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1642. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il y a toute la pompe de l’un & toute l’élégance de l’autre, les agrémens de la sable & la force de la vérité, des descriptions nobles & sublimes, & des peintures riantes & naturelles. […] On cite, pour garant de la vérité de ce fait, une famille considérée dans Paris, & qui l’a révélé.

1643. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Au bout d’un certain temps, à la vérité, ils cessèrent de m’être utiles, parce que je m’aperçus que de tous les livres dont ils parlaient, ils n’avaient jamais lu une page, ce qui m’expliqua la netteté de leurs décisions et l’originalité de leurs aperçus. […] On nous donnait des histoires littéraires, qui, à la vérité, je l’ai assez dit, étaient mêlées de critiques, mais qui, après tout, étaient surtout des histoires littéraires.

1644. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Ne sommes-nous pas tous des besogneux de vérité, en plus ou en moins ? […] Il ne se condamne ni ne s’absout ; il ne s’applaudit ni ne se siffle ; il ne se reprend en sous-œuvre ni ne monte plus haut que soi pour se juger ; et c’est la vérité qu’il s’est appliqué intellectuellement cette maxime affreuse qui fut la sienne : « Ne jamais, jamais se repentir. » Donc, pas de surprise !

1645. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Ne sommes-nous pas tous des besogneux de vérité, en plus ou en moins ? […] Il ne se condamne ni ne s’absout ; il ne s’applaudit ni ne se siffle, il ne se reprend en sous-œuvre ni ne monte plus haut que soi pour se juger, et c’est la vérité qu’il s’est appliqué intellectuellement cette maxime affreuse qui fut la sienne : « Ne jamais, jamais se repentir. » Donc, pas de surprise !

1646. (1915) La philosophie française « I »

Une première coupe révèle dans le cartésianisme la philosophie des idées « claires et distinctes », celle qui a définitivement délivré la pensée moderne du joug de l’autorité pour ne plus admettre d’autre marque de la vérité que l’évidence. […] L’idée, simple et géniale, d’établir entre les sciences un ordre hiérarchique qui va des mathématiques à la sociologie 22, s’impose à notre esprit, depuis que Comte l’a formulée, avec la force d’une vérité définitive.

1647. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

tandis qu’avec la nation tu pleures un ami et un père, permets à ma muse de verser sur la tombe de Talbot des vers sortis de mon cœur et dictés par la vérité. […] Sire, dit Waller, nous autres poètes nous réussissons mieux dans les fictions que dans les vérités.

1648. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Nous tirerons deux utilités de cet examen : celle de savoir à quelle époque, à quel pays il faut rapporter les commencements de cette civilisation ; et celle d’appuyer par des preuves, humaines à la vérité, tout le système de notre religion, laquelle nous apprend d’abord que le premier peuple fut le peuple hébreu, que le premier homme fut Adam, créé en même temps que ce monde par le Dieu véritable14. […] Je parle de deux vérités historiques, dont l’une nous a été conservée par Hérodote : 1º Ils divisaient tout le temps antérieurement écoulé en trois âges, âge des dieux, âge des héros, âge des hommes ; 2º pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire, celle dans laquelle les hommes expriment par des signes convenus les besoins ordinaires de la vie.

1649. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Courteline, Georges (1858-1929) »

Romain Coolus Courteline est un des mieux doués parmi les auteurs dramatiques de ce temps, li a le don rare de créer des types, c’est-à-dire de donner une personnalité, une individualité, esthétiques à des personnages assez généraux pour garder, après l’époque, une indestructible vérité.

1650. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montesquiou, Robert de (1855-1921) »

» La vérité est qu’ils sont beaucoup, mais non pas trop, car tous offrent un intérêt particulier.

1651. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVI. Consultation pour un apprenti romancier » pp. 196-200

À la vérité, mon maître et ami Oscar Méténier méprise le baccalauréat, mais ne sentez-vous pas une pointe de mélancolie dans son irrespect ?

