Dans cette Athènes soumise aujourd’hui à la domination d’un peuple barbare, le voyageur curieux va encore visiter les ruines de quelque temple.
On retrouve dans les douze tables une trace curieuse de ce langage, jus deorum manium .
Les Allemands, au contraire, aiment à plonger leur regard curieux dans les horizons de la métaphysique transcendantale ; c’est là qu’ils sont grands, quand ils n’oublient pas de consulter leur boussole. […] Il écrit dans la préface de sa traduction de Werther : « Il y aurait une étude bien curieuse à faire. […] Charles Nodier, d’abord étudiant à Strasbourg, y avait imprégné de bonne heure son esprit curieux et hardi et son imagination colorée, de l’élément germanique. […] Nous serons beaucoup plus curieux si vous nous parlez de bourgeois dont les habitudes sont analogues aux nôtres, dont les mœurs nous intéressent jusque dans les moindres détails ; plus curieux encore, si nous parlant de grands hommes, de personnages distingués vous nous initiez à leurs plus secrètes pensées. […] Je ne signerais pas les lignes qui suivent, mais elles sont curieuses parce qu’elles émanent d’un des imitateurs les plus habiles de V.
Paul Bourget a inauguré une méthode d’investigations bien curieuse. […] Nous assisterons alors à un spectacle curieux. […] Il y a là en effet un cas bien curieux, non pas une cause de désolation, seulement une conformité de plus avec Chateaubriand. […] Il faut le dire à présent, malgré le respect qu’on doit à ces deux grands artistes : leur influence sera plus personnelle que féconde et plus curieuse que définitive. […] Dans ses lettres, dans ses récits, dans ses intrigues, il n’a jamais parlé de l’amour sans y associer ce goût de la tombe qui fait de lui un si curieux dilettante du néant.
Et alors, avec ce curieux besoin d’inquisition qui était en lui : « Que lisez-vous là, Muiron ? […] « Il est curieux de noter qu’en 1913 il avait paru 860 romans et 457 volumes de vers, et qu’en 1875 on éditait 707 romans et 680 volumes de vers. […] Max Jacob a écrit deux curieux volumes, rien qu’avec les dialogues, manies et mœurs locales d’une petite ville. […] Ce qu’il y a de plus curieux, c’est que, lorsqu’on lui proposait une critique, il faisait les rat ures dans sa tête et oubliait ensuite totalement ce qu’il avait voulu effacer. […] A la fin de l’année, cela faisait le journal le plus curieux que j’aie jamais lu.
Il serait curieux de savoir si l’amour, l’amour satisfait et triomphant, fait rire aux éclats le sauvage. […] Je crois, du reste, qu’à l’heure où j’écris un autre « chercheur et curieux » s’occupe de cette question et prétend la vider à fond. […] Son discours de réception, très curieux, très intéressant pour l’historien littéraire, fut très nettement novateur, très nettement romantique. […] Je n’ai pas assez d’information sur ce point ; mais voici un document assez curieux. […] C’est très curieux.
Curieux de clarté, avide de liberté, il combattit les préjugés par qui nos esprits sont troublés et nos volontés asservies. […] Plusieurs de ces articles sont fort curieux. […] Armand Baschet, qui a découvert ce curieux document. […] Les journaux, étalés sur des pupitres, semblent venir eux-mêmes au-devant des curieux. […] Sa place est marquée partout où il y a des hommes d’esprit, curieux de penser et de sentir.
Ce temps est curieux. […] Ceci est un exemple curieux de cette loi, que la civilisation, en raffinant les sentiments, a multiplié les moyens et les occasions de souffrir et a multiplié aussi les types, les caractères. […] Avisons seulement un entrelacement de vers de neuf syllabes et de huit syllabes et de dix syllabes, assez curieux et qui est quelque chose sur quoi nous aurons peut-être à revenir. […] Il y a même, de 1661 à 1662, et de 1662 à 1672, une progression, une marche du moins assez curieuse. […] Tous les deux sont des mouvements naturels et je serais curieux qu’on démêlât lequel l’est le plus.
