Cela ne dit-il pas assez clairement que la division entre ceux d’un même parti, ruine leurs desseins, et qu’au contraire la bonne intelligence en assure le succès ? […] J’ose encore ajouter que la valeur des héros d’Homere n’est pas si différente que l’on veut le faire croire ; c’est une qualité sujette dans la plûpart, aux mêmes accroissemens et aux mêmes diminutions ; confiance téméraire dans les succès, découragement dans les revers, impétuosité dans le premier choc, fuite honteuse bientôt après. […] Il s’interompt au milieu de ses succès : il s’arrête à interroger un inconnu, à faire et à écouter des histoires ; et il fait si bien par sa faute, que celle d’Hector n’a point de suite. […] Dioméde le traite de lâche avec le dernier mépris ; lui dit qu’il est le maître de partir quand il voudra, que tout le camp même peut le suivre ; mais que pour lui il demeurera seul avec Stelenus, bien assuré du succès. […] Ils donnent seulement lieu à de bonnes critiques qui ont aussi leurs succès.
Même il fit dans ces temps-là, avec Beauclair, un petit volume qui obtint un succès retentissant. […] Le succès en est assuré : Mlle Théophile Gautier, Mme Catulle Mendès, vient d’affirmer là un pseudonyme, Judith Walter, qui rayonnera certainement, bien distinct, entre le nom de son père et celui de son mari, L’Étendard, mai 1867. […] Le succès d’Hernani a été immense, inouï, colossal, écrasant ! […] Barbey d’Aurevilly a bien osé qualifier Leconte de Lisle de « jeune littérateur français qui essaie de petites inventions ou de petits renouvellements littéraires, et provoque le succès comme il peut. » — Leconte de Lisle est une des victimes de M. […] En vain il avait emporté trois beaux succès avec Jean Baudry et le Fils, deux tragédies bourgeoises à la Sedaine et à la Diderot, et Formosa, qui fut son drame le plus heureux, en vain sa ravissante comédie, Souvent homme varie, était restée au répertoire du Théâtre Français, rien ne le consola au fond de l’échec perpétuel d’une œuvre que tout le monde, vraiment lettré, tenait pour exquise.
Une femme très-spirituelle, très-Genevoise, dit à une autre : « On dit que c’est tant bête, mais cela m’amuse. » — Ce mot me plut extrêmement. » Au reste, la fâcherie des bourgeois susceptibles aida au succès que la simplicité touchante n’eût pas seule obtenu. […] Caliste eut du succès à Paris ; elle s’y trouva introduite au centre par le salon de Mme Necker. […] L’inconvénient du manque d’art, et aussi (Caliste à part) du manque de succès central, s’y fait sentir.
Mais, en dehors de cette sphère plus ou moins régulière et plus ou moins morale de la diplomatie, il y a la sphère des passions, des cours, des républiques, des cabinets, des conquérants ; sphère où se meut une diplomatie plus ou moins intéressée, égoïste, ambitieuse, immorale, quelquefois perverse, qui laisse un libre jeu aux diplomates, selon que leurs caractères, leurs pensées, leurs vues, se proposent des succès plus légitimes ou plus illégitimes, par des moyens plus consciencieux ou plus coupables. […] Cette théorie l’a soutenu cinquante ans à la surface des choses humaines, précurseur de tous les succès, surnageant après tous les naufrages, survivant à toutes les ruines. […] C’est de ce moment que son autorité politique se consacra aussi en Europe ; c’est de ces succès multipliés en affaires européennes que le nom de la diplomatie et le nom du grand diplomate ne furent pour ainsi dire qu’un seul nom.
La duchesse gouverna François Ier pendant vingt-deux ans ; elle troubla la cour et porta la désunion dans la famille royale, par sa haine contre Diane de Poitiers, maîtresse du Dauphin ; trahissant son roi, elle favorisa, en livrant des secrets d’État, les succès de Charles-Quint et de Henri VIII, dans l’intention de rabaisser le Dauphin, qui était chargé de les combattre, et fit signer à François Ier le honteux traité de Crespy. […] XI « Le succès que j’avais obtenu dans la fonte de ma Méduse devait me faire croire que je réussirais aussi dans mon Persée, dont le modèle était achevé et enduit de cire ; mais le duc, après l’avoir admiré, soit qu’il eût été prévenu par mes ennemis, soit qu’il se le fût imaginé lui-même, me dit un jour : Benvenuto, je ne crois pas que votre Persée puisse venir en bronze ; l’art ne vous le permet pas. […] Ce succès me ressuscita.
Moi qui suis resté dans ma baignoire, sans me mêler à la salle, je crois à un succès. […] Mais il y a contre les auteurs les mauvaises dispositions de la presse théâtrale, et j’entends au milieu d’applaudissements frénétiques, un jugeur chic s’écrier : « Ça ne peut pas avoir de succès ! […] après la réussite de la répétition générale, après cette assurance d’un succès, nous voici menacés d’un four.
Vous êtes jeune, que vous importe ce qu’on raconte de votre talent, de votre renommée et de vos succès de chaque jour ? […] On est jeune, on est tout ; on est roi, on est reine, hélas jusqu’au jour où s’arrête le privilège, où cesse le charme, où s’envole, en poussant un cri plaintif, le printemps des belles années ; alors, enfin, mon pauvre artiste, il est temps de s’inquiéter du succès et de l’avenir ! […] Voilà tout le secret du succès de la comédie de Marivaux ; elle est pour quelques-uns un regret, elle est pour tous de l’histoire ; elle a été un grand écueil pour ceux qui ont voulu imiter ce style à part, et qui avaient imaginé de faire parler les bourgeois de ce temps-ci, comme parlaient les grands seigneurs d’autrefois.
Il suit de là qu’une épargne de cire, ayant pour conséquence une épargne de miel, est un élément de succès des plus importants pour une famille d’Abeilles. Naturellement les succès d’une espèce d’Abeille peuvent dépendre aussi du nombre de ses parasites et de ses autres ennemis ou de toute autre cause, et par conséquent ne dépendre en aucune façon de la quantité de miel qu’elle peut recueillir. […] Dans la construction des cellules de l’Abeille, il faut tenir compte de cet élément de succès, ainsi que des lois despotiques de la nécessité, qui la forcent, si elle se trompe dans les proportions de sa cellule, à recommencer son travail ou à le voir détruit en partie par d’autres Abeilles qui travaillent près d’elle.
Malgré le génie subtil des Cardan et des Jordano Bruno, le scepticisme n’y étant point réglé par la Réforme dans son développement, n’avait pu y obtenir un succès durable ni populaire. […] La Science nouvelle eut quelque succès en Italie, et la première édition fut épuisée en trois ans. […] Dans cette lettre curieuse, Vico explique le peu de succès de La Science nouvelle.
De là cette séance académique qui fut son dernier succès et qui couronna sa carrière. […] Le succès dépendra aussi du jugement et de l’opinion qui prévaudra alors sur le maître tout-puissant qu’il a servi et abandonné.
Elles ont été forcées de quitter la partie, et ce succès m’a enhardi à un point extrême. […] Mais l’originalité de Désaugiers et sa vraie veine doivent se chercher ailleurs ; laissons là ces prétendus succès d’estime, et qu’on me parle de son Dîner de Madelon !
Il y a eu dans le roman des talents très-remarquables, qui n’ont eu que des succès viagers, et dont les productions exaltées d’abord se sont évanouies à quelques années de là. […] Le succès de Valérie fut prodigieux, en France et en Allemagne, dans la haute société.
André, dans ses notes, emploie, à diverses reprises, cette expression : j’en pourrai faire un QUADRO ; cela paraît vouloir dire un petit tableau peint ; car il était peintre aussi, comme il nous l’a appris dans une élégie : Tantôt de mon pinceau les timides essais Avec d’autres couleurs cherchent d’autres succès. […] Tout ce peuple hébété que nul remords ne touche, Cruel même dans son repos, Vient sourire aux succès de sa rage farouche, Et, la soif encore à la bouche, Ruminer tout le sang dont il a bu les flots.
. — Et cependant, du moins, tout ce que je voyais alors agissait sur moi pour me ranimer ; tout me faisait fête dans la nature ; c’était vraiment un concert de la terre, des cieux, de la mer, des forêts et des hommes ; c’était une harmonie ineffable, qui me pénétrait, que je méditais et que je respirais à loisir ; et quand je croyais y avoir dignement mêlé ma voix à mon tour, par un travail et par un succès égal à mes forces et au ton du chœur qui m’environnait, j’étais heureux ; — oui, j’étais heureux, quoique seul ; heureux par la nature et avec Dieu. […] Je me suis dit qu’il fallait s’habituer à vivre avec tous les caractères et tous les principes ; qu’il serait fort utile pour moi de voir agir un homme d’affaires raisonnant sa conduite et marchant adroitement au succès.
Le public, qui aime à faire le moins de frais possible en renommée, et qui est dur à accepter des noms nouveaux, voyant le Globe surgir, tenta d’en expliquer le succès, et presque le talent, par l’influence invisible et suprême de quelques personnages souvent cités. […] Jouffroy, depuis, s’est décidé à parler, et il l’a fait avec le succès que nous présagions, bien que dans un sens un peu différent de celui qui nous semblait probable à cette date de décembre 1833, et que nous eussions préféré.
Vespasien, et Mucien son collègue, résolurent d’attendre que les deux partis de Vitellius et d’Othon, affaiblis par leur lutte, laissassent l’ambition plus libre et le succès plus certain à des armées et à des noms encore entiers. […] Plus vous me montrez de chances de succès, s’il me convenait de vivre, plus beau et plus méritoire, à moi, me sera-t-il de mourir !
Le succès récent de Marc Elder montre que l’Académie Goncourt rend parfois des arrêts équilibrés, raisonnables, et dignes d’approbation. […] Rosny et à Paul Adam, la renommée, malgré tout, et le succès ne sont-ils pas allés à ceux qui avaient dû lutter, en s’aidant tout d’abord, plus qu’à d’autres favorisés d’argent et de loisirs au départ.
Aussi est-il du devoir de la critique de rappeler à quelles conditions on obtient les succès durables, à quels risques on recherche les succès d’un moment.
Tandis que le beau livre de Renan, la Réforme intellectuelle et morale, si plein de pensées fortes, neuves, lumineuses, est à peu près inconnu des jeunes gens, et n’eut à son apparition qu’un tout petit succès d’estime dans le monde des lettres, l’œuvre de M. […] Jules Sandeau avait eu un succès pareil avec sa Marianna et Feydeau devait en retrouver un plus tard avec Fanny.
Ils savent que, si le succès extérieur s’achète par la seule monnaie des concessions, nul, sauf l’intransigeant, ne sera créateur. […] La beauté humiliante de son œuvre et la noblesse gauche de ses gestes dans la vie éloigneront sans doute de lui le succès.
Ils ont frayé la route à ce peuple rebelle ; De leurs tristes succès la honte est immortelle. […] Ceint de tous les lauriers, fait pour tous les succès, Voltaire a de son nom fait un titre aux François.
Pierre de Rozières, et de laisser croire à quelque infatuation chez un jeune héros qui aimait la gloire, pour ce qu’elle a de magnifique dans l’âme, mais qui dédaignait et fuyait tout l’extérieur du succès. […] Il affirmait que le devoir de ceux qui, par leur force d’âme et leur sentiment de l’honneur et de la patrie savaient forcer la peur, était non pas de « remplir » leur devoir avec la seule fermeté, mais de se jeter à la mort parce que c’était à ce prix qu’on ébranlait la majorité moyenne jusqu’à un effort qui suffit au succès.
Goethe l’a vu et l’a exprimé avec sa supériorité de critique et de naturaliste : « Lorsqu’une famille s’est fait remarquer, dit-il, durant quelques générations par des mérites et des succès divers, elle finit souvent par produire dans le nombre de ses rejetons un individu qui réunit les défauts et les qualités de tous ses ancêtres, en sorte qu’il représente à lui seul sa famille entière.
« Et M. de Pongerville : Des ruses de l’amour prévenons les succès ; Car il est plus aisé d’éviter ses filets Que d’épurer un cœur par lui rendu coupable, Et de rompre les fers dont Vénus nous accable.
Quant à continuer contre toutes sortes de survenants nouveaux la même guerre exactement qu’il avait faite à leurs devanciers, j’avoue que, quelque tentante à certains égards qu’eût été l’entreprise, il y avait des difficultés presque insurmontables, et que les chances de poésie et de succès populaire avaient un peu changé.
Victorin qui, je l’ai dit, resta toute sa vie sur cet échec de 1812, l’expliquait en racontant, comme une chose d’hier, que, s’il n’avait pas eu le prix, c’est qu’on voulait alors que l’Université eût son tour dans les succès de l’Académie ; ce qui signifie, en d’autres termes, que Fontanes se prononça contre lui.
Ovide avait à regretter, du fond de sa Scythie, bien des succès littéraires dont il était si vain, et auxquels il avait sacrifié peut-être les confidences indiscrètes d’où la disgrâce lui était venue.
Que si cette vue, d’ailleurs, concorde assez bien avec les circonstances éparses, si seulement ces circonstances s’y prêtent et que le talent soit doué d’assez de puissance, non pas pour les créer (à lui seul il n’y suffirait pas), mais pour les rallier en faisceau, il en résulte les grands succès.
Le siège continue, mais avec des alternatives de succès et de revers.
Les passions sans combat, les dénouements sans gradations, les sacrifices sans regrets, les liens sans délicatesse, ôtent aux romans tout leur charme ; et le petit nombre de ceux de ce genre que nous possédons en français, ont à peine eu quelque succès dans les sociétés qui leur avaient servi de modèle.
On nous objectera le succès des Vêpres siciliennes, du Paria, des Machabées, de Regulus.
Ce Congé eut du succès, et par suite des imitateurs.
Mais le mouvement de notre littérature n’en est aucunement modifié : ces succès ne sont pas des influences ; ce ne sont que des aliments où notre appétit trouve à se satisfaire.
De cette façon, dans l’étude des fonctions de variables complexes, l’analyste, à côté de l’image géométrique, qui est son instrument habituel, trouve plusieurs images physiques dont il peut faire usage avec le même succès.
Par là, le christianisme réunit les deux conditions des grands succès en ce monde, un point de départ révolutionnaire et la possibilité de vivre.
La fermeté tranchante du duc de Montausier pouvait n’être pas déplacée dans un homme de sa profession et surtout de son caractère ; mais la longue expérience de Bossuet et sa profonde connaissance du cœur humain lui avaient appris que la douceur, la patience et les exhortations évangéliques sont les véritables armes a un évêque pour combattre les passions et qu’elles servent plus souvent à en triompher que ces décisions brusques et absolues qui obtiennent rarement un si heureux succès.
. — Les acteurs… ils jouent tous la même chose… moi, je ne parle que des actrices… Encore, quand ils sont bien laids, comme Ligier, on peut dire qu’ils ont du talent… mais, sans cela jamais leur nom ne se trouve sous ma plume… Voyez-vous, le théâtre, il faut que ça soit deux et deux font quatre, et qu’il y ait des rôles de femmes… c’est ce qui fait le succès de Mazères….
Lachelier, qui professe avec succès à l’École normale ; M.
Aussi le discours du renard a un grand succès.
Tu distinguas l’imposteur de l’homme religieux ; tu saurais séparer le faux philosophe du véritable ami de la sagesse ; le novateur factieux, du citoyen qui travaille à d’utiles découvertes ; le charlatan littéraire, de l’écrivain qui dédaigne les succès d’un jour, et qui n’aspire qu’aux suffrages de la postérité.
Ceci ne regarde pas nos grands poètes vivants ; leur génie, leur succès, la voix publique les exceptent et les distinguent : mais pour la foule qui se traîne à leur suite, la carrière est devenue d’autant plus dangereuse, que la plupart des genres de poésie semblent successivement passer de mode.
Les succès de ces femmes ont dû l’empêcher de dormir… même sur ses lectures !
Son seul succès a été le scandale.
Ce sont là des façons de s’exprimer qui sentent la caque de ce hareng, et ce sont ces charmants langages qui empêcheront, malgré la purulence démocratique universelle, les romans de Mme André Léo de s’asseoir dans l’opinion et dans le succès.
Cette femme absolument sans esprit, malgré son espèce de talent, et dont on a osé placer la statue là où Voltaire seul, ce Dominateur par l’esprit, a la sienne, n’a jamais, au fond, inspiré, comme Voltaire, d’enthousiasme à personne, malgré ses succès.
L’imagination, ce singe de l’intelligence, a dit Schiller, — ce qui n’est pas mal pour un Allemand, — l’imagination, qui est la première des facultés de la femme et d’un misérable siècle, chez qui la Raison est épouvantablement affaiblie, doit entraîner la femme, quand elle veut être littéraire, vers le roman dans lequel, d’ailleurs, elle cherche toujours un peu une place pour ses souvenirs et un miroir pour sa personne… D’un autre côté, par cela seul que le Roman est la forme la plus populaire des formes littéraires de ce temps, il rapporte du succès à plus bas prix… et l’Histoire, la sévère, l’Histoire, la désintéressée, n’a pas ces avantages… Il faut se croire très homme pour l’aborder.
Qui ne sait qu’au xviiie siècle la Chine eut un succès fou auprès des philosophes, parce qu’on pouvait souffleter, avec sa chronologie, le récit moïsiaque, si embarrassant jusque-là pour la philosophie, qui avait toujours cogné son front vide contre les faits ?
Quand la Démocratie parut, on se rappelle avec quelle insistance on se demanda de toutes parts si l’auteur était pour ou contre la démocratie, pour ou contre le système américain, car il y avait dans son livre assez pour l’une ou pour l’autre de ces deux thèses, et ce fut, sans doute, la raison de l’immense succès d’un ouvrage qu’on ne craignit pas de comparer à l’Esprit des Lois !
Cet ascendant moral, qui est tout à la guerre pour en déterminer le succès, selon l’auteur de ces Études sur le Combat, son livre l’a sur le lecteur.
Alors, bien entendu, Sainte-Beuve, cette Flipote de tout succès (c’en était un que d’être publié par Chateaubriand), alluma promptement sa lanterne et se mit à trottiner devant Joubert.
Et nous constatons cet effet, qui fut un succès et qui méritait d’être une gloire, nous le constatons d’autant plus volontiers que, pour nous, le livre de Champagny a quelques faiblesses qu’il est important de signaler.
Malgré les succès actuels d’une philosophie qui mutile l’homme pour le simplifier, les questions morales, en fin de compte, seront toujours les grandes questions, les questions premières ou dernières, et l’homme se prendra dans ses propres efforts comme dans un filet inextricable toutes les fois qu’il méconnaîtra son âme, et qu’il demandera à une autre cause que son âme l’explication et l’amélioration de sa destinée.
Après Les Nièces de Mazarin, dont le succès a été brillant et mérité, il publie Madame de Montmorency, qu’il fera suivre, dit-on, d’autres portraits et d’autres biographies.
… Si l’aigle du succès vole à sa droite, comme disaient les Romains, le corbeau se montre à sa gauche.
C’est le type le plus élevé des politiques qui pèsent, combinent, ménagent et voient moins les rigueurs de la vérité que les douceurs du succès.
il ne l’a pas… La réflexion de son esprit est plus haute que le succès de ses œuvres, puisqu’il sait si bien se juger.
La pointe de la flèche trempée dans le miel de cette bonté attendrie, ne pénétra pas dans un cœur sur lequel il y avait l’obduration de la haine et le calus d’un succès qu’à son éclat, on pouvait prendre pour de la gloire.
III C’est ce style qu’il eut dans le Kosmos, et qui fit le succès inouï de ce livre.
Et, quitte à se moquer, plus tard, d’un livre qui doit faire mal aux nerfs de leurs esprits positifs et légers, ils ont poussé au succès de ce livre, en disant bien haut qu’il le méritait !
Ce livre, dont je crains le succès, n’exprime pas à la rigueur un tout radicalement mauvais et qui doive être rejeté intégralement ; mais il a les corruptions du temps, sa sentimentalité malade, son individualisme, son mysticisme faux, son rationalisme involontaire.
III C’est ce style qu’il eut dans le Kosmos, et qui fit le succès inouï de ce livre.
c’est moins l’auteur et la force de son esprit qui créent le succès que les circonstances.
Mais les professeurs Hégel et Schleiermacher y tapageaient, et ils le frappèrent de la foudre insolente de leur succès avec une telle violence, qu’il en conçut une horreur qu’il ne perdit jamais pour tout enseignement officiel et tout professeur de philosophie.
Le nouveau métaphysicien dont il est question ici a-t-il cette noble ambition et aura-t-il ce succès ?
Oui, nous le croyons, tel serait le destin de ce petit livre, si on ne le lisait pas à cette heure et si le succès qu’il mérite n’était retardé par nos prosaïques et vulgaires préoccupations.
Réaume et de Caussade, ont extrait, à force d’efforts, ces pépites… Et si, dans l’ordre interverti des volumes, le troisième a paru avant le second, c’est que dans le troisième se trouvent les vers inédits et absolument inconnus de d’Aubigné, et qu’on a cru intéresser au succès immédiat de l’édition qu’on publie par cet attrait de nouveauté.
C’est ce niveau-là qui pouvait faire son succès.
Comme chez de Latouche et Chamfort, ce qui domine chez lui, c’est l’esprit, l’esprit, ce roi en France, qui fera un succès plus grand certainement que celui de Christian à cette chose ravissante, l’Été de la Saint-Martin, mise là, à la fin du volume, à ce qu’il semble pour le finir, et qui en sera la fortune !
O n ne sçauroit trop combattre la manie de plusieurs hommes aveugles ou jaloux, qui ont pris à tâche dans tous les siècles, de louer prodigieusement les morts ; le tout, pour contester aux vivans leurs succès, sans songer que ceux-ci deviendront anciens à leur tour(1). […] Ce qui chagrine encore l’homme qui a conçu le goût des grandes choses, & (ce qui en est la suite) le goût des grands caractères, c’est de voir jeter du ridicule sur une vertu qui tend à éclairer les hommes ; c’est d’entendre une Epigramme maligne balancer un succès universel ; le dénigrement dédaigneux du sot(5) paroitre à côté de la trompette éclattante de la renommée, & la nullité ôser quelques-fois, avec une espèce de succès, insulter au génie. […] Si tu es bon, ta récompense est dans l’exercice de ton talent ; si tu ne l’es pas, tes succès ne feront que t’aigrir. […] Le reste, entiché de notions fausses, est perdu pour l’Art : & le signe de réprobation est déja empreint dans leurs fastidieux écrits ; ils murmureront, ou plutôt ils frémiront avec le désespoir secret qui suit la conscience de l’erreur, & le regret d’avoir pris une fausse route : mais c’est à ceux qui ont une âme neuve à se présever du précipice ; & au-lieu de répéter des platitudes, ou les inepties de leurs devanciers, à s’ouvrir une carrière nouvelle, où l’on marche toujours avec succès, quand on s’y élance avec l’audace & le courage. […] Quelle horrible situation, que de ne pouvoir un instant savourer le bonheur d’autrui, d’être tourmenté du bien qui lui arrive, d’être condamné au supplice de toujours haïr & d’exhaler sans cesse les gémissemens secrets d’une rage sourde contre tous talens, toutes vertus, tous succès !
Le succès, — sans précédents, pourquoi le taire ? […] Et, de la sorte, on a pu voir ménager les amis du camp adverse en même temps qu’égratigner ou mordre les camarades du même bord ; on se taisait sur l’un pour lui faire expier la dignité de sa vie ; on blaguait celui qui avait eu des succès d’estime, et on ne pardonnait pas à celui qui avait obtenu des succès d’argent ; on faisait valoir des inconnus dont on ne redoutait pas le talent, pour ennuyer ceux qui déjà connaissaient le succès ! […] Le succès de nos publications nous montre la réalité de cette idée. […] Oui, ce monceau de volumes de Zola enlevés en quelques jours, n’est-ce pas une preuve — un joli « symbole » de succès et de vitalité ? […] Sa fine tête de Pierrot distingué le destinait à les jouer, et il en joua, avec beaucoup de succès, au Théâtre-Libre.
Autrement dit, le succès immédiat n’est pas un critérium, et le critique doit réviser les jugements du public, en attendant que la postérité révise les siens. […] Gabriel Pierné prennent le fils de Bernardone pour protagoniste le premier d’un drame encore inédit et le second d’un oratorio qui a été exécuté avec succès aux Concerts Colonne. […] Gabriel d’Annunzio y cultive avec succès la grâce et la fraîcheur des églogues, et un certain alexandrinisme n’empêche point ici la spontanéité. […] Le succès en fut prodigieusement vif. […] Après une période de succès, Ben-Nezouh rajeuni et son maire audacieux seront vaincus.
Dans cette chasse ardente, où le succès de la veille annonçait le succès du lendemain, ils trouvèrent, un beau jour, au fond d’un vieux coffre, une suite de petits morceaux de papier chargés de notes au crayon. […] Aux gens sérieux elle annonçait positivement le succès. Rien que cela, le succès ! […] Ainsi s’explique, indépendamment du mérite de ce vers net, rapide et bien pensé, le grand succès de ce beau poème ; cette fois, la douleur était sans emphase, et surtout sans imprécation et sans colère. […] La modération même de cette poésie en a fait le succès.
Ils abusent des bons ou des mauvais succès qu’un auteur a eus dans un genre, pour relever ou pour décrier ce qu’il a fait dans un autre. […] Malheureusement nos grands versificateurs n’ont pas entrepris de poëmes épiques ; l’ouvrage est trop long, le succès trop incertain. […] Perrault paroissoit justifié par l’ouvrage même qui devoit le confondre, et l’original patissoit du mauvais succès de l’interprete. […] Aussi personne ne se souleva contre moi ; l’ouvrage eut son succès : de célébres professeurs de rhétorique et d’humanitez le lurent même dans leurs classes ; et qu’il me soit permis de le dire, ils l’approuverent également, et comme traduction, et comme poësie. […] Des éclairs dont le ciel étincelle, avec les soupirs timides d’un roi qui s’est privé de son plus ferme appui, et qui tremble pour le succès d’un combat qu’il va livrer sans Achille ?
Notons qu’un des principaux éléments de succès du jeune clergé, qui est aussi le petit clergé, consiste dans ses initiatives et son action en matière de patronages, où les curés ont su faire ce que les instituteurs ne faisaient pas. […] Toutes ces sociétés de pensée, qui, en pensant, donnaient ses idées, son Idée, au parti radical, elles ont pu s’atténuer, pâlir, disparaître plus ou moins dans leur succès et par leur succès. […] Des promesses avaient été reçues, dans le Bloc national, par les catholiques, au sujet de la proportionnelle scolaire ; en cas de succès du Bloc aux élections, la proportionnelle eût été introduite à l’ordre du jour de la Chambre, probablement votée, quitte à chercher une monnaie d’échange pour triompher des résistances du Sénat. […] Prenant au mot le Barrès des Déracinés et le Bourget de l’Étape, posant les problèmes et comme eux et contre eux, elle entend substituer à l’hérédisme et au familiarisme de ces traditionalistes le principe du droit de l’enfant, de l’individualisme puéril (je ne dis pas un puéril individualisme, je le prends très au sérieux), et au privilège familial du rang et de la fortune acquise le privilège personnel de l’aptitude à apprendre, de la facilité scolaire, de l’intelligence discursive, et des succès aux examens, tels que les a connus M. […] Dans la Machine à Gloire de Villiers de l’Isle Adam, le bruit le plus cher, parmi ceux qui au théâtre sont vendus pour procurer un succès, c’est : À bas la claque !
Ne sont-ils pas les dispensateurs ordinaires du succès, de la célébrité, et, comme de nos jours la célébrité se monnaie fort bien, de la fortune ? […] Le succès vous y attend. » Je voudrais qu’il fût assez historien-philosophe pour qu’en intervenant dans le présent au nom du passé il pût donner à ses paroles, non plus le faible poids d’une opinion personnelle, mais l’autorité d’une vérité scientifiquement établie sur les faits positifs et sur les lois naturelles de l’esprit humain. […] Ô la confiance allègre que donne le succès ! […] Les succès de M. […] Gloire et succès à celui qui sait le premier ou le mieux dégager ces idées crépusculaires, répondre à ce besoin d’inconnu, exprimer tout haut ce que tant d’autres pensaient tout bas, dire avec éclat le secret de tout le monde !
