Son père, conseiller au parlement de Bourgogne, était un grand lecteur des anciens et très occupé de géographie et d’histoire ; sa mère, femme forte, était petite-fille du grand jurisconsulte Fevret, et faite aussi pour transmettre à son fils le zèle des nobles et solides traditions. […] Quand de Brosses visita le Vatican, il y trouva les élèves de notre Académie de peinture occupés à copier les tableaux de Raphaël, et il n’en fut point satisfait du tout : leur dessin lui parut correct, le contour exact : « Mais on n’y retrouve plus, disait-il, ce feu ni ce trait hardi des originaux. […] De telles conceptions pourtant sur les origines et la fabrique intérieure des choses et sur les méthodes humaines naturelles, témoignent d’un esprit qui, de bonne heure, selon l’expression de Buffon, s’était trouvé porté au plus haut point de la métaphysique des sciences, et en avait occupé les sommets : de là sa vue s’étendait sur l’ensemble, et les détails se rangeaient à ses yeux sous de certaines lois.
La reine de Navarre, sœur de François Ier, a fort occupé depuis quelques années les littérateurs et les érudits. […] On raconte que bien souvent elle occupait à la fois deux secrétaires, l’un à écrire les vers français qu’elle composait impromptu, et l’autre à écrire des lettres. […] les âges, pour nous, deviennent sévères ; le raisonner de plus en plus s’accrédite ; tout loisir a fui ; il y a, jusque dans nos plaisirs, un acharnement qui les fait ressembler à des affaires ; la paix elle-même est sans trêve, tant elle est occupée à l’utile ; jusque dans les journées sereines, les arrière-pensées et les soins sont en bien des âmes : c’est l’heure ou jamais du réveil, c’est l’heure encore une fois de surprendre le monde et de le réjouir ; vous en avez su de tout temps la manière, toujours nouvelle : n’abandonnez jamais la terre de France, Esprits charmants et légers54 !
C’est que la région cérébrale occupée à produire la conscience des sons actuels n’est plus entièrement disponible pour la représentation des sons autrefois entendus. Au contraire, une partie du cerveau peut très bien être occupée d’une manière tandis que l’autre est occupée d’une autre manière.
Le reste des tabourets est occupé par quelques autres personnes de sexe et d’habitudes divers, mais généralement en âge — de ne plus se marier. […] Au lieu de tirer, Murger songe que le lapereau a peut-être une Mimi qui occupe les attentes du rendez-vous à se lustrer le museau de sa patte — au bord du clapier. […] Vous ne les voyez pas sans cesse occupés à se comprimer le front pour en faire sortir, à force de méditation, des idées avant terme.
Si on ne s’occupe pas beaucoup de l’autre, on s’occupe volontiers de ceux-ci. […] Quoiqu’il soit sérieux d’apparence, à travers ses notions nombreuses, scientifiquement très affermies, — une littérature sui generis sur les deux substances dont il s’occupe, — à travers enfin les descriptions de l’ivresse, cet abîme qu’il descend marche par marche, s’arrêtant à chaque marche pour la décrire, sous tous ses côtés, le comique sort (est-ce malgré lui ?)
De deux célebres antagonistes qui occupent la scene relativement aux affaires des finances. […] Tant qu’on n’aime que les livres, tant qu’on sait s’occuper, il n’est point à craindre qu’on donne dans des travers. […] C’est mon antipathie ; & c’est le moment où elle convoite le plus sa présence, & où elle est le plus occupée du plaisir de le voir. […] Examinons, lui dis-je, la nature des journaux qui occupent maintenant les esprits, & qui nous indiquent les livres nouveaux. […] Ils ne connoissoient pas ce maudit raffinement de l’esprit & du cœur, qui fait qu’on n’aime que soi, & qu’on ne s’occupe plus que de soi.
Fernand Hauser Mme Marie Krysinska, dans la littérature, occupera une place toute particulière, car personne, à moins de la plagier, ne pourra l’imiter.
C’est à des Littérateurs aussi utiles, que l’Académie Françoise, principalement instituée pour la perfection de la Langue, devroit réserver les honneurs de ses fauteuils, si souvent occupés par des Ecrivains qui méconnoissent la Langue & la dégradent.
On n’y trouve point, à la vérité, ces traits de force qui étonnent l’Auditeur, ces tableaux énergiques qui le frappent, ces grands mouvemens qui l’entraînent : mais il est aussi très-éloigné de cette affectation de descriptions frivoles, plus propres à amuser qu’à instruire ; de ces portraits où l’on s’occupe plus du coloris, que de la vérité ; de cette recherche d’esprit qui éteint le feu de l’action, & invite à croire qu’on n’est pas plus persuadé soi-même, qu’on ne s’inquiete de persuader les autres ; de ces pensées plus fines que solides ; de ces tours plus brillans que naturels ; de ces expressions plus mondaines qu’oratoires ; ressources indignes de la majesté de la Chaire, & plus ajustées au ton des fauteuils académiques, où le sommeil de celui qui parle, est le précurseur de celui des personnes qui écoutent.
