Je crois en effet, comme on l’a dit, que le Père Lacordaire ne sera tout entier connu, et avec toutes ses qualités, que par ses lettres. […] « Ce qui est certain, c’est que si je vous avais trouvé dans la forêt de Compiègne sur votre cheval, je vous aurais bien donné une douzaine de coups de cravache, en ma qualité de votre père et de votre ami ; ceci ne m’empêche pas de vous embrasser bien tendrement. » On n’est pas plus aimable et plus cavalier en ne voulant pas l’être.
Il a causé avec une comtesse poitevine, « assez jeune et de taille raisonnable », qui avait de l’esprit, déguisait son nom et venait de plaider en séparation contre son mari, « toutes qualités de bon augure ; j’y aurais trouvé quelque sujet de cajolerie, si la beauté s’y fût rencontrée. […] Quand il se convertit, le point qui le heurtait le plus c’était l’éternité des peines : « Il ne comprenait pas comment cette éternité peut s’accorder avec la bonté de Dieu. » Il jugeait Dieu d’après lui-même ; ce n’était pas là une si grande injure, et sa garde n’avait point tort de dire « que Dieu n’aurait jamais le courage de le damner. » III On voit bien déjà, par les excès et les singularités de ses qualités et de ses fautes, que, sans quitter le caractère gaulois, il le dépassa.
Mais la transition de Marot à Ronsard se fait surtout par l’école lyonnaise : Despériers s’y rattache, et par ses longs séjours à Lyon, et par ses vers dont la médiocre qualité laisse pourtant apercevoir quelque profondeur sérieuse de sentiment et certain effort d’invention rythmique. […] C’est confondre fâcheusement la qualité sociale avec la dignité esthétique.
Leurs plus éminentes qualités me semblent presque incompatibles avec l’idée que je me fais, peut-être naïvement et faussement, du charme féminin. […] Et ce n’est ni par une finesse ni par un éclat extraordinaire, ni par la perfection plastique que votre style se recommande, mais par des qualités qui semblent encore tenir de la bonté et lui être parentes ; car il est ample, aisé, généreux, et nul mot ne semble mieux fait pour le caractériser que ce mot des anciens : lactea ubertas, « une abondance de lait », un ruissellement copieux et bienfaisant de mamelle nourricière, ô douce Io du roman contemporain !
Théodore de Banville Si Gautier a été longtemps méconnu comme poète, c’est qu’en cette qualité il dut soutenir la lutte contre un trop redoutable rival, contre le Théophile Gautier prosateur, qui, vêtu des plus belles étoffes de l’Orient, savait construire les palais, susciter les plus enivrantes féeries, évoquer mille gracieuses figures de femmes, et qui, pareil à la jeune fille du conte, ne pouvait ouvrir ses lèvres sans en laisser tomber des saphirs, des rubis, des topazes, et les lumineuses transparences de mille diamants. […] Elles sont construites selon un plan déterminé dont l’auteur ne s’écarte pas ; la rime, si difficile qu’elle peut se présenter, ne l’entraîne jamais hors de la voie qu’il s’est tracée, car il la force à obéir et elle obéit, venant, à point nommé, compléter sa pensée, selon la forme voulue et le rythme choisi… Dans ses poésies, aussi bien dans celles de la jeunesse que dans celles de l’âge mur, Gautier a une qualité rare, si rare, que je ne la rencontre, à l’état permanent, que chez lui : je veux parler de la correction grammaticale… De tous ceux qui sont entrés dans la famille dont Goethe, Schiller, Chateaubriand, Byron ont été les ancêtres, dont Victor Hugo a été le père, ceux-là seuls ont été supérieurs qui ont fait bande à part… J’ai déjà cité Théophile Gautier et Alfred de Musset, qui eurent à peine le temps d’être des disciples qu’ils étaient déjà des maîtres.