Paul Bourget un succès de romancier mondain et de moraliste de salon. […] Être mis à l’index par les deux partis, n’est-ce pas un joli succès pour qui se pique avant tout d’impartialité ? […] D’abord il serait inexact de dire qu’aujourd’hui les prédicateurs n’ont plus de succès. […] Ils ont du succès, — et du plus mondain. […] C’est pourquoi il est bon que le conseil nous vienne d’Amérique, autorisé par l’un des plus grands noms de l’Église moderne, fortifié par l’exemple des succès déjà obtenus.
Elle lui parla des aptitudes et des succès de son frère, et, à quinze ans et demi, Ernest Renan se trouva transplanté à Paris. […] Grâce à ses prodigieuses facultés intellectuelles et à la science déjà considérable acquise pendant ses années de séminaire, Renan put rapidement se créer une situation indépendante et marcha désormais de succès en succès. […] Des succès exceptionnels récompensèrent ces efforts. […] L’enseignement public était la carrière qui s’offrait le plus naturellement à Taine après ses brillants succès scolaires. […] Le succès du livre fut retentissant.
XVI Ces premiers succès placèrent mademoiselle Necker sur un piédestal dans le salon et dans le monde de son père. […] C’était un homme déjà mûr d’années, d’une figure noble, d’une distinction de manières qui répondait à sa considération personnelle dans le monde, d’un esprit suffisant pour jouir des succès de sa femme sans prétendre à l’égaler, un de ces hommes qui acceptaient les seconds rangs partout, même dans leur maison.
Mais son succès à cet égard fut enivrant. […] Je conclus qu’un bonheur aussi constant n’est point l’effet de cette puissance aveugle et capricieuse qu’on appelle la fortune : Alexandre dut ses succès à son génie et à la faveur signalée des dieux.
L’abandon, les défaillances des classes d’où l’on était habitué de recevoir une direction, le spectacle et les exemples de leur dégradation, répandent partout un matérialisme cynique, un scepticisme désolant, le culte de la force, de la ruse plus que de la force, du succès plus que de tout. […] Tandis que le bon prêtre de Rouen qui fait la Chronique des quatre premiers Valois, un pauvre écrivain, montre les petites gens faisant déjà le succès d’une bataille, tandis que le carme Jean de Venette, en son mauvais latin, ose excuser la Jacquerie par l’oppression féodale, Froissart rit des bourgeois qui prétendent s’armer pour défendre leur ville et leur vie ; ce n’est pour lui qu’une « garde nationale » fanfaronne et poltronne ; et sereinement, sans une inquiétude de justice, ni un tressaillement d’humanité, il crie : Mort aux Jacques !
Commynes a trop d’esprit pour n’avoir pas observé que ce n’est pas toujours l’esprit qui fait le succès, ni le manque d’esprit le malheur. […] Il faut ajouter, pour être juste, que cette haute théorie sert à Commynes pour légitimer le succès, et engager les battus à se trouver contents : dans le jeu des empires, Dieu fait sortir les coups qu’il lui plaît ; réclamer serait sacrilège.
Mais il est clair : voilà sa qualité éminente et la clef de ses succès ; histoire, économie politique, Révolution, Empire, plans de campagne, finances, question d’Orient, il inonde de clarté tous les sujets : il donne à toutes les incompétences qui l’entendent, la joie de ne plus rien trouver d’obscur dans les plus difficiles et spéciales affaires. […] Il fut emporté par son imagination : ce petit homme positif avait la religion du succès ; indulgent aux triomphateurs, la grandeur militaire l’éblouissait, et la gloire militaire l’enivrait.
Et c’est cette conception qui lui donne la force de vivre à l’écart, dans sa « tour d’ivoire », de rechercher la gloire peut-être, jamais le succès ni la popularité, de n’écrire que pour dire quelque chose et, par suite, de n’imprimer que tous les dix ou vingt ans : irréprochable vie d’écrivain, et à laquelle on ne peut comparer que celle d’un Flaubert ou d’un Leconte de Lisle. […] J’ai remarqué que nul ne songeait plus, l’autre jour, à lui reprocher le soin légitime qu’il prend de son vêtement ou de ses cheveux, ni les « succès de salon » qu’il a pu rencontrer quand il était très jeune. — À mesure que sa pensée mûrissait, sa manière oratoire s’est simplifiée.
Tout semblait conspirer au succès du plan des courtisans, lorsque enfin le comte d’Artois, ému en apparence de tant de charmes, parut n’éprouver d’autre embarras que celui de déclarer sa tendresse. […] De grands succès sur la scène récompensèrent son courage ; elle en préparait dans le silence de plus importants et de plus durables.
Il était bien sensible néanmoins, pour quiconque eût bien connu la véritable situation de l’esprit humain, qu’une telle entreprise était prématurée, et qu’elle ne pourrait être tentée avec succès que lorsque toutes nos conceptions principales seraient devenues positives. […] D’un autre côté, la théorie générale des classifications établie dans ces derniers temps par les travaux philosophiques des botanistes et des zoologistes permet d’espérer un succès réel dans un semblable travail, en nous offrant un guide certain par le véritable principe fondamental de l’art de classer, qui n’avait jamais été conçu distinctement jusqu’alors.
Il y avait là Pellisson bien entendu ; c’était le grand ami de Fouquet ; — il y avait le spirituel et bouffon Bois-Robert, il y avait Brébeuf, le très grand poète Brébeuf, le plus grand poète élégiaque, à mon avis, du dix-septième siècle, et le plus grand poète lyrique du dix-septième siècle après Malherbe ; il y avait Corneille, qui, précisément, à cette époque-là, après avoir boudé le théâtre pendant une très longue période de sa vie, y revenait, appelé par Fouquet lui-même, et écrivait l’Œdipe, qui eut un très grand succès. […] En 1683, seconde candidature de La Fontaine, et qui offrait beaucoup plus de chances de succès.
Nous savions bien que le succès des Mémoires de Fléchier avait été grand ; nous ne nous doutions pas qu’il eût été tellement à point et de circonstance.
Nous acceptons « les faits accomplis », nous finissons même par admirer le succès et rire des gens battus, surtout quand le bâton a été promené sur leurs reins avec adresse.
En tête du volume, il y a une lettre de Francesco Andreini, comico Geloso detto il capitano Spavento, dans laquelle il fait l’éloge de son compagnon, « qui ne dérogea pas à la noblesse de sa naissance en s’adonnant au noble exercice de la comédie » ; il rappelle le succès que ces pièces ont eu pendant de longues années, et promet une seconde série non inférieure à la première ; mais il ne paraît pas que celle-ci ait jamais vu le jour.
Animés par ce succès, voyant que nos Adversaires nous critiquoient d’une si étrange maniere, nous avons pris le parti de nous critiquer nous-mêmes.
Carlyle, Lamartine et Michelet l’ont étudiée, pendant ce siècle, avec succès.
Quelle leçon peut-il résulter du succès de son audace absurde et imprudente ?
Que les anglois jugent eux-mêmes si l’on n’emploïeroit pas encore aujourd’hui chez eux avec succès l’adresse dont Agricola se servit.
En second lieu la poësie du stile dont nous avons encore parlé fort au long dans cette premiere partie, et qui décide presque entierement du succès d’un poëme, est si défigurée dans la meilleure traduction, qu’elle n’y est presque plus reconnoissable.
Alors même que, en fait, je puis m’affranchir de ces règles et les violer avec succès, ce n’est jamais sans être obligé de lutter contre elles.
Ce qui suit n’est qu’une phrase nombreuse ; du reste, elle l’est à souhait, et sans affectation ni raffinement, par où elle est un vrai modèle : « Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, | la félicité sans bornes aussi bien que les misères, | une longue et paisible jouissance d’une des plus nobles couronnes de l’Univers, | tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulée sur une seule tête, | qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune ; | la bonne cause d’abord suivie de bon succès | et, depuis, des retours soudains, des changements inouïs, | la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse, | nul frein à la licence ; les lois abolies ; la majesté violée par des attentats jusqu’alors inconnus, | l’usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté, | une reine fugitive qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes | et à qui sa propre patrie n’est plus qu’un triste lieu d’exil, | neuf voyages sur mer entrepris par une princesse malgré les tempêtes, | l’océan étonné de se voir traversé tant de fois en des appareils si divers et pour des causes si différentes, | un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli. » Cette période est composée de membres de phrase d’une longueur inégale, mais non pas très inégale, de membres de phrase qui vont d’une longueur de vingt syllabes environ à une longueur de trente syllabes environ et c’est-à-dire qui sont réglées par le rythme de l’haleine sans s’astreindre à en remplir toujours toute la tenue, et qui ainsi se soutiennent bien les uns les autres et satisfont le besoin qu’a l’oreille de continuité à la fois et de variété, de rythme et de rythme qui ne soit pas monotone.
Le succès de nos livres, les encouragements qui nous sont venus de tous côtés, les approbations nombreuses que nous ont données professeurs, écrivains et artistes, adouciraient au besoin notre amertume, si l’on pouvait en avoir contre un adversaire qui vous sort si publiquement de l’obscurité.
Un petit nombre d’écrivains dominés par l’ascendant de la pensée se sont réellement trouvés à l’étroit dans une langue où les limites de l’expression ne sont point assez incertaines ; ils ont voulu franchir cette borne immobile : il en est résulté quelques succès et bien des revers.
Le théâtre même ne donnait pas le succès à visage assez nu, et il lui a fallu des chaires !
Elle avait pu condescendre avec son nom de Guiccioli, immortalisé par Byron, à épouser le marquis de Boissy, ce personnage de comédie politique dont, en ce temps-là, toute la France riait ; et la marquise de Boissy ne devait pas oser, avec la décence comme le monde comprend la décence, tout dire de l’intimité de la comtesse Guiccioli avec lord Byron, L’embarras qu’elle éprouvait fut si grand, qu’il résista aux picotements de l’amour-propre du bas-bleu, du bas-bleu qui l’excitait à profiter de cette position, unique pour le succès d’un livre, d’avoir été la maîtresse de lord Byron !
L’homme est tellement fait pour le deuil, la tristesse, le désastre ; sa destinée est si bien l’inachèvement en toutes choses, que les grands efforts, les grands caractères, le génie, répandus en pure perte sur cette terre qui boit tout indifféremment, le sang et les larmes, nous prennent le cœur bien plus que le succès, les résultats éclatants, les fortunes !
C’est peut-être l’explication de son succès parmi les esprits les plus différents d’opinion.
Grave question, du reste ; car, si le livre réussissait, il y aurait peut-être derrière le succès qu’il provoque un de ces terribles événements destinés à éclater plus tard, et auquel l’auteur et le livre auraient également contribué.
Un poète individuel fonde une école parce que le succès ou l’admiration déduit une poétique de ses œuvres, parce que le chêne n’est pas responsable, après tout, des glands qui tombent autour de lui et qui poussent comme ils peuvent dans les mille hasards du terrain où s’enfoncent ses racines ; mais si un poète individuel fonde une école malgré lui, ou s’il accepte cet orgueilleux et dangereux titre de chef d’école, il s’y énerve, y expose et finit par y perdre l’originalité de son inspiration et le meilleur caractère de son génie.
… On ne sait quel mystère l’enveloppe, que le succès peut-être un jour déchirera.
La comédie larmoyante fut éphémère comme la manie morale qui en avait assuré le succès… Or, cela n’empêche point M. […] Au lieu de faire la leçon aux industriels de l’art dramatique, à ceux qui cherchent avant tout le succès, M. […] Et, d’autre part, s’il rencontre, sans la chercher, une pièce à succès et qui fasse salle comble, aura-t-il vraiment le courage de l’arrêter après la quinzième représentation ? […] La pièce vient de retrouver, au Théâtre-Français, l’éclatant succès qu’elle eut à l’Odéon, il y a dix ou douze ans. […] Si cette jeune fille si bien douée ne se laisse pas griser par son précoce succès, si elle consent à travailler, si elle ne croit pas dès maintenant tout savoir, je suis persuadé qu’elle aura un jour un grand talent.
Alonso n’obtint nulle récompense du succès de son expédition : son orgueil entreprit, en la consacrant par les vers à la mémoire, de se payer les périls que sa valeur y avait courus. […] Heureux que, pour atténuer ce seul tort envers la France, ses lumières aient jeté tant de splendeur sur elle, et que ses éminents succès aient répandu, pour sa gloire et pour la nôtre, tant de vérités profitables au genre humain ! […] Le peintre d’une autre discorde civile, Lucain, a dans une vue différente, mais avec un succès pareil, épisodiquement offert une leçon aussi recommandable ; il présente aux réflexions des Romains, faisant consister leur gloire à servir des tyrans, l’exemple de Sœva, longtemps soldat obscur, et nommé centurion dans l’armée de César. […] De l’autre côté, le but du poème épique est d’intéresser et d’étonner ; or on y parvient également par une action héroïque et merveilleuse que suit un grand revers, ou que couronne un grand succès. […] Le retour de fortune qui enlève aux Troyens les fruits de leurs succès, bien que si surprenant par son effet rapide, est pressenti dès la réapparition du vengeur de Patrocle, que le désespoir arrache à son repos funeste.
Il n’est pas difficile d’expliquer le succès de ce livre. […] Avec quels arguments, et d’ailleurs avec quel succès ou plutôt avec quel insuccès, — c’est ce que nous verrons en étudiant la Querelle des Anciens et des Modernes. […] Avec le même succès, sur les traces de Leclerc et de l’abbé Desfontaines, c’est ce que Prévost à son tour, le futur auteur de Manon Lescaut, allait faire dans son Pour et Contre. […] On lit encore un peu plus loin : J’ai essayé de rendre compte de la marche lente, mais continuelle de l’esprit humain dans la philosophie, et de ses succès rapides, mais interrompus dans les arts. […] J’ajouterai, qu’indépendamment de certaines préventions ou de certains préjugés d’art, il a porté, dans la critique des contemporains, des préventions toutes personnelles, un vif chagrin du succès et de la croissante popularité de ceux dont il avait pu se croire un moment l’émule ou l’égal.
Sardou a eu le plus éclatant succès. […] Il le serait encore s’il n’avait connu que les très honorables succès de M. […] Je désirais de bon cœur un grand succès, car M. […] Pour peu que le succès lui vienne, sa vie est assurément la plus délicieuse de toutes. […] Son succès a été complet.
Il souriait à mes humbles succès. […] Ses derniers ouvrages, Plus fort que la mort et Notre cœur, ont eu des succès de salons. […] Le directeur général de la conscription était alors un M. de Cessac, qui, méthodique et classificateur, avait dressé un tableau des préfets divisé en quatre catégories : 1° efforts et succès ; 2° efforts sans succès ; 3° succès sans efforts ; 4° ni succès ni efforts. […] Jamais femme, je crois, ne laissa voir un si naturel mépris du succès et fut si peu femme de lettres. […] Si je n’ai pas réussi, c’est que le succès dépend de la volonté des dieux.
Jupiter, enivré de nectar par Hébé, défie Junon son épouse en lui vantant le succès de la protection de Vénus en faveur de Pâris et des Troyens. […] « Comme les flocons épais de la neige se pressent de tomber, dans la saison d’hiver, jusqu’à ce qu’elle couvre les flancs élevés des montagnes et leurs crêtes dentelées, et les plaines fertiles, et les riches semences du laboureur, elle s’amoncelle sur les portes et sur les plages de la mer écumeuse, où les vagues tièdes les balayent promptement ; mais tout le reste en est revêtu tant que pèse sur le sol la neige de Jupiter ; ainsi volent et tombent les pierres sans nombre, les unes frappant les Troyens, les autres écrasant les Grecs, etc., etc. » Les succès et les revers se balancent. […] XXVIII Les vingtième et vingt et unième chants ne sont encore qu’une magnifique, mais interminable mêlée d’hommes et de dieux, combattant, avec des succès divers, sous les murs d’Ilion.
Le succès ferme trop souvent les yeux de M. […] Il suppose son héros absous par le succès, par le consentement tacite de la France, et par la gloire de son consulat et de son empire, pour étouffer le murmure de la conscience publique sous les acclamations de l’armée. […] Il faut, pour y dominer, outre cet art de la flatterie, qui procure des succès dans les cours, cet art si différent de la parole, quelquefois vulgaire, quelquefois sublime, qui est indispensable pour se faire écouter des hommes réunis ; il faut encore, ce qui n’est pas un art, ce qui est un don, ce caractère avec lequel on parvient à braver et à contenir les passions soulevées.
Puis, c’est Alexis qui m’apporte une lettre de Dumény, lui écrivant que Charles Demailly a été joué, sept fois, au théâtre Michel, avec le plus grand succès, et que ces sept représentations à Saint-Pétersbourg, équivalent à cent cinquante représentations à Paris. […] Elle entre, décrivant le fameux déjeuner Rougon-Macquart du bois de Boulogne, faisant le tableau des diverses catégories de femmes épatantes qui y figuraient, des silhouettes caricaturales des orateurs qui ont pris la parole, du bafouillement de Zola émotionné : un compte rendu drolatique qui aurait eu le plus grand succès dans un journal. […] Et comme je la complimente sur la manière intelligente, dont elle a dit les vers de Rollinat, elle me dit le peu de succès qu’ils ont eu, et que justement dans cette soirée, où elle les disait, on lui a crié pendant sa déclamation : « Et la messe !
Ordres et défenses, quand le devoir est clair, simple permission dans le cas contraire, sentiment dramatisé du démérite, aucun phénomène moral ne manque au tableau, si ce n’est peut-être le moins moral de tous, le sentiment du mérite, la satisfaction du devoir accompli ; encore peut-on le voir dissimulé sous une forme discrète, la seule qu’admette une conscience scrupuleuse, dans la promesse du secours de Dieu et dans l’annonce du succès final. […] Tout précepte s’applique à des faits passés qui, pour une part, le motivent, et des faits à venir doivent un jour le sanctionner ; la révélation morale doit donc s’entourer et se compléter par une révélation qui porte sur des événements indépendants de la volonté de l’agent moral : les voix ont raconté à Jeanne les malheurs de la France ; voilà pour le passé ; elles lui ont aussi et surtout prédit l’avenir : elles lui ont garanti le succès de sa mission ; elles lui ont annoncé qu’elle serait prise, aux mains des Anglais, délivrée, etc181. […] Roman ayant eu un grand succès.
L’effort créateur ne passa avec succès que sur la ligne d’évolution qui aboutit à l’homme. […] Mais, de toute manière, la vie est chose au moins aussi désirable, plus désirable même pour l’homme que pour les autres espèces, puisque celles-ci la subissent comme un effet produit au passage par l’énergie créatrice, tandis qu’elle est chez l’homme le succès même, si incomplet et si précaire soit-il, de cet effort. […] Encore le succès ne sera-t-il jamais assuré ; l’écrivain se demande à chaque instant s’il lui sera bien donné d’aller jusqu’au bout ; de chaque réussite partielle il rend grâce au hasard, comme un faiseur de calembours pourrait remercier des mots placés sur sa route de s’être prêtés à son jeu.
Le succès fut immense. […] Mais c’est vouloir lui faire non un triomphe, mais un succès d’estime. […] Le succès fut prodigieux. Notre âge, qui n’a vu que les succès progressifs de Victor Hugo, ce nouveau degré dans le génie et dans la gloire gravi à chaque volume, ne se fait pas idée de cette brusque explosion. […] Il l’a été tout d’abord, et la première raison est là du succès éclatant qui l’a salué.
Cette infirmité apparente n’est donc peut-être qu’une condition de succès ; et pour apprécier équitablement tout ceci, il faut en attendre les résultats. […] J’ai peu de temps pour courir les ateliers, mais j’ai rencontré des toiles refusées qui, en d’autres temps, auraient obtenu certainement de légitimes succès. […] En 1848, l’Après-dînée à Ornans, grand tableau d’intérieur de famille, obtint un succès réel sans trop de contestations. […] Assurément il eût obtenu des succès dans ce pays s’il avait eu la paresse d’y rester, et il aurait grossi la population de ces artistes de talent, dont le succès est si grand aux vitres des marchands de tableaux de la rue Notre-Dame-de-Lorette.
Un mot, par exemple, qu’on ne dit plus guère jamais, et sur lequel pourtant vivaient autrefois les moralistes, les satiriques et les comiques, est celui de sot : c’est qu’on n’est plus très-sensible à ce défaut-là ; et la sottise, un peu de sottise, si elle se joint à quelque talent, devient plutôt un instrument de succès. […] Je trouve, en juillet et août 1809, des articles d’elle sur Collin d’Harleville ; elle distingue en son talent deux époques diverses séparées par la Révolution, l’une marquée par des succès, l’autre par des revers ; dans cette dernière, Collin, très-frappé du bouleversement des mœurs, essaya de les peindre et y échoua : « Car, dit-elle, ce n’était point la société que Collin d’Harleville était destiné à peindre ; ses observations portent plutôt au dedans qu’au dehors de lui-même : il peint ce qu’il a senti plutôt que ce qu’il a vu, etc. » Le nom de Collin d’Harleville restera dans l’histoire littéraire, et on courrait risque, en ignorant ce jugement d’un coup d’œil si sûr, de voir et de dire moins juste à son sujet. — On réimprimait et on publiait alors, vers 1806, chez Léopold Collin, une quantité de lettres du dix-septième et du commencement du dix-huitième siècle, de Mademoiselle de Montpensier, de Ninon, de Mme de Coulanges, de Mlle de Launay, etc. ; Mlle de Meulan en parle comme l’eût fait une d’entre elles, comme une de leurs contemporaines, un peu tardive.
Cette année d’absence avait encore renchéri son prix ; le retour mit le comble à son succès. […] De nouvelles atteintes s’ajoutaient à chaque instant aux anciennes ; la moindre annonce de quelque succès de M. le Prince, qui avait passé aux Espagnols, et qui n’y était en définitive que par suite des suggestions de sa sœur, ravivait tous les remords de celle-ci, et prolongeait l’équivoque de sa situation par rapport à la cour.
Encore faut-il que ce public veuille bien se laisser convaincre et séduire ; il ne croit que lorsqu’il est disposé à croire, et, dans le succès des livres, sa part est souvent plus grande que celle de l’auteur. […] Les souverains, au milieu de leur magnificence et au plus fort de leurs succès, l’appellent chez eux pour goûter une fois dans leur vie le plaisir de la conversation libre et parfaite.
— Il n’y a qu’un seul mérite, mais mérite tout local et que les Italiens seuls peuvent apprécier : c’est la langue toscane, ou plutôt l’effort de l’auteur pour traduire avec peine et succès son piémontais en étrusque. […] Ce succès ne pouvait être obtenu que par vous seule au monde ; il fallait les efforts, le courage, la persévérance d’une affection que la mort a rendue plus sacrée et qu’elle a presque transformée en culte.
Dans l’enthousiasme de leur succès, les amis de Jodelle offrirent au jeune poète le bouc de l’antique tragédie, et en firent, dit-on, un sacrifice, à la mode des païens. […] Vingt ans après le succès du Cid, examinant son ouvrage, non en père, mais en juge, il reconnaissait qu’en certains endroits il ne s’était pas défendu de complaire au goût de son temps.
— mais assez souvent, les contradictions logiques et morales qui éclatent de tous côtés et que chacun accepte dans ses idées et dans sa conduite, pour un moyen de préservation et de succès de la société comme de l’individu. […] Un industriel a besoin que son caissier tienne exactement ses livres, non qu’il lutte avec énergie et succès contre la tentation de prendre l’argent de la caisse pour satisfaire ses désirs d’art ou de luxe.
De plus, la tendance au bien-être, la « volonté de vivre », qui luttait contre la douleur, sera alors satisfaite ; le besoin sera rempli, l’énergie motrice aboutira à un succès. Succès, satisfaction, vide comblé, retour au premier état, c’est le côté sensitif et moteur de la ressemblance succédant à la différence, de l’harmonie ou de l’identité succédant à l’opposition ou à la contrariété : on se retrouve alors, on se ressaisit, on se reconnaît.
Cependant, de même encore que pour l’hybridation, le succès des greffes n’est pas absolument dépendant des affinités systématiques. […] Et comme les lois curieuses et complexes qui décident du succès avec lequel des arbres peuvent être greffés l’un sur l’autre ne peuvent être considérées que comme dérivant de différences inconnues dans leur organisation végétative ; de même, je crois que les lois, plus complexes encore, qui gouvernent la faculté de croisement, dépendent de différences aussi inconnues dans leurs organes reproducteurs.
Lorsqu’elle se disperse après la séance, les dadas se frottent les mains et disent « grand succès ». […] Henri-René Lenormand (1882-1951) est un auteur dramatique à succès, lié à la Compagnie Pitoëff.
En ce sens, on pourrait dire que la nature obtient souvent elle-même des succès de caricaturiste. […] Une nature truquée mécaniquement, voilà alors un motif franchement comique, sur lequel la fantaisie pourra exécuter des variations avec la certitude d’obtenir un succès de gros rire.
La curiosité lui vint, vers ce même temps, d’aller chez La Bruyère, dont Les Caractères avaient paru depuis peu et étaient le grand succès du moment ; mais là il lui arriva malheur.
Écrire l’erreur avec opiniâtreté, c’est commettre un crime, digne des plus honteux châtiments, et dont le succès ne fait qu’accroître la grandeur !
C’est encore un ancien, l’aimable et sage Ménandre, qui disait que dans ce monde, en fait de bonheur et de succès, le premier rang est au flatteur, le second au sycophante ou calomniateur, et que les gens de mœurs corrompues viennent en troisième lieu.
Rodolphe Topffer, ce romancier sensible et spirituel, ce dessinateur plein de naturel et d’originalité, dont les Nouvelles et les Voyages avaient obtenu, dans ces dernières années, tant de succès parmi nous, vient de mourir à Genève, après une longue et cruelle maladie, le 8 juin, à l’âge de quarante-sept ans… » Et, après quelques détails biographiques rapides, nous ajoutions : « Pendant assez longtemps le nom de M.
Les vraies chances de succès n’existent que si la mesure est complète, suivie dans son véritable esprit, prévue et acceptée dans tout son développement.
Devant le succès de cette méthode — apanage des esprits malades ou des corps débiles — il arriva ceci : que loin de chérir l’équilibre et la force, on se prit à aimer leurs contraires.
Le snobisme le plus odieux, c’est ne pouvoir tolérer le succès.
Déjà fléchissante et ridée, elle sera fière d’avoir été distinguée par un homme destiné à tous les succès du monde.
Un livre n’a de succès que quand il répond à la pensée secrète de tous ; un auteur ne détruit pas de croyances ; si elles tombent en apparence sous ses coups, c’est qu’elles étaient déjà bien ébranlées.
La conséquence immédiate de cette proposition : « Jésus est le Messie », était cette autre proposition : « Jésus est fils de David. » Il se laissa donner un titre sans lequel il ne pouvait espérer aucun succès.
On peut, je crois, regarder la première entrevue du roi et de madame Scarron comme l’époque de la naissance d’un vif désir de se plaire réciproquement, désir qui n’a cessé de faire des progrès jusqu’à la certitude du succès, tout en traversant les nombreuses intrigues de galanterie, même d’amours, dont le roi fut occupé dix années.
Mais le plus grand charme de ma voix est dans sa douceur et la tendresse qu’elle inspire ; et j’ai enfin des armes de toute espèce pour plaire, et jusques ici je ne m’en suis jamais servie sans succès.
Fière & sûre d’une telle conquête, elle s’en servit pour mettre en vogue toutes ses idées, & elle les répandit avec succès dans saint Cyr.
La science s’y applique, mais sans succès ; ce domaine, quoi qu’elle fasse, est en dehors de ses méthodes et au-dessus de sa portée.
Ce genre de succès, pire que toutes mes disgrâces, a achevé de me décourager.
Nous nous féliciterons, quel qu’en soit le succès, d’avoir remis en lumière un des livres les plus curieux, et les plus estimables, comme aussi des plus injustement oubliés, de la littérature française.
mais la réimpression n’en est pas moins une consécration déjà et une épreuve, la pierre de touche appliquée au livre et au succès.