L’autre, plus contenu, plus instruit et plus fort, amateur de dissertations morales, conseiller du public, sorte de prédicateur laïque, moins occupé à défendre les pauvres, plus occupé à censurer l’homme, a mis au service de la satire un bon sens soutenu, une grande connaissance du cœur, une habileté consommée, un raisonnement puissant, un trésor de haine méditée, et il a persécuté le vice avec toutes les armes de la réflexion. […] Vous n’y apercevrez point la verve indifférente attachée à copier la nature, mais la réflexion attentive occupée à transformer en satire les objets, les paroles et les événements. […] Pour talent il a la sympathie, car elle est la seule faculté qui copie exactement la nature ; occupé à ressentir les émotions de ses personnages, il ne songe qu’à en marquer la vigueur, l’espèce et les contre-coups. […] Elle est égoïste et menteuse avec son mari, et, le sachant sur le champ de bataille, ne s’occupe qu’à se faire une petite bourse. […] » Là-dessus elle se débarrassa de sa toilette rose, posa son bouquet de bal dans un verre d’eau, se mit au lit et dormit très-confortablement. » Par ces exemples, jugez du reste ; Thackeray n’est occupé qu’à dégrader Rebecca Sharp.
De là les aventures extraordinaires qui occupent fréquemment la police et les faits divers des journaux. […] En règle générale, les endroits insensibles sont continus, et occupent la moitié extérieure de cette membrane. […] Tous les écrivains qui se sont occupés des débuts de la formation de l’âme anglaise, G. […] Nous aurons à nous occuper plus à fond de ces deux tendances. […] Peu leur importait la raillerie ou l’éloge, pourvu que l’on s’occupât d’eux.
Paul Arène Je ne veux m’occuper que des Chats de Gineste.
Feutry s’est encore occupé de la Traduction de plusieurs Ouvrages Anglois, dont la plupart sont des Romans qui trouvent encore des Lecteurs.
Qu’on lui pardonne cet oubli, & il pourra occuper une place parmi les Esprits agréables qui font honneur à la gaieté Françoise.
Cet Auteur est présentement occupé d'une énorme compilation sous le titre de Dictionnaire universel des Sciences, Morale, Œconomique, Politique, & Diplomatique, dont les trois premieres Lettres forment 12 volumes in-4°.
Ses Romans en effet n’ont point pour le but d’occuper l’oisiveté, de repaître l’imagination, encore moins celui d’égarer l’esprit & de corrompre les mœurs.
Rigault s’est donné un plus ample sujet, la querelle des anciens et des modernes, qui occupa tant les esprits dans la seconde moitié du xviie siècle et au commencement du xviiie , et qui sous des formes diverses s’est renouvelée depuis ; querelle aussi vieille que le monde, depuis que le monde n’est plus un enfant, et qui durera aussi longtemps que lui, tant qu’il ne se croira pas tout à fait un vieillard. […] Tant qu’il ne s’occupait que des lettres, il ne pouvait se séparer d’elle et la regarder assez à distance pour se dire : « Et moi aussi je vaux autant que toi, ou mieux que toi. » On restait dans la religion du passé.
Le jeune enfant occupe le centre de la toile ; il est debout, il a le regard et la main droite tournés vers le ciel. […] études de têtes. c’est Renou qui a fait le livret ; il a cru que nous lui donnerions au sallon autant d’attention qu’il occuperait d’espace sur le catalogue.
Que ce soient les femmes de telle société, de telle époque ou de telle autre, dont on s’occupe et dont on jase ; que ce soient les femmes de l’Antiquité ou du Moyen Âge, de la Renaissance ou des temps modernes, de la Régence ou de la Révolution, peu importe ! […] Triste procédé, qui pourrait dispenser la Critique de s’occuper d’un ouvrage dont le fond est déjà connu, si, d’un autre côté, le nom de l’auteur, le titre du livre, et les quelques points de suture qui tiennent les morceaux dont il est composé rapprochés, ne révélaient pas suffisamment l’éternel dessein de propagande contre lequel on ne saurait mettre trop en garde les esprits faibles sur lesquels Michelet, avec son talent mystico-sensuel, peut beaucoup agir.
La raison du succès de Feuchtersleben en Allemagne, je ne m’en occupe pas et je n’ai point à m’en occuper.
Ils ont bien d’autres affaires vraiment que de s’occuper des pauvres curés qui, de vertus humbles en vertus humbles, deviennent des saints ; et c’est pour cela que l’abbé Monnin a dédié spécialement à ceux-là, qui ne connaissaient pas le curé d’Ars, l’histoire qui le leur apprendra. […] » Eh bien, ils souffriront peut-être qu’on s’occupe, sans s’économiser la besogne, d’un être angélique et même charmant à la manière des hommes, et même spirituel, dans le sens littéraire, comme les lettrés le sont rarement, après l’avoir été dans le sens divin comme ils ne le sont jamais !
Sous la régence, de nouvelles combinaisons de fortune occupèrent tout. […] Il ne cherchait point à éblouir les hommes pour les subjuguer ; il n’abusait point pour se faire craindre : d’ailleurs, il n’était plus dans l’âge où les passions inquiètes et ardentes veulent occuper fortement les âmes.
