’à vous prier de vouloir bien transmettre à MM. les ministres qui nous ont honorés de leur confiance, ce résumé de notre travail.
Je crois bien que si, à de certains moments, on avait été dire en pleine Memphis, en pleine Rome, en pleine Athènes, à la face de ces civilisations jusqu’alors incomparables : « Vous mourrez, et d’autres, en d’autres lieux, succéderont à votre gloire, à vos plaisirs, à vos lumières », je crois bien qu’on eût été mal venu, médiocrement écouté, et sifflé, sinon lapidé d’importance.
Il le compare au géant Atlas ; un peu après, il le compare à George Canning, avec lequel Perier n’eut jamais de commun que la taille peut-être et un faux air de visage ; mais comme caractère, comme lumières, comme culture d’esprit, il est difficile de trouver un plus entier contraste.
Nous savons, il est vrai, qu’on ne prouve pas qu’il fait jour, qu’on ne prouve pas non plus les axiomes, qu’ainsi l’impossibilité de prouver ne prouve elle-même rien contre certaines vérités, et de peur que vous ne vous avisiez de dire que vos théories sont évidentes comme la lumière du jour ou comme les axiomes, nous allons vous montrer comment vous les formez toutes.
Dans la forme, dans l’empreinte particulière que l’artiste met sur un sujet banal : en d’autres termes, dans la combinaison nouvelle des éléments, dans l’expression de rapports inexprimés jusque-là ; il innove, suivant son tempérament personnel, suivant ses habitudes d’esprit et ses formules d’art, dans la distribution des lumières et des ombres, dans la composition des plans ; il change les proportions des parties, modifie leur valeur : enfin, par un agencement nouveau, il renouvelle une vieille matière.
Quant à Pauvre Lélian (Paul Verlaine, pour mieux dire), l’École dont il est le chef l’a mis en pleine lumière et a donné à sa gloire une impulsion telle qu’il est impossible que ce mouvement ne se continue pas, en sa faveur, dans l’Avenir.
Ce n’est partout qu’illuminations féeriques, jeux de lumières transparentes et cascades lumineuses.
L’imprimerie, la vapeur, l’électricité, la diffusion des lumières et la pénétration mutuelle des races, qui sont la conséquence de ces découvertes, accélèrent, à n’en pas douter, la transformation des modes et des habitudes.
Sans doute, il sait se déguiser de toutes les ambitions et il lui arrive de représenter le poète ou le critique comme un cabotin, aux lumières, est le roi ou l’honnête conseiller.
Scudéri n’appelloit de son jugement au jugement des académiciens, ne leur soumettoit ses lumières, que de l’avis du ministre lui-même.
Le Trissin, ce génie créateur qui ouvrit à sa nation la carrière de tant de genres de littérature, est aussi le premier qui ait porté la lumière jusques sur des choses qui ne sont pas du ressort de l’imagination.
L’astre touchant des nuits verse du haut des cieux, Sur les tombes du cloître un jour mystérieux, Et semble y réfléchir cette douce lumière Qui des morts bienheureux doit charmer la paupière.
Ce mouvement rétrospectif, reconnaissant, réfléchi, qui nous fait revenir sur de grandes œuvres éclatantes ou replacer dans une juste lumière des ouvrages oubliés ou méconnus, doit être d’autant plus encouragé par la Critique qu’il n’est pas dans la nature du Génie français, lequel, en toutes choses, se porte en avant avec sa proverbiale furie, et mêle si joliment l’ingratitude à ses distributions de gloire.
Et c’est précisément l’homme, que nous donne ce Journal de Louis XVI tiré à la lumière.
Taillandier était, lui, un quinquet fort sage, de lumière modérée, de chaleur sans inconvénient ; enfin, il était comme il fallait être pour vivre éternellement dans le clair-obscur de l’endroit.
Certainement le poète, dans cette transformation, n’est pas spirituel comme on pourrait le désirer, mais il est plus diaphane, et sa poésie, je ne parle pas seulement de ses vers, l’intimité de sa poésie y gagne un degré supérieur de transparence et de lumière.
En vain disait-il avec une impuissante magie : Viens, le soleil te parle en lumières sublimes !
L’approche des destins futurs, L’aurore funèbre et dernière, Avant l’heure où nos jours sont mûrs, De sa vigilante lumière Attise nos esprits obscurs.