1652. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

» Il faut l’avouer sans hésitation, l’objection est spécieuse et elle renferme une part de vérité.

1653. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

L’Auteur s’y écarte presque toujours de la vérité, de la nature, du bon goût, & sur-tout de la raison.

1654. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

Cette vérité, qui n’est pas neuve, doit apprendre ce qu’il faut penser de ceux qui composent la ligue philosophique.

1655. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

L’esprit d’anarchie s’est répandu sur tous les genres : en matiere de goût, comme en matiere de raison, tout se réduit à l’arbitraire ; le plus grand nombre des Ouvrages d’agrément annoncent l’oubli des regles, l’amour des systêmes, le renversement des principes reçus ; les Ouvrages de morale ne sont le plus souvent que le fruit d’une imagination indépendante, qui assujettit à ses caprices les sentimens, les devoirs, les bienséances ; dans les Ouvrages de raisonnement, le sophisme triomphe, la Philosophie attaque les vérités les plus certaines, mine avec activité les fondemens de la Religion, des Mœurs, des Loix, rompt les nœuds de la Société, & obscurcit jusqu’aux notions les plus claires de la Nature.

1656. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 115-120

La seule fois qu’il a rencontré la vérité, c’est quand il a dit que ce Poëte a une maniere à lui.

1657. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

N’est-ce pas joindre la force de la vérité aux graces du pinceau ?

1658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

L'Avertissement respire la mâle & sage éloquence des Docteurs de la vérité.

1659. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre III. Partie historique de la Peinture chez les Modernes. »

Il y a une force d’erreur qui contraint au silence, comme la force de vérité : l’une et l’autre, poussées au dernier degré, emportent conviction, la première négativement, la seconde affirmativement.

1660. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VIII. Des Églises gothiques. »

Chaque chose doit être mise en son lieu, vérité triviale à force d’être répétée, mais sans laquelle, après tout, il ne peut y avoir rien de parfait.

1661. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

quelle force invincible et accablante de témoignages rendus successivement et pendant trois siècles entiers par des millions de personnes les plus sages, les plus modérées qui fussent alors sur la terre, et que le sentiment d’une même vérité soutient dans l’exil, dans les fers, contre la vue de la mort et du dernier supplice ! 

1662. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Vous ne savez pas qu’un paysage est plat ou sublime ; qu’un paysage où l’intelligence de la lumière n’est pas supérieure est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage faible de couleur, et par conséquent sans effet, est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage qui ne dit rien à mon âme, qui n’est pas dans les détails de la plus grande force, d’une vérité surprenante, est un très-mauvais tableau ; qu’un paysage où les animaux et les autres figures sont maltraités, est un très-mauvais tableau, si le reste poussé au plus haut degré de perfection, ne rachète ces défauts ; qu’il faut y avoir égard pour la lumière, la couleur, les objets, les ciels, au moment du jour, au temps de la saison ; qu’il faut s’entendre à peindre des ciels, à charger ces ciels de nuages tantôt épais, tantôt légers ; à couvrir l’atmosphère de brouillards, à y perdre les objets, à teindre sa masse de la lumière du soleil ; à rendre tous les incidens de la nature, toutes les scènes champêtres, à susciter un orage, à inonder une campagne, à déraciner les arbres, à montrer la chaumière, le troupeau, et le berger entraînés par les eaux ; à imaginer les scènes de commisération analogues à ce ravage ; à montrer les pertes, les périls, les secours sous des formes intéressantes et pathétiques.

1663. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Dès que nous avons eu fait des opera, l’esprit philosophique, qui est excellent pour mettre en évidence la vérité, pourvû qu’il chemine à la suite de l’expérience, nous a fait trouver que les vers les plus remplis d’images, et generalement parlant les plus beaux, ne sont pas les plus propres à réussir en musique.

1664. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — V. L’avare et l’étranger »

» « — Etranger répliqua l’avare, je vais te dire la vérité ; jamais étranger, fût-ce un moutâné ndâzi145 ne mangera chez moi ».