Il nous faudrait un office permanent d’enquêtes sur toutes les branches de l’activité humaine, pour connaître à fond la vie politique et sociale des autres peuples, leurs expériences, leurs pratiques, leurs fautes, leurs succès, leurs innovations ; leurs découvertes et leurs applications scientifiques ; leur administration, leur industrie, leur production, leur commerce ; leur art et leurs traditions ; en un mot leur existence exacte.
Cette disposition était l’effet naturel de la fermentation des esprits, des malheurs des peuples, des grands intérêts politiques et religieux ; enfin de ce système des génies, imaginé ou puisé chez les Chaldéens par Platon, et renouvelé alors avec le plus grand succès.
Malheureusement pour le succès et la gloire d’Alcée, le vainqueur dont il eut à combattre la dictature était un sage, dit-on, et en a gardé le titre dans la postérité.
Au reste, je vous dirai comme nouvelle toute récente que Polyeucte, repris l’autre jour au Théâtre français, a eu un succès d’ensemble, un succès tel que je crois qu’il n’en eut jamais un si grand du vivant de Corneille. […] Il n’y a dans tout ce prétendu succès que du charlatanisme et rien autre du tout44. […] En 1826, un Rienzi lui valut un succès éclatant. Le reste de son œuvre dramatique, une Françoise de Rimini, un Don Juan d’Autriche, eut moins de succès. […] Tout dans leurs succès dépend de l’à-propos et de la mesure.
Homais ne sont pas bornées à sa carrière yonvillaise, ni ses succès à la Légion d’honneur. […] Et il ne resta du procès que le bruit nécessaire pour assurer le succès du roman lorsqu’il parut en volume chez Michel Lévy. Succès énorme de la part du public, grimaces ou tollé de la part de la critique. […] Il loue Madame Bovary à peu près dans la même mesure que Fanny, dont le succès balança celui du romande Flaubert. […] Elle avait toujours exercé sur lui un charme presque féminin, et il arriva bientôt à l’admirer pour un succès dont il se reconnaissait incapable.
Après un fort beau succès, Alfred de Vigny donna, pourrait-on dire, sa démission de poète dramatique comme, capitaine, il s’était retiré de l’armée. […] Chose singulière, ce n’est point par cette prudente perfection de la langue que se recommande à la postérité l’œuvre dramatique, pourtant la plus haute par la pensée, et la plus universelle par le succès, d’Alfred de Vigny. […] Chose stupéfiante, ce drame eut un succès prodigieux, un succès qui dura longtemps, très longtemps, grandissant toujours. […] La force qui était en lui, plusieurs comprirent que, accaparée à leur profit, elle aiderait puissamment au succès des systèmes littéraires qui leur étaient chers ; et, en le reconnaissant pour maître, ils l’obtinrent pour allié. […] Comme à d’autres, les tentations sont venues lui offrir, au prix de consentements dont personne n’aurait eu droit de lui faire reproche, les prompts succès, la renommée rapide et le bien-être où l’on peut s’entourer de belles choses, délices des yeux et de l’esprit.
INotes sociales IDe la vraie méthode scientifique1 I Voici un petit livre dont le succès a été très vif, et, j’imagine, très inattendu pour son auteur. […] Il voit avec raison dans l’assiduité des enfants à l’école, la pierre de touche du succès ou de l’insuccès d’un enseignement. […] Il est rare que cette tentative soit suivie d’un entier succès, et, pour citer des cas d’ordre très différent et très inégal assurément les ; fresques de Michel-Ange ne valent pas ses marbres, les mémoires scientifiques de Goethe ne valent pas ses poèmes lyriques ; et, tout près de nous, les romans de Victor ne sauraient s’égaler aux Feuilles d’automne et aux Orientales, pas plus que les vers de Sainte-Beuve aux Lundis. […] IIISainte-Beuve poète32 Les vers de Sainte-Beuve n’ont pas obtenu, de son vivant, un très grand succès. […] Les pages sur Joseph Delorme et sur Sainte-Beuve poète sont d’une pénétration que ce même Sainte-Beuve n’a pas surpassée, et même dans ses morceaux les plus entachés de partialité passionnée, quelle éloquence, quelles formules d’une suggestion incomparable, quelle bonne foi aussi et surtout quel désintéressement, quel mâle dédain du public et du succès !
. — Son succès. — Ses affectations. — Ses lettres étudiées et ses vers académiques. — Sa vie de fermier. — Son emploi de douanier. — Ses dégoûts. — Ses excès. — Sa mort. […] Charles Douglas pour être teneur de livres ou aide-surveillant à la Jamaïque ; faute d’argent pour payer le passage, il était sur le point de s’engager par cette espèce de contrat de servitude qui liait les apprentis, lorsque le succès de son volume lui mit une vingtaine de guinées dans la main et pour un temps lui ouvrit une éclaircie. […] Son succès dura un hiver, après quoi la grande plaie incurable du plébéien se fit sentir, je veux dire qu’il lui fallut gagner sa vie. […] Burns n’avait jamais été sage, et le fut moins que jamais après son succès d’Édimbourg.
Je dirai aujourd’hui : Je ne crois pas au succès d’une réaction catholique. […] Cette façon de parlementer eut plein succès. […] Je pris toutes mes aises, non seulement sans en rien rabattre de mon ordinaire, mais en y ajoutant, je vous assure, largement ; laissant Neal-Sing par terre, dans toute son humilité, pour réfléchir en silence sur la grandeur du crime qu’il allait commettre. » Ce manège eut un commencement de succès ; le brigand rabattit de ses prétentions et proposa de relâcher son prisonnier, en ne retenant que son bagage. […] Ce livre est une fantasmagorie brillante, la merveilleuse fantaisie d’une imagination fertile en expédients ; mais c’est l’histoire creuse et stérile d’une abstraction ; il n’y a pas la de ces passions vraies, comme l’auteur d’Indiana excellait à les peindre autrefois, point de ces tableaux d’une vérité frappante, point de ces caractères d’un naturel exquis, point de ces figures si naïves et si franches qui ont assuré un succès si durable à ses premiers ouvrages.
Son succès serait inexplicable, si le mouvement constitutif de la matérialité n’était le mouvement même qui, prolongé par nous jusqu’à son terme, c’est-à-dire jusqu’à l’espace homogène, aboutit à nous faire compter, mesurer, suivre dans leurs variations respectives des termes qui sont fonctions les uns des autres. […] Si l’ordre mathématique était chose positive, s’il y avait, immanentes à la matière, des lois comparables à celles de nos codes, le succès de notre science tiendrait du miracle. […] Mais le succès d’une science à forme mathématique serait non moins incompréhensible, si la matière n’avait pas tout ce qu’il faut pour entrer dans nos cadres. […] Ils disent, chacun à sa manière, le succès unique, exceptionnel, que la vie a remporté à un moment donné de son évolution.
A ce moment de sa vie, Gresset représente assez bien le type du professeur défroqué et fringant, émancipé par les succès littéraires et mondains. […] En somme, ce qu’il nous donne ici, c’est plutôt la théorie du succès que la théorie de l’art de la conférence. […] La Conjuration d’Amboise fut un grand succès en 1886. […] Mais si, de ces deux causes de l’immense succès de M. […] Or, il se trouve que Ninette, aux répétitions, joue comme un ange, et tout présage que Ninette et la pièce auront un grand succès.
C’est lui qui, sans succès d’ailleurs, offrit au général de brigade Lenormand cent mille écus et le grade de divisionnaire pour « le faire causer » sur les ennemis du Premier Consul. […] Toutes les dames de Paris avaient littéralement la tête tournée par les prodigieux succès de ce triomphateur. […] Le Théâtre-Français jouait, avec succès, Les deux Gendres, comédie en cinq actes et en vers, de M. […] Il savait que le succès de cette journée de juin, si mortellement longue, dépendait de l’heure à laquelle les troupes fraîches du roi de Prusse prendraient position sur la ligne de bataille. […] Mais les vaincus ne sont pas absents de ce champ d’honneur, où ils ont trouvé, à défaut du succès, un surcroît de gloire.
Cette imitation eut un grand succès. […] Treize éditions en peu d’années lui révélèrent son immense succès. […] Le succès en fut remarquable et dure encore parmi les sectaires de ce bon cœur et de ce beau génie.
Mais pensez-vous que les hommes n’en font pas autant ; & dès le college même ne savions-nous pas employer ces finesses avec succès…. […] Celle, par exemple, d’user des pommes de terre avec le plus grand succès, n’est pas une foible ressource. […] Ce qu’il y a de sûr, c’est que dans ce siecle le commerce a pris une telle faveur, que des manufactures en tout genre se sont établies dans toute l’Europe avec beaucoup de succès. […] Dès le lendemain il en faisoit faire l’épreuve, & si la chose avoit du succès, il en conservoit la recette, & il s’en servoit. […] De-là vient que les choses qui sont soumises à l’arbitre & à l’examen de deux ou trois personnes, ont presque toujours un plus heureux succès ; la raison en est simple.
N’est-ce pas plutôt au succès qu’ils en veulent, et la fortune qu’ils envient ? […] Ainsi s’explique, en dehors de votre talent d’écrivain, la grande influence que quelques lignes de vous ont sur le succès des livres nouveaux. […] Ses succès littéraires, il les doit à son individualité multiple, car il est poète, sensible, boulevardier, observateur, et peut faire penser ou faire rire en restant toujours lui-même. […] Madame la Duchesse « Madame la Duchesse » continue la charmante galerie des petits tableaux du grand inonde de notre temps que Gyp a entreprise avec tant de succès ; succès dus à son talent fait de légèreté de main et de netteté de coup d’œil. […] C’est là qu’est la raison du succès du beau et amusant volume que M.
Le succès lui vint rapidement, et c’est de cette admiration, conçue au temps de leur commune jeunesse, que M. […] Ainsi préparé par une certaine curiosité qu’excitait la personne de l’auteur et par les premières manifestations de son talent, assuré d’ailleurs par la réelle et neuve beauté de l’œuvre et justifié par sa haute valeur poétique, le succès des Fleurs du Mal fut vif parmi les artistes et les lettrés qui saluaient en elles la venue d’un grand poète dont l’avenir devait affermir et consacrer la gloire, mais, dans le public plus étendu et moins confraternel que ce succès même leur attira, elles suscitèrent une surprise scandalisée et des protestations qui, pour provenir de ce que Baudelaire a toujours appelé un « malentendu », n’en eurent pas moins pour le poète de pénibles conséquences. […] En 1839, après quelques succès scolaires, il en sortit avec le grade de bachelier, mais, malgré ce diplôme et ces succès, Baudelaire n’avait manifesté qu’un goût médiocre pour le travail et pour la vie en commun. […] René Doumic a étudié, et avec un brillant succès, les Mémoires de Saint-Simon, ont tourné l’attention du public vers un genre d’ouvrages dont notre littérature a reçu quelques-uns de ses chefs-d’œuvre et que n’ont pas dédaigné d’enrichir de prodigieux amateurs comme le cardinal de Retz ou le duc de Saint-Simon aussi bien que des écrivains tels que Jean-Jacques Rousseau et Chateaubriand. […] L’exemplaire que j’ai entre les mains est celui d’une seconde édition de l’ouvrage, ce qui prouve que la première eut, de son temps, quelque succès.
Les choses marchèrent à merveille ; elle m’exorcisa avec le plus grand succès ; mais peut-être fûmes-nous dupes l’un et l’autre de notre bonne volonté. […] Je vous félicite de tout cœur, ma chère cousine, du succès de votre chien Frimousse, premier prix des caniches. […] L’Eden a repris, comme vous savez, ce ballet d’Excelsior, qui eut tant de succès il y a quelques années. […] Il eut beaucoup de succès à Paris. […] Hier soir, 30 octobre, au théâtre du Gymnase, la langue française s’est enrichie d’une locution nouvelle qui est sûre de faire son chemin et qui, pour commencer, a eu grand succès dans les couloirs, pendant les entr’actes.
Oui, mais il y a des cas où il est vaincu, partiellement tout au moins : le symptôme névrotique, le rêve, le lapsus, correspondent à des succès relatifs sur lui de la partie basse de nous-mêmes. […] Aussi quand elle mentait, prise de peur, se sentant peu armée pour se défendre, incertaine du succès, elle avait envie de pleurer, par fatigue, comme certains enfants qui n’ont pas dormi. […] Je compris tout de suite que c’était la grande œuvre de notre époque et que son influence, son succès allaient être immenses. […] Il avait voulu laisser à sa pensée le temps d’accourir, de reconnaître le rêve qu’elle avait si longtemps caressé et d’assister à sa réalisation, comme une parente qu’on appelle pour prendre sa part du succès d’un enfant qu’elle a beaucoup aimé. […] Écoutez plutôt (je ne puis vous donner qu’un tout petit échantillon) : Une des choses qui contribuent certainement au succès de Mme Berma, dit M. de Norpois en se tournant avec application vers ma mère pour ne pas la laisser en dehors de la conversation et afin de remplir consciencieusement son devoir de politesse envers une maîtresse de maison, c’est le goût parfait qu’elle apporte dans le choix de ses rôles et qui lui vaut toujours un franc succès, et de bon aloi.
Les cinq qu’il a publiées111 ont eu grand succès auprès des amateurs et connaisseurs ; je n’en pourrais donner idée à qui ne les a pas vues. […] Ce Champin est une figure toute locale, comme qui dirait un ancien jacobin de Genève ; moyennant les lettres qu’il lui prête, l’auteur a cherché à représenter le vieil idiome populaire de la cité et de la rue dans tout son caractère, tandis que, par les lettres de Reybaz, il a voulu exprimer la langue des anciens de village, dans les cantons retirés où se conserve un français plus vieilli que celui des villes et plus coloré quelquefois. « Ce serait, dit-il de cette dernière, ma langue naturelle, si on se choisissait sa langue. » Sous cette histoire développée des deux fiancés, il y a donc une étude approfondie de style, si je l’osais dire, tout comme dans les Fiancés de Manzoni, auxquels l’auteur a dû plus d’une fois penser ; mais c’est le style genevois, tant municipal que rural, qui s’y trouve expressément reproduit dans toutes ses nuances, et cela circonscrit le succès.
La modestie du duc de Laval était son seul défaut ; très capable des premiers rôles, il n’aspirait jamais qu’aux seconds ; il plaçait son ambition dans son cousin ; son amitié ne désirait point un succès pour lui-même. […] Plusieurs années sont remplies de lettres et de billets de M. de Chateaubriand, qui ont la fièvre de ses ambitions, de ses succès et de ses revers politiques dans sa poursuite acharnée du rôle de premier ministre, dans ses écarts d’opposition, dans ses diatribes contre M.
« Les sorcières sont venues à moi au jour du succès, et j’ai appris par le plus incontestable témoignage qu’en elles résidait une intelligence plus qu’humaine. […] Si l’assassinat tranchait à la fois toutes ses conséquences, et que le moment qui le termine lui livrât le succès ; qu’après ce seul coup on pût dire : Voilà tout, voilà qui finit tout, au moins ici-bas, sur ce rivage, sur cette île étroite du temps, nous jetterions au hasard la vie à venir. — Mais, en pareil cas, nous subissons toujours cet arrêt, que les sanglantes leçons enseignées par nous tournent, une fois apprises, à la ruine de leur inventeur.
Quelques années après, en 1722, le parlement de Bordeaux le chargea de faire des remontrances relatives à un impôt sur les vins ; il le fit, et obtint gain de cause ; ce qui fut un succès pour lui, mais non pas un grand soulagement pour le pays ; car l’impôt ne tarda pas à reparaître sous une autre forme. […] « Si cet ouvrage a du succès, je le devrai beaucoup à la majesté de mon sujet ; cependant je ne crois pas avoir totalement manqué de génie.
Cependant, en 1667 il avait prononcé avec succès l’oraison funèbre d’Anne d’Autriche, non imprimée et perdue. […] Massillon444, oratorien, homme doux et timide, enseignait dans les collèges de son ordre, quand on le força à prêcher : il débuta à Paris en 1698 ; son succès fut considérable.
Sans ce mensonge, le succès au combat ne serait plus possible, et faute de ce succès, la vie disparaîtrait.
Quand le domaine d’une science est activement exploité, quand il n’y a pas en elle un coin qui n’ait été remué ou exploré, quand elle connaît son but et ses moyens, elle ne relève plus que d’elle-même ; elle a conquis ses droits à l’indépendance par le succès. […] L’importance des recherches ne se mesure pas au succès.
Je vois chez Marpon des exemplaires du 5e millier, et j’ai, chez Lefilleul, l’étonnement de voir mon livre jouir du grandissime succès de la chaise… Tout à coup, au milieu de ma contemplation, j’entends retentir le boulevard de : La Démission de Gambetta. […] Puis, malgré lui, l’écrasant succès de ses premiers livres, est l’empoisonnement de sa carrière future.
Pour toutes les sciences de la nature, mécanique, physique, chimie, biologie, il y a trois siècles que cette direction est suivie, on sait avec quel succès. […] Lorsque Pinel et Esquirol déterminèrent les états et les causes physiologiques de la folie par un ensemble aussi complet d’observations et d’analyses ; lorsque Gall et Spurheim, même en des recherches qui ne devaient aboutir qu’à une doctrine bientôt abandonnée, essayèrent de montrer, à la surface du cerveau, les nombreux organes de nos diverses facultés mentales ; lorsque Magendie et surtout Flourens commencèrent leurs belles expériences sur les êtres vivants, continuées avec tant de succès par les naturalistes et les physiologistes de nos jours, afin d’arriver à déterminer d’une façon précise et sûre les vraies conditions organiques des fonctions de la vie intellectuelle et morale : — tous ces travaux, exécutés par les facultés les plus rares de l’esprit aidées des méthodes les plus ingénieuses et des instruments les plus délicats, ont répandu de telles lumières sur la question des rapports du physique et du moral qu’il en est sorti, non plus une doctrine vague et conjecturale, mais une véritable science.
Il était assez faible pour que le moindre succès l’enflât, pour qu’un secours promis par l’Espagne le rendît moins traitable ; il avait assez d’honneur pour qu’une défaite éprouvée le piquât au jeu et lui parut un motif de plus de persévérer : il avait assez de bon sens d’ailleurs et d’honnêteté pour sentir les misères et les assujettissements de sa position, et peut-être aussi les misères des peuples et de l’État.
Il nous en coûte quelques vaisseaux ; cela sera réparé l’année qui vient, et sûrement nous battrons les ennemis. » Parole encore de vrai roi, qui n’a ni l’humeur du despote, irrité que les choses lui résistent, ni la versatilité du peuple, dont les jugements varient selon le bon ou le mauvais succès.
Je suis d’accord avec lui sur un point essentiel, c’est que l’artiste doit être de son temps, doit porter dans son œuvre le cachet de son temps : à ce prix est la vie durable, comme le succès.
Ce passage d’une noble et pure veine et d’une émotion vibrante a décidé du succès de la pièce et a enlevé tous les suffrages.
Le livre liie , notamment, qui s’intitule « Brienne et Montmirail », ces 170 pages qui embrassent moins d’un mois, qui développent surtout ces huit brillantes journées (10-18 février) de victoires arrachées coup sur coup, de succès enchaînés, Champaubert, Montmirail, Château-Thierry, Vauchamps, jusqu’à Montereau où le temps d’arrêt recommence, ces bonnes journées dans lesquelles Napoléon put croire au retour de son soleil et sourire aux dernières faveurs de la fortune, n’ont rien qui les égale, et M.
C’est de la force, et la force, partout où elle se rencontre, paraît à son avantage au milieu de la faiblesse universelle qui nous environne. » Ses passions, à lui, se réduisaient pourtant à une seule, et il nous la déclare : « On veut absolument faire de moi un homme de parti, et je ne le suis point (il écrivait cela en mars 1837, après son premier grand succès).
Plusieurs causes, indépendamment des mérites du livre, contribuèrent à ce succès inusité.
Mais qui serait bien étonné maintenant de ce croissant et prodigieux succès de l’auteur des Contes ?
Ils sont les premiers à reconnaître ; « Que l’imagination des auteurs, quand ils traitaient des sujets religieux dont les points fondamentaux étaient fixés par l’Ancien ou le Nouveau Testament, ne pouvait se donner carrière que dans quelques scènes épisodiques et dans le dialogue naïf, familier, souvent trivial, des personnages secondaires, tels que les bergers, les soldats, les démons ; que l’exactitude des tableaux, le langage plus ou moins vrai qu’on prêtait aux personnages, l’effet comique qui résultait des facéties de quelques-uns, constituaient le principal mérite de l’ouvrage aux yeux du public, et en faisaient tout le succès ; que toute espèce d’idée d’unité était absente de ces compositions et étrangère à la pensée des auteurs ; qu’on ne songeait nullement alors à disposer les faits de façon à les faire valoir par le contraste, à concentrer l’intérêt sur certaines scènes, à tenir en suspens l’esprit du spectateur et à l’amener de surprise en surprise, de péripétie en péripétie, jusqu’au dénouement.
Le succès, dans ses caprices, va quelquefois au pur mérite, au talent modeste et caché ; il va même au talent absent et disparu qui, vivant, s’ignorait en partie ou qui avait aimé à ne pas se faire connaître.
On dit qu’il a eu un grand succès de lecture : moi qui sais avec quel feu il parle en improvisant, je regrettais d’abord qu’il ne se fût point livré à la parole vive ; mais on m’assure qu’il a lu de façon à produire plus d’effet encore.
Alors il m’ouvrit son cœur et m’expliqua confidemment ses idées sur le mariage et la qualité de l’alliance qu’il cherchait pour sa fille, ajoutant que s’il trouvait de quoi remplir solidement ces idées, comme serait un jeune avocat de bon esprit, bien élevé, formé de bonne main, qui eût eu déjà quelque succès dans des coups d’essais et premiers plaidoyers, avec un bien raisonnable et légitimement acquis, il le préférerait sans hésiter à un plus grand établissement, quoi que lui fissent entrevoir et espérer des gens fort qualifiés et fort accrédités qui voulaient marier sa fille.
Rochambeau, qui servait sous lui, a rapporté fort exactement ce premier exploit avec tous ses risques, et il a cité un propos chevaleresque du maréchal : « Il n’y a personne dans l’armée qui ne pense comme moi qu’il vaut mieux se faire moine au haut du Monte del Toro que de rentrer en France sans avoir pris Mahon. » Le succès répondit à l’audace.
Nul doute qu’il n’eût pu, en se lâchant un peu, en s’assujettissant aussi, prétendre à ces succès plus ou moins faciles, mais où la distinction, après tout, ne nuit jamais.
Après tout, le succès humain n’est guère jamais mieux.
Le livre obtint aussitôt un prodigieux succès.
Bussy et Mme de Sévigné423 nous ont laissé des témoignages décisifs du succès du bonhomme : et qui peut mieux représenter qu’eux le goût de la haute société du xvie siècle ?
Mais il est vrai, en principe, que si la critique dramatique demeure puissante, parce qu’elle est financièrement indispensable aux directeurs de théâtres, et contente une foule d’intérêts matériels, dans le même sens que la publicité de bourse ou de négoce, — la critique littéraire se meurt parce qu’elle s’occupe de questions de pensée qui n’intéressent qu’une minorité, ou alors de livres à succès facile que la réclame payée lance sans avoir besoin de critique sérieuse.
Arlequin se désespère, fait des sauts, des extravagances ; les autres l’imitent en tout, à l’exception du butor qui se remue lourdement. » Ces jeux se continuent longtemps et forment à eux seuls une partie du spectacle ; comme ils n’avaient pas eu grand succès à la première représentation, Dominique les redouble : il inscrit sur son livre : « Il faut que nous fassions des postures d’estropiés, de gros ventres, de tourner les mains derrière le dos, de former des attitudes singulières.
Lesquels des écrivains d’hier résument la gloire ou le succès ?
Mais en prenant l’hypothèse la plus défavorable, en supposant qu’elles restent à jamais une énigme, ceux qui y auront consacré leurs labeurs n’auront pas moins mérité de la science que si, comme Champollion, ils eussent restauré tout un monde ; car, même dans le cas où cet heureux résultat ne se serait pas réalisé ; le succès n’était pas à la rigueur impossible, et il n’y a pas moyen de le savoir, si on ne l’eût essayé.
Si telle fut sa pensée, elle n’eut aucun succès.
Arréat refuse de le suivre « dans cette région philosophique, où les sciences particulières trouvent leurs points de rencontre, où les définitions deviennent explicatives, quoique avec un inégal succès, et plus larges aussi que les événements positifs qui ont servi à les construire ».
Il est vrai que M. de Lamartine, dans son ivresse de succès, a pu croire qu’un tel lendemain n’arriverait jamais pour lui.
C’est la plainte perpétuelle qui revient sous la plume du comte de La Marck dans la Correspondance secrète qu’on vient de publier : La reine, écrivait-il au comte de Mercy-Argenteau (30 décembre 1790), la reine a certainement l’esprit et la fermeté qui peuvent suffire à de grandes choses ; mais il faut avouer, et vous avez pu le remarquer mieux que moi, que, soit dans les affaires, soit même simplement dans la conversation, elle n’apporte pas toujours ce degré d’attention et cette suite qui sont indispensables pour apprendre à fond ce qu’on doit savoir pour prévenir les erreurs et pour assurer le succès.
Je ne sais si vous y trouverez votre compte, mais, en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. » Le libraire, ajoute-t-on, plus incertain de la réussite que l’auteur, entreprit l’édition ; mais à peine l’eut-il exposée en vente, qu’elle fut enlevée, et qu’il fut obligé de réimprimer plusieurs fois ce livre qui lui valut cent mille francs et plus.
L’on assiste aux tâtonnements d’un gymnaste cherchant un tour entrevu ; à la brillante et heureuse folie de son succès ; aux révoltes cabrées d’une fille à moitié maniaque, à son « hérissement de bête » devant la porte de sa prison, à l’alanguissement graduel de sa volonté meurtrie et matée.
Ce qu’il y avoit d’affreux dans Saint-Pavin & dans Linière, c’est qu’ils employoient moins leur talent à rimer des bagatelles avec succès, qu’à blasphêmer contre la divinité.
Encore une fois, le succès & le mérite des ouvrages de ce grand homme viennent de ce qu’il cherche moins à instruire qu’à toucher.
J’ajouterai que, sans vouloir mêler la morale à la science, ni juger la valeur d’une dissection anatomique par ses conséquences sociales et religieuses, il est permis cependant, en présence de certains zoologistes si pressés de rabaisser l’homme jusqu’au singe et de se servir, pour le succès de leur thèse, de l’exemple du nègre, que cette thèse intéresse particulièrement, il est permis, dis-je, de demander d’où vient cette répulsion universelle que l’humanité civilisée éprouve aujourd’hui contre l’esclavage.
Le succès de la prédication de saint Paul devoit produire un pareil effet sur un juif obstiné.
Je reviens aux auteurs de l’antiquité qui parlent du succès des représentations que faisoient les pantomimes.
Mme Colet, jalouse trois fois, jalouse du talent de la femme, de sa folle renommée et du succès matériel de son livre impudique et honteux, raconta à son tour son histoire avec le même poëte, fière, comme une femelle de chacal, d’avoir touché au morceau laissé par la lionne !
Son succès de Tristram Shandy, auquel il ajouta de nouvelles parties, ne s’épuisait pas, mais sa vie s’épuisa avant sa gloire et son génie.
Quant à D’Annunzio, tempérament essentiellement lyrique, il violente et fausse son génie : dans une recherche effrénée du succès, il suit la mode, du roman d’abord, du théâtre ensuite, et aboutit, lui le grand artiste, à des œuvres informes31.
