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3030. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

André Chénier errant en poète dans les bois de Versailles y pensait davantage.

3031. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il n’a pas cette baguette d’or que tient Pellisson, et qui lui fait dire, par exemple, à propos des différentes retraites qu’eut l’Académie faute d’un local assuré, jusqu’à ce que le chancelier Séguier lui eût donné asile dans son hôtel : « Il me semble que je vois cette île de Délos des poètes, errante et flottante jusques à la naissance de son Apollon. » Il ne se peut rien assurément de plus élégant pour dire que les séances se tenaient çà et là, tantôt chez M. 

3032. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Cela me rappelle que, dans son Histoire de saint Pie V, le même M. de Falloux veut louer cepontife d’avoir envoyé des brefs d’encouragement aux hommes lettrés qui, en France, prenaient parti pour la cause catholique ; le poëte Ronsard est de ce nombre : il s’est engagé dans une querelle avec les protestants, et de part et d’autre on en est vite venu aux injures les plus grossières, notamment à celles qui ne manquent jamais au XVIe siècle, et qui consistaient en de dégoûtantes allusions au mal apporté d’Amérique.

3033. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Il avait le Temple pour son Palais-Royal et son Louvre, l’Ile-Adam pour son Chantilly, le Parlement pour théâtre d’influence et foyer de demi-opposition ; chez lui, au Temple ou à l’hôtel de Conti, homme d’esprit et de plaisir, il avait l’abbé Prévost pour aumônier (in partibus), Le Brun-Pindare pour poète, Mme de Boufflers pour amie, et toutes les femmes pour maîtresses.

3034. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Il s’était fait d’elle toute une théorie, qui est aussi celle de Mme du Deffand, et qu’il exprime de cette façon piquante ; c’est dans une lettre à son ami, le poëte Gray : « Mme de Boufflers, qui a été en Angleterre, est une savante, maîtresse du prince de Conti, et qui a grand désir de devenir sa femme.

3035. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

L’abbé Legendre est plus sur son terrain quand il parle des ecclésiastiques et des chanoines, que quand il touche aux poètes.

3036. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

En de telles circonstances, le devoir d’un maire semble tout tracé : il est à son poste d’honneur au fort du danger ; il fait ce que firent, à Dreux le poète Rotrou, victime de son zèle ; l’évêque Belzunce à Marseille, et d’autres encore ; — ce que fit le maréchal d’Ornano, maire lui-même de Bordeaux, dans une autre épidémie de 1599.

3037. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Les grands poètes de l’Antiquité ont fait ainsi.

3038. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Dominique a du mélange en lui : ni tout à fait amant, ni tout à fait poète ou écrivain, il aura des ressources dans ces demi-partis mêmes.

3039. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

On se rappelle aussi le vers du poète : « Ære ciere viros martemque accendere cantu. » Rêvez, combinez, imaginez tant que vous voudrez : rien ne vit que par le style ; et, comme le dit une expression espagnole bien énergique, c’est lorsqu’on est au détroit du style que la grande difficulté commence.

3040. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Il est toujours délicat de prétendre analyser cette voix publique que l’antique poète en son temps appelait la voix divine.

3041. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Les hommes qui en valent la peine ne se jugent point d’un coup d’œil ni en un instant ; et, comme l’a dit le grand poète persan Sadi : « Ce n’est qu’en laissant s’écouler un long espace de temps que l’on arrive à connaître à fond la personne qu’on étudie. » Ce devrait être la devise de toute biographie sérieuse.

3042. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Tel grand poëte épanche sans relâche l’harmonie et les flots ; tel autre, à l’étroit dans cette civilisation étouffante, ne peut s’empêcher de remonter à une scène héroïque et au monde des géants.

3043. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

C’est un poëte grec qui a dit : « Il y a trois Grâces, il y a trois Heures90, vierges aimables ; et moi, trois désirs de femme s me frappent de fureur.

3044. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Il est vrai, une petite phrase fut extraite d’un dialogue rapide de Molière : la plupart se plurent à inclure en elle toute la dramatique de ce poète ; puis la paresse des généralisateurs pressés y découvrit le définition universelle du genre.

3045. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Il est vrai, une petite phrase fut extraite d’un dialogue rapide de Molière : la plupart se plurent à inclure en elle toute la dramatique de ce poète ; puis la paresse des généralisateurs pressés y découvrit la définition universelle du genre.

3046. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Que le penseur, le philosophe, le poète s’occupent des affaires de leur pays, non pas dans les menus détails de l’administration, mais quant à la direction générale, rien de mieux.

3047. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Il y a quelque chose que nous savons reconnaître dans les applications les plus diverses ; quelque chose qui appartint ou même degré à Galilée, à Pascal, à Michel-Ange, à Molière ; quelque chose qui fait la sublimité du poète, la profondeur du philosophe, la fascination de l’orateur, la divination du savant.

3048. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Pourra-t-on admettre qu’elles sont toutes trois aussi heureusement venues, qu’elles occupent une place aussi importante dans la carrière du poète et dans l’évolution de la littérature ?

3049. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Mais le destin les réserve à un sort tragique, et le poète fait entendre, comme un murmure d’orage, sa sourde menace.

3050. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Son dernier mot, quand il l’articulait, tenait peut-être autant et plus du poète que du politique.

3051. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Bacon, le grand moraliste, est presque un poète par l’expression.

3052. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

[NdA] Les poètes ne sont pas, en général, des témoins bien sûrs, mais leur suffrage ne fait ici que nous traduire l’opinion unanime.

3053. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Les antiquaires, les artistes, les poètes la maudissaient et la chargeaient d’exécration : lui, il l’absout et peu s’en faut qu’il ne la bénisse : car cette bande noire qui brise et pulvérise la terre, en met les morceaux à la portée d’un chacun, et, en faisant des propriétaires, elle fait, selon lui, d’honnêtes gens, c’est-à-dire des gens intéressés à l’ordre, à la paix, à la justice.

3054. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

« J’approuve, pour ma part, qu’on s’amuse de temps en temps à la poésie, dit-il, autant qu’il faut pour se perfectionner le style, mais pas au-delà. » Il a pourtant lui-même, sans y songer, des formes d’imagination et des manières de dire qui font de lui non seulement le philosophe, mais quelquefois le poète du sens commun.

3055. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Il s’étonne quelque part que Voltaire ait si mal parlé d’Homère dans un chapitre de son Essai sur les mœurs, où tous les honneurs de l’épopée sont décernés aux modernes : « Si cet arrêt, dit Grimm, eût été prononcé par M. de Fontenelle, on n’en parlerait point ; il aurait été sans conséquence : mais que ce soit M. de Voltaire qui porte ce jugement, c’est une chose réellement inconcevable. » Et il donne ses raisons victorieuses tout à l’avantage de l’antique poète.

3056. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

La vie ne lui apparaissait pas comme cette mer aux vagues tumultueuses que décrivent les poètes ; il se la représentait unie comme une glace, immobile, transparente jusque dans ses plus obscures profondeurs ; lui-même, assis dans un petit esquif chancelant, et en bas, au fond de l’abîme sombre et limoneux, il entrevoyait vaguement, semblables à d’énormes poissons, des formes monstrueuses : toutes les misères de la vie, maladies, chagrins, démence, cécité, pauvreté.

3057. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Sans cesse, par une poussée instinctive qui fait sauterie lien de ses doctrines et contredit les dehors de son art, le grand poète qu’est M. 

3058. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Aussi cette image est-elle présentée la dernière, aussi présentée la dernière sauve-t-elle le dégoût de l’image qui précède ; aussi y a-t-il bien de la différence entre ces images rangées dans l’ordre qui suit : je vois les corneilles qui battent les ailes autour de ton cadavre et qui t’arrachent les yeux de la tête… ou rangées dans l’ordre du poëte : je vois les corneilles rassemblées autour de ton cadavre, t’arracher les yeux de la tête, en battant les ailes de joie.

3059. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

En ce genre, son chapitre sur François de Sales est un modèle… Enfin, il a en lui du mystique, car le poète décuplé par le croyant finit par toucher à ce phénomène et à ce mystère qu’on appelle la mysticité.

3060. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

Combien plus bizarre encore, si l’on remarque qu’elles ne persistent guère que chez les poètes et chez M. 

3061. (1774) Correspondance générale

Pour poëte, je ne me souviens pas d’avoir sommeillé sur le Parnasse assez longtemps pour être à mon réveil salué de ce nom. […] C’est que les événements ne sont presque rien en eux-mêmes, et que c’est de l’art magique du poëte qu’ils empruntent toute leur importance. […] On m’a dit, car je n’y étais pas, que la pièce s’était soutenue de ses propres ailes et que le poëte avait enlevé les suffrages en dépit de l’acteur. […] Ils savent tous qu’ils ont mérité quelque considération de votre part, et ils redoutent plus pour vous les réflexions d’un public impartial que, pour eux, la méchanceté d’un poëte. […] Vous voilà donc, monsieur, à la tête d’une insurgence87 des poètes dramatiques contre les comédiens.

3062. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Mais point n’était besoin du génie des poètes : un décret du prince pouvait suffire à faire ou à défaire des dieux. […] D’après les poètes védiques, leurs diverses zones d’influence sont le ciel, la terre, et l’atmosphère intermédiaire. […] Il se prête à toutes les fantaisies de l’artiste et du poète. […] Que sera-ce, si le dieu est chanté par les poètes, logé dans des temples, figuré par l’art ?

3063. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Le château de Couaën, situé au fond de la Bretagne, était un de ces vieux abris féodaux que l’esprit du siècle n’avait pas atteints, et sur lesquels on pouvait alors inscrire le vers du poète : Casta pudicitiam servat domus. […] C’est en effet la double gloire de M. de Chateaubriand ; il a concilié deux qualités qui se combattent presque toujours : il a été grand écrivain par sa tempérance autant que par son audace ; il a servi la langue comme érudit et comme poète, comme puriste et comme novateur. […] Figurez-vous qu’ils sont ici une cinquantaine au moins, officiers ou soldats, qui, du matin au soir, chantent à la fois, chacun dans le ton qui lui plaît et sans y demeurer fidèle, ce que nous autres libéraux nous appelons les odes de ce grand poète.

3064. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Et cet ordre et cette complication lui font nécessairement l’effet d’une réalité positive, étant de même sens qu’elle, Quand un poète me lit ses vers, je puis m’intéresser assez à lui pour entrer dans sa pensée, m’insérer dans ses sentiments, revivre l’état simple qu’il a éparpillé en phrases et en mots. […] Mais que le poète crée le poème et que la pensée humaine s’en enrichisse, nous le comprenons fort bien : cette création est un acte simple de l’esprit, et l’action n’a qu’à l’aire une pause, au lieu de se continuer, en une création nouvelle, pour que, d’elle-même, elle s’éparpille en mots qui se dissocient en lettres qui s’ajouteront à tout ce qu’il y avait déjà de lettres dans le monde. […] Mais qu’une réalité d’un tout autre ordre, et qui tranche sur l’atome comme la pensée du poète sur les lettres de l’alphabet, croisse par des additions brusques, cela n’est pas inadmissible ; et l’envers de chaque addition pourrait bien être un monde, ce que nous nous représentons, symboliquement d’ailleurs, comme une juxtaposition d’atomes.

3065. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Voltaire avait connu Bernis poète et galant ; il l’avait beaucoup vu en société et sous sa première forme dissipée et légère.

3066. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Quand, vers le milieu du xviiie  siècle, Marmontel ou Le Brun (le poète), ou tout autre jeune littérateur pauvre, voulait créer quelque petite feuille de littérature et de critique, il ne le pouvait qu’en contrebande, faute d’avoir de quoi payer 300 francs au Journal des savants : c’était un tribut qui était dû à ce père et seigneur suzerain des journaux littéraires.

3067. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Roederer, sans s’inquiéter s’il ne mécontenterait pas les classiques, s’en prenait un peu aux quatre grands poètes, Molière, La Fontaine, Racine et Boileau lui-même, tous plus ou moins complices de ces louanges pour un victorieux et un amoureux.

3068. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Je fais un mémoire, un calcul, une combinaison comme un poète fait des vers, et, comme lui, je parais inepte, si je ne suis pas en verve… Ma conversation est très variée, parce que rien ne remplit en général mon esprit et ne me porte à m’appesantir sur les objets.

3069. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Byron, qui habitait les bords du lac de Genève, dans l’été de 1816, écrivait au poète Rogers : J’ai lu l’Adolphe de Benjamin Constant, et sa préface, niant les gens positifs.

3070. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Dans une lettre écrite de Paris au poète Gray (25 janvier 1766), lettre toute émaillée de portraits et qui fait songer à la galerie de la Fronde de Retz, ou plutôt encore aux portraits de haute société de Reynolds et de Gainsborough, après avoir peint de sa touche la plus vive la duchesse de Choiseul et sa belle-sœur, la duchesse de Grammont, et bien d’autres, il continuait ainsi : « Je ne puis clore ma liste sans y ajouter un caractère beaucoup plus commun, mais plus complet en son genre qu’aucun des précédents, la maréchale de Luxembourg.

3071. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Il en parlait admirablement et de manière à la faire revivre tout entière sous les yeux avec tout son monde de théologiens, de professeurs, d’érudits et de poètes.

3072. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Assez d’honnêtes gens dans ces doctes matières s’en scandaliseraient volontiers, et pour cause ; ce serait le cas de leur répondre avec le poëte : « Ah !

3073. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

On aurait pu dire d’elle, en changeant quelque chose au vers du poëte : Et la grâce elle-même attendit la beauté.

3074. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Quelques contes, des fables, de jolies romances, de gais couplets, lui avaient déjà valu les encouragements du duc de Nivernais, du chevalier de Bouflers, et les conseils de Voltaire lui-même, au dernier voyage du grand poëte à Paris.

3075. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Eynard cite le passage d’une lettre d’Ymbert Galloix, jeune homme de Genève, mort à Paris en 1828, et il le proclame un jeune poète plein de génie.

3076. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

C’était habituellement un philosophe, tel que Rousseau, Raynal, Bernardin de Saint-Pierre, ou des poètes de sentiment, tels que Gessner et Young : contraste étrange entre la douceur des images, la sérénité de la nature et l’âpreté de l’âme.

3077. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Feuillet n’est pas toujours d’une qualité très rare : il n’est ni d’un grand philosophe ni d’un grand poète.

3078. (1890) L’avenir de la science « II »

Voyez au contraire, à l’époque d’Auguste, quand le monde ancien commence à se dissoudre, ces aspirations vers l’avenir, si éloquemment exprimées par le poète incomparable dans l’âme duquel les deux mondes s’embrassèrent.

3079. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Mon conseiller de cabinet porta l’invitation à Lucerne ; et mon désir ardent s’accomplit bientôt — le poète compositeur vint à Munich.

3080. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Dumas a été souvent, au théâtre, un puissant et vigoureux inventeur : mais il n’a jamais été un poète.

3081. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Un des derniers poètes de l’Antiquité, Claudien, dans une pièce célèbre, a montré comment le triomphe d’un méchant et d’un scélérat peut jeter le trouble dans le cœur d’un homme de bien et le faire douter qu’il y ait des dieux.

3082. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Elle fut élevée et nourrie dans cette vie de campagne et de presbytère où quelques poètes ont placé la scène de leurs plus charmantes idylles, et elle y puisa, avec les vertus du foyer, le principe des études sérieuses.

3083. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Une des meilleures épigrammes du poète Le Brun est contre l’abbé Maury ; elle a cela de piquant, qu’elle a, d’un bout à l’autre, un faux air d’éloge ou d’apologie, et que c’est le lecteur seul qui, en contredisant à chaque vers, est comme forcé de faire lui-même l’épigramme ; le satirique, dans ce cas, a besoin de compter sur la complicité de tout le monde : L’abbé Maury n’a point l’air impudent ; L’abbé Maury n’a point le ton pédant ; L’abbé Maury n’est point homme d’intrigue ; L’abbé Maury n’aime l’or ni la brigue ; L’abbé Maury n’est point un envieux ; L’abbé Maury n’est point un ennuyeux ; L’abbé Maury n’est cauteleux ni traître ; L’abbé Maury n’est point un mauvais prêtre ; L’abbé Maury du mal n’a jamais ri : Dieu soit en aide au bon abbé Maury !

3084. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Chérubin, à lui seul, est une création exquise et enchanteresse de Beaumarchais ; il y a personnifié un âge, un premier moment de la vie de chacun, dans toute cette fraîcheur et cette émotion naissante, fugitive, irréparable : il n’a jamais été plus poète que ce jour-là.

3085. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Il en donne des preuves touchantes en toute occasion, et notamment dans ses lettres, soit que, correspondant avec Jean-Baptiste Rousseau, il se montre continuellement en peine sur l’état de l’âme de ce poète, et sur la sincérité de son repentir au sujet de certains vers, que lui, Rollin, confesse n’avoir jamais lus ; soit qu’écrivant à Frédéric, au moment de son avènement au trône, il lui adresse des conseils de religion, et y mêle une prière à Dieu : « Qu’il lui plaise, dit-il à ce roi philosophe, de vous rendre un roi selon son cœur ! 

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