Il ne se contente pas d’offenser la grammaire et de noyer sa pensée dans un océan de paroles inutiles ; il néglige volontairement une qualité plus précieuse que la correction et la précision ; il ne respecte pas l’analogie des images. […] Et enfin, et surtout, ce que l’on reconnaît, c’est que d’autres poètes ont eu peut-être d’autres qualités, plus d’art et de métier, par exemple, ou plus de passion ; ils ont encore été, ceux-ci, des inventeurs plus originaux ou plus puissants, et ceux-là, des âmes plus singulières ; mais nul, assurément, n’a été plus poète, si, dans la mesure on ce mot de poésie exprime ce qu’il y a de pins élevé dans l’idéal de l’humanité, nul ne l’a réalisé plus pleinement, ou n’en a plus approché, sans effort et sans application, naturellement, naïvement, par le seul effet de son instinct ou de la loi de son être, comme un grand fleuve coule scion sa pente.
Le titre de « Fils de Dieu », ou simplement de « Fils 704 », devint ainsi pour Jésus un titre analogue à « Fils de l’homme » et, comme celui-ci, synonyme de « Messie », à la seule différence qu’il s’appelait lui-même « Fils de l’homme » et qu’il ne semble pas avoir fait le même usage du mot « Fils de Dieu 705. » Le titre de Fils de l’homme exprimait sa qualité de juge ; celui de Fils de Dieu sa participation aux desseins suprêmes et sa puissance. […] La qualité de président des assises finales de l’humanité, tel est l’attribut essentiel que Jésus s’attribue, le rôle que tous les premiers chrétiens lui prêtèrent 721.
Toutes ces qualités et ces mérites, sauf les légers inconvénients que le goût nous obligeait de ressentir, font, à nos yeux, de M. […] Elle eut, après tout, de la justesse et de l’économie jusque dans la prodigalité de ses qualités et de ses dons ; elle ne se contenta pas d’avoir de l’esprit, elle l’aima chez les autres ; elle rechercha les lumières, chose alors nouvelle, et sut partout s’entourer d’un cercle d’hommes distingués ; elle vécut enfin et mourut comme une grande dame, tandis que la pauvre Sidonia, avec tout son esprit et ses grâces, a fini comme une aventurière.
M. de Fezensac, jeune, doué de toutes les qualités qui humanisent et civilisent la guerre, comprit ce rôle dans son plus noble sens et, l’on peut dire, dans sa beauté morale ; il ne s’attacha plus qu’à le bien remplir. […] Tous ces sentiments élevés et délicats, ces belles qualités, ces vertus sociales inculquées dès l’enfance, transmises par les générations, et qui semblent le noble apanage de l’homme civilisé, l’amour de la patrie, de la gloire, l’honneur, le dévouement aux siens, l’amitié, tout cela peu à peu s’obscurcit et s’affaiblit jusqu’à s’abolir.
Les personnes de la plus haute qualité se rendoient à ces pieuses assemblées. […] Bossuet, après s’être longtemps regardé comme le maître & l’ami du second des hommes pour l’éloquence, & du premier pour les qualités du cœur , en étoit devenu le rival.
Nous sommes encombrés de livres qui ont toutes les qualités de la jument de Roland, laquelle les avait toutes, mais qui était morte ; nous préférons tous les défauts, s’il les a tous, d’un livre qui vit. […] Quoiqu’il eût déjà, quand il l’écrivait, des qualités éclatantes et fortes, il n’avait pas l’ampleur, la virilité enflammée et la solidité puissante qui disent maintenant qu’il a trouvé une forme adéquate à sa pensée, et qu’il a, littérairement, vocation d’histoire.
Madame de Molènes, par un scrupule incompréhensible avec un esprit de tant d’aplomb dans la légèreté, n’a pas voulu introduire à travers les sentimentalités de son Orpheline ce genre de gaîté et de ton, la qualité première de son esprit et qui en sera la fortune. […] C’est la femme comme il faut, ce n’est pas la femelle moderne et ornementée de littérature orgueilleuse qui a pu écrire cette noble phrase, qui est un aperçu : « Quand, par la mort ou un changement dans les rôles qui échoient à chacun ici-bas, la femme devient chef de famille, elle perd de ses qualités sans acquérir celles qui lui seraient indispensables.