N’est-ce pas plutôt un chant, et comme un hymne de triomphe qu’il entonne, avec la plénitude des prophètes, en l’honneur de cette religion qui a résisté dix-sept siècles à toutes les vicissitudes humaines, à la persécution, aux hérésies, à ses propres succès ; le seul empire qui se soit affermi par ses divisions, le seul qui se soit fortifié par ses défaites, et, chose plus difficile, par ses victoires ? […] C’est un livre impuissant, soit pour ramener les protestants à la doctrine catholique, soit pour décréditer, aux yeux des catholiques sages, la doctrine protestante, et leur ôter l’esprit de tolérance et de respect que Dieu lui-même leur a commandé, en donnant au protestantisme le succès et la durée. […] Le succès de ces lettres fit dire à Bossuet : « Qui lui conteste de l’esprit ? […] Il semble qu’il ne cherche qu’un succès personnel dans un débat de doctrine, et son ardeur à se montrer sous un beau jour lui fait quelquefois oublier ce qu’il se doit à lui-même.
n’a-t-il pas surtout le succès du calembour de ses rimes, bien loin en deçà de sa vraie signification ? […] Ce Poëte, que le succès, aussi peu quêté, a peu favorisé, durera, cher surtout aux jeunes poëtes. […] Aussi a-t-il eu tout de suite beaucoup de « succès ». Le succès l’abandonne progressivement, à mesure que le poëte s’élève. […] Influences morales : je les réduis toutes à la tentation du « Succès ».
Notez que tous croyaient au succès, à une courte campagne comme celle de Solferino, à la paix prochaine. — Parmi les gens instruits, le chagrin s’aggravait d’autres raisons. […] Admettons que ses succès continuent ; même au plus haut de ses espérances, il ne compte pas prendre Paris et Metz avant deux mois et en sacrifiant moins de cent mille hommes. […] Depuis douze ou quinze ans, son succès était moindre, quoique son talent n’eût pas fléchi ; c’est que la vogue était ailleurs. […] Non seulement il avait refusé la croix à plusieurs reprises ; mais à quarante-trois ans, en plein succès, il prit la résolution de ne plus exposer. […] Mais son application et ses succès lui avaient valu, au lieu d’une demi-bourse, une bourse entière, et il était déjà homme, c’est-à-dire décidé à se suffire et capable de se maîtriser.
C’est l’objet, et si je puis ainsi dire, c’est l’ambition, la très naturelle et très légitime ambition de leurs vers polymorphes, et j’ajoute que, comme autrefois pour le vers romantique, c’est le succès qui jugera la question. […] Spronck, lui, voit en Baudelaire, « de tous les écrivains de notre siècle, le moins occupé de la réclame et le plus dédaigneux du succès » ; mais, de le dire, cela ne suffit pas, et il faudrait l’avoir prouvé. […] Romanciers à succès, tout étonnés d’abord, et ensuite vexés, irrités, furieux d’avoir échoué sur les mêmes scènes où réussissent tous les soirs les. […] et d’un auteur qui, depuis tantôt quarante ans qu’il écrit, n’a jamais remporté que des succès douteux ! […] Là est l’explication ou la raison de la vivacité des critiques dont ils se plaignent, et là aussi l’explication de quelques succès qui les étonnent, qui les affligent, qui les scandalisent.
Je ne sais si vous y trouverez votre compte ; mais en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. — Le libraire entreprit l’édition. […] Un ouvrage qui a quelque succès par sa singularité, et dont les fausses, je dis les fausses, et malignes applications pourraient me nuire auprès de personnes moins éclairées et moins équitables que vous, a été toute la médiation que j’ai employée et que vous avez reçue ». […] Philippe Brideau est un soldat dépravé par le métier et la famille, par le succès et le malheur. […] La splendeur de l’or couvre ici la laideur du vice, et l’avarice glorifiée s’assoit sur le succès comme sur un trône. […] Tant de sacrifices l’ont-ils conduit à de grands succès ?
Les domaines sont séparés… Il apparaît pourtant alors un roman moralisant et social — d’utopisme social — qui y eut un succès immense et durable, puisqu’il continue à faire partie du fonds de nos bibliothèques scolaires, Télémaque. […] Par son succès, même par ses succès, littéraires et féminins, les uns amenant les autres, il était entré dans « la civilisation », la société : de quoi, se vantant de connaître le Gotha par cœur, il n’était pas médiocrement fier. […] C’est ce qui explique le récent succès d’Amour, terre inconnue. […] Cela servit à ses succès terrestres, un peu moins à son œuvre, qui n’est pas négligeable ; car il portait sur la société provinciale de France, particulièrement sur celle de Touraine, des regards avertis. […] Elle ne se souciait que d’empêcher qu’un auteur révélât des choses qui pouvaient nuire à la sécurité ou au succès des armées.
Il y donna des leçons de philosophie, de mathématique & d’astronomie, avec le plus grand succès. […] Ce chef-d’œuvre du divin Pergolèse eut un succès prodigieux. […] Le succès que l’acteur & l’actrice ont eu, a fait craindre que la guerre ne se rallumât ; mais tous les mouvemens qu’on a vus dans cette fermentation ne sont que les derniers feux d’un volcan épuisé. […] Les acteurs de l’opéra lui ôtèrent ses entrées, sans aucun égard pour son Devin de village, qui avoit eu le plus grand succès. […] Un habile musicien l’a tenté avec succès ; mais il n’a fait son essai que sur une farce, sur des expressions insipides & basses.
Ils parlent le langage de la plus sublime philosophie, & conviennent que leur dictionnaire a été le sujet d’un grand scandale, moins par leur faute toutefois, que par celle de leurs ennemis, auxquels ils pardonnent leur intention seulement, & non leur succès. […] Tout a paru surprenant dans cette comédie, l’idée de la pièce, l’exécution, le stile nerveux & correct, le ton satyrique, le succès prodigieux, le nombre des représentations, l’affluence des spectateurs. […] Au lieu d’en être plus mortifiés que le Tasse, ils rejettèrent sur lui le mauvais succès de cette épreuve. […] Racine avoit prévu ce foible succès. […] Exil de Venise, adhésion à tous les décrets de Rome, haine contre les hérétiques & les novateurs, combat, périls, succès, tout entr’eux avoit été en commun.
Coleridge a écrit un roman historique réellement bon, et on peut le féliciter de son succès. […] Murray méritent d’être chaudement félicités du succès de la nouvelle salle. […] Sir Charles Bowen doit être félicité du succès de sa traduction. […] L’exposition, nous avons été heureux de l’apprendre, a été un succès financier. […] Le siècle est pourri par son culte du succès.
Si l’on considère la nature des plantes et des animaux qui ont lutté avec succès contre les indigènes d’une contrée quelconque, et qui sont parvenus à s’y naturaliser, on peut se faire une idée approximative de la manière dont quelques-unes des formes natives auraient pu se modifier, afin de l’emporter sur les autres ; ou du moins l’on peut inférer avec quelque certitude que des variations divergentes d’organisation, s’élevant jusqu’à de nouvelles différences génériques, leur auraient été avantageuses. […] Waterhouse et d’autres l’ont remarqué, nos groupes de Carnivores, de Ruminants et de Rongeurs, puissent avec succès soutenir la concurrence contre ces ordres si profondément distincts. […] Comme tous les descendants modifiés d’une espèce commune, très répandue et appartenant à un grand genre, tendront à participer aux mêmes avantages qui ont assuré à leurs ancêtres leurs succès dans la vie, ils continueront en général à s’accroître en nombre aussi bien qu’à diverger en caractère : c’est ce que la figure représente par les diverses branches divergentes qui partent de A.
« Moreau, dit-il, depuis la campagne d’Autriche, dont il devait le succès, du moins en partie, au premier Consul, qui lui avait donné à commander la plus belle armée de la France, Moreau passait pour le second général de la République. […] Thiers, qui tout à l’heure blâmait l’ambition de l’empire héréditaire dans son héros, l’approuve quand le succès a couronné son audace.
S’il avait étudié plus profondément la nature des choses, il aurait compris pourquoi le succès est presque toujours ici-bas du côté des mauvaises causes : c’est que le nombre fait le succès, et que, le plus grand nombre des hommes étant ignorant ou pervers, il est toujours facile aux méchants de trouver des complices et d’écraser la justice, la vérité ou la vertu sous le nombre.
Le public même n’en demandait pas plus ; la preuve, c’est le succès de Mélite, qui n’excita guère moins d’applaudissements que le Cid, neuf ans après, et rendit nécessaire l’établissement d’une seconde troupe de comédiens. […] Il fallait réussir ; si le poète eût hésité entre sa vanité et le succès, la pièce courait grands risques.
Le succès justifia, grandement, la décision du Maître de rendre les représentations publiques : les recettes des quatorze dernières représentations, jointes à la somme de 180 000 marks réunie par le Patronat, donnèrent, sur les frais totaux, un excédant de près de 145 000 marks : ce capital devait servir, dès lors, de fonds de garantie aux Représentations de Fête ; il fut le point de départ au « Festspielfonds. » Le Fonds des Pièces de Fête (Festspielfonds) était une nouvelle institution patronale, établie par le capital d’excédant des 145 000 marks, et par des donations volontaires et gratuites ; son objet principal était la continuation des Fêtes de Bayreuth. […] Les chanteurs aussi ont tous victorieusement rempli leur tâche, et le succès a été sans précédent.
Ce succès éclatant à la fin de ses études l’introduisit presque encore enfant chez Nodier, dans cette société de l’Arsenal dont la gloire était Hugo, dont l’agrément était Charles Nodier. […] Don Juan, précisément parce que c’était un scandale, avait un succès immense et très disproportionné à son mérite.
De l’harmonie imitative ou relative aux passions de l’homme et aux phénomènes de la nature, harmonie qui contredit quelquefois l’harmonie de l’oreille et qui la blesse avec succès. […] Le Dictionnaire d’Histoire naturelle de Valmont do Bomare a eu un grand succès et do nombreuses éditions.
On ne peut se tirer avec succès d’un pareil sujet que par la magie de la peinture, aussi Robert l’a-t-il fait : son tableau est très-beau et de très-grand effet. […] Le grand homme n’est plus celui qui fait vrai, c’est celui qui sait le mieux concilier le mensonge avec la vérité ; c’est son succès qui fonde chez un peuple un système dramatique qui se perpétue par quelques grands traits de nature, jusqu’à ce qu’un philosophe poëte dépèce l’hipogrife et tente de ramener ses contemporains à un meilleur goût.
On est induit à penser que ce sont des citoyens de satisfaction facile et des philosophes qu’excite encore mieux le succès d’un moment que la recherche et le tourment de la vérité.
En France, au contraire, où il y a une Académie française et où surtout la nation est de sa nature assez académique, où le Suard, au moment où on le croit fini, recommence ; où il n’est pas d’homme comme il faut, dans son cercle, qui ne parle aussitôt de goût ; où il n’est pas de grisette qui, rendant son volume de roman au cabinet de lecture, ne dise pour premier mot : C’est bien écrit, on doit trouver qu’un tel style est une très grande nouveauté, et le succès qu’il a obtenu un événement : il a fallu bien des circonstances pour y préparer.
Heureux du moins est-il, et favorisé entre tous, au milieu de ses succès mêlés et de ses labeurs, puisqu’il a rencontré le rayon !
Quelques années après (1751), lisant dans une séance publique de l’Académie des Réflexions sur les hommes et sur les Romains, il parut trop viser au sérieux et eut peu de succès auprès du public ; c’est peut-être ce jour-là que, voyant qu’il n’était pas écouté à son gré, il termina brusquement sa lecture avec un mécontentement visible, dont nous sommes informés par d’Alembert.
Il allait souvent à Metz se reposer dans l’étude et dans une vie plus sévère des succès et des triomphes de Paris.
Les sciences ont perdu ces deux hommes illustres dans la force de leur âge ; une mort prématurée a terminé leurs travaux et leurs succès, et m’a privé des ressources sur lesquelles j’avais fondé mes espérances.
et c’est toujours après ces bonnes journées, pendant les dernières heures, que je suis le mieux dispos. » Tous les jours de travail ne se ressemblaient pas ; il y avait les jours de succès, il y avait ceux de tâtonnement, de résistance et de lutte : « Les soirs, disait-il, quand je ne suis pas content de ma journée, je n’ai d’autre idée que de réussir mieux le lendemain et de penser aux moyens d’y parvenir.
Il vécut donc avec les bergers, avec les paysans ; et lorsque les Esquisses de l’état naturel, civil et politique de la Suisse, présentées dans une suite de lettres, par William Coxe, parurent en anglais et obtinrent du succès, Ramond se trouva en mesure à l’instant de les traduire en les perfectionnant, en y ajoutant nombre de chapitres originaux qui les complétaient et en faisaient un ouvrage tout nouveau.
On comprend bien comment et pourquoi nos meilleures armées y fondent, quelles pertes chaque jour amène, même sans bataille ou avec d’apparents succès.
Tout en reconnaissant les heureux traits épars dans cette Solitude de Saint-Amant et en m’expliquant très bien le succès qu’elle eut à sa date, je me dis qu’à la relire aujourd’hui, je n’y trouve ni la solitude du chrétien et du saint, celle dont il est écrit « qu’elle bondira dans l’allégresse et qu’elle fleurira comme le lis » ; ni la solitude du poète et du sage ; ni celle de l’amant mélancolique et tendre ; ni celle du peintre exact et rigoureux.
Le succès du fragment publié par la Revue des deux mondes l’avait avertie qu’il y avait pour Maurice un groupe fidèle, un public d’élite tout préparé : Ne soyez pas en peine pour le cours de notre poète, écrivait-elle à quelqu’un qui lui exprimait quelques doutes ; son lit est creusé dans les pentes où coulent les fleuves d’or, et il n’a qu’à jaillir.
Quant à l’effet moral que lui fait le manège de l’homme vu de près et son inquiétude de succès, il faut l’entendre elle-même : J’ai vu la correspondance de Voltaire (dans l’édition de Kehl, qui paraissait alors), et comme je lis moralistement, elle me fait beaucoup de plaisir.
Par cette raison principalement, je le crois autant au-dessous de l’excellent, où la voix publique le place, qu’au-dessus du médiocre qu’il attaque avec succès dans ses satires ; et je suis persuadé que le temps, qui met le vrai prix aux auteurs, ne placera pas celui-ci au premier rang où son siècle le place.
Molé sans garanties suffisantes), à mes impressions personnelles, à l’insistance du roi, à l’urgence de la situation, et aussi à une disposition de ma nature qui est d’avoir trop de facilite à accepter ce qui coupe court aux difficultés du moment, trop peu d’exigence quant aux moyens et trop de confiance dans le succès. » Il est curieux, en le lisant, de remarquer comme ces formes de phrases se reproduisent involontairement sous sa plume : « J’ai la confiance de croire, etc.
Et d’abord le succès de la lecture fut compromis, et le plaisir gâté, dès le commencement.
On sait l’éclat de son expédition d’Écosse en 1745, ses premiers succès, ses aventures, ses malheurs : l’histoire s’en est émue comme le roman. » Le Prétendant, a dit encore de lui Chateaubriand, aborda en Écosse au mois d’août 1745 ; un lambeau de taffetas apporté de France lui servit de drapeau ; il rassembla sous ce drapeau dix mille montagnards, s’empara d’Édimbourg, passa sur le ventre de quatre mille Anglais à Preston et s’avança jusqu’à quatorze lieues de Londres.
Il avait débuté à Bordeaux, de dix-sept à vingt ans, par des pièces représentées avec assez de succès, des parodies de circonstance, notamment Lucrèce ou la Femme sauvage, parodie de la Lucrèce de Ponsard, « ornée de chant et de danse », et une autre parodie des Mousquetaires.
Cambouliu, professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier, a écrit à l’un de ses amis, à l’occasion de ce mien jugement : « … Il n’y a rien en effet chez les Félibres de comparable à Mistral (à qui j’ai consacré cet hiver une leçon qui a eu un grand succès), et Jasmin a largement obtenu tout ce qu’il méritait, — j’oserai même ajouter plus qu’il ne méritait ; car je vous avoue franchement que je ne le tiens pas en très haute estime et que je ne puis guère voir en lui qu’un écolier de nos maîtres parlant patois ; je mets une grande différence entre lui et l’auteur de Mireïo, qui est, celui-là, un véritable poëte.
Nullement insensible ni indifférent à ses succès d’esprit en haut lieu, dès qu’il s’était senti souffrant ou affaibli dans ses organes, il avait pris bravement son parti et avait quitté Versailles pour n’y plus remettre les pieds.
Le biographe de Jomini, le colonel Lecomte, expose en détail l’action utile de Jomini auprès de Ney, aux environs d’Ulm, sa résistance aux ordres intempestifs de Murat, son ferme conseil à l’appui du bon parti adopté par Ney, et sur lequel roulait le plein succès de cette première campagne : — l’investissement et la capitulation de Mack.
Pas un mot de politique, ceci seulement : quand on est bien persuadé (et c’est peut-être fort triste) que l’art de gouverner les hommes n’a pas dû changer malgré nos grands progrès, et que, moyennant ou nonobstant les divers appareils plus ou moins représentatifs et soi-disant vrais, au fond cet art, ce grand art, et le premier de tous, de mener la société à bien, de la conserver d’abord, de l’améliorer et de l’agrandir s’il se peut, ne se pratique jamais directement avec succès qu’en vertu de certains résultats secrets d’expérience, très-rigoureux, très-sévères dans leur équité, très-peu optimistes enfin, on en vient à être, non pas indifférent, mais assez indulgent pour les oppositions de systèmes plus apparentes que réelles, et à accorder beaucoup, au moins quand on n’est que simple amateur, à la façon : je rentre, on le voit, en pleine littérature.
Que Millevoye, tenté par l’immense succès des Géorgiques de Delille et par l’espérance d’arriver, avec un grand ouvrage, à l’Académie, ait terminé un chant de plus ou de moins de sa traduction de l’Iliade, elle s’en soucie peu ; et c’est de quoi sans doute, autour de lui, on se souciait beaucoup.
Après avoir affirmé que c’est dans les sciences seulement, que l’Italie a marché progressivement, et fourni son tribut aux lumières du genre humain, examinons dans chaque branche de l’entendement humain, dans la philosophie, dans l’éloquence et dans la poésie, les causes des succès et des défauts de la littérature italienne.
« L’homme instruit et impartial qui soumettrait au calcul les probabilités du succès de la Révolution trouverait qu’il y avait plus de chances contre elle que contre le quine à la loterie ; mais le quine est possible et malheureusement cette fois il fut gagné. » (Duc de Lévis, Souvenirs.
Il eut un brillant succès, et de ce jour on me compta au nombre de ces royalistes libéraux fidèles à la monarchie éclairée, qui voulaient la défendre et non lui complaire en la perdant.
Ronsard : effort vers l’ode et l’épopée Par la force du talent, par la grandeur de l’effort, par l’éclat du succès, Ronsard est le maître de la poésie du xvie siècle.
Mais la raison cartésienne, c’est la raison humaine, une, égale et identique chez tous les hommes : et quiconque par conséquent voudra appliquer comme lui son esprit, pourra se promettre le même succès.
L’idée première, comme le succès final, était due à Diderot.
En 1805, elle est de retour à Coppet, où elle écrit Corinne, dont le succès est immense.
Sa puissance, on l’a vue, le jour où il a coupé en pleine floraison le succès de M.
Les Italiens ont l’initiative dans le tableau de La Foire Saint-Germain ; Regnard et Dufresny tracent d’abord pour eux ce gai tableau, dont, un mois plus tard, Dancourt essaye vainement, à la scène française, de contrebalancer le succès.
Elle aurait considéré comme une profanation et comme un sacrilège l’idée de faire de son malheur et de celui des siens, de sa vertu et de l’intérêt respectueux qu’elle inspirait, un moyen de politique, de succès et d’attrait, même pour ce qu’elle croyait la bonne cause.
Pour la perte de ma fortune, je n’y fus pas trop sensible ; je n’avais jamais pu me persuader que les espérances que l’on me donnait fussent solides, quoiqu’à juger par toutes les apparences, le succès en fût indubitable ; mais perdre une si grande, si parfaite, si bonne princesse, une princesse qui pouvait réparer le tort que ma chute m’avait fait ; non, si j’avais eu le cœur véritablement délicat et sensible, il m’en devait coûter la vie.
Mais il faut comprendre que le fait même de l’imitation, le fait intime grâce auquel un écrivain s’enrôle sous telle bannière plutôt que sous telle autre, qu’il parvient à se servir avec quelque succès et quelque originalité de l’esthétique qu’il a choisie, a une cause profonde, et se ramène, comme tous ses actes, à sa constitution intellectuelle, à ses aptitudes, à ses tendances.
Ils sont convaincus de l’avortement fatal de l’effort humain, dénigrent ses succès nécessairement partiels, dénoncent toutes les institutions nationales, contestent la possibilité du progrès et aboutissent, quand ils formulent la théorie générale de leurs sentiments, aux anathèmes du catholicisme ou à ceux plus absolus et aussi peu fondés de Schopenhauer.
Le succès de leurs secours avoüez, ne fut pas plus heureux que celui de leurs secours secrets.
Voyez ce qui est arrivé dans la révolution française, où l’on a marché dans cette voie du dégoût : on a commencé par abolir toutes les hiérarchies sociales, et il n’y a plus eu de ces barrières concentriques où les principes conservateurs peuvent, en se retirant, se retrancher avec quelque succès.
Le succès — a-t-on dit avec raison — ne prouve rien ni pour ni contre la valeur d’un ouvrage. […] Une sympathie sans réserves, inexprimable, quelque succès extraordinaire, sublime ? […] Mais le succès d’une telle entreprise implique cette stabilité de l’esprit présidant au pacifique travail de la main qui constitue un des traits les plus beaux et les plus attachants de Théophile Gautier : il semble toujours que Gautier soit assis devant le modèle qu’il restitue. […] Or c’est par la tendance — couronnée ici de succès — à introduire dans la critique elle-même une certaine « qualité métaphysique », que vaut à mes yeux le morceau que je tiens pour le plus profond du recueil, et dont j’ai plaisir à signaler qu’il est en même temps le plus récent : la postface à une nouvelle traduction de Hamlet. […] Si en effet, appliquées aux phénomènes naturels, les lois de la nature gardent encore quelque dignité, vis-à-vis des phénomènes humains ces mêmes lois perdent toute retenue, à cause des efforts dérisoires que l’homme tente pour s’en évader, et plus encore à cause du succès dont à chaque fois il croit ses efforts couronnés.
Il faut rééditer Gobineau : le moment est venu pour lui sinon de l’apothéose comme en Allemagne, du moins d’un succès extrêmement honorable. […] Léopold se présente sans succès à la députation en 1848. […] Gustave Lanson, recherchât quels ont été exactement, depuis l’origine, les succès de librairie des maîtres du seizième, du dix-septième et du dix-huitième siècle. […] Son opération n’a même pas l’excuse d’un éclatant succès de librairie. […] André Gide lui permet certes d’aborder avec succès tous les genres : insignifiant, lui, il ne le sera jamais.
Ni dans sa vie, ni dans son caractère, ni dans sa tournure d’esprit, vous ne surprendrez de chimère vaniteuse, de fatuité de poète enivré de son succès et ébloui de la société à laquelle il est mêlé. […] Il avait souhaité le succès, il a obtenu la sagesse ; il avait souhaité la gloire, il a obtenu le bonheur. […] « Je n’essayerai pas de faire un portrait de sa personne physique, une pareille tâche est au-dessus de mes forces ; tout ce que je puis dire, c’est qu’il méritait son succès. […] Comme tous les triomphateurs insolents, il n’avait pas songé que l’heure des revers pourrait sonner et qu’il pourrait venir un jour où le burlesque moyeu de succès dont il avait abusé lui serait retiré. […] Pisan, un artiste hors ligne dans ce genre si ingrat et si difficile de la gravure sur bois, et qu’il n’est que juste d’associer au succès du dessinateur.
Au Théâtre-Italien, la mort de M. le dauphin a interrompu le grand succès de Scaramouche ermite, de Nicaise, d’Acajou, du Prix de Cythère et du Périclès amoureux. […] Entre autres passions, il a aimé passionnément le théâtre : les débuts, les rentrées, les représentations de retraites, les caprices ; les intrigues, les orages, les succès, les chutes du vieux théâtre, avaient un charme sans égal, pour l’amateur intrépide. […] Un poète pardonne beaucoup plus aisément à un poète le succès d’une pièce, qu’une actrice ne pardonne à une actrice les applaudissements qui la désignent à quelque illustre ou riche débauché ! […] — Autant le succès est difficile ici, chez Molière, quand il s’agit de se montrer la digne interprète du plus grand poète de l’univers. […] Un jour, (il était un avocat sans cause), comme il revenait de plaider sa première cause, et de la plaider avec succès, notre jeune homme fait la rencontre d’une belle fille, alerte et pimpante, accorte et bien tournée !
Les sujets qu’il préfère sont les sujets d’intérêt général et public, événements historiques ou lieux communs de morale ; Au roi Henri le Grand, allant en Limousin, ou : Au roi Henri le Grand, sur le succès du voyage de Sedan. […] Relisez, là-dessus telle strophe d’une autre ode à Marie de Médicis : Sur les heureux succès de sa régence. […] Et le succès de leurs exemples ou de leurs leçons s’explique par le désir ou le besoin que l’on avait en leur temps de les voir paraître. […] Aussi son succès a-t-il été considérable, et nous en avons des preuves matérielles, pour ainsi parler. […] J’ose dire toutefois qu’en politique, c’est l’événement qui juge les conceptions, et le succès seul qui condamne ou qui justifie les desseins.
Que de faux succès s’évanouiraient alors ! […] Le succès fut grand. […] Voilà où gît le secret de la facilité déplorable qu’ont les médiocrités à remporter des succès dramatiques ou oratoires et à forcer l’assentiment, éphémère, il est vrai, d’hommes qui, la réflexion revenue, rougiront d’avoir donné leur approbation. […] Ils l’oublient ; — elle se venge en infirmant leur succès d’un soir. […] On se rappelle l’extraordinaire succès du forçat Rocambole, dont la fière et belle figure domine la littérature contemporaine.
Mais qu’elles puissent venir à la mode, obtenir quelque temps des succès bruyants, cela s’explique par des particularités du public, et notamment par son hystérie. […] Les nouvelles écoles esthétiques et leur succès sont une forme de cette hystérie en masse ; mais elles sont loin d’être la seule. […] Les honneurs officiels qui lui furent départis comme « poète lauréat », les succès sans exemple qu’il obtint auprès des lecteurs, le désignèrent à l’imitation d’au moins une portion des petits ambitieux et des pasticheurs ; et c’est ainsi que, à côté du chœur des mystiques portant des lis à la main, on a pu entendre aussi d’autres chanteurs des rues répétant plutôt les airs du poète des Idylles du Roi. […] C’est ainsi que les pires et les plus méprisables traits de caractère des rédacteurs, des critiques, des écrivains avides de succès et des liseurs de journaux, concoururent à faire connaître, et, en partie même, à rendre célèbres les noms des habitués du « François Ier », et à éveiller dans la tête de beaucoup d’imbéciles des deux mondes la conviction que leur tendance domine la littérature du temps présent et renferme en elle tous les germes de l’avenir. […] On désigne démonstrativement la tendance symbolique par le nom de « néo-catholique », et quelques critiques voient dans son apparition et ses succès la preuve que la libre pensée est vaincue par la foi.
Je crains que ces défauts ne nuisent au succès d’une œuvre chargée de substance, et n’en bornent peut-être l’essor aux limites du monde universitaire, qui se contente à la rigueur d’être instruit, et n’exige pas, comme le grand public, d’être aussi séduit. […] Cette double polarisation de son âme fut remarquée par quelques-uns des témoins de ses succès dans les salons littéraires de la Restauration. […] Elles ont du moins cet intérêt de montrer l’immense succès qu’obtint ce roman. […] Sermonnaire impitoyable, il a écrit ce fameux Belphégor qui eut tant de succès il y a quelques années, et qui est un des livres durables de notre temps. […] Le compositeur trouva dans la jeunesse un parti enthousiaste qui fit et soutint le succès.
Froid plaisir et triste succès ! […] Vignet des Étoles souhaite le triomphe des coalisés : « Il est naturel que vous désiriez le succès de la coalition contre la France, parce que vous y voyez le bien général. […] Le secret est là, très simple, des succès sans pareils et sans analogues qu’elle a remportés durant sa vie, du déclin aussi et du demi-effacement, et de l’assourdissement plutôt de sa gloire, depuis l’heure de sa mort. […] A tout prendre, en ce qui est art pur, Mme de Staël, sans le même succès, n’avait pas fait autre chose. […] Ses révoltes contre ses sottises ne concluent pas à une résolution de dévoûment à une grande cause ; elles concluent à une meilleure conduite en vue du succès.