1665. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Quoiqu’une théorie repose au fond d’un pareil ouvrage, — car de toute pensée générale, de tout fragment de vérité, il est facile de déduire ce que la science appelle une théorie, — ce livre n’est pas, à proprement parler, ce que les esprits qui recherchent ces organisations de la pensée entendent généralement par un système.

1666. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Souvent la syntaxe, l’orthographe, le vocabulaire n’en valent pas mieux que l’encre, le crayon, le papier, mais quelle émotion et quelle vérité !

1667. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

À Berlin comme à Paris, vous êtes mieux que des savants ; vous êtes des maîtres, qui travaillez à la vérité par amour du bien.

1668. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Pour nous, les hypothèses ne sont que des jeux d’esprit, et souvent les plus ingénieuses, les plus piquantes, ne sont que les plus dangereuses pour la vérité. […] Mais non ; il n’eut évidemment d’autre but que celui de faire rire, et il était difficile, à la vérité, de le mieux atteindre. Néanmoins, on regrette que ce soit fréquemment aux dépens de la vérité. […] Mais bientôt la vérité se fit jour, et la troupe du Palais-Royal s’empressa de faire joindre des prières à celles qui furent dites de toutes parts. […] Le premier moyen ne pouvait convenir à Molière : il était contraire à la vérité.

1669. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Voilà une bien grande vérité exprimée en un bien vilain langage ! […] Le livre, publié en 1815, est admirable de vie et de vérité. […] Machiavel admirait l’homme qui allait toujours à la vérité effective de choses. […] La vérité est que les situations sont à tout le monde. […] À la vérité, nous n’en doutions guère.

1670. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Napoléon, lui aussi, accommodait la vérité aux nécessités de l’heure ! […] Mais ces deux derniers me paraissent d’une solidité et d’une vérité remarquables. […] Faguet, qui est aux antipodes de la vérité, ni tout à fait de celui de M.  […] De sorte qu’en somme il y a un élément de vérité dans l’interprétation de M.  […] Le Français prend parti pour un seul aspect de la vérité, raison, nature, tradition.

1671. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Elle propagea par toute la France et par tout l’univers ses rayons sûrs et précis : la vérité, l’équité, la liberté. […] Oui, l’affectation même de la vérité manquera à ce mensonge-là. […] De quel droit vous targuez-vous d’un but de vérité, puisque, tireurs en bas de tout idéal, vous savez bien qu’elle est un idéal, elle aussi ? […] mais, pour ceux dont nous parlons, la poésie était d’instruire les masses en développant des vérités usuelles, quotidiennes, banales. […] Or, c’est le contraire qui est la vérité.

1672. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Fénelon, à la vérité, n’était pas, comme Voltaire, un homme de cour, ni comme Saint-Lambert ou l’abbé Delille, un amateur de fleurs artificielles. […] Ces choses incontestables, ces vérités qui semblent si bien établies, le sont beaucoup moins qu’on ne pense, et c’est là un second et plus grave motif pour lequel la science ne doit pas s’en occuper. […] La simplicité est une idole trompeuse derrière laquelle la vérité se dérobe. […] Je sais qu’il y a des écrivains qui détruisent à plaisir la vérité, par défaut de finesse et manie d’exagérer. […] Il s’égaie des sots de la comédie et de leurs sottises ; mais il aime dans un exemple particulier toucher une vérité universelle.

1673. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Ponsard » pp. 301-305

Ponsard, le directeur a très finement indiqué ce qu’elles laissent à désirer quelquefois pour l’entière vérité des personnages.

1674. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXII » pp. 286-290

Tout ceci confirme la vérité de nos réflexions de tout à l’heure49.

1675. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Des paysages francs, naturels, des scènes prises sur le fait, une grande vérité de traits et un grand art d’expression dédommagent de l’action un peu absente, et recommandent, à première vue, cette étude qui est, du moins, une haute et noble tentative.