C’est un écrivain véritable, qui a le don de la goutte de lumière tombant de la plume, et chez qui l’on peut constater deux qualités qui semblent s’exclure et qui peuvent faire un jour d’un homme un des maîtres de l’expression : la concentration et la transparence.
Ces jugements sont dictés par une sorte de pudeur naturelle, de respect de nos semblables, qui accompagnent les lumières ; ils sont garantis par la bonne foi, fille de la civilisation.
En quoi nous voyons briller deux lumières qui éclairent l’ordre naturel ; d’abord : qui ne peut se gouverner lui-même se laissera gouverner par un autre qui en sera plus capable.
Ponsard : Un grand succès, un succès légitime, un succès honnête, vient de remettre en lumière tout ce que ses derniers ouvrages avaient remis en question. […] » Eh bien, nous craignons qu’il ne s’y soit absorbé : nous craignons que le paganisme antique, ce mensonge brodé de lumière, ce nuage frangé de rayons, qui, par Platon et Virgile, touche presque à l’immortelle aurore des vérités chrétiennes, n’ait été pour M. […] Cousin proteste contre cette qualification d’éclectique que le public s’obstine à attacher à sa méthode et à son nom. — « Nous le déclarons, nous dit-il, l’éclectisme nous est bien cher sans doute, car il est la lumière de l’histoire de la philosophie ; mais le foyer de cette lumière est ailleurs. […] Un ingénieux chercheur de paradoxes nous disait récemment que les enfants sont plus vieux que leurs pères, parce qu’ils profitent de tout le trésor de sagesse et de lumière accumulé, à travers mille tâtonnements, par la génération qui les précède. […] Avant d’aller plus loin, et au seuil même de cette journée du 6 octobre, citons quelques lignes de M. de Beauchesne, qui jettent sur l’ensemble de ce qui va suivre une lumière préventive, et expliquent, en noms propres, comment les pouvoirs tombent, et comment les pouvoirs s’élèvent.
Puis, un jour, la vieille s’éteignit tout à coup, pareille à une pauvre petite lumière dont l’huile viendrait à manquer. […] Mais il est écrit d’après la nature, et comme elle, il prend d’en haut ses coups de lumière et c’est de là qu’il reçoit ses reliefs et ses ombres. […] Il ouvrit les yeux juste à temps, pour voir Forestier fermer les siens comme deux lumières qui s’éteignent. […] Et cette ombre, qui s’enlevait presque entière, énorme, sur la lumière du ciel oriental, était terrible ! […] … Un homme qui demande à Dieu de lui donner la foi, de l’éclairer de sa grâce, lui demande-t-il de troubler l’ordre de la nature, et ne peut-il espérer de recevoir la lumière qu’il invoque ?
La vérité est qu’il y a des choses qui se comprennent lumineusement et qu’il y en a d’autres qui s’entendent aussi, mais qui ne peuvent pas se démêler dans une lumière si éclatante. […] Cherche-t-on quelque lumière dans l’esprit général de l’œuvre ? D’abord ce sont toujours des lumières douteuses que celles qu’on tire de l’examen de « l’esprit général », et il ne faudrait s’y lier que sur un bon garant qui ici nous manque. […] Elle est mal définie ; mais elle est constituée ; elle est visible et en grande lumière ; c’est bien une classe de la nation. […] Mais il fallait aussi refuser cette liberté aux autres, puisque le cerveau qui en était un jour tout éclairé [de cette vérité] ne devait plus jamais rechercher d’autre lumière.
Chez ces braves gens, si simplement et si cordialement hospitaliers, sur le plateau fertile et verdissant, balayé d’air pur, pénétré de fine lumière, il retrouva bientôt les forces, la santé, la belle humeur, la joie de respirer plus librement et le besoin d’écrire encore ou, pour mieux dire, de chanter. […] Je ne me crois pas le droit d’insister sur mes propres impressions, quelque vives qu’elles soient restées ; c’étaient des impressions de lettré, de profane ; mais ce que j’ai le devoir de dire, c’est que les inspecteurs généraux qualifiés, les philosophes, démêlèrent, du premier coup d’œil, les hautes vertus professionnelles de Michel Jouffret et les mirent en pleine lumière. […] Mais qui guérira, sous le toit des fermes affamées, les âmes malades d’isolement et dont une lumière toujours étrange enflamme la langueur ? […] Pour ne prendre ici qu’un exemple, un personnage comme Swift s’ajuste sans effort et presque par définition aux idées générales de Taine ; éclairés à cette lumière, les traits si expressifs de l’homme, la manière saisissante de l’écrivain, s’accusent merveilleusement. […] Ces chefs-d’œuvre de facture, où l’on se flattait trop souvent d’échapper à la nature et de frauder la vérité, révèlent au regard, qu’une lumière aveuglante offusquait, qu’éclaire maintenant l’humble rayon de la cellule presque aussi bienfaisant que la lueur de l’au-delà, leur sotte ou vilaine grimace.