Maï un peu en lambeaux, et reparues pour la première fois de nos jours, confirment assez la manière sèche attribuée à l’auteur ; — Pétrone, enfin, avant eux chronologiquement, Pétrone, le voluptueux, l’élégant, le corrompu et pourtant énergique écrivain, qui est né à Marseille, s’il n’est pas né à Naples, mais qui, dans tous les cas, est sorti du sein d’une cité amollie et pétrie par la Grèce, Qaam romanus honos et graeca licentia miscet ; — si l’on parcourt toute cette série, messieurs, on aura à peu près épuisé les noms principaux des Gallo-Romains célèbres dans les lettres, avant l’introduction et le succès du Christianisme dans les Gaules. […] Ampère, a droit de faire remarquer que le génie des lieux et des races se maintient et subsiste à travers les siècles, que je ne sais quoi de doux, de suave et de clair, s’est retrouvé, bien longtemps après, dans la bouche et sur les lèvres de certains orateurs français, sortis de cette contrée voisine de Marseille : Massillon et Fléchir, Maury et Cazalès, et d’autres plus modernes. — Plus tard ou même déjà, les écoles de Bordeaux étaient célèbres et présageaient les succès oratoires de la Gironde.
Il aurait aussi bien exécuté Dupanloup, si son fauteuil avait été vacant et que le succès eût dépendu de la gauche. […] Alors il éreinte, ou par extrême faveur, si le succès du mauvais ouvrage ne fait pas scandale, il se tait.
Mais, s’il était au fond indifférent, nous ne disons pas incrédule, il sauvait toutes les formes de l’orthodoxie, et lorsqu’une de ses tragédies avait réussi, il expliquait très bien son succès par les règles : « Je ne suis point étonné que ce caractère ait eu un succès si heureux du temps d’Euripide, et qu’il ait encore si bien réussi dans notre siècle, puisqu’il a toutes les qualités qu’Aristote demande dans le héros de la tragédie.
» me répétait-il à chaque instant avec un sourire moitié triomphant, moitié défiant, qui attestait à la fois sa confiance dans le succès et son appréhension du ridicule. […] Il s’agissait donc dans sa pensée d’un de ces desseins confus, chimériques, équivoques, qui ont besoin du succès pour être avoués.
À ces observations de Voltaire il faut en ajouter une, qui donne seule le secret de la composition de l’Arioste et du succès de cette œuvre en Italie. […] Monté sur un puissant coursier, il se réjouissait malignement en secret du péril de Ginevra et du succès de sa perfidie.
Rousseau choisit le paradoxe qui fait le succès de son discours. […] le succès de La Chaussée en est la preuve.
Il y avait dans ce succès de quoi rengager Lesage à toujours dans le théâtre, où ses débuts avaient eu des fortunes très diverses. […] Ce régime, d’une application difficile et délicate en tout temps, l’est devenu plus encore à notre époque, malgré l’autorité et la gloire du succès pendant trois siècles.
Ce fut le succès de ses opéras, Tannhæuser et Lohengrin, sur lequel il n’avait plus compté et qui maintenant, d’année en année, se dessinait plus nettement. Ces succès « l’encouragaient, et ils le réconciliaient », en une certaine mesure, avec la scène (VII, 159).
On ne peut traiter avec succès de la genèse des formes cérébrales et mentales, des facteurs de l’évolution intellectuelle, sans distinguer deux modes d’action sur le cerveau : la voie indiquée par Lamarck et Spencer, la voie indiquée par Darwin. […] D’autre part, la nature n’accorde le succès qu’à celui qui a su prévoir sa marche, qu’à l’être qui réagit d’une manière intelligente et raisonnable, qu’il en ait ou non conscience.
Du reste, il faut avouer qu’il a eu le plus grand succès, en racontant qu’il a été nommé maire — il est maire, à ce qu’il paraît, d’une localité en Sologne — nommé maire, après avoir mandé à son préfet, qu’il était le seul homme de sa localité, qui se mouchât dans un mouchoir. […] Mercredi 1er juillet D’où venez-vous, comme ça, disais-je, aujourd’hui, à Mlle *** rentrant du dehors, au moment, où je poussais la petite porte battante du parc : « Je viens de faire des acquisitions. » Puis, en riant : « Je viens d’acheter de la potasse chez l’épicier. » Il y a dans le moment chez toutes les Parisiennes brunes, une passion de devenir blondes, et toutes travaillent, non sans succès, à obtenir cette coloration, en se lavant les cheveux avec de la potasse, dissoute dans de l’eau.
La troisième cause, c’est qu’en s’attaquant à de pareils sujets il est aisé d’obtenir un succès de scandale ; on excite la curiosité, sinon l’intérêt ; un bateleur montre aux spectateurs ébahis un veau à deux têtes, mais si son veau, fût-il le plus joli du monde, n’avait qu’une tête, il n’obtiendrait aucun succès.
La plupart, hypnotisés par le succès du jour, se repaissent d’une littérature de quinzième ordre ou, s’ils veulent se renseigner, se noient dans le fatras cosmopolite et dans le verbiage de la petite critique. […] Tous nos dramaturges ne comptent pas devant un Ibsen, et ni nos Balzac ni nos Flaubert n’ont jamais connu le scandaleux succès que nous avons fait aux rhapsodies d’un Sienkiewicz ou aux grossières histoires d’un simple animalier comme Rudyard Kipling.
C’est sans doute ce que voulait dire Sully lorsque, quittant Paris pour passer à Rosny la Semaine sainte de 1599, il disait à sa femme que la corde était bien tendue, et que le jeu serait beau si elle ne rompait, mais que le succès, selon lui, ne serait pas tel que se l’imaginaient certaines personnes.
La Motte eut (toute proportion gardée) le genre de succès de Fénelon répondant à Bossuet dans ce grand duel théologique qui fit tant d’éclat.
Celui-ci aurait voulu que le jeune prince fît face à l’orage, qu’il demeurât à la tête de l’armée jusqu’à la fin de la campagne, qu’il cherchât à prendre quelque revanche sur la fortune ; il le lui disait non plus sur un ton de directeur spirituel et de précepteur, mais sur le ton d’homme d’honneur et de galant homme qui sent la générosité de conduite dans tous les sens : Quand un grand prince comme vous, Monseigneur, ne peut pas acquérir de la gloire par des succès éclatants, il faut au moins qu’il tâche d’en acquérir par sa fermeté, par son génie et par ses ressources dans les tristes événements.
… » Mais c’est la réponse de l’Amiral qui est belle de tristesse, de prévoyance et de prophétie ; tout un abrégé de sa destinée tragique s’y dessine ; il répond : « Puisque je n’ai rien profité par mes raisonnements de ce soir sur la vanité des émeutes populaires, la douteuse entrée dans un parti non formé, les difficiles commencements (et il revient ici à l’énumération des obstacles)… ; — puisque tant de forces du côté des ennemis, tant de faiblesse du nôtre ne vous peuvent arrêter, mettez la main sur votre sein, sondez à bon escient votre constance, si elle pourra digérer les déroutes générales, les opprobres de vos ennemis et ceux de vos partisans, les reproches que font ordinairement les peuples quand ils jugent les causes par les mauvais succès, les trahisons des vôtres, la fuite, l’exil en pays étrange… ; votre honte, votre nudité, votre faim, et qui est plus dur, celle de vos enfants.
Satisfait d’avoir fait preuve de savoir et d’esprit dans ce tournoi tout littéraire, et d’avoir obtenu un grand succès auprès des mondains, Bailly paraît avoir tenu médiocrement, dans la suite, à son opinion scientifique ; et lorsqu’il publia en 1787 le Traité de l’astronomie indienne et orientale, comme supplément à sa précédente Histoire, il se trouva que son peuple primitif y figurait très peu, et qu’il ne se distinguait plus guère des Indiens, des ancêtres et auteurs de ceux d’aujourd’hui.
Le livre, tel qu’il était, eut beaucoup de succès dès l’instant de la publication (1601).
nous avions pour gage de succès le zèle attentif qu’inspire l’ambition de vous satisfaire et la gloire de vous obéir.
Elles valent beaucoup mieux que les anciennes, et si la plus grande partie de celles que nous avons étaient changées et faites avec autant de succès, il y aurait beaucoup plus de piété à les dire.
Cet ouvrage n’eut pas autant de succès au Parnasse qu’il en avait eu à la Cour, et un poète de Paris s’en expliqua de cette manière… Je laisse l’épigramme, assez plate.
Le prince Henri, avant la fin de cette terrible guerre et à la veille de son plus beau succès, retrouve encore ses susceptibilités extrêmes ; sur une observation que lui fait le roi qu’il occupe trop peu de terrain pour ses approvisionnements, et à la nouvelle qu’on lui dépêche le major d’Anhalt avec des ordres pour parer à certaines résistances de généraux peu dociles, le voilà qui s’émeut plus vivement que jamais et qui propose brusquement sa démission (mars 1762).
La margrave prend la part la plus entière à son sort ; elle l’admire comme son héros, comme le plus grand prince régnant, « et un de ces phénomènes qui ne paraissent tout au plus qu’une fois dans un siècle. » Après ses premiers succès dont il ne profite peut-être pas autant qu’il aurait pu65, elle le voit près d’être écrasé entre les trois puissances ennemies : elle brûle de s’entremettre en sa faveur.
On sait qu’après l’opération, si bien faite par le chirurgien Félix, et couronnée d’un plein succès, l’infirmité royale était devenue à la mode parmi les courtisans : « Plusieurs de ceux qui la cachaient avec soin avant ce temps, nous dit le chirurgien Dionis, n’ont plus eu honte de la rendre publique ; il y a eu même des courtisans qui ont choisi Versailles pour se soumettre à cette opération, parce que le roi s’informait de toutes les circonstances de cette maladie… J’en ai vu plus de trente qui voulaient qu’on leur fît l’opération, et dont la folie était si grande, qu’ils paraissaient fâchés lorsqu’on les assurait qu’il n’y avait point nécessité de la faire. » La platitude humaine est alerte à prendre toutes les formes et toutes les postures.
Ce travail est absurde, mais les pauvres artisans s’en trouveraient mal s’ils voulaient prouver que leurs examinateurs sont des niais. » Je ne crois pas qu’en parlant ainsi Gœthe fût équitable pour tous les savants de nos jours, et le succès de ses vues en physiologie végétale, ou même en anatomie comparée, montre assez que ce n’était pas la seule prévention qui s’opposait à son triomphe dans l’optique.
Il était des amis de mon père et des miens, homme d’un esprit doux, aimable dans la société, orné de plusieurs connaissances et ayant du goût pour les lettres comme pour ceux qui les cultivent ; mais, soit par un dévouement trop ordinaire aux intendants pour les ordres de la Cour, soit parce qu’il croyait, comme bien d’autres, qu’il ne restait plus dans le parti protestant qu’une opiniâtreté qu’il fallait vaincre ou plutôt écraser par le poids de l’autorité, il eut le malheur de donner au reste du royaume un exemple qui n’y fut que trop suivi et dont le succès surpassa d’abord les espérances même de ceux qui le faisaient agir.
Mais pour des talents de tribune et prédestinés par la nature aux triomphes de la parole, ces difficultés, ces périls ne sont qu’un attrait et un ressort de plus : aussi cette Chambre introuvable fut-elle un théâtre d’éclatant début et de succès, et pour M.
Repoussé avec politesse et réserve, il en revint à sa première pensée, la plus naturelle, d’agrandir le royaume du côté des frontières du Nord ou de l’Est, et il échappa ainsi au péril d’aller chercher trop loin gloire et succès au Midi, en Italie, et de verser, comme au temps de François Ier, de l’autre côté des monts, hors de portée de la France.
À moins de six semaines de là (17 octobre), nous le retrouvons en pleine voie de succès : « J’ai été ici très bien reçu de la reine.
Dans cet article, en parlant avec une sorte de sévérité de Joseph II pour sa conduite dans l’affaire de la succession de Bavière, je dois dire que je suis loin pourtant d’abonder dans le sens de ceux qui ne jugent en tout de ce souverain que d’après les événements et le succès.
Il faut tôt ou tard, bon gré, mal gré, y consentir : la critique hérite finalement en nous de nos autres qualités plus superbes ou plus naïves, de nos erreurs, de nos succès caressés, de nos échecs mieux compris.
Il faut, malgré les différences qui existeront longtemps encore entre les deux nations, que les écrivains français se hâtent d’apercevoir qu’ils n’ont plus les mêmes moyens de succès dans l’art de la plaisanterie ; et loin de penser que la révolution leur ait donné plus de latitude à cet égard, ils doivent veiller avec plus de soin sur le bon goût, puisque la société et toutes les sociétés, confondues après une révolution, n’offrent presque plus de bons modèles, et n’inspirent pas ces habitudes de tous les jours, qui font de la grâce et du goût votre propre nature, sans que la réflexion ait besoin de vous les rappeler.
S’ils s’irritent d’errer, parfois, comme lui, pauvres, inconnus, à travers les quartiers riches et la ville en fête, ils n’ont point son fiel ni son aigreur ni cette basse envie qui lui fait considérer le succès des autres comme un vol fait à sa part de destin.
Mallarmé semblait donc résigné au désastre définitif lorsque le livre de Huysmans : À Rebours (1884) dont le succès fut très vif vint décider de sa fortune.
Je me suis souvent servi avec succès de la comparaison suivante pour faire comprendre cette vue.
D’autant plus que cette expérience avait déjà été faite avec un égal succès sur le premier titulaire de cette chaire, Albert Richard, le poète vigoureux des grands jours de notre histoire nationale, le profond connaisseur des littératures du Midi qui savait par cœur toute la Divine comédie.
Dans la même année, il écrivait à madame de La Sablière : « Les pensers amusants, « Les romans et le jeu, « Cent autres passions des sages condamnées « Ont pris comme à l’envi la fleur de mes années. » Il finit par s’exhorter, il est vrai, sans grande espérance de succès, à embrasser un autre genre de vie : « Que me servent ces vers avec soin composés ?
Ils sont destinés à la gloire précoce et viagère, au succès d’argent, au mariage d’argent, à la légion d’honneur, au fauteuil académique.
Chaulieu indique à sa belle-sœur qu’il serait en passe, s’il demeurait tant soit peu, d’avoir toutes sortes de succès.
Au chapitre sur les météores et les principaux souffles des vents, il faut l’entendre parler des anciens observateurs grecs et de leur supériorité relative : Mon étonnement est extrême, dit-il, quand je vois que dans le monde, autrefois si plein de discordes et divisé en royaumes comme en autant de membres, un aussi grand nombre d’hommes s’est livré à la recherche de choses si difficiles à trouver, et cela sans en être empêchés par les guerres, par les hospitalités infidèles, par les pirates ennemis de tous, et interceptant presque les passages ; et cela avec un tel succès, que, pour des lieux où ils ne sont jamais allés, on en apprend plus sur certains points, à faire de leurs livres, que par toutes les connaissances des habitants.
J’ai peine à le faire sans avertir M. de Chavigny, nos intérêts étant communs ; mais j’ose espérer que Sa Majesté daignera me garder le secret, comme je le garderai de mon côté religieusement. » Ces paroles étaient formelles ; mais Beringhen marqua qu’il désirait quelque gage plus précis et qui fît foi du succès de son message.
Après sa sortie de France et ses voyages à l’étranger, Mme de Genlis, rentrée à l’époque du Consulat, publia, de 1802 à 1813, quelques ouvrages qui tiennent à sa veine sentimentale et romanesque plus qu’à sa veine pédagogique, et dont quelques-uns ont obtenu un vrai succès : les Souvenirs de Félicie, première esquisse agréable, qu’elle a délayée depuis dans ses intarissables Mémoires ; une nouvelle qui passe pour son chef-d’œuvre, Mademoiselle de Clermont, et quelques romans historiques, La Duchesse de La Vallière, Madame de Maintenon, Mademoiselle de La Fayette : ce fut son meilleur moment.
Pellisson demande ce qu’on dirait si on lisait un jour dans une histoire, dans une de ces relations où l’on se plaît à faire remarquer combien les grands événements tiennent souvent à de petites causes : Cette année nous manquâmes deux grands succès, non pas tant faute d’argent que par quelques formalités des finances.
Celui-ci, voyant le succès d’un recueil consacré à de si graves sujets, en conclut qu’on pouvait, à plus forte raison, créer un organe analogue pour les opinions qui étaient les siennes et celles de ses amis.
On a paru s’étonner de ce succès si prompt de La Fontaine dans ce monde de cour.
Ainsi les alchimistes du moyen âge ne découvraient pas la pierre philosophale qu’ils cherchaient ; mais dans les combinaisons fortuites de leur art se rencontraient des substances utiles qui entraient dans le commerce, et rendaient plus de services utiles à la société que n’eût fait le succès de leur téméraire espérance.
Mill de ce nouveau genre de succès.
Dans les livres de philosophie, on va chercher des idées générales, dans les romans réalistes des observations, dans les romans idéalistes de beaux sentiments, dans les poètes tout cela et de plus des inventions de rythme, des trouvailles de mélodie, d’harmonie, toute une technique, qui ici, a autant d’importance que le fond ; et de cette technique on ne jouit, à cette technique on ne se plaît, à cette technique on ne se joue amoureusement, que si soi-même on s’en est mêlé, que si on s’y est essayé, que si l’on en a mesuré les difficultés, que si l’on y a atteint soi-même à quelques petits succès relatifs ; comme il n’y a que les musiciens qui comprennent la musique, et les autres, quand ils croient y entendre quelque chose, sont des snobs, il n’y a que les hommes qui ont été un peu versificateurs qui comprennent les poètes.
Du point de vue historique que je développe ici, les œuvres de valeur relative ont leur grande importance ; elles reflètent les mœurs et les goûts de leur époque avec une fidélité particulière ; elles eurent souvent un succès plus grand que les œuvres de valeur absolue ; chez celles-ci, c’est l’individu en ce qu’il a d’éternel qui l’emporte ; chez celles-là, c’est l’esprit général d’une époque disparue ; il faut donc en tenir grandement compte pour l’histoire des genres littéraires qui sont en rapport intime avec le développement politique et social de la nation ; la démonstration de ce rapport sera un des résultats essentiels de mon étude.
Son succès fut d’autant plus grand qu’à ses forces naturelles il ajouta des forces artificielles ; il profita des circonstances accidentelles comme des circonstances permanentes ; avec ses armes propres il eut des armes étrangères, et, en premier lieu, l’amour de la patrie et de la liberté.
Cette substitution est le vrai progrès des sciences positives ; tout leur travail et tout leur succès depuis trois siècles consistent à transformer les grosses masses d’objets qu’aperçoit l’expérience vulgaire en un catalogue circonstancié et détaillé de faits chaque jour plus décomposés et plus nombreux.
André Gide lui permet certes d’aborder avec succès tous les genres : insignifiant, lui, il ne le sera jamais. […] Il est ruiné, attendu que ses capitaux sont engagés dans une affaire dont le succès dépend de la franc-maçonnerie et qu’il doit renoncer à sa collaboration aux journaux avancés. […] Impossible d’avoir moins de chances de succès.
Ce bon goût et cette philosophie manquent à l’esprit positif ; il veut atteindre non la beauté éternelle, mais le succès actuel. […] Ainsi parle Swift, sans développement, sans coups de logique, sans effets de style, mais avec une force et un succès extraordinaires, par des sentences dont les contemporains sentaient intérieurement la justesse et qu’ils acceptaient à l’instant même, parce qu’elles ne faisaient que leur dire nettement et tout haut ce qu’ils balbutiaient obscurément et tout bas. […] Tel est ce grand et malheureux génie, le plus grand de l’âge classique, le plus malheureux de l’histoire, Anglais dans toutes ses parties, et que l’excès de ses qualités anglaises a inspiré et dévoré, ayant cette profondeur de désirs qui est le fond de la race, cette énormité d’orgueil que l’habitude de la liberté, du commandement et du succès a imprimée dans la nation, cette solidité d’esprit positif que la pratique des affaires a établie dans le pays ; relégué hors du pouvoir et de l’action par ses passions déchaînées et sa superbe intraitable ; exclu de la poésie et de la philosophie par la clairvoyance et l’étroitesse de son bon sens ; privé des consolations qu’offre la vie contemplative et de l’occupation que fournit la vie pratique ; trop supérieur pour embrasser de cœur une secte religieuse ou un parti politique, trop limité pour se reposer dans les hautes doctrines qui concilient toutes les croyances ou dans les larges sympathies qui enveloppent tous les partis ; condamné par sa nature et ses alentours à combattre sans aimer une cause, à écrire sans s’éprendre de l’art, à penser sans atteindre un dogme, condottiere contre les partis, misanthrope contre l’homme, sceptique contre la beauté et la vérité.
Aujourd’hui il ne peut y avoir de doute que le plan de Pope ne fût très-ingénieux et qu’il ne l’ait exécuté avec une habileté et un succès très-grands. […] Akenside refondit ses Plaisirs de l’imagination et son Épître à Curion ; Pope lui-même, enhardi sans doute par le succès avec lequel il avait étendu et remanié la Boucle de cheveux, fit la même expérience sur la Dunciade. […] Il a porté dans cette œuvre une méthode nouvelle d’une grande beauté, d’une extrême puissance : le succès a été extraordinaire.
Ainsi augmenter leurs droits d’auteur, — de la manière suivante, par exemple : les livres des écrivains « arrivés » ou à grand succès commercial se vendraient plus cher que ceux des débutants ou des écrivains difficiles ; ils feraient bénéficier ainsi ces derniers d’une vente plus grande, et indirectement, de revenus supplémentaires. […] Après le grand succès de La Jeune Parque, Paul Valéry jouit d’une popularité énorme. […] Romancier populaire à succès.
26 janvier Flaubert me contait, un de ces soirs, que son grand-père maternel, un bon vieux médecin, ayant pleuré dans une auberge, en lisant un journal qui annonçait l’exécution de Louis XVI, au moment d’être envoyé au Tribunal révolutionnaire de Paris, fut sauvé par son père, alors âgé de sept ans, auquel sa grand-mère apprit un discours pathétique, qu’il récita avec le plus grand succès à la société populaire de Nogent-sur-Marne. […] Mais Hugo, il fait des livres… Il a volé, sous le nez, à ce gouvernement, qui pourtant est bien puissant, le plus grand succès de ce temps-ci… Il a pénétré partout, les femmes, le peuple, tout le monde l’a lu… Ses livres s’épuisent de huit heures à midi… Mais quand j’ai lu ses Odes et ballades, j’ai été lui porter tous mes vers… Les gens du Globe l’appelaient un barbare… Eh bien ! […] 30 septembre Ce soir, à Saint-Gratien, Girardin disait après dîner : « Maintenant qu’il n’y a plus ni bien ni mal, qu’on est vaguement fixé sur ce qui est droit, sur ce qui est honnête, qu’il n’est point de règle bien rigide pour tout cela, il n’y a qu’une chose : le Succès, et l’Empereur doit avoir un ministre qui porte ce nom.
Cette comédie, ainsi faite avec tout le génie de l’auteur, n’eut aucun succès et ne devait en avoir aucun. — C’était une œuvre beaucoup trop avancée pour cette époque aux fermes et solides croyances. […] À ces causes, le Théâtre-Français poussé par la critique, et peut-être aussi, par le remords, remit enfin le Don Juan de Molière en grand honneur ; il remplaça les vers de Thomas Corneille, par le dialogue primitif, et le succès fut si grand que vous n’avez jamais rencontré, nulle part, un succès moins contesté que le succès de ce Don Juan et de la prose de Molière !
— quelques-uns d’entre les nôtres sont en plein succès, on peut dire en pleine gloire. […] Il ne lui fut pas donné de voir la réussite de ses camarades du Parnasse, dont il eût justement partagé le succès. […] Rêvent des succès splendides Qui luiront, n’en doutons pas. […] Peu célèbre de son vivant malgré quelques succès au théâtre, l’auteur des Flèches d’or est admiré maintenant par tous les nouveaux venus qui communient avec lui dans l’amour de la poésie et de la beauté. […] La seule discipline qu’il imposât, — c’était la bonne, — consistait dans la vénération de l’art, dans le dédain des succès faciles.
Les causes de son succès furent toutes politiques. […] Tel qu’il est, ce manuel, dont le succès a été très grand, mérite l’attention et même, jusqu’à un certain point, l’admiration. […] Les cours de Ruskin, qui furent l’un des éléments de succès du Collège des ouvriers, avaient donc fait pénétrer le grand écrivain d’art dans un monde nouveau et inattendu. […] Si quelqu’un le tente, avec une apparence de succès, il faudra lui en tenir compte et examiner avec soin la valeur de son apport. […] Tel cet auteur dramatique qui, pendant les mêmes années, se ruina au jeu et acquit la célébrité par plusieurs succès.
Ses Morticoles méritaient mieux qu’un succès de malignité ou de scandale et resteront au dossier des justes doléances, pour le soulagement des malheureux qui ont souffert dans leur chair meurtrie et pour la satisfaction des gens de cœur dont la conscience fut révoltée par le cynisme des charlatans. […] Nos pèlerinages chez le prince Bismarck rappellent un peu trop les anciens voyages à la Horde d’Or… Est-ce que la position prépondérante de cet empire, sa toute-puissance apparente et les succès répétés du faiseur de tours qui se trouve à la tête de son gouvernement ne sont pas le produit de la servitude volontaire de la Russie ? […] Il peut compter sur des succès littéraires. […] Le tsar était enivré de ses succès récents. […] Après quelques efforts stériles de l’École française, mal soutenue par son gouvernement, la tâche a été reprise par l’Allemagne, avec un éclatant succès.
Le succès est une responsabilité, et se fait sentir comme tel. […] Après l’immense succès des Caractères, cent imitations ou contrefaçons du livre à la mode se succédèrent. […] Les succès lui sont dus, comme au fleuve les vallées profondes ; il s’y laisse aller d’un mouvement lent et sûr. […] Rien de mieux vu ; les hommes de ce genre ont très souvent beaucoup de succès, des succès sérieux et durables. […] Il s’y est appliqué, et avec succès.
Le succès de cette tentative a mis M. de Wailly en goût.
Romancier, Beyle a eu un certain succès.
Son discours eut beaucoup de succès.
Il assista au combat de Saint-Gotthard, fut blessé à Vienne comme second dans un duel, et revint à la Cour en avril 1665 en veine de succès et même de faveur : le roi, formant une compagnie de gendarmes pour le Dauphin son fils, choisit La Fare parmi toute la jeunesse de sa cour pour lui en donner le guidon.
Chapelle et son camarade de voyage, âgés l’un et l’autre de trente à trente-deux ans, se mettent en route pour faire un tour dans le Midi, et dans le compte rendu léger de leur voyage qu’ils envoient à leurs amis de Paris, ils trouvent moyen de faire avec un naturel parfait une charmante satire littéraire : de là le grand succès et cette vivacité de faveur qu’on ne s’expliquerait pas autrement aujourd’hui.
Et ceux même que des dispositions heureuses engageaient avec succès dans cette voie des belles études classiques, et plus tard des professions dites libérales, il n’était pas sans inconvénient pour eux (quand ils voulaient être avocats, par exemple, magistrats, et non médecins) qu’ils pussent à la rigueur ignorer, toute leur vie, tant de choses qui sont devenues d’une utilité journalière, d’une pratique si familière et si indispensable.
La moitié de son succès était déjà dans le discours qu’on venait d’entendre.
Cette lettre, publiée par Voltaire, est devenue historique, et elle fait le plus grand honneur auprès de la postérité à l’esprit et à l’humanité de M. d’Argenson : « Vous m’avez écrit, monseigneur, lui répondait Voltaire, une lettre telle que Mme de Sévigné l’eût faite, si elle s’était trouvée au milieu d’une bataille. » Et cet éloge est mérité ; on a la description gaie, vive, émue, du combat, du danger, du succès plus qu’incertain à un moment, de la soudaine et complète victoire ; le principal honneur y est rapporté au roi : puis, après tout ce qu’un courtisan en veine de cœur et d’esprit eût pu dire, on lit les paroles d’un citoyen philosophe ou tout simplement d’un homme : Après cela, pour vous dire le mal comme le bien, j’ai remarqué une habitude trop tôt acquise de voir tranquillement sur le champ de bataille des morts nus, des ennemis agonisants, des plaies fumantes… J’observai bien nos jeunes héros ; je les trouvai trop indifférents sur cet article… Le triomphe est la plus belle chose du monde : les Vive le roi !