Ce serait vraiment une trop sotte pruderie que celle qui m’empêcherait d’oser parler à ma guise d’un charmant poëte qui a eu, en son temps, de très-vives légèretés et de graves torts, mais qui a occupé une grande place dans la littérature de son siècle et du commencement du nôtre, dont les élégies ont été réputées classiques en naissant, que les plumes les plus sérieuses ont longtemps salué le premier des modernes en ce genre, et dont la mort a été pleurée par nos plus chers lyriques comme celle d’un Anacréon. […] Puisque nous en sommes à cette grave et mystérieuse question qui a autant occupé les tendres curiosités d’autrefois que le nom réel d’Elvire a pu nous occuper nous-même, nous donnerons aussi notre version, qui diffère des précédentes. […] Mais cet exil occupé lassa bientôt sa paresse ; il donna sa démission du service et de toute ambition, et, revenu à Paris, publia, en 1787, son choix agréable de Chansons madecasses recueillies sur les lieux, et qu’on peut croire légèrement arrangées. […] Désiré Laverdant) qui s’est sérieusement occupé de Madagascar, et qui a pris la peine de recueillir quelques chansons malegaches authentiques, nous confirme d’ailleurs dans notre doute, et nous assure que les Chansons madecasses de Parny sont tout à fait impossibles : « Il a inventé, nous dit-on, les nuances de sentiment, les caractères qu’il prête à cet état de société, et jusqu’aux noms propres ; c’est du Parny enfin, du sauvage très-agréablement embelli. » La comparaison de quelques pièces du vrai cru avec celles de Parny, et les considérations piquantes que pourrait suggérer ce rapprochement, nous mèneraient ici trop loin ; nous espérons en tirer matière un jour à un petit chapitre supplémentaire.
Les grilles fermées ne donnent pas congé aux inspecteurs, la surveillance est censée continuer, mais elle s’amollit et se repose ; et les inspecteurs, émus, eux aussi, par l’anxiété publique, et plus occupés du dehors que du dedans, ne regardaient plus le jardin, et n’avaient pas vu les deux délinquants. […] songeurs absorbés dans le prodige, puisant dans l’idolâtrie de la nature l’indifférence du bien et du mal, contemplateurs du cosmos radieusement distraits de l’homme, qui ne comprennent pas qu’on s’occupe de la faim de ceux-ci, de la soif de ceux-là, de la nudité du pauvre en hiver, de la courbure lymphatique d’une petite épine dorsale, du grabat, du grenier, du cachot, et des haillons des jeunes filles grelottantes, quand on peut rêver sous les arbres ; esprits paisibles et terribles, impitoyablement satisfaits. […] L’histoire de l’humanité pour eux n’est qu’un plan parcellaire ; Tout n’y est pas ; le vrai Tout reste en dehors ; à quoi bon s’occuper de ce détail, l’homme ? […] « Les cygnes étaient loin, au centre du bassin, et occupés à quelque proie. […] » Et quelle éternité que ce nombre indéfini d’années ajouté à nos courtes années par ces philosophes de la chair et de la vie, occupés à se partager équitablement et à dévorer en commun cette ration exactement égale de nectar inépuisable ou d’ambroisie nourrissante !
. — Aux yeux des songeurs, ces génies occupent des trônes dans l’idéal. » Cette strophe n’a qu’un défaut : elle exagère, elle n’est pas vraie ; l’enthousiasme y devient engouement. […] Venez dans mes mamelles changer mon lait en fiel, ministres du meurtre ; venez, quelque part que vous soyez, substances invisibles, occupées à épier le moment de nuire au genre humain. — Viens, épaisse nuit ; enveloppe-toi des plus noires fumées de l’enfer, afin que mon poignard acéré ne voie pas la blessure qu’il va faire, et que le ciel ne puisse, perçant d’un regard ta ténébreuse couverture, me crier : Arrête ! […] Ce château occupe une riante situation ; l’air, doux et léger, pénètre agréablement dans les sens calmés. […] pourquoi vous enfermer dans la solitude, ne cherchant pour compagnie que les images les plus funestes, toujours appliqué à des pensées qui, en vérité, devraient être mortes avec celui dont elles vous occupent ? […] Je le serai, mon amour ; et soyez de même aussi, je vous y exhorte : que votre continuelle attention s’occupe de Banquo ; indiquez sa prééminence par vos regards et vos paroles. — Nous ne serons jamais en sûreté tant qu’il nous faudra sans cesse nous laver de notre grandeur dans ce cours de flatteries, et faire de nos visages le masque qui doit servir à déguiser nos cœurs.
Les études en sont interrompues parce que je suis occupé à mettre Roméo et les Contes d’Hoffmann à la scène mais je n’ai point renoncé à mes projets. […] Comme vous, je pense que l’éternité enveloppe l’homme et que nous ne devrions plus nous occuper que de l’œuvre. […] Aussi bien qu’à vous, mon cher Carvalho, il m’a semblé que la mort de Richard Wagner devait effacer le passé, et que nous n’avions plus à nous occuper que de l’avenir auquel l’œuvre du compositeur appartient désormais. […] L’art a triomphé, on ne s’occupe plus du reste. […] L’œuvre d’art seule devrait nous occuper.