D’autre part, il est tout pénétré de la pensée des anciens maîtres : avec Spinoza il croit à l’universelle nécessité ; sur la puissance en quelque sorte magique de l’abstraction, sur les « qualités principales » et les « facultés maîtresses », il a des vues qui le rapprochent d’Aristote et de Platon. […] Un Descartes a beau rompre avec la philosophie des anciens : son œuvre conserve les qualités d’ordre et de mesure qui furent caractéristiques de la pensée grecque.
Là, le souverain, mis presque toujours en mouvement par la nation, ne fait qu’exécuter la volonté générale ; il pourrait être grand comme particulier, et peu influer comme prince84 ; peut-être même des qualités brillantes pourraient être suspectes à un peuple qui joint l’inquiétude à la liberté ; car il peut calculer les forces d’une puissance qu’il connaît, mais il ne peut calculer l’influence de l’activité et du génie. […] On doit supposer qu’il fut ébloui par les qualités du protecteur, et qu’il pardonna ses malheurs à celui qui régnait en grand homme.
Scribe, en flattant par là les instincts de la classe moyenne et les préventions démocratiques, méconnaît les qualités les plus essentielles d’un monde qui disparaît graduellement et qui n’aura plus sa revanche, même à la scène.
Ajoutez à cette noble qualité de l’esprit toutes les délicatesses et les fiertés de l’honnête homme et du gentleman, pour parler son langage de lord Feeling ; on comprendra quelles difficultés et quelles amertumes une telle nature dut rencontrer dans la vie.
Théodore de Banville Rapidité et variété de l’image, harmonies bien pondérées, éclat et originalité de la rime, telles sont les qualités qui donnent aux vers de M.
Les sujets, les entrelacements, les rimes, tous les secrets de la métrique, il les possède ; aussi son œuvre fourmille-t-elle de bons vers, de ces vers tout d’une venue et qui sont bons partout, dans le Lutrin comme dans les Châtiments… On m’objectera que toutes ces qualités sont perdues à la scène, bref, qu’il « n’entendait pas le théâtre !
Son Boubouroche me paraît d’une qualité très voisine du George Dandin de Molière.
Cette diversité de caractère, ces bizarreries se mêlent à de vives qualités, à une verve intarissable, à de nombreuses saillies.
Qualités et défauts de cet art se trouvent pour le mieux synthétisés, pour son point de départ, d’un vers trop martelé, aux timbres uniformes, dans l’Aventurier, et pour son point d’arrivée, au Jardin de Cassiopée, vers plus libres, plus larges, mieux disposés.
L’apparition d’un nouveau poème marquait pour lui la perte d’une qualité.
… Indiquez-moi avec précision les qualités et de fond et de forme indispensables au métier de romancier… alors nous verrons. » La réponse est délicate.
Une connoissance profonde des hommes, des pensées neuves, des caracteres bien saisis, des peintures vraies, des réflexions justes, en font aimer la lecture à ceux qui ne sont pas révoltés par un certain pédantisme qui ne devroit pas se trouver au milieu des belles qualités que nous venons d’y reconnoître.
Il imita les mouvemens de Pindare ; mais, à l’exemple d’Horace, il sut captiver l’enthousiasme sous le joug de la raison, de sorte que le désordre est chez lui un effet caché de l’Art ; qualité bien préférable à cette impétuosité fougueuse, plus semblable au délire, qu’à la chaleur du vrai génie.
Ronsard, pour le peindre en deux mots, avoit les principales qualités qui font les grands Poëtes, la force & le brillant de l'imagination, la fécondité de l'esprit, les agrémens de la fiction, cette invention heureuse, l'ame de la Poésie.
Il a plusieurs qualités de ce grand maître ; mais il lui manque sa force et son génie.
Ainsi que nous le disions plus haut, la qualité suprême de cette trilogie romanesque c’est une remarquable sensibilité touchée par la vie et qui rend éloquemment son premier accord.