Les succès ont donc été balancés l’année 1758 et le seront probablement encore l’année prochaine, et l’année d’après ; et Dieu sait quand les malheurs du genre humain finiront !
Au fond, je ne suis pas aimable ; aussi n’étais-je pas fait pour vivre dans le monde : des circonstances que je n’ai pas cherchées m’ont arraché de mon cabinet, où j’avais vécu longtemps, connu d’un petit nombre d’amis, infiniment heureux parce que j’avais la passion du travail, et que des succès assez flatteurs, dans mon genre, m’en promettaient de plus grands encore.
Eudore Soulié, voué comme il l’est à la mémoire de Molière, et piqué au jeu par le succès même, aura bien de la peine à ne pas entreprendre cette recherche, qui ne serait pas ingrate à ses yeux si elle lui procurait un seul document d’importance.
Le fait est que Michel, malgré ses instants de joie et de triomphe, ne l’a point complètement soumise et domptée ; il n’a pu parvenir à la réduire dans son orgueil, dans son raffinement d’esprit ; il ne lui a pas donné le sentiment qu’elle était vaincue : et la conscience qu’il a de ce peu de succès intérieur le décourage à son tour et le refroidit.
Il était déjà au comble de son succès qu’une distinction à laquelle tout artiste attache du prix lui manquait encore.
L’autre représentait, à cette date, l’esprit d’entreprise, l’innovation hardie, inventive, l’esprit économique et véritablement démocratique, le besoin de publicité dans sa plénitude et sa promptitude, les intérêts, les affaires, les nombres et les chiffres avec lesquels il faut compter, la confiance qui est l’âme des grands succès, l’appel à tous, l’absence de toute prévention contre les personnes, y compris les personnages dynastiques, l’indifférence aux origines pourvu qu’il y eût valeur, utilité et talent ; il était l’un des chefs de file et des éclaireurs de cette société moderne qui n’est ni légitimiste ni carbonariste, ni jacobine ni girondine, ni quoi que ce soit du passé, et qui rejette ces dénominations anciennes, surannées déjà ; qui est pour soi, pour son développement, pour son progrès, pour son expansion en tous sens et son bien-être ; qui, par conséquent, est pour la paix et pour tout ce qui la procure et qui l’assure, et pour tout ce qu’elle enfante ; qui aurait pris volontiers pour son programme, non pas la revanche des traités de 1815 ou la frontière du Rhin, mais les chemins de fer avant tout.
Catinat, averti aussitôt par M. de Boufflers du succès de l’entreprise, se hâta de le rejoindre ; il conduisait lui-même un corps de troupes, et en traversant les terres de Madame de Savoie, il s’attacha, selon son habitude, à réparer les désordres inévitables qu’on avait causés en pays ami, mais qui cette fois étaient bien légers.
Ce désaccord fit précisément son succès.
Les troupes de Votre Majesté connaissent et estiment la bravoure du général Vandamme, et ont eu des succès sous sa direction.
Malgré le découragement où me jette parfois le peu de succès que j’ai en sacrifiant depuis deux ans toutes mes pensées et actions à Mme la dauphine, je vois bien de la ressource dans son esprit et son caractère. » Nous sommes ici dans la vraie mesure : ni engouement ni dénigrement.
de Talleyrand : « Ce ministre, qui posséda si éminemment, dit-il, l’art de la société, et qui en a si souvent usé avec succès, tantôt pour imposer à ceux qu’on voulait détruire, en leur faisant perdre contenance, tantôt pour attirer à lui ceux dont on voulait se servir, fit à M. de Senfft un accueil assez froid (avril 1806). » Ce ne fut qu’un peu plus tard, lorsque M. de Talleyrand eut quitté le ministère et perdu la faveur, que Mme de Senfft, personne distinguée et généreuse, — ce qu’on appelle une belle âme, — se sentit prise pour lui d’une sorte d’attrait et de beau zèle, d’un mouvement admiratif qui n’échappa point au personnage et qui fixa pour l’avenir l’agrément de leurs relations.
En second lieu, une analyse indirecte vient d’expliquer, avec le succès le plus complet, cette qualité indéfinissable qui semblait résister à tous les efforts de l’analyse directe, le timbre73.
Ajoutons que Jean Paul paraît se prêter plus que tout autre écrivain à cette espèce de dissection puisque en Allemagne même celui de ses livres qui a eu le plus grand nombre d’éditions, et qui a obtenu le succès le plus populaire, est un extrait et une sorte de quintessence de tous les autres.
Mais enfin, on peut les tirer, ces conséquences, et aussi utiliser ces applications avec un succès relatif. — Encore ne faudrait-il pas s’exagérer la puissance et l’efficacité de cette tactique.
Le gentil petit Barrès Maurice nous a dit les malheurs des déracinés — avec quel succès, Henry Bordeaux s’en souvient.
Il commençait à plaider, et avec succès.
Guizot en conclut que, sous toutes les formes de gouvernement, qu’il s’agisse d’une monarchie ou d’une république, d’une société aristocratique ou démocratique, la même lumière brille dans les faits ; le succès définitif ne s’obtient, dit-il, qu’au nom des mêmes principes et par les mêmes voies.
Les poètes de cour, les rivaux et ennemis littéraires de Ferdousi prétendirent que le succès de son ouvrage tenait à l’intérêt des sujets bien plutôt qu’au talent de l’auteur.
En insistant sur l’admiration qui est due à ces dernières productions de Mme Sand, je n’ai pas, au reste, la pensée de lui adresser un conseil : c’est un succès que j’ai voulu constater.
Leur succès s’est fort ranimé depuis les derniers mois, ou du moins l’impression qu’ils ont causée, de quelque nature qu’elle soit, a été vive.
Animé par son succès, il se mit alors à rechercher avec zèle ce qui pouvait rester d’inédit de son auteur.
Si cette grande entreprise avait manqué, le roi aurait passé pour un prince inconsidéré, qui avait entrepris au-delà de ses forces : le succès le fit regarder comme habile autant qu’heureux.
Il l’aborda de préférence par le genre des pastorales et des nouvelles, et lui emprunta Galatée (1783), qu’il traita avec liberté d’ailleurs, et qu’il accommoda selon le goût du temps, en y donnant une teinte plus récente de Gessner : « J’ai tâché, écrivait-il à ce dernier, d’habiller la Galatée de Michel Cervantes comme vous habillez vos Chloés : je lui ai fait chanter les chansons que vous m’avez apprises, et j’ai orné son chapeau de fleurs volées à vos bergères. » Ce roman pastoral, mêlé de tendres romances, réussit beaucoup : toutes les jeunes femmes, tous les amoureux en raffolèrent ; les sévères critiques eux-mêmes furent fléchis : « C’est un jeune homme d’un esprit heureux et naturel, écrivait La Harpe parlant de l’auteur de Galatée, et qui aura toujours des succès s’il ne sort pas du genre où son talent l’appelle. » Il est vrai que, peu de temps auparavant, le chevalier de Florian avait adressé au même M. de La Harpe des vers d’enthousiasme, au sortir de la représentation de Philoctète : Je ne sais pas le grec mais mon âme est sensible ; Et, pour juger tes vers, il suffit de mon cœur !
Ce style bref, mâle, qui frappe à tout coup, qui enfonce et qui redouble le sens par le trait, ce style duquel on peut dire qu’il est une épigramme continuelle, ou une métaphore toujours renaissante, n’a été employé chez nous avec succès qu’une seule fois, et c’est sous la plume de Montaigne.
Cependant la jeune personne commençait dans ses voyages à Paris à voir le monde, et ses premiers pas furent des succès.
Tous les succès de d’Antin à la Cour et la félicité où il nage en ces années 1709-1710 ne l’empêchent pas de revenir de loin en loin à son Journal, pour y consigner ses regrets, ses moralités, ses scrupules même de conscience : il semble qu’il ait eu, de temps en temps, besoin de s’administrer de petites leçons morales, des admonestations dont il sait bien qu’il tient trop peu de compte dans sa conduite : mais il espère toujours que, la grâce aidant, le moment viendra finalement d’en profiter.
Tout le monde favorise la reine de ses vœux ; elle a tous les cœurs, elle a même bien des bras, et cependant elle va être vaincue en un clin d’œil : « Dieu le permit ainsi à mon avis, dit Richelieu, pour faire voir que le repos des États lui est en si grande recommandation qu’il prive souvent de succès les entreprises qui le pourraient troubler, quoique justes et légitimes. » Parlant du rôle de Richelieu en cet instant critique, quelques hommes du temps l’ont accusé d’avoir trahi les intérêts de la reine mère et des confédérés ; le duc de Rohan, ce grand fauteur de guerres civiles, l’accuse d’avoir exprès conseillé à la reine, dans une ville tout ouverte, cette défense tremblante.
Dès l’entrée en campagne, le roi a confiance en ses troupes ; il a su les animer de sa passion de gloire : « Mes troupes en ont le cœur enflé, et je te réponds du succès. » Au camp de la Neisse (15 septembre 1741), au moment où il espère encore amener M. de Neipperg à une bataille, le roi écrit : « Nous avons le plus beau camp du monde, et ces deux armées qu’on aperçoit d’un coup d’œil semblent deux furieux lions couchés tranquillement chacun dans leur repaire. » Un jour, trois ou quatre mille hommes de la garnison de Brünn, dans une sortie, attaquent un régiment de quatre cents Prussiens logés dans un village ; le village est brûlé, mais les ennemis sont repoussés et chassés sans avoir gagné le moindre avantage : Truchsess (le colonel), Varenne et quelques officiers, écrit le roi, ont été légèrement blessés ; mais rien ne peut égaler la gloire que cette journée leur vaut.
Je prétens que c’est dans cet intervalle du troisième rang, du rang de portraitiste de la plus belle nature subsistante soit en tout soit en partie que sont renfermées toutes les manières possibles de faire, avec éloge et succès, toutes les nuances imperceptibles du bien, du mieux et de l’excellent.
Aussi est-ce par eux que commencera la réaction contre ces Lettres, d’une bavarderie si vaine, et qu’elles expieront avant peu leur succès mystificateur.
D’un autre côté, quoiqu’aussi le mensonge soit nécessaire au succès de la vérité, la pauvre conscience de Renan a sur le nez la mouche importune du miracle, et il fait tout ce qu’il peut pour la chasser.
Il prépare les siens au deuil : « Prie le bon Dieu bien fort, chère petite femme, pour que le grand déclanchement qui ne peut tarder beaucoup désormais soit couronné de succès… Dis-toi que la souffrance est une grâce qui nous est offerte par Dieu et un bienfait pour qui sait en profiter.
Là même, cependant, son vers pompeux ou négligé, empruntant de Racine l’élégance plutôt que l’audace, laissait voir le déclin de l’art sous le prestige même du succès.
Homolle, directeur de l’École d’Athènes, consulté par Léon Bourgeois, lui avait garanti le succès. […] Victor Brochard ne prêtait à aucune satire de cette sorte et ni même au soupçon de convoiter le succès. […] Sans doute il eut l’air d’entrer du premier coup dans la gloire, avec l’immense succès de Madame Bovary, parue en 1856 dans la Revue de Paris de Laurent-Pichat et Maxime du Camp, l’année suivante en librairie, chez Michel Lévy. Mais il ne faut pas se dissimuler que ce fut surtout un succès de scandale. […] Après cet unique succès, si ballotté, et pendant les vingt-trois ans qui lui restaient à vivre, jusqu’au 8 mai 1880, il n’eut plus que ce qu’en argot de théâtre on appelle des fours.
L’un de ces épistoliers, un artilleur blessé, cité à l’ordre du jour, appelle ses prouesses un « petit succès ». […] Un succès par ici compense un échec ailleurs : sans doute ; mais on ne veut d’échec nulle part. […] Le succès paradoxal qu’a obtenu, dans notre malheureux pays, la seconde doctrine, on le constate en lisant Michelet. […] Je ne suis jamais remonté à cette tribune… » à cette tribune où il avait eu les plus glorieux et attrayants succès. […] Ex eventu famam : le succès !
M. de Gourmont est, à en juger par son œuvre seule, d’humeur aristocratique, peu entendu dans l’art de la réclame et mauvais courtisan du succès. […] Rare succès de l’intelligence et que vient achever un art supérieur. […] Ayant ainsi mesuré les périls et connaissant les conditions de succès de sa tentative, M. […] Dans « Mademoiselle Cloque », dans « la Becquée », il avait dessein de peindre « les scènes et les figures communes à la famille provinciale française qui a élevé les hommes âgés aujourd’hui d’environ trente ans. » Un succès légitime a accueilli ces romans de mœurs qui, échappant tout à fait à la formule naturaliste, n’en sont pas moins animés d’un fort sentiment du naturel et où l’observation s’avive de beaucoup d’esprit et de malice. […] Elle avait, pour seulement le seconder, dédaigné des succès personnels, négligé la camaraderie de ses amies… Après cela, le geste était trop cavalier de la baiser au front et de s’en aller briller devant des marquises spirituelles. » Geneviève espérait une autre récompense à ses peines.
Cette lutte préalable et cette transformation progressive composent la vie de Dryden, et expliquent son impuissance et ses chutes, son talent et son succès. […] Le théâtre, interdit sous la république, venait de se rouvrir avec une magnificence et un succès extraordinaires. […] Avance tous les jours plus loin dans la sottise et l’impudence ; d’autres t’enseigneront le succès ; apprends de moi le travail infécond, les accouchements avortés778.
Et l’on s’entretient amoureusement de ce théâtre faisant la joie intellectuelle de Weimar, et de là on est amené à dire qu’il n’y a que les milieux restreints, les petits centres pour goûter la littérature distinguée, et l’on cite les petites républiques de la Grèce, et les petites cours italiennes de la Renaissance : tout le monde constatant que les grandes accumulations de populations, comme Paris, les capitales à l’innombrable public, font de préférence de formidables succès à Roger la Honte ou à La Porteuse de pain, à de grosses et basses œuvres. […] Sur les six heures, Derembourg qui avait envoyé mon manuscrit à la censure, pour faire jouer aux Menus-Plaisirs La Patrie en danger avec la troupe d’Antoine, si elle a un succès, Derembourg m’apprend, à ma grande surprise, qu’en dépit de ma préface de Germinie Lacerteux, la censure a donné le visa à ma pièce, sans demander la suppression d’une phrase. […] Comme je parle à Vacquerie de la toquade de mon frère pour Tragaldabas, il me conte que c’est le succès du Tricorne enchanté de Théophile Gautier aux Variétés, qui l’avait fait écrire sa pièce, primitivement en trois actes, et qu’il voyait jouée par le comique Lepeintre jeune.
Degas n’a pas vieilli d’un cheveu, au contraire il est engraissé, et a pris le teint fleuri du succès. […] Jeudi 5 avril À la fin de la soirée, l’on causait de la précipitation des choses, des événements, des succès, de l’accélération de tout au monde, et l’on se demandait, si ce n’étaient pas les caractères des fins de siècle, si, il n’y avait à ces époques limitées par des calculs humains, une accumulation, un trop-plein d’incidents, voulant déborder, pour débarrasser le siècle qui va venir. […] En s’en allant, il veut bien me dire que, ces derniers jours, il vient de relire Madame Gervaisais, et qu’il s’étonne, que le livre n’ait point eu un très grand succès.
Pourquoi tant de besoin et si peu de succès de l’éducation dans la jeunesse ? […] Il me semble que, si, jusqu’à ce jour, l’on eût gardé le silence sur le gouvernement, nous gémirions encore sous les entraves du gouvernement féodal ; l’espèce humaine serait divisée en un petit nombre de maîtres et une multitude d’esclaves ; ou nous n’aurions point de lois ou nous n’en aurions que de mauvaises ; Sidney n’eût point écrit, Locke n’eût point écrit, Montesquieu n’eût point écrit ; et il faudrait compter au nombre des mauvais citoyens ceux qui se sont occupés avec le plus de succès de l’objet le plus important au bonheur des sociétés, et à la splendeur des États. […] Ici, il peint l’ambitieux qui se résout à des actions malhonnêtes, et qui s’afflige de s’être déshonoré sans fruit, lorsque le succès n’a pas répondu à ses viles et sourdes intrigues. […] Il y a des préceptes pour plaire à l’organe, il n’y en a point pour le blesser avec succès ; et celui qui manquera de ce double tact, ne sera jamais un bon écrivain, et sera toujours un mauvais juge. […] J’ai été forcé toute ma vie de suivre des occupations auxquelles je n’étais pas propre, et de laisser de côté celles où j’étais appelé par mon goût, mon talent et quelque espérance de succès.
Mais pouvez-vous nier que ce ne soit à cette imitation même que nos plus grands poètes sont redevables du succès de leurs écrits ? […] La lettre eut le plus grand succès. […] La rapidité du style, la force des arguments, la véhémence de la prononciation, la hardiesse, la liberté, etc., rendroient le succès infaillible dans une assemblée moderne quelconque, et je ne crois pas qu’il en fût de même d’une harangue de Cicéron. […] Aussi n’est-il pas étonnant que Duclos ait écrit là-dessus ces jolies lignes : Les sots qui connoissent souvent ce qu’ils n’ont pas, et qui s’imaginent que ce n’est que faute de s’en être avisés, voyant le succès de la singularité, se font singuliers, et l’on sent ce que ce projet bizarre doit produire. […] Robespierre, par exemple, le plus pédant pasticheur de Rousseau, obtenait du succès à la Convention en débitant la pire des rhétoriques.
Ainsi, qu’on me permette de le dire, lord Byron, cet autre roi légitime qui ne dédaignait pas non plus les succès littéraires et les succès parlementaires, était beaucoup plus préoccupé de la science de Dieu que M. de Lamartine ne l’a jamais été. […] Mais ce n’était pas le beau, le vrai Béranger de la poésie, de la France et de l’histoire : c’était le travers de l’enfant gâté par le succès. […] Ma position devenait décourageante, et cependant, soit que je n’eusse nourri aucun espoir de succès, soit que je fusse armé de l’insouciance de la jeunesse, je ne m’affectai pas de l’arrêt de mon juge, et passai une nuit fort tranquille.
Des hommes de talent au xviiie siècle, Parini, Alfieri et Monti, essayent un retour généreux et sévère ; mais la révolution française interrompt et contrarie les efforts ; l’invasion implante moins de gallicismes qu’on ne dit, elle nuit pourtant comme toute invasion ; il fallut que cette œuvre de Parini et d’Alfieri fût reprise par Manzoni, Leopardi et autres, et elle le fut avec un vrai succès. […] Comment celle-ci peutelle se cultiver avec succès sans une profonde connaissance des langues savantes ?
Quand on réfléchit sur les livres saints, on y trouve l’admirable réunion des meilleurs conseils pour se passer de succès dans ce monde, et souvent aussi des meilleurs moyens pour en obtenir. […] L’autre force, c’est-à-dire, celle qui renverse les obstacles opposés à nos désirs, a le succès pour récompense aussi bien que pour but, mais il n’est pas plus admirable de faire usage de son esprit pour asservir les autres à ses passions, que d’employer son pied pour marcher ou sa main pour prendre ; et dans l’estimation des qualités morales, c’est le motif des actions qui seul en détermine la valeur.
Les deux jeunes filles me racontèrent bien vite la conversation de leur mère avec madame de Reck, et la conjuration, suivie de succès, qu’elles avaient faite pour ma conquête. » Goethe m’a raconté déjà une autre anecdote du même genre, qui trouvera bien sa place ici. […] Le même succès couronne ce délicieux poème.
Il l’a découvert dans le roman russe, vous n’avez pas oublié avec quel succès. […] C’est d’une de celles-là, mêlée, sous son crêpe de deuil, aux divertissements de quelque villégiature aristocratique, qu’une méchante langue dit un jour : « Oui, c’est bien ainsi que ce pauvre un tel aurait voulu être pleuré. » Il y a celles qui étaient au moins égales, par l’esprit et le talent, au mari qu’elles pleurent, et qui, tant qu’il vécut, se sont tues, se sont cachées, ont suivi ses succès, du fond de leur retraite volontaire, comme des mères indulgentes.
Et, attendant le succès, qui jamais n’arrivera, que peuvent faire ceux qui veulent Introduire en leur langage ces poèmes ? […] Il faut s’inquiéter si vous conservez au style son caractère ; si vous le négligez, guère n’importe que, cherchant ou omettant une forme versifiée, vous vous donniez plu » ou moins de facilités à traduire ; le plus ou moins de succès dans le travail achevé est seul à voir.
C’est ce qu’ils ont imité avec succès. […] Peut-on dire qu’on ait vû les effets suivre si promtement l’action des causes morales dans notre patrie, qu’il faille attribuer à ces causes les succès surprenans des grands artisans ?
Ses succès et sa gloire sont un exemple bien sensible de ce que nous disions plus haut, que l’autorité des gens de lettres l’emporte à la longue : c’est à leur suffrage qu’il doit, après lui-même, la [réputation dont il jouit malgré la cabale et l’envie. […] Peut-être est-ce le seul genre de succès qui ne prouve aucune espèce d’esprit ; car l’esprit d’intrigue et de manège ne mérite pas ce nom ; c’est l’esprit de ceux qui n’en ont point d’autre, et de tous ceux qui voudront l’avoir.
L’Académie française, habile à profiter des vogues nouvelles et à les favoriser, mit au concours l’Éloge de Sully pour lequel Thomas fut couronné (1763) : ce discours de Thomas, « plein de vérités utiles et hardies », comme on les aimait alors, eut un grand succès.
Et aux félicitations qu’on essayait d’y mêler sur le succès de la journée, le roi répondit « que Dieu en fût adoré de tout ce qu’il lui donnait.
L’ouvrage eut du succès, et ouvrit la nouvelle carrière où l’auteur devait rendre tant de services qu’il y aurait de l’ingratitude à méconnaître.
C’est bien alors qu’on peut dire que nous formons de nos mains notre destinée, et que nous amassons pour nous-mêmes une suite de succès futurs ou de mécomptes. » Au sortir de l’étude de M.
Stapfer, pour la Biographie Michaud : Cependant, il y a des compensations, écrivait-il ; si je me tourmente aux heures de travail, quand j’ai en tête une composition de quelque étendue, je sens aussi plus d’énergie, plus d’aplomb au dedans de moi, plus de sérénité dans ma journée, quand j’ai travaillé avec un succès réel ou apparent, mais dont j’ai l’idée… Voilà ce que j’éprouve en terminant mon article « Leibnitz » le 1er juillet (1819).
Il a beau se plaindre et gémir, regardez ses portraits, toujours un sourire de satisfaction flotte et surnage et repousse tout soupçon d’amertume : cet homme, quoi qu’il fasse et quoi qu’on fasse, est content de lui, il a bonne opinion de lui, et il augure bien du succès définitif de ses vers, et par une très bonne raison qu’il va nous dire : « Parce que je les aime, et que je suis persuadé de n’avoir jamais rien fait de mieux. » Marolles eut pour adversaire en son temps, et pour juge inexorable un homme auquel il fait allusion fréquemment comme étant alors l’arbitre des réputations et le dispensateur suprême des louanges, Chapelain, si déchu et si rabaissé aujourd’hui.
Il estime qu’on le pouvait au moment de la paix de 1735, à la suite des succès de nos armes : « On le pouvait assurément, dit-il, et on aurait eu toute l’Europe pour soi si, agissant avec candeur, on eût fortifié le tiers-parti des dépouilles de la maison d’Autriche en Italie, sans en revêtir la maison de Bourbon aucunement. » Le désintéressement pour soi et pour les siens aurait donné le droit de parler haut et ferme.
Ce jeune homme est avocat, il a des succès et voit déjà s’ouvrir devant lui une honorable et brillante carrière.
C’est dans la Correspondance de Garrick, publiée en Angleterre, dans une lettre qui lui vient de France, que je lis les observations bien fines, et d’un bien grand sens, d’une femme de mérite, connue par ses succès au théâtre et dans les lettres, Mme Riccoboni ; ces réflexions qu’elle adressait à Garrick trouveront accès, j’en suis sûr, auprès de tous les bons esprits, des cœurs doux, indulgents et modestes : « La rupture de M.
C’est ici que la philosophie a beau jeu et que le néant des plus brillants et des plus flatteurs succès mondains éclate dans tout son jour.
Il appréhendait que « ces discours qui avaient charmé dans sa bouche n’eussent pas le même succès quand ils seraient sur le papier. » Legendre, qui avait eu l’idée de les rédiger, est forcé de convenir que le prélat avait raison : « J’ai de lui des sermons qui avaient charmé quand il les avait prononcés et qui réellement ne m’ont paru, en les lisant, que des pièces assez ordinaires. » Les fameuses Conférences restèrent donc à l’état de pure renommée et de souvenir ; si glorieuses qu’elles fussent pour le prélat, elles avaient cessé du jour où il avait pensé que l’effet était produit et son nom remis suffisamment en honneur.
Cela même, quand il entrait dans une affaire, circonscrivait sa portée d’action et limitait son succès.
» La guerre était décidée ; Catinat, qui n’a que son objet en vue, qui n’a d’yeux que par Louis XIV et par Louvois, s’en réjouit ; il écrivait, dès le 14 avril : « Toutes les allées et venues des ambassadeurs suisses n’ont point eu de succès ; le prince ne les écoute plus que pour leur dire que sa volonté paraît par son dernier édit.
Les éloges se mêlent aux réprimandes, car on sent qu’elles sortent d’un cœur tendre et qui n’a en vue que le bonheur des siens : « Je suis toujours sûre du succès, si vous entreprenez une chose, le bon Dieu vous ayant douée d’une figure et de tant d’agréments, joint avec cela votre bonté, que les cœurs sont à vous si vous entreprenez et agissez ; mais je ne puis vous cocher pourtant ma sensibilité : il me revient de toutes parts et trop souvent que vous avez beaucoup diminué de vos attentions et politesses à dire à chacun quelque chose d’agréable et de convenable, de faire des distinctions entre les personnes.
Quelques fragments imprimés depuis dans la Revue de Paris, et un petit drame en prose, représenté sans succès et lu avec plaisir, n’avaient pas contribué à éclaircir l’énigme : aujourd’hui Un Spectacle dans un Fauteuil l’a-t-il résolue ?
Ces deux événements, ces deux succès, très-sensibles parce qu’ils ont éclaté au théâtre, et dans les circonstances les plus propres à les faire ressortir, ne sont au reste qu’une indication de ce qui se passe ailleurs et à côté dans toute l’étendue d’une certaine couche sociale : en religion, politique, arts, modes et costumes, réaction sur toute la ligne.
Le chevalier avait les agréments de l’esprit et de la figure, un tour de sensibilité légèrement romanesque ; il était chevalier de Malte, mais avait eu des succès à la cour : la duchesse de Berry l’avait distingué et honoré d’un goût de princesse.
Il prêcha avec succès, et fut prédicateur de la reine Marguerite de Navarre, théologal de l’église de Bazas, puis théologal et chantre en l’église de Condom.
Il a l’air de redouter son succès ; il se repent presque ; je dis mal ; non, il ne se repent pas ; mais il devient le sage accompli ; il se fait le conseiller, le modérateur de ses compagnons de lutte, si bien que les esprits superficiels cessèrent de le comprendre, et peu s’en fallut qu’il ne fût aussi appelé traître à son jour.
Avec quelque succès que nous puissions réduire l’équation à ses derniers termes, nous ne serons pas pour cela en état de déterminer l’inconnue : au contraire, il n’en devient que plus évident que cette inconnue ne pourra jamais être trouvée.
Aussi des hommes qui ne sont qu’au second rang, si on les compare à lui, ont su se pousser, eux et leur patrie, à des fortunes plus stables et se maintenir dans leur succès.
Un faible appui dans le succès, nulles ressources dans la défaite, aucun espoir de vengeance.