Un des traits les plus curieux de ses confidences d’écolier me paraît être la complète indifférence où l’a laissé la beauté, — telle que la révèle l’antiquité classique. […] Les curieux d’histoire littéraire trouveront tous ces noms, et ceux que j’omets forcément, accompagnés de commentaires d’une grande justesse dans le volume de M. […] Supposez que ce visiteur soit un psychologue de l’école allemande, un disciple de Fechner, il y a là pour lui un problème des plus curieux. […] Ce qu’il y a de curieux, c’est la vie changeante du teint révélant tout le tempérament et l’heure du tempérament, l’avant ou l’après du déjeuner. […] Emile Zola, au cours de son curieux ouvrage sur les romanciers naturalistes, a bien écrit : « Stendhal est notre père à tous, comme Balzac. » C’est là une paternité officielle et comme honoraire.
» Il paraîtra peut-être assez curieux de retrouver la même observation sous la plume de Bossuet, dans son Sixième avertissement aux protestants. […] qu’en général ils sont moins curieux d’art qu’affamés de réclame et de notoriété. […] À part cela, je n’ai rien trouvé de curieux ni d’inattendu dans le chapitre de M. […] Quelques défauts que nous ayons pu signaler dans les Artistes littéraires, c’est un livre curieux, et que nous ne craindrons pas de recommander. […] Il ne s’adresse point à des curieux, mais à la foule, et ce qu’il faut qu’il touche, qu’il intéresse et qu’il remue, c’est l’âme commune des foules.
Emile Zola, plus curieux des mœurs générales que des âmes, disposé à ramener l’étude de l’homme à l’examen indifférent de ses instincts. […] Sans doute, on ne nous montre plus guère aujourd’hui ce qu’on appelait autrefois la « psychologie », c’est-à-dire la lutte entre le devoir et la passion ; mais on nous décrit de curieux conflits de passions contradictoires, des combats parfois dramatiques entre le sentiment et l’idée, des états d’âme singuliers ou attachants. […] Entre ce résultat — que d’ailleurs l’avenir peut changer— et les hautes qualités déployées pour l’obtenir, il y a une disproportion frappante, qui constitue un curieux problème et n’est pourtant pas inexplicable. […] Alexandre Dumas, dans cette curieuse préface du Fils naturel, où il a voulu, semble-t-il, marquer lui-même son rôle dans le mouvement intellectuel de notre temps. […] Sans but précis, sans songer au perfectionnement de la morale, ils examinent en curieux comment s’arrangent ensemble les divers sentiments ou passions qui se partagent une âme ; ou même, plus frivoles encore, ils isolent une passion ou un sentiment pour les examiner en eux-mêmes.
En devenant curieux de grammaire et de politesse, on l’est insensiblement devenu de psychologie. […] Il nous l’a dit en propres termes, dans un endroit bien curieux de son livre, qui n’est pas un livre, mais un recueil d’observations, d’observations directes et d’observations précises sur ses contemporains. […] Liebig, Bacon, Paris, 1866 ; et Claude Bernard, Introduction à la médecine expérimentale, Paris, 1865]. — De la savante ignorance de Descartes ; — et combien il a profité de ses prédécesseurs. — Qu’il avait certainement lu le Traité de la sagesse de Charron ; — la Doctrine curieuse du Père Garasse ; — et, de son propre aveu, les Lettres de Balzac. — S’il a été, comme le croyait Huyghens, « fort jaloux de la renommée de Galilée ». […] Garasse, Doctrine curieuse des beaux esprits, 1623 ; — Ét. […] Le Naturaliste. — Qu’il ne faut pas toutefois abuser de ce mot pour faire de La Fontaine un curieux « inspectateur » des mœurs des animaux [Cf.