Plus qu’un être créé, et surtout plus qu’un être créateur, il personnifie l’un de ces conseils de Dieu, antérieurs et présents à la création, un critique lucide, qui voyait l’envers de cette création, qui en balançait dans la lumière, à la manière de l’un des anges d’Eloa, le pour et le contre. […] Pour qu’une femme me remplaçât toutes les autres, il la faudrait mobile comme l’onde et parfaite comme la lumière. » L’auteur du Journal recule devant le mannequin d’osier que, pour les philosophes de cette rare espèce, toute femme contient en puissance. Il lui préfère l’osier inutile et frais du rivage, entre l’onde mobile et la parfaite lumière. […] Ces cinq pages, commencées à huit heures, écoulent, ce matin, sous sa plume, le flot égal de leur intelligible lumière. […] Mais le nom de Genève aussi suscite un lac, l’eau de lumière et la coupe de verdure, l’aspect des oasis et des belvédères, et l’automne vaudois, nombreux comme une page de Rousseau.
Mais elle l’est de la façon la plus caractéristique : ses yeux ouverts ne sont pas sensibles à la lumière. […] Dans ces peintures la lumière du soleil italien embellit tout. […] Il comparait les nuances du sentiment avec celles de la lumière que le prisme décompose, — la comparaison était neuve alors, — et cherchait à en fixer la gradation naturelle. […] Vanloo est loué de « modeler sa machine » et d’en étudier « les lumières, les raccourcis, les effets dans le vague même de l’air ». […] Les Poèmes barbares épandent des clartés diffuses dans la nuit des cosmogonies et des théogonies hindoues, qui s’obscurcissent encore par le contraste de paysages tout embrasés de lumière chaude, et dormant dans une somnolence sans rêve et sans mystère.
N’est-ce pas la lumière de la civilisation qu’il veut souffler, pour se replonger dans le néant ? […] L’opposition constante entre la lumière bienfaisante et les méchantes ténèbres rappelle les hymnes égyptiens, avec leur dogme fondamental, la lutte du jour et de la nuit. […] Sur la terre, une lumière argentée ; l’air est frais, et pourtant il oppresse, chargé de langueur, charriant des parfums. […] « Occidental », cela signifie, suivant le camp où l’on se place, un fils de lumière ou un traître maudit. […] Cependant la nuit passe, l’esprit se détend, la lumière renaît et allège l’âme, une admirable description du soleil levant jette une note éclatante à la fin de cette symphonie fantastique en mineur.
Elle triompha, splendide, et la défaite, qu’on put croire définitive, du primitif instinct frank, de notre intime génie, lyrique-et épique, fut enveloppée de tant de lumière et de joie et de fêtes, que lui-même il la prit pour une victoire. […] Que la Lumière soit ! […] Cette lumière-là, c’est la Raison. […] On demeure ébloui devant le progressif développement de tant de lumière vers l’arrivée en l’immarcescible et définitive lumière. […] Jean Lorrain, par les visions à peine sensibles, devinées exquises, qui s’évanouissent, sans s’être avouées, dans la lumière trouble et molle de ses poèmes pareils à des buées paresseuses ?
Il est pour lui une raison qui modère les passions, une lumière qui l’éclaire, des règles qui le conduisent, une vigilance qui le soutient, des efforts, une prudence dont il est capable. […] Ducros, qui écrit : « Les progrès des lumières sont limités. […] Ce sont ceux qui ont poussé très loin, avant les autres, l’œuvre de la civilisation ; ce sont ceux qui ont versé sur le monde une grande lumière à travers une longue succession de siècles. […] Il tenait compte des objections jusqu’à les faire lui-même et était admirable pour éclairer les deux côtés de la question d’une égale lumière. […] Ribot d’avoir mis ce rôle en sa vraie et pleine lumière.