1676. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

— Tels qu’ils sont, on trouvera incontestablement dans ces portraits de bonnes indications de vérités, et une grande masse de faits et de notions apportés en tribut à l’histoire littéraire contemporaine.

1677. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Note. »

Il produisit de l’émotion dans le cercle charmant et distingué de l’Abbaye-aux-Bois, et Mme Récamier, qui avait été fort rigoureuse à Benjamin Constant vivant, crut devoir à sa mémoire de le justifier contre des vérités sévères.

1678. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Le caractère de ces Mémoires est maintenant fixé pour nous ; il nous est bien prouvé qu’ils ne sont et ne peuvent être qu’une mystification : prenons-les donc pour ce qu’ils valent, et tirons-en ce qu’ils contiennent : il y a de la vérité partout ; quand un peu d’art l’a cachée, un peu d’art la dégage.

1679. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 2. Caractère de la race. »

Parce que le moi est la réalité la plus immédiatement saisissable, la plus nettement déterminée (en apparence du moins), non par vanité seulement, elle s’y attache, elle s’y replie, et dans ce qui frappe ses sens, comme dans ce qu’atteint sa pensée, elle tend naturellement à chercher surtout les relations et les manifestations du moi : n’excédant guère la portée des sens ou du raisonnement, cherchant une évidence pour avoir une certitude absolue, dogmatique et pratique à la fois, objectivant ses conceptions, et les érigeant en lois pour les traduire en faits : sans imagination que celle qui convient à ce caractère, celle qui forme des enchaînements possibles ou nécessaires, l’imagination du dessin abstrait de la vie, et des vérités universelles de la science.

1680. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « III »

Les vérités de cet ordre ne sont applicables que dans leur ensemble et d’une façon très générale.

1681. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 223-229

un Ouvrage, où la richesse des détails, la grandeur des événemens, la vérité des caractères, la sublimité de la morale, l’harmonie de la prose, l’emportent sur la pompe de la versification, & prouvent qu’un Ecrivain de génie peut s’en passer dans un Poëme épique !

1682. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 109-114

Si nous voulions d'abord en critiquer le titre, nous dirions que le mot Maximes ne sauroit convenir qu'à des vérités évidentes & consacrées par une adoption générale, non à des pensées qui peuvent être vraies, mais qui sont nouvelles, & ne doivent être regardées que comme le fruit de la méditation d'un esprit qui réfléchit pour lui même, sans avoir droit de fixer les idées d'autrui.

1683. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Introduction » pp. 5-10

Cela ne veut pas dire que nous n’ayons pas souci de vérité humaine.

1684. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24

Ils contribuaient encore à la vérité du spectacle par la musique et l’harmonie, par les danses, etc.

1685. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la comédie chez les Anciens. » pp. 25-29

La comédie d’intrigue est celle où l’auteur place ses personnages dans des situations bizarres et plaisantes qui naissent les unes des autres, jusqu’à ce que D’un secret, tout à coup la vérité connue, Change tout, donne à tout une face imprévue, et amène le dénouement.

1686. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

À la vérité, l’Andromaque moderne s’exprime à peu près comme Virgile sur les aïeux d’Astyanax.

1687. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

Il ne faut pas toujours laisser tomber la sonde dans les abîmes du cœur : les vérités qu’il contient sont du nombre de celles qui demandent le demi-jour et la perspective.

1688. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

Dites qu’il se rend à la vérité ; ce n’est pas pour moi que je vous sollicite, je vous ai déclaré que je prends le mépris pour mon partage.

1689. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VII. Des Saints. »

Pour nous, qui à la vérité ne sommes pas poète, il nous semble que ces enfants de la vision feraient d’assez beaux groupes sur les nuées : nous les peindrions avec une tête flamboyante ; une barbe argentée descendrait sur leur poitrine immortelle, et l’esprit divin éclaterait dans leurs regards.