Nous sommes occupés à ramasser du bois dans cette forêt ; là, sur les bords du Malini vous pouvez apercevoir l’ermitage de notre maître spirituel Canoua, où il habite avec Sacountala, dépôt précieux que lui a confié le destin. […] » Voilà, je t’assure, la pensée qui occupe en cet instant notre jeune amie. […] Ma chère, quel peut donc être cet étranger qui, tant par ses traits profondément empreints d’une majesté calme, que par ses discours où règne la politesse la plus aimable, se montre digne d’occuper le plus haut rang ? […] Voyez, ses belles épaules sont tout affaissées encore par le poids de l’arrosoir qu’elle vient à peine de déposer ; le sang en colore plus vivement la paume de sa main délicate ; on reconnaît qu’elle est lasse, à cette respiration pressée qui agite délicieusement son sein ; le nœud charmant qui emprisonne avec tant de grâce les fleurs de siricha dont son oreille est ornée, est humecté de sueur ; et d’une main languissante elle est occupée à réunir les boucles de ses beaux cheveux, échappés de la bandelette à demi détachée qui peut à peine les contenir. » Sacountala reçoit de lui un anneau ; le héros croit s’apercevoir qu’elle est émue d’admiration et d’amour pour lui. […] « Je vais », dit-il, « faire camper ma suite à quelque distance dans la forêt, afin d’avoir la liberté de la revoir ainsi encore, car seule elle occupe mon âme tout entière ; en vain je voudrais m’éloigner, mon corps peut bien tenter de le faire, mais mon âme toute troublée rétrograde vers elle : telle la flamme de l’étendard que l’on porte contre le vent !
Or, un beau jour qu’ayant pris un superbe poisson, j’étais occupé à le dépecer, tout à coup je trouve dans son ventre cet anneau merveilleux ; et comme, dans ma joie, je venais de l’exposer pour le vendre, vos seigneuries ont mis la main sur moi. […] En voyant ces purs esprits sans cesse plongés dans la plus profonde contemplation, à l’ombre de ces arbres immortels ; tantôt occupés à se purifier dans une eau limpide et toute brillante de la poussière dorée du nénuphar sacré ; tantôt ravis en extase au sein de ces grottes silencieuses ornées par la nature elle-même de roches étincelantes, je m’écrie : « Oui ! […] il est temps que tu remontes sur le char d’Indra, ton protecteur, avec ton épouse et ton fils, et que tu retournes occuper le siège de ton empire. […] Les métaphysiciens de l’Inde, qui se sont occupés de l’art dramatique, comptent huit espèces d’émotions constituant le pathétique, ou la passion dont cette poésie doit agiter les âmes. […] Et ces armes célestes, qui d’elles-mêmes se sont présentées à eux, et qui, d’après l’oracle des sages, ne doivent jamais, sans motif, abandonner notre famille… L’état de mon épouse, dont le sein renfermait le doux espoir de ma race… Ces pensées diverses occupent mon âme et remplissent mon cœur d’espérance et de crainte.
Au lieu de volontés individuelles, ce sont des volontés générales qui occupent la scène ; l’historien n’a pas plus qu’Hérodote l’idée de remonter jusqu’aux causes plus profondes, naturelles ou économiques, qui expliquent les causes politiques elles-mêmes des faits racontés. […] Tandis que les historiens anciens ne les voyaient et ne les représentaient que dans l’indépendance de leur action politique, ou bien que dans l’originalité de leur œuvre esthétique ou scientifique, les historiens modernes les voient et les représentent sous l’influence et la pression des idées et des choses de leur temps et de leur pays ; ils nous les montrent comme ne faisant qu’exprimer et personnifier les sentiments, les passions, les idées, les intérêts des peuples, des classes, des partis qui les inspirent, les poussent et les soutiennent sur la scène qu’ils occupent. […] C’est la tendance constante de deux écoles, dont l’une a occupé et dont l’autre occupe encore une certaine place dans le mouvement philosophique et historique de notre siècle. […] Quand on voit, selon le mot vulgaire, le chapitre des incidents occuper une si grande place dans l’ordre des choses humaines, quand on voit l’imprévu venir à chaque instant déjouer les calculs de la raison ou tromper les espérances de la vertu, on est tout disposé à prêter l’oreille aux enseignements qui ne font qu’ériger cette triste expérience en théorie, en expliquant comment l’homme, peuples et individus, est, non le véritable acteur, mais simplement l’agent toujours subordonné d’une puissance supérieure, s’il n’en est pas le jouet.
le plus occupé des hommes. […] occupent-ils et remplissent-ils votre temps ? […] C’est alors que je mets les fers au feu, et que je m’occupe de votre affaire, comme j’attendrais de votre amitié qu’elle s’occupât de la mienne. […] Certainement je ne laisserai pas sur le métier une besogne importante dont je suis maintenant occupé, pour entreprendre celle-là. […] Je suis occupé ici.