Les quelques ressemblances qu’on a signalées entre le bouddhisme et le christianisme, pour être d’ailleurs infiniment curieuses, ne sauraient en effet masquer la différence profonde, la différence intime qui les sépare, ou qui les oppose. […] L’histoire générale et la pathologie mentale montrent que les peuples et les particuliers qui ont adopté les mystères et l’inspiration divine comme guides fondamentaux ne tardent pas à être précipités dans une ruine morale, intellectuelle et matérielle, irréparable. » On serait curieux, en vérité, de savoir qui sont ces « peuples » dont parle ici le savant chimiste ! […] Les marques ou signes qu’il donne pour caractéristiques de cette distinction sont d’ailleurs extrêmement curieux, comme étant tous tirés des analogies de l’histoire naturelle ; et, si l’on considère la date de cet Essai, j’ose dire qu’à cet égard il prépare ou même il annonce l’« évolution » d’Herbert Spencer et de Darwin. […] … » III « Monsieur, « Vous faites appel aux hommes de bonne volonté : permettez à l’un d’entre eux de vous dire pourquoi il donnera son concours à ceux qui, par tous les moyens légitimes, — c’est mon correspondant qui souligne, — combattront le concordat philosophique que, nouveau Bonaparte, vous êtes allé signer à Rome au nom de la pensée française (en admettant qu’elle tienne dans le Journal des Débats et la Revue des Deux-Mondes)… » J’arrête ici la citation, dont on devine aisément la suite, mais je ne puis me priver du plaisir d’en signaler un bien curieux détail.
Ce dernier volume, par la vivacité des impressions, par la quantité de faits curieux qui y sont rassemblés et qui se déploient dans une trame facile, par la clarté qui y circule et qui y répand une sorte de sérénité inespérée, la seule possible avec Waterloo en perspective, par le talent enfin (car il faut appeler les choses par leur nom), mérite d’être signalé tout spécialement, même après les récents volumes, à l’attention et à la haute estime du public.
Aussi ç’a été un curieux spectacle que ce débordement soudain de continence et de chasteté virginale de la part des vigoureux convertis ; chaque critique, subitement recouvert du bouclier de diamant de la vertu, est venu en accabler à son tour l’impie, l’effrontée Tarpéia.
Fiévée commence par nous parler de lui, de ses articles au Temps, et pourquoi il a cessé d’en faire, et pourquoi il pourra bien reprendre, toutes particularités fort curieuses et fort agréablement assaisonnées sans doute, mais qui tiennent d’assez loin en apparence aux questions politiques tranchées ou soulevées par les événements de juillet, il y a des gens d’esprit qui ont une manière de causer à eux ; ils débutent à leur façon, ils parlent d’eux-mêmes, ils ont peine à se dégager de leur personnalité ; avant de vous exposer les résultats de leurs réflexions, ils ont besoin d’établir où et comment ces réflexions leur sont venues.
Les scènes se suivent, s’enchaînent, en promettent d’autres : on veut aller, on est curieux de savoir, on ne s’attarde pas à chicaner en arrière.
Mais il y avait surtout les indifférents curieux, les badauds de toute classe, s’attendant, sur la foi de je ne sais quelles sottes rumeurs, à des excentricités bien révoltantes et bien récréantes ; on aurait tiré un coup de canon en plein drame, que cela n’eût pas été trop au-dessus de leurs espérances.
Et quant à la direction morale à indiquer aux travaux de l’esprit, il suffirait peut-être d’une fondation annuelle par laquelle on proposerait des sujets à traiter soit pour la poésie, soit pour la prose, des sujets nationaux, actuels, pas trop curieux ni trop érudits, mais conformes à la vie et aux instincts de la société moderne.
Éludiez Pascal, et la vie intense des acteurs de la comédie théologique qu’il dénonce à l’opinion des mondains : observez le père jésuite de la Quatrième Provinciale, doux et accueillant, ami des gens curieux, expert en logique, à cheval sur les textes et les autorités, n’ouvrant qu’avec révérence la Somme des péchés du père Bauny, « et de la cinquième édition encore, pour vous montrer que c’est un bon livre », et les écrits du P.