Votre conversation, rapide et brillante comme la lumière, m’éblouit toujours. […] Le maître les jette en pleine lumière. […] Madame de Staël est pendant dix ans sa conscience et sa lumière. […] La littérature a pour devoir de noter ce qui compte et d’éclairer ce qui est fait pour la lumière. […] Pourquoi ne porteraient-ils pas dans leurs vastes flancs la vie et l’intelligence en même temps que la chaleur et la lumière ?
Il y a de ces tableaux d’intérieur où la lumière pose sur les objets des reflets plus tristes que l’ombre. […] Sur la colline de Vaudémont, à l’automne, la lumière est d’un jaune mirabelle. […] Autour de la table, sous la pauvre lumière d’une lampe, ils forment une petite société d’amis vérifiés par le malheur. […] Cette poésie, je la comparais à une nymphe enivrée de lumière, d’odeurs et de bruits : telle était son allégresse. […] Poèmes délicats, frissonnants de brise matinale et colorés de fraîche lumière.
Généralisant, déduisant, induisant, le voici qui construit idéalement au-dessus des têtes, sa nature sociale ainsi que la figure géométrique de l’association parfaite et dès lors, l’homme en possession des lumières de l’expérience et de la spéculation n’aura plus qu’à se diriger vers soi-même et vers le bien ou se confondre. […] Faible lumière d’abord, aperçue de quelques-uns seulement, la voilà qui grandit. […] Le même verbe chassant les ténèbres fait en même temps la lumière. […] Bien des vérités sont irréfutablement prouvées, classées et ce sont des lumières éparses dans la nuit, distantes les unes des autres comme les étoiles au ciel. Il faut les réunir en faisceau, en soleil, si l’on veut avoir la lumière du jour.
vous gardiez quand même Votre rire puéril… » Et bientôt l’âme d’avril, l’âme de la lumière Expira dans un rythme funèbre, sur un la. […] Et c’est peut-être, en ce temps de poésie, d’instinct, plutôt brumeuse et languide, la plus distincte caractéristique de cette Muse de Mistral : la lumière et la joie. […] Frédéric Mistral pour un grand poète ; je ne saurais, néanmoins, préciser mon opinion, n’ayant que de trop faibles lumières en fait de poésie provençale. […] Et l’amour la surprit doucement De sa matineuse lumière, Insinuant la clarté de la vie Sous les cillements d’or des paupières. […] L’Amour darde ses traits de lumière À Latone endormie emmi la fenaison Et la voix de Diane enchante la clairière, — Mais l’arbre humilié désole l’horizon.
Un océan de lumière pure sépare ce lieu enchanté des demeures malsaines où s’agitent les malheureux humains. […] La lumière règne dans son intelligence et le contentement dans son sein. […] Cependant, s’ils veulent que de Paris on aperçoive un peu de lumière vers Bordeaux, il faut qu’ils allument quelque vaste incendie ! […] Ceci fait, tu aborderas ta vraie besogne qui est de saisir où est la lumière et où elle n’est pas, et de la mettre à sa place. […] L’École des Beaux-Arts, boutique spéciale pour les costumes romains, anciens et modernes, confections de martyrs et de Vénus ; les paysagistes, des faiseurs d’effets ; quatre à peine osent aborder la franche lumière du midi.
XXV De même qu’un arbre pousse inévitablement du côté d’où lui vient la lumière et développe ses branches dans ce sens, de même l’homme, qui a l’illusion de se croire libre, pousse et se porte du côté où il sent que sa faculté secrète peut trouver jour à se développer.
« Quant à nous, qui nous adressons à un auditoire éclairé au milieu duquel les masses n’entrent pas, notre tâche est de rechercher les bases de ce problème avec les lumières de notre raison.
Si l’on a attendu jusqu’à ce jour, il semble que ce retard même ait été une sagesse, afin de mieux faire et d’agir en pleine lumière et en toute sérénité.
Les querelles de religion auraient pu replonger l’Angleterre, au dix-septième siècle, dans l’état dont l’Europe était enfin sortie ; mais les lumières qui existaient déjà et dans les autres pays, et dans l’Angleterre même, s’opposèrent aux funestes effets de ces disputes vaines.
Quelle lumière elle répand sur tout ce qu’elle touche !
Pessimiste, parce que ce qu’il veut ne se retrouve guère dans ce qu’il voit, la foi lui rend compte de la corruption humaine et du remède : elle est lumière et règle.