Théodore de Banville, ce n’est pas la qualité de sa pensée : c’est son style. […] La pureté de Musset est dans la qualité humaine de sa souffrance. […] et nos qualités morales et spirituelles ne seraient-elles, ô misère ! […] Huysmans qui ont, au contraire, de très merveilleuses qualités d’écrivains. […] La langue de M. de Goncourt a ces deux qualités
Elles sont courtes et timides, avec des qualités scolaires, et à la moindre tentative de haute école elles tomberaient par terre. […] Seulement, la même apparence existe chez Thucydide et chez La Bruyère dont on place à juste titre si haut les qualités de style. […] C’est peut-être la rançon d’une qualité et le revers d’une médaille. […] La précision n’est pas de mise en ces réalités vivantes : leur mouvement tient sa partie dans leur qualité et leur être de vivant. […] Un critique qui n’est pas flâneur (c’était le cas de Brunetière) peut posséder toutes sortes de bonnes qualités.
Je ne comprends pas, je comprends moins que jamais qu’on lui ait dénié les qualités d‘un poète. […] Claire les quitta pour entrer chez une veuve en qualité de dame de compagnie. […] Les qualités de M. […] Circé dépouillait ses hôtes de leur qualité d’hommes ; l’Allemagne leur fait oublier leur qualité de Français. […] Ce fut en qualité d’élève ingénieur qu’il fit son premier voyage en Belgique et en Hollande.
Je dis que je n’y pouvais rien, car j’attendais toujours des avances en proportion de la qualité des gens, et plus de la part d’un duc que de la part d’un autre homme947. » Il triomphait dans son arrogance, et disait avec une joie contenue et pleine de vengeance : « On passe là une demi-heure assez agréable948. » Il allait jusqu’à la brutalité et la tyrannie ; il écrivait à la duchesse de Queensbury : « Je suis bien aise que vous sachiez votre devoir ; car c’est une règle connue et établie depuis plus de vingt ans en Angleterre, que les premières avances m’ont constamment été faites par toutes les dames qui aspiraient à me connaître, et plus grande était leur qualité, plus grandes étaient leurs avances949. » Le glorieux général Webb, avec sa béquille et sa canne, montait en boitant ses deux étages pour le féliciter et l’inviter ; Swift acceptait, puis, une heure après, se désengageait, aimant mieux dîner ailleurs. […] Par exemple, l’Art de mentir en politique est un traité didactique dont le plan pourrait servir de modèle. « Dans le premier chapitre de cet excellent traité, l’auteur examine philosophiquement la nature de l’âme humaine et les qualités qui la rendent capable de mensonge. […] Le hêtre a sur la tête une très-galante perruque, et il n’y a pas de plus joli justaucorps blanc que celui du bouleau. » De même pour les qualités de l’âme : « la religion n’est-elle pas un manteau, et la conscience une culotte, qui, quoique employée à couvrir la saleté et l’impudicité, se met bas très-aisément pour le service de l’une et de l’autre ? […] Je prie donc humblement le public de considérer que des cent vingt mille enfants on en pourrait réserver vingt mille pour la reproduction de l’espèce, desquels un quart serait des mâles, et que les cent mille autres pourraient, à l’âge d’un an, être offerts en vente aux personnes de qualité et de fortune dans tout le royaume, la mère étant toujours avertie de les faire téter abondamment le dernier mois, de façon à les rendre charnus et gras pour les bonnes tables. […] « L’absence de foi est un inconvénient qu’il faut cacher quand on ne peut le vaincre. — Je me regarde, en qualité de prêtre, comme chargé par la Providence de défendre un poste qu’elle m’a confié, et de faire déserter autant d’ennemis qu’il est possible. » (Pensées sur la religion.
Nisard, que constater la bonne qualité de ces deux discours et le retentissement que cette honnêteté, cette droiture de sens, et à plus d’une reprise cette éloquence, un peu accusée, mais sincère, ont laissé dans l’esprit des auteursab.
On peut déjà augurer les qualités et les mérites qui ne sauraient manquer à cette publication.
Même en énumérant les qualités des talents amis, il y a un mot qu’il ne faudrait jamais perdre de vue, le circum prœcordia ludit, qu’un satirique accorde à l’aimable Horace : se jouer autour du cœur de ceux même qu’on caresse, et montrer qu’on sait les endroits où l’on ne veut pas appuyer.
» L’âge vint pourtant, et M. de Genlis aussi ; on l’agréa, car il était homme de qualité, homme de la cour, ce qui était de rigueur.