— Cf. aussi le curieux passage (I, Il, 12) qui donne les principes d’un art protestant, réaliste et moral.
À Byron, il n’emprunte guère qu’un masque, le satanisme : « Il a pris l’empreinte de ce curieux visage, plutôt que la mesure de cet esprit. » Goethe avait trop peu le don du théâtre pour lui fournir grand-chose et Manfred le dispensait de Werther, car le révolté anglais est autrement scénique que le révolté allemand.
On a souvent, cité à ce propos le trait curieux de l’administration de saint Charles Borromée, le grand archevêque de Milan, que M.
Or l’humanité cultivée n’est pas seulement morale ; elle est encore savante, curieuse, poétique, passionnée.
Je n’ai qu’à renvoyer les curieux aux études de Guyau à ce sujet, dans ses Problèmes d’esthétique 10.
. — Exemples curieux et récents de méprises à l’égard de mesdames de Sévigné, de La Fayette et Deshoulières. — L’indignation de La Bruyère sur les clefs des Caractères.
Il étoit d’autant plus facile de le représenter coupable d’impiété, que le public connoissoit déjà sa Relation curieuse de l’isle de Bornéo ; relation qui contient l’histoire d’une étrange guerre civile*.
Il suffit de savoir ce que l’Écriture sainte, les conciles et les Pères ont prononcé sur chaque dogme en particulier ; s’interdire les recherches curieuses, les systèmes qui ne produisent que des erreurs et des partis.
» Ce passage est très curieux, en ce qu’il renferme une exposition claire, précise et complète du problème, non pas de la formation des langues, mais de leur existence.
Trop spirituelle et trop grande dame pour avoir l’enthousiasme d’une Vésuvienne, — mais ennuyée, — probablement, — et curieuse, — à coup sûr, — voulant voir et croyant à peine ce qu’elle voyait ; moqueuse fille d’Ève tentée du démon sentimental des grandes réformes, et qui eût joué le vieil Éden pour une expérience, c’était Mme la princesse Trivulce de Belgiojoso.
… Après Desforges, Gorgy, Dorvigny, la Moreney, Plancher-Valcour, Baculard d’Arnaud, Grimod de la Reynière, Cubières, Olympe de Gouges, le chevalier de la Molière, le chevalier de Mouhy, quel indigent, quel pauvre honteux ou effronté de la littérature du xviiie siècle, un curieux bienfaisant qui donne l’obole d’une biographie à des ombres peut-il évoquer ?
Les patients, les pécheurs à la ligne de l’érudition maniaque, les curieux qui préfèrent les petites choses aux grandes, probablement parce qu’on les voit moins bien, s’acharnent quelquefois à tirer de l’oubli dans lequel ils gisent pour l’éternité tous ces morts littéraires ensevelis, et les histoires publiées par Livet sont particulièrement adressées à ces déterreurs.
Lenient ne connaît-il, malgré les textes qu’il a grignotés, que très imparfaitement le Moyen Âge, et il en convient, d’ailleurs, aux premiers mots de sa préface, avec une très curieuse bonne foi.
Pour ceux-là qui resteront fermes, appuyés à des opinions inflexibles, sous la parole imposante d’un talent incontestable et qui touche par bien des côtés à la vérité, il sera curieux et fructueux tout ensemble de lire, en face des hommes et des choses de la révolution présente, — car la République n’est pas même une étape et la Révolution marche toujours, — le récit d’un autre temps révolutionnaire, et d’en tirer de grands enseignements et d’instructives comparaisons.
II Ce sont ces Mémoires fort peu lus, fort curieux, mais auxquels on reviendra un de ces jours avec étonnement, dont on nous donne aujourd’hui une édition malheureusement réduite, car Vaublanc n’est pas un de ces hommes avec lesquels il faille abréger.
Mais son Histoire de Philippe II n’en est pas moins curieuse pour cela.
Assurément, ce serait une analyse curieuse à faire, et très digne, du reste, de la Critique, qui doit regarder autant à l’effet des livres qu’à leur substance, que de rechercher les causes de l’insouciance affectée pour le livre de Crétineau-Joly… Qui sait ?