Mais les feuilletons de Geoffroy ne laissaient pas d’occuper l’oisiveté des Parisiens, et de plaire au plus grand nombre des lecteurs : on en parlait beaucoup dans le monde ; ils servaient d’aliment aux conversations des athénées et des salons, enfin ils faisaient scandale : quand le public s’occupait de discussions littéraires, il ne portait pas son attention sur les projets du gouvernement ; accuser ou défendre Geoffroy était une occupation tout à fait innocente, un délassement inoffensif. […] Enfin, dans un spectacle qui dure deux heures, ils n’en paraissent occupés qu’au moment où l’on exécute les morceaux choisis. […] Telle est la magnifique combinaison théâtrale qui occupe et attache les spectateurs, et sur laquelle porte toute la pièce. […] La question serait de savoir s’il est possible de produire autant d’effet, de tenir l’esprit aussi vivement occupé, l’âme aussi fortement émue, avec une intrigue simple, qu’avec une intrigue composée d’un grand nombre d’incidents. […] Le cœur n’est ému qu’autant que l’esprit est occupé : l’intérêt s’éteint quand l’action languit, quand la scène est vide.
Peu content de prêter sa voix aux Productions des autres, il voulut occuper la Scène de ses propres Ouvrages.
D’ailleurs, si nous voulons savoir toutes les choses à mesure qu’elles passent sous nos yeux, nous instruire des doctrines avant qu’elles aient vieilli ; savoir, pendant qu’ils l’occupent encore, les noms des acteurs qui se succèdent sur la scène politique, n’avons-nous pas les journaux de tous les jours, les livres de chaque semaine, les pamphlets du soir et du matin ?
Campistron, [Jean Galbert de] Secrétaire des Commandemens de M. le Duc de Vendôme, de l’Académie Françoise & de celle des Jeux Floraux, né à Toulouse en 1656, mort dans la même ville en 1723 ; Poëte tragique, inférieur à ceux qui tiennent le premier rang parmi nous, mais supérieur à beaucoup d’autres qui prétendent en occuper un sur notre Théatre.
L’auteur suppose donc, si par aventure on s’occupe de ce libretto, qu’un opuscule aussi spécial ne saurait en aucun cas être jugé en lui-même et abstraction faite des nécessités musicales que le poëte a dû subir, et qui, à l’Opéra, ont toujours droit de prévaloir.
Les femmes occupées à servir les figures principales sont éteintes avec jugement ; vraies, naturelles et belles, sans causer de distraction.
S’occupe-t-elle de l’espace ? […] Y voyez-vous autre chose que les trois éléments qui nous occupent ? […] Il occupe le moyen âge. […] Ces travaux manquant de caractère propre ne nous occuperont point ici. […] Appliquons ce principe à la question qui nous occupe.
Personne n’a le droit de le chicaner sur le parti qu’il a pris ; le public et la critique n’ont à s’occuper que de l’œuvre accomplie. […] Dès qu’elle a trouvé pour sa pensée un symbole qui lui paraît exprimer nettement tout ce qu’elle veut, elle oublie son point de départ, l’idée même qui lui a servi à préluder, pour ne plus s’occuper que du symbole qu’elle a choisi. […] Bien que Van den Enden s’occupe à la fois de mathématiques, de philologie, de jurisprudence et de chimie, il est impossible qu’il n’éprouve pas le besoin de s’éclairer avant de s’engager dans un complot où il risque sa tête. […] Le directoire, le consulat, l’empire et la restauration, occupent, dans le discours de M. […] Quoiqu’il demeure sur le théâtre, il oublie pourtant la place qu’il occupe pour présenter sur l’action, un instant suspendue, les réflexions des spectateurs.
Ferdinand Brunetière, avec l’autorité de son talent et celle, plus discutable, de la Revue des Deux-Mondes, s’occupa longuement des symbolistes ; mais M. de Régnier n’était pas même cité, et pourtant les Sites et les Épisodes avaient déjà paru.
Sans le surcharger ridiculement d’un sentiment froid & puérile, sans y étaler une philosophie vaporeuse, propre à faire hurler la musique ou la dénaturer, sans le parsemer de ces petits riens à prétention, qui ne sont accueillis qu’au défaut de quelque chose, il a su y répandre de l’intérêt, du naturel, de la gaieté, de la finesse, & tous les agrémens dont il est susceptible ; il a su, en un mot, y peindre le vrai caractere de la Nation, que ses Rivaux ne s’occupent qu’à abâtardir & à défigurer.
Ce bon M. de Lagny ne s'étoit occupé toute sa vie que de calcul : étant à l'extrémité, sa famille qui l'entouroit, n'en put tirer une seule parole.