Je me dis souvent qu’un individu qui aurait les défauts tenus chez les nations pour des qualités, qui se nourrirait de vaine gloire ; qui serait à ce point jaloux, égoïste, querelleur ; qui ne pourrait rien supporter sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes.
Il se trouve en qualité de maréchal de France à Puycerda en 1678.
Vous êtes, Monsieur, si supérieur aux autres hommes, lui dit une autre fois une femme de qualité, pour qui il venoit de plaider, que si c’étoit le temps du Paganisme, je vous adorerois comme le Dieu de l’Eloquence. — Dans la vérité du Christianisme, Madame, lui répondit le sage Orateur, l’homme n’a rien dont il puisse s’approprier la gloire.
Les fictions en sont simples & ingénieuses ; les sentimens vifs & naturels, la versification harmonieuse & facile, qualités sans lesquelles il faut renoncer à ces sortes de compositions.
Divertir, afin d’enseigner, est la première qualité requise en poésie.
Si nombreuses que soient les discussions où le désir de définir ce terme ait jeté les esthéticiens, ils sont tous d’accord sur cette qualité principale du beau : l’harmonie. […] — Ils répondent : La quantité n’ajoute et n’enlève rien à la qualité. […] Encore une fois il ne saurait s’agir ici que de quantité et non de qualité : mais même la quantité n’est point si évidente. […] Constance de la quantité et de la qualité de l’expression esthétique. […] Quant à la qualité nous demandons si la Vénus de Milo est plus belle que le Sphinx des pyramides, si la Joconde est plus belle que la Vénus de Milo, si n’importe lequel des artistes modernes a fait plus beau que la Joconde.
Ils ont la chaleur du cœur ; la vivacité, la véhémence, et sous leurs neiges, chaudes comme la lumière, tous les essors et toutes les qualités du printemps. […] Il devient plus explicite encore : « La moralité elle-même, — ajoute-t-il en d’autres termes, — les qualités morales de l’homme, qu’est-ce, sinon quelque autre côté (another side) de cette force vitale, une en lui, par laquelle il vit et opère ? […] Lui, l’auteur étrange, passionné et cruel, d’Othello, Hamlet, de Macbeth et de Richard III, a, dans l’ordre de la pensée, les mêmes qualités que César, dont il a fait un si beau drame, et Alcibiade, dont il aurait pu en faire un (car il n’en a fait qu’un bout de rôle dans Timon), ont eues dans l’action tous les deux, et ces qualités délicieuses et clémentes, et divinement irrésistibles, il les a particulièrement montrées dans toute leur suavité en ce drame de Henri V. […] XVII Ainsi, Henri V est un homme, — Henri V, qui, sous la plume de Shakespeare, est César et Alcibiade tout ensemble, César et Alcibiade sans leurs vices, — Henri V est un homme comme César, qui était aussi un homme avant d’être Romain, et comme Alcibiade, qui l’était avant d’être Grec, et qui, partout où ils auraient été, chez les Lestrygons ou chez les Scythes, auraient eu les qualités charmantes qu’ils avaient à Rome ou à Athènes.
Les tendances préexistantes sont, ici, assez faciles à distinguer ; ce sont simplement les habitudes et les qualités générales de l’esprit de M. […] Toutes les qualités si diverses de leurs esprits modifient du tout au tout, selon les individus, la valeur de la création intellectuelle. […] Elle exige des qualités bien moins fortes que l’invention. […] Et pour oser le faire alors, il faut souvent posséder, à un degré généralement plus faible, les qualités qui ont fait le créateur. […] La tendance à la rêverie est excessivement développée chez lui, et la rêverie s’accompagne presque toujours de la déviation des idées ; c’est même une des qualités qui la caractérisent.
Ses livres enferment d’indéniables qualités de pensée et de réflexion. […] La qualité n’est déjà point si dédaignable, et elle eût pu leur suffire. […] Par l’étude, il acquit deux qualités étroites, mais puissantes : la concentration et le mouvement. […] À ses qualités d’analyse et d’observation, il joint l’attrait d’une action piquante et mouvementée » ; — M. […] Et après tout, sont-ce là des qualités qu’il faille tant dédaigner ?