Ce fut une vision de jeunesse et de tendresse sous la rose lumière de la lune, et Sylvette et Percinet avaient comme des aspects de héros échappés de la forêt de Shakespeare, avec leurs caracos de satin et leurs habits de soie : Roméo écolier et Juliette colombinette.
La philosophie est cette tête commune, cette région centrale du grand faisceau de la connaissance humaine, où tous les rayons se touchent dans une lumière identique.
Il en est de relatives à la vue, qui nous révèle la lumière et le mouvement.
— c’est dans la damasquinure d’un miroitement argenté, le reflet renversé de la grue, déjà montée dans le ciel, le reflet sous la lumière de la lune, en une rivière, coupée par de grands roseaux.
A peine eut-il fermé les yeux à la lumière, que le premier soin du zélé confident de tous ses secrets fut de ménager à la tendre Héloïse le coup qu’elle alloit ressentir.
Monselet, qui doit aimer la supériorité et regarder par en haut, comme les têtes créées pour la lumière, s’est fait le Saint Vincent de Paul de tous les enfants perdus du xviiie siècle, et il en a fait inutilement des enfants trouvés.
Car d’Olivet a pour le moins des velléités d’indépendance ; il a parfois de l’aperçu, de la netteté, de la lumière, tandis que Pélisson a la peur blême de l’amour-propre de sa compagnie, et s’étouffe de circonspection.
Déchiffrer la vérité d’une époque sans se servir des noms écrits dans le dictionnaire de la gloire, c’est lire aussi bien dans l’obscurité que dans la lumière, c’est avoir la vue complète, et, endroit et envers de l’histoire, c’est tenir les deux côtés à la fois.
S’il s’en était tenu à des productions aussi spéciales et aussi techniques, il est bien probable que nous n’eussions jamais parlé de lui ; mais cette fois il vient à nous par Laïs et Ninon, c’est-à-dire par l’histoire, et, dans un temps où les plus honnêtes femmes vont rêver aux dramatiques apothéoses des Dames aux camélias, il est peut-être bon de dire un mot des grandes courtisanes, remises avec tant d’admiration en lumière, pour dégoûter des petites qui y sont.
Comme un homme qui se promènerait dans une longue galerie, au tomber du jour, Vaublanc se promène pour lui-même dans le souvenir de toute sa vie, et il ne se retourne pas une seule fois pour voir si quelqu’un le suit et profite de la lumière de son flambeau.
Or, jamais cette impersonnalité exigée par les rhétoriques, rêvée par les niais et jouée par les sournois, ne nous a paru briller plus clairement de sa fausse lumière que dans l’Histoire de France publiée par Léopold Ranke, — le meilleur ouvrage peut-être qui ait jamais été écrit pour prouver que l’indifférence olympienne est la qualité des dieux de marbre qu’on n’invoque plus, mais qu’elle n’est jamais qu’une hypocrisie de la pensée, qui, pour sa peine, — comme on va le voir, — en reste blessée et mutilée presque toujours.
I Les Américains sont en hausse… On pourrait dire que c’est d’eux, maintenant, que nous vient la lumière, comme le disaient des Russes, si patriotiquement, les philosophes du xviiie siècle, laquais de Catherine II.
Quel est l’être vivant, en effet, qui puisse croire avoir en lui la lumière sans nuage de l’impartialité, et, en Histoire, soit tenu, comme en tout, à autre chose que de la conscience ?
Nul, dans l’histoire de la pensée de ces cent cinquante dernières années, ne saurait être comparé à ces deux hommes, de Maistre et Bonald, pas même Burke, le bouillonnant et vaste Burke, qui eut un jour quelque chose de leur esprit prophétique quand il jugea, seul de toute l’Angleterre, un instant affolée de la Révolution française, les délirants débuts de cette Révolution… Philosophes chez qui, heureusement pour elle, l’Histoire dominait la Philosophie, le comte de Maistre et le vicomte de Bonald, ces observateurs qui avaient des griffes dans le regard et appréhendaient le fond des choses, quand ils en regardaient seulement la surface, de Maistre et Bonald, ces Dioscures du même ciel et du même religieux génie, sont d’une supériorité si haute et si éclatante qu’aucun esprit ne peut être placé à leur niveau, ni pour l’élévation, ni pour la lumière !