On lui répond par des promesses, on s’occupe de lui, et finalement l’affaire n’aboutit pas. […] Les Américains, les Suisses, les Grecs ont occupé les montagnes quand les cohortes des tyrans les ont chassés de la plaine. […] Il occupe parmi les véristes italiens une place correspondante à celle qu’occupent en France, parmi les naturalistes, certains outranciers épris de la bizarrerie du langage et du byzantinisme de la pensée. […] Edmondo de Amicis occupe une bonne place. […] Parmi les critiques français qui se sont déjà occupés de la question, je signalerai M.
Thiers s’occupait beaucoup, à cette époque, de philosophie, de haute analyse spéculative, soit mathématique, soit même méaphysique ; l’optimisme de Leibniz lé tentait, et Descartes ne lui était pas du tout indifférent. […] Il y avait alors des partis en ligne, de grandes opinions rangées en présence ; il y avait des positions régulières à emporter, des principes légitimes à faire prévaloir, une vérité sociale en un mot, et c’est la conscience de cette vérité qui développait et doublait les jeunes talents, occupait les jeunes passions, et leur donnait tout leur emploi dans une direction à la fois utile et généreuse. […] Naturellement passionné pour le grand et le simple, amoureux de ses propres études et vivant dans l’abondance des pensées, il ne s’occupait guère de ces tentatives d’alentour qui remuaient, plus qu’il ne le croyait, des intelligences sérieuses ; et si, à la rencontre, son regard venait à s’y arrêter, il y opposait aussitôt un tel idéal de simplicité et de pureté, que les contemporains le plus souvent n’avaient rien à faire en comparaison. […] Cousin l’écrivait récemment34, « le style n’est rien que l’expression de la pensée et du caractère : quiconque pense petitement et sent mollement n’aura jamais de style ; quiconque, au contraire, a l’intelligence élevée, occupée d’idées grandes et fortes, et l’âme à l’unisson de cette intelligence, celui-là ne peut pas ne pas écrire de temps en temps des lignes admirables, et, si à la nature il ajoute la réflexion et l’étude, il a en lui de quoi devenir un grand écrivain. » Napoléon, certes, réunissait en lui plusieurs de ces hautes conditions, et, toutes les fois qu’il a parlé de ce qu’il savait à fond, il a dit les choses d’une manière parfaite, définitive. […] Il s’est beaucoup occupé, on le sait, d’une histoire de Florence ; il ne s’est pas moins occupé d’une histoire générale de l’architecture.
Quand elle se moque du Landdag extraordinaire à Nimègue, où l’on délibère sur quelques vaisseaux de foin, et qui occupe toutes les bêtes de la province, elle nous rappelle Mme de Sévigné aux États de Bretagne. […] Grands et petits, on n’a raison de personne en ces moments, chacun n’étant occupé que de son vin : « C’est une terrible chose que ce vin ! […] Cela est pourtant difficile, car on ne fait rien tout seul, et il ne nous arrive rien à nous seuls. » Il faut pourtant omettre ; le mieux, en vérité, eût été de réimprimer ici au long, et par une contre-façon très permise, tout le livret inconnu, qui n’eût occupé que l’espace d’une nouvelle ; mais cela eût pu sembler bien confiant. […] Il se plaignait que les lettres qu’il recevait d’elle étaient pleines d’errata sur les ouvrages qu’elle avait publiés, et semblait croire que l’infidélité des imprimeurs l’occupait encore plus que la sienne. « Voilà le sort qui menace les femmes auteurs : on croit toujours que les affections tiennent chez elles la seconde place. » C’est un moraliste profond et femme qui a dit cela. […] J’aurais donc la plus grande reconnaissance pour l’écrivain qui occuperait agréablement ma sensibilité et mes pensées, ne fût-ce qu’un jour ou deux. — Mon Dieu !
Ce n’est pas ici le cas de remonter à la grande question métaphysique, qui a vainement occupé tous les philosophes : l’origine du mal. […] La plus cruelle de toutes cependant, c’est la perte du rang qu’on occupait dans le monde. […] -C. recommande sans cesse à l’homme de ne point s’occuper de la vie en elle-même, mais de ses rapports avec l’immortalité. […] Dans sa lettre à sa famille elle s’occupe des plus minutieux détails du ménage afin de montrer de l’insouciance pour l’acte qu’elle va commettre, de l’insouciance, grand Dieu, en disposant de soi sans votre ordre ! […] Comment juger moi-même la place que mon souvenir doit occuper dans la chaîne des événements de l’histoire ?
Il me semblait singulier que lui, qui dans un âge si avancé occupait encore un poste important, plaidât avec tant de force la cause de la jeunesse et voulût que les premières places de l’État fussent données, sinon à des adolescents, du moins à des hommes encore jeunes. […] Je ne saurais dire de quoi on causa, les paroles de Goethe me restaient dans l’esprit et m’occupaient tout entier. — « C’est vrai, pensais-je, un écrivain comme lui, un esprit d’une pareille élévation, une nature d’une étendue aussi infinie, comment deviendraient-ils populaires ? […] Il est trop immense pour être populaire, et ses œuvres ne sont destinées qu’à quelques hommes occupés des mêmes recherches, et marchant dans les mêmes voies que lui. […] Les jeunes poètes m’ont occupé déjà toute cette semaine, et les fraîches impressions que je reçois de leurs œuvres me donnent comme une nouvelle vie. […] Goethe croyait qu’il ne vivrait pas quinze jours ; mais, comme il jouit alors de plus de bien-être, il se rétablit et écrivit toutes ses plus belles œuvres. » La pensée de sa fin prochaine l’occupait ; il s’y préparait comme à un voyage.