Les livres de M. de Gourmont se recommandent pourtant par des qualités assez nationales pour qu’on doive les estimer surtout de ce côté du Rhin et de l’Océan. […] Voilà quelles qualités et quelle disposition d’esprit M. […] Il donne de faux noms à ses émotions et il juge de la qualité objective des choses d’après ses émotions. […] Leurs rivaux ont peut-être d’autres qualités. […] Sans elle les hautes qualités de Tellier n’auraient peut-être pas donné tout leur fruit.
La jeune personne, l’Héloïse nouvelle auprès de laquelle on l’accrédita imprudemment en qualité de maître de musique amateur, n’avait que de treize à quatorze ans. […] En 1784, Parny sentit la nécessité d’une pause, et sembla vouloir mettre le signet à sa poésie ; il publiait la quatrième édition de ses Opuscules, édition corrigée et augmentée pour la dernière fois : « Nous pouvons assurer, disait l’avertissement, que ce Recueil restera désormais tel qu’il est. » Puis il quitta la France, retourna en passant à l’île Bourbon, et fit le voyage de l’Inde, où on le trouve attaché, en qualité d’aide de camp, au gouverneur. […] Après cela, nous ne ferons aucune difficulté de reconnaître qu’il développe en cette carrière nouvelle plusieurs des qualités épiques, un art véritable de composition, des agréments de conteur, et qu’il y rencontre, dans le genre gracieux, bien des peintures fines et molles, telles qu’on peut les attendre de lui : l’épisode de Thaïs et Elinin a mérité d’être extrait du poëme dont il fait partie et de trouver place dans les Œuvres choisies, où, ainsi détaché, il peut paraître comme un malicieux fabliau. […] C’est assez dire d’ailleurs combien il n’eût rien entendu, selon toute probabilité, aux mérites sérieux, aux qualités d’élévation et de haute harmonie qui sont l’honneur de cette lyre moderne.
Mercredi 4 janvier Aujourd’hui la princesse est allée voir un peintre de ma connaissance… Tout à coup, elle s’est mise à pleurer, et a dit « qu’elle ne savait que faire de ses journées… qu’elle voulait voir des choses qui la sortent un peu de son chagrin », ajoutant « qu’elle a besoin que ses amis l’adoptent un peu. » Il y a vraiment de grandes qualités de cœur chez cette Altesse. […] Je n’ai encore rien vu en peinture d’aussi vaporeusement lumineux, et d’une qualité de pastel aussi neuve, aussi en dehors des procédés anciens. […] Ils ne me semblent pas se douter, qu’il y a dans ces pages une introduction toute neuve de poésie et de fantastique dans l’étude du vrai, et que j’ai tenté de faire faire un pas au réalisme, et de le doter de certaines qualités de demi-teinte et de clair-obscur littéraire, qu’il n’avait pas. […] » Jeudi 30 mars Il y des moments, où sous l’action, goutte à goutte, des potins, des cancans, des réticences, de toutes les perfidies ambiantes, dont vous entoure l’envie parisienne, la confiance dans vos plus intimes est ébranlée : telle de vos amies que vous regardez comme la personnification de la sincérité, vous vous demandez vraiment, si elle n’est pas un peu fausse ; telle autre personne à laquelle vous croyez des qualités d’attachement sérieux, vous ne la voyez plus que comme une aimable et banale créature.
Le boulevard, qui n’est maintenant qu’une voie de communication attendant l’énorme affluent du boulevard Haussmann pour aller se jeter avec lui dans les faubourgs, était alors un lieu assez familier, une espèce de promenade qui ne différait de celle de l’Orme du Mail que par la qualité des habitués et le ton de la conversation ; mais c’étaient tout de même des habitués qui venaient là à des heures régulières et qui s’entretenaient des choses de la ville. […] La plus savoureuse était relative à la campagne de la Loire en 1870, qu’il avait suivie en qualité de correspondant de journal. […] Mais la création d’une sorte de conseil de surveillance, qui aurait pour mission d’empêcher le plaisir de tomber trop bas et même d’en élever peu à peu la qualité. […] Je vous les reproche si peu que je m’aperçois au contraire que ce sont ces qualités-là qui nous ont surtout manqué, à nous autres.