1690. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Hallé  » pp. 127-130

Et puis croyez-vous qu’il fût indifférent de savoir, avant de prendre le crayon ou le pinceau, quel était le sujet du sermon ; si c’était ou l’effroi des jugements de Dieu, ou la confiance dans la miséricorde de Dieu, ou le respect pour les choses saintes, ou la vérité de la religion, ou la commisération pour les pauvres, ou un mystère, ou un point de morale, ou le danger des passions, ou les devoirs de l’état, ou la fuite du monde.

1691. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre III. Coup d’œil sur le monde politique, ancien et moderne, considéré relativement au but de la science nouvelle » pp. 371-375

. — Nous voyons d’abord au septentrion le czar de Moscovie qui est à la vérité chrétien, mais qui commande à des hommes d’un esprit lent et paresseux. — Le kan de Tartarie, qui a réuni à son vaste empire celui de la Chine, gouverne un peuple efféminé, tels que le furent les seres des anciens. — Le négus d’Éthiopie, et les rois de Fez et de Maroc règnent sur des peuples faibles et peu nombreux.

1692. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

» Pour le cinquième, elle le vit pour la première fois à l’enterrement du quatrième, derrière la bière ; elle lui trouva la jambe si bien faite, que force lui fut de le prendre pour mari. « Il était vieux, je crois, de vingt hivers, et j’avais quarante ans, si je dois dire la vérité. […] Toujours est-il qu’un nouvel esprit perce, presque viril, en littérature comme en peinture, chez Chaucer comme chez Van Eyck, chez tous deux en même temps, non plus seulement l’imitation enfantine de la vie chevaleresque211 ou de la dévotion monastique, mais la sérieuse curiosité et ce besoin de vérité profonde par lesquels l’art devient complet. […] On n’est pas loin d’avoir une opinion sur la vérité et sur la vie. […] — Que les attributs déterminent les personnes, et non pas la substance, c’est-à-dire la nature. —  Comment les propriétés peuvent être dans la nature de Dieu et ne pas la déterminer. —  Si les esprits créés sont locaux et circumscriptibles. —  Si Dieu peut savoir plus de choses qu’il n’en sait. » Voilà les idées qu’ils remuent ; quelle vérité en peut sortir ? […] Écoliers jusqu’à la vieillesse, ils ont l’air de croire que toute vérité, tout esprit est dans leur gros livre relié en bois, qu’ils n’ont pas besoin de trouver ou d’inventer par eux-mêmes, que tout leur office est de répéter, que c’est là l’office de l’homme.

1693. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Demandez à César la vérité sur les massacres qui suivirent la bataille de Munda, demandez à Alexandre les causes du meurtre de Parménion, demandez à Napoléon le secret de l’empoisonnement des pestiférés de Jaffa, de l’intrigue de Bayonne et des guerres d’Espagne ; ils ne vous répondront pas: les voyageurs sont des témoins, les héros sont complices. […] La princesse lui a donné une de ses demoiselles pour le consoler de l’avoir perdue, et le fait entretenir, à la vérité assez misérablement ; elle témoigne pourtant d’avoir encore de la tendresse pour lui ; car il y a quelques années qu’étant sur les frontières d’Imirette, elle le manda, et le retint huit jours. […] Les Persanes ont l’esprit tout à fait faible sur le sujet de l’ensorcellement ; elles y croient comme aux plus grandes vérités, et le craignent plus que l’enfer. […] La chambre tait, à la vérité, ce qu’on y porte par an de la recette des provinces ; mais elle n’est point informée de ce qui y entre provenant des présents. […] Chardin seul est admirable parce qu’il est sincère, et intéressant parce qu’il est vrai ; c’est le voyageur par excellence, parce qu’il n’a d’autre système que la vérité.