L’esprit de Galiani, si à part et si personnel, est plus curieux à étudier que ses ouvrages, et cet esprit est surtout dans sa correspondance il y parle beaucoup des livres qu’il a faits, mais il y parle aussi des livres qu’il veut faire, et ses projets de travaux qu’il n’a pas accomplis donnent la mesure et la portée d’un esprit qui tranchait sur les esprits de son temps par la pétulante originalité du sien.
Rien de curieux en engouement, en niaiserie et en badauderie, comme les jugements de ce Heine, qui était pourtant démocrate, sur Louis-Philippe, le duc d’Orléans, Guizot, Thiers, madame Sand, Béranger, lesquels sont tous, sous sa plume inventive, des créations d’une grande beauté.
Ménexène est curieux de l’entendre, et Socrate, qui l’a retenu, a la complaisance de le répéter.
Joignez-y le passage curieux où Salluste parle de la fameuse Ara des frères Philènes, qui servait de limites à l’empire carthaginois et à la Cyrénaïque.
J’avoue que je serais curieux de le savoir. […] C’est un grand curieux que M. […] Nous sommes intelligents, adroits, curieux, inquiets, hardis. […] Et l’indécision de l’ensemble fait un curieux contraste avec la sobriété précise des détails. […] Cet homme curieux n’est pas tout à fait impie, encore qu’il le soit beaucoup.
Il serait curieux qu’elle fût d’un parent, d’un oncle peut-être de celui qui fera un jour Chatterton et qui réhabilitera l’artiste en regard du gentilhomme69. […] Cette pièce, qui donne le degré de chaleur de ses opinions politiques d’alors, est curieuse dans sa vie morale : on peut la rapprocher de celle des Destinées qui a pour titre les Oracles et qui semble une leçon à l’adresse de tous les rois : Et nunc, reges, intelligite. […] On aurait plus d’une anecdote curieuse à raconter à ce sujet.
Des anecdotes bien curieuses sur les négociations financières qui précédèrent ce départ, et qui impatientèrent le roi, pourraient être racontées ici ; madame Récamier ne dut rien ignorer de ces pressions exercées par les besoins de son ami sur Charles X ; mais on n’en trouve pas trace dans ses Mémoires : on les trouvera dans M. de Vitrolles. […] Quelques groupes de curieux et d’hommes de lettres de Dijon, instruits de son passage, obstruaient la rue et les escaliers pour apercevoir son visage ou pour entendre sa voix à travers les fenêtres ou les portes. […] Cependant je n’ai pas trop mal arrangé ici les affaires du roi, et j’ai envoyé sur la guerre d’Orient un Mémoire de quelque importance ; j’ai de plus entre les mains une dépêche faite et assez curieuse, pour laquelle j’attends un courrier.
Tout le jour, je courais dans ces petits cabriolets si divertissants, pour voir les merveilles qui étaient à quelque distance ; pour les voir, non, je n’en étais aucunement curieux, et d’ailleurs je n’y entendais rien, mais pour le plaisir de la route. […] « Avant mon départ pour Londres, l’ambassadeur m’ayant offert de me présenter à la cour de Versailles, j’acceptai, curieux de voir une cour plus grande que celles que j’avais vues jusque alors, quoique parfaitement désabusé à l’égard des unes et des autres. […] Une foule immense se pressait sur leur passage ; les étrangers, les Anglais surtout, si nombreux à Rome, se mêlaient avidement à une population toujours curieuse de ces spectacles, et l’on peut dire que l’entrée de Charles III avec sa jeune femme dans la capitale du monde catholique fut un des événements de l’année 1772.