J’ai évité de le répandre sous cette forme, me défiant d’une traduction incomplète et imparfaite, et craignant de demander aux personnes qui veulent bien s’occuper de mes écrits un jugement prématurée Mais, peu de temps après, j’ai lu cet essai, sous sa première forme, à l’Académie des sciences morales et politiques ; il, y fut écouté avec une attention bienveillante qui m’encourage et dont je m’honore. […] Mais au temps même où elle fut le plus aimée, Stella n’occupait dans l’âme de Swift que la seconde place ; l’ambition était sa passion dominante, elle fut la plus durable et décida de sa destinée. […] Sir Temple s’était jeté, avec une témérité qui ne lui était pas ordinaire, dans cette vaine polémique sur le mérite comparé des anciens et des modernes, qui avait traversé la France et qui occupait en Angleterre des esprits distingués. […] On se plaint de ce que des prédicateurs soient payés par l’État, pour tonner un jour sur sept contre la poursuite des richesses, du plaisir et de la grandeur, qui occupe tous les hommes vivants pendant les six autres jours. […] Il trouva les Whigs dans les plus vives alarmes ; ils occupaient encore quelques positions dans le ministère, mais ils chancelaient dans le pays.
À cette expression, les compositeurs, dits wagnéristes, ne tendent point : ils ne le peuvent, d’abord, parce qu’ils ne sentent point, étant occupés aux détails de leur métier ; ils ne le peuvent, ensuite, surtout, parce que le musicien, après Wagner, doit être artiste. — D’abord, le compositeur doit vivre son œuvre, entière, avant qu’il ne l’exprime ; ensuite, il doit, avec le contre-point, savoir la grammaire française, et l’orthographe. […] Dans l’étude sur les poemes symphonîques de Franz Liszt, (Leipzig, 1857), nous le voyons également occupé aux questions techniques : il a achevé l’étude de la matière artistique : c’est maintenant l’étude de la forme. […] Mais, depuis le moment où le roi de Bavière lui a accordé cet appui qu’il attendait, Wagner, pouvant enfin s’occuper pratiquement au théâtre rêvé, voit, de plus en plus, un autre aspect de la question artistique : la destination morale de l’art. […] Cette distinction du Réel, qui est l’Unité, bonne, et du Sensible, qui est l’Apparence, mauvaise, Richard Wagner, dans tous les écrits théoriques de cette dernière période la reprendra, mais toujours comme un point de départ à des conclusions pratiques, sur la question qui l’occupe : à quoi doit servir l’œuvre d’art, et à qui ? […] Il cite les grands maîtres de l’art, Haydn, Beethoven, Weber, Mendelssohn, qui, tous, ont été occupés à la description.
Il commença s’occuper à la Religion, écrivit le traité religieux Religion et Art39, et cette œuvre musicale religieuse, — non déjà artistique, — Parsifal. […] Cette ressemblance, en effet, domine : Tolstoï et Wagner, également, s’occupent à une religion tout positive et empirique, et à la même religion. […] Sans cesse, en chaque page, Tolstoï affirme que la religion se doit occuper exclusivement à nous donner le bonheur. […] Par elle, nous échappons au désir, tout occupés dans l’action incessante et normale. […] Le seul Poëte, ayant élevé au degré suprême la forme poétique, — après l’avoir créée, — renonce l’Art, et s’occupe à la Religion, méditant, comme déjà Wagner, une œuvre d’universelle Révélation métaphysique.
C’est pour cette raison que plus la valeur d’un ouvrage est intrinsèque et indépendante de l’opinion, moins on s’empresse de lui concilier le suffrage d’autrui ; de là vient cette satisfaction intérieure si pure et si complète que procure l’étude de la géométrie ; les progrès qu’on fait dans cette science, le degré auquel on y excelle, tout cela se toise, pour ainsi dire, à la rigueur, comme les objets dont elle s’occupe. […] Je ne doute point en conséquence, que si les hommes vivaient séparés, et pouvaient s’occuper dans cet état d’un autre objet que de leur propre conservation, ils ne préférassent l’étude des sciences qu’on appelle exactes à la culture des sciences agréables ; c’est pour les autres principalement qu’on se livre à celles-ci, et c’est pour soi qu’on étudie les premières. […] Elles sont moins nécessaires aux gens de lettres qui s’occupent des sciences exactes, et dont le mérite pour être fixé a moins besoin de la mesure des autres. […] Il n’imaginait pas qu’un jour certaines gens dussent être choqués de se voir dans l’Académie Française entre Despréaux et Racine, place dont Mécène se serait fait honneur et qu’il n’eût occupée qu’avec modestie. […] C’est à elle que la Grèce a dû les grands hommes qu’elle a produits en tout genre ; c’est la faveur la plus précieuse que les lettres reçoivent aujourd’hui d’un monarque qui occupe le trône avec les lumières et les vertus de Julien sans en avoir la superstition.