L’adjectif est un mot qui donne une qualification au substantif ; il en désigne la qualité ou maniere d’être. Or comme toute qualité suppose la substance dont elle est qualité, il est évident que tout adjectif suppose un substantif : car il faut être, pour être tel. […] Qualité occulte. Qualité sensible. […] On a observé que ces êtres particuliers se ressembloient entr’eux par rapport à certaines qualités ; on leur a donné un nom commun à cause de ces qualités communes entr’eux.
À quoi ils firent réponse que le roi ne leur ayant rien donné par écrit, ils ne le pouvaient faire ; aussi qu’on se devait contenter qu’étant connus pour gentilshommes de qualité du pays, ils ne voudraient en chose de telle importance avancer un mensonge, dont le blâme et le péril tomberaient sur eux-mêmes. […] Mais le collègue en députation de Jeannin, chargé de porter la parole au nom de tout le tiers état du royaume, faussa le vœu de la majorité et parla traîtreusement en sens contraire : Prévarication infâme et indigne d’un homme de sa qualité !
Et, pour énumérer quelques-unes de ses qualités spéciales et naturelles qui venaient en aide à sa bravoure et la distinguaient d’une aveugle témérité, il avait « le coup d’œil topographique », et là où d’autres ne voyaient rien qu’escarpement et difficulté absolue, il discernait l’assiette possible d’une batterie, le côté faible et vulnérable d’une place : aussi excellait-il aux reconnaissances. — Il avait cet autre coup d’œil qui sait nombrer de loin une troupe dans une plaine, et, à un demi-mille de distance, il savait son chiffre, si considérable qu’il fut à cinquante hommes près. — Il s’entendait à merveille, dans une escarmouche, à « tâter » l’ennemi, c’est-à-dire à connaître à sa marche et à son attitude s’il avait peur ou s’il était en force et solide […] Telles étaient les qualités fines et savantes dont se guidait son indomptable bravoure, et que, sans la paix de Câteau-Cambrésis et la mort de Henri II (1559), il eût encore pu employer si utilement pour le service de la France.
Mais au milieu des qualités honnêtes et régulières du Dauphin, on regrette de ne sentir aucune étincelle ; il n’a pas le démon en lui. […] Dès le premier jour les dames de qualité s’effrayent de rester dans la ville ; on demande pour elles un passeport : « Le roi l’a refusé ; cependant les dames sont sorties et sont venues à une maison près de la Sambre.
Ce mot de talent couvre d’ailleurs trop de choses bien diverses, des qualités et des défauts qu’on ne se donne plus la peine de discerner. […] Ce mot de robuste revient souvent sous sa plume, c’est un de ses mots favoris ; évidemment, c’est sa qualité ou son désir.
Ernest Feydeau ; c’est un livre qui est de nature à faire beaucoup causer et discuter, à irriter, à passionner bien des lecteurs et des lectrices : ce livre a tout d’abord une qualité que n’ont pas tant d’autres ouvrages qu’on estime et qu’on loue, que l’on commence et qu’on n’achève pas, ou qu’on n’achève qu’avec froideur ; il palpite et il vit. […] Fanny est une histoire intérieure racontée et comme modelée par un homme qui a la qualité de peintre et de coloriste extérieur.
De même dans la vie et la destinée des hommes, — des grands hommes —, quand les circonstances y prêtent, il est de ces heures où ils paraissent tout d’un coup se retrouver tels qu’au début pour les qualités les plus vives, pour celles même que l’âge et la fatigue avaient nécessairement diminuées. 1814 fut pour Napoléon général une de ces merveilleuses saisons de rajeunissement. […] Jointe à cette prodigieuse intelligence qu’il possède et dont il a prétendu faire la qualité essentielle et même unique de l’historien, elle la redouble et l’aiguise sur quelques points ; elle est comme un sens de plus que toutes les intelligences n’ont pas et qui lui inspire des jugements d’une rare délicatesse (ainsi dans les différences qu’il établit, page 679, entre les différents moments de la résistance de Napoléon à la paix).