1694. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Je puis dire avec vérité qu’on tordrait aujourd’hui mon cœur comme une éponge sans qu’une goutte de haine ou même de fiel en tombât sur aucun nom vivant ! Je n’en dis pas autant des morts ; mais la haine contre les morts n’est pas de la haine contre les hommes, c’est la haine de la vérité contre le mensonge, de la justice contre l’iniquité, de la liberté contre la tyrannie. […] Des calomnies, qu’il avait malheureusement couvertes de son dédaigneux silence, ont circulé comme des vérités acceptées ; le temps a déjà fait justice de plusieurs de ces calomnies. […] » C’était la vérité. […] On s’étonnera de ce que je vais dire, et cependant c’est la vérité la plus démontrée pour moi : le grand poète aurait été, s’il l’avait voulu, le politique le plus accompli de notre âge.

1695. (1911) Études pp. 9-261

C’est la vérité jaillissant de l’âme. […] On n’a qu’à les accueillir pour comprendre, car elles nous pénètrent de toutes parts en même temps, proférant en plusieurs façons simultanées la même vérité. […] Comme réponse à nos résistances, il assène sans cesse sa formidable vérité. […] Les idées qu’elle contient ne sont pas abstraites ni placées en dehors de l’esprit qui les a conçues ; elles ne prétendent pas former, distinctes de lui, une vérité universelle. […] Sa complexité forme un insaisissable réseau qui l’arrête de toutes parts et lui interdit de parvenir jusqu’aux brutales vérités du monde.

1696. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Quand on peint de fantaisie, mais avec vérité, un troupeau de moutons, chaque mouton y trouve son portrait, ou du moins le portrait de son voisin. […] A défaut de passion proprement dite, un pathétique discret et doucement profond s’y mêle à la vérité railleuse, au ton naïf des personnages, à la vie familière et de petite ville, prise sur le fait. […] Et il y avait à tout cela, notez-le, de la bonté et une sorte de courage ; car la petite fille, jolie à la vérité, était si mal mise et avait si mauvaise façon, qu’un élégant un peu vain ne se serait pas soucié d’être vu dans les rues avec elle. […] Dans ce tête-à-tête des matinées de Colombier, discutant et peut-être déjà doutant de tout, il en put venir, dès le premier pas, à ce grand principe de dérision qu’il exprimait ainsi : Qu’une vérité n’est complète que quand on y fait entrer le contraire 231. […] Il y disait : « Ce n’est qu’une bagatelle, assurément ; mais c’est une très-jolie bagatelle ; mais il y a de la facilité, de la rapidité dans le style, des choses qui font tableau, des observations justes, des idées qui restent ; mais il y a dans les caractères cet heureux mélange de faiblesse et d’honnêteté, de bonté et de fougue, d’écarts et de générosité, qui les rend à la fois attachants et vrais ; il y a une sorte de courage d’esprit dans tout ce qu’ils font, qui les fait ressortir, et je soutiens qu’avec une âme commune on ne les eût point inventés ; mais il y a une très-grande vérité de sentiments : toutes les fois qu’un mot de sentiment est là, c’est sans effort, sans apprêt ; c’est ce débordement si rare qui fait sentir qu’il ne vient que de la plénitude du cœur, dont il sort et coule avec facilité, sans avoir rien de recherché, de contraint, d’affecté, ni d’enflé… » 223.

1697. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Mélange incroyable d’enthousiasme et de mépris, de volontés et d’obéissance ; un assemblage de paradoxes ; une réunion de vérités ; si active à concevoir, si lente à exécuter ce qu’elle a conçu ! […] Nos Parisiennes surtout sont admirables pour ces hâbleries de la beauté ; et comme pas une ne s’en fait faute, il en résulte que celle qui, par hasard, dirait justement la vérité, et toute la vérité, pourrait être, à bon droit, accusée de mensonge. […] Il y a de quoi dégoûter de la vérité, n’est-il pas vrai ? […] Vous direz de vous-même, sans trop vous faire prier, je suis un avare, un menteur, un débauché, un libertin ; mais jamais, à vous-même, vous ne vous avouerez cette vérité formidable : — je suis un hypocrite !

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