Dans le choix des matériaux aussi bien que dans l’emplacement du nid, il y avait quelque chose de vraiment curieux. […] Environ vers trois heures de l’après-midi, le malaise de la femelle parut augmenter ; le mâle aussi témoignait d’une agitation qui n’était pas ordinaire, lorsque tout à coup la femelle se haussa sur ses pieds, regarda de côté sous elle, puis s’envola suivie de son époux attentif, et prit son essor haut dans les airs, en accomplissant des évolutions bien plus curieuses encore que toutes celles que j’avais observées. […] Le résultat fut curieux : les oiseaux, comme d’ordinaire, vinrent pour s’abriter à la tombée de la nuit ; ils s’attroupèrent, passant et repassant devant l’arbre d’un air tout dérouté ; plusieurs déjà commençaient à s’envoler au loin : j’ôtai le bouchon, et immédiatement ils entrèrent sans discontinuer, jusqu’à ce qu’il ne me fût plus possible de les distinguer du lieu où j’étais.
. — Et si on lui en demande la raison : « C’est, répondit-il que le riche qui pèche plus que le pauvre, a bien plus besoin de mon assistance au dernier moment. » Ici Jean de Meung, dans une digression dont il ne songe pas à s’excuser, se sert de Faux-Semblant lui-même, qui n’est que le type de l’ordre fameux des moines mendiants, pour attaquer cet ordre, dont la querelle avec l’Université est un des plus curieux épisodes du règne de saint Louis. […] Dans son curieux livre des Fais et bonnes Mœurs du sage roy Charles, elle en donne une belle définition « Celle-là est poësie dont la fin est vérité, et le prûcez (moyen) doctrine revestue en paroles d’ornements delitables, et par propres couleurs. » Une femme qui avait, au commencement du quinzième siècle, une si noble et si juste idée de la poésie, était compétente pour critiquer le Roman de la Rose : Chrisrtine, d’ailleurs, rendit hommage au talent de Jean de Meung, bien parlant disait-elle, et moult grand clerc soubtil. […] Il y a longtemps que César a montré les Gaulois, nos pères, à la fois disputeurs difficiles aux puissances, badauds curieux et crédules, se pressant, sur la place de leur ville, autour de l’étranger qui apporte des nouvelles du pays voisin.
C’est très curieux. […] Nous ne sommes heureux qu’à la condition d’ignorer, de n’être point curieux, de respecter le mystère des joies qui nous sont offertes. […] On l’est à cause de la foule, qui est ici plus serrée et plus curieuse que partout ailleurs. […] Je serais curieux de savoir si, dans votre esprit, nous perdrions à la comparaison. […] Ernest Daudet continue sa curieuse histoire de l’émigration.
Remy de Gourmont est suivi, est goûté par des personnes intelligentes et curieuses : ce qu’on a coutume d’appeler une élite. […] Langlois ont pu censurer quelques méprises historiques, mais qui n’en est pas moins un ouvrage d’érudition agréable à lire, rempli de curieux détails, où les vues originales abondent. […] Il se plut dès lors à des analyses psychologiques singulières et curieuses. […] Qu’il dise tant de choses fines et curieuses dans une langue coulante et dépouillée, c’en est assez pour qu’il passe premier homme de son temps. […] (Il est à propos de signaler ici que l’attitude sympathique de dilettante curieux de « dialectique morale », qu’avait autrefois M.
Elle se détache sur un fond d’idées religieuses et morales extrêmement curieux. […] Ce qui est curieux, c’est que du moment où Molière a fait alliance avec la musique, sa fantaisie est devenue à la fois plus débridée et plus légère. […] Il tenait davantage de son grand-père paternel, Bysshe Shelley, dont les aventures présentent une curieuse analogie avec celles que devait avoir son petit-fils. […] Inutile de nous dire qu’il n’est « ni curieux, ni vagabond » ou « que la mer est devant lui et qu’ainsi il regarde la France ». […] Quand on a lu Voltaire, on va chez son libraire, et on le prie de faire venir ces curieux ouvrages anglais.
Tous les cinquante ans, les costumes sont bouleversés en France ; comme les physionomies, ils deviennent historiques et aussi curieux à étudier, aussi singuliers à regarder, que les vêtements d’une peuplade de sauvages. […] Ce n’est pas la partie la moins curieuse de cette bienheureuse exhibition, et je regrette que les limites de cette lettre ne me permettent pas de la commenter comme je le voudrais. […] « Doit-on profaner ce beau nom (l’intelligence) pour en habiller ces pauvres bavards, ces niais raisonneurs, ces malheureux vivant de gazettes, ces curieux qui se glissent partout, ces impertinents qu’on tremble de voir parler, ces écrivassiers à tant la ligne qui se sont jetés dans les lettres par misère ou par paresse, enfin cette tourbe de gens inutiles qui juge, raisonne, applaudit, contredit, loue, flatte, critique sans conviction, qui n’est pas la foule et qui se dit la foule. » — Et allez donc ! […] Valentin et Violette sont des Parisiens purs, de ceux que le vrai Paris n’ignore pas, mais dont aucun écrivain n’avait encore entrepris de décrire la curieuse existence. […] Voir les curieuses peintures de l’église Saint-Étienne-du-Mont.
Pour lui, qui s’est chargé d’envoyer de Francfort les anneaux d’alliance et qui y a joint toutes sortes de bons souhaits, il se contente, pour punir à sa manière les nouveaux mariés, de leur écrire : Je suis vôtre, mais, pour le moment, je ne suis guère curieux de voir ni vous, ni Lotte. […] Kestner recevait donc des lettres de condoléance, et à demi curieuses, par lesquelles on le plaignait de son accident, d’avoir eu un ami si entreprenant, si malheureux, et qui avait dû troubler étrangement sa lune de miel et son bonheur.
Il est une transition curieuse à observer dans les sentiments de Ducis. […] Quelques amateurs curieux et pieux savent tout cela et se sont fait pour eux-mêmes des recueils à peu près complets d’un Ducis épistolaire.
Abordant ainsi le sujet à son corps défendant, c’était chose curieuse, pour un lecteur déjà poli, de l’entendre considérer les mots finement, discourir de la pureté des dictions, se demander d’où pouvait procéder, en fait de paroles, cette grande aversion contre celles qui ne sont pas dans le commerce ordinaire, dans l’usage, et en chercher la raison jusque dans les Topiques d’Aristote. […] Sous prétexte de continuer ce curieux, mais interminable Dictionnaire historique, elle abandonne et néglige de tenir au courant son Dictionnaire de l’usage ; elle se laisse devancer et déborder par tous les lexicographes libres et les Furetières du dehors, Furetières plus probes et plus savants que ceux d’autrefois et envers qui elle affecte de se donner presque les mêmes torts.
Lucas-Montigny ne saurait être pour Mirabeau cette postérité froidement curieuse et assez indifférente aux conclusions ; il ne faut pas le blâmer d’un effort et d’un but auquel on devra et l’on doit déjà nombre de pièces authentiques et de détails inconnus, puisés au trésor qu’il a pris peine à réunir ; de plus indifférents n’eussent pas fait ainsi, et ils auraient sans doute fait beaucoup moins. […] Si inférieur et inégal que semble le style de Mirabeau, le morceau le plus curieux des deux premiers volumes publiés par M.
Comme mouvement bien sincère de piété non moins que de poésie, je signalerai un très-bel et très-vif élan de prière à Dieu, père de Christ (page 181) ; le jet de l’oraison s’y soutient d’un bout à l’autre ; c’est un curieux exemple de verve puritaine à cette époque. […] Les curieux, s’il en est, pourront comparer ensemble les deux galimatias.
Boileau n’eût pas compris que l’impersonnalité et l’objectivité eussent pour conséquences l’impassibilité ; et il est curieux que ce sévère pontife de la raison soit justement l’homme qui ait le plus fortement maintenu les droits de l’imagination et de la sensibilité au théâtre. […] Plus la forme d’un poème est fixe, et plus le poète doit être sévère sur la facture : ainsi dans la ballade et dans le sonnet, dont Boileau, en artiste curieux des formes raffinées et difficiles, s’arrête un peu complaisamment à détailler les rigoureuses lois.