On restitua avec certitude les principaux noms ; on supprima des hors-d’œuvre et des longueurs, et l’on en tira les trois volumes qui parurent en 1818, et dont le succès fut tel qu’il y eut trois éditions en moins de six mois17.
Tout a été disposé par le plus attentif des pères pour son succès et sa bienvenue sur cette scène nouvelle.
Cela dit, et se croyant en mesure de prendre tout son plaisir sans trop de péché, il se lance dans sa voie, et définit admirablement l’histoire telle qu’il la conçoit, dans toute son étendue, ses embranchements, ses dépendances, et avec la moralité finale qu’on en peut tirer, si après tout un véritable esprit religieux s’y mêle ; car, de cette multitude de gens qui en sont les acteurs, remarque-t-il, « s’ils eussent pu lire dans l’avenir le succès de leurs peines, de leurs sueurs, de leurs soins et de leurs intrigues, tous, à une douzaine près tout au plus, se seraient arrêtés tout court dès l’entrée de leur vie, et auraient abandonné leurs vues et leurs plus chères prétentions », reconnaissant qu’il n’y a ici-bas rien que néant et que vanité.
Il réalisa et résolut ce délicat problème dans ses Entretiens sur la pluralité des mondes, qui parurent en 1686 et qui eurent le plus grand succès.
Il y monta le 31 décembre 93, accusé d’avoir, par son inaction et son peu de secours, « favorisé les succès des brigands de la Vendée sur le territoire français ».
Il vise lui-même à remplir quelques-unes de ces conditions difficiles qu’il impose au génie ; il sait qu’une muse n’atteindra jamais aux beautés sévères, « si elle n’a point le courage d’acquérir dans le silence littéraire cette mâle vigueur que ne sauraient énerver ni le bon ton ni la bonne compagnie : Ceux dont le présent est l’idole Ne laissent point de souvenir : Dans un succès vain et frivole Ils ont usé leur avenir.
Les plus sages, qui jusqu’alors avaient désapprouvé les entreprises de cette compagnie, ne pouvaient dans leur cœur haïr cette proposition ; ils la blâmaient en apparence, parce qu’il était impossible de la louer à la vue du monde, mais ils l’aimaient en effet, et ne pouvaient s’empêcher d’estimer cette hardiesse, et de souhaiter qu’elle eût un favorable succès ».
Comme il possède le secret, cette qualité royale nécessaire au succès autant qu’à la considération, et dont la seule absence rejette si loin tant d’hommes politiques : « car les grands parleurs, remarque-t-il, disent souvent de grandes badineries !
Michaud publia son Printemps d’un proscrit, précédé d’une préface sur le genre descriptif, et suivi de plusieurs Lettres à Delille sur la pitié (1803), l’ouvrage eut un succès d’à-propos.
Le succès d’abord ne se décida que parmi l’élite des esprits.
Lorsque son Testament politique parut en 1687, de bons juges y reconnurent le cachet du maître : Ouvrez son Testament politique, dit La Bruyère, digérez cet ouvrage : c’est la peinture de son esprit ; son âme tout entière s’y développe ; l’on y découvre le secret de sa conduite et de ses actions ; l’on y trouve la source et la vraisemblance de tant et de si grands événements qui ont paru sous son administration : l’on y voit sans peine qu’un homme qui pense si virilement et si juste a pu agir sûrement et avec succès, et que celui qui a achevé de si grandes choses, ou n’a jamais écrit, ou a dû écrire comme il a fait.
Mais quels que soient ces succès, il sera fort difficile d’obtenir jamais la mesure objective des émotions causées par une œuvre d’art, par la raison que ces émotions, comme les autres, sont subjectives et ne possèdent pas de valeur stable, qui ne varie pas suivant la nature du lecteur, du spectateur, de l’auditeur.
Ces grands haïsseurs du mal sont haïs par tous les flatteurs de la force et du succès.
. , est d’un homme d’esprit qui a bien réfléchi sur un art qu’il cultive avec succès.
Il y a un écueil à craindre pour Doyen, c’est qu’échauffé par son morceau du miracle des ardens, dont la poésie a plutôt fait le succès que le technique (car à trancher le mot, en peinture ce n’est qu’une très-magnifique ébauche), il ne passe la vraie mesure, que sa tête ne s’exalte trop, et qu’il ne se jette dans l’outré, il est sur la ligne, un pas de travers de plus et le voilà dans le fracas, dans le désordre.
Nous aimons, nous, que les femmes aient de la pudeur contre le succès et la gloire, et se voilent rougissantes, et par là plus charmantes, contre ces regards et ce jour.
Les idées sur lesquelles il s’appuie sont communes en Allemagne, où les idées cessent de dominer dès qu’elles sont populaires, et en France déjà elles se sont produites obscurément et sans succès.
Au nom de Dieu, au nom de Hello, au nom du succès du livre, écartons le fâcheux qui en obstrue le seuil !
Les succès qu’il a obtenus, de longues et fécondes années de régularité laborieuse n’ont pas peu contribué, je pense, à le réconcilier avec la vie ; mais je ne crois pas me tromper en ajoutant qu’il a cédé à un courant général. […] Madame de Trémeur (Dieu ou le diable sait pourquoi) éprouve le besoin de conter à son amie de couvent, madame de Floche, la petite opération qu’elle s’est imposée avec succès. […] Ancien élève de l’Ecole des mines, fils d’un universitaire de talent, rédacteur à la Presse, travailleur acharné, leur auteur semblait avoir en mains toutes les chances de succès. […] Le gros succès du jour. […] Pourquoi cependant n’oserai-je lui promettre un de ces succès retentissants comme en ont obtenu jadis des livres du même genre ?
Tous ces gens-là sont marqués de deux défauts que Stendhal ne pardonne point, dont le premier est d’avoir ou d’affecter des sentiments religieux, et le second, très probablement, est d’avoir du talent et du succès. […] Et il devait le voir, avec un désespoir véritable, s’acheminer vers un dénoûment bourgeois, vers le succès, un beau mariage et un régiment ou une légation. […] Elle est énergique, habile, maladroite aussi et imprudente dans les commencements de succès, par excès de confiance en soi et emportement bien féminins. […] Il est resté en horreur aux purs imbéciles qui se croient de l’esprit : c’est un double succès qui n’eût pas laissé de le flatter. […] En 1824, il avait vingt ans, avait fait de très bonnes études et désirait passionnément trois choses : des succès mondains, la gloire littéraire et tout comprendre.
Mais cette procédure rapide, à l’américaine, n’a été employée qu’une fois avec l’esprit de suite et les ressources qui en ont assuré le succès ; ailleurs et en d’autres temps elle n’eût pas, du reste, été de mise. […] Les « sciences auxiliaires » Supposons que les premières recherches, dont il est traité dans le chapitre précédent, aient été faites avec méthode et avec succès : on a réuni, sur un sujet donné, la plupart des documents utiles, sinon tous. […] Le succès des « Manuels » précités, dont les éditions se succèdent, est significatif à cet égard53. […] Reste à savoir comment il faut traiter les documents, supposé que l’on ait subi préalablement, avec succès, l’apprentissage convenable. […] Parmi les jeunes gens qui se destinent aux études historiques, quelques-uns, animés d’un esprit plus commercial que scientifique, grossièrement désireux de succès positifs, se disent in petto : « L’œuvre historique suppose, pour être faite conformément aux règles de la méthode, des précautions et des labeurs infinis.
que Gismonda est, comme on dit, « un succès énorme ». […] Le succès en a été éclatant. […] François Coppée, Pour la couronne, représenté à l’Odéon avec un si éclatant succès, a d’abord un mérite. […] J’ajoute tout de suite que le succès, à la première représentation, a été éclatant. […] Marcel Prévost a beaucoup de talent, et qu’on lui en trouverait plus encore s’il avait moins de succès.
Pourquoi les recueils de vers français qui s’échappent par malheur de nos collèges ont-ils si peu de succès, tandis que plusieurs gens de lettres estiment les vers latins qui en sortent ? […] Jamais cet avis ne leur fut plus nécessaire ; nos livres se remplissent insensiblement d’un idiome tout à fait ridicule ; plusieurs pièces de théâtre modernes, jouées avec succès, ne seront pas entendues dans vingt années, parce qu’on s’y est trop assujetti au jargon de notre temps, qui deviendra bientôt suranné et sera remplacé par un autre. […] D’ailleurs, l’accent ne devrait jamais servir qu’à marquer la quantité ou à désigner la prononciation, et nous nous en servons souvent pour d’autres usages : ainsi, nous nous servons de l’accent grave dans succès, pour marquer la quantité de l’e ; et nous nous en servons dans la préposition à, pour la distinguer du mot a, troisième personne du verbe avoir ; comme si le sens seul du discours ne suffisait pas pour faire cette distinction.
M. de Climal a acheté à Marianne un habit complet avec le linge le plus fin, et celle-ci l’essaye un jour de grande fête en allant à l’église, où elle s’arrange si bien dans son innocence qu’elle obtient toutes sortes de succès.
— Le maréchal de Richelieu voulait faire causer Saint-Martin avec Voltaire de retour à Paris et qui mourut justement dans la quinzaine : Je crois, dit ingénument Saint-Martin, que j’aurais eu plus d’agrément et plus de succès auprès de Rousseau, mais je ne l’ai jamais vu.
Ami de la propriété des termes, de l’ordre logique et direct dans le langage, il se disait que l’esprit n’a ses coudées franches et son juste instrument que dans la prose ; « qu’elle seule a droit sur tous genres d’ouvrages indistinctement ; qu'elle a seule l’usage libre de toutes les richesses de l’esprit ; que, n’étant asservie à aucun joug, elle ne trouve jamais d’obstacles à exprimer ce que le génie lui présente ; qu’elle n’est jamais forcée de rejeter les expressions propres et les tours uniques que demandent les idées successives et les sentiments variés que ses sujets embrassent. » Mais, avec les vers, il faut toujours faire quelque concession, quelque sacrifice, tantôt pour la clarté, tantôt pour l’élégance, ces deux qualités dont la prose est toujours comptable : « Quand une pensée se trouve, à quelque chose près, aussi bien exprimée en vers qu’elle pourrait l’être en prose, on applaudit au succès du poète, on lui voue son indulgence, on lui permet de grimacer de temps à autre ; les expressions impropres sont chez lui de légères fautes ; les constructions inusitées deviennent ses privilèges. » Et il en citait des exemples jusque dans Boileau.
Les succès de Henri IV dans cette première campagne, en prouvant aux princes lorrains leur impuissance quand ils étaient seuls, les poussèrent bon gré mal gré entre les bras de l’Espagne.
Aujourd’hui nous lui devons une traduction fort bonne des Entretiens de Gœthe et d’Eckermann mais cette traduction, qu’il avait faite au complet, a été abrégée, taillée, — mise en coupe comme une forêt trop épaisse, — par les éditeurs, gens d’esprit et avisés, qui ont dû se soucier avant tout du succès auprès des lecteurs, et du goût français si aisé à dégoûter.
Il passa de là au barreau, qui n’est pas accoutumé à recevoir pour siens de ces élèves d’Euclide ; il vint habiter dans l’île Saint-Louis, où la Révolution le trouva encore obscur, jeune avocat, ayant plaidé cependant non sans succès à la Grand’Chambre ; l’illustre Gerbier avait été son introducteur et son patron.
Ce qui est à remarquer, c’est qu’aucun succès ne l’endormit et qu’il resta en tout et partout travailleur et producteur aussi actif, aussi infatigable que le premier jour, possédé de l’amour et, comme il disait, de la rage de peindre.
Je me demande, — je commence à me demander (et cette question je me la ferai plus d’une fois en relisant Gautier poète) pourquoi, tandis que les poésies parallèles de Musset, les moindres couplets de Marcloche, de Namouna coururent aussitôt le monde, la jeunesse plus ou moins viveuse et lettrée, et finirent même par gagner assez tôt les salons, le succès de Gautier s’est longtemps confiné et se renferme encore dans un cercle d’artistes et de connaisseurs.
A la longue leur patience fut couronnée du succès : l’originalité un jour leur était née.
Le Cid est une œuvre de poésie, mais sa prompte influence s’est fait sentir sur toute la langue, et tout au moins son succès coïncide avec un progrès notable dans la prose.
Il dut céder à l’exigence française ; sa bonne étoile ne lui fit pas défaut ; il fut heureux ; son lieutenant Lœwendal mena à bien cette entreprise réputée impossible et fort inutile de Berg-op-Zoom qui n’était que pour l’honneur et pour la montre : le succès de Lawfeld, dès cette campagne, put sembler couronné d’un résultat.
On l’avait fait imprimer à l’avance, et toute l’édition, à l’abri de la saisie, attendait chez Malouet le moment de s’envoler ; les initiés comptaient sur un immense succès d’opposition et de surprise.
Tout cet espoir de succès et de bon office s’en alla en fumée.
L’avis fut adopté, et la sommation rédigée presque dans les mêmes termes : elle eut un plein succès.
Il reste à voir comment et avec quel succès Du Bellay a relevé en poète le gant qu’il avait si fièrement jeté comme critique et comme héraut d’armes.
Le succès soudain qu’elles obtinrent fut le plus éclatant du siècle depuis le Génie du Christianisme ; il n’y eut qu’une voix pour s’écrier et applaudir.
A force de voir Mme de Pontivy, de s’intéresser à ce mari en fuite, de chercher du moins à maintenir les biens, à force de visiter les gens du roi convoqués à l’Arsenal, et de rapporter son peu de succès à la cliente qu’il voulait servir, il l’aima, et ne put plus en douter un soir que son cœur, comme de lui-même, se trahit.
C’était un de ces admirateurs de la fortune antique, qui n’adoraient en elle que la divinité du succès.
XVII Louis XIV récompensa Fénelon de ses succès dans l’éducation de son petit-fils par le don de l’abbaye de Saint-Valéry ; le roi lui annonça lui-même cette faveur et s’excusa gracieusement de ce qu’elle était si tardive et si disproportionnée à ses services.
Il ne se lasse pas d’énumérer dans son livre le gain, le rapport de chaque succès : chevaux, harnais, or ou argent, troupeaux, villes ou provinces ; il mentionne aussi scrupuleusement le produit d’une escarmouche que celui du sac de Constantinople.
Si le Pèlerinage de Renart est peut-être le plus ancien morceau de la collection qui nous est parvenue, le Jugement de Renart en est le principal et le plus fameux épisode : il eut un immense succès, et fournit le thème essentiel des imitations étrangères du roman, depuis le Reineke Vos flamand jusqu’au poème bien connu de Gœthe.
Le poème eut un très grand succès.
(La vision de ce suicide équestre est, soit dit en passant, une très belle chose. ) — Mlle Charlotte de Luc d’Estrelles, orpheline pauvre, s’est offerte un jour sans succès à son cousin Louis de Camors ; peu après, elle épouse pour sa fortune le général de Campvallon, puis ressaisit son beau cousin, l’oblige à se marier pour détourner les soupçons de son vieux mari, continue d’être à lui, est surprise une nuit par le général qui tombe foudroyé du coup, reprend et garde son amant épouvanté et qui ne l’aime plus, et tout cela sans l’ombre d’un remords Certes ce sont là, Bathilde, Julia et Charlotte, trois grandes amoureuses : elles aiment absolument, elles aiment furieusement.
Et voyez : la part que le hasard a toujours dans le succès des batailles et qui me semblait tout à l’heure diminuer le mérite des chefs d’armée, rend, au contraire, leur fonction plus tragique et plus solennelle.
Ce succès de mode n’a pas eu de retour.
Si, en art, le succès est une justification, l’extraordinaire vogue des Zola, des Daudet, des Maupassant n’aura rien à redouter de l’avenir.
Ils ont, du reste, le genre de succès qu’ils méritent : ils entraînent, ils convertissent.
Avec lui et avec la plupart des philosophes du siècle dernier la littérature travailla (on sait avec quelle passion et quel succès) à délivrer la raison humaine du joug pesant des dogmes, et c’est pourquoi depuis lors toute réaction religieuse en France s’annonce par un nouvel écrasement posthume de Voltaire et de ses compagnons d’armes.
Ne croyez point pourtant à un succès d’amusement frivole.
Jouée pour la première fois au Théâtre-Français, le 13 novembre 1847, cette tragédie eut quelques soirs de succès, j’étais à cette première représentation, et j’en jouis encore, ainsi que de toute cette salle brillante, de cette foule d’élite, de cette jeunesse élégante et empressée à un triomphe que personne n’avait le mauvais goût de contester.
Cependant, si nous nous reportons à la date des derniers mois de 89, nous trouvons Mirabeau bouillonnant d’impatience, de « cette impatience du talent, de la force et du courage », souffrant de son inaction et de son inutilité réelle au milieu de ses travaux sans nombre et de ses succès retentissants, jugeant admirablement cette cour et cette race royale qu’il voudrait servir et réconcilier avec la cause de la Révolution : Il n’y a qu’une chose de claire, écrivait-il (29 décembre 1789), c’est qu’ils voudraient bien trouver, pour s’en servir, des êtres amphibies qui, avec le talent d’un homme, eussent l’âme d’un laquais.
Elle le fit avec succès, avec éclat ; elle donna des cours, comme c’est l’usage de tout temps en Suisse ; elle eut des élèves des deux sexes ; et, il y a quelques années, on montrait encore, près de Lausanne, dans un petit vallon, l’estrade ou tertre de verdure élevée en guise de chaire ou de trône par les étudiants du lieu, et d’où la belle orpheline de Crassier décernait les éloges ou les prix, ou peut-être même, aux beaux jours d’été, faisait à ciel ouvert ses leçons.
Ces volumes, en paraissant, firent un bruit épouvantable et eurent un succès à demi scandaleux.
Son imagination, en ces matières, lui faisait tableau, et il était incapable par lui-même de ces lentes économies de détail qui seules assurent le succès des grandes entreprises particulières.
On cherche qui on lui opposera avec succès.
Dans les cas d’aphasie, dit aussi Bastian, nous voyons des personnes vouloir, mais ne pouvoir exécuter avec succès certains mouvements d’élocution, sous des impressions visuelles appropriées ; par exemple, elles voient un mot écrit et ne peuvent le prononcer ; en même temps, elles conservent la faculté de produire les mouvements et de prononcer le mot, lorsqu’elles entendent ce mot.
Il croit peu au sceptre, bafoue le trône, a pour camarade un étudiant, dialogue avec les passants, argumente avec le premier venu, comprend le peuple, méprise la foule, hait la force, soupçonne le succès, interroge l’obscurité, tutoie le mystère.
J’ajoute enfin que, pour pratiquer avec succès la méthode expérimentale dans les sciences physiologiques, il faut en bien connaître les conditions et les principes, et c’est ainsi que la théorie elle-même peut être utile à la pratique.
Le livre de Colette, racontant l’éducation sensuelle et sentimentale de Claudine, publié en 1900 par Ollendorf sous le nom de son mari Willy, eut un grand succès.
Des spectacles inondés de sang, des catastrophes, des succès momentanés et terribles, des retentissements inattendus, sortis tout à coup de la trompette de la Renommée, — cette sourde sonneuse de fanfares qui ne s’entend pas elle-même quand elle sonne, car souvent elle s’interromprait, — tous les fracas d’un monde solide pour quelques siècles encore, et qui ne se fût point écroulé si on ne l’avait frappé à coups redoublés au faîte, aux flancs et à la base, n’était-ce pas là plus qu’il n’en fallait pour enivrer et faire chanceler la pensée ?
Henri Monnier a fait beaucoup de bruit il y a quelques années ; il a eu un grand succès dans le monde bourgeois et dans le monde des ateliers, deux espèces de villages.
Et je dirai même plus : si une œuvre d’art quelconque a pour origine la pauvreté sensuelle d’une vie sans positifs contacts extérieur, quelqu’en soit la conception, l’étendue, la forme, la portée, le raffinement, l’origine et le succès, j’en suspecte, toujours, partout, et a priori, la valeur originale et géniale.
Les uns, entraînés par le cours des affaires, prennent part au destin des nations ; ils négocient, ils combattent, ils ont de ces grandes pensées qui changent, bouleversent ou affermissent le sort des peuples ; les autres observent et suivent ces mouvements ; ils contemplent les succès et les malheurs, le génie qui se mêle avec les fautes, le hasard qui domine impérieusement le génie, et les passions humaines qui, partout terribles et actives, entraînent la marche des États.
La concurrence, c’est la bataille pour le succès laissée absolument libre, avec une prime pour chaque élément d’immoralité que chaque individu pourra apporter avec lui. […] Voilà les principales primes, les principales chances de succès. […] Il y a donc une immoralité probable à l’origine de tout succès individuel, une immoralité certaine à la base de tout succès de caste. […] Il est assez curieux qu’on mette aux débuts de l’humanité les procédés d’obstacle au trop grand succès, dont il est à prévoir qu’elle n’aura jamais besoin. […] Et ce caractère de sa complexion et de son système n’a pas été pour rien dans le succès relatif, mais assez grand, qu’il a obtenu.
Il l’eut d’une façon très directe : lui qui, pendant de longues années, depuis l’époque lointaine de ses débuts, ne connaissait que le succès, il subit coup sur coup deux échecs. […] De plus, il souffrait d’une fistule à l’œil qu’on lui opéra sans succès. […] Cet effort, — où tant de dramaturges devaient persister sans un succès meilleur et qui ne nous a dotés que du trompe-l’oeil baptisé « couleur locale » —, cet effort aboutit le plus souvent à des résultats puérils. […] Quelque éclatant qu’il fût à son origine, le succès de Werther n’est point un argument décisif ; le fait que ce succès s’est prolongé pendant un siècle ne l’est point davantage, surtout pour M. […] Wieland, qui aurait pu concevoir quelque dépit du succès de ce nouveau venu, avait l’âme bonne, et s’en réjouit.
répond-il à Rastignac, que de succès et d’avenir ! […] Il le poursuivit laborieusement, passant avec un égal succès de la peinture la plus hideuse du vice jusqu’à la Recherche de l’absolu, cette pierre philosophale de la philosophie, jusqu’au Lys dans la vallée, cette perle de l’amour pur.
Pourtant ce Garibaldi, ainsi que le dit le père Chilly, ce n’est point notre homme, mais nous sommes ainsi faits, qu’il y a au fond de nous, toujours une sympathie pour les hommes qui n’ont pas la vulgarité, la canaillerie du succès. […] * * * 27 novembre En ces années, il ne suffit pas d’écrire un livre, il faut être le domestique de ce livre, faire les courses de son volume, devenir le laquais de son succès.
Mais tous les tours de force, chez Hugo, n’ont pas semblable succès, et, de plus, ce succès se prolongeât-il pendant deux, quatre, huit, dix, vingt pages, on finit par être aussi fatigué que si on avait vu, pendant une heure, un géant jongler avec des boulets de canons ou avec les canons eux-mêmes.
La même règle s’applique avec le même succès aux plantes phanérogames dont les deux divisions principales ont été fondées sur des caractères dérivés de l’embryon, c’est-à-dire sur le nombre et la position des cotylédons ou feuilles séminales, et sur le mode de développement de la plumule et de la radicule. […] Il ajoute ce fait remarquable : c’est que presque invariablement les espèces copistes ne comptent que peu d’individus, tandis que les espèces copiées sont des espèces communes, qui évidemment ont eu le succès pour elles dans la bataille de la vie.
Dans une spéculation financière, c’est le succès qui fait que l’idée avait été bonne. Il y a quelque chose du même genre dans la création artistique, avec cette différence que le succès, s’il finit par venir à l’œuvre qui avait d’abord choqué, tient à une transformation du goût publie opérée par l’œuvre même ; celle-ci était donc force en même temps que matière ; elle a imprimé un élan que l’artiste lui avait communique ou plutôt qui est celui même de l’artiste, invisible et présent en elle. […] Ainsi, même si l’on érige en principe de la morale l’intérêt personnel, il ne sera pas difficile de construire une morale raisonnable, qui ressemble suffisamment à la morale courante, comme le prouve le succès relatif de la morale utilitaire.
Il est évident en premier lieu qu’un recueil de cette espece doit faire la matiere d’un ouvrage exprès, dont l’exécution supposeroit une patience à l’épreuve des difficultés & des longueurs, une connoissance exacte & réfléchie de notre langue & de ses origines, & une philosophie profonde & lumineuse ; mais dont le succès, en enrichissant notre grammaire d’une branche qu’on n’a pas assez cultivée jusqu’à présent, assûreroit à l’auteur la reconnoissance de toute la nation, & une réputation aussi durable que la langue même.
Puis il s’emporta, l’orage monta la monstrueuse face, et il invectiva Mendès de qui le succès l’énervait, il se compara à François Coppée et le railla amèrement. […] Le « Décadent » disparu avec l’année 86, son directeur écrivit, il me semble, une petite plaquette sur la Décadence ou le Symbolisme, voulut créer une « Ecole » à lui, puis se présenta aux élections dans la Creuse : sans succès il est vrai, et quel dommage ! […] Tel, ce mal renseigné : — … Ces victorieux, poussant leur succès, ont éprouvé le besoin de donner au public quelques explications supplémentaires. […] Les Gammes connurent un succès de surprise charmée parmi la génération attentive, et les quelques plaisanteries habituelles de la presse. […] Il terminait sur une note d’un autre ordre, me parlant du livre de Verlaine, Dédicaces, qu’éditait par souscriptions la Revue… « Dédicaces est, non pas un succès, mais un triomphe pour notre Revue, la seule qui tienne actuellement la Bannière littéraire de la Jeunesse !
De telles gens sont parfois des trouble-fête ; il en faut pourtant de cette trempe et de ce ton pour faire contrepoids aux mous, aux doucereux, aux « âmes moutonnières », comme il les appelle, à tous ceux qui suivent la vogue et le succès, aux honnêtes gens prudents qui se ménagent, qui prennent leurs précautions de toutes parts, qui passent leur vie à côté du mal en se gardant bien de le voir et d’y croire, pour ne pas avoir à le dénoncer.
Son succès, longtemps contenu comme tant d’autres choses, n’en éclata que mieux sous la Régence ; c’était, en son genre, un des signes manifestes de la réaction contre Louis XIV ; et lorsque le danois Holberg, qui allait être le disciple de Molière dans le Nord, vint à Paris, où il séjourna pendant une partie des années 1715-1716, il put noter, comme un fait mémorable, qu’à la Bibliothèque Mazarine, la première en date de nos bibliothèques publiques, « l’empressement des étudiants à demander le Dictionnaire de Bayle était tel qu’il fallait arriver longtemps avant l’ouverture des portes, jouer des coudes et lutter de vitesse pour obtenir le précieux volume6. » On faisait queue pour le lire, dans ce même lieu où l’on fait queue maintenant pour entrer aux séances de l’Académie.
Il ne faudrait pas croire cependant que l’édition de Heyne ait eu tout d’abord et partout le succès et l’autorité qu elle devait avoir.
Un esprit merveilleux, brillant, en train de toute science et de toute diversion, cherchant jusqu’au miel des poëtes ; une parole éloquente et suave, un cœur généreux et magnifique, une âme ardente, impatiente, immodérée, épuisant la fatigue sans jamais trouver le repos, que rien ne pouvait combler, ressaisie d’une mélancolie infinie au sein des succès et des plaisirs ; que revenait obséder par accès l’idée de la mort, l’image de l’éternité, et qui, à un certain moment, rejetant ce qui n’était plus qu’incomplet pour elle, l’immolant au pied de la Croix, entra, comme dit son biographe, dans la haine passionnée de la vie.
C’était mieux présumer d’elle qu’elle ne méritait : le succès ne fut pas ce qu’il devait être.
C’est dans les classiques qu’il faut aller la cueillir, la respirer, s’en pénétrer ; c’est là qu’on la trouvera vivante ; mais il ne suffit pas, je le répète, d’une promenade inattentive à travers ces beautés. » J’ai voulu, en citant cette belle page, donner idée encore moins de la méthode que du succès.
Une certaine conscience intérieure, au milieu de tous leurs succès de société, semble avoir averti les poëtes et beaux-esprits de ce bord, qu’ils n’étaient pas à leur vraie place dans le siècle, que leur moment était passé ou n’était pas venu, que d’autres, véritablement grands, régnaient, qu’ils étaient évincés, en un mot.