Nous nous représentons une plus grande intensité d’effort, par exemple, comme une plus grande longueur de fil enroulé, comme un ressort, qui en se détendant, occupera un plus grand espace. […] Quand on dit qu’un objet occupe une grande place dans l’âme, ou même qu’il y tient toute la place, on doit simplement entendre par là que son image a modifié la nuance de mille perceptions ou souvenirs, et qu’en ce sens elle les pénètre, sans pourtant s’y faire voir. […] La joie intérieure n’est pas plus que la passion un fait psychologique isolé qui occuperait d’abord un coin de l’âme et gagnerait peu à peu de la place. […] Car il n’y a rien de commun, nous le répétons, entre des grandeurs superposables telles que des amplitudes de vibration, par exemple, et des sensations qui n’occupent point d’espace. […] Cette dernière méthode, due à Plateau et à Delbœuf, diffère beaucoup moins qu’on ne l’a cru jusqu’ici de celle de Fechner ; mais, comme elle porte plus spécialement sur les sensations lumineuses, nous nous en occuperons d’abord.
Il affirme, dans sa lettre à Pierre-François de Médicis, que, dans son troisième voyage, il s’est soigneusement occupé des constellations méridionales, qu’il a mesuré la distance des principales d’entre elles au pôle et qu’il en a reproduit la disposition. […] Pour me convaincre qu’il n’y avait point d’illusion, et pour recueillir le témoignage d’autres personnes, je fis sortir les ouvriers occupés dans mon laboratoire, et je leur demandai, ainsi qu’à tous les passants, s’ils voyaient, comme moi, l’étoile qui venait d’apparaître tout à coup. […] L’objet de cette pensée est infini ; aussi occupe-t-il infiniment cette pensée, infinie elle-même dans son objet. […] Une telle science vaut-elle qu’on s’en occupe ?
Mais, d’autre part, il fut séduit par le pittoresque et la variété plastique de l’histoire humaine, par les tableaux dont elle occupe l’imagination au point de nous faire oublier nos colères et nos douleurs. […] Ils vivaient sous le destin et ils le savaient, mais ils ne s’occupaient que de vivre, et de vivre ici-bas. […] Quant aux Grecs, ils s’occupaient médiocrement de l’avenir de l’homme par-delà la tombe et pensaient que cette vie peut être à elle-même son propre but. […] Le poète m’a si bien prévenu contre les mensonges de l’éternelle Mâya que je ne puis croire qu’il s’y laisse prendre La Nature, dont il cherche les aspects violents, occupe ses sens et son imagination, mais rien de plus.
Pendant ces quarante-cinq soirées qu’il s’occupe, dès à présent, de préparer, M. […] VI Pendant que la musique instrumentale moderne, créée par Johannes Bach, à jamais était légitimée par le maître Beethoven, une autre forme musicale, l’opéra, né presque vers le même temps, occupait maints artistes mémorables. […] Schumann fut un inquiet : ses romans, d’une prétentieuse simpletterie, occupent les doigts et les larynx, des pâles jeunes femmes ; mais point davantage en ses œuvres sérieuses il n’a exprimé une émotion réelle. […] Charles Dowdeswell, doit, en tout droit et tout honneur, être le premier dans la liste des artistes qui se sont occupés avec ardeur en Angleterre de la cause de Richard Wagner ; car c’est lui qui, pendant des années, en a été le seul, l’unique prophète ; ainsi était-il dénominé, et attaque en conséquence, quand personne encore cher nous ne pensait à Richard Wagner.
De la logique poétique § I La métaphysique, ainsi nommée lorsqu’elle contemple les choses dans tous les genres de l’être, devient logique lorsqu’elle les considère dans tous les genres d’expressions par lesquelles on les désigne ; de même la poésie a été considérée par nous comme une métaphysique poétique, dans laquelle les poètes théologiens prirent la plupart des choses matérielles pour des êtres divins ; la même poésie, occupée maintenant d’exprimer l’idée de ces divinités, sera considérée comme une logique poétique. […] Chez les Latins, Varron s’occupa de la langue divine ; et les trente mille dieux dont il rassembla les noms, devaient former un riche vocabulaire56, au moyen duquel les nations du Latium pouvaient exprimer les besoins de la vie humaine, sans doute peu nombreux dans ces temps de simplicité, où l’on ne connaissait que le nécessaire. […] On le voit dans l’allemand, qui est une langue mère, parce que l’Allemagne n’a jamais été occupée par des conquérants étrangers. […] Les fondateurs de la civilisation humaine se livrèrent à une topique sensible, dans laquelle ils unissaient les propriétés, les qualités ou rapports des individus ou des espèces, et les employaient tout concrets à former leurs genres poétiques ; de sorte qu’on peut dire avec vérité que le premier âge du monde s’occupa de la première opération de l’esprit.
Les petites figures répandues autour de l’édifice, soit oisives, soit occupées, sont fort bien.