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760. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il veut une peinture noble et républicaine. […] La peinture et la musique sont aussi des langages. […] Dans l’Enterrement du comte d’Orgaz, il juxtaposait un chef-d’œuvre réaliste (un enterrement à Tolède) à un essai de peinture de rêve. […] Voici leurs plus nobles désirs qui s’étirent vers le ciel, et sans Greco, sans cette peinture hallucinée, nul de ces cœurs n’eût été préservé de la mort. […] Romain Rolland excelle dans la peinture de l’amour, et plus encore peut-être de l’amitié.

761. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

La composition en sculpture est très différente de ce qu’elle est en peinture. […] Bourget sont pour le roman qui prouve, pour la peinture de la vie qui amène à porter un jugement sur la vie. […] Son premier caractère est le réalisme de la peinture. […] Giraudoux a trouvé tout de suite un public, c’est que la peinture et la musique le lui avaient préparé. […] Le héros de la lumière dans le monde de la peinture c’est Rembrandt.

762. (1924) Critiques et romanciers

La Comédie humaine est là pour démontrer que ce service est compatible avec toutes les franchises de la peinture. […] Sa peinture des villages en est moins vraie ; Balzac le lui eût reproché. […] Cependant, nous n’évitons pas de nous apercevoir que la peinture de la vie terne et ennuyeuse, même délicatement faite, ennuie un peu. […] A-t-il vécu selon l’une ou l’autre philosophie, celle que fait imaginer sa mine puritaine, ou celle que fait imaginer sa peinture voluptueuse ? […] La peinture de la vie humaine que M. 

763. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Dans l’art de la peinture, elle correspond au portrait. […] De plus en plus, la prose s’est ingéniée à rivaliser la poésie, la peinture, la sculpture, la musique. […] C’est, parallèlement, la peinture de l’esclavage où le célibataire Rouget se laisse réduire par une servante-maîtresse. […] La durée, c’est, pour le roman, l’équivalent de la perspective pour la peinture. […] Il commence par étudier la peinture, puis la médecine.

764. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Il s’est surtout souvenu d’Ariane dans les imprécations finales, et de Médée dans la peinture des préambules de la passion. […] L’intérêt véritable est là ; on tient le nœud ; l’action se resserre, elle est vive, pressante, à la fois naturelle et merveilleuse, unissant les combinaisons mythologiques et les peintures du cœur humain. […] Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie française, demandait grâce vainement pour ces sortes de peintures naturelles où se joint la passion à la vérité.

765. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Ces amants malheureux quittent la cour pour des déserts horribles, où ils ne manquent de rien ; ils passent les après-dinées dans les bois, contant aux rochers leur martyre, et ils rentrent dans les galeries de. leurs maisons, où se voient toutes sortes de peintures. […] Pour nous, que ces invraisemblances choquent peu, et qui aimons de la Princesse de Clèves jusqu’à sa couleur un peu passée, ce qui nous charme encore, c’est la modération des peintures qui touchent si à point, c’est cette manière partout si discrète et qui donne à rêver : quelques saules le long d’un ruisseau quand l’amant s’y promène ; pour toute description de la beauté de l’amante, ses cheveux confusément rattachés ; plus loin, des yeux UN PEU grossis par des larmes, et pour dernier trait, cette vie qui fut assez courte, impression finale elle même ménagée. […] On sent qu’on a vécu jusque-là dans l’illusion et le mensonge ; qu’on s’est nourri de viandes en peinture ; qu’on n’a pris de la vertu que l’ajustement et la parure, et qu’on en a négligé le fond, parce que ce fond est de rapporter tout à Dieu et au salut, et de se mépriser soi-même en tout sens, non par une vanité plus sage et par un orgueil plus éclairé et de meilleur goût, mais par le sentiment de son injustice et de sa misère. » Le reste de la lettre est également admirable, et de ce ton approprié et pressant. — Ainsi, vous qui avez rêvé, cessez vos rêves !

766. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Pour nous, nous aurons la hardiesse de trouver un peu froide cette peinture d’Esope : « Une femme veuve, laborieuse, ayant des servantes, avait coutume de les éveiller la nuit, au chant du coq, pour les mettre à l’ouvrage. […] Elle ressemble à ces grandes peintures de Jordaens, montagnes de corps entassés, de visages enluminés, où les chairs débordent hors de toute forme, où les couleurs exagérées s’entre-choquent, mais où toutes les figures sont vivantes et de belle humeur. […] Le poëte remplace ici les couleurs du peintre par des mots passionnés qui font plaindre « les pauvres servantes. » Il montre l’âme, au lieu du corps ; c’est la différence de la poésie et de la peinture.

767. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Mais il est plein de peintures licencieuses, et pour en rendre l’usage innocent il faudrait l’estropier partout. […] Presque tous ces écrivains sont peut-être sans conséquence entre les mains d’un homme fait ; mais je demande si l’on parle de bonne foi lorsqu’on assure que la langue de ces auteurs, difficiles pour le style, profonds pour les choses et souvent dangereux pour les mœurs, peut être la première étude de la jeunesse ; si l’on souffrira sous des yeux innocents et purs les leçons de Plaute, dont je n’ai point parlé ; celles de Térence que je me rappelle en ce moment, Térence, dont l’élégance et la vérité sont au-dessus de tout éloge, mais dont les peintures n’en sont que plus séduisantes ; les leçons d’athéisme de Lucrèce : j’aimerais encore mieux qu’on exposât les élèves à se corrompre le goût dans le dur, sec et boursouflé Sénèque le tragique, à qui je devais cette petite égratignure pour l’ennui qu’il m’a causé, et à qui j’en demande pardon pour quelques belles scènes qu’il a inspirées à notre Racine. […] Les Réflexions sur la poésie et sur la peinture, de l’abbé Dubos.

768. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Entre trois morceaux d’une peinture bien expressive qu’on rencontre chez lui dès le début, l’un purement gracieux et romanesque, l’épisode de l’amour du roi Édouard pour la comtesse de Salisbury ; — l’autre, pathétique et dramatique, l’épisode du siège de Calais et des six bourgeois pour qui la reine d’Angleterre obtient grâce ; — un troisième, enfin, tout épique et grandiose, la bataille de Poitiers, j’ai préféré ce dernier comme nous montrant mieux Froissart dans sa plus haute et plus grande manière et dans son entier développement. […] Il y a une bien forte peinture de la mêlée à ce moment : Là eut grand froissis et grand boutis, et maints hommes renversés par terre.

769. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Ce n’est qu’après avoir épuisé un sujet qu’on sait nous être agréable et sur lequel on présume que nous aurons quelque chose à dire, qu’on essaye de diriger la conversation vers des objets plus vulgaires. » Sur l’aspect du Canada et des grands lacs, sur les pionniers, ces avant-coureurs sauvages d’une civilisation en marche, sur les Virginiens et leur caractère de gentilshommes qui tranche avec celui des Américains du Nord, sur le départ et l’expropriation des restes de l’antique et puissante tribu des Chactas, M. de Tocqueville a des pages d’une peinture modérée, dans laquelle l’observation et le sentiment moral se combinent de manière à former dans l’esprit une image durable. […] Les Espagnols, en vrais brutaux, lâchent leurs chiens sur les Indiens comme sur des bêtes féroces ; ils tuent, brûlent, massacrent, pillent le Nouveau Monde comme une ville prise d’assaut, sans pitié comme sans discernement… Les Américains des États-Unis, plus humains, plus modérés, plus respectueux du droit et de la légalité, jamais sanguinaires, sont plus profondément destructeurs, et il est impossible de douter qu’avant cent ans il ne restera pas dans l’Amérique du Nord, non pas une seule nation, mais un seul homme appartenant à la plus remarquable des races indiennes… » L’exposition ainsi faite, le moral et l’esprit de la scène ainsi expliqués complètement, il la raconte si bien que cela finit par être une peinture navrante : « Six à sept mille Indiens ont déjà passé le grand fleuve, ceux qui arrivaient à Memphis y venaient dans le dessein de suivre leurs compatriotes.

770. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Le détail des Bucoliques est d’une continuelle et parfaite observation rurale, d’une peinture fidèle, prise sur nature, et du rendu le plus délicat ; elles sont bien d’un poète qui a vécu aux champs et qui les aime, et chaque fois qu’on sort de les relire, on ne peut que répéter avec M. de Maistre : « l’Énéide est belle, mais les Bucoliques sont aimables. » Ayant écrit moi-même autrefois une Étude sur Virgile, il m’est resté quelque surcroît d’idées et de remarques que je demande à joindre ici comme un dernier hommage et tribut au souverain poète à qui j’aurais aimé, moi aussi, à élever mon autel. […] Depuis Macrobe jusqu’à M. de Chateaubriand, on s’est accordé pour célébrer le charme attendrissant de cette peinture.

771. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Rien ne pousse dans ces confins reculés et sublimes par lesquels la parole touche à la musique et à la peinture. […] Il n’y a de vivant au dix-huitième siècle que les petites esquisses brochées en passant et comme en contrebande par Voltaire, le baron de Thundertentrunck, mylord Whatthen, les figurines de ses contes, et cinq ou six portraits du second plan, Turcaret, Gil Blas, Marianne, Manon Lescaut, le neveu de Rameau, Figaro, deux ou trois pochades de Crébillon fils et de Collé, œuvres où la familiarité a laissé rentrer la sève, que l’on peut comparer à celles des petits-maîtres de la peinture, Watteau, Fragonard, Saint-Aubin, Moreau, Lancret, Pater, Baudouin, et qui, reçues difficilement ou par surprise dans le salon officiel, subsisteront encore, lorsque les grands tableaux sérieux auront moisi sous l’ennui qu’ils exhalaient.

772. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Mais c’est dans la peinture que ce travestissement a toute sa grâce : et nos bavards mystères ne nous offrent rien qui ne soit cent fois plus charmant dans les tableaux des vieux maîtres allemands ou hollandais. […] Dans le Vieux Testament, quelques touches du caractère de Caïn, une esquisse du pathétique moral auquel le sacrifice d’Abraham peut donner lieu dans les rôles du père et du fils, une notation un peu sèche, mais essentiellement juste des sentiments respectifs de Samson et de Dalila, une discrète et délicate peinture de la belle âme de Suzanne, d’heureux traits de foi timide dans Enther, et d’orgueil féroce dans Aman : voilà où l’esprit aime à se reposer dans la platitude aride de l’immense mystère.

773. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Byron, abandonnant pour un moment les passions violentes, a préludé à son Don Juan par le charmant poème de Beppo, si plein d’english humour, et en même temps si vrai dans la peinture des mœurs italiennes. […] L’exposition du poème, la description du site, la peinture de la vie des bohémiens n’occupent que dix-sept vers, et cependant que manque-t-il au tableau ?

774. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

* * * — N’est-ce pas paradoxal que ce soit de nos revers qu’est sortie une école de peinture militaire. […] Et comme il aurait été amusant, au nom de Raphaël, à propos de tel tableau qu’on admire, d’indiquer ce que les restaurateurs ont laissé juste de peinture, même de dessin du maître, mais c’était un travail immense de recherches, de courses, de conversations avec les gens techniques, et il ne fallait ni erreurs, ni exagérations.

775. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Remarquez d’ailleurs, qu’en peinture également, toutes nos préférences s’attachent aux peintres de la vie d’intérieur… Une vieille fille qui file près d’une fenêtre, d’où tombe un rayon de soleil ; une porte s’entrouvrant sur une chambre qu’on devine paisible ; la perspective d’une rue calme et déserte, retiennent longtemps notre attention et nous suggèrent mille pensées. […] L’auteur a l’ambition, très souvent naïve et quelquefois ridicule, d’amuser, ou de flatter une catégorie de lecteurs, par la peinture de leurs mœurs et de leurs défauts.

776. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Devant toi la nuit brillera comme le jour, l’obscurité comme la lumière. » Sous ces feux d’une incomparable poésie, la pensée se sent éblouie ; et cette grande peinture dont Platon nous étonnait tout à l’heure, n’est plus qu’un reflet amoindri de la splendeur du jour, qu’un de ces seconds arcs-en-ciel où vont s’affaiblissant les plus éclatantes couleurs, qui d’abord, après l’orage, avaient couronné les voûtes célestes d’un premier cercle glorieux que bordaient les cimes des montagnes. […] « Les nuées ont débordé en orages ; le ciel a retenti : alors tes flèches ont couru dans les airs, « Et la voix de ton tonnerre dans le tourbillon ; les foudres ont éclaté sur le monde ; et la terre tremblante s’est émue. » Ce degré suprême de force dans le calme de l’expression, ces passages de la terreur à l’espérance, cette peinture simple d’une grandeur infinie, ce sont là des beautés que nous citons ici, non pour les comparer, mais pour les dire incomparables ; c’est une poésie au-delà des poésies humaines, comme le Dieu de Moïse est, pour l’imagination même, au-dessus de tous les dieux que l’imagination avait faits et que les passions adoraient.

777. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

Les hardiesses seront permises à ce prix ; car il ne faut point confondre ces hardiesses légitimes, inhérentes à tout franc et véritable talent, avec ces peintures complaisantes et insidieuses d’une imagination qui caresse le vice en ayant l’air, tout à la fin, de l’abandonner.

778. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Nous renvoyons au livre, ne voulant pas tronquer ici cette régulière peinture.

779. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Le mouvement des idées et des passions politiques, l’imitation prétentieuse et sincère de la fermeté Spartiate, de l’héroïsme romain, ont renforcé le courant artistique qui, dès le temps de Louis XVI, ramenait le goût antique dans la peinture comme dans les lettres.

780. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

Mais, comme il y a dans plusieurs de ces contes une extrême vivacité de peintures et que la Revue bleue est une honnête revue, une revue de famille, Yung me recommanda la plus grande réserve.

781. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

C’est certainement une idée très-ingénieuse d’avoir trouvé et saisi, dans le naturel et les habitudes des animaux, des rapports avec nos mœurs, pour en faire ou la peinture ou la satire : mais cette idée heureuse n’est pas exempte d’inconvéniens, comme je l’ai déjà insinué.

782. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Pajou » pp. 325-330

Cependant Pajou en sait trop dans son art pour ignorer que la sculpture veut être plus grande, plus piquante, plus originale, et en même temps plus simple dans le choix de ses caractères et de son expression que la peinture, et qu’en sculpture point de milieu, sublime ou plat ; ou comme disait au sallon un homme du peuple : tout ce qui n’est pas de la sculpture est de la sculpterie.

783. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

Nous allons savoir tout à l’heure si on a eu le dédommagement sur lequel on comptait peut-être, et si moralité, peinture, parti pris, exagération ou mensonge, tout ne se vaut pas dans La Grange-Chancel.

784. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Rome et la Judée »

L’antiquaire et l’artiste se combinaient en Champagny dans la mesure heureuse qui est une harmonie, et nous nous disions que, voué à l’histoire, il préciserait encore davantage par l’étude un talent déjà si précis et si net ; car les Césars sont plus peut-être de la numismatique historique que de la peinture.

785. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Même ceux qui semblent le plus organisés pour elle en faussent misérablement la notion, et, matérialistes extravagants, en font de la sculpture ou de la peinture… impossibles !

786. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Dans La Comédie de la mort, rappelez-vous des détails à faire pâlir la peinture elle-même !

787. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

., se place dans le ton de ce fameux « petit sou. » Il est plus à l’aise dans la peinture, mais il peint épais quand il pense à être coloriste.

788. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Ponsard, en supposant qu’on puisse employer ce terme de peinture en parlant d’un poète aussi peu peintre que l’auteur de Lucrèce ; mais si le résultat d’art est différent, le résultat d’impression est le même.

789. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Il est justement de cette famille de poètes naturellement les plus antipathiques à l’esprit qui régnait alors, et qui ne concevait la poésie que comme il concevait la peinture et toutes choses, c’est-à-dire sans idéal, sans hauteur d’esthétique, sans spiritualité et sans grandeur.

790. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

L’endroit le plus éloquent de cet éloge, est la peinture de la tyrannie de Maxime, vaincu par Théodose.

791. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

C’est la peinture des premiers effets de la muse sur un jeune barde de la montagne, qui ignore encore le génie dont il est tourmenté. […] Bernardin de Saint-Pierre qui offrent des peintures aussi religieuses et aussi touchantes. […] Mais si nous avons banni de la scène tragique ces peintures pastorales qui, en adoucissant la terreur, augmentaient la pitié, parce qu’elles faisaient sourire sur un fond d’agonie , comme s’exprime Fénelon ; nous les avons transportées, ces peintures (et avec beaucoup de succès), dans des ouvrages d’un autre genre. […] Mais l’abus n’est pas la chose ; mais il n’en est pas moins vrai que la poésie descriptive, telle que nous l’avons aujourd’hui est un moyen de plus entre nos mains, et qu’elle a étendu la sphère des images poétiques, sans nous priver de la peinture des mœurs et des passions, telle que cette peinture existait pour les anciens43. » Enfin M.  […] qu’en voulant ajouter quelques tableaux à une Vie de Jésus-Christ, on s’est trouvé avoir renfermé dans ce cadre tous les chefs-d’œuvre de la peinture moderne46.

792. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

L’ordre, la mesure, l’éloquence, la finesse aristocratique, la politesse mondaine, la peinture exquise de la délicatesse et de la vertu, tous les traits de Racine se conviennent. […] Supposez une sorte de verve et de folie romanesque, le style le plus osé, tout bizarre et poétique, des chansons, des peintures, des rêveries à haute voix, le franc dédain de toute vraisemblance, un mélange de tendresse, de philosophie et de moquerie, toutes les grâces fuyantes des sentiments nuancés, tous les caprices de la fantaisie bondissante : la vérité des événements ne vous importera guère. […] On retrouve dans son Orpheline, dans sa Venise sauvée, les noires imaginations de Webster, de Ford et de Shakspeare, leur conception lugubre de la vie, leurs atrocités, leurs meurtres, leurs peintures des passions irrésistibles qui s’entre-choquent aveuglément comme un troupeau de bêtes sauvages, et bouleversent le champ de bataille de leurs hurlements et de leur tumulte, pour ne laisser après elles que des dévastations et des tas de morts. […] Ils ne savent pas que dans ce style l’élégance visible cache une justesse admirable, que s’il est un chef-d’œuvre d’art, il est aussi une peinture des mœurs, que les plus délicats et les plus accomplis entre les gens du monde ont pu seuls le parler et l’entendre, qu’il peint une civilisation comme celui de Shakspeare, que chacun de ces vers, qui semblent compassés, a son inflexion et sa finesse, que toutes les passions et toutes les nuances des passions s’y expriment, non pas à la vérité sauvages et entières comme dans Shakspeare, mais atténuées et affinées par la vie de cour, que c’est là un spectacle aussi unique que l’autre, que la nature parfaitement polie est aussi complexe et aussi difficile à comprendre que la nature parfaitement intacte, que, pour eux, ils restent autant au-dessous de l’une qu’au-dessous de l’autre, et qu’en somme, leurs personnages ressemblent à ceux de Racine comme le suisse de M. de Beauvilliers, ou la cuisinière de Mme de Sévigné, ressemblent à Mme de Sévigné et à M. de Beauvilliers746. […] … Zimri769, —  homme si divers qu’il semblait ne point être — un seul homme, mais l’abrégé de tout le genre humain. —  Roide dans ses opinions, et toujours du mauvais côté, —  étant toute chose par écarts, et jamais rien longtemps ; —  vous le trouviez, dans le cours d’une lune révolue, —  chimiste, ménétrier, homme d’État et bouffon, —  puis tout aux femmes, à la peinture, aux vers, à la bouteille, —  outre dix mille boutades qui mouraient en lui en naissant. —  Heureux fou, qui pouvait employer toutes ses heures — à désirer ou à goûter quelque chose de nouveau !

793. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Ce n’est plus la parodie des choses réelles, des événements arrivés, ni la caricature des personnes connues et vivantes : c’est la fidèle peinture du vrai, la représentation exacte des penchants de l’homme, et les portraits ressemblants des vices et des manies de tous les temps et de tous les lieux, abstraction faite des individus. […] Ce qui lui semble faux et outré dans les peintures de Molière, n’y est qu’original et vigoureusement tracé. […] À quoi bon pourtant, diront les sages, s’efforcer à corriger des manies incorrigibles, puisque leur peinture ne produit d’autre effet que d’humilier les spectateurs sur leurs infirmités dont ils ne se guériront jamais ? […] Assurons-nous bien qu’il eût continué de la recevoir par de nouvelles peintures du ridicule, s’il eût existé cent ans. […] Le défaut de cette fable est évident : elle a pour objet la peinture de deux travers principaux ; or on ne corrige pas un vice par un vice contrastant avec lui, mais par son contraire, qui est le droit bon sens.

794. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Les théories réalistes sur la peinture et la sculpture, grosse caisse ! […] Et ces peintures s’ont de petits chefs-d’œuvre. […] Qu’on me passe ce mot abstrait et pédantesque : c’est de la peinture subjective et en quelque sorte réflexe. […] Comment la peinture n’en serait-elle pas banale ? […] Et voilà comment cette peinture d’une passion, d’un caractère particulier, ne sera pas, elle non plus, banale.

795. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

La prière d’un vieillard, le sourire d’adieu d’une femme à son mari, c’est-à-dire la peinture de deux sentiments élevés. […] Un poète aveugle de naissance pourrait écrire des peintures très colorées, en se bornant à faire appel aux sens du tact, de l’ouïe, de l’odorat, au sens vital, aux sentiments et aux idées. […] La peinture a plus de chances encore de durée et même de progrès. […] Renan que la musique, qui date de deux ou trois siècles, sera bientôt une chose faite, c’est comme si l’on avait affirmé que la peinture était finie et « parachevée » avec Apelle et Protogène. […] Les types mêmes de la beauté varient d’un siècle à l’autre, d’un lieu à l’autre, en peinture comme en sculpture.

796. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Il n’est admirable que dans la peinture des méchants, de la méchanceté… Sue, il me fait l’effet d’un enfant qui crève les yeux à un pierrot !  […] C’est mieux que de l’art, c’est de la vie… Oui, une impression que nulle autre peinture du passé ne nous a donnée ailleurs… Stupéfiant musée de la vie et de l’humanité d’une société. […] Décidément le cycle de la grande peinture est fermé… et il n’y a plus que le paysage. […] On ne sent chez ce peinture de talent, ni service ni cuisine, et, ce soir, traîne encore, non enlevé, le mince os d’une côtelette sur une assiette, reste du déjeuner.

797. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

., je rêvai à la différence des charmes de la peinture et de la poésie ; à la difficulté de rendre d’une langue dans une autre les endroits qu’on entend le mieux. […] Nous aimons le plaisir en personne, et la douleur en peinture. […] Si je vous parle du clair de lune de Vernet dans les premiers jours de septembre, je pense bien qu’à ces mots vous vous rappellerez quelques traits principaux de ce tableau ; mais vous ne tarderez pas à vous dispenser de cette fatigue, et bientôt vous n’approuverez l’éloge ou la critique que j’en ferai que d’après la mémoire de la sensation que vous en aurez primitivement éprouvée, et ainsi de tous les morceaux de peinture du sallon, et de tous les objets de la nature. […] Les scènes de ténèbres sont rares dans les compositions tragiques ; la difficulté du technique les rend encore plus rares dans la peinture, où d’ailleurs elles sont ingrates et d’un effet qui n’a de vrai juge que parmi les maîtres.

798. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Aussi, dans la peinture et l’explication de cette époque, la plus fertile en conceptions de toutes sortes et en créations, est-il l’historien administratif et stratégique par excellence.

799. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Je ne suis pas un si fervent adorateur de Théocrite que l’était Huet, qui nous apprend lui-même que, dans sa jeunesse, chaque année au printemps, il relisait le poëte de Sicile ; j’ai pourtant fait plus d’une fois le charmant pèlerinage, et chaque fois, après avoir admiré la vivacité spirituelle et ingénue des personnages, la grâce piquante et naïve du dialogue, la vérité des peintures, je me suis préoccupé de la construction du vers, de ces ressorts cachés que le poëte met en jeu pour produire plusieurs de ses effets. » Le résultat de ces observations multipliées et patientes, c’est que le dactyle peut s’appeler l’âme de la poésie bucolique , et que, sans parler du cinquième pied où il est de rigueur, les deux autres places qu’il affectionne dans le vers pastoral sont le troisième pied et le quatrième, avec cette circonstance que le dactyle du quatrième pied termine ordinairement un mot, comme pour être plus saillant et pour mieux détacher sa cadence.

800. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

On nous apprend à aimer le beau, l’agréable, à avoir de la gentillesse en vers latins, en compositions latines et françaises, à priser avant tout le style, le talent, l’esprit frappé en médailles, en beaux mots, ou jaillissant en traits vifs, la passion s’épanchant du cœur en accents brûlants ou se retraçant en de nobles peintures ; et l’on veut qu’au sortir de ce régime excitant, après des succès flatteurs pour l’amour-propre et qui nous ont mis en vue entre tous nos condisciples, après nous être longtemps nourris de la fleur des choses, nous allions, du jour au lendemain, renoncer à ces charmants exercices et nous confiner à des titres de Code, à des dossiers, à des discussions d’intérêt ou d’affaires, ou nous livrer à de longues études anatomiques, à l’autopsie cadavérique ou à l’autopsie physiologique (comme l’appelle l’illustre Claude Bernard) !

801. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Dumas est un remarquable conteur ; il sait intéresser le lecteur par les qualités d’une imagination brillante qui, au don heureux de l’invention dramatique, joint la verve, l’action, la rapidité du récit, l’agilité d’un style qui court à son but et s’arrête peu pour décrire, encore moins pour prouver, car l’auteur n’a pas de systèmes ; mais cependant avec tous ces avantages, ses succès n’auraient pas été aussi grands s’il ne s’était pas servi de ces trois mobiles : la glorification de la personnalité humaine, les peintures hardies qui troublent les sens, les lieux communs du scepticisme voltairien.

802. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

Enfin l’Art poétique d’Horace est un magasin d’excellens Tableaux, jetés au hasard les uns les autres ; celui de Despréaux, une galerie de peintures rangées avec ordre & symétrie, d’où résulte un tout, une histoire qui plaît & intéresse par les nuances & les gradations que le Poëte y a su ménager.

803. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Il a traité de la poësie sans avoir un livre chez lui, & de la peinture sans posséder aucun tableau.

804. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

On prouveroit, par ce raisonnement, s’il étoit juste, que la peinture n’est pas un art, puisque les règles ne donnent point le génie au peintre.

805. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

Il a été cependant goûté médiocrement par ceux qui n’aiment la morale, même la plus judicieuse, qu’autant qu’elle est animée par des peintures vives, par des portraits d’après nature, par les traits piquans d’une satyre délicate.

806. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

En effet, quel est celui d’entre nous qui, possesseur d’un chef-d’œuvre de peinture ou de sculpture capable d’inspirer la débauche, ne commence pas à en dérober la vue à sa femme, à sa fille, à son fils ?

807. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Digne par la proportion de son modèle, le portrait de Chateaubriand a donc été une toile à l’huile parmi les aquarelles de Monselet, et si vous ôtez quelques taches de goût, grandes comme des mouchetures sur une glace limpide13, vous avez là une pure et lumineuse peinture d’histoire littéraire dans laquelle le Monselet du xviiie  siècle n’a eu absolument rien à faire ni rien à voir… On sait si le génie de Chateaubriand, à part même son christianisme, fut antipathique au xviiie  siècle, et aujourd’hui que le xviiie  siècle, mal mort, voudrait recommencer de vivre, Chateaubriand, moqué par Morellet et Chénier, a retrouvé dernièrement un nouveau Morellet dans Stendhal.

808. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Tel, enfin, cet adroit et aimable dédaigneux de la peinture d’enseigne de l’Histoire, qui n’a pas eu cette ambition grosse et a mieux aimé d’être ce miniaturiste charmant qu’on appelle un anecdotier historique.

809. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

De quelles sanglantes peintures à la Zurbaran et de quels noirs effets à la Goya ces haïsseurs du Catholicisme, qui veulent même que la couleur soit de leur parti, ne se régaleront-ils pas dans un pareil sujet d’histoire !

810. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Toute cette morale dont ils se chamarrent n’est donc pour eux que de l’ornementation pure, pièces d’estomac, broderies de robe, inscriptions de lambris, peintures d’éventail, dessus de porte, arabesques, mais elle n’a aucune influence réelle sur leur caractère et leurs actes, et elle ne peut pas en avoir, car voici précisément où un homme, qui n’aurait pas été M. 

811. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Il y a un chant dans le poème qui est intitulé Le Dépouillement des Cocons, où les compagnes de Mirèio, réunies en un Décaméron laborieux et charmant, commèrent ensemble et rêvent tout haut, dans un dialogue étincelant d’images, et cette peinture dramatique de chacune d’elles montre, par le magnifique dialogue qu’elles tiennent, comme le poète entend la nuance qui diversifie ces fronts de vierge dans l’unité de la beauté et de la pudeur.

812. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Les chefs-d’œuvre de l’architecture, de la peinture, de la musique, de la poésie vérifient cette norme insaisissable et pourtant rigide. […] Celle-ci trouve plus aisément son expression dans la peinture que dans la sculpture. […] Venise nous a révélé la peinture et lui a assuré la primauté dont avait joui la statuaire dans le monde antique. […] La peinture et l’architecture ont été créées pour vivre en d’étroits rapports. Lorsque l’équilibre est rompu et que la peinture se lance dans l’orgie des couleurs, la discipline architecturale s’évanouit.

813. (1930) Le roman français pp. 1-197

Il les grandit par l’intensité de la peinture des milieux, par le mouvement lourd, mais oratoire et lyrique à la fois de ce style fabriqué à la grosse, mais vigoureux quand même. […] Musique, peinture, littérature ? […] Voici Delteil, regrettant que Barrès ait « manqué » Napoléon : « Il eût senti le Corse chaleureusement ; il nous en eût livré une peinture pleine de vigueur et de vert-de-gris, une peinture tigrée. » Des idéologies passionnées ! […] » Et il me fit, du talent de Hermant, une peinture si vive que j’en voudrais me ressouvenir dans les plus subtils détails. […] Tenez, puisque le mot est prononcé, prenons nos comparaisons dans la peinture.

814. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Après cette grande peinture morale, vient la seconde des beautés supérieures de Shakespeare, l’effet dramatique. […] Comme Regnard, de nos jours, il a su introduire dans le cadre de l’auteur latin la peinture de son siècle, en conservant des noms classiques à ses personnages. […] Si cette comédie, moins intéressante par la peinture des caractères que par la variété des surprises où conduit la ressemblance des jumeaux, est inférieure aux autres comédies de Shakespeare, il faut autant l’attribuer au vice du sujet qu’à la jeunesse de l’auteur ; car ce fut une de ses premières pièces. […] Aussi la situation du généreux Antonio, la peinture de son caractère si dévoué, courageux et mélancolique à la fois, ne sont-elles pas l’unique source du charme qui règne si puissamment dans tout l’ouvrage. […] C’est là sans doute une catastrophe tragique, et le fond de la première pièce, qui a pour sujet le premier pas de Henri V vers la gloire, en exigeait une de ce genre ; mais la peinture des égarements de la jeunesse du prince n’en forme pas moins la partie la plus importante de l’ouvrage, dont le caractère principal est Falstaff.

815. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Les caractères de la comédie sont donc : 1º l’impersonnalité (je veux dire que l’auteur doit disparaître derrière ses personnages) ; 2º la peinture de la réalité ; 3º un style naturel : donc Molière est le plus grand poète comique287 ? […] Boileau définit la comédie : une peinture fidèle et fine de caractères296, ne songeant pas ou ne voulant pas considérer qu’on chercherait en vain un caractère dans la plupart des pièces espagnoles, et que les caricatures fantastiques de l’ancienne comédie n’étaient le plus souvent ni fines, ni fidèles. […] On oppose la poésie à la prose, à la science, à la religion, à l’industrie, à la musique, à la peinture, à la sculpture, à l’architecture, que sais-je ?

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