Je jouis alors de m’être opposé avec succès à cette prétention de M. d’Aumont.
C’est le secret du succès prodigieux et durable de certains noms d’hommes et de certains livres ; mais c’est un secret qu’on ne peut dérober : c’est le secret de Dieu.
D’autres lapidaires, d’autres bestiaires suivront, attestant et le succès du genre et l’ineptie scientifique des lecteurs, d’autant plus extravagants que la description des choses naturelles s’y mêlera davantage de moralisations allégoriques.
Quant aux Actes des Apôtres, ils ne sont qu’une œuvre artificielle, une sorte de découpage du Livre sacré, par lequel des auteurs avisés ont voulu compléter et exploiter un succès assuré.
Et qui sait si le succès des Maximes ne leur a pas persuadé qu’ils pouvaient sans danger pour la gloire de leur ami donner les fragments décousus de son œuvre inachevée ?
La genèse de l’opérette, la définition du genre, les causes de son éclosion, de son succès, de sa décadence, voilà, pour n’apporter qu’un exemple, ce qu’il a déduit et exposé dans la perfection.
Citations, page 11 à page 13 ; et — * * * Passer de cette rêverie tout à coup au fait, exige quelques mots, décisifs, comme les présente un journal : car cela importe, en vue du succès, que la motion vienne de la Presse pour saisir le Parlement.
Ce fut son ouvrage personnel, et, bien loin d’y être aidé par son temps, s’il n’eût pensé qu’au succès, peut-être ne l’eût-il pas entrepris.
Ce sont là au succès d’invincibles obstacles ; il faut ne pas penser ou ne pas dire sa pensée ; il faut user tellement sa personnalité, qu’on n’existe plus ; songer toujours à dire, non pas ce qui est, mais ce qu’il convient de dire ; s’enfermer en un mot dans un cercle mort de conventions et de mensonges officiels.
La théorie du succès est proclamée, affichée.
Le succès a fait, à la surface, un grand bruit de bravos et d’applaudissements ; on sentait, au fond, une impression trouble et une secrète résistance.
Après vous avoir répondu, monsieur, comme parent et ami de M. de Lamoignon, me permettrez-vous de vous dire mon avis comme amateur de la littérature et comme m’intéressant au succès d’un ouvrage périodique qui doit acquérir un nouveau lustre entre vos mains ?
Plus tard il reproduira admirablement cette même pensée dans le dernier chapitre de sa Monarchie selon la Charte : il se demande ce que devenaient en France autrefois les hommes qui avaient passé la jeunesse et qui avaient atteint la saison des fruits, et, les montrant privés des nobles emplois de la vie publique, oisifs par état, vieillissant dans les garnisons, dans les antichambres, dans les salons, dans le coin d’un vieux château, n’ayant pour toute occupation que l’historiette de la ville, la séance académique, le succès de la pièce nouvelle, et, pour les grands jours, la chute d’un ministre : Tout cela, s’écriait-il, était bien peu digne d’un homme !
« On ne peut nier, disait-il dans la deuxième partie de la Démocratie en Amérique, publiée en 1840, que le panthéisme n’ait fait de grands progrès de nos jours. » A peu près vers le même temps, un philosophe de profession, Théodore Jouffroy, disait au contraire que le panthéisme avait peu de chances de succès dans les nations occidentales.
Depuis qu’on a mis en français l’Éloge de la Folie par Érasme, je ne connais personne qui ne trouve cet ouvrage fort insipide ; dans la nouveauté cependant il eut un grand succès, par la beauté prétendue de la latinité, dont tout le monde croyait être juge, quoique personne ne le pût être.
Si j’osais, en parlant d’une pareille fille, me servir d’un mot abaissé par ce qu’il y a de théâtral dans nos mœurs, je dirais que son succès fut grand dans les quelques salons où elle alla.
L’orgueil enfante le tyran, l’orgueil, lorsqu’il est vainement rassasié de succès, sans à-propos et sans fruit.
Il y aurait un mince profit à descendre plus avant dans l’analyse d’ouvrages de seconde main et de dernier ordre ; mais il était nécessaire de faire entrevoir combien la littérature en France s’était efforcée de s’approprier le succès de Werther et de s’assimiler cette œuvre, peu en rapport avec notre génie national. […] Elle a dû céder à une vie active et favorisée par le succès. […] Elle y revint cependant quand le torrent eut passé ; elle revint aussi en France, et ce fut à Paris qu’elle publia, au mois de décembre 1803, avec un brillant succès, le roman de Valérie. […] Ils avaient écrit des poésies fugitives ; Escousse avait fait représenter, avec des succès inégaux, deux œuvres dramatiques, et il avait composé, en collaboration avec Lebras, une tragédie que le public avait fort mal traitée. […] Le succès ne vint pas.
Ainsi s’explique le succès d’un livre après tout médiocre, eu égard au sujet qu’il traite, et où le paysagiste paraît supérieur au penseur. […] Je le trouve, ce Tourguéneff, qui eut, d’ailleurs, tant de succès d’élite et de foulé dans son pays, moins slave que ses grands compatriotes. […] C’est un joyeux spectacle que de voir protester contre le succès et l’admiration des foules des gaillards précoces que l’envie rend plus verts que les raisins de la gloire. […] Son amour de la période, sa poursuite si claire de l’image, son choix de sujets accessibles à tous et traités d’une manière assez large pour faire le tour de tous les cœurs, voilà qui présageait de grands succès de tribune. […] Nous saisirons entre cette pâte fluide et l’ouvrier les concordances qui permettent le succès, les discordances qui font l’obstacle.
N’ayant pas eu assez de temps pour donner les modèles de la peinture à ses élèves, il en fit graver des volumes qui, plus tard, obtinrent beaucoup de succès. […] Ce sourimono porte, au dos, le programme d’un concert organisé au mois de juillet pour faire connaître le changement de nom d’un musicien, avec les noms des exécutants et avec l’invitation suivante qu’il est peut-être bon de donner : « Malgré la grande chaleur, j’espère que vous êtes en bonne santé, et je viens vous informer que mon nom est changé, grâce à mon succès près du public, et que, pour célébrer l’inauguration de mon nouveau nom, le quatrième jour du mois prochain, j’organise un concert chez Kiôya de Riôgokou, avec le concours de tous mes élèves, un concert de dix heures du matin jusqu’à quatre heures du soir, et qu’il fasse beau ou pluie, je compte sur l’honneur de votre visite. » « Tokiwazou Mozitayu. » 1794 En 1794, on connaît de Hokousaï quelques petites feuilles pour le Jour de l’An, de la grandeur de nos cartes à jouer. […] Or, si j’ai la chance d’avoir le moindre succès cette année, je travaillerai mieux l’année prochaine. […] C’est le roman de deux jeunes frères de la noblesse, Matsouwaka et Ouméwaka, deux enfants que la mère, après la mort du prince son mari tué à la guerre, a fait cacher et, suivant une légende du xiie siècle, à la recherche desquels elle se met quand il n’y a plus à craindre pour leur vie, et ne trouve que leur tombeau : un roman sentimental qui a eu un grand succès au Japon. […] XXI Parmi tous les romans illustrés par Hokousaï de 1805 à 1808, l’illustration du Rêve du camphrier du sud eut un immense succès, succès dont se montra jaloux le romancier, et un refroidissement se fit entre Bakin et Hokousaï et, avec ce refroidissement, la volonté chez chacun d’eux de ne plus travailler ensemble.
Cela parut si fade qu’il déplut au roi lui-même. « La sotte flatterie » n’a pas meilleur succès que la franchise trop rude. […] Nous nous réjouirons du succès de l’affaire.
C’est un homme positif et judicieux ; il a reçu, selon l’usage, une éducation excellente, il a servi dans l’armée, il s’est frotté au grand monde, et maintenant il s’applique avec succès à l’administration de ses domaines. […] Mais qui se distinguait entre nous tous par la joie que lui faisaient éprouver les succès d’un camarade ?
Doit-on induire de cela que le retentissement d’une œuvre, que la notoriété, voire le succès de librairie, sont le signe d’un grand esprit et nous permettent de reconnaître un chef-d’œuvre ? […] — et l’énorme succès de librairie est dû, avant tout, aux pages où le maître décrit, avec la belle simplicité qui sied, des actes de vie et d’amour des hommes et des animaux.
Mais Mme de Sévigné ne se trompait pas lorsque, se ravisant sur Esther, qu’elle s’était d’abord défendue d’admirer, elle y trouvait « mille choses si justes, si bien placées, si impartantes à dire à un roi 234. » Racine ne pensait pas plus à rechercher le succès des allusions qu’à éviter, de peur que le public ou le roi n’y vissent des allusions, les vérités de son sujet et les vérités du cœur humain. […] Au temps des premiers succès des satires, il ne se connaissait guère en poésie, et il l’avouait avec grâce.
Alors de mornes désespoirs, où dans le pessimisme momentané qui pousse les choses à l’extrême, il y a des tentations de suicide… et c’est une revue rageuse, dont on s’empoisonne l’âme, de tout ce que, tous deux, nous avons eu de dénis de justice, de mauvaises chances, d’échecs, de faillites du succès, tombant au milieu de cet état maladif qui ne nous laisse pas un jour sans la souffrance de l’un de nous ou l’inquiétude de la souffrance de l’autre. […] Nous laissons derrière nous Manette Salomon en plein succès.
La chaîne est ininterrompue ; les mêmes forces qui sans succès avaient travaillé la société, la pensée humaine jusque-là trop faible dans sa lutte contre l’autorité, trouvèrent enfin leur essor. […] La Réforme n’est que la multiplication et le succès des efforts précédents ; ses adeptes ne furent que les continuateurs des illustres martyrs des âges passés. […] Le temps où il vivait ne se scandalisa nullement de l’immonde obscénité de son livre ; elle fut plutôt un élément de succès. […] » À en juger par le succès, l’influence de l’œuvre de Charron a dû être grande ; elle paraît analogue à celle qu’exercèrent les Essais de Montaigne. […] Il est vrai qu’en 1687 le grand règne était dans son plus vif éclat : succès au dehors, grandes entreprises au dedans, tout se réunissait pour éblouir et séduire.
Le succès du Cid fut en partie un succès de scandale. […] Il est bien sûr de son affaire ; l’intérêt de Bajazet et de Roxane lui répond du succès. […] J’ai constaté avec joie, la semaine dernière, le grand succès de Claudie. […] Cette opérette célèbre a été déjà été reprise, je crois, il y a une dizaine d’années, et, si je ne me trompe, elle n’eut pas alors un très grand succès. […] Il se pourrait, dans trente ou quarante ans, quand les nouveaux programmes auront eu le temps de porter leurs fruits, quand les générations formées par l’enseignement nouveau n’auront même plus de l’antiquité grecque la teinture qu’en ont Mistingue et Lenglumé, il se pourrait que le succès de la Belle Hélène en fût sérieusement compromis.
Ce petit scandale n’avait pas nui au succès de Mateo Falcone, de l’Enlèvement de la redoute, du Vase étrusque, de la Partie de trictrac. […] Ainsi accoutré, il remporta un succès auquel il fut peut-être plus sensible qu’à la réussite de Monsieur de Camors. […] Qu’il nous suffise de constater ce succès et de transcrire cette jolie note griffonnée un jour par l’élève Jules Lemaître : « Du public accouru aux leçons de M. […] Anatole Le Braz est de ceux qui peuvent marcher sans aide vers la notoriété et vers le succès.
Non : j’en pourrais citer qui, pauvres et obscurs, ont cultivé avec succès les sciences et les arts ; ils étaient affamés et presque nus, sans se plaindre, sans discontinuer leurs travaux. […] Les succès de Suilius font éclore une multitude d’imitateurs de sa scélératesse et de son audace (Id. ibid. […] On impute aux mauvais conseils de Pallas le peu de succès de la parure, et Néron dit de cet affranchi disgracié : Pallas vient d’abdiquer. […] C’est Othon qui sait allier l’élévation des sentiments à la magnificence ; c’est dans Othon qu’on est frappé de la dignité d’un souverain : Néron, passionné pour une esclave, a contracté, dans la familiarité d’une Acte, un petit esprit, les sentiments vils et intéressés d’une créature de cet état. » Son projet était d’amener le divorce d’Octavie et d’épouser Néron : mais quel espoir de succès du vivant d’Agrippine ? […] Le moment du succès s’échappe, tandis qu’on s’occupe à l’assurer ; et c’est ainsi qu’un Néron continue de régner, et qu’un Guise manque la couronne.
Mais ni l’Ève future, ni les deux volumes où M. de Villiers a réuni plusieurs de ses Contes, ni les drames qu’il a pu faire représenter dans nos théâtres, n’ont obtenu un véritable succès. […] C’est, je crois, ce qui explique le succès du livre de M. […] Taine, un jeune écrivain s’était trouvé pour reprendre sa méthode, et avec des chances de succès d’autant plus grandes qu’en outre de précieuses qualités naturelles il était, je crois, le parent et l’ami de M. […] Quant à ceux de nos écrivains que nous appelons nos critiques, et dont les œuvres trouvent à présent chez nous un si légitime succès, je ne crois pas qu’un seul d’entre eux soit proprement un critique.
Or, parce que, si tout semble perdu, ces Messieurs feront du bon garçonnisme leur dernière cartouche, voici que, déjà, ils donnent à ce conseil un ton vaudevillesque, celui-là même qui valut à la célèbre phrase : « Mais n’te promène donc pas toute nue e » de faire, à la fois le titre et le succès d’une pièce où s’incarnait, on ne peut mieux, l’esprit français, aux beaux jours du théâtre du Palais-Royal, avant la guerre. […] Du point de vue religieux, ce conflit trouvait sa traduction dans le divorce de la chair et de l’esprit, thème à variations pathétiques, utilisé encore par les romanciers à succès. […] D’où, succès des bals martiniquais, des airs cubains, des orchestres de Harlem et de tous les tam-tams de l’Exposition coloniale.
Lacroix, déjà auteur pour son compte de jolies chansons 6 Avril, et amoureux du Théâtre-Français où il a obtenu un succès de printemps, me fut d’une utilité des plus réelles et des plus agréables pendant au moins trois années.
Pourquoi ces différences de chance et de succès ?
Au lendemain de ses débuts, au milieu de son premier succès d’école et d’amis, il avait quitté Paris et la France, il était parti pour l’Italie à la suite de son cousin, le cardinal Du Bellay, qui se l’était attaché.
Maintenons commerce avec ces personnages, demandons-leur des pensées qui élèvent, admirons-les pour ce qu’ils ont été d’héroïque et de désintéressé, comme ces grands caractères de Plutarque, qu’on étudie et qu’on admire encore en eux mêmes, indépendamment du succès des causes auxquelles ils ont pris part, et du sort des cités dont ils ont été l’honneur.
C’est ici que l’image contradictoire, affermie par tout le cortège des convictions générales, intervient avec succès.
Le deuxième volume des Méditations confirma le succès du premier.
LXII Son Itinéraire eut un prodigieux succès ; c’était la gloire moissonnée à vol d’oiseau par un homme de génie sur les sites consacrés du monde : les gens de lettres y trouvaient des phrases mémorables ; les chrétiens, des dévotions exemplaires ; les savants, des textes sacrés ; tout le monde, des descriptions pittoresques achevées, et l’intérêt qui s’attachait alors aux navigations d’un homme célèbre embellies par un écrivain supérieur.
Le succès est à ce prix : car Une merveille absurde est pour moi sans appas : L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas.
La campagne que vous menez me semble louable entre toutes, et je souhaite qu’elle ait un heureux succès.
Le succès du nouveau Gargantua égala celui de Pantagruel.
Le bonheur, le succès d’un indifférent est moins offensant et passera inaperçu.
On a montré déjà qu’au contraire cette avidité commerciale demeure si forte chez l’anglo-saxon qu’elle étouffe chez lui les conséquences logiques et déprimantes de l’idéal humanitaire et soulève sa combativité dès qu’il s’agit d’assurer, fût-ce par la guerre, le succès des desseins économiques.
23 juin Malgré notre foi au succès, — l’Histoire de Marie-Antoinette avait paru le 19, — des doutes, des inquiétudes, et des étalages rétifs à l’exposition, et des retards de réclames… enfin dans le lointain un petit bruissement du livre dont on commence à parler, des échos d’impressions de celui-ci et de celui-là, et ce matin une demande de trois exemplaires de la part de l’ambassade de Russie.
Il importe au succès même de la vérité que chacun dise ce qu’il pense, tout ce qu’il pense.
Le succès de ces deux volumes détermina l’auteur à donner la suite, & il publia successivement treize volumes.
Il se devait à Madame Du Barry encore, et, vous le verrez, il s’y est donné ; mais d’autres que lui, encouragés par son succès, s’il en avait un avec de telles histoires, publieraient peut-être demain quelque livre d’histoire intitulé : Madame Gourdan.
Et il est incontesté que Dominique, lors de son apparition, n’eut qu’un médiocre succès.
Jusqu’à cette idée moins haute des bénédictions temporelles à joindre aux biens de l’âme, et accordées par le Dieu tout-puissant lorsqu’on les lui demande en même temps que la vertu, tout semble ici reproduit du charnel et du divin, des ombres et des clartés de la loi mosaïque, telle que la comprenait une grande partie de ses adorateurs, et telle que tous les Juifs de Palestine, de Syrie et d’Égypte, actifs, industrieux, navigateurs, commerçants, guerriers même, devaient la propager par leur exemple et leur succès.
La saison avancée, les pertes des alliés, et surtout la politique secrète de Philippe II, docilement respectée du jeune vainqueur quand la vue de l’ennemi n’entraînait plus son courage, ne laissèrent pas les chrétiens user de leur succès comme ils auraient dû, assaillir à coups pressés l’empire ottoman, et lui reprendre du moins sa récente conquête.
Kohler, c’est que la psychologie ait tant tardé à isoler, à reconnaître, à nommer des états des nerfs et du cœur qui furent de tous les temps. » Cela cesse d’être étonnant dès qu’on voit fonctionner, dans le monde social et même dans le monde du langage, l’équivalent et l’adjuvant externes de ce que Freud appelle, dans le monde interne, le refoulement, et il est bien difficile à la psychologie elle-même, réalité sociale toujours par quelque côté, d’échapper à cette loi du refoulement : sinon, c’est elle-même qui est refoulée, et on pourrait peut-être trouver une des causes du peu de succès de la psychanalyse en France, en ceci que, d’une part, nous en connaissons déjà une bonne partie, que, d’autre part, les puissances sociales de notre vieille culture la refoulent automatiquement. […] Son assentiment ne fait nullement la gloire, mais il fait le succès. […] Quand la critique du public fait un succès aux romans de Georges Ohnet, un critique officiel, un professeur de rhétorique comme Jules Lemaître intervient et lui expose qu’elle a tort. […] Henri Bremond, que seuls comprennent quelques agrégés de philosophie… » Mais son succès n’a pas été fait par les agrégés, loin de là, et les exemples qui montrent qu’ils le comprennent mal, par leur position de scholars, ne manqueront peut-être pas, hélas ! […] André Bellessort publiait un Balzac et son œuvre, professé d’abord à la Société des Conférences, et qui, sous forme de cours, avait obtenu grand succès.
Dans la première, tout réussit, même les fautes ; dans la seconde, tout échoue, même les succès. […] Combien plus pour ceux qui ne se présentent qu’avec des titres plus ou moins contestés, sur la foi de civilités et de souhaita de succès sans engagements ! […] Il m’approuva de rester fidèle à mon choix, s’étonnant sincèrement d’oser faire concurrence à des succès de théâtre avec un volume de littérature judiciaire, à de beaux vers avec des harangues de bâtonnier. […] Et de trois fois quinze ans le grief étant vieux ; C’est qu’enfin au succès qui le fît populaire S’il m’advint d’applaudir, jamais je ne pus braire.
Lorsque, en 1889, Max Waller fut ravi, si jeune, à l’affection de ses camarades, il avait pu savourer déjà la joie d’applaudir aux premiers succès des Lemonnier, des Verhaeren, des Eekhoud, des Giraud, de presque tous ceux qui, par la richesse de leur tempérament et l’enthousiasme de leur cœur, allaient, dans le domaine des Lettres, illustrer la Belgique pour la première fois. […] Le succès de son œuvre ne fut pas toujours proportionné à sa valeur. […] Plusieurs pièces, vivantes et dramatiques, d’une observation perspicace, d’une allure brillante, La Blessure, La Rivale, plus encore L’Instinct, l’ont révélé à Paris où, récemment, La Flambée lui valut un bel et légitime succès. […] À l’enthousiasme des littérateurs s’est ajouté, depuis peu, un élément tout nouveau de succès.
Si les divagations éloquentes de Rousseau trouvèrent du crédit et obtinrent un succès si rapide, c’est que la littérature du xviiie siècle péchait souvent par excès de sécheresse. […] * * * Le succès qu’obtiennent les chroniques de M. […] Non apaisé par ce sacrifice sublime qui le fait renoncer souvent aux succès faciles du théâtre — rappelez-vous la Furie, qui fit fureur — et consacrer toute son activité à sa tâche de penseur, Monsieur Bois limite ses espoirs. […] Si, enfin, cette impuissance était motivée par la complaisance qu’il éprouvait à l’égard du personnage inquiétant que l’on avait accoutumé de reconnaître en lui, et auquel allait le succès, c’est la marque du vice le plus laid, le plus plébéien : la vanité.
On objectera que le désir du succès l’aura influencé, mais ne serait-ce pas déjà là un trait de caractère, de quoi distinguer un Chateaubriand, par exemple, beau génie gâté par l’étalage, et un Stendhal précisément, talent épris de vérité, incapable de s’accommoder au public ? D’ailleurs, dans cette recherche même du succès, un instinct ne guide-t-il pas l’artiste, qui lui fait préférer les conditions de travail où ses dons particuliers prendront leur pleine valeur ? […] V Mais à quoi bon imaginer ce qu’aurait été ce livre d’un artiste toujours en progrès, à qui le succès, la pire des épreuves et funeste à tant d’autres, avait été une occasion seulement de se développer dans un sens plus élevé de sa nature ? […] Tout au contraire, et dès la première année du siècle, quel ouvrage obtenait un retentissant succès ? […] Le roman historique qui avait été à peu près abandonné paraît retrouver une faveur marquée, et un des retentissants succès de librairie de ces dernières années aura été pour le Désastre et les Tronçons du glaive, cette épopée en prose que les frères Margueritte consacrent à la guerre de 1870.
Cet athéisme à ce qu’on appelle le droit public, ce défi à la conscience du genre humain, ce mépris de l’honnêteté en diplomatie, cette lâcheté devant ce qui est fort, cette oppression de ce qui est faible, ce Væ victis jeté impudemment à tous les droits, ce Sauve qui peut de tous les traités, cette déroute de toute diplomatie, ont un succès de scandale pour un jour, et amassent des charbons dévorants sur les cabinets qui les osent.
C’est à l’établissement et au succès de l’humble colon isolé que s’oppose la vigueur excessive de la végétation.
Si l’homme est opprimé par quelque chose de plus fort que lui, la résistance est bonne, fût-elle sans succès.
D’autre part, quelle opinion qu’on ait de Rostand, son succès universel — en dehors bien entendu d’une grande partie des milieux littéraires — ne permet pas de l’oublier, ni Paul Arène, qui a fait des vers exquis — Navarrot, béarnais, était aussi un excellent poète français.
Colonne les fragments de la Walküre ont un succès : la Chevauchée avec les solistes est bissée chaque fois.
Le caractère d’uniformité sur lequel on insiste souvent vient naturellement du succès dû aux moyens choisis.
Elle est la juge et la faiseuse des succès littéraires avec ses souteneurs du monde.
Je crois à un très grand succès.
Le crime est précisément l’inverse de toute politique ; car toute politique n’est que la morale divine appliquée par la grande conscience des hommes d’État au gouvernement des nations : le crime au contraire n’est que l’immoralité humaine appliquée par l’impuissance ou par la perversité de la fausse conscience des ambitions au succès de leur cause ou de leur fanatisme.
La beauté de l’objet, la honte de changer, Le succès incertain, l’infaillible danger, Tout met à ces projets d’invincibles obstacles.
Il s’y rencontrera pourtant des matières peu convenables à votre goût ; c’est à moi de les assaisonner, si je puis, en telle sorte qu’elles vous plaisent ; et c’est à vous de louer en cela mon intention, quand elle ne serait pas suivie de succès.
Elle se transporte donc invariablement à l’extrémité d’un intervalle déjà parcouru ; elle ne s’occupe que du résultat une fois obtenu : si elle peut se représenter d’un seul coup tous les résultats acquis à tous les moments, et de manière à savoir quel résultat correspond à tel moment, elle a remporté le même succès que l’enfant devenu capable de lire instantanément un mot au lieu de l’épeler lettre par lettre.
Comme le prouve le succès avec lequel Ménénius Agrippa ramena à l’obéissance le peuple romain.
Donc, le Théâtre-Libre a donné, la semaine dernière, avec un grand succès, le Pain du péché, de Théodore Aubanel. […] Ç’a été un grand succès d’édification, — d’édification amusante. […] La Grande Marnière aura, à n’en pas douter, un très long succès. […] Concluons, si vous le voulez bien, qu’une moitié du succès revient aux décors et à l’interprétation ; que l’autre moitié s’explique par l’espèce et le degré de culture de la foule… et que la troisième est due au talent de l’auteur. […] Je me souviens d’avoir vu, l’été dernier, la Belle Gabrielle, au théâtre de Belleville ; vous ne pouvez vous figurer le succès du 10 Vert-Galant.
Le succès oratoire ou littéraire n’a jamais qu’une cause : l’absolue sincérité. » Convenons du moins qu’il serait difficile d’expulser plus agréablement toute littérature de l’œuvre littéraire. […] Nécessaire au succès oratoire ou littéraire, la sincérité n’y est pas suffisante. […] Un ou deux mois plus tard, encouragé sans doute par ce premier succès, M. […] Année moyenne, au xviiie siècle, sur les cinq ou six théâtres de Paris, il se donnait à peu près trente ou quarante pièces nouvelles : j’en ai compté quarante-cinq en 1732, l’année de Zaïre, et cinquante et une en 1735, l’année du Préjugé à la mode, qui furent pourtant deux grands succès. […] Il ne peut pas refaire l’histoire ; et il éprouve tous les jours que, comme le succès et l’empire sur l’opinion ne s’obtiennent, de même la vérité ne s’acquiert qu’au prix de l’oubli, de l’abdication, du sacrifice de soi.
Les fables de Florian sont de 1792, et en 93 Legouvé donna au Théâtre-Français la Mort d’Abel, tragédie pastorale et patriarcale, qui dut son succès au contraste des discordes civiles. […] Le pacha fit des menaces, qui n’eurent pas plus de succès. […] C’est encore Saint-Simon qui nous donne ce détail : « Il eut auprès de Mme de Maintenon, presque autant de succès… Sa spiritualité l’enchanta ; la cour s’aperçut bientôt des pas de géant de l’heureux abbé et s’empressa autour de lui. » C’est justement cette spiritualité, se combinant avec la matérialité païenne, qui produit ce mélange curieux à débrouiller. […] De ces épreuves, son cœur fut brisé, mais ouvert… Ces malheurs, sa naissance populaire et artiste, cette organisation exceptionnelle et cette culture agitée à tous les vents de l’infortune et du succès, nous expliquent les riches floraisons de son génie si sympathique. […] C’est un Philinte musical, à qui le succès doit toujours sourire. » Qu’y a-t-il, dites-moi, de plus français que la musique de Méhul, de Boïeldieu, d’Hérold et d’Auber ?
Dans la réalité, le succès des Méditations fut très habilement préparé, et de très loin. […] Aujourd’hui encore, « le monde » ou ce qui en reste peut beaucoup pour le succès d’un écrivain : jugez de ce qu’il pouvait à cette époque. […] Remarquez que cette vision monstrueuse de la ville de Balbeck, c’est tout simplement le tableau grossi de la suprême cité industrielle ; que les tyrans-dieux y sont comme des « patrons » qui auraient traversé avec succès la crise révolutionnaire et socialiste et qui, par la science, seraient venus à bout, une fois pour toutes, des